Ce texte répond au défi 81 de la Bibliothèque de Fictions : une dizaine de personnes sont cachées dans l'appartement de votre personnage pour lui faire une surprise d'anniversaire. Problème : le principal intéressé tarde à rentrer chez lui et cela fait bientôt une heure que tout le monde l'attend.

Note de l'auteur : du coup bah modern AU comme ceux qui connaissent l'œuvre peuvent s'en douter. Pour ceux qui ne connaissent pas l'œuvre d'origine se déroule initialement fin du XIXème début du XXème siècle.


Christine était là avec la moitié des membres de l'opéra. Elle attendait Erik avec leurs plus proches amis car c'était l'anniversaire du brun. Elle voulait lui faire la surprise, mais il n'arrivait pas, ça faisait une bonne heure qu'ils étaient tous cachés dans l'appartement du couple, et l'invité principal manquait toujours à l'appel. Christine vérifia son téléphone mais soupira, aucune nouvelle de son homme. Erik avait été le mentor de Christine, c'était lui qui lui avait obtenu une place de chanteuse à l'Opéra. Au début elle n'avait été qu'une chanteuse de chœur, mais Erik avait remarqué son talent et lui avait appris comment l'exploiter. Christine Daaé était orpheline, mais son père avait été un célèbre chanteur. Lorsque la célèbre cantatrice la Carlotta était tombée malade, Erik avait donc proposé Christine pour la remplacer, et la carrière de la jeune femme avait décollée. Elle avait été intimidée au début, mais elle pouvait compter sur Erik pour la rassurer. Le brun était lui-même un chanteur, parolier et compositeur incroyablement talentueux. Il avait donc été à ses côtés pour la soutenir, et peu à peu leur relation était devenue une magnifique histoire d'amour. Car Erik, bien qu'il n'était pas si vieux, n'avait pas eu de réelles histoires d'amour car un accident dans son enfance l'avait partiellement défiguré. Il avait été gravement brûlé sur toute la moitié droite de son visage. Mais Christine s'en moquait, car il avait un cœur en or et une âme magnifique. Aujourd'hui il devait revenir d'un déplacement qu'il avait fait à Strasbourg, il avait écrit un opéra spécial pour là-bas. Le brun avait insisté pour que Christine ne vienne pas le récupérer à la gare, son train devait être arrivé depuis plus d'une heure, pourtant aucune trace de lui. Même si la circulation était difficile dans la capitale, Christine savait qu'il prenait le métro et qu'il aurait dû être là depuis longtemps. Elle lança :

-Tout le monde se tait, je vais l'appeler !

Elle appuya donc sur le nom de son mari et celui-ci décrocha rapidement :

-Oui Orincesse ?

-Tu es où mon amour ? Ton train était sensé arrivé il y a plus d'une heure !

-Je sais désolé, on a été un peu retardé et en arrivant ici j'ai été accueilli par une grève surprise des métro. Je suis dans un taxi j'arrive dans dix minutes max.

-Bon d'accord, j'ai hâte que tu arrives tu m'as manqué mon amour.

-Tu m'as manqué aussi, à tout de suite ma princesse.

Elle raccrocha et regarda les invités :

-Il arrive dans une dizaine de minutes maximum préparez vous !

Christine sourit, elle savait que ça ferait plaisir à Erik cette surprise. Car elle avait été élevée par la femme de son professeur de chant, un grand ami de son père. Erik aussi était orphelin, mais lui avait été placé à l'orphelinat, n'avait pas d'amis et n'avait jamais été adopté. Il s'était forgé tout seul, et il avait brillamment réussi. C'étaient d'ailleurs ses camarades d'orphelinat qui l'avaient ébouillanté. Erik avait montré un don pour la musique dès l'âge de 5 ans, et les plus vieux avaient vu ça d'un mauvais œil, car ce don pouvait lui faciliter l'amour des gens qui venaient pour adopter. Alors un soir ils avaient fait exprès de lui jeter de l'eau bouillante à la figure. Christine n'arrivait toujours pas à comprendre, même des années après les révélations d'Erik, comment des enfants pouvaient se montrer si cruels. Erik avait toujours été en mal d'amour, et il avait eu beaucoup de mal à accepter l'idée que Christine avait pu tomber amoureuse de lui. Pour lui elle ne pouvait rien ressentir d'autre que du dégoût envers lui car elle était très belle. La jeune femme avait dû faire preuve d'acharnement et de persévérance pour que le brun admette enfin que ses sentiments étaient réels et qu'ils se lancent dans une relation amoureuse. Mais à présent ils étaient mariés et parlaient même d'avoir un enfant. Il y eut le bruit des portes de l'ascenseur. Christine fit signe à tout le monde de se taire et éteignit les lumières. La clenche de la porte s'abaissa et Erik entra. La chanteuse alluma la lumière et tout le monde cria d'une même voix « joyeux anniversaire ! ». Le brun regarda tout cela avec surprise pendant que Christine allait se blottir contre lui. Elle l'embrassa tendrement :

-Bon anniversaire mon amour.

-Merci mais... c'est quoi tout ça ?

-Tu as 30 ans aujourd'hui, je voulais marquer le coup.

-Je ne te mérite vraiment pas !

Elle se mit à rire :

-Ne dit pas de bêtises, tu es parfait mon amour.

Elle l'embrassa tendrement et Erik passa parmi les invités pour les remercier. Il regardait du coin de l'œil sa femme en train de discuter avec Raoul, un fils de riche qui fréquentait assidûment l'Opéra dans l'espoir de séduire la belle soprano. Malheureusement pour lui Christine n'avait d'yeux que pour son mari. À tout juste 24 ans elle savait parfaitement ce qu'elle voulait. Après tout, elle s'était battue pour obtenir l'amour d'Erik à tout juste 16 ans et ils s'étaient mariés peu de temps après les 18 ans de la belle brune. Leur idylle hors du commun avait inspiré plusieurs œuvres à Erik, et toutes ses héroïnes ressemblaient à Christine. Il s'approcha de la brune et l'embrassa :

-C'est une très belle surprise ma princesse. Vous m'attendiez depuis longtemps ?

-Plus d'une heure, j'avais demandé à tout le monde de venir vingt minutes avant ton arrivée prévue, le temps que les retardataires arrivent et qu'on mette tout en place.

-Tu es folle, tu le sais ça ?

-Oui je sais, je suis folle de toi.

Elle lui tira la langue et se blottit contre lui tandis qu'il l'embrassait. Il murmura contre ses lèvres :

-Pourquoi est-ce que ce trou du cul de Raoul de Chagny est là ?

-C'est Monsieur Firmin qui l'a invité.

Erik soupira :

-Quel con ce Firmin ! Avec cet abruti de Monsieur André y en a pas un pour rattraper l'autre !

-Ils ne sont pas si méchants, et je te rappelle que c'est grâce à eux que j'ai du travail !

-Je m'en moque, je les trouve complètement cons.

-Je sais, mais c'est eux qui ont offert le champagne très gracieusement.

Erik soupira et serra la taille de sa femme dans ses bras en enfouissant son visage dans son cou :

-Moi qui ne rêvais que de toi pour mon retour me voilà entouré de dizaines de personnes.

-Désolée, je pensais que ça te ferait plaisir.

-Ça me fait plaisir, c'est simplement que je ne m'y attendais pas. Comme toujours tu as été formidable ma chérie.

Messieurs André et Firmin étaient les directeurs de l'Opéra et ils avaient toujours apprécié le couple. Toutefois Erik avait raison, ils étaient assez stupides, ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils appréciaient particulièrement l'alcool et les belles petites danseuses ou choristes qui défilaient au fil des œuvres que l'Opéra présentait. Erik se redressa et embrassa à nouveau sa femme :

-Bon, il va falloir que je te lâche, même si je n'en ai aucune envie. Je me dois à mes invités.

-Oui, surtout qu'ils sont venus pour toi !

Elle sourit et le brun alla discuter avec les invités. La soirée se passa tranquillement et Erik ouvrit les cadeaux : une montre, un mug, un recueil de ses différents opéras, un coffret pour un voyage en amoureux, une chemise, un kit de rasage avec ses initiales gravées sur chaque ustensiles, un livre sur l'histoire de l'Opéra Garnier, un jean, une cravate d'une grande marque de vêtements, un chèque, une enveloppe remplie de billets et enfin un cadeau où il reconnut l'écriture de sa femme. Il l'ouvrit et resta un moment interdit. À l'intérieur de la petite boîte se trouvait une paire de chaussons de bébé ainsi qu'un résultat de prise de sang. Erik tourna la tête vers sa femme les yeux brillants d'émotion. Il l'attira à lui et l'embrassa tendrement en posant une main sur son ventre plat :

-On va avoir un bébé !

-Oui, tu es content ?

-C'est le plus beau cadeau dont je pouvais rêver pour mon anniversaire ! Je t'aime !

-Je t'aime aussi, et je suis contente que tu le prennes si bien. Je ne savais pas comment te l'annoncer et comme on vient tout juste de commencer à parler de faire un enfant j'avais peur que ça arrive trop tôt.

-Non c'est super, ça fait des années que je veux un enfant mais j'attendais car tu es si jeune !

-Moi aussi je veux ce bébé depuis longtemps, mais je ne savais pas que c'était ton souhait secret.

Ils s'embrassèrent tendrement, ils étaient dans leur bulle depuis qu'Erik avait réellement compris ce que signifiait ce cadeau si particulier. Il finit par reculer et la fête continua. Christine sourit, elle était soulagée qu'il avait enfin appris la nouvelle. C'était l'attente de ce moment qui l'avait le plus agacée dans son retard. Mais sa réaction n'avait pas eu de prix, finalement l'attente avait valu le coup, car à présent Erik semblait être l'homme le plus heureux du monde. Il était même en train de discuter avec Raoul. Christine sourit et alla les rejoindre, l'amour et le bonheur de son époux valaient toutes les attentes du monde.


Fin.