Disclaimer : Game of Thrones est l'oeuvre de George R.R Martin, de DB Weiss et de David Benioff, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.
Résumé : Viserys se coiffait toujours de la même manière.
La coiffure
- Viserys ? Demanda la petite voix de Daenerys alors qu'elle lui brossait les cheveux avec douceur
Daenerys voulait toujours le coiffer et ce malgré le fait qu'ils vivaient désormais chez Illyrio Mopatis. Ils avaient désormais des serviteurs et le jeune homme pouvait demander à n'importe quelle domestique de s'en occuper. Sa sœur insistait pourtant pour le faire, comme elle le faisait avant, quand ils étaient dans des refuges ou à la rue. Bien sûr, maintenant, elle avait ses propres dames mais à l'époque de la pauvreté, de la mendicité même, alors qu'il n'avait que peu de patience, Viserys avait toujours pris sur lui pour la coiffer, allant du plus pratique pour lui éviter les mèches dans les yeux, au plus esthétique quand ils pouvaient se reposer, lui faisant des tresses, des queues de cheval, même des chignons presque réussis. S'il laissait désormais ce soin à des mains plus expertes, la jeune fille voulait continuer à le coiffer comme il avait pu le faire pour elle jadis. Elle voulait voir en cet acte de son aîné une preuve d'amour. Elle le voyait changer chaque jour, devenir plus dur, et le frère avec lequel elle avait tant ri semblait s'effacer de plus en plus au point qu'elle doutait de son existence.
- Oui ? Répondit-il d'une voix morne
Elle lui brossait les cheveux avec douceur, tentant de ne pas trop tirer, de ne pas lui faire mal en démêlant un nœud. Elle ne voulait pas réveiller le dragon.
- Pourquoi te coiffes-tu toujours de la même manière ?
D'aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, il avait toujours eu la même longueur, ses mèches argentées tombant en-dessous de sa mâchoire, les pointes chatouillant la naissance des épaules. Si deux larges pans de cheveux restaient libres à chaque tempe, deux plus fines partaient de celles-ci, faisaient le tour de son crâne avant de se rejoindre à mi-chemin, laissant le front parfaitement dégagé. Avec leur mouvement naturel, elles semblaient torsadées. A dire vrai, Daenerys avait toujours aimé cette coiffure discrète mais élégante. Elle se disait que c'était ainsi que se coiffaient les rois. Viserys en était un, avait toujours dit en être un, et elle n'en connaissait pas d'autres.
- Voudrais-tu que je me laisse pousser les cheveux pour ressembler à une femme ? Railla-t-il
Elle se contenta de sourire doucement.
- Je me suis sans doute mal exprimée... Je te demande pardon, mon frère.
- Rhaegar se coiffait ainsi. Finit-il par avouer après un instant de silence, sa voix à peine plus haute qu'un murmure.
Le visage de la princesse s'illumina.
- Notre frère se coiffait ainsi ? Répéta-t-elle.
Elle aimait quand Viserys lui parlait de Rhaegar, de leur mère ou de leur père. Elle ne les avait pas connus et sentait cette ignorance comme un vide qui la rendait illégitime au nom de Targaryen. Elle avait aussi l'impression de ne pas pouvoir porter le fardeau de son frère. Viserys se souvenait parfaitement de leurs parents, de leur frère, de leur vie d'avant l'Usurpateur. Pour elle, la vie avait été difficile mais elle n'avait connu que cela. Viserys, lui, avait connu les deux et son esprit ne pouvait s'empêcher de faire des comparaisons douloureuses nourrissant sa haine, sa frustration, d'autant plus que personne d'autre ne pouvait partager sa peine.
Elle finit son ouvrage et lui embrassa la joue avant de partir. Viserys observa son reflet dans la glace. Oui, depuis qu'il avait cinq ans, depuis qu'il avait tout perdu et qu'il devait vivre dans la peur d'être assassiné par ce traître Baratheon, il se coiffait comme Rhaegar. Rhaegar, sans peur, sans reproche, le prince aimé de tous. Au-delà d'un hommage que le défunt méritait, il espérait pouvoir émuler son frère, se donner du courage, peut-être même se convaincre qu'il avait toutes les qualités que l'homme avait eu jadis, espérant être aussi fort, assez fort pour récupérer son héritage et réinstaller leur famille au pouvoir. C'était la mission qu'on lui avait confié, lui qui était le dernier espoir d'une dynastie vieille de trois siècles. Il portait cette couronne capillaire comme un étendard à défaut de porter celle de son père, une couronne qu'il porterait un jour, une fois rentré à la maison.
FIN