La ville n'était plus qu'un champ de ruine. L'évacuation des civils n'était même pas terminé, et beaucoup d'entre eux était déjà morts. L'Alliance des Vilains avait frappé un grand coup. De partout, des héros et des vilains se battaient, et le combat n'était clairement pas à l'avantage des premiers.
Sous les décombres d'un ancien immeuble de bureau Chargebolt se mourrait. Il en était conscient. Personne ne viendrait le chercher, il y avait d'autres priorités. Comme stopper l'attaque ou sauver les civils. De toute façon, même s'il était prit en charge immédiatement, il ne pourrait être sauvé. Il avait perdu trop de sang et aussi l'une de ses jambes. Il avait au moins pu arrêté tous les vilains présent dans l'immeuble avant son effondrement. C'était toujours ça que ses camarades n'auraient pas à affronter. Mais lui aussi s'était retrouvé piégé dessous.
Il ferma les yeux, il ne voyait déjà plus rien, inutile de les garder ouvert. Il repensa au lycée, à ces années qui lui semblaient si lointaines et si merveilleuses. Si seulement l'Alliance des Vilains avait pu être battu à l'époque. Avant la mort d'All Might. Avant la mort de Katsuki. Avant la mort de Jirou.
Il n'avait même plus la force de pleurer. Il l'avait déjà tant fait au court des années. Il se demanda si la paix reviendrait un jour, et sous le joug de qui. Quel genre de monde deviendrait celui qu'il laissait ? Il espérait un monde beau. Un monde où personne n'aurait à vivre l'horreur actuel. Où personne devrait jeter ses proches dans des fosses communes faute de temps pour faire un enterrement décent. Un monde où le ciel serait bleu et non pas noir de cendre.
Il entendit une voix crier son nom. Il croit reconnaître celle d'Eijiro. Comme il aimerait pouvoir lui faire ses adieux en bonne et due forme. Il n'avait même plus la force de parler pour prévenir son ami de sa localisation. Il tenta de tendre le bras, le bougeant dans l'étroit espace entre les débris sans pouvoir l'en sortir.
Le chagrin lui bloqua la gorge. Un instant, il cessa de respirer. Il tenta d'appeler son ami dont la voix s'éloignait, mais il ne fut capable que de pousser un gémissement pitoyable.
Comme il aurait aimé que les choses soient passé différemment. Oh, comme il aurait aimé. Un monde où, à cet instant, il serait assit à le terrasse d'un bar, un verre à la main, débitant des conneries aussi vite que sa bouche le pouvait. Où Katsuki serrait à ses côtés et le raillerait. Où il le cognerait.
Denki grogna. Il était vraiment désespéré au point de souhaité être battu ? Apparemment.
Son bras retomba quand il n'entendit plus Eijiro. D'ailleurs, comment allait-il ? Denki espérait de tout son cœur qu'il survive. Il ne voulait pas que ses amis meurt. Et Deku ? Il s'était jeté sur Shigaraki dès qu'il l'avait vu. Est-ce qu'il était toujours en vie ?
Et Sero ? Et tous les autres ? Combien était mort ? Combien survivrait ?
Est-ce que son corps serait retrouvé ? Oh Dieu, sa mère ne supporterait pas de le savoir mort. Il ne voulait pas la faire souffrir. Ni elle, ni tous ceux qui seraient touchés par sa mort. Que personne ne souffre à cause de lui, c'était bien la dernière chose qu'il voulait.
Il y avait tellement de choses qu'il aurait encore aimé faire, tant de moments qu'il aurait aimé vivre.
Avant qu'il ne puisse penser plus, son cœur s'arrêta pour ne plus jamais repartir.