Titre : Partir
Auteur : ylg/malurette
Base : Banana Fish
Personnage : Ash Lynx
Genre : tragédie
Gradation : PG-13 / T
Légalité : propriété de Yoshida Akemi, , je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Thème : "poignardé" pour horrible bingo
Nombre de mots : 505
oOo
Tout se finit bêtement, avec un poignard, comme dans une vieille pièce de théâtre. Commet s'il y avait pas déjà eu tellement de mises en scène dans sa vie ! Il était le jouet des forces absurdes qui le dépassaient ; il a fait de son mieux pour y échapper, pour se reprendre en main… en vain. Sa vie aura été une véritable tragédie jusqu'au bout. Quoi qu'il tente il y avait toujours une merde pour survenir.
Il ne pouvait pas croire que ça puisse bien se finir comme par magie, hop, un billet d'avion pour le Japon, on oublie tout en bloc, les crimes commis contre lui et par lui, et on recommence à neuf ailleurs ? parce qu'il a eu la chance de rencontrer ce garçon pur et simple qui tient à le sauver. Et tous ceux qu'il n'a pas sauvés, Skipper, Shorter, les autres garçons prostitués, les membres de gangs qu'ils a abattus pour trahison, d'avoir cédé devant Golzine, les civils sacrifiés ici et là, les dommages collatéraux…
Eux, personne ne les a sauvés.
Au moins Sing est en vie et en passe de devenir chef, il accomplit le même travail sur Yau-Si qu'Eiji fait sur lui, à savoir le sauver de force de ses propres démons. Et pourtant à cause de ça Lao est furieux contre lui, pour des raisons qui lui échappent.
Un coup de poignard donc, mais il a mal visé. Il a raté les organes vitaux, et quand même touché des vaisseaux sanguins importants. Ash sait qu'il pourrait aller trouver de l'aide, se faire soigner. Il a survécu à pire, il a su résister à tout prix autrefois. Autrefois.
Oh, il pourrait encore. Peut-être qu'il devrait. Il sera de nouveau hospitalisé, et alors ? Charlie arrangerait les choses pour qu'il ne soit pas reconnu et qu'il puisse s'éclipser discrètement à temps pour prendre son avion. Hein ?
Mais il n'a plus la force. Ça n'est plus la peine.
Voilà sa punition, pas divine parce que si un Dieu quelconque existe quelque part dans ce monde pourri il a autre chose à faire que de punir les méchants qui le méritent ; punition tout humaine. Il y a toujours quelqu'un de blessé, qui voudra une vengeance.
Il ne pouvait pas croire que ça serait si simple : c'est plus logique qu'il n'arrive jamais à s'enfuir. C'est normal qu'il n'ait pas le droit d'échapper à son passé.
Mais il est apaisé. Eiji a sauvé son cœur de toute façon : qu'importe si son corps reste ici, où il appartient ? New York est sa ville, son jardin, il ne la quittera pas. Son âme en revanche si apparemment il en a encore une, s'envole seule et traverse les mers.
S'il peut devenir l'ange de la carte de Noël de Shorter et veiller sur Eiji sans plus le toucher, sans plus lui causer le moindre tort, au final, c'est même mieux ainsi. Il regrette juste un peu pour le sang qui salit la bibliothèque…
Il se laisse partir en paix.