Bonjour tout le monde !

Un nouveau chapitre de Maître d'Ombres ! Un chapitre où il se passe beaucoup de choses. J'espère que ça vous plaira. Petite salutation à J. et Bonne Lecture !

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Chapitre 15 :

Dans la pénombre

Un profond soupir de lassitude et d'agacement raisonna dans la pénombre. Le feu crépitait dans la cheminée, seul éclairage animant le riche salon débordant d'un luxe exagéré. Les meubles riches et imposants étaient couverts de dorures. Le velours rouge des fauteuils et canapés baroques s'alliait à celui des lourds rideaux tirés devant les immenses fenêtres. Un lustre d'or pendait du haut plafond voûté, un tapis rouge aux complexes motifs dorés couvrait le sol, des vases de cristal reposant sur des piédestal sculptés. L'âtre imposant de plusieurs mètres de large occupait en grande partie l'un des murs. De grandes toiles représentant divers personnages ornaient les murs, chaque portrait ayant un regard tendu et appréhensif posé sur le maître des lieux assis dans un imposant fauteuil face aux flammes. Après des années passées à le voir évoluer dans la demeure, même la plus illustre des figures représentées sur ces tableaux ne se risquait plus à le contrarier imprudemment. Combien d'inestimables tableau le jeune homme n'avait-il pas brûlé sans remord lorsqu'ils l'agaçaient un peu ? Et à cet instant, il était évident qu'il n'était pas dans les meilleures disposition. Cela faisait déjà plusieurs mois qu'il était contrarié, sa magie baignant le manoir s'en ressentant nettement, explosive. Il ne faisait pas bon être sur son chemin en ce moment alors qu'il n'avait guère de patience. Ce soir, cela semblait pire encore avec les nouvelles arrivées aujourd'hui. Son visage et son apparence restaient d'une neutralité parfaite, reflétant un calme factice alors que sa magie irradiait de colère et de frustration.

Il releva le regard du journal qu'il tenait lorsque la cloche de l'entrée retentit. Il ne bougea pas, se concentrant plutôt pour redonner de la neutralité à son aura magique crépitante. Il identifia sans mal les nouveaux arrivants grâce à ses sorts de surveillance le renseignant et il suivit leur progression dans sa maison. Il ne fut donc pas surpris un instant lorsque l'on toqua à la porte. Il l'ouvrit d'un vague geste de la main, les laissant entrer. Il leva le regard sur eux, restant totalement neutre d'apparence :

- Bonsoir professeur Dumbledore, Sirius, salua-t-il en les voyant lui sourire.

- Bonsoir, répondit le vieil homme alors que le deuxième lui adressait un signe de main.

Tout deux prirent place dans des fauteuils non loin de lui.

- Comment va-tu aujourd'hui mon garçon ? demanda le directeur avec attention.

- Je vais bien professeur, répondit-il avec un air plat contrôlé. Cependant, une chose me contrarie, dit-il, je suppose que vous n'avez pas manqué cela, remarqua-t-il en jetant le journal sur le guéridon près de lui.

C'était un journal sorcier autrichien ouvert à la rubrique haute société. Elle parlait de la soirée de Noël des mages noirs qui avaient toute leur place en Autriche et toute leur liberté. Une grande photo animée occupait une bonne partie de la page, illustrant le principal fait de la soirée : la présentation d'Onyx Enaël Lestrange. L'image le montrait avec ses parents, Bellatrix et Rodolphus dans une image parfaite de famille noble et sombre. L'article parlait de lui, évoquant son discours de conviction fait contre Scheiner.

- Ne t'en fait pas, nous avons muselé la presse Anglaise pour qu'ils ne parlent pas des Lestrange, remarqua Sirius. De toute manière, aucun n'avait envie de mettre ça sur le tapis dans la situation actuelle. Un fils de cette folle de Bellatrix n'est pas une bonne nouvelle à ébruiter.

- Ce cancrelat n'est qu'une erreur de la nature engendrée par deux abominations, remarqua avec dégoût le maître des lieux. Ce qui m'embête c'est qu'il a l'air d'être en meilleur état que nous l'imaginions.

- Au moins nous savons désormais avec certitude qu'il est avec Tom, posa Dumbledore avec le sourire.

- Cela ne faisait que peu de doute. Où aurait-il pu être sinon ?

- Servilus a soigneusement omis de nous parler du fait que les Lestrange avaient ramené leur fils, gronda Sirius.

- Il n'était pas forcément au courant, tempéra Dumbledore. Il est très loin d'être proche des Lestrange au contraire, Bellatrix le hait, dit-il l'air sûr de ce fait. Depuis toujours. Cela sans parler du fait que Tom le soupçonne de plus en plus. Il n'a plus accès qu'à très peu de chose et Tom ne la pas appelé une seule fais depuis le début de l'année scolaire. Ma surveillance n'a détecté aucune activation de sa marque. Il m'avait dit que le comportement des Lestrange n'était pas normal cet été et je me doutait que c'était à cause de cela.

- Êtes-vous certain que ce mangemort est fiable professeur ? demanda le jeune homme l'air dubitatif.

- Severus veut venger la mort de Lily, répondit-il en voyant le dégoût s'imprimer sur le visage des deux autres. Il l'aimait depuis son plus jeune âge. Crois moi, il n'y a pas meilleure folie que cet amour perdu qui le motive, s'amusa-t-il. Il ne vit plus que pour cela, dit-il sans paraître inquiet. Severus est peut-être un sorcier relativement puissant et intelligent mais il n'est pas si dangereux. Il a toujours été facile à manipuler. Il n'a pas été difficile de l'obliger à retourner sa veste lorsqu'il a su que Lily était en danger de mort il y a quelques années et l'envie de vengeance à fait le reste depuis. Il n'est pas un danger.

- Mais il ne nous sert plus à rien depuis qu'il s'est fait écarter, posa le propriétaire de la demeure.

- Cela est vrai mais il nous sert encore à tenir les Serpentard à l'œil et il pourra éventuellement servir au moment propice, assura le vieil homme.

- Et pour ce misérable ? demanda-t-il en pointant le journal. Nous devons le récupérer et lui prendre sa magie. Comme si un tel insecte était digne d'un tel pouvoir, cracha-t-il l'air écœuré.

- Cela n'est pas urgent, tranquillisa Dumbledore. Ce n'est qu'un petit contre-temps. Sa magie s'est brisée, s'amusa-t-il, comme prévu. Il n'est plus un danger, il ne pourra plus jamais faire de magie. Nous savons qu'il est avec les mangemorts. De toute manière, sa magie ne sera pas bonne à récolter tant qu'il n'aura pas dix-sept ans. Nous avons le temps pour le capturer de nouveau. Nous l'avons déjà brisé dans tout les sens du terme. Qu'il soit là bas n'y changera rien.

- Il a l'air en forme, grimaça Sirius.

- Mais il ne l'est pas en réalité, assura le directeur. Sa magie est brisée comme son corps. Quand à son mental, n'en parlons pas. Nous nous en sommes assurés nous même, rappela-t-il. J'avais analysé son état avant de le renvoyer cher les Dursley et nos bons soins avaient déjà eu des effets irréversibles sur son corps. J'espérais bien que sa magie se briserait cet été. Ainsi, il ne représente plus aucune menace pour nous et sa magie n'en sera que plus facile à extraire. Pour cela, dit-il en désignant le journal, ce n'est qu'une apparence d'une bonne santé. Regardez, il marchait avec une canne, on dit qu'il n'a pas dansé et que son aura magique était indétectable. Pas de magie, très peu de mouvement, un teint très pâle, toujours aussi chétif. Il doit à peine pouvoir tenir debout pour une soirée. Et pour son mental, nous l'avons vu tenir un masque parfait cet dernière année. Il doit continuer pour ne rien laisser paraître mais intérieurement les dégâts sont là. Cela plus le fait que je ne sois pas certain que ses parents et les mangemorts autour de lui soient le meilleur environnement pour guérir, rit-il. Il n'y a aucun danger.

- Il ne nous reste plus qu'à le capturer, consentit le jeune homme. Je trouve étrange que ces deux mangemorts et sangs purs aient déclaré publiquement ce minable faible comme leur héritier mais je suppose qu'Azkaban les a rendu encore plus fous que je ne l'imaginais. Mais cela va nous servir.

- Aurais-tu une idée ? demanda Dumbledore les yeux pétillants.

- Bien sûr professeur, répondit-il avec un sourire effrayant. Nous n'avons qu'à laisser un peu de temps passer sans rien faire. Ainsi, ils croiront que nous ne cherchons pas à le reprendre. Ils prendront confiance, baisseront leur garde autour de lui. Si Snape est vraiment de confiance et qu'il n'était pas au courant, cela veut dire qu'ils l'ont tenu enfermé loin des autres mangemorts, ils le surprotègent, se moqua-t-il. S'il ne se passe rien autour de lui, ils se détendront et baisseront leur garde. S'ils l'ont publiquement présenté ainsi, il n'est pas exclu qu'ils continuent à le faire sortir en société, de plus en plus souvent. Ce minable ne fait l'objet d'aucune accusation officielle alors il est plus aisé pour lui de sortir au grand jour contrairement à ses parents. Lorsque le moment viendra, proche de son dix-septième anniversaire, nous n'aurons qu'à attaquer une des soirées mondaines ou sortie à laquelle il participera pour le capturer. Il ne fait nul doute que la presse mondaine européenne va le suivre maintenant. Il est un objet intriguant. Nous n'aurons qu'à suivre ses sorties de loin pour prévoir auxquelles il participera et nous pourrons choisir le bon moment, le capturer et prendre sa magie sans qu'ils n'aient le temps de réagir. Cela sera si soudain qu'ils ne s'y attendront pas.

- Bonne stratégie mon garçon, se réjouit le directeur.

- J'ai eu un très bon professeur, répondit-il en le faisant sourire.

- Je crois que c'est en effet la meilleure solution. De toute manière rien ne changera son état. Nous n'aurons qu'à le cueillir lorsqu'ils ne s'y attendront plus et qu'il sera mûre.

- Professeur ? Ne craignez vous pas qu'il donne des informations sur nous à vous-savez-qui ? demanda Sirius.

- Il peut bien dire ce qu'il veut Sirius, s'amusa le vieil homme. Rien de ce qu'il sait n'est la vérité. Il n'a jamais eu la moindre information sur l'Ordre ou nos alliés et rien de ce qu'il a pu entendre n'est vrai. Il ne fera que les induire en erreur.

- Le professeur Dumbledore a raison Sirius, ajouta le jeune homme en attirant sur lui un regard dévoué, ce contre-temps n'est rien dans cette situation. Il sera facile de le récupérer quand le temps viendra. Jusque là, laissons le donc croire qu'il est libre, il ne sera que plus amusant de détruire cette vermine de mage noir ensuite, dit-il avec un regard sadique qui sembla plaire aux deux autres. Lorsque nous aurons sa magie, détruire Voldemort et les mages noirs ne sera plus qu'une formalité. Laissons les donc espérer une dernière fois qu'ils peuvent gagner cette guerre. Cela mis à part, puis-je savoir où nous en sommes professeur ? demanda-t-il avec un air d'ange.

- Les choses avancent doucement, assura-t-il. Ne t'en fait pas mon garçon.

- Remus est parti voir les meutes qui n'ont pas encore pris position, expliqua Sirius. Les négociations pour les rallier sont en cours. Hagrid est chez les géants mais ça risque de prendre un peu de temps tellement ils sont stupides et lents à la détente. Les Gobelins restent obstinément neutres mais cela, nous l'avions prévu. Les centaures commencent à céder. Hagrid a déjà rallié les Acromantules grâce à son ancienne amitié avec Aragog. On capture de plus en plus de trolls pour grossir les rangs. Tout avance comme prévu, nous serons prêt quand on déclenchera les véritables batailles. Moi, Fleur et Kingsley, on arrive à rallier de plus en plus de sorciers blancs.

- Le calme qui s'est installé depuis quelques temps ne joue pas en notre défaveur ? demanda le jeune homme.

- Pas du tout mon enfant, rit Dumbledore. Tous perçoivent cela comme le calme avant la tempête et ne sont que plus empressés de choisir le bon camps avant que le pire n'arrive.

- Et en sait-on plus sur ce que fait Voldemort ?

- Nos espions ne sont pas assez bien placés pour découvrir ses plans, soupira Sirius. Ils travaillent à l'avancement mais ce n'est pas encore cela. Ils peuvent tout juste nous donner quelques noms sans intérêt des quelques mangemorts bas de gamme non masqués qu'ils croisent aux réunions. Quand aux réunions des mages noirs en Europe ou ailleurs, il est difficile de les infiltrer, ils sont très prudents avec les anglais. On est en train de voir si on ne pourrait pas trouver un étranger prêt à espionner un peu pour nous mais ce n'est pas encore fait.

- Dans tout les cas, Tom est très calme, remarqua gravement Dumbledore. Ce n'est pas normal, il doit préparer quelque chose. Nous ne pouvons que faire au plus vite pour placer nos propres pièces.

- Le calme est-il revenu à Poudlard ?

- Oui, l'affaire « Harry Potter » se tasse maintenant, ricana Sirius.

- A-t-on commencé à former les élèves au combat ? demanda-t-il avec intérêt.

- Nous n'en n'avons pas eu besoin, s'amusa Dumbledore. C'est d'eux même qu'ils ont commencé à formé un groupe qu'ils ont appelé l'AD, l'armée de Dumbledore, s'amusa-t-il, pour apprendre eux même à se battre. Sirius et Maugrey leur enseigne de temps en temps. Des élèves de toutes les maisons sauf Serpentard évidemment et de toutes origines du moment qu'ils sont blancs. Ils sont... pleins de convictions louables, ricana-t-il, dévoués et loyaux. Ils ne réfléchissent pas beaucoup et écoutent sans poser de questions.

- Vous les avez bien dressé professeur, se réjouit le maître de maison en riant. Ils feront une bonne et docile première ligne complètement volontaire en plus de servir la propagande. Je n'aurais jamais cru qu'une école puisse être un tel vivier. Vous êtes une inspiration professeur, avoua-t-il en lui souriant et en faisant pétiller son regard. Tout va pour le mieux alors.

- En effet, acquiesça le directeur. Ne t'en fais pas mon garçon, tu ne dois te concentrer que sur ton entraînement. Où en es-tu à ce propos ? demanda-t-il avec curiosité.

- Je les maîtrise totalement maintenant. Je ne fais plus que renforcer mon contrôle et mon endurance désormais. Je suis déjà prêt.

- Bien mon garçon. Dans ce cas repose toi et ménage toi, préconisa le directeur l'air soucieux. Il sera bientôt l'heure de réaliser ton destin maintenant.

Le jeune homme sourit largement, les yeux brillants d'excitation. Il reprit le journal qu'il jeta dans l'âtre, regardant un instant la photo de l'héritier Lestrange se consumer rapidement. Puis appela sèchement un elfe de maison qui apparut en tremblant, servant le thé sur son ordre avant de disparaître prestement, terrorisé. Il passa un moment avec les deux hommes, écoutant leurs récits de ce qu'il se passait à Poudlard, au Ministère et ailleurs. Ils discutèrent de la guerre, le jeune homme manifestant un certain enthousiasme à l'idée de participer aux combats desquels il était resté éloigné jusque là.

- Ton tour viendra, assura Dumbledore. Fait moi confiance.

- J'ai confiance en vous professeur, répondit-il avec un sourire doux et affectueux. Vous êtes celui qui m'a protégé, éduqué et qui a fait de moi ce que je suis. C'est grâce à vous que j'ai acquis toute ma puissance et que je serais en mesure d'accomplir ma destinée.

- Et tu seras ensuite l'un des plus grands de ce monde, sourit le directeur, à mes côtés.

- à vos côtés, acquiesça-t-il en souriant.

- Je vais te laisser pour ce soir mon enfant, dit-il en se levant. Sirius ?

- Je vais rester encore un peu, annonça celui-ci.

- Fort bien. N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit, dit-il avec attention. Bonne soirée.

- Bonne soirée professeur, salua-t-il en le regardant partir.

Le directeur quitta la pièce, prenant le chemin de la sortie de son manoir, transplanant ensuite. Le vieil homme parti, le maître des lieux retrouva un visage totalement froid et fermé, le regard perçant. Il releva les yeux sur Sirius qui s'était redressé dans son siège, plus tendu et aussitôt, celui-ci courba la tête, amenant un sourire cruel sur ses lèvres.

- Maître ? interrogea l'homme la voix tremblante.

- à ses côtés ? répéta-t-il avec une grimace. Ce vieux fou devient vraiment de plus en plus sénile s'il croit que je vais lui laisser la place, s'amusa-t-il. Se doute-t-il de quoi que ce soit ? demanda-t-il froidement au Black déchu.

- Non maître, répondit-il docilement.

- Bien. Dit m'en plus sur ses petits projets.

- Il est en train de renforcer l'Ordre et de rallier tout ceux qu'il peut à sa cause. Ses rangs grandissent et son influence aussi. La population se raccroche désormais à lui pour vaincre. Il est leur chevalier blanc et il fait tout pour que cela dure. Sa position se raffermit et ceux qui le suivent grandissent en nombre en Angleterre. L'étranger en revanche, reste sur la réserve et lui ferme encore ses portes.

- Elles s'ouvriront s'il gagne la guerre et se positionne en héros, répondit-il en réfléchissant.

- Si je puis me permettre maître...

- Je ne te permet pas, claqua-t-il froidement en le faisant taire et trembler.

- Pardonnez moi maître, répondit-il piteusement. Je n'aurais pas dû interrompre votre réflexion.

- En effet. Tais toi maintenant, ordonna-t-il.

L'homme se tut le champs, courbant l'échine avec tension et le jeune homme sourit devant cette soumission qu'il appréciait. Sirius avait été tellement facile à briser puis à manipuler lorsqu'on lui avait présenté. Et personne ne s'était rendu compte de rien. Il l'avait rencontré après son évasion d'Azkaban et sa petite aventure à Poudlard avec Lestrange. Après avoir passé tant de temps dans la prison sorcière aux mains attentionnées des Détraqueurs, Black en était ressorti à moitié fou, l'esprit en lambeau et sans défense. Il avait gagné sa confiance sans avoir à faire le plus petit effort jusqu'à être assez près de lui pour écraser ce qu'il restait de son esprit et en prendre le complet contrôle. Personne ne s'en était aperçu mais Sirius Black était mort depuis longtemps, effacé pour devenir son petit jouet docile qu'il avait contrôlé depuis. Il avait transformé cette loque en pion potable et il lui obéissait parfaitement. Il avait même pu torturer Lestrange à travers lui lorsqu'ils l'avaient encore entre leurs mains. Cela avait été des plus amusant. Un bon petit toutou que personne ne soupçonnait et qui lui permettait de garder un œil sur l'AD, Dumbledore et sur l'Ordre, d'espionner leurs réunions. Il avait aussi gagné une influence colossale sur Lupin grâce à cela. Cette créature des ombres le dégoûtait profondément mais il faisait une bonne pièce pour rallier les Loups Garous d'Angleterre à leur armée. Il éliminerait toute ces vermines une fois la guerre terminée. Ce faible était tellement attaché à Sirius et il s'était attaché à lui aussi. Manipuler ses sentiments n'était pas plus difficile que de contrôler Black.

Dumbledore croyait qu'il était sous son influence mais il n'était lui même qu'un pion de plus à sa botte. Le vieux directeur se croyait intelligent et rusé et c'était son arrogance qui le perdrait. Perdre Lestrange était la dernière erreur qu'il l'avait laissé commettre. Si cela avait été lui, il aurait enfermé ce fichu mage noir au fond de ses cachots du moment où il l'avait enlevé jusqu'à son dix-septième anniversaire pour lui prendre sa magie. Il l'aurait brisé lui même avec plaisir. Quand il imaginait comment il aurait pu s'amuser à faire hurler cette vermine de monstre des ténèbres, il regrettait de ne pas avoir été là au moment où Dumbledore avait monté ce plan. Ce n'était pas un mauvais plan. Se servir de Lestrange pour construire l'image de Harry Potter, le faire passer pour un héros et se faire mentor respecté de ce héros. Il avait alors un peu plus assis son image avec cela et l'image de seul dernier espoir une fois le héros tombé. Il s'était servi de lui pour combattre Voldemort et cela avait marché. Malheureusement, Lestrange n'avait jamais été fichu de le tuer ou de se faire tuer par lui, même à peine âgé de un an. Cela aurait été tellement plus simple. Si Riddle était mort, il n'y aurait plus eu de guerre et il aurait pu faire son ascension tranquillement en prenant la magie de ce misérable. Et si Lestrange était mort par sa main ou celle des siens, cela aurait signé la destruction des mages noirs en lui garantissant une fois de plus une ascension certaine et sans tâche.

Cela aurait été tellement plus simple mais jamais ni l'un ni l'autre n'avait fait ce que l'on attendait d'eux. Les mages noirs étaient vraiment des bons à rien. Maintenant, il allait devoir rattraper Lestrange, lui prendre sa magie et abattre Voldemort. Ce plan n'aurait pas été mauvais s'il avait fonctionné mais il avait échoué. Dans un sens. En y réfléchissant, toute les failles imprévus que les événements avaient provoqué allaient peut-être bien lui servir s'il jouait finement. Dumbledore l'y aidait et lorsque tout serait prêt, il n'aurait qu'à évincer ce vieil arrogant, prendre tout ce qu'il avait construit et s'élever au sommet. Mais il devait d'abord régler son compte à Lestrange puis à Riddle et aux mages noirs. Il ne tolérerait plus longtemps l'existence de ces tares de la magie. Il se détendit dans son fauteuil. Ces moins que rien autour de lui pouvaient faire ce qu'ils voulaient, il gagnerait cette guerre et serait au sommet. Il rattraperait Lestrange et il se faisait déjà une joie à l'idée de lui montrer qui était son maître, de le briser entièrement et de lui prendre sa magie. Il comprendrait alors qu'il n'était qu'un objet destiné à servir sa toute puissance.

Ce fut avec le sourire qu'il se leva de son siège, ordonnant à Sirius de le suivre d'un geste sec. Celui-ci s'empressa d'obéir, marchant docilement derrière lui. Le pas vif et le regard dur, il s'enfonça dans les profondeurs de son manoir, anticipant déjà avec joie ce qu'il allait faire ce soir. Dumbledore croyait qu'il avait encore des secrets pour lui alors qu'en réalité, il en savait beaucoup plus que le vieil homme. S'il croyait qu'il dépendait de lui... Cela serait tellement amusant le jour où le directeur se rendrait compte qu'il n'était pas le maître du jeu. Il avait ses propres pièces, ses propres espions et informateurs partout, ses propres partisans. Et tous n'attendaient que son ordre pour se dévoiler. Mais il était inutile de se fatiguer pour le moment puisque Dumbledore faisait tout le travail pour eux. Il n'aurait plus qu'à récolter ensuite.

- Où allons nous maître ? demanda Sirius.

- Tu es trop bavard ce soir Sirius, claqua-t-il en le faisant trembler. Ne t'avais-je pas ordonné de te taire ? demanda-t-il doucereusement en stoppant et en se retournant doucement.

Aussitôt, l'homme se laissa tomber à genou à ses pieds, tremblant. Son front toucha bien vite le sol auquel il se cogna presque sans y prendre garde, se soumettant complètement, s'écrasant et faisant sourire le maître des lieux devant lui. Celui-ci le regardait avec satisfaction, savourant toujours cette soumission terrifiée de ses jouets. Sirius lui donnait souvent des raisons de le punir et cela l'amusait au plus haut point. L'esprit creux qu'il avait implanté en lui pour en prendre le contrôle une fois son esprit initial détruit lui était totalement soumis mais il s'était imprégné de quelques traits du Black pour pouvoir jouer son rôle à la perfection. Un peu trop bavard, trop curieux comme le Black d'origine, parmi d'autres petits défauts qui le poussaient souvent à l'erreur pour son amusement.

- N'oublie pas où est ta place petit pion, dit-il avec une fausse tendresse. Il serait dommage de devoir t'abîmer pour te sanctionner d'avoir été désobéissant, remarqua-t-il avec un petit air contrarié qui fit trembler davantage l'homme au sol. Mais j'ai plus amusant que toi qui m'attend aux cachots alors suis moi et ne te fait plus remarquer, ordonna-t-il froidement.

Il fit demi tour et le Black se releva en trébuchant pour le suivre, tête basse. Il ne fallut que peu de temps pour qu'ils descendent dans les entrailles du manoir, sous terre. Il arriva finalement à destination, entrant dans une pièce obscure au fond de laquelle se trouvait un petit cachot séparé du reste de l'espace par une lourde grille. Une petite torche l'éclairait, la lumière ne dépassant pourtant pas l'espace de la geôle et laissant le reste dans le noir. La première chose qui sautait aux yeux était la magnifique créature qui montait la garde près des barreaux. Aussitôt que le maître des lieux entra, elle posa un genou au sol avec élégance, courbant l'échine.

- Bonsoir mon Seigneur, salua-t-elle avec respect.

Le jeune homme observa un instant le haut elfe incliné devant lui. Il n'avait eu que peu de mal à gagner son allégeance et celle de ses guerriers. Il ne leur avait pas vraiment laissé le choix de toute manière. Ils faisaient d'excellentes pièces et Rorka à genoux devant lui était son favoris, dévoué, déterminé, loyal à l'extrême. Le grand elfe au corps parfaitement sculpté était d'une beauté diabolique, ses oreilles pointues dépassant de ses longs cheveux d'ors, encadrant un visage pâle aux yeux de forêt. Il avait fait de lui une sorte de bras droit et jamais l'elfe ne l'avait déçu. Ce soir ne semblait pas faire exception.

- As-tu trouvé celui que je cherchais ? demanda-t-il en restant dans l'ombre.

- Oui mon Seigneur, acquiesça-t-il.

- Parfait. Une fois de plus tu te montres à la hauteur Rorka, c'est bien, dit-il en voyant les yeux de l'elfe briller de fierté. Maintenant à nous monsieur Slughorn, sourit-il froidement en reportant son attention sur le cachot.

Là tout au fond, se tenait l'ancien professeur de potion de Poudlard, collé au mur en scrutant les ténèbres devant lui, cherchant à voir ce fameux Seigneur semblant responsable de sa présence en ce lieu.

- Qui êtes vous ? demanda-t-il finalement la voix tremblante.

- C'est moi qui pose les questions ici Horace, répondit doucereusement.

- Vous m'avez kidnappé ! s'exclama-t-il. Les aurors...

- Ne vous trouveront jamais, coupa froidement le propriétaire des lieux. Personne ne vous trouvera jamais ici. Personne ne viendra vous secourir. Grâce à votre isolement de ces dernières années, personne ne se rendra même compte de votre disparition, rit-il en le figeant sur place. Vous êtes ici parce que je veux des informations que vous possédez. Voyez vous, je cherche à découvrir par quel moyen Voldemort a pu rester en vie après cette fameuse soirée d'Halloween, expliqua-t-il en faisant trembler l'homme qui se tassa un peu plus contre le mur.

- Je ne sais rien là dessus, bredouilla-t-il alors précipitamment.

- Bien sûr que vous savez. Vous avez donné un souvenir truqué à Dumbledore à ce sujet, s'amusa-t-il en l'horrifiant. Je veux la véritable réponse.

- C'est Albus qui vous...

- Qui m'a mit au courant ? ricana-t-il. Bien malgré lui, si vous voulez tout savoir cher Horace.

Le vieux directeur ne savait même pas qu'il était au courant, comme il ne savait pas qu'il avait déjà visité son bureau à Poudlard et attentivement regardé tout les souvenirs qu'il conservait à propos de Voldemort. Dumbledore pensait le garder dans l'ignorance de ses petits secrets alors qu'en réalité, il savait déjà tout et il était bien décidé à prendre les choses en mains. Le vieil homme pensait certainement se servir de lui plus tard mais il n'était pas décidé à le laisser diriger les opérations. D'un geste de la main, il fit apparaître le journal de Riddle éventré, couvert de sang et de venin de basilic. Il le jeta au sol, bien en vu :

- Je sais que cet objet est une partie du mystère, reprit-il froidement.

Le journal était détruit mais il avait trouvé dans le bureau du directeur un autre objet qui pulsait de la même magie sombre et bien vivante. Une bague, la bague des Gaunt. Il l'avait d'ailleurs récupéré et scellé pour que la magie noire qu'elle contenait ne fasse pas des siennes. Il avait aussi créé un leurre qu'il avait laissé à Dumbledore pour qu'il ne se rende compte de rien. Il savait que cette vermine de Lord Noir avait son secret pour avoir survécu et il était déterminé à trouver ce dont-il s'agissait pour y remédier au plus vite. Riddle avait tenté de se servir de ce journal pour revenir et cela ne pouvait que vouloir dire qu'il était une des clefs de sa survie. Et si sa destruction ne l'avait pas fait disparaître, cela voulait dire qu'il y en avait plusieurs. Assurément, Slughorn savait ce dont-il s'agissait et il avait donc besoin de ses informations.

- Et je sais que vous savez, reprit-il. Alors j'attends des réponses de votre part cher Horace, dit-il avec un sourire cruel que sa proie ne put voir.

- Si je vous dit quoi que ce soit, il me tuera, répondit l'homme tremblant de peur.

Le jeune homme éclata d'un rire froid qui le glaça sur place, la proie sentant l'amusement de son prédateur dans la terreur qui la submergeait. Ce n'était pas un rire humain mais monstrueux.

- Vous êtes déjà mort Horace, annonça-t-il en le paniquant davantage. Je vais vous tuer aujourd'hui, rit-il comme si c'était un jeu. Mais avant, je veux des réponses, de votre coopération dépendra la durée de votre agonie.

- Qui... Qui êtes vous ? bredouilla Slughorn transpirant à grosses gouttes.

- Je suppose qu'il est légitime de vouloir connaître le visage de son maître avant qu'il ne vous tue, soupira-t-il en s'avançant un peu pour se mettre dans la faible lumière oranger de la torche.

Le découvrant, le maître des potions pâlit un peu plus si possible, paralysé les yeux écarquillés d'horreur, de stupéfaction et d'incompréhension. Il sursauta lorsqu'un sourire sadique s'étira sur les lèvres de son vis à vis :

- Vous ressemblez à..., bégaya-t-il. Vous êtes... mais c'est impossible ! s'exclama-t-il. Vous lui ressemblez mais il... il n'était pas ainsi..., paniqua-t-il. Il a disparu depuis un moment. Vous ne pouvez pas être..., dit-il coupé par le rire amusé de l'autre.

- Je suis lui sans être lui, dit-il mystérieusement. Je suis lui à l'origine mais je ne suis pas le lui des années qui ont suivis. Assez joué maintenant, je veux des réponses, cingla-t-il froidement. Endoloris !

Aussitôt les cris résonnèrent dans la pièce mais ils ne durèrent pas longtemps, sa victime cédant en quelques minutes à peine sous son interrogatoire, lui tirant un soupir déçu. Il lui raconta tout ce qu'il voulait savoir. Il lui révéla ce qu'était les Horcruxes, la manière de les créer et de les détruire, leur utilité. Et il révéla l'intention manifeste de Riddle d'en créer sept dans sa jeunesse.

- Vous n'avez pas été très amusant Horace, souffla-t-il finalement en se redressant. Mais j'ai eu ce que je voulais. Vous êtes un bon petit obéissant, dit-il avec un faux air paternel en regard la forme tremblante et gémissante gisant au sol. Vous allez mourir maintenant mais vos capacités peuvent me servir alors cela ne vous gênera pas que je dispose à mon grès de votre corps et des connaissances ancrée en lui. Mais avant, débarrassons nous de votre esprit encombrant. Legilimens !

Violemment, il entra dans l'esprit du vieil homme, se mettant à le réduire en lambeau de sa puissance, des hurlements inhumains s'élevant et raisonnant atrocement sans le faire ciller. Consciencieusement, il détruisit l'esprit de son prisonnier, comme il l'avait fait pour Sirius, jusqu'à ce qu'il ne reste rien. Rien hormis un corps en vie mais sans âme. L'air satisfait lorsqu'il en eu fini et que le silence tomba, il usa une fois de plus de sa puissante magie lourde et brutale, sa force se répandant dans la pièce faisant tomber Sirius à genoux derrière lui, l'ex-prisonnier se plaquant une fois de plus au sol en totale soumission alors que l'elfe en faisait de même, n'ayant pas bougé depuis son entrée. Sans faire attention à eux, le jeune homme invoqua un nouvel esprit creux qu'il implanta dans le corps dépourvut d'âme. Les yeux vitreux du potionniste semblèrent alors reprendre un peu vie et il remua de nouveau. Lorsque tout fut fini, il résorba son pouvoir et le silence tomba, Slughorn se mettant à son tour à genoux devant lui, péniblement.

- Bien, se réjouit-il. J'ai du travail pour vous. Sirius, tu vas te débrouiller pour me récupérer l'épée de Gryffondor à Poudlard, je vais en avoir besoin pour détruire ces choses le moment venu.

- à vos ordres maître, répondit-t-il docilement.

- Rorka, tient toi prêt. Dés que j'aurais le moyen de dénicher les Horcruxes, tu iras les chercher pour moi.

- Oui mon Seigneur, acquiesça-t-il immédiatement.

- Quant à toi, Horace, dit-il en appuyant le nom avec amusement. Tu vas remédier aux quelques dégâts que j'ai fait sur ton corps puis tu prendras tes quartiers dans le laboratoire de potion. J'ai besoin d'un maître des potions efficace et ce corps a toutes les connaissances et savoirs faire dont tu auras besoin. Tu rempliras ma réserve et préparera tout les breuvages que je te demanderais. Je te défend de te montrer à qui que ce soit d'autres que les elfes de maisons et ceux présents ici. Tu ne quitteras pas le laboratoire.

- Vos désirs sont des ordres mon Seigneur, répondit son nouveau pion sans la moindre résistance.

Il sourit largement. Il était vraiment à part. Tous autour de lui étaient tellement faibles, seulement bon à le servir et bientôt tous le sauraient. Il allait détruire Riddle et Lestrange pour ensuite faire suivre tout ceux de leur espèce.

Onyx trembla brusquement, sentant immédiatement les bras de Tom se resserrer autour de lui avec douceur et délicatesse. Après la séance d'ouverture des cadeaux, c'était en famille que les Malfoy, les Lestrange, Regulus, Severus et le Lord avaient déjeuné paisiblement, passant ensuite une après-midi tranquille ensemble à discuter, à découvrir un peu plus leurs présents, à grignoter quelques douceurs, à se reposer et à ce détendre en ce jour de fête. Il neigeait dehors mais il faisait bien chaud dans l'appartement des Lestrange. Le soir venu, ils avaient dîné tous ensemble une fois de plus, dans la bonne humeur. Le repas terminé, le Lord avait repris sa précieuse âme sœur dans ses bras, partant s'asseoir devant la cheminée allumée et l'installant entre ses jambes. Alors qu'Asmet et Nithie venaient s'allonger près d'eux, le reste des présents s'éclipsait discrètement pour les laisser un peu seul, Narcissa proposant d'aller boire un dernier verre dans leurs propres appartements et entraînant tout le monde à sa suite sans mal.

- As-tu froid Onyx ? demanda le Lord en le sentant trembler.

L'adolescent sourit, heureux d'entendre sa voix douce maintenant qu'ils étaient seuls, mais il ne pouvait s'empêcher de trembler doucement.

- J'ai chaud et froid à la fois, répondit-il en se blottissant contre lui.

Il ne se sentait toujours pas très bien. Depuis ce matin, son état n'avait pas empiré mais il était fatigué. Il avait toujours de la fièvre et mal un peu partout, sa respiration lourde malgré qu'il fume régulièrement. Il tremblait toujours et il avait une bonne migraine, le cœur au bord des lèvres alors que la nausée ne voulait pas s'en aller. Il n'arrivait pas à bouger normalement et cela lui demandait un effort qu'il n'arrivait pas à fournir. Il sentit immédiatement le Lord réajuster la couverture qui ne l'avait pas quitté autour de lui, le serrant dans ses bras.

- Je crois qu'il serait temps d'aller dormir, remarqua l'homme. Tu as besoin de repos pour te remettre.

Il sentit sans mal la déception de sa jeune âme sœur malgré qu'il acquiesça docilement.

- Est-ce que quelque chose te dérange Onyx ? demanda-t-il en lui relevant délicatement le visage pour le regarder. N'approuve pas si ce n'est pas ce que tu veux, dit-il tranquillement. Tu as le droit de dire non, rappela-t-il en plongeant ses yeux dans les siens. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je n'ai pas envie que cette journée se termine, bredouilla-t-il finalement. C'est mon premier vrai Noël.

- C'est également mon premier vrai Noël, répondit le Lord en le surprenant. Ce n'est pas une fête que j'avais l'habitude de célébrer. Mais avec toi, j'avoue avoir adoré cette journée, avoua-t-il en le faisant sourire.

Il porta son regard sur le cadeau de son âme sœur, le serrant un peu plus contre lui en percevant tout les sentiments qu'il y avait mis pour lui.

- Elle te plaît vraiment ? demanda timidement Onyx.

- Oui, ce que tu as mis dans cette chevalière est le plus beau des cadeaux que j'ai jamais reçu, confia-t-il.

Onyx sourit largement malgré sa fatigue et il se sentit fondre littéralement lorsqu'il plongea dans ces yeux de saphirs si beaux. Onyx était vraiment devenu son plus précieux trésor et s'il n'était pas capable d'exprimer directement ses sentiments il les sentait dans le lien et son cadeau était comme une confidence silencieuse. Il chérirait ce présent et davantage encore celui qui lui avait offert. Quant à lui-même, il savait parfaitement ce qu'il ressentait pour lui mais il n'était pas plus doué pour s'exprimer directement sur le sujet. Aussi, il se pencha doucement sur lui, attiré tel un aimant par toute sa personne. Il resta attentif au lien, ne voulant certainement pas l'effrayer mais son approche ne fit naître qu'une certaine excitation, un peu de confusion comme s'il peinait à réaliser ce qu'il allait faire et une très légère peur. Il ne recula pourtant pas et bientôt, ses lèvres vinrent effleurer celles si douces du jeune homme. Leurs souffle se mélangèrent et il vit Onyx rougir violemment. Il ne bougea pourtant pas et dans leur lien, le Lord le sentit espérer qu'il n'allait pas soudainement le repousser, apeuré à cette idée. Voulant couper court à cette idée saugrenue, Tom posa définitivement ses lèvres sur les siennes, sans aucune brusquerie, doucement, comme pour les caresser. Il entoura sa nuque d'un bras, veillant à son confort et Onyx ferma les yeux, une tendresse et une joie sans borne s'imprimant dans son esprit. Il vint caresser doucement sa joue, l'embrassant chastement avec lenteur et attention, ravi de percevoir qu'il appréciait son geste et que la peur s'était envolée.

Pour Onyx, à n'en pas douter, le baiser du Lord était la meilleure chose à laquelle il n'avait jamais goutté. Blotti contre lui, il était envahis de son odeur et de sa présence, loin de s'en plaindre au contraire. Il avait cru rêver quand son Lord s'était penché sur lui, n'osant croire ce qu'il allait certainement faire. Il avait toujours du mal à réaliser que le Lord pouvait vraiment le voir de cette manière et non pas comme un gamin handicapé. L'homme méritait tellement mieux que lui. Le fait qu'il voulait vraiment de lui pour âme sœur était encore un rêve pour lui, un rêve qui devenait de plus en plus réel au fil du temps et qui prenait une nouvelle ampleur à cet instant. Les lèvres du Lord sur les siennes étaient si douces et chaudes qu'il ne put s'empêcher de fermer les yeux pour savourer l'agréable sensation qui le submergeait. Il aurait pu ronronner de plaisir lorsqu'il sentit son bras entourer son cou et sa main caresser sa joue. C'était tellement agréable et cela le rassurait énormément sur ce que le Lord pouvait penser à son égard. Il voulait tellement être avec lui. Perdu dans toute l'attention que l'homme mettait dans son geste, il ne rendit pas compte qu'il s'approchait de son esprit dans le lien, chose qu'il n'osait jamais faire. Son envie d'être proche de lui se faisait si intense que même mentalement, il voulait se rapprocher. Progressivement, il commença à sentir toute la tendresse qu'il éprouvait pour lui, toute la concentration qu'il mettait à veiller à son bien être, son envie de le protéger et de le choyer et ce sentiment encore plus fort que tout autre dont-il avait lui même chargé la chevalière.

Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'il sentit cela. Il se sentait alors plus aimé que jamais, à sa place, en vie et précieux. C'était incroyable, indescriptible et cela faisait tellement de bien, chassant tout ses soucis un instant pour ne laisser que son Lord et ses lèvres sur les siennes. Il profita pleinement de ses chastes petits baisers. Instinctivement, il voulu aller poser une main sur sa joue, mais il ne parvint pas à la lever suffisamment, allant finalement accrocher sa chemise. Tom couvrit ses lèvres de multiples petits baisers lents et délicats et il remua un peu pour se nicher davantage dans ses bras, se roulant en boule contre lui. Se laissant complètement porter par cette douceur et se plaisir qui l'englobait, il répondit timidement par instinct, appuyant un peu plus sa bouche contre la sienne. Il sentit immédiatement le bonheur que sa réponse provoqua chez son Lord et il sourit un peu. Ne voulant pas rompre brutalement ce premier baiser promesse de bien d'autres, Tom dériva lentement de ses lèvres pour embrasser doucement le coin de sa bouche, sa joue, remontant pour déposer un dernier baiser sur son front avant de reculer un peu. Ses yeux entrouverts et brillants, ses joue rougies, ses lèvres laissant passer un souffle accéléré et sa main fermement accrochée à sa chemise ne faisait que rendre le jeune homme plus beaux encore à ses yeux. Il remarqua ses quelques larmes sur ses joues et vint les essuyer du bout des doigts, lui souriant :

- Je ne savais pas que mes baisers faisaient pleurer, dit-il en sachant pourtant que c'était des larmes d'émotions positives.

- C'est mon plus beau cadeau de la journée, murmura Onyx en rougissant davantage.

Le Lord rit un peu avec tendresse en le voyant, venant embrasser son front. Lorsqu'Onyx tenta d'aller nicher son visage dans son cou sans succès, il fit en sorte qu'il puisse l'atteindre, se penchant sur lui un peu plus et le calant de son bras autour de son cou. Il frissonna un peu en le sentant atteindre son but et respirer son odeur avec délice comme il aimait le faire, cela le rassurant plus que tout. Il caressa ses cheveux, s'inquiétant néanmoins de le voir toujours tremblant, sentant sa fièvre et sa faiblesse.

- Je n'ai pas envie que tu partes, avoua finalement l'adolescent dans un murmure anxieux.

- Est-ce que c'est pour cela que tu ne veux pas aller dormir ? demanda-t-il.

Le jeune homme acquiesça avec tension, se tassant contre lui comme s'il avait peur qu'il l'abandonne.

- Dans ce cas, je peux venir dormir avec toi, proposa-t-il simplement.

- Vraiment ? demanda l'adolescent. Je ne veux pas te déranger, bredouilla-t-il.

- Tu ne me déranges pas Onyx et je dors mieux que jamais quand je suis avec toi. Cela te plairait ?

- Oui, approuva-t-il immédiatement.

- Alors allons dormir, tu as besoin de repos. Je reste avec toi et je serais toujours là quand tu ouvriras les yeux.

Onyx sourit et il le reprit délicatement dans ses bras, le soulevant avec attention et se relevant lentement. Suivit des panthères, il gagna la chambre du jeune homme, Asmet ouvrant la porte pour lui. Il alla déposer doucement son âme sœur sur le lit, le calant dans les oreillers. Il se redressa ensuite, fermant la porte d'un geste de la main, allumant une bougie sur la table de chevet avant de fermer les rideaux d'un autre geste, occultant le spectacle de la neige tombant dans la nuit. Il débarrassa Onyx de la couverture qui l'avait suivi toute la journée pour le mettre sous sa couette, le faisant ensuite fumer un peu pour qu'il puisse dormir paisiblement. Il se changea d'un sort pour passer un simple pantalon de toile noire, restant torse nu, puis il vint s'installer près du jeune homme plus rouge qu'une tomate, le faisant sourire tendrement. Il le prit dans ses bras avec attention, le sentant se caler contre lui et déposer sa tête sur sa poitrine. Il remonta la couverture sur lui avec attention, l'entourant d'un bras avant d'éteindre la lumière. Il déposa un baiser sur sa tête, lui souhaitant ensuite une bonne nuit pour s'apercevoir qu'il s'était déjà endormis, ayant enfin cédé à sa fatigue. Il n'avait pas pris sa potion de sommeil mais Tom savait qu'en sa présence, cela était inutile. Les cauchemars n'osaient jamais venir maltraiter son âme sœur lorsqu'il dormait dans la protection de ses bras. Ravi et détendu par cette belle journée, le Lord ne tarda pas à s'endormir à son tour, apaisé par la silhouette frêle contre lui.

Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, Tom se senti plus que reposé et détendu, ayant retrouvé cet inestimable nuit parfaite qu'il n'avait plus connu depuis la stabilisation de la magie d'Onyx et la dernière nuit qu'il avait passé avec lui. Le soleil filtrait déjà à travers les rideaux et il comprit qu'il devait déjà être une certaine heure. Lui qui ne dormait que très peu faisait de longues nuits réparatrice lorsqu'Onyx était là. C'était comme si son esprit se permettait enfin de se reposer vraiment en sa présence. Dés qu'il se réveilla, son premier soucis fut pour son âme sœur dont-il sentait toujours le corps contre le sien. Il sourit en ouvrant les yeux. Il était toujours bien allongé sur le dos et Onyx avait toujours la tête sur sa poitrine. Il s'était cependant un peu plus avancé sur lui, son oreille collée à son cœur comme pour l'écouter. Il avait passé un bras au dessus de lui et était allé chercher sa main, leurs doigts désormais entrelacés. L'homme les serra d'ailleurs doucement, remontant un peu la couverture sur son âme sœur encore profondément endormie. Il vint ensuite caresser ses cheveux avec légèreté, les écartant de son visage pour l'observer avec attention.

Onyx était toujours maladivement pâle, la fièvre toujours présente bien qu'elle semblait avoir diminuée. Il tremblait de temps à autre, sa respiration sifflant un peu. Il était pourtant paisible, son souffle long et régulier, dormant profondément. Il le laissa donc dormir encore, caressant ses cheveux et son visage avec légèreté. Il ne bougea pas, ne se lassant pas de l'observer et priant pour qu'il se remette vite de ce coup de froid détesté. Il ne regarda pas une seule fois l'heure, se fichant du temps qui passait et veillant au sommeil paisible de son âme sœur. Il commença à se demander s'il ne devrait pas le réveiller lorsque sa respiration se fit plus difficile, faisant savoir qu'il avait besoin de fumer. Il se décida lorsqu'Onyx commença à toussoter dans son sommeil. Il vit alors Césal qui avait dormi avec les deux panthère sur le tapis le rejoindre, allant chercher la kiseru et le tabac sur la table de chevet pour venir lui amener. Il se redressa lentement avec son âme sœur, usant d'un sort sans baguette pour replacer les oreillers dans son dos et s'installer assis, Onyx près de lui. Le mouvement avait commencé à réveiller le jeune homme qui serra un peu plus sa main. Il répondit à son étreinte, caressant ses cheveux alors qu'il se blottissait d'instinct contre lui.

- Onyx ? appela-t-il doucement. Onyx ? chantonna-t-il avec patience.

Après quelques instants, l'adolescent ouvrit les yeux en grimaçant un peu, l'inquiétant.

- Tom, soupira-t-il finalement en souriant.

- Bonjour, salua-t-il en embrassant son front.

Le jeune homme voulut répondre mais une petite quinte de toux le prit, le réveillant définitivement. Tom s'empressa alors de lui présenter sa pipe, l'aidant à fumer alors qu'il ne semblait pas décidé à lâcher sa main, son autre bras sous lui. Rapidement, sa respiration se facilita, le tabac médicinal faisant son œuvre. Le Lord enchaîna par une dose contre la douleur, n'ayant pas manqué ses quelques grimaces. Cela fait, il laissa Césal emporter la pipe qu'il déposa sur la table de chevet, retournant avec les panthères qui avaient observé la scène de loin. L'homme se concentra sur son âme sœur qui avait posé sa joue contre son épaule pour le regarder. Il lui sourit, effleurant sa joue du bout des doigts.

- Est-ce que tu as bien dormis ? demanda l'adolescent.

- Mieux que jamais, répondit-il en le faisant sourire un peu plus. Et toi ?

- Moi aussi, soupira-t-il. Merci d'être rester avec moi cette nuit.

- Avec grand plaisir Onyx, toujours. Tu ne dois pas hésiter à me le dire si tu as envie de quelque chose. Tu ne me dérangeras jamais. Ta présence m'est des plus agréable alors n'hésite jamais.

- D'accord, approuva-t-il.

Le Lord se pencha alors sur lui, s'amusant de le voir à la fois rougir et sourire lorsqu'il comprit qu'il allait une nouvelle fois lui ravir ses lèvres. Il l'embrassa chastement sans la moindre brusquerie et sans aller plus loin, savourant le plaisir qu'Onyx prenait dans cette marque d'affection qui le rassurait beaucoup quant à ses sentiments. Il espérait vraiment que le jeune homme cesserait bientôt de croire qu'il n'était pas assez bien pour lui. Il s'attristait de voir Onyx penser qu'il ne valait rien mais il s'appliquait chaque jour à lui montrer quel trésor il était pour lui, faisant tout pour qu'il se sente important et exceptionnel comme il l'était à ses yeux. Il l'embrassa doucement, se disant qu'il deviendrait vite dépendant de ces lèvres si douces et des agréables sensation que le baiser lui donnait. Il avait déjà eu des relations purement physique dans le passé mais jamais rien n'avait approché de loin ce qu'il ressentait avec Onyx. Bien au contraire. Avec lui, tout prenait une ampleur différente et beaucoup plus plaisante et grisante, douce et chaleureuse, apaisante et tendre. C'était incroyable et il se sentait vivre avec lui. L'adolescent rougissant se nicha contre lui en souriant lorsqu'il s'éloigna, caressant sa joue.

- Est-ce que tu aimes quand je t'embrasse ? demanda-t-il en plongeant le nez dans ses cheveux.

Il connaissait la réponse mais il voulait qu'Onyx apprenne à lui dire ce qu'il aimait ou non, ce qu'il voulait ou non. Il sentit une immense gêne prendre son âme sœur, le faisant sourire alors qu'il rougissait jusqu'à la racine des cheveux.

- Il n'y a aucune gêne à avoir tu sais, remarqua-t-il tranquillement. Moi, j'adore tes lèvres, lui murmura-t-il en lui faisant relever le regard vers lui.

Il en profita pour déposer un nouveau baiser chaste sur ses lèvres, le sentant fondre dans ses bras. Onyx rougit encore lorsqu'il se recula un peu et que leurs regards s'accrochèrent mais il lui répondit finalement, mordillant sa lèvre :

- J'aime beaucoup, avoua-t-il tout bas. Je n'avais jamais ressenti ça.

- Dans ce cas, je peux recommencer ? demanda-t-il en souriant.

Il rit un peu lorsque le jeune homme acquiesça en rougissant encore plus si possible. Avec délicatesse, il se pencha de nouveau, sentant Onyx serrer un peu plus sa main qu'il tenait. Il lui rendit lorsque leur nez s'effleurèrent, chacun plongé dans le regard de l'autre. Tom se noyait dans les saphirs de sa moitié, leurs reflets d'argents brillants lui montrant tout les sentiments qu'il avait à son égard. Et le plus jeune lui, se sentait prit par le doux feu brûlant dans les rubis de son Lord, se laissant réchauffer alors qu'il sentait son souffle sur sa peau. Il ferma les yeux lorsqu'il sentit une fois de plus ces lèvres contre les siennes, s'abandonnant en toute confiance pour savourer les nombreux baisers chastes que Tom s'appliqua à lui donner longuement, suscitant d'hésitantes réponses délicates.

Pour le Lord, ces premiers baisers étaient un gigantesque pas en avant dans leur relation. Il prenait tout son temps pour lui faire découvrir tout cela tout en douceur, sans aucune brusquerie. Il y avait d'abord eu leurs étreintes et câlins avant qu'il ne se mette à lui faire découvrir d'agréables caresses sages pour en venir à ces baisers légers. Il ne voulait pas lui faire peur, sachant qu'Onyx appréhendait énormément chaque aspect plus ou moins intime de leur relation. Il avait fallu du temps mais le jeune homme répondait maintenant naturellement à ses étreintes, n'hésitant pas à venir les chercher. Ses caresses étaient récompensées par celles délicates et hésitantes du jeune homme. Elles trouvaient de plus en plus d'assurance et le Lord avouait sans mal que rien ne le grisait plus que les caresses pleines d'attentions et de tendresse de son âme sœur. Quand aux baisers, il semblait qu'il n'y avait guère besoin de temps alors qu'il y répondait déjà légèrement, les questionnement éloignés par les sensations qu'il lui procurait. Il prenait son temps pour chaque chose, guérissant lentement chaque peur. Onyx se laissait faire en confiance, prenant doucement de l'assurance et se laissant guider, acceptant de tout découvrir malgré ses appréhensions. Ne voulant pour rien au monde perdre cette confiance et tout les progrès qu'il faisait à son rythme, Tom ne se précipitait pas. Ces premiers baisers étaient une grande victoire tout autant que le plaisir qu'il donnait à son âme sœur par eux.

Il couvrit ses lèvres de multiple attention, s'attardant lorsqu'il répondait, le laissant faire et découvrir timidement. Il caressait ses cheveux, sachant qu'il aimait cela. Il dériva ensuite de sa bouche pour sa mâchoire, terminant dans son cou alors qu'il le sentait plonger son nez dans le sien, respirant son odeur pour ensuite soupirer de bien être. Oui aujourd'hui, Tom était bien décidé à offrir le meilleur des réveil à son âme sœur, sentant la douce chaleur de ses sentiments dans leur lien et dans la chevalière à sa main.

à suivre...

Audragon