Disclaimer : Gundam Wing est l'oeuvre de Koichi Tokita. La chanson Bonbon Rose appartient à Dove Attia (comédie musicale : Autant En Emporte Le Vent)
Résumé : « Et si on me traite de bonbon rose, tant pis ! ». C'était exactement ce que pensait Relena.
Note de l'auteur : Ceci est une réponse à la foire aux prompts de Bibliothèque de Fictions, une foire mise en place pour occuper les auteurs pendant le confinement. Dans les commentaires, les gens proposaient des prompts et on pouvait piocher dedans. J'ai choisi le prompt : utiliser une chanson de comédie musicale qui n'a rien à voir avec le fandom sur lequel on écrit, associé au prompt écrire une songfic.
Bonbon Rose
- Je m'inquiète pour toi, Relena. Lui confiait souvent sa mère au téléphone. Tu es dévouée à ton travail et je suis fière de toi mais tu oublies de prendre le temps de vivre. Quand tu as un moment, sors, va voir tes amies ! Peut-être même un garçon, qui sait ?
La jeune femme soupira. Sa mère pensait à son bonheur et ne voulait que son bien mais il y avait des choses qui commençaient à l'énerver.
Oui, elle était jeune, elle n'avait que seize ans et pourtant, sur ses épaules reposaient les espoirs de paix, elle, la dernière souveraine de Sank avant de dissoudre son royaume, la plus jeune ministre dans l'histoire de la Sphère Terrestre.
Et oui, par moment, la vie se montrait particulièrement occupée, au point qu'elle se surprenait d'avoir le temps de respirer entre ses réunions, ses déplacements, les rapports, les interviews... Profiter des trop rares moments de temps morts était compliqué pour elle, son cerveau toujours parasité par des pensées liées à sa profession. Enfin, les garçons, elle n'en avait rien à faire. Elle n'en avait plus rien à faire, à dire vrai.
Parce que, depuis ce fameux jour sur la plage, suite à l'atterrissage de la navette revenant des colonies spatiales, il y avait eu Heero...
Je n'suis la femme
Que d'un seul homme,
Et c'est vous.
J'n'ai pas les armes
Des autres femmes
Qui tournent autour de vous.
Mais quand je vois dans vos yeux,
Votre amour pour moi,
Je ferais de vous un homme heureux
Mais vous que ferez-vous de moi?
Depuis ce fameux jour, Heero l'avait tout simplement obnubilée et elle s'était rendue compte, peu à peu, qu'elle était toujours, d'une manière ou d'une autre, dans l'esprit du soldat. Cela semblait terriblement ironique, la pacifiste et le soldat, lui qui jurait de la tuer parce qu'elle connaissait son secret et menaçait sa mission avec sa simple existence. Ce lien qu'ils partageaient, ces mots silencieux, jamais prononcés et pourtant si criants dans leur sincérité...
Qu'avait-elle besoin de fréquenter un garçon quand le simple fait de savoir Heero quelque part, en vie, lui procurait plus de bonheur qu'un rendez-vous galant ?
De plus, les autres hommes, la voyaient-ils comme Heero la voyait ?
Pour eux, elle était la jolie fille, la princesse déchue, la femme de pouvoir, un buzz de renommée, un nom banquable...
Pour Heero, elle était simplement Relena. Tout ce qu'elle lui avait appris, fait ressentir ou comprendre, tout ce qu'elle représentait pour lui, se résumait en son prénom, un véritable concentré de vérité personnelles. L'inverse était tout aussi vrai. Il lui suffisait de prononcer son nom et tout était dit.
Et si on me traite de bonbon rose tant pis
Je suis de celle qui ose aimer un homme jusqu'au bout d'une vie.
Je veux des enfants qui aient vos yeux
Et quand je serais vieille, je vous veux vieux
A mes côtés à vous aimer.
C'était un mélange d'amour, de respect et de fascination qu'elle éprouvait pour Heero. Elle savait que cela était réciproque, à sa manière, il l'aimait et sa manière était celle qu'elle appréciait le plus. Aucun son, aucune parole et pourtant, les poètes pouvaient aller se rhabiller.
Cela, elle ne l'expliqua pas à sa mère. Elle ne l'expliqua à personne d'ailleurs. Qui arriverait à comprendre la puissance de leur connexion, elle qui avait déjà du mal parfois à le définir vraiment, à poser les mots justes, les mots scientifiques, comme pour l'enregistrer dans un registre ?
Elle se souvenait de ceux qui l'avaient appelée « Bonbon Rose » plus jeune, parce que sa vision de l'amour différait de la leur.
Oui, elle en était sans doute un.
Et par chance, l'homme de sa vie, l'homme qu'elle espérait aimer jusqu'à la fin, l'homme qui la rendait heureuse malgré leurs existences opposées et leur étrange manière de communiquer, semblait étonnement aimer ce genre de douceur.
FIN