Déclaration : Les personnages ne m'appartiennent pas, je ne fais que les emprunter. Merci à Russel T Davies et à la BBC de les avoir créés.

Bêta : Réa S, tout aussi précieuse ^^

MADE BY TORCHWOOD


Chapitre 57 : Adieux


Deux jours de folie … nous venions de vivre deux journées intenses. Le Docteur avait réparé à sa manière (brillante, ingénieuse, folle, enfin vous voyez) le manipulateur de brèche, Tosh et lui avaient passé ensuite une nuit entière à calculer et recalculer les réglages … la moindre erreur pouvait avoir des conséquences désastreuses. Le Docteur ne cessait d'être étonné par le génie de « sa Toshiko » et à chaque fois qu'il le répétait, je voyais deux mâchoires se serrer … celles d'Owen et de Martha. C'était amusant !

Elisha prenait ses aises dans le Tardis, le Docteur, bien trop occupé à sauver la Terre, l'avait autorisée d'un geste de la main à s'y installer. Pour ma part, je suivais de près le cheminement des deux génies en herbe. J'étais le seul à avoir vu cette machine à l'œuvre et son unique utilisation avait été une catastrophe … pourtant c'était son concepteur qui l'avait réglée et il y avait laissé la vie. Une pièce avait été volée et je ne l'avais pas cherchée longtemps, je préférais savoir cette machine hors d'état. J'avais confiance dans le Docteur, s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait maîtriser un manipulateur de faille dans le temps et l'espace, c'était lui, mais je veillais au grain et mes connaissances leur furent bien utiles. Quand, enfin tous deux se sentirent prêts, le Docteur mit en place les ultimes réglages, nous retînmes tous notre souffle quand il l'actionna et … recala la brèche telle qu'elle aurait toujours dû être. Les weevils mutants disparurent comme par enchantement et tout redevint normal … normal au sens de Torchwood, cela va de soi. Un coup de génie dont il ne fut pas peu fier et que nous fêtâmes dignement le soir même dans un des meilleurs restaurants de la ville.

Tosh et Owen nous avaient quittés prendre un repos plus que mérité, tout comme le Docteur qui avait retrouvé le Tardis pour rattraper quelques heures de sommeil. Elisha et Ianto étaient rentrés à l'appartement, elle voulait récupérer ses dernières affaires, le départ du Docteur était imminent. Pour ma part, j'avais passé une partie de la nuit à errer dans le Hub, marcher m'aidait à réfléchir. J'en avais besoin pour évacuer la tension des derniers jours et tenter d'y voir plus clair. J'étais tombé nez à nez avec Martha dans la cuisine, elle venait de se préparer une tisane et des tartines de pain et de beurre. Je me joignis à elle et nous prîmes au milieu de la nuit un petit déjeuner improvisé. Elle avait rempli le petit frigo histoire de pouvoir subvenir à ses fringales qu'elle me dit être habituelles et fréquentes. Je l'aurais deviné car cela n'était pas sans conséquences … elle avait des fesses généreuses, ce qui n'était pas pour me déplaire, bien au contraire, mais je savais où allaient le pain et le beurre. Elle était nerveuse à l'idée de l'entretien d'embauche que j'avais obtenu pour elle le lendemain même et n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle avait pris sa décision mais ne l'avait pas encore annoncée au principal intéressé.

Elle me quitta sur le petit matin, sur son trente-et-un, très motivée, il faut dire que j'avais passé la nuit à lui remonter le moral ... J'étais certain que cela allait marcher, elle avait du potentiel même si elle en doutait. Depuis son départ, j'étais à la recherche, comme d'habitude allez vous me dire, de mon Gallois préféré. Une bonne odeur de café avait trahi sa présence … Elisha qui venait d'arriver m'indiqua entre deux bâillements qu'il se trouvait avec le dinosaure, ce qui ne m'étonna pas vraiment. Le Hub était calme, les cellules vides, la brèche « réparée » … que demander de plus ? Un café et un câlin avec lui.

- Ianto, dis-je doucement pour ne pas effrayer le dinosaure qui avait posé sa tête sur ses genoux. Mais qu'est-ce que tu fais ? !
- Je viens de la nourrir … j'avais oublié hier soir.
- Le jour où nous l'avons ramenée, il me semble que je t'avais interdit de prendre ce genre de risques.
- Tu as dit : « Ianto, il me semble que je t'avais demandé d'être prudent ». Je ne suis pas imprudent … elle est repue et elle ne me mangera pas, elle a décrété que je n'étais pas comestible.
- Pas comestible ? Je ne suis pas de son avis … est-ce que tu lis ses pensées ? demandais-je curieux.
- Ce ne sont pas vraiment des pensées, c'est assez bête comme animal mais … affectueux. Elle sait que je la nourris, que je passe du temps avec elle, ce n'est pas un chien mais pas loin.
- Elle pourrait te blesser, fis-je valoir toujours inquiet devant ce spectacle ahurissant.
- Viens, Jack. Fais moi confiance …
- Ok, ok … mais c'est une mauvaise idée …
- Je la contrôle, elle a vraiment un cerveau riquiqui.
Je m'assis à côté de lui en souriant. Il laissa passer un peu de temps pour que le dinosaure s'habitue à ma présence. J'en profitais pour la détailler alors qu'elle faisait clairement la même chose. C'était étrange cet œil reptilien, je me demandais bien ce qu'elle imaginait. Comment elle voyait le Hub et nous autres*.
Ianto saisit ma main et lentement il la posa sur le corps du dinosaure ce qui le fit un peu sursauter. Il leva brusquement son bec et j'eus peur mais, Ianto le caressa, lui parla et il reposa son long bec sur ses jambes, sans me quitter des yeux. Il s'y frotta cherchant clairement d'autres caresses de son maître, ce que Ianto lui donna sans se faire prier.
J'avais toujours ma main sur sa peau, sur son cuir. Je sentais sa respiration, l'odeur de poisson mêlée à la sienne, forte, inhabituelle. Cet instant était magique. Ianto me sourit sentant probablement que je me détendais et que j'appréciais grandement ce moment, avec le dinosaure, avec lui.
- Qu'est-ce qu'elle pense de moi ?
Cette question fit lever les yeux au ciel à Ianto.
- Deux coperniciens dans le Hub, ça fait beaucoup, murmura-t-il.
- Qui ça ? Ah, le Docteur et moi …
- A vrai dire, elle est intriguée par ton odeur. Tu lui plais bien sûr.
Nous passâmes encore quelques minutes avec la beauté avant que Ianto ne lui ordonne, par la pensée, de retrouver son nid. Ce qu'elle fit d'un battement d'ailes.

- Je suis d'accord avec elle, c'est vrai que tu sens bon, dit Ianto en se tournant vers moi avec un sourire en coin que je connaissais bien, annonciateur de bonheurs à venir.
- Toi en revanche, tu sens le poisson.
- Tu … m'aides … pour … la … douche ?
Chaque mot était ponctué de baisers déposés dans le creux de mon cou, puis en passant à califourchon sur moi sur mes lèvres, ma mâchoire, le lobe de mon oreille ...

Sous la douche, il se laissa faire, ce qui était assez inhabituel chez lui. En général, il prenait rapidement le contrôle mais pas cette fois. Peut être avait-il besoin que je m'occupe de lui et c'était ce que je fis. Ses lèvres d'abord, ses oreilles qui me plaisaient tant, ne me demandez pas pourquoi, je ne saurais vraiment vous l'expliquer. Elles étaient petites et rougissaient facilement et puis quand je passais ma langue dessus, elles lui tiraient des gémissements dont j'étais friand. Dans mon petit lit du Hub, cela continua. Il était passionné mais plus passif que d'habitude, il me fit l'amour mais … c'était loin d'être l'apothéose qui caractérisait nos ébats.

- Qu'est-ce qui ne va pas Ianto ? demandais-je finalement.
- Il … commença-t-il très hésitant, il veut que je parte avec lui.
- Pardon ? !
- Je pensais que vous en aviez parlé …
- Non. Mais qu'est-ce qu'il t'a dit ? Est-ce qu'il t'a dit pourquoi ?
- Parce que je suis dangereux, en restant ici, pour les autres, avoua-t-il d'une voix légèrement tremblante.
Cela me fit un drôle d'effet. Un choc en fait. Depuis que je l'avais rencontré, il ne cessait de rabâcher ce danger, alors que dans les pires situations, il avait toujours gardé un calme olympien. Il manquait cruellement d'estime de soi et cela n'allait pas arranger les choses. Je restais silencieux, décidant ce qu'il convenait de faire, sachant pertinemment dans quels tourments ces paroles avaient dû le jeter. Moi-même j'avais le ventre noué mais c'était le sien qui émit un grognement.
- C'est ton ventre ! Tu as faim ma parole.
- Hum.
- Quand avez-vous eu cette conversation ?
- I jours … avant que tout le branle-bas de combat ne se mette en route.
- Pourquoi ne pas m'en avoir palé ? lui reprochais-je.
- Je pensais que tu savais, tu te rappelles ? Et puis vous avez été plutôt occupés.
- Et à quand remonte ton dernier repas ?
- Deux jours, me répondit-il étonné par ma clairvoyance.
- Je t'ai vu boire des litres de cafés.
- Le café oui … mais le reste ne passe pas.

- Tu ne veux pas partir dans les étoiles ? C'était ce que tu m'avais dit pourtant sur ce toit … Si tu as envie …
- Il ne m'a pas donné le choix Jack et je ne veux pas partir. Et toi ? ajouta-t-il finalement, hésitant.
J'avais décidé, depuis quelques heures en fait. Retrouver le Docteur avait été extraordinaire, chaque minute passée en sa compagnie était passionnante. Mais j'avais découvert que ma place était ici, sur Terre, avec mes agents, avec Ianto. Cela s'était imposé à moi, le Docteur était un ami, il resterait un exemple pour moi mais je ne voulais pas redevenir son compagnon. J'avais un amour bien réel qui m'attendait, un humain pure souche et pourtant si éloigné de ses semblables ...
- Je reste ici, avec toi, lui annonçais-je.
- Mais il ne veut pas que je reste …
- J'en fais mon affaire Ianto.
- Je ne veux pas t'influencer … et qu'un jour tu regrettes ta décision, murmura-t-il. Il a peut-être raison Jack …
- Non, le coupais-je. Et je prends seul mes décisions jusqu'à nouvel ordre, Mr Jones ! m'exclamais-je en prenant mon air menaçant qui fit son effet.
- Bien Capitaine … tu sais, que des fois tu es impressionnant, murmura-t-il en se collant à moi.
- Juste des fois ? tonnais-je.
Je le serrais tendrement dans mes bras. Ces jours passés en compagnie du Docteur avaient dû être très éprouvants pour lui, je ne m'étais pas préoccupé de ce qu'il pouvait ressentir toujours concentré sur moi. Un vrai copernicien effectivement et le centre de mon univers était le Docteur … C'était toujours vrai même si mon regard sur lui avait changé, ses sentiments pour Rose le rendaient plus humain. Nous nous étions enfin retrouvés, je connaissais l'origine de mon immortalité, j'avais même retrouvé Rose d'une certaine manière … mais surtout, je savais ce que je voulais faire pour les cent prochaines années. Et cette fois ce n'était pas la sibylle qui me l'avait annoncé, non je l'avais choisi. Cela changeait tout, je ne subissais plus le coup du sort, je reprenais le contrôle de ma vie et je n'allais pas laisser le Docteur m'enlever celui sans qui rien de tout cela ne serait arrivé.

- Ne t'inquiète pas, tu as parfaitement su te faire oublier, murmurais-je au creux de son oreille en le serrant plus fort.
Je voulais qu'il sache que j'appréciais les efforts qu'il avait faits, moi je ne serais probablement pas capable d'en faire autant.
- Je vais lui annoncer et toi, tu vas manger, ordonnais-je en déposant un baiser sur son front.
- Je ne peux pas …
- Owen est au courant ?
- Non ! Ne lui dis pas, ce n'est rien. Ce n'est pas un crime de jeûner !
- Bien, alors je peux lui dire.
- Mais non !
- Je vais me gêner. Dépêche-toi d'aller manger, Martha a rempli le frigo, trouve un truc et mange-le.
Il se leva pour s'habiller et je fis de même en l'observant à son insu. Il fallait que je prenne soin de lui, j'en avais très envie, c'était ce qui m'avait décidé. Il était à la fois fort et fragile, comme tout le monde, il avait sa part d'ombre. Sa coupure sur le bras me le rappelait, son jeûne qui ne datait certainement pas de deux jours aussi. Il avait au bas mot deux kilos en moins et ce n'était pas en si peu de temps qu'il les avait perdus. J'étais satisfait d'avoir réussi à deviner, il parlait peu alors c'était son corps qu'il fallait observer pour le comprendre. Simple en fait. Je finis en premier, je déposais un baiser rapide sur ses lèvres avant de partir rejoindre le Docteur.
- Ne sois donc pas inquiet, lui dis-je en remontant l'échelle.
J'avais lu l'angoisse qui l'habitait dans ses yeux.

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- Il ne peut pas rester sur Terre. D'abord, il connaît la science des Seigneurs du Temps, le Tardis lui a confié des secrets ! s'exclama le Docteur en posant les mains sur les commandes de la cabine. Je n'ai toujours pas compris ce qui s'est passé entre eux deux … Il a vu avec mes yeux et enregistré une foule d'informations Jack …
- Je serai là avec lui.
- Il est aigri et malheureux …
- C'est ce que tu as vu mais cela appartient à son passé. Il a changé et ce n'est pas fini, cela m'étonne que tu ne l'ais pas senti.
- Ce gamin sait barricader son esprit, même moi je ne peux pas le pénétrer. C'est naturel chez eux, ils sont ainsi. Tu as vu comment il a réagi en ma présence ? Il a tenté de capter tout ce que je ne protégeais pas.
- Il n'est pas dangereux.
- Bien sûr qu'il est. Pour lui-même et pour les autres. Il le sait, je l'ai lu dans ses yeux.
- C'est ce qu'il pense mais je ne suis pas de votre avis. Nous avons vécu des situations … très stressantes et il n'a pas utilisé son don, il se maîtrise parfaitement. Ce que tu as vu c'est son manque de confiance en lui. Mais moi j'ai confiance en ses capacités … Mais quels sont donc tes projets pour lui ?
- Il y a cette planète … il retrouvera des gens, des personnes avec les mêmes capacités qui l'aideront. Ils en prendront soin …
- Tu comptes l'abandonner ? ! le coupais-je offusqué.
- Il a de sacrés pouvoir …
- Justement, tu ne peux pas lui mettre une laisse et décider de l'amener avec toi pour ensuite l'abandonner ! Il reste avec moi, terminais-je durement.
J'étais en colère et je ne faisais rien pour le cacher.
- Nos discussions m'ont bien plu, dit-il tranquillement alors que je bouillonnais, il est agréable comme garçon … peut être un peu silencieux mais bon … il pourrait voyager avec moi si cela te tranquillise. J'ai compris que Martha ne reviendrait pas.
- Et moi ?
- Quoi et toi ?
- Tu n'allais pas me proposer de t'accompagner ? !
- Tu as changé Jack ... et non, je n'allais pas te proposer.
- Pourtant je ne change pas, c'est bien cela le problème !
- Oui et non …
- C'est-à-dire ?
- Ianto a raison, je dois le reconnaître. Le temps s'écoule en toi, au ralenti on croirait presque qu'il est arrêté … Je vois le futur de l'humanité et il porte ton nom Jack** mais tu auras ta fin.
- Quelle fin, quand, comment ?
- Désolé mon ami, je ne peux pas répondre à ces questions.
- C'est lui … c'est lui qui m'a fait changer, avouais-je sincèrement.
- Je ne pensais pas cela possible ! Mais, je dois admettre qu'il a réussi. La force de l'amour …
- Exactement, ne me l'enlève pas, le suppliais-je. Fais-moi confiance. Si tu pouvais rester avec Rose, tu le ferais n'est-ce pas ?
- Je ne le peux pas ... passer d'un univers parallèle à un autre est extrêmement dangereux, cela mettrait l'univers en danger …
- Mais imagine que tu puisses la retrouver, tu ne voudrais pas qu'on te l'enlève n'est-ce pas ?
- Il faut parfois faire des sacrifices.
- J'en ai fait, Docteur, j'en ai fait tellement …
- Il peut maîtriser un esprit, lui faire faire n'importe quoi. A tout moment, il pourrait se connecter à l'ensemble des esprits terriens, il le pourrait Jack !
- Il ne connaît pas lui-même l'étendue de ses pouvoirs et c'est un homme bon. Il n'a pas eu beaucoup de chance pour démarrer sa vie et malgré cela il s'est imposé des limites, il a des principes et il les applique.
- La limite entre le bien et le mal est parfois si fine, si ténue que l'on a du mal à la distinguer. Je sais ce qu'il a subi … il a des raisons d'être aigri et triste, Jack. Des raisons d'en vouloir à la Terre entière. J'ai vu … ses souvenirs et c'était révoltant.
- J'ai vu les photos … je l'aide à dépasser tout cela. Nous sommes ensemble, l'amour Docteur, le vrai … il oubliera ses mauvais souvenirs.
- Dans tes bras ?
- C'est cela même. Je fais souvent cet effet, n'est-ce pas ?
- Et bien, je ne t'ai jamais envisagé sous cet angle …
- Honte à toi !
- Trahit sua quemque voluptas ***.
- Oui et mon penchant, c'est lui …
- Tu en seras responsable, finit-il par lâcher. Responsable de ses actes quels qu'ils soient … bons ou mauvais.
- C'est déjà le cas mais oui, je te promets de veiller sur lui et ses dons.
- Tu as ma bénédiction alors …
Nous étions seuls dans le Tardis et nos derniers échanges sonnaient étrangement, il s'en rendit compte, je m'en rendis compte.
- Bon, voilà, c'est fait … commença-t-il un peu gêné.
Il n'était pas doué pour les adieux, cela se confirmait.
- Je vais lui annoncer, dis-je plus à l'aise que lui, souriant devant son embarras.
- Yep, j'ai … quelques régalages à faire … fit-il en se concentrant tout à coup sur les commandes du Tardis.

- Docteur, l'appelais-je la main sur la porte prêt à sortir, est-ce que ça va aller ?
Il repartait seul, une fois de plus.
- Oh … oui, bien sûr ! m'assura-t-il avec un grand sourire.
Mais je savais qu'au fond de lui il souffrait, Rose lui manquerait toujours.

Je sortis du Tardis et se tenait en face de moi Ianto en train de picorer un grand sandwich qui avait pourtant l'air délicieux. A mon sourire de vainqueur, il comprit que je l'avais convaincu.
- Que lui as-tu dit ? ne put-il s'empêcher de demander, curieux et manifestement pas très confiant dans ma réussite.
- Deux avis valaient mieux qu'un, répondis-je simplement en le prenant dans mes bras.
Elisha sortit de la cuisine et nous rejoignit, j'ouvris les bras et elle s'y cala aussi.
- Tu restes alors ! dit-elle joyeuse, heureuse pour lui.

- Il y a foule pour les câlins, déclara le Docteur en sortant du Tardis.
- Cela a toujours été ainsi et le sera toujours, concluais-je.

Il glissa un téléphone portable dans la main de Ianto, s'il avait besoin d'aide, il pourrait toujours le joindre. Il attendit que Martha revienne, ainsi que Tosh et Owen. Il promit de repasser pour la naissance du bébé et nous quitta en faisant voler toutes les feuilles de calcul qu'ils avaient noircies pendant les heures et les heures de travail acharnées sur le manipulateur.

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Martha n'a jamais regretté sa décision, elle est restée à Cardiff et s'est mariée à un médecin de l'Unit. Elle a suivi la grossesse de Tosh, mis au monde sa fille et puis un garçon et encore un autre garçon. Nous avons aménagé une partie du Hub pour que les enfants puissent y jouer en rentrant de l'école, puis y étudier quand ils ont poursuis leurs études. Un lieu qui nous a permis de les voir grandir, d'en profiter comme une grande famille. Ianto a pris une place importante dans la fratrie, plus que moi qui ai passé moins de temps avec eux. Ils ont été les enfants que nous n'aurions jamais pu avoir.

Le Docteur a tenu sa promesse, il est repassé pour la naissance de la petite fille de Toshiko et Owen, Yasuko. Il est arrivé en compagnie d'une femme absolument charmante, avenante et qui débordait de chaleur humaine, Donna Noble. Elle a marqué nos esprits par sa joie de vivre qui avait contaminé le Docteur nous sembla-t-il.

La seconde visite du Docteur m'a été annoncée par Ianto lui-même. Le Tardis et lui sont restés intimement liés, il ne m'a jamais révélé la nature de leur relation, ce qu'ils se sont transmis par la pensée … il a eu ses secrets et moi les miens. Ianto était sur son lit de mort et le Docteur venait lui dire adieu. Tosh et Owen nous avaient déjà quittés, il était à ce moment-là, la dernière personne à me rattacher encore à la Terre. J'ai passé beaucoup de temps à ses côtés durant les dernières années de sa vie, déléguant mes tâches dès que je le pouvais, transmettant peu à peu mon savoir aux nouvelles recrues auxquelles j'ai pris soin de ne pas trop m'attacher. J'ai ainsi voulu me donner du temps, beaucoup de temps pour me préparer à sa perte … j'ai pu quitter la Terre l'esprit tranquille. Mais peut-on jamais complètement surmonter la perte d'un être si cher ? Il semble que non.

Nous n'avons eu aucun regret car la vie a été belle côte à côte. Il m'a admirablement secondé au Hub, jamais je n'ai cédé à ses demandes pour aller sur le terrain, il a été hors de question pour moi de risquer sa vie trop précieuse. Il n'aurait jamais atteint cet âge avancé si j'avais agi différemment. Nous nous sommes aimés passionnément, adorés et admirés, aimés tendrement. Le sport que nous avons pratiqué ensemble lui a permis de dompter ses peurs et l'a aidé à maîtriser son don qu'il a mis de sa propre initiative au service de Torchwood, ou plutôt à mon service, si longtemps. Made by Torchwood … toute sa vie ne s'est pas résumée à ces seuls mots même si nous avons vécu à leur rythme, nous avons finalement trouvé le notre. Jusqu'au bout, il a gardé un esprit vif, nous avons passé des heures à refaire le monde, à discuter de tout et de rien, à écouter la musique qu'il a tant affectionnée et qui l'a accompagné toute sa vie. Il est mort dans mes bras, heureux je l'espère, moi je l'ai été à ses côtés. Il n'y a pas plus belle aventure que celle-là. Jamais je ne l'oublierai, je le lui ai juré, mes derniers mots susurrés à son oreille, noyés dans des larmes de désespoir.

Il a rejoint les étoiles et j'ai fait de même.

Voilà, mon fils, tu sais maintenant pourquoi j'ai baptisé notre belle planète IantoJones.

FIN


* Lire l'excellente fic de Tessa intitulée MyFanwy : torchwood point hypnoweb point net/episodes-virtuels-fanfics point 100 point 171/view=78

** « J'ai vu l'avenir du rock'n'roll, il s'appelle Bruce Springsteen », Jon Landau, critique musical.

*** Trahit sua quemque voluptas : chacun est entraîné par son penchant, littéralement. A chacun son but, son ambition, son idéal.


Plus d'aperçus de la suite, plus de morts, plus de résurections ! C'est fini ^^ Nostalgique moi ? Oui un peu !
J'espère surtout que ce dernier chapitre ne vous a pas déçus.

Un grand merci à Rhéa qui a été la première lectrice, la correctrice et surtout le premier soutien à ces chapitres. Il lui a fallu de la patience devant mes fautes récurrentes et je pense que nous avons parfois ri toutes les deux, elle devant mes fautes et moi devant les corrections. Mais les commentaires qu'elle a laissé au fil de sa lecture et en fin de chapitre m'ont été d'un immense soutien, sans parler de ses idées toujours pertinentes. Je suis aussi très fière parce qu'elle est hyper, hyper douée, je suis béate d'admiration devant Blackwood Manor, si vous n'avez pas encore lu allez-y vite ! Un grand merci pour le temps précieux que tu as consacré à MBT.

Merci à tous ceux qui ont lu jusqu'au bout donc, j'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire que moi à écrire.

On y pense pas toujours, mais laisser un message quand on aime (ou pas d'ailleurs), fait la joie des "auteurs".
Merci à tous ceux qui ont pris le temps de me laisser une review, ils m'ont vraiment motivée pour continuer et m'ont fait extrêmement plaisir.

Bye !