Disclaimer : les personnages apparaissant dans cette fic appartiennent à JKR, je ne retire de ces fanfictions aucune rémunération ou gain financier…

Remarques : Slash Rogue/Harry – Post tome 6

Voici enfin le tout dernier chapitre de cette histoire ! Encore un grand merci à toutes les personnes qui m'ont laissé des commentaires et donné leur avis sur cette fanfiction :)

Et pour la dernière fois, bonne lecture !

Si longtemps…

Epilogue

POV d'Harry

Adelaïde Prewett était une petite cousine de Madame Weasley.

La jeune femme devait avoir cinq ou six ans de plus que lui. Et, oui, la ressemblance était frappante et il aurait fallu être aveugle pour oser le nier. Il lui souriait déjà plus facilement qu'il le faisait d'habitude face à un étranger. Son apparence la rendait presque familière. Ginny n'aurait sans doute pas été très différente si elle avait survécu assez longtemps pour atteindre cet âge. Et si cela le rendait un peu triste, lui rappelait qu'elle les avait quittés bien trop tôt, cette nouvelle rencontre restait une agréable surprise.

Adelaïde avait vaguement mentionné qu'elle travaillait dans une petite boutique du Chemin de Traverse mais leur conversation avait rapidement dévié vers le Quidditch. Elle ne jouait pas, et se disait incroyablement maladroite sur un balai, mais suivait chaque rencontre à laquelle elle pouvait assister avec passion. Son enthousiasme était presque contagieux et l'envie d'entraîner Ron à un match dès qu'il le pourrait devenait de plus en plus pressante. Ron ou Severus.

Il prit un instant pour chercher la silhouette familière dans la foule alors que la jeune femme saluait l'une de ses connaissances. Harry s'était laissé distraire par les présentations lorsque Madame Weasley avait insisté pour qu'il échange quelques mots avec Adelaïde. Et il n'avait pu faire plus que laisser la sorcière entraîner Severus au milieu des convives.

Il aperçut le maître des potions stationné près d'une table, presque aux limites de la zone choisie par les Weasley pour accueillir leurs invités à l'extérieur de leur maison, conversant avec un autre sorcier. Aussi grand que lui, châtain clair, mince et, de ce qu'il pouvait voir, souriant. Il se tendit.

Souriant.

Ce n'était pas la réaction première que beaucoup avaient au contact de Severus Rogue. Et ce dernier ne semblait pas contrarié ou agacé. Peut-être se connaissaient-ils déjà.

Mouais. Il en doutait.

Harry n'était pas naïf. Il avait bien compris que Madame Weasley n'avait pas agi innocemment en lui présentant sa petite cousine. C'était sans doute sa faute, il ne lui avait pas clairement dit comment sa relation avec Severus avait évolué. Pourtant, dans l'infirmerie, après son réveil, elle avait forcément dû réaliser. Qu'elle pense à jouer les entremetteuses pour lui le mettait un peu mal à l'aise mais, si cela ne se produisait qu'une fois, il n'y avait pas de mal. De plus, Adelaïde était vive et sympathique. Cela ne le dérangerait pas de s'en faire une amie et de la croiser, à l'occasion, lors de réunions familiales. Qu'elle ait peut-être décidé d'en faire autant avec Severus le rendait… inconfortable.

Non, honnêtement, il n'aimait pas ça du tout.

Peut-être n'était-ce après tout qu'une coïncidence, se raisonna-t-il. Quelles étaient les chances qu'elle trouve justement quelqu'un qui éveillerait la curiosité de son colocataire dans un tel rassemblement de Weasley ?

Il bougea sur sa chaise pour avoir une meilleure vue sur les deux hommes. Il était trop loin pour vraiment voir les traits du visage de l'inconnu. Avait-il vraiment besoin de se pencher de cette façon vers son partenaire ? Et pourquoi Severus ne se montrait-il pas un peu plus hostile ? Ce n'était pas normal.

Il se rendit compte qu'il martelait nerveusement l'accoudoir de son siège et se força à arrêter.

Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Le Serpentard avait bien le droit d'avoir une conversation civile avec quelqu'un sans que ce soit la fin du monde. Ce n'était pas comme s'il était le genre de personne qui allait se jeter sur le premier venu parce que son partenaire ne lui ouvrait pas son lit pour quelques jours. Situation qui était plus que justifiée. Il avait quand même bien le droit d'avoir un peu de temps pour digérer ce qu'il lui avait dit !

Il vit le châtain rire, décida qu'il en avait assez et se leva.

- Harry ?

Adelaïde l'observait avec étonnement.

Il se sentit soudain ridicule.

Il était jaloux.

Mais ça l'ennuyait quand même de simplement rester en retrait et observer.

Il ouvrit la bouche.

Elle ressemblait vraiment beaucoup à Ginny. Qu'avait bien pu penser Severus en la voyant accaparer son attention dès le premier regard ?

Il soupira. Le maître des potions lui avait fait part de ses insécurités, bien à sa façon, cela allait sans dire, et Harry lui avait affirmé qu'il n'avait pas à s'en faire. Pouvait-il avoir des doutes à ce sujet-là également ? Et lui devait bien en avoir certains puisqu'il était –

- Excuse-moi, il faut que… euh…

Il indiqua l'endroit où son compagnon se trouvait d'un geste de la main. Son regard suivit cette direction puis revint vers lui, elle fronça les sourcils puis le fixa sans comprendre.

- Je dois aller le rejoindre, ajouta-t-il.

Il sentit son visage se réchauffer. Ça n'expliquait rien du tout. Ou cela dévoilait trop clairement son côté possessif qui semblait à peine faire surface.

- Vous vivez dans la même maison, c'est bien ça ? J'avoue que je n'aurais jamais pensé voir le professeur Rogue cohabiter avec quelqu'un, et encore moins avec toi. Même si j'étais déjà en septième année lorsque tu es arrivé à Poudlard, ce n'était un secret pour personne que le professeur de potions t'avait pris en grippe, sourit-elle, peut-être un peu nostalgique de ces années.

Bien sûr, avec leur passé commun, elle ne saisissait pas tout à fait le sens de ses paroles. Elle n'était pas la première, elle ne serait pas la dernière. Il se souvenait parfaitement de sa jeunesse et de toutes ces fois où le maître des potions ne s'était pas comporté comme un adulte face à lui mais plutôt comme un adolescent agressif et méchant. Il n'avait pas non plus oublié toute cette rage pour laquelle il avait lui-même trouvé une cible idéale dans cet homme qui semblait le haïr de toute son âme. Il avait grandit, ils avaient vécus de dures épreuves, ils avaient dû revoir leur priorités, ils avaient été obligés d'ouvrir les yeux et avaient découverts plus que ce à quoi ils s'étaient attendus.

Harry n'était toujours pas bien sûr de savoir quand ses sentiments avaient changé. Cela n'avait pu que se produire graduellement. Un amas de faux pas, de tentatives de séduction douteuses, de hasards et d'émotions trop fortes. Il ne pouvait pas nier que le voir si dévoué et attentif à son bien-être l'avait poussé à lui prêter plus attention, à l'observer davantage, à chercher à le comprendre. Et il s'était sentit si seul, incapable de volontairement partager ses difficultés avec d'autres. Il avait déjà perdu Ginny en se permettant de faire cela. Il ne savait pas si Severus en avait conscience mais il ne lui avait jamais vraiment laissé le choix sur cette question. Il avait été déterminé à le décharger autant qu'il le pouvait, quels qu'aient pu être sa situation et son état d'esprit.

Il regrettait la douceur et la détermination de Ginny et, si elle vivait encore, il était bien certain qu'il serait toujours avec elle. Mais rien ne servait de s'appesantir sur le passé. Et, qu'importait ce que pouvait en penser Madame Weasley, Adelaïde Prewett n'était pas la personne qui était à présent faite pour partager sa vie. La tendresse et la force de Severus était tout ce qu'il voulait.

- Nous sommes ensemble.

La jeune femme ouvrit la bouche puis la referma. Ses sourcils se levèrent puis elle rougit légèrement.

- Oh. J'ignorais – Ah, c'est pour ça que tu fixais Julian avec ce regard, finit-elle avec un sourire gêné mais amusé.

Il sentit à nouveau que son visage prenait des couleurs.

- Il s'appelle donc Julian, enchaîna-t-il avec nonchalance.

Il en récolta un rire cristallin qui l'embarrassa davantage encore. Il était pourtant bien décidé à en savoir plus sur le compte de cet homme.

- Vos amis sont à votre recherche.

Il leva les yeux vers Severus qui venait de poser la main sur son épaule. Il la pressa, prit ses doigts entre les siens et lui adressa un sourire. Son expression gardée se détendit et Harry se sentit lui-même plus calme.

- J'ai été ravie de te rencontrer, Harry. Profite-bien de l'après-midi. Vous également, Professeur.

Et Adelaïde les quitta avec un sourire et un regard qui rendirent visiblement le maître des potions perplexe et firent le Gryffondor se sentir un peu idiot.

- Tu disais qu'on me cherchait ? demanda-t-il en se levant et entrelaçant ses doigts avec les siens.

Ces derniers jours avaient manqués de gestes tendres et il venait de décider que ça suffisait. Il y eut quelques secondes de flottement, durant lesquelles les yeux noirs se perdirent dans la foule et la main se resserra sur la sienne.

- Granger et Weasley – Hermione et Ronald souhaitent te parler. Ils sont –

- Juste ici, vint la voix de Ron.

Le regard sombre se posa sur le roux puis se détourna. Bien, de la prudence mais pas d'animosité d'un côté comme de l'autre. Hermione souriait même légèrement. Ce n'était pas mauvais signe mais…

- Je vais leur dire ce que tu m'as dit, murmura-t-il en se pressant contre le Serpentard, les lèvres à quelques centimètres de son oreille. Si tu ne veux pas que je le fasse, tu dois me le dire maintenant.

Il s'écarta et Severus acquiesça d'un mouvement sec qui ne lui laissa deviner rien de plus que le fait qu'il était ennuyé mais lui laissait quand même toute latitude en la matière. Harry caressa brièvement ses lèvres puis suivit ses amis. Si quelques têtes se tournèrent sur son passage ou que des regards s'étaient fixés sur Severus, il n'en pris guère note. Il n'avait conscience que des yeux noirs posés sur son dos et ne voyait que l'image fantôme du léger sourire qui ourlait les lèvres fines un instant plutôt.

Si l'on avait demandé à Harry Potter sa définition du bonheur, à ce moment précis, il aurait souri et rendu son regard à l'homme en noir perdu au milieu d'une nuée de Weasley.

HPSRHPSR

POV de Severus

- Mmh ? Est-ce le Griffon qui a été dompté ?

- Ou le Serpent qui a été charmé ?

Severus se retourna et afficha une expression absolument impassible face aux jumeaux Weasley.

- Ce petit Ronney nous a caché ça !

- Qui aurait pensé qu'il pouvait garder un secret ! C'est surprenant, tu ne trouves pas, Fred ?

- Impensable, Georges ! Mais cette révélation n'est-elle pas plus étrange encore ?

Les deux sorciers l'étudièrent d'un air pensif. Il sentit son agacement et sa méfiance monter d'un cran. Quand ces deux-là se mettaient une idée en tête ou se fixaient sur une cible, le résultat prenait toujours une ampleur passablement inquiétante. Malgré l'espoir évident qu'avait Harry de voir la famille Weasley l'accueillir en son sein, en dehors de William et Fleur, il doutait fort d'avoir le moindre allié au milieu de ces nombreux Gryffondors.

Et lorsqu'il songea à ce jeune apprenti maître des potions que Molly lui avait mis dans les pattes, il s'en trouva encore un peu plus irrité. L'homme avait été tolérable et connaissait relativement bien son sujet. Sans qu'il n'ait eu besoin qu'il le lui dise, il avait aussi parfaitement compris qu'on l'avait présenté à ce Julian comme un cœur à prendre. Il ne reprochait pas à l'imbécile d'y avoir cru ou même, aussi inattendu que cela avait pu l'être, d'être réellement intéressé, non, il n'était qu'un ami de la famille et il ne doutait pas que Molly Weasley pouvait se montrer convaincante. Par contre, il n'appréciait que peu le choix de la sorcière d'essayer de s'immiscer dans sa vie et celle d'Harry. Et si ces jumeaux venaient à leur tour s'enquérir de sa vie privé ou la commenter, il n'était pas dit qu'il se réfrénerait encore longtemps de les remettre à leur place en des termes non équivoques.

- Harry a toujours été assez bizarre lui-même, déclara finalement celui que son frère avait appelé Georges en se tournant vers son jumeau.

- Oui, définitivement bizarre.

Severus sentit sa mâchoire se tendre.

- Vous êtes aussi un professeur assez particulier.

- Une étrange créature des cachots ! Un génie malfaisant des potions !

- Exactement ce que je pense, Fred !

Sa main le démangeait et voulait se glisser instinctivement dans ses robes mais il se forçait à rester parfaitement immobile. Quant ils en auraient fini avec leurs railleries, il leur ferait amèrement regretter leur ignoble sourire dévorant la moitié de leur visage.

- Bienvenue dans la famille ! On va avoir besoin de vous ! clamèrent-ils enfin d'une même voix.

- Je vous demande pardon ?

Il refusa d'admettre que la conclusion de leur discours décousu l'avait déstabilisé, le laissant un instant sans voix, et les fixa avec suspicion.

- Tu reconnais ce regard, Georges ?

- Malheureusement, malheureusement, mon cher Fred.

- Nous n'y avions plus eu droit depuis ce cours de potions…

- …où nous avions essayé de créer un gaz pour faire rire nos camarades…

- En modifiant le dosage des ingrédients de la potion qui vous était clairement assignée, termina Severus pour eux.

- Vous voyez, Professeur ! Déjà en parfaite harmonie avec nous !

- Nous allons vraiment faire de grandes choses ensembles !

Ils sortirent au même moment chacun une carte de leur poche et la glissèrent dans ses robes. Avant qu'il n'ait pu faire un geste de recul, ils lançaient déjà par-dessus leur épaule :

- Venez nous rendre visite chez « Weasley, farces pour sorciers facétieux », nous vous attendrons !

Severus se pinça l'arête du nez et songea à toutes ces années où il les avait eus dans ses classes. C'était l'exemple parfait d'élèves compétents mais complètements imprévisibles. Et il ne savait toujours pas, aujourd'hui encore, s'il devait les regretter ou être reconnaissant de ne plus avoir à les supporter. Ils ne le verraient certainement pas dans leur boutique.

Probablement pas.

- Severus.

Bien sûr, après des salutations polies et guindées échangées avec Granger et Weasley puis cette rencontre douteuse avec ces jumeaux, il fallait forcément que ce soit eux. Il était vraiment temps que cette journée se termine.

- Molly. Arthur.

Ils se dévisagèrent durant un certain temps puis Arthur prit la parole.

- Devrions-nous nous inquiéter ?

Direct, sans détour. La méthode de sa femme était hésitante, plus douce et – Sournoise. Il savait très bien qu'elle n'essayait pas de vraiment de l'être. C'était dans sa nature de mère d'essayer de protéger ses enfants. Il refusait pourtant de penser autrement. Au moins, cela lui permettait de pouvoir s'en montrer ennuyé et défiant. Lui poser cette question ne lui laissait pas d'échappatoire, ne lui donnait pas le droit d'être en colère et le forçait à être honnête s'il voulait se montrer digne d'Harry.

Devaient-ils s'inquiéter ? Certainement. Il avait déjà prouvé qu'il était faillible. Mais ce n'était pas ce qu'ils lui demandaient. Ce n'était pas ce que les Weasley voulaient savoir. Ce n'était pas ce que sa famille voulait savoir.

Etes-vous sérieux ? Comprend-il son choix ? Est-il heureux ?

- Non, vous n'avez pas d'inquiétudes à avoir.

Arthur hocha la tête.

- Voilà qui est bon à entendre !

Et sa main tomba si lourdement sur son épaule qu'il faillit tressaillir. Il commençait doucement à réaliser que ces gens étaient un peu trop tactiles à son goût. Et très peu soucieux de garder une certaine distance avec leurs connaissances. Molly ne le désappointa pas dans ses estimations en se plantant fermement devant lui et en l'observant de haut en bas. L'éclat de doute présent dans son regard depuis le début de ce rassemblement s'atténua et elle acquiesça comme si elle venait de prendre une décision. Il n'aima pas ça.

- Vous avez la peau sur les os, Severus, dit-elle d'un air ennuyé. Je vous ai connu mince mais pas à ce point ! Il faut mieux prendre soin de vous que cela.

Elle sembla vouloir ajouter quelque chose mais Arthur l'arrêta.

- Ah ! Je crois que Charlie vient de nous appeler !

Il indiqua une tête rousse parmi d'autres dans la foule et l'attention de la sorcière fut divertie. Elle l'observa malgré tout une dernière fois avec un froncement de sourcils puis ils disparurent tous deux au milieu des convives.

Severus en resta confus. Cachaient-ils seulement leur désapprobation pour lui donner un faux sentiment de sécurité ou venaient-ils réellement de lui donner, quelque peu naïvement, leur bénédiction ?

Il fronça longtemps les sourcils, pas encore débarrassé de l'image d'Harry assis aux côtés de cette jeune femme qui était le portrait craché de Ginevra Weasley ni de ce sentiment de n'être absolument pas à sa place dans cette maisonnée pleine de Gryffondors. Finalement, il se mit à parcourir le lieu avec un but précis en tête. Il en avait assez d'interagir avec ces gens et leur comportement suspicieusement accueillant. Harry ne devait pas être loin. Il avait fait autant d'efforts qu'il le pouvait pour le moment et il ne souhaitait vraiment plus que la présence d'une seule personne. Il le chercha durant plusieurs minutes puis l'aperçut auprès de Perceval Weasley. A son plus grand soulagement, dès qu'il le vit arriver vers lui, Harry s'excusa auprès du sorcier et le rejoignit.

- Prêt à rentrer ? demanda le Survivant.

- Plus que jamais.

Quelque chose dans son ton ou son expression dut l'amuser car il laissa échapper un petit rire avant de reprendre la parole.

- A ce point ? Tu ne souhaites pas parler à Hermione et à Ron, j'imagine ?

Le maître des potions ferma un instant les yeux. Il aurait dû s'y attendre.

- Si cela est absolument nécessaire…

Ce léger rire une fois de plus.

- Non, non, ce ne sera pas utile. De toute façon, tu les verras bien assez tôt si tu acceptes leur proposition.

Harry avait à nouveau pris sa main dans la sienne et se dirigeait lentement vers les limites du domaine. Visiblement, ceux qui devaient être informés de leur départ l'étaient déjà. Sa main dans la sienne était chaude. Son instant de distraction laissa la place à un froncement de sourcils.

- Leur proposition ?

- Tu te souviens qu'ils sont partis quelques temps en Ecosse, juste tous les deux, après la victoire ?

Il acquiesça lentement.

- Ils nous invitent à les rejoindre cette année, pour une semaine ou deux.

- Après que tu leur aies parlé, répliqua-t-il aussitôt.

- Eh bien, non, justement. Ils me l'ont proposé juste avant. Et quand je leur ai demandé si les choses ne risquaient pas d'être tendues entre vous, ils m'ont simplement dit que vous étiez tous à cran ces derniers mois et qu'il n'y avait pas de raison pour que des adultes ne sachent pas passer au-delà de petites mésententes passagères.

Severus entendait à sa voix qu'il éprouvait en ce moment une réelle fierté et une profonde affection pour ses amis.

- Tu ne leur a rien dit, alors ?

- Hmh ? Bien sûr que si. Hermione doit encore avoir mal aux mâchoires d'avoir sourit à ce point et je n'avais plus vu Ron rougir autant depuis longtemps.

Selon lui, il n'était vraiment pas nécessaire qu'ils sachent mot pour mot ce qu'il lui avait avoué sous le coup de l'émotion. A leur réaction, il était plus que probable qu'Harry n'avait cependant pas dû être très sobre dans ses déclarations. Il espéra réellement que la chaleur qui lui montait aux joues n'était qu'un tour de son imagination. Aux lèvres qui se posèrent doucement sur sa pommette, il devina qu'il n'en avait rien été.

- Alors ? L'Ecosse ? Une semaine ou deux ? Ils m'ont déjà promis que nous aurions un chalet juste à côté du leur.

- Peut-être.

- Le même type de « Peut-être » que celui que tu m'as donné pour la prochaine rentrée scolaire ?

Severus grogna.

- L'année scolaire vient juste de se terminer et tu veux déjà que je pense à la prochaine ?

- D'accord, d'accord, une question facile alors : que fait le fameux Professeur Rogue de ses vacances scolaires ?

Il y réfléchit. Et constata que la question le troublait. Il ne s'était plus posé ce genre de question depuis –

- Tout ce qu'il veut, je suppose. Et tout ce dont tu as envie, termina-t-il, en se tournant vers Harry et en récoltant un sourire.

Il ne pensait pas à demain. Il n'avait plus à attendre un dénouement tragique avec angoisse. Il pouvait rester dans l'instant présent sans devoir constamment espérer un avenir meilleur.

Maintenant, et pleinement, ils vivaient.

Fin

(Il n'avait plus à attendre un dénouement tragique avec angoisse... et le lecteur non plus ! :p)

Nous y voilà donc, avec une fin qui vire beaucoup plus sur un Happy End que je ne l'avais prévu tout au long de cette histoire... J'espère que ça vous a plu.

Dans cette fanfiction, j'ai essayé de donner pas mal de pistes pour montrer que leur relation n'était pas parfaite, pas idéale même si Harry et Severus semblent ne pas en demander plus. Vous pouvez tout à fait voir cette fin comme un prélude à un "Et ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps" ou imaginer que Severus se complait dans son obsession tandis qu'Harry s'accroche à ce qui lui semble le plus simple à obtenir sans chercher plus loin... x)

Je pense que cet épilogue penche bien davantage vers la première option mais je vous laisse vous faire votre propre idée !

En tous cas, encore un grand merci à ceux qui ont suivi cette histoire jusqu'au bout et n'hésitez pas à me laisser vos avis (même si vous passez par ici des mois après cette dernière publication). Il y a finalement beaucoup de choses qui me plaisent moyennement dans cette trentaine de chapitres (mais aussi certaines que j'adore :p) mais j'espère que vous avez passé un bon moment en les lisant.

A la prochaine peut-être au détour d'un fic ;)