Auteur: Maeve Fantaisie (ou Maeve tout court :) ).
Prompt: "Cela ne suffisait pas."
Couple: WangXian.
Disclaimer: Rien n'est à moi.
Note 1: Fic écrite lors du premier marathon d'écriture de cette année. Se déroule directement après le drama The Untamed. La caractérisation est également celle de The Untamed (j'ai essayé, du moins :') ).
Note 2: Ce. Fandom. Me. Hante. Voici l'un de mes premiers textes dessus. Regardez The Untamed, et écoutez l'audio drama, regardez l'anime, lisez le manhua et le livre : cette histoire est fabuleuse !
Bonne lecture à ceux qui passeront par ici.
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- Phare -
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- Wei Ying.
Au début, il ne sait pas s'il a rêvé. Cela s'est déjà produit, au cours de son périple : un "hm" qui répond à ses pensées, des notes de guqin dans l'air, ses yeux qui le trahissent en voyant du tissu blanc et l'éclat brillant d'une lame bleue. Non, ce ne serait pas la première fois qu'il imagine Lan Zhan à ses côtés, son léger sourire comme du ciel azur un jour de pluie, ses prunelles intenses et sa chaleur silencieuse.
Mais quelque chose est différent, cette fois-ci. Le sol est solide sous ses pieds et cette présence familière, chérie, est bel et bien perceptible et reconnue par sa nouvelle Essence d'Or en développement. L'odeur de bois de santal monte et Wei WuXian ferme les yeux un instant, savoure.
Lan Zhan. C'est Lan Zhan.
Wei WuXian sourit, juste un peu, sa poitrine battant au rythme d'une joie incrédule. Il se retourne et son sourire fleurit tout à fait, enfin, lent et large; ses iris baignent d'une aube retrouvée et son coeur est lourd, chaque battement vivant.
- Lan Zhan…
Les mots s'accrochent, trébuchent dans leur précipitation, et Wei WuXian bondit.
Lan Zhan est là, tout de suite pour le rattraper, ses mains autour de sa taille. Wei WuXian ne lâche pas ses avant-bras, ne lâche pas ses yeux, ne le lâche pas tout court.
C'est délicat et subtil, mais la peau se détend autour des paupières de Lan Zhan, au niveau de son front. Ses iris brillent. Avec la douceur du miel, ils l'observent de haut en bas lentement, comme pour vérifier que Wei WuXian va bien et se gorger de sa présence. Ses mains n'ont pas lâché sa taille, se resserrent légèrement.
Le coeur de Wei WuXian tambourine, douloureux et ivre. Il veut glisser son nez dans le cou de Lan Zhan, ajouter l'odorat aux sens qui lui permettent de prouver la venue de l'homme près de lui.
À la place, il rejette la tête en arrière, et rit.
- Lan Zhan. Lan Zhan !
- Wei Ying…
Lan Zhan le dépose par terre délicatement. La poitrine de Wei WuXian se serre. Son corps le trahit et un hoquet lui échappe. Des larmes pointent aux coins de ses yeux.
Des mains blanches de musicien sont tout de suite là pour les essuyer, allumant un feu dans son être, comme une cheminée pour l'accueillir. Les prunelles de Lan Zhan battent, leur lumière légèrement ambrée, chaleureuse et terriblement tendre.
C'est écrit sur son visage. C'est écrit sur son visage, que Wei WuXian lui a manqué, qu'il est heureux. Ses oreilles rosées, ses yeux intenses qui ne le quittent pas, ses mains sur lui. Comment Wei WuXian a-t-il pu croire un jour que cet homme était inexpressif?
C'est écrit sur son visage; dans ses yeux, dans ses mains sur sa peau, dans les replis de sa bouche. Quelque chose que Wei WuXian lit, croit lire, veut lire. Quelque chose qui l'éblouit et assèche sa gorge, enlace son coeur de chaleur, le fige et le sauve. Quelque chose qui mérite des mots.
Wei WuXian les a, ces mots. Il les a. Lan Zhan le regarde, et il n'a pas bougé, et ses mains sont sur ses joues. Wei WuXian peut être brave.
Il pose ses mains sur les siennes, mêle leurs doigts, et saute.
- Lan Zhan, je t'aime.
Les yeux de Lan Zhan s'arrondissent, si clairs soudain sous le soleil. Wei WuXian sent ses doigts trembler, veut le retenir et l'agripper plus, mais ce n'est pas la peine : parce que Lan Zhan ne s'éloigne pas, il se rapproche.
Et Wei WuXian babille, ses mains resserrées caressant les siennes :
- Et, Lan Zhan, tu m'as manqué. Je crois que j'avais besoin de partir un peu, de réfléchir seul. Et toi, tu avais tes nouvelles responsabilités, et ton frère s'était isolé et avait besoin de toi. Mais Lan Zhan, tes lettres durant le voyage, ça ne suffisait pas. Ca ne suffit pas.
Wei WuXian se redresse, fier, fervent, déterminé et indéfectible. Il se rapproche encore, glisse ses doigts dans les cheveux de Lan Zhan, derrière ses oreilles, sur sa nuque. Lan Zhan hoquette.
- Lan Zhan, j'ai assez réfléchi, je ne veux plus partir. Je veux rester.
Lan Zhan ouvre la bouche, muet. Wei WuXian poursuit, un sourire sans peur sur le visage, écartant les mèches du front de Lan Zhan.
- Je veux rester. A tes côtés, toujours. Si c'est ce que tu veux aussi. Je veux rentrer à Gusu avec toi.
Il caresse le ruban frontal d'un pouce, ses yeux plantés dans les siens :
- Je veux passer ma vie avec toi. Cette vie, et les prochaines.
Je t'aime. Je t'aime, je t'aime.
Lan Zhan frissonne; un long, long frisson, qui le secoue entier, que Wei WuXian veut calmer sous ses doigts. Il inspire, et l'air se bloque. Ses yeux sont grand ouverts.
Wei WuXian sourit, léger, et brusquement, Lan Zhan le rapproche, pose son front contre le sien presque douloureusement :
- Rentre à Gusu avec moi.
Wei WuXian n'a pas le temps de rire : Lan Zhan écrase ses lèvres contre les siennes, et Wei WuXian se perd en Lan Zhan et se trouve.
Plus tard, à Gusu, la nuit tombée, les lèvres de Lan Zhan sur ses paupières, sur ses joues, dans son cou, il le lui dira aussi, haché et sincère, fébrile mais solide :
- Je t'aime aussi. Je t'aime aussi, t'aime aussi. Cette vie, et les prochaines. A tes côtés, toujours, si c'est ce que tu veux aussi.
Les yeux de Lan Zhan brilleront, plus ébouissants que la lune, et il lui dira :
- Epouse-moi.
Et Wei WuXian, Wei Ying, rira, rira, et gravera son oui contre sa peau du bout des lèvres.
XXX
Fin.