Auteur : Umbre77

Titre : Alpha Potentiel

Résumé : Pour avoir lâchement désobéis à Voldemort, Draco va recevoir une punition qui va définitivement changé sa vie… en bien, comme en mal, d'ailleurs. HPDM

Spoiler : Tome 7 (non inclus, donc)

Pairing : HP/DM… Classé M, comme toujours !

Note de l'auteur : Comme punition d'avoir obligé une amie à lire ma dernière fic en date (elle a été torturée par le couple de Harry et de…), me voilà obligé de faire une HPDM avec, comme personnage principal, un loup viril (c'était sa demande particulière). Cela dit, cela m'arrange bien, car je voulais également vous offrir un HPDM comme fic d'adieu. Je me retrouve donc avec deux fics d'adieu… Punaise, ma retraite me semble loiiiin !

Temps de parution : Etant donné le peu de chapitre d'avance, il est pour l'instant limité à 1 chapitre par mois, toujours en milieu de mois. Je vais faire de mon mieux pour vous offrir une parution plus rapide !

Nombre de chapitre : aucune idée ! Pour l'instant, y'en a 4 !

Sur ce… J'espère que cela vous plaire ! Bonne dernière fic HPDM (de ma part en tout cas).

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Prologue : Punition

Draco était quelqu'un de peureux. Il le savait. Ses années à Poudlard le lui avaient cruellement démontré. Non pas qu'il espérait être courageux. C'était un trait de caractère beaucoup trop Gryffondor ! Mais… et bien, il espérait tout de même ne pas trembler de peur comme un enfant devant un loup-garou. C'est sans doute ce qui le poussa à faire l'une des plus grandes bêtises de sa vie.

Sa sixième année s'était somme toute assez mal terminée. Sous l'ordre du maître de son père, il avait dû tout tenter pour tuer Dumbledore. En échange de quoi ? La sécurité de sa mère et l'abstinence de sentence pour son père, encore enfermé à Azkaban. Mais il avait échoué. C'était Severus Rogue qui avait du l'aider. Qui avait du faire le geste. Lui en avait été incapable. Tuer quelqu'un ? Impossible pour lui, même s'il le voulait de toute son âme. Et pourtant, alors qu'il regardait son père se tordre de douleur sur le sol pour son échec, il aurait tout donné pour avoir le courage de juste lancer un sort sur Voldemort.

Mais il n'était pas Harry Potter… Il ne pouvait que regarder. Jamais il ne s'était imaginé ressentir de l'admiration pour son ennemi d'école. Mais alors qu'il regardait cette créature monstrueuse, il pensa que vraiment, Potter devait être soit très courageux, soit très suicidaire pour affronter cette chose quotidiennement. Draco, lui, ne pouvait que trembler de peur.

Ce jour là, il était d'assez mauvaise humeur. Le maître de son père avait pris le temps de torturer chacun de ses parents pour son erreur. Puis, comme pour prouver qu'il était un incapable, son père l'avait vertement puni pour son incapacité à obéir. Et la punition… Il en tremblait de tout son corps.

« Mère, s'il vous plait, murmura-t-il à cette dernière. Raisonnez père ! Je ne peux pas faire ça !

-Navré, Draco, répondit Narcissa, le visage impassible. Je sais fort bien que tu n'as pas mérité une telle chose, mais crois moi, il vaut mieux cette sanction plutôt que celle du Lord ! »

Draco frissonna. Bien entendu ! Lucius avait négocié son châtiment avec son maître. Et Merlin seul savait ce que son père avait donné à cette funeste créature, pour l'épargner de son courroux.

« Alors, gamin ? Tu viens ? »

Draco frissonna. Il ne voulait pas y aller… mais il n'avait pas le choix. Lentement, il tourna son regard gris vers la créature se tenant sur le seuil du manoir. Fenrir Greyback était terrifiant, à ses yeux. Il ne savait pas qui il craignait le plus. Voldemort, Bellatrix ou ce loup-garou. A côté de lui, Lupin était un petit ange. Non, pire qu'un ange ! Un mollusque insignifiant !

Prenant sa peur entre ses mains – non pas son courage, il en était dénué – il se dirigea vers le lycanthrope, sans même avoir salué sa mère ou son père. Un tel geste aurait montré qu'il n'était encore qu'un petit garçon effrayer. Et si Draco avait appris une chose, c'était bien de dissimuler sa frayeur ! A la place, il se contenta de se tourner vers eux dans l'embrasure de la double porte d'entrée pour les saluer avec noblesse et fierté. Puis il quitta le manoir. Merlin savait quand il y remettrait les pieds. Greyback le terrorisait…

Sa punition était simple : les loups-garous avaient rejoint Voldemort en échange de la promesse d'être reconnu ensuite par le monde sorcier comme des créatures humaines. Malgré cela, le Lord n'était pas certain de leur allégeance. Raison pour laquelle il envoyait un 'gardien'. Allez garder des loups-garous ! Comme s'il s'agissait de simples moutons inoffensifs ! Draco avait la nette impression d'être le casse-croûte de la meute de Greyback à la place.

Il le suivit pourtant, jusqu'à la sortie des limites de la propriété. Il dût s'enfoncer les ongles dans la main pour ne pas regarder par-dessus son épaule. Ou pour ne pas courir trouver refuge dans les bras de sa mère.

« Pitié, Potter, si tu es un peu généreux, comme on le prétends, cesse de voler le courage du monde et donne m'en un peu ! »

Il eut un rictus à sa pensée. Heureusement, personne ne saurait jamais qu'il avait pensé une telle chose. Sans quoi, il en mourrait de honte !

« Prends le portoloin », lui intima Greyback, dans une voix grondante.

Draco obéit. Il sentit la désagréable sensation d'être tiré vers un endroit qu'il ne connaissait pas. Puis il se retrouva dans un étroit placard sombre. A sa grande horreur, Greyback était tout contre lui. Il pouvait sentir son odeur de sang et de bête. C'était désagréable. C'était… troublant.

« Maintenant, réponds-moi, gamin. Tu trembles tellement de peur que j'aie la nette impression que tu vas te pisser dessus ! Toutefois, je peux te jurer que ma meute et moi ne te ferons pas le moindre mal, si tu obéis à nos ordres. Je n'ai pas l'intention de te mordre, de te manger ou quoi que ce soit… Pas dans l'immédiat. Ce que tu vas voir ici… ça ne doit JAMAIS être répété à qui que ce soit. Et comme je n'ai nulle confiance en un Malfoy, tu vas me faire le plaisir de prêter serment sur ta vie que tout ce que tu verras sera gardé par devers toi. Personne, pas même le Lord, tes parents, tes amis, ton stupide mentor aux cheveux gras ou que sais-je ne devra en être informé. Le jures-tu sur ta vie ? »

Draco resta silencieux. Pourquoi Greyback prenait-il une telle précaution.

« Je le jure, dit-il.

-Sur ta vie ! insista Greyback. Fais un serment magique ! »

Draco déglutit. Un serment magique sur sa vie… Autant dire que c'était pire qu'un inviolable… Ou égal ? Il n'avait jamais pu distinguer les deux…

« Moi, Draco Lucius Malfoy, fils de Lucius Abraxas Malfoy et de Narcissa Black Malfoy, jure, par ma magie et par ma vie, que jamais je ne divulguerai à qui que ce soit ce que je vais voir dans ce lieu. »

Un rayon de magie blanche l'entoura et il frémit. Si jamais il désobéissait, il serait tué sur le champ ! Voilà qui était réjouissant ! Greyback sembla le jauger un instant puis il lui ordonna de le suivre. Il poussa la porte du sombre placard et Draco dût fermer les yeux, une forte lumière l'aveuglant. Ce qu'il vit, lorsqu'il put ouvrir les yeux, le laissa sans voix. C'était tout bonnement…

« Je rêve ! » dit-il, déclenchant un grognement hilare de son voisin.

Le placard n'était qu'une petite cabine dans le vide. Il n'y avait pas de pièce alentour. Il était dans un immense parc extérieur. Un parc qui, manifestement, ne se trouvait pas en Angleterre. Et si c'était le cas, il se demandait vaguement où ! Il y avait des dizaines et des dizaines de plantes gigantesques, à la fois magiques et normales. Les arbres étaient si grands que même en levant la tête, il ne parvenait pas à en voir le sommet qui se perdait dans une légère brume matinale. Définitivement, il n'était plus en Angleterre !

« Mais… Où sommes-nous ? demanda-t-il au lycanthrope.

-Sur le territoire des loups, répondit son guide. Tu n'as pas besoin de savoir exactement où… »

Draco reprit son analyse. Il y avait de nombreuses créatures. Des humains, en majorité, mais aussi des hippogriffes qui voletaient ici et là, des niffleurs qui gambadaient à gauche et à droite. Il aperçut une trace de lumière pétillante qu'il identifia comme une petite troupe de fées riantes. Certaines se détachèrent du groupe pour venir vers eux. Elles tournoyèrent autour de Greyback, comme pour le saluer, alors que trois d'entre elles venaient le mirer avec curiosité. Draco frissonna, mais se laissa faire. Leurs petites mains passaient sur son visage, sur ses cheveux. Il eut un petit geste de recule, ce qui déclencha leur rire.

« Elles t'aiment bien, lui dit le loup-garou. C'est une bonne chose. »

Soudain, il se mit en marche et Draco se hâta de le suivre, ignorant les petites fées qui continuaient de le tripoter. Ils marchaient sur un sentier assez plat bordé d'herbes et de fleurs… C'était presque trop enchanteur ! Il croyait tomber dans un endroit puant le chien et couvert de sang ou autre chose horrible… A la place, il avait l'impression d'être dans un conte. Des dizaines d'humains les regardaient passer. Certains s'inclinaient face à Greyback avec un respect qui l'étonna.

« My Lord », disaient-ils en s'inclinant, sous leur passage.

Si bien que Draco commença à s'inquiéter. Voldemort l'avait envoyé là pour qu'il surveille, mais… Et si les loups-garous se rebellaient, qu'était-il censé faire, lui qui ne devait même pas citer le lieu de sa punition ?

« Justement… tu es incapable d'en parler et donc, incapable d'en avertir le maître de ton père… »

Draco écarquilla les yeux d'effroi. Greyback l'avait piégé ! Et il avait plongé tête baissée dans le pot au rose !

oOo

La visite du village fut courte. Il était constitué de petites maisonnettes contenant un nombre relativement élevé de pièce, selon la famille y séjournant. La majorité des personnes y habitant était des lycanthropes. Draco avait été surpris d'apprendre que certains hommes et femmes présents étaient tout à fait humains. Il y avait des moldus, des cracmols, des sorciers. La raison de leur présence ? Un puissant lien qui les unissait à leur lycanthrope.

« Aussi séduisant que soit une humaine ou un lycanthrope, je te déconseille de te dresser entre deux liés… tu y risquerais plus que ta peau », lui dit Gabriel, un jeune lycan qui lui servait de guide dans le village.

Draco s'était abstenu de lui dire que jamais il ne trouverait un lycanthrope séduisant ! Il suffisait de voir Greyback pour comprendre sa répulsion. Toutefois, il déchanta vite lorsqu'il croisa le regard de Rosalia, une lycanthrope de 24 ans. Elle était…indescriptible. S'il devait exister un model parfait de femme au monde, aux yeux de Draco, Rosalia était sa vive représentation. Elle avait des cheveux bruns assez longs, deux yeux de glace étincelants et… des formes appréciables. Il ne fit pourtant aucune remarque, ne lui décocha aucun regard intéressé. En tant que Malfoy, il avait de la retenue. Il n'était peut-être pas courageux, mais il avait de bonnes manières.

« C'est la maison du chef, lui dit Gabriel, le faisant sortir de ses pensées. C'est là que tu dois dormir… En fait, d'après ce que j'ai compris, il préfère t'avoir à l'œil… Donc, la nuit, tu resteras là. Notre Lord est encore le seul qui sache se contrôler, que ce soit en dehors ou pendant la pleine lune. Donc, tu seras en sécurité, tant que tu ne sortiras pas de la maison, la nuit. »

Draco n'esquissa aucune mimique de surprise. Pourtant, il était plus que stupéfait. Greyback parvenait à se contrôler, les nuits de pleine lune ? Cela voulait-il dire qu'il ne serait pas attaqué ? Bien sûr, il savait qu'on ne l'exposerait pas au danger volontairement, mais il avait pensé que, peut-être, avec un peu de chance, on le laisserait rentrer chez lui pour ces nuits…

« Tous les jours, les jeunes lycans ont des leçons, lui dit Gabriel, pointant du doigt un bâtiment un peu éloigné et assez grand. Si tu veux, tu peux y venir… tu apprendrais notre mode de vie…

-Qu'est-ce que je suis censé faire d'un tel enseignement ? demanda Draco, méprisant. Je suis humain, je n'en vois pas l'intérêt ! »

Gabriel le regarda avec une pointe d'ennui et de colère. Finalement, il haussa les épaules et tourna les talons.

« Comme tu voudras ! Bon séjour, alors ! »

Draco soupira et entra dans la maison de Greyback. Ce dernier avait disparu après avoir désigné Gabriel comme son guide. Il lui avait dit de le mener à la maison principale et de lui glisser quelques règles de survies basiques. Il n'en avait pas eu beaucoup, cela dit… Entré dans la maison, Draco fut surpris de découvrir un salon confortablement décoré. Ce n'était pas luxueux, un peu rustre… Des canapés, un tapis, une table basse… Une large cheminée, quelques photos sur le manteau… Il y avait une patère, près de la porte d'entrée…

D'un œil curieux, il s'avança dans la pièce centrale. Il y avait quelques armoires et un mini bar dans un coin. Plusieurs portes attirèrent son attention. La première n'était qu'un placard sans intérêt. La deuxième donnait sur une cuisine rustique mais chaleureuse. La troisième était celle d'un sombre petit bureau. A l'odeur, Draco comprit que Greyback y passait beaucoup de temps.

La quatrième porte menait à l'étage et Draco n'hésita pas à gravir les marches de bois. Il avait l'impression d'être dans un de ses vieux chalets de montagne. Les marches craquaient confortablement sous ses pieds. C'était un bruit rassurant, le genre de bruit qu'on s'attend à entendre lorsque l'on grimpe un vieil escalier de bois.

Quand il arriva au-dessus, il ne vit que quatre portes. Encore une fois, il trouva facilement la chambre du maître des lieux, à l'odeur. Une deuxième donnait sur une salle de bain exiguë mais comportant le nécessaire vital. Et enfin, la troisième était une chambre décorée de bleue… Elle était pratiquement déserte. Il y avait un lit, une commode et un petit placard. Draco fut étonné d'y voir quelques-uns de ses effets rangés à l'intérieur. Quand étaient-ils arrivés et qui les avait rangés ?

Sortant de sa chambre, Draco s'approcha de la dernière porte. Elle menait au grenier. Ce dernier était rempli d'un bric-à-brac indéfinissable et il en sortit précipitamment. Retournant dans sa pièce désignée, il s'affala sur l'édredon bleu en poussant un soupir de désoeuvrement. Et maintenant ? Qu'était-il censé faire, par Merlin ?

oOo

Au bout de seulement cinq jours, Draco comprit que s'il ne faisait pas quelque chose, il allait sérieusement dépérir ! A pars quelques livres qu'il avait déjà lus par le passé et que relire l'ennuyait profondément, il n'avait absolument rien pour s'occuper. Oh, bien sûr, au début, il s'était baladé un peu dans le village. Certains humains lui avaient aimablement adressé la parole… Même ce jeune lycan de 16 ans, Gabriel, était venu lui parler avec gentillesse… Mais il n'avait pas spécifiquement envie de se lier d'amitié avec eux, loin de là. Il avait plutôt envie de partir et de rentrer chez lui.

Après trois jours, il tenta de ne plus sortir de la maison à cause des petites fées qui ne cessaient de l'ennuyer. D'abord, elles s'étaient amusées à le tripoter encore et encore. Ensuite, quand il s'était énervé pour leur manque de manière, elles avaient décidé que le taquiner était encore plus drôle ! Si bien que dès sa sortie de la demeure du chef, il était assailli par ces petites bestioles volantes et caquetantes ! Qui donc avait décrété que les fées étaient gentilles ? Cette personne n'avait pas dû s'étaler à de nombreuses reprises parce qu'elles installaient des pièges de feuilles sur son chemin !

Pendant ce début de séjour, il n'avait que très peu vu Greyback. Ce dernier était fort occupé entre gérer son clan et, manifestement, feinter Voldemort. Draco n'avait pas mis longtemps à comprendre que les loups-garous ne respectaient pas le mage noir. Ils attendaient de lui qu'il honore sa promesse et qu'il ne s'attaque pas à eux. Rien d'autre. Le reste, ils espéraient que ce sombre personnage serait rapidement mort, afin de ne le considérer que comme de l'histoire ancienne. Toutefois, Greyback semblait nettement moins optimiste. Draco l'avait entendu parler avec un certain Chyreer.

« Cet homme n'en est même plus un ! Quand je suis à ses côtés, je le sens… Son âme hurle de douleur. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais il n'est plus entier ! »

Draco avait été étonné de l'entendre parler de cette façon. Bien sûr, il suffisait de voir le visage de Voldemort pour comprendre qu'il n'était plus humain. Mais manifestement, c'était l'âme directement du Lord que Greyback avait sondé.

Après cette réflexion du maître des lieux, Draco fut tenté d'aller écouter les leçons des lycans. C'est pourquoi il se rendit à l'école, au bout de six jours. Quand il le vit entrer, Gabriel esquissa un sourire moqueur. Draco haussa les épaules et se dirigea vers le maître de classe, un homme aux cheveux grisonnant qui portait de petites lunettes ovales. Elles ne cachaient pas ses étranges pupilles grises animales.

« Bonjour, dit Draco avec un mélange de hauteur et de respect. Je suis Draco Malfoy. Cela vous dérange-t-il si… je suis vos… cours ? »

L'homme le fixa un long moment de ses yeux troublants. Après un moment, il inclina poliment la tête.

« Toute personne désirant apprendre est la bienvenue, dit-il. Vous ne savez rien sur notre communauté, n'est-ce pas ?

-Non, rien, répondit honnêtement Draco.

-Bon, alors je vous demanderai de ne pas troubler la classe et de rester sagement dans le fond. Ecoutez, apprenez… Et je vous ferai peut-être participer, ensuite. »

Il obéit poliment et alla s'installer dans le fond de la classe. Quelques minutes plus tard, quand tous les enfants et adolescents furent entrés, la leçon commença. Draco ne regretta pas d'être venu, même si la voix du Professeur Guilbert était un peu monotone et soporifique – il était moins pire que Binns, cela dit.

Jamais il n'aurait pensé que les lycans avaient une société si évoluée. Il apprit ainsi que Greyback était l'alpha. Le chef par excellence. Il était l'un des rares à savoir se transformer, avec ou sans pleine lune. Il pouvait effectuer des transformations partielles ou complètes. Dans tous les cas, l'ensemble de la communauté lycan le respectait et ses paroles avaient force de loi. Les lycans n'aimaient pas spécialement mordre. Seul les lycans isolés et mal élevés s'amusaient à persécuter les faibles humains. Il était vrai que la chaire humaine était tentante… mais c'était ainsi. Les loups mangeaient des animaux et quoi que les hommes en disent, peu importe combien ils se sentaient supérieurs, ils étaient à la base des animaux !

La potion Tue-Loup était vue comme une solution efficace pour les enfants. Elle leur permettait d'aborder leur vie de lycanthrope sans trop de douleur. Mais une fois adulte, si on avait reçu une éducation adéquate, la transformation pouvait devenir moins douloureuse. Certains lycans parvenaient même à garder un esprit plus humain. Mais ils étaient rares. Du reste, chaque pleine lune, Greyback veillait à ce qu'ils obéissent bien à ses ordres. Lui seul était capable de réfréner l'instinct animal de la meute, vu qu'il était l'alpha.

Certains jeunes loups étaient prédisposés à prendre la place de Greyback, soit à sa mort, soit lorsque l'un d'eux le défierait. Draco appris donc que Gabriel, mais également Rosalia, était de ceux là. Ce gamin parvenait à effectuer des transformations partielles. Toutefois, il n'était pas le seul, comme Draco l'apprit au fur et à mesure de ses leçons.

Dire qu'il n'était pas intéressé par toute la science expliquée par le professeur Guilbert aurait été un mensonge. Il trouvait chaque renseignement fascinant et écoutait avec un vif intérêt. Après deux jours, il demanda à Greyback s'il n'aurait pas un petit livret vierge à lui donner et se mit à prendre des notes. Ce qui l'intéressait le plus était l'étrange hiérarchie des loups. Greyback était le chef. Il n'avait pas de compagnon ou de compagne – il en avait trouvé un, mais il avait fait une erreur et avait été rejeté, ce qui l'avait énormément blessé – et avait donc un second non lié. Généralement, les seconds de l'alpha étaient leur compagne ou compagnon. En l'absence de ce dernier, Greyback avait choisi Chyreer. C'était un loup d'une trentaine d'année, assez fort, mais trop faible que pour défier le chef. Il lui obéissait servilement et le protégeait avec beaucoup de détermination.

Chyreer, en tant que second, était également très écouté et respecté. Rosalia était crainte et admirée, mais elle était une femelle et avait donc moins de poids que le potentiel alpha Gabriel. Du fait de sa jeunesse, pourtant, ce dernier n'avait pas vraiment le droit à la parole lors des assemblées de loups. Il se tenait à la droite de Chyreer, un peu en retrait. Les anciens, les loups très âgés, avaient également une place très importante, bien que discutable. Lorsqu'un loup devenait trop vieux, même si sa parole était écoutée et sagement pesée, les autres loups le tenaient à l'écart, car la vieillesse rendait faible – parfois un peu fou – et était donc handicapante. Et si les loups respectaient une chose, c'était la force !

Draco avait été étonné, lors de son premier jour de leçon, lorsque le professeur Guilbert avait officiellement lancé le début des TPP. Ou, comme Draco l'avait appris, Travaux Pratiques Physiques ! Les jeunes élèves avaient piaffés d'impatience et ils s'étaient tous dirigés vers un immense gymnase où des leçons épiques leur furent données. Elles portaient essentiellement sur l'art du combat, que ce soit en duel, ou en meute. Ils apprenaient à se battre physiquement et le faisait avec une bestialité qui, pendant un instant, rappela à Draco qu'il était avec des loups-garous et non de gentils adolescents inoffensifs. Il n'était pas envisageable pour lui de participer, mais le professeur ne lui laissa pas le choix. Il ne lui fit faire que quelques exercices physiques… exercices qu'il dut accomplit, à sa grande honte, avec des enfants de cinq ans. Gabriel l'avait d'ailleurs fortement charrié.

Mais Draco avait parfaitement conscience qu'il n'était pas du niveau des plus grands. Il suffisait d'écouter leur cri, leur grondement de rage alors qu'ils se propulsaient au sol d'une énorme bourrade ou qu'ils se saisissaient pour se faire jeter dans l'air. En outre, le manque de vêtements avait révélé à Draco leurs muscles étonnants. Il n'était pas plus fort qu'un enfant de cinq ans, à leurs yeux… Ce qui l'énerva beaucoup et le poussa à faire les exercices enseignés avec beaucoup de motivation.

Il ne voulait pas l'admettre, mais il se plaisait énormément, dans l'antre des loups-garous. C'est pourquoi son premier rapport à Voldemort, bien que positif, restait évasif. Il se plaignit de devoir rester là car il n'était pas sûr à 100 % de la loyauté des loups… alors qu'en fait, il s'en réjouissait !

Juillet allait débuter, lorsqu'il se rappela pourquoi les loups étaient tant craint. Sous l'absence de pleine lune, Draco avait presque oublié que les personnes qu'il fréquentait étaient dangereuses.

Toute la journée, Gabriel s'était montré étonnement excité. Il ne cessait de jacasser à outrance, de sautiller sur place. Parfois, ses oreilles s'allongeaient pour prendre celle du loup. Elles se couvraient alors de fourrure, gigotaient dans tous les sens avec frénésie avant de se rétracter brutalement sous le regard agacé du professeur Guilbert. Draco avait été dégoûté, lors qu'il avait vu les oreilles de Gabriel, la première fois. Elles étaient alors dépourvues de poils et avaient fait un bruit immonde alors qu'elles poussaient. Mais lorsque la délicate fourrure noire et rousse était apparue, il avait trouvé ça beau. Bien que Gabriel ait une drôle de tête, avec ses oreilles couvertes de poils et bien plus canines.

Le plus drôle était encore la queue rousse qui, de temps en temps, faisait son apparition et se balançait joyeusement derrière lui. Bien sûr, Draco avait déjà vu ce phénomène depuis son arrivée, mais ce jour là, cela arrivait continuellement. Le professeur Guilbert lui-même était différent. Il semblait s'énervé plus facilement. Pendant le cours de TPP, Draco, qui était fier d'appartenir au groupe des enfants de huit ans – il ne s'en vantait pourtant pas ! – fut surpris de constater que même le groupe de cinq ans était brutalement devenu plus rapide que lui. Et il fut encore plus stupéfait lorsque Greyback vint le chercher, vers 17 heures.

« Viens, tu dois rentrer maintenant… »

Draco fut surpris. Pourquoi Greyback venait-il le chercher ? Avait-il reçu une lettre de ses parents ? Devait-il déjà quitter le camp des loups ? Il espérait que non, car il y avait encore tant de choses à apprendre… et puis… il se sentait en sécurité, étonnement. Pas de Voldemort pour le menacer, pas de tante Bellatrix qui ricanait cruellement lorsqu'elle le croisait. Ici, tout le monde, à l'exception de Rosalia, était gentil avec lui.

Docilement, il suivit Greyback, non sans regarder les adolescents de seize ans qui s'affrontaient avec encore plus de sauvagerie que d'habitude. Il eut vaguement envie d'aller taquiner Gabriel qui semblait avoir du mal avec un plus jeune, mais un regard de Greyback lui fit comprendre qu'il devait le suivre au plus vite. Angoissé, il traversa tout le village. Alors qu'il suivait l'alpha le long d'un sentier, il remarqua avec surprise que la majorité des autres créatures magiques avait disparu. Pas de petites fées taquines, pas de niffleurs gambadant dans les jardins… Juste des hommes. Etonné et inquiet, Draco entra à son tour dans la petite maison de Greyback.

« A partir de maintenant, tu ne sors pas d'ici avant demain midi. Tu n'es pas un loup et ma seule autorité sur toi est de te promettre que si tu désobéis, même Tu-Sais-Qui te semblera plus généreux que moi. Toutefois, je te jure que pour ta propre sécurité, tu dois rester ici jusque demain. Les loups savent qu'ils ne doivent pas entrer ici cette nuit. Mais ne les provoque pas non plus en allant déambuler parmi eux. Clair ? »

Draco, bien que sceptique, hocha de la tête. Pourquoi ne pouvait-il pas sortir… Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il réalisa. Forcément ! Qu'il était stupide ! Comment avait-il pu oublier que la pleine lune devait forcément surgir, à un moment où un autre ? Et c'était cette nuit. Une sourde peur l'envahit et, alors que Greyback s'apprêtait à sortir, il demanda :

« Aucun n'entra ici, vous êtes sûr ? demanda-t-il.

-Tu suis les cours, non ? demanda aussitôt l'homme, en grognant vaguement d'agacement. Je suis l'alpha. Ma parole est loi. A pars les enfants qui sont un peu trop idiots que pour m'obéir, aucun loup ne mettra une patte ici ce soir. Et les enfants, justement, sont les seuls à boire de la potion Tue-Loup, ce qui les rend parfaitement inoffensif. Donc, tu ne risques rien, tant que tu ne sors pas d'ici ce soir. Compris ? »

Draco acquiesça avec rapidité, même si ses entrailles dansaient la sarabande. Il allait être dans un village de loups-garous, une nuit de pleine lune ! Mais pourquoi ne rentrerait-il pas chez lui ? Il savait, pourquoi… Voldemort avait estimé, sans doute, que ce serait une bonne leçon pour le gamin peureux des Malfoy… Connard de mage noir ! Il avait parfaitement raison !

L'après-midi se termina vite. A la grande horreur de Draco, le soleil se coucha et il entendit parfaitement, assis sur son lit, des cris et des grognements résonner dans tout le village. Il se demanda vaguement ce que faisait les autres humains, comme lui, avant de se rappeler qu'en tant que liés, ils ne craignaient absolument rien des loups. Leur odeur était imprégnée de celle de leur loup et ils étaient donc protégés. Lui n'était lié à aucun loup. Il était donc menacé.

Bien qu'il soit fatigué, il ne parvint pas à dormir. Il entendait souvent des loups hurler, notamment sous sa propre fenêtre. Après un moment d'hésitation, il s'était approché de cette dernière pour regarder. Un grand loup noir et roux jappait devant la maison. Aux oreilles, Draco reconnu Gabriel et il eut presque envie de rire. Avant de se rappeler que son gentil guide et nouvel ami n'avait sans doute pas pris de potion Tue-Loup et l'attaquerait peut-être s'il sortait. Il se recula de la fenêtre pour s'installer sur son lit.

Pendant un long moment, il n'entendit que les hurlements, des bruits de course, des couinements… C'était terrifiant et excitant à la fois. Draco savait que les nuits de pleine Lune en meute étaient considérées comme des moments amusants et grisants par les loups… Il avait envie d'y jeter un œil, mais la peur le clouait sur place. Un bruit au rez-de-chaussée le gela définitivement sur son lit. Quelqu'un était entré…

Selon toute logique, il ne pouvait s'agir que de deux personnes : Greyback, qui se contrôlait parfaitement, ou un enfant un peu stupide et rebelle. Déglutissant, Draco tendit l'oreille. Il entendit des grattements, des piaffements et un bruit de cassure. Ce n'était pas Greyback. Ce dernier n'aurait sans doute pas mis du désordre dans sa propre maison.

« Quoi qu'il arrive, je ne sors pas d'ici ! »

Mais lorsque, quelques minutes plus tard, il entendit un petit cri douloureux, il fut en alerte. Le louveteau s'était fait mal. Sans doute avait-il marché sur la chose qu'il avait cassée. Peut-être était-il blessé… Repensant aux adorables bambins avec qui il avait partagé les cours de TPP, Draco ne put rester sagement assis. Après tout, les enfants avaient bu la potion, non ? Il ne risquait donc rien.

Prudemment, il se leva de son lit. C'est en tremblant de peur qu'il ouvrit la porte de sa chambre légèrement pour regarder à gauche, puis à droite. Rien. Il poussa entièrement le battant et se glissa timidement dans l'ouverture. Doucement, il s'avança le long du couloir. Il entendait encore les pleurs du petit… Soufflant, priant encore pour avoir du courage mais tremblant de tous ses membres, il descendit les escaliers pour arriver dans le salon. C'était un vase qui était tombé sur le sol. Et comme Draco le pensait, c'était un jeune louveteau qui avait marché sur les débris. Le petit couinait douloureusement sur le sol, tentant de lécher sa patte ensanglantée. Bien qu'avec crainte, Draco prit la parole, sa voix lui semblant horriblement aiguë.

« Hey, petit, dit-il, attirant l'attention du loup. C'est Draco, tu te souviens ? »

L'absence de réponse ne le rassura pas. Il se rappelait en boucle qu'il avait bu la potion Tue-Loup. Il ne risquait rien. Le louveteau n'allait pas l'attaquer ! Toujours en tremblant, il s'avança avec lenteur jusqu'au petit. Il avisa les bouts de verre et shoota dans les plus proches qui se glissèrent sous une commode.

« Tu t'es fait mal ? lui demanda-t-il. Tu veux que je t'aide ? »

Le petit couina adorablement et Draco sourit. Il commençait à se détendre en l'absence de réaction violente de l'animal. Ce dernier le regardait de ses grands yeux charmants. Il s'agenouilla près du petit loup gris et regarda sa patte.

« Tu as marché sur un bout de verre. Il faut l'enlever, sinon, la plaie va s'agrandir… »

Il tendit la main vers la patte blessée mais le loup gronda. Draco éloigna aussitôt sa main.

« Je dois l'enlever, mon petit… ça va faire un peu mal, mais je te jure d'aller au plus vite. Après, tu pourras lécher la plaie et ça ira mieux. »

Draco avait entendu dans ses leçons que la bave des loups-garous avait des vertus curatives, pour leur espèce et leur lié.

« J'irai vite, c'est promis, continua-t-il. Tu veux pouvoir courir avec les autres loups le reste de la nuit, non ? »

Tendant encore la main vers la patte, alors qu'il parlait, il finit par la toucher. Le louveteau la rétracta légèrement, mais Draco ne se découragea pas. Il continua de caresser le membre blessé avec douceur. La fourrure était si soyeuse… Il sourit légèrement.

« Tout ira bien, lui dit-il, lorsque le petit loup se détendit sous ses mains. Tu vas voir, après, tu pourras te lécher et ça ira… »

Il approcha sa seconde main pour doucement soulever la patte. Jetant un œil, il sourit.

« Ce n'est pas profond, dit-il. Ça ira vite ! »

Il tendit la main, attrapa le morceau de verre qui dépassait entre les coussinets et tira. Plusieurs choses se passèrent en même temps. Il fut brutalement bousculé et une vive douleur lui perça la main droite. Draco mit un peu de temps avant de comprendre ce que le louveteau venait de faire et il regarda avec horreur sa propre main percée par les crocs du petit. Ce dernier s'écarta vivement en couinant avec horreur. Draco leva la main pour la regarder. Il vit son propre sang tomber sur le sol déjà tâché par le petit, mais également d'étranges lignes argentées se propager dans tout son membre.

« Oh non, dit-il. Oh non, oh non, oh non, oh non ! »

Il leva sa main gauche pour comprimer la blessure, espérant ainsi stopper le processus, mais rien n'y changeait. Il sentait ses veines s'échauffer, son corps lui transmettre une sourde douleur alors que de longues vagues de souffrance perçaient son cerveau. Ses dents le démangèrent brutalement alors qu'il sentait des larmes de colère et de terreur couler de ses yeux. Bientôt, ses sanglots ne furent plus que des grognements de douleur. Le petit louveteau jappa et s'enfuit à tout allure à l'extérieur, bien que boitant. Draco n'en eut pas conscience. Il sentait son pyjama craquer sur lui alors qu'il hurlait de douleur sur le sol, ses os se brisant, se déboîtant pour s'orienter différemment. Il hurla plus fort encore lorsque sa colonne vertébrale s'allongea, perça le bas de son dos pour faire ressortir une longue queue. Il se tordait sur le sol lorsque le louveteau revint, accompagné de plusieurs loups adultes. Greyback était en tête et il gronda avec agacement. Fallait-il vraiment que ça arrive ? Il claqua de la mâchoire près de la tête du petit imbécile qui venait de transformer le dernier des Malfoy en lycanthrope.

Sur le sol, Draco sentit l'horrible brûlure s'atténuer. Il avait chaud et faim. Son poil était humide et s'était désagréable. Mais surtout, il sentit la présence d'autres loups. Inquiet, il releva la tête et son regard gris croisa les yeux jaunâtres de Greyback. Il le reconnut d'autant plus qu'il perçut réellement sa voix.

« Reste calme. Tout ira bien, d'accord. Ne panique pas, Draco. Draco, tu te rappelles de qui tu es ? »

Question stupide ! Bien sûr qu'il se souvenait ! Il était Draco Malfoy, fils de Lucius et Narcissa Malfoy. Il était un sorcier de 17 ans et à cause d'un stupide humain nommé Voldemort, sa vie virait au cauchemar !

Greyback et les autres loups parurent stupéfaits, ce qui l'étonna. Pourquoi avaient-ils tous l'air d'une bande de marionnettes béates ?

« Il va falloir lui apprendre à ne pas diffuser ses pensées à tout va, fit une voix que Draco identifia comme celle du professeur Guilbert. Mais c'est étonnant. Pour sa première transformation, il sait parfaitement ce qu'il est et qui il est ! »

Bien sûr qu'il savait, il n'avait pas le cerveau de Londubat, que diable !

Un autre loup gris sembla ricaner et il tourna la tête vers lui. Greyback s'approcha de lui d'un pas souple pour ensuite venir le renifler. Draco s'en écarta avec un grognement. Non mais oh ! Ils n'avaient pas élevé les scroutts ensembles !

« Du calme, louveteau », lui intima Greyback.

Il renifla un long moment puis grogna.

« Alpha présumé, dit-il. Et puissant, en plus… Tu es capable de garder la maîtrise du loup et je ne serais pas surpris que tu puisses te transformer partiellement le jour… C'est encore pire que ce que je pensais ! »

Draco inclina la tête sur le côté. Maîtriser son loup ? Quel loup ? Il se sentait bien. Sauf qu'il avait très faim et l'envie folle de courir à l'extérieur pour chasser. Sa pensée fit rire les loups présents.

« Chasser, hein ? Voyons voir ce que tu es capable de faire ! »

D'un mouvement de tête, ils l'invitèrent à sortir. Draco les suivit, sans aucune hésitation, l'excitation brûlant ses sens.

oOo

Lorsqu'il se réveilla le lendemain, couché dans son lit, Draco n'eut aucun mal à savoir que ce n'était pas un rêve. D'abord, il était horriblement courbaturé. Ensuite, les différences notables chez lui furent un véritable rappel. Lorsqu'il parvint à se lever, malgré la douleur, et qu'il croisa son regard gris brillant et animal, il resta figé de stupeur. Puis il remarqua qu'il avait pris une bonne vingtaine de centimètres, l'amenant ainsi à la taille respectable d'un mètre nonante (1). Ses cheveux étaient plus longs et tombaient sauvagement sur ses épaules. Ils étaient ponctués de quelques mèches blanches qui se fondaient parfaitement dans la masse. Et surtout, surtout… il avait gagné en muscle ! Il ne s'était jamais considéré comme maigrelet, par le passé. Et pourtant, il l'était, par rapport à ce jour là.

« En admiration ? » fit la voix moqueuse de Greyback.

Draco sursauta puis rougit, couvrant pudiquement son entrejambe.

« Pfu, fit l'alpha, moqueur. J'en ai déjà vu, pas de pudeur avec moi, gamin… »

Ça n'empêcha pas Draco d'aller saisir sa couette pour s'enrouler dedans.

« Tu te rends compte, j'espère, des conséquences d'hier soir ? »

Draco resta un long moment immobile avant de se laisser tomber sur son lit. Il réalisait enfin. Il leva la main droite. Sa blessure à la main était totalement soignée. Elle brillait légèrement, vague cicatrice d'argent sur sa peau pâle.

« Je… je ne sais pas trop, dit-il. Bon sang… Je sais que ce n'était pas un rêve. Je me souviens parfaitement, mais… Mais j'ai beaucoup de mal à… Merlin… »

Il se prit la tête entre les mains, son cœur battant d'affolement. Il n'avait pas peur. En fait, depuis le moment où sa transformation s'était terminée, sa peur innée s'était volatilisée. Non, à présent, il était juste angoissé. Qu'allait-il advenir de lui ? Qu'allaient dire ses parents ? Et Voldemort ? De quel prix allait payer la meute pour cette erreur ? Et depuis quand s'inquiétait-il pour la meute ?

« Tu es perdu, lui dit Greyback. Tes centres d'intérêts ont changé définitivement. Si avant, tu t'inquiétais pour toi-même, pour tes parents, les choses sont maintenant différentes, parce que tu es un loup-garou. Bien sûr, tu aimes toujours tes parents… Tu les respectes également… Mais ils sont passés au second plan, par rapport à la meute. Guilbert t'expliquera tout ça. Maintenant que tu es un loup, il va falloir que tu apprennes nos codes de conduite… Tu en sais déjà beaucoup, mais de nombreuses leçons n'ont pas encore été dispensées. Et tu as 17 ans. Dans un an, tu seras considéré comme majeur pour un loup… Et tous les loups de cet âge doivent passer le rite, peu importe leur âge. Nous allons commencer par aller voir tes parents et Tu-Sais-Qui. Ensuite, je te ramènerais ici. Et nous ferons ton éducation aussi vite que possible. Tu n'as pas à t'inquiéter. Quoi qu'il arrive, tu es maintenant des nôtres, Draco. Si les uns te rejettent, tu seras toujours le bienvenu parmi ta famille…enfin, ta nouvelle famille… »

Le cœur de Draco continuait de battre la chamade. Il hocha de la tête pourtant, car il savait que Greyback le protégerait et ne l'abandonnerait pas. C'était ainsi. Greyback était l'alpha. Son supérieur. Il ne l'abandonnerait pas. Son instinct, qu'il n'avait jamais aussi bien perçut, le lui dictait. Et c'est sans s'inquiéter qu'il s'y soumettait.

A suivre…

(1) quatre-vingt dix, si vous préférez, chers français.

C'est sans doute le plus long prologue de ma vie ! lolll ! J'espère que cela vous a plu ! Navrée pour les fautes, anniversaire d'une amie oblige, je n'ai pas le temps de relire ! Je ferais mieux la prochaine fois ! A dans un mois !