Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et cette histoire n'est pas écrite dans un but lucratif quelconque.

Note : Pour comprendre, il faut avoir lu au minimum les deux premiers tomes. Mon histoire se place dans le tome 2. Le premier paragraphe est tiré du manga, ce sont donc des paroles appartenant à Yana Toboso. Je ne sais pas si les animes suivent parfaitement les mangas et s'ils suffiront à la compréhension du texte par rapport au manga. Certains passages ou phrases sont tirés directement du tome 2 de la série.


La journée d'un majordome commence tôt. Le soir, il termine son travail après tout le monde, et le matin, c'est le premier qui commence à travailler. Telle est la mission du majordome qui gère toute l'organisation du manoir. Le maître des lieux, le comte Ciel Phantomhive a 12 ans et possède un grand domaine. Il est également connu en tant que directeur de la société Phantom qui fabrique des jouets et des friandises. Il a transformé en un rien de temps la société Phantom en une énorme entreprise. La richesse de la noblesse doit rendre service à la société. Ses biens surabondants servent à faire l'aumône aux plus démunis. Le maison illustre des Phantomhive ne fait pas exception à la règle et agit pour rendre service à la société.

« - Au fait, j'ai invité au manoir les enfants de l'institution du comte Barton, dis-je à Sebastian en buvant mon thé matinal.

- C'est une excellente idée. Quel jour viennent-ils ici ?

- Demain, lui indiquais-je un sourire en coin.

- Très bien, sourit faussement mon majordome. Quel que soit l'âge de vos invités, la maison Phantomhive les accueillera le plus dignement qu'il soit. »

Sebastian se retira après avoir ajusté mes vêtements. J'avais reconnu dans son sourire l'agacement habituel que je lui conférais lorsque je le surmenais. En effet, avec l'accueil du lendemain à préparer et les domestiques à surveiller, la journée n'allait pas être de tout repos pour lui. Après avoir lu et répondu à mon courrier du jour, ce qui me prit une majeure partie de la matinée, je me dirigeai vers les cuisines où se trouvait Sebastian pour voir comment avancer les préparatifs. Mon majordome étant occupé avec le chef pour le repas du midi, je pus aisément m'introduire dans la-dite pièce. Des montagnes de profiteroles à perte de vue, un fraisier nappé de chocolat, des puddings aux couleurs variées, des madeleines et de nombreuses pièces montées encombraient le plan de travail, me faisant saliver. J'inspectais chaque pâtisserie, avide. Avide de trouver un défaut, une fausse note dans ce buffet de desserts qu'aurait pu commettre mon majordome. Hélas, je n'en trouvai aucune. Les décorations, les glaçages, les aspects, tout... Tout était parfait. Comme toujours. Cela m'agaça, ne fera-t-il donc jamais de faux pas ? Les diables sont-ils donc si...si parfaits ? Mon exaspération était à son comble, je sortis des cuisines de méchante humeur et m'enferma dans mon bureau.

- Ψ -

Vers midi, j'entendis des coups frappés à la porte, la clenche s'abaissa mais la porte ne put s'ouvrir.

« - Monsieur ? Y a-t-il un problème ?

- Non Sebastian entre, dis-je sans pour autant aller déverrouiller la porte. »

De toute façon je n'en eus pas besoin, Sebastian l'ayant ouverte sans même la forcer. Malgré le fait que son existence ne soit pas humaine, ses tours de passe-passe m'étonnaient toujours. Je regardais la bague ornant mon pouce gauche et me rappelais du miracle qu'avait réalisé Sebastian ce jour-là.

« - Tu es bête...Ah ! M'exclamais-je à l'absence du bijou familier à mon doigt.

- Qui est bête ? C'était un objet précieux n'est-ce pas ? Vous avez voulu parader devant mademoiselle Elizabeth, me réprimanda mon majordome. »

Il mis ma main gauche dans les siennes puis j'eus un hoquet de stupeur :

« - Mais... ! »

La bague ornait de nouveau mon doigt.

Sebastian me ramena à la réalité en me rappelant le déjeuner de ce jour. J'écoutais d'une oreille distraite.

« - Aujourd'hui je vous ai préparé des roulades de chou farci accompagnées d'une salade de pomme de terre à la menthe. Pour le dessert, un pudding aux fraises accompagné d'un thé aux fruits rouges. Monsieur souhaite-t-il déjeuner à son bureau ?

- Oui c'est parfait, répondis-je d'un air maussade. »

Je le congédiais d'un geste de la main, ce qui parut le surprendre. D'habitude, je lui ordonnai de rester à mes côtés tout le temps du repas. Une révérence et il fut partit. Je regardai mon déjeuner d'un œil maussade, bu mon thé et renvoya tout en cuisine. La vue de ses plats, sans aucun doute succulents, me mettait en rage. Tout ce que je voulais, je l'obtenais. Tout ce que je mangeais était délicieux. Tout, absolument tout ce que j'obtenais de la part de Sebastian ne comportait aucun défaut. Et cela m'exaspérait. J'avais beau essayé de le faire déraper, rien n'y faisait...

- Ψ -

Après avoir rempli mes devoirs de comte et de propriétaire de ce manoir, j'eus une nouvelle fois l'envie d'admirer le travail de Sebastian bien que cela me renfrognait. Je me dirigeais donc vers les cuisines. Lorsque j'ouvris les portes, plus de profiteroles ni de gâteaux. La pièce était propre mais vide. Mes pas me conduisirent vers la salle de réception. J'entrouvris discrètement les portes. Notant l'absence de mon majordome, j'entrais et refermais les portes derrière moi. La pièce était tout simplement à couper le souffle. Lorsque je contemplais l'œuvre principale de Sebastian, le comte déchaîné en chocolat, une idée me survint. Pour autant, je ne m'attardai pas et filai aussitôt mon larcin commis.

De nouveau dans mon bureau, j'ouvris une des fenêtres et respirai l'air frais du dehors. La digestion aidant, j'eus tôt fait de m'endormir.

- Ψ -

Quand vint l'heure du thé de l'après-midi, je dormais encore, confortablement installé dans mon fauteuil. La voix de Sebastian me sortit de ma torpeur, pourtant je n'ouvris pas les yeux.

« Excusez moi...Ce n'est pas possible, lui alors, se plaignait mon majordome, à bout de force semblait-il. Ce n'est pas parce que je suis là qu'il peut être si imprudent! »

Je jubilais intérieurement. J'entendis la fenêtre se refermer. Sebastian se plaça face au bureau et plaqua ses mains avec force sur ce dernier :

« - Monsieur ! Réveillez-vous ! Je vous ai dit je ne sais combien de fois qu'il ne faut pas grignoter entre les repas !

- Moins fort Sebastian ! Mes oreilles !

- Votre thé est prêt. Je l'ai accompagné de quelques biscuits. »

Je pris un malin plaisir à boire mon thé devant Sebastian, la tête du comte déchaîné posé entre nous. Je ne touchai à aucun de ses biscuits mais grignotai quelques morceaux de la tête pour le plus grand agacement de Sebastian, un sourire faussement plaqué sur les lèvres. Je finis mon thé et le congédia. Pourtant, il s'avança non pas vers la porte mais vers moi et planta son regard carmin dans le mien. Il s'agenouilla à ma hauteur. Sa main s'approcha avec lenteur de mon visage. Je n'osai esquissé un geste, n'osant pas même respirer. Sa main se posa sur mon visage et son pouce caressa la commissure de mes lèvres. Je me sentis rougir et devenir fiévreux. Mais cet instant se brisa lorsque sa voix s'éleva de nouveau :

« - Vous aviez du chocolat sur le visage Monsieur. Ce n'est pas digne d'un homme de votre rang. »

Il se releva et partit, le regard vaguement triste. J'expirai enfin, la respiration devenant haletante. Mais qu'est-ce qui me prenait ? Je me repris vivement et le reste de la journée se déroula comme d'habitude. A une exception près. Lorsque ce fut l'heure de me coucher, le contact des mains gantées de Sebastian sur ma peau me troublèrent plus que de raison. Je fus presque gêné devant son regard inquisiteur. J'avais l'impression que ses yeux couleurs de sang me brûlaient la peau.

- Ψ -

Je ne m'endormis que tardivement ce soir-là et mes rêves me parlèrent de Sebastian. Rien de surprenant, mes rêves étant fréquemment hanté par mon majordome. Or, cette nuit, mes rêves se firent plus intimes avec Sebastian et cela me dérangeait.