Bonjour !
Ce texte s'inscrit dans le cadre du défi "image du jour" sur le Discord d'AngePhoenix des Kinagies.
L'image, dont est inspiré le texte, est en couverture et appartient à JustinONealArt.
Le texte a été corrigé par LoupSpell, un grand merci à elle :)
Bonne lecture !
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Le bûcher
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Lorsqu'ils étaient entrés chez elle, ses parents prirent ses frères et sœurs et se mirent sur le côté. La sorcière releva la tête, regardant droit dans les yeux les gardes venus l'arrêter. L'un d'entre eux tenait un parchemin, où était certainement inscrit son acte de condamnation. Elle lui sourit, et lui parla d'une voix douce.
-Nul besoin de lire la liste de mes prétendus crimes. Je sais ce que je fais, je connais la loi, et je me rends.
Elle tendit ses poignets, dans un geste lent et gracieux. Les gardes les attachèrent, et la tirèrent hors de l'habitation. La sorcière entendit l'un de ses petits frères se mettre à pleurer, et elle se contenta de se tourner, et de lui sourire.
-Ne t'inquiètes pas.
Un des gardes eu un rire gras. Elle le regarda en levant un sourcil. L'homme était large d'épaule. Ses muscles saillaient sous un uniforme entretenu. Il respirait la force et l'assurance, et contrastait terriblement avec la sorcière. Si la jeune femme était étrangement grande, elle était aussi fine. Son visage fin, sa peau pâle et ses longs cheveux noirs donnaient l'impression qu'elle était vulnérable. Mais ses yeux gris fixaient le garde avec une assurance tranquille. Elle savait qu'elle allait au devant de sa mort, et n'en n'avait pas peur. Lentement, l'homme s'arrêta de rire, et se contenta de la traîner jusqu'à la place public.
Le bûcher avait déjà été installé. La foule était là, surexcitée. Une sorcière allait brûler en place public ! S'en serait ainsi fini du mauvais temps, ils en étaient sûr.
Mais l'enthousiasme de la foule se calma petit à petit, en voyant, la jeune fille arriver. Certains restaient impatients de la voir mourir, mais d'autres se demandaient pourquoi elle était si calme.
Rapidement, ses bourreaux l'attachèrent au poteau du bûcher, et les flammes purent lécher les pailles situées à ses pieds. La sorcière baissa la tête, regardant le feu entourer ses chevilles, puis s'étendre au bas de sa robe. Toujours calmement, elle murmura quelques mots, et dégagea ses poignets. Puis, en souriant, elle leva ses bras, avec des gestes gracieux, et après une série de mouvement complexes, le feu s'éteignit.
La foule recula, terrifiée. Allait-t-elle se venger ? Quant aux gardes, ils serraient leurs armes, sans savoir quoi faire.
Toujours en souriant, la sorcière observa ses cheveux à moitié brûlés, puis les rejeta derrière elle. Elle fouilla dans ce qui restait de sa robe, sur laquelle elle avait cousu une poche secrète, et en sortit un étrange objet, qui semblait être une double bague, qu'elle enfila sur sa main droite.
-Mes amis. Je ne vous en veux pas. Vous ne comprenez pas mes pouvoirs, et vous avez peur ; c'est normal. Mais je ne vous veux pas de mal. Ni maintenant, ni jamais. Cependant, je dois m'en aller. Ne vous inquiétez pas pour moi, j'irais bien, mais jamais je ne reviendrais.
La sorcière leva la main gauche, puis fit de large cercles avec la droite. Des étincelles oranges se manifestèrent, ouvrant un portail rond vers un autre endroit. Avec un dernier sourire, la jeune femme traversa le cercle magique, qui se referma derrière elle.
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Au centre d'une cour, l'attendait un homme âgé vêtu d'habits asiatiques. Il la regarda venir vers lui.
-Bonjour Maître.
-Bonjour mon élève. Tu as réussi à éviter les flammes.
-Oui. Mes cheveux n'ont pas eu cette chance. Je pensais les raser.
-Libre à toi. Ta chambre est prête. Tu peux y aller.
-Merci, Maître.
La sorcière s'inclina, et laissa l'homme seul. En souriant, il se dit que oui, comme il l'avait vu dans ses visions, elle serait une grande Sorcière Suprême.