Chapitre 4

Deux jours plus tard, Harry se sentait prêt à déménager carrément de la Tour de Gryffondor. Il avait toujours apprécié ses énergiques camarades, mais ce n'était qu'à présent qu'il se rendait compte à quel point ils étaient démonstratifs. Des claques sur le dos et des étreintes rapides à un bras de la part des gars quand ils jouaient à la bataille explosive, aux échecs façon sorcier, ou après un match improvisé de Quidditch. Des étreintes rapides et des légères pressions sur le bras lorsqu'il parlait avec l'une des filles. Chacun de ces contacts anodins lui était de plus en plus inconfortable jusqu'à ce qu'il ne tienne plus et se précipite littéralement à travers le trou du portrait quand Hermione se pencha au dessus de son épaule pour corriger une faute d'orthographe dans son essai pour le cours de Sortilèges.

La culpabilité lui comprimait la poitrine alors qu'il se hâtait de descendre les marches de la tour, mais il avait l'impression que sa santé mentale aller être réduite en lambeaux s'il restait. Il ne pouvait même pas imaginer comment il se sentirait si Malfoy n'avait pas placé le charme de modification de la mémoire sur lui ! Il grimaça, conscient que ce serait terrible... et que les gens le remarqueraient.

Une fois dans le couloir principal, il sortit sa cape d'invisibilité de sa poche droite et la fit glisser sur sa tête. Il avait pris l'habitude de l'avoir en permanence avec lui pour éviter Ginny autant qu'il lui était humainement possible. Il ralentit sa cadence et prit le chemin des donjons. Lorsqu'il arriva devant l'entrée de la salle commune des Serpentards, son cœur battait à un rythme normal et le tremblement de ses mains s'était calmé.

Il suivit ce qui devait être un élève de Première ou de Deuxième Année dans la salle commune et avança tout en évitant les groupes d'étudiants. Il fut surpris de constater leur niveau de camaraderie. Bien que ce n'était pas celui des Gryffondors, ils étaient bien plus sociables qu'il les en aurait cru capables. Ils étaient polis, quelque peu réservés, mais ils avaient néanmoins des sourires sincères et bavardaient amicalement.

Alors qu'il progressait dans le couloir menant aux dortoirs des garçons, il eut la pensée que s'il était un Serpentard, il n'aurait pas ressenti le besoin d'échapper à ses camarades de dortoir. Alors que les Serpentards étaient amicaux les uns envers les autres, il n'y avait pas d'étreintes ou d'effleurements amicaux. Ils avaient un sens inné du respect de l'espace personnel de l'autre.

Ce n'est pas que je voudrais renoncer à mes amis pour quoi que ce soit, mais ce serait agréable de ne pas avoir envie de leur échapper pour le moment, songea-t-il.

La dernière porte au bout du couloir indiquait tout simplement « Huitième Année ». Harry l'ouvrit, et fut surpris de constater qu'il y avait un petit couloir avec deux portes de chaque côté et une autre au bout du couloir. Le nom d'un élève était gravé sur chacune des portes sur les côtés, tandis qu'il n'y avait rien sur celle qui se trouvait au bout. Harry supposa qu'il devait s'agir de la salle de bain. Il ne se souvenait pas d'avoir entendu que les Serpentards avaient un dortoir dans un style différent de celui des autres Maisons, et il en conclut donc que l'école avait du décider de séparer les Huitième Année afin de les empêcher de comploter quoi que ce soit.

Harry se dirigea vers la porte où était inscrit « Draco Malfoy » et frappa. Quelques instants plus tard, un Malfoy au teint pâle entrouvrit la porte et jeta un coup d'œil à l'extérieur. Ne voyant personne, il commença à fermer la porte avant de s'interrompre brusquement.

- Potter ? dit-il, sa voix étant presque un murmure.

Harry baissa la capuche de sa cape afin de laisser apparaître son visage. Draco ouvrit aussitôt sa porte et le fit entrer à l'intérieur. Une fois la porte fermée, Harry retira complètement sa cape et la fourra dans la poche de sa robe. Il jeta un regard circulaire sur la pièce. Elle était extrêmement petite, avec seulement assez d'espace pour un lit de taille standard, une table de chevet, une armoire et la malle de Malfoy. Enfin, il y avait également suffisamment de place pour permettre à une personne de circuler dans la pièce.

- On a pratiquement l'impression qu'ils ont voulu recréer une cellule de prison, lâcha-t-il en se tournant vers l'autre garçon.

Malfoy haussa les épaules :

- Cela me rappelle à quel point j'ai été proche d'être vraiment envoyé en prison, mais ne l'ai pas été.

Harry passa une main dans ses cheveux perpétuellement ébouriffés.

- Mais ils pourraient t'envoyer à Azkaban si tu étais expulsé, n'est-ce pas ?

Le Serpentard ne répondit pas pendant un moment et, à la place, alla s'asseoir sur son lit impeccablement fait. Finalement, il lâcha :

- Oui. Si je suis expulsé, je serai envoyé à Azkaban pendant un an, et si cela devait arriver, ma probation magique durerait ma vie entière au lieu de jusqu'à ce que j'épouse quelqu'un de convenable et approuvé par le Ministère ou que je complète un apprentissage dans un domaine approuvé par le Ministère.

Harry ne connaissait pas l'intégralité des termes de la sentence de Draco. Il avait en effet quitté la salle d'audience aussitôt après avoir témoigné l'été précédent et n'avait été mis au fait des principaux points de sa condamnation qu'à travers le Prophète.

- Attends une minute. Ils vont vraiment te garder sous probation magique jusqu'à ce que tu épouses quelqu'un d'approuvé par le Ministère ou que tu termines un apprentissage ? Un apprentissage dure au minimum quatre ans ! Et je suis pratiquement sûr que ceux qu'ils considèrent comme des candidats acceptables au mariage ne le sont pas pour toi !

Un sourire sardonique courba les lèvres de Malfoy.

- Oh ? Je suis sûr que tu es sur leur liste. Tu es sur la liste des escortes possibles pour Pré-au-Lard.

Harry le fixa du regard.

- Ils t'ont donné une liste ?

- Oui. Toi, Londubat, Granger et Weasley, ou un professeur. Comme je n'ai aucune intention de passer un après-midi avec un professeur de mon propre chef et que tes amis refuseraient probablement, j'ai juste décidé de rester ici durant les week-ends à Pré-au-Lard.

Harry s'assit à côté de lui sur le lit. Il aurait pu choisir de s'asseoir sur une chaise, car il ne voulait pas que Malfoy se sente assailli dans sa propre chambre mais étant donné que le lit était le seul choix à sa disposition, il espérait que l'autre garçon ne s'y opposerait pas.

- J'y serais allé avec toi.

Malfoy bougea nerveusement.

- Oui, mais…eh bien, je ne le savais pas alors.

Il y eut un moment de silence, puis Malfoy perdit son air nerveux et se redressa.

- Qu'est-ce qui t'amène ici aussi tard ? Le couvre-feu est dans une demi-heure, et tu aurais pu te faire surprendre en train de te faufiler dans les donjons.

Harry se déplaça sur le lit jusqu'à ce que son dos soit adossé à la tête de lit et plia ses jambes sous lui. Cela mettait plus d'espace entre eux, mais en même temps, il savait que cela indiquait qu'il se sentait à l'aise seul, dans ses quartiers personnels, avec Malfoy. C'était quelque chose d'important, étant donné ce dont il voulait parler.

- Je ne supporte pas d'être entouré par d'autres personnes, Malfoy. J'essaye, mais tu connais les Gryffondors.

Malfoy manœuvra ses propres jambes pour s'asseoir en tailleur sur le lit, bougeant suffisamment lentement pour qu'Harry sache qu'il s'agissait d'un mouvement délibéré.

- Oui, ils sont bruyants, exécrables, et tellement tactiles que cela donnerait un haut-le-cœur à n'importe qui d'autre qu'eux. Pourtant, je ne te vois pas réagir de cette manière alors que tu es seul avec moi et que nous sommes assis sur mon lit à moins de deux mètres l'un de l'autre.

Harry déplia ses jambes et les étendit jusqu'à ce que son mollet gauche soit pressé contre le genou de Draco.

- Tu es la seule personne que je supporte près de moi. Tu as du sûrement le remarquer l'autre soir quand Ron et Hermione ont fait un tour dans les cuisines.

L'autre garçon baissa les yeux pour regarder l'endroit où leurs corps se touchaient.

- J'avais remarqué que tu n'étais pas toi-même, effectivement. Ton état ne s'est pas amélioré ?

- Non. Est-de que cela aurait du être le cas ? Trois jours se sont écoulés depuis l'attaque et j'ai toujours envie de sauter au plafond quand quelqu'un me touche. Je commence par transpirer et trembler, puis j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. Je ne sais pas quoi faire parce que je sais que mes amis vont le remarquer tôt ou tard, mais je ne peux pas m'en empêcher !, finit par crier Harry en détournant le regard du blond.

Une main se posa sur son genou, et Harry fit glisser son regard sur Malfoy. Les yeux argentés du Serpentard le regardaient solennellement, presque tristement. Harry plissa les yeux.

- Je ne veux pas de ta pitié, Malfoy.

La main de Malfoy lui pressa légèrement le genou.

- Ce n'est pas de la pitié, Harry. Je comprends d'une certaine manière ce que tu ressens. Vers la fin de la guerre, à chaque fois que je voyais un masque de Mangemort, j'avais la même réaction. Je sais que ce que j'ai traversé n'est en rien comparable à ce que ce doit être lorsque ce qui aurait du être une merveilleuse expérience avec quelqu'un à qui tu tenais a été gâchée par la trahison et la force. Néanmoins, je sais que c'est une expérience qui bouleverse toute une vie.

Harry était abasourdi. Les propos de Malfoy étaient assez poétiques, et ce n'était pas quelque chose qu'il aurait cru entendre un jour sortir de la bouche de celui qui avait été un adolescent malveillant qui aimait tourmenter les autres. Il sut, instantanément, que l'ancienne personnalité de Malfoy avait seulement été un masque car une telle personne aurait été incapable de s'exprimer avec tant d'empathie et de sincérité. Et c'était bien de la sincérité qu'il pouvait lire sur le visage de son compagnon, Harry en était sûr et certain. Il posa sa main sur celle de Draco, et hocha la tête.

- Je ne veux pas avoir peur quand mes amis sont près de moi. Depuis notre Première Année, je suis devenu dépendant de cette proximité et le fait que je ne puisse plus la supporter à présent me tiraille les entrailles.

Draco fit pivoter sa main de sorte d'entrelacer ses doigts avec ceux d'Harry.

- Les Serpentards sont trop réservés pour être aussi tactiles que vous autres Gryffondors, mais je peux comprendre que cela puisse te manquer si tu as fini par en dépendre au cours des sept dernières années.

Harry leva les yeux au ciel en entendant la pique de Draco contre sa Maison, mais en dehors de ça, l'autre garçon avait mis en plein dans le mille.

- Je ne veux pas me servir de toi pour m'épancher sur mes problèmes, mais je ne peux pas en parler avec Hermione ou Ron.

- Cela ne me dérange pas, dit Draco, avant de se mettre à pâlir soudainement.

Il sauta du lit et se rua vers sa malle, se débattant avec le loquet.

-Draco ?, demanda Harry.

L'autre garçon secoua abruptement la tête, avant de soulever le couvercle de la malle et de fouiller à l'intérieur à la recherche de quelque chose. Au bout de quelques secondes, il en fit émerger une fiole en verre et prit une énorme gorgée d'une potion d'un vert lumineux et chatoyant. L'effet fut presque instantané. La couleur revint sur le visage de Draco et il prit une profonde et apaisante inspiration tandis qu'il replaçait la fiole dans sa malle.

- Une potion contre la nausée. Slughorn me l'a donnée. Merlin en soit loué, elle est également prescrite en cas de reflux gastrique, ce qui m'a donc donné une excuse plausible au fait que j'en ai besoin.

Draco retourna sur le lit et s'assit cette fois à côté d'Harry, plaçant également son dos contre la tête de lit. Harry sourit.

- Oui, Merlin en soit loué.

Un silence amical s'abattit sur la pièce, jusqu'à ce que la petite horloge sur le mur sonne l'heure. Le couvre-feu. Harry se raidit mais ne fit aucun mouvement pour partir. Il n'avait pas envie de s'en aller et plus encore, il ne désirait certainement pas retourner à la Tour de Gryffondor, mais en même temps, il ne voulait pas demander s'il pouvait rester. C'était une impression étrange. S'il restait, il aurait l'impression d'abuser de l'hospitalité de Draco, d'autant plus que celui-ci ne l'avait même pas été invité au départ. Après quelques minutes, Draco donna un petit coup avec son épaule dans celle d'Harry.

- Tu peux rester, si tu en as envie. Il y a de la place.

Harry tourna la tête afin de pouvoir observer le visage de Draco. Le garçon aux yeux argentés le regardait avec une expression neutre. A présent qu'il commençait à mieux déchiffrer les expressions faciales de l'autre garçon, Harry savait que c'était celle que Draco affichait quand il cachait ses véritables sentiments. Ce qui signifiait que Draco voulait vraiment qu'Harry reste. Cela fit aussitôt sourire Harry.

- Merci.

Un léger rougissement se répandit sur le visage de Draco.

-Il ne faudrait pas que tu mettes Weasley KO juste parce qu'il est venu te réveiller, n'est-ce pas ? plaisanta-t-il en haussant légèrement les épaules.

Le sourire d'Harry s'élargit.

-Oh, je pense que tu adorerais voir ça, mais en effet, je n'aimerais pas cela.

Draco lui donna un autre coup d'épaule et Harry tendit la main pour la placer sur la mâchoire de Draco. Il se rapprocha de l'autre garçon et laissa son pouce caresser la joue de Draco. Un soupir s'échappa des lèvres du garçon, et il rapprocha encore plus sa tête.

- On n'a même pas pu s'embrasser proprement… avant.

Harry détesta la manière dont sa voix se brisa légèrement alors que son esprit se remémorait brièvement de l'attaque avant que Draco n'arrive pour l'aider.

Les yeux de Draco s'écarquillèrent, et il murmura :

- Tu es ok avec ça ? Je n'étais pas sûr, étant donné à quel point tu m'as dis avoir du mal à être entouré d'autres personnes.

Harry n'apprécia pas qu'il mentionne sa réaction autour de n'importe qui d'autre. Cela fit s'accélérer les battements de son cœur pendant un instant, jusqu'à ce qu'il prenne une profonde inspiration et expire.

- Tu n'es pas eux. Même si tu ne m'avais pas aidé, je pense que tu resterais la seule personne dont je puisse supporter la présence.

Une lueur de surprise s'alluma dans les yeux de Draco. Il bougea sa main afin de couvrir celle d'Harry sur son visage et la caressa légèrement de ses doigts.

- Tu craques à ce point pour moi ?

Un autre sourire courba les lèvres de Harry en entendant la note taquine dans la voix de l'autre adolescent.

- Tu n'as pas idée à quel point, répondit-il, la voix plus grave que d'habitude.

Puis il se baissa et couvrit les douces lèvres de Draco avec les siennes. Un gémissement émana de la gorge de Draco et la main qui tenait celle d'Harry sur son visage se referma, la serrant plus fort. Harry fit glisser sa langue entre les lèvres de Draco afin d'explorer la chaleur humide de la bouche de Draco. Un autre gémissement, et Harry se plaça soudainement à califourchon sur les hanches de l'autre garçon. Tous les deux frémirent à ce contact.

Harry bougea son autre main afin de caressa la poitrine de Draco, et ce dernier se recula brusquement, une grimace sur le visage.

- Quel est le problème ? demanda Harry, inquiet d'avoir fait quelque chose que l'autre garçon ne voulait pas qu'il fasse.

Draco rougit et détourna les yeux d'Harry.

- C'est... sensible, marmonna-t-il.

Confus, Harry vint s'asseoir à côté de l'autre garçon.

- Que veux-tu dire ?

Le rougissement augmenta et Draco fit un geste de la main devant sa poitrine.

- Ici. C'est sensible. Un autre effet secondaire de mon état.

Harry se mordit la lèvre à la mention de l'état de Draco. Ils avaient tous deux activement évité de le mentionner, mais bien sûr, cela ne signifie pas qu'il n'existait pas. A nouveau, l'esprit d'Harry se dispersa, repensant à ses pensées antérieures quant à l'éventuelle expulsion Draco et les autres résultats possibles. Il se frotta le visage d'un geste las.

- Cela semble tellement irréel.

Les narines de Draco se dilatèrent.

- Cela semble incroyablement réel pour moi, Potter.

- Mais tu n'en parles pas, pas vraiment. Et puisque tu n'en parles pas, c'est presque comme si ce n'est qu'un mauvais rêve... comme l'attaque elle-même. »

Un ange passa, puis Draco laissa échapper un soupir et hocha la tête.

- Je peux le comprendre. Est-ce que l'on peut en parler la nuit prochaine ? J'ai un cours très tôt demain, et je présume que tu vas vouloir t'échapper une nouvelle fois de ta Maison après le souper ?

Harry approuva et Draco alla leur chercher à tous les deux des pyjamas qu'il sortit de l'armoire dans le coin. Le doux tissu était très agréable contre la peau de Harry, et il décida aussitôt de soit le voler à Draco, soit de s'en acheter un semblable. Penser à la tête que ferait Draco s'il découvrait qu'Harry envisageait de se faire la belle avec un de ses pyjamas horriblement chers fit sourire le Gryffondor alors qu'il se glissait sous les couvertures. Draco éteignit la lumière et se glissa dans le lit à côté de lui, son corps pressé contre le flanc de Harry. Sentir l'autre garçon contre lui rendit Harry plus heureux qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Il sut alors qu'il allait faire en sorte de passer autant de nuits qu'il le pourrait ainsi...


Note de la traductrice :

J'espère terminer et publier la traduction du cinquième et dernier chapitre au mois de mai afin de pouvoir travailler sur d'autres projets de traduction. Malheureusement, l'auteur original de cette fic, Roslyn Drycof, n'a pas publié de nouveau chapitre de cette fic depuis 2012 et j'ignore quand elle la reprendra (ou même si elle la reprendra un jour). Elle semble déterminée à finir ses fics mais traverse de longues périodes d'inactivité par manque d'inspiration.

Je travaille sur la traduction d'une autre de ses séries, Les Joies des Cours d'Education Sexuelle (6 chapitres, terminés), mais j'attendrai d'avoir des chapitres d'avance avant de la publier. Je suis intéressée par la traduction d'autres fics mais je pense que je me concentrerai sur des one shots ou des séries terminées pour que ce problème ne se répète pas.

Beta-té par Siuan-Amyrlin