Sixième partie : La réconciliation
J'aurais du savoir que ce plan foireux me mènerait au désespoir. J'aurais du savoir qu'il ne suffisait pas d'un « je suis désolé » pour me faire pardonner. Que le cœur de Louis avait été si meurtris que je ne pouvais me vanter d'y apposer de nouveau mon nom. Mais je suis un crétin d'optimiste (l'influence de Potter, à n'en pas douter). Et cette fois, ce fut lui qui me brisa le cœur.
Au début, tout se passa très bien. J'eus du mal à le convaincre de jouer l'amoureux transit et de prendre les positions que je voulais, mais en bon acteur, il s'acquitta de sa tâche, bien que fort raide entre mes bras, lorsque les clichés demandaient un rapprochement. Par contre, il n'eut aucun mal à jouer la douleur, la fureur et enfin, le désespoir. Tous ces moments passés avec lui n'étaient que professionnels et je me désespérais de l'amener à des relations plus tendres. La semaine fila vite et avant que je n'ai eu le temps de comprendre, j'étais assis devant lui, attendant ses commentaires sur les photos que nous avions fait ensemble. Il était froid, distant. Il me jetait à peine quelques coups d'œil froid.
Alors qu'il fixait mes œuvres de son œil critique, je poussais un soupir attristé et me demandais pourquoi il avait accepté de m'aider. Pourquoi était-il venu ? Etait-ce pour me faire sentir sa rancœur ? Sa douleur ? Etait-ce pour se venger ? Si tel était le cas, je devais admettre qu'il était infiniment doué.
Mais malgré sa réserve, je ne me désespérais pas. Je continuais de lui montrer mes meilleurs côtés, même ce dernier jour où il ne me laissait entrevoir que son côté le plus sévère. Comme j'eusse voulu le prendre dans mes bras, l'embrasser et le garder avec moi pour toujours. Au fond, je crois que j'étais en train de désespérer, mais j'essayais de ne rien montrer. A la place, j'affichais un petit sourire qui manquait de force et de joie. Je ne le trompais pas, pas totalement. Je pouvais toujours lui inspiré la fatigue ou la lassitude. Mais il savait que mon expression était faussée.
« Tout ça me paraît convenable, me dit-il finalement, reposant mes clichés d'un air distrait. Tu peux donc en faire ce que tu veux. »
Je lui fis un simple sourire et rassemblait mon nouvel album photo. Mon dernier, normalement. Les photos n'étaient qu'une passade, comme beaucoup de mes activités. Je préférais à présent me contenter de prendre des clichés de mes amis et de leurs enfants. A la pensée des enfants, je poussais un discret soupir. J'aurais aimé en avoir, je le savais plus que jamais. Et bien entendu, j'aurais voulu les avoir avec l'homme qui me fixait de ses yeux froids.
« Que t'ai-je fait ? »
Il me fallut une minute pour me rendre compte que je ne me contrôlais plus. Il allait partir et je ne pouvais plus me taire. Mon corps et mon cœur ne m'obéissaient plus. Ils avaient prit possession de ma bouche et exprimait ce que j'essayais de taire. A Louis, mais également à tous mes proches.
« T'ais-je donc détruit ? continuais-je, le regardant. Toi, l'innocent, le gentil Louis ? Ma cruauté a-t-elle eu raison de toi ? »
Il me fixait, à la fois étonné et furieux. Je savais que s'il répondait, j'en aurais le cœur brisé alors je lui ordonnais de se taire. Et je parlais. Je parlais très longtemps. Sans même lui laisser le temps de répondre. Je lui racontais toute ma vie. Je le laissais voir ce que personne n'avait jamais vu. Il l'avait mérité. Je le lui devais et je pense que c'est pour ça qu'il était revenu. Il savait que je lui devais une explication, ce que je lui donnais.
Pendant deux heures, je lui parlais. Je lui racontais Angus et sa trahison. Mon désespoir, mon alcoolisme. Ma cruauté, ma ruse. Mon dégoût pour lui, puis mon désir. Et mon amour qui s'était développé au fond de moi, poison insidieux que je n'avais pas remarquer. Angus et sa possessivité, sa tromperie. La douleur et la honte que j'avais ressenties à son départ. Ma volonté de destruction, lorsque j'avais compris mes erreurs. Et ma rédemption nommée Sept, ma sauveuse, mon amie. Je lui parlais ensuite de ma vie. Une vie arrosée d'eau et non d'alcool. Une vie de solitude et d'amour désespéré. Une vie à la recherche du seul être que j'aimais.
Au fur et à mesure de mon récit, le visage de Louis reflétait de plus en plus d'émotion. La colère était la principale, mais je ne m'en inquiétais pas. Je ne voulais pas le récupérer. Je voulais lui faire comprendre. Et quand enfin, je me tus, j'accueillis les mots qui brisèrent mon cœur un peu plus sans me plaindre.
« Tu crois vraiment que j'en ai quelque chose à foutre de toi ? gronda Louis, manifestant une colère que je ne pensais pas voir un jour sur son beau visage. Je m'en tape de pourquoi tu as fait ça. Je m'en tape que tu ais été malheureux et que tu m'aimes. Je te déteste, tu m'entends ? Et je ne veux plus rien savoir de toi ! »
Il quitta mon bureau d'un pas rageur et je soupirais. Au fond, je savais que ça se terminerait ainsi. Alors pourquoi en étais-je si triste ?
oOooOooOo
Vous vous en doutez, je ne vous ai pas raconté cette histoire pour simplement m'arrêter à quelques pas du 'happy end', comme certains l'appel. Car Happy End il y a, je vous rassure. Cependant, cela me prit des mois. Des mois de demandes incessantes, de pardon murmuré, de rendez-vous, de bouquets de fleurs, de déclaration. Louis me détestait vraiment. Il m'avait en horreur et ne voulait plus entendre parler de moi. Du moins, c'était ce qu'il me disait. Mais il confiait à Harry qu'il se sentait perdu, qu'au fond, il m'aimait encore et qu'en fait, c'était ça qui le rendait si furieux. Il ne voulait pas me céder, ne voulait pas me montrer que j'avais encore une chance. Et pourtant, cette chance, je la saisis.
Je l'empoignais de mes mains et refusais de la lâcher. Je voulais récupérer Louis et je fis tout ce qui était en mon pouvoir. Quand il me demanda de rencontrer sa famille, je le fis, ne bronchant pas face aux insultes homophobes de certains de ses frères. Quand il voulut que nous sortîmes ensemble, que nous mangions aux restaurants, qu'il refusa que je le touche pendant près de deux ans… Je le fis. J'étais fou de lui et il le savait.
Si Louis avait été plus vile, il aurait pu me faire souffrir. Il aurait pu se jouer de moi, me faire espérer pour mieux me piétiner. Mais Louis est la gentillesse incarnée, comme je le lui murmurais trois ans après nos retrouvailles pour mon album photos, après que je lui ai fait l'amour. Il me rit au nez et me dit que c'était faux. Il n'était pas si innocent. Et il me le prouva de manière délicieuse.
Nous sommes ensembles depuis cinq ans. Je suis toujours aussi chiant. Et Louis, bien que plus indépendant, est toujours aussi attachant, aussi gentil. Il est redevenu celui que j'avais connu après quelques temps. Il me fait confiance et cette fois, je fais ce que je peux pour ne plus gâcher ça. Contrairement aux Potter-Malfoy, nous n'avons pas eu nos propres enfants. Nous avons essayé. Mais nous avons fini par nous lasser et nous en avons adopté. Ça n'a pas été facile. Nous sommes gay, après tout. Mais ça sert, d'avoir des relations.
Et ma foi, le ministre de la magie a tout de suite signé les papiers quand je l'ai menacé de montrer certaines photos à sa femme… Franchement, de vous à moi… Ce n'était pas mon idée. C'était celle de Louis.
FIN
Aaah, je sais... Je vous ai fait attendre des plombes pour un si petit chapitres! mais franchement, désolée... G lamentablement échoué à mon année (pas dramatique, g des repêches) et j'en ai été un peu déprimée. Maintenant, je reprends du poil de la bête et je vous offre donc la fin de cette histoire.
Plus que deux histoires à terminer (futur et mésaventure, ainsi que mon HPSS) et ensuite, je disparaîtrais de ffnet... J'espère que je vous manquerais un peu... Il m'est déjà tellement difficile d'imaginer tous les scénarios HPDM qui me heurtent régulièrement le cerveau... Mais bon, j'ai décidé de me consacrée aux histoires originales (yaoi, si ça intéresse, je suis sur fictionpress et mon adresse est dans ma bio! ^^). Alors à tous et toutes... Encore merci de m'avoir suivi pour cette histoire qui clôture définitivement la saga des Messieurs Potter-Malfoy et à... je ne sais quand pour la fin de mes deux dernières histoires sur ce thème. Bisous!
Umbre77