Bonjour à tous !

Je vous présente aujourd'hui mon nouveau projet : "Un long voyage".

C'est une histoire que j'avais envie d'écrire depuis longtemps et dont j'avais commencé à écrire le premier chapitre sans jamais le terminer. Vous allez sûrement me dire "Mais, Lycoris, tu as déjà des histoires commencées et inachevées qui n'attendent que d'être poursuivies. Pourquoi tu lances une nouvelle histoire maintenant ?" et vous auriez raison. Mais il y a une explication simple : je suis partie de chez moi pour cette période de confinement et j'ai oublié de prendre mes notes pour les prochains chapitres. Je ne veux donc pas les continuer de mémoire car j'oublierais certainement certains éléments qui rendraient l'histoire bancale. Je mets donc "To the darkness" et "Un parfum de Xérès" en pause jusqu'au jour où je pourrais revenir chez moi et retrouver mes notes. En attendant, je vais publier cette histoire.

J'espère vraiment qu'elle va vous plaire. Je teste des choses en terme de narration, et vos retours m'aideront vraiment à m'améliorer. Il devrait y avoir six chapitres, publiés une fois par semaine, peut-être plus si l'histoire s'y prête et que le confinement dure plus que prévu :)

Bonne lecture !


Le Terrier

Le Terrier avait toujours été, aux yeux d'Hermione, un havre. Lorsqu'elle s'y était rendue, elle y avait retrouvé des amis, y avait vécu des moments de joie et de rires. Parfois aussi, des moments plus tristes, lorsque George avait été blessé et qu'elle avait appris la mort de Maugrey, ou encore lors de l'attaque des Mangemorts au cours du mariage de Bill et Fleur. Mais jamais elle s'y était sentie aussi mal que depuis ces dernières semaines.

Elle y avait trouvé refuge après la fin de la Bataille de Poudlard et les Weasley l'avaient accueillie sans la moindre hésitation, tout comme Harry. Mais les choses s'étaient peu à peu calmées et l'ambiance avait subtilement changé. La tension permanente qui régnait pendant la guerre s'était apaisée et chacun semblait seulement commencer à réaliser ce qu'il s'était passé.

Dns les premiers jours qui avaient suivis la fin de la guerre, chacun semblait empli d'une énergie nouvelle et inépuisable pour reconstruire au plus vite ce qui avait été détruit par la guerre, mais depuis, le contrecoup des évènements se faisait sentir. L'immensité de la tâche qui s'étendait devant eux faisait peur et même si elle avait un peu honte de le penser, Hermione craignait que toute cette énergie déployée ne soit inutile. Au fond, qu'est-ce que cette victoire avait changé ? De nombreux mangemorts avaient réussi à prendre la fuite, ceux qui avaient été capturés auraient la possibilité de s'en sortir comme après la Première Guerre, et même les vainqueurs n'étaient plus irréprochables.

Lorsqu'elle avait découvert ce qu'il s'était passé pendant le premier règne du Seigneur des Ténèbres, elle avait innocemment pensé qu'il y avait les bons d'un côté, les mauvais de l'autre, la lumière et les ténèbres, et qu'il était simple de faire la différence entre les deux. Mais en y participant activement, elle avait compris la dure réalité de la guerre. Il n'y avait ni bons ni mauvais, seulement des humains se battant pour leurs idées et tentant de sauver leur vie.

A son arrivée au Terrier, elle avait malheureusement eu beaucoup de temps pour réfléchir à ce qu'il venait de se passer et de repenser à ses propres actions. N'avait-elle pas menti ? Tué ? Usé des mêmes stratagèmes que ses ennemis pour parvenir à ses fins ? En quoi était-elle si différente d'eux finalement ? Elle était dans le camp des vainqueurs, là était la seule différence.

Mais Hermione n'était pas la seule à penser à ses actions pendant cette année de combat et à ses conséquences. Harry en particulier vivait mal cette période et ressassait sans cesse ce qu'il s'était passé. Aurait-il pu sauver le professeur Snape ? Avait-il eu raison de se battre et de laisser tant de personnes mourir pour lui ? Méritait-il plus de vivre que Remus et Tonks, ou que Fred ? Mais c'est l'Horcruxes qu'il représentait qui était le sujet qu'il avait le plus de mal à assumer. Il tentait de retracer le fil de ses actions et celles qui auraient pu être faites sous l'influence maléfique de cette âme noire. Hermione s'inquiétait pour Harry, il était de plus en plus sombre et irritable. Elle tentait de garder un œil sur lui, bien qu'il s'en soit rendu compte et tente de l'éviter au maximum.

Même parmi les membres de la famille Weasley, les réactions étaient variées. Molly se montrait moins joviale et Hermione l'avait même un jour surprise en train de pleurer, seule dans la cuisine, devant un plat de pomme de terre. Elle tentait de faire face, mais la perte de Fred était un coup rude qu'elle avait du mal à surmonter. Arthur, quant à lui, n'était quasiment jamais là. Le travail qu'il devait accomplir au Ministère était énorme, en particulier concernant les relations avec les Moldus. Il partait très tôt le matin et ne revenait que tard le soir, visiblement épuisé. Des cernes larges étaient apparus sous son regard habituellement rieur. Il ne parlait quasiment pas de ce qu'il faisait dans la journée, comme s'il voulait laisser ses tracas en dehors de ce havre étrange qu'était devenu le Terrier.

Charlie et Bill étaient retournés chez eux quelques jours après la Bataille, ne voulant pas représenter un poids supplémentaire pour leur mère, tandis que Percy avait décidé de rester. La réconciliation récente avec sa famille devait être consolidée malgré les circonstances. Celui qui faisait le plus de peine à Hermione était naturellement George qui semblait s'être éteint. Lui qui était toujours prompt à faire des blagues ne semblait plus avoir goût à rien. Le magasin avait été fermé provisoirement mais personne ne savait quand il rouvrirait ses portes. George restait enfermé dans sa chambre, seul et silencieux pendant des heures. Il arrivait que des hiboux partent ou arrivent de sa fenêtre, ce qui dénotait une certaine activité, sûrement en lien avec la boutique. Cependant, Hermione remarqua au bout d'un moment qu'une chouette au plumage mordoré faisait régulièrement son apparition. Elle ne la connaissait pas, mais elle imaginait que George maintenait une correspondance suivie avec quelqu'un.

Ginny, quant à elle, avait adopté un comportement étrange. Elle était peinée mais était aussi visiblement soulagée de la survie d'Harry. Leur longue séparation avait été difficile pour elle et le fait de pouvoir enfin le revoir sain et sauf éclipsait un peu le reste.

Enfin Ron, curieusement, se montrait particulièrement attentif au bien être d'Hermione. Son comportement au cours de la chasse aux Horcruxes n'avait pas été exemplaire et Hermione devinait que la mauvaise conscience le rongeait. En toute autre circonstances, elle aurait trouvé ce comportement honorable, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être agacée par celui-ci. Elle aurait aimé rester seule, qu'il la laisse tranquille à méditer sur ses actions, mais il était constamment là, comme s'il la surveillait et cela la rendait folle. Bien sûr, il était triste et choqué de la perte de son frère, mais il voulait être présent pour elle. Cela lui donnait envie de lui hurler dessus.

Mais le pire pour Hermione était ce sentiment d'inutilité constant. Elle tournait en rond dans la maison, aidait un peu Molly pour l'entretien, mais elle s'ennuyait à mourir. Jamais elle n'avait eu une telle période d'inactivité et elle découvrait qu'elle détestait cela. Lorsqu'elle était enfant, elle passait son temps à lire, à découvrir de nouvelles choses, puis en découvrant son appartenance au monde de la magie, elle avait eu tant de choses à apprendre qu'elle n'avait pas trouvé une minute pour s'ennuyer. Les années suivantes avaient été passées à lutter contre le Seigneur des Ténèbres, ce qui était une préoccupation de chaque instant. Et là... Elle n'avait plus rien à faire. Pas de plan à monter, pas de quête à accomplir, rien à faire. Et cela lui avait fait réaliser une chose terrifiante : elle n'avait pas réfléchi à son futur ! Jusque-là, c'étaient les ASPIC qui l'avait préoccupée, puis la chasse aux Horcruxes, mais après ?

Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait faire. Elle avait eu de bonnes notes dans toutes les matières, lui permettant de faire à peu près ce qu'elle voulait et la renommée de son nom lui ouvrirait assurément de nombreuses portes. Il lui restait seulement un choix à faire. Souhaitait-elle s'orienter vers la lutte contre les forces du mal en devenant auror ? Non, elle avait rejeté cette idée rapidement. Elle avait de l'expérience dans le domaine, mais elle savait ce que cela représentait et ne voulait plus jamais être confrontée à de telles choses. La métamorphose était un domaine qu'elle appréciait lorsqu'elle était étudiante, mais de là à en faire un métier ? Elle avait peur de rapidement s'ennuyer dans une carrière aussi spécialisée. Sa sixième année à Poudlard lui avait fait prendre conscience que les potions n'étaient définitivement pas pour elle. Elle ne parvenait pas à les comprendre et elle n'avait fait jusque-là que suivre les consignes du manuel. Le Prince de Sang-mêlé faisait des choses, au même âge, qui étaient à des années lumières de ce qu'elle était capable de faire. Non, potionniste n'était pas dans les options. Les sortilèges, en revanche... Oui, c'était peut-être une piste. Elle aimait cette discipline, elle était douée et les débouchés pouvaient être suffisamment variés pour l'intéresser. Mais une carrière complète ?

Ces seuls mots lui donnaient le vertige. Comment pouvait-on lui demander, à seulement dix-huit ans, de prendre une décision pareille qui l'engagerait pour des dizaines d'années. Elle ne voulait pas se tromper, mais à qui pouvait-elle demander conseil ?

Ces angoissantes pensées tournaient en boucle dans sa tête, seulement interrompues par les souvenirs de cette année passée et de la Bataille Finale. Elle ne parvenait pas à sortir de cette boucle infernale et les interventions de Ron, loin de lui être utiles, la dérangeaient. Elle savait qu'elle était injuste, qu'il faisait de son mieux et même elle ne comprenait pas ses propres réactions.

Elle savait qu'elle se montrait trop agressive envers lui, mais le regard triste qu'il lui jetait lorsqu'elle l'évitait lui broyait le cœur. Elle était déchirée entre ses sentiments, sa solitude, ce qu'elle savait qu'elle devait faire, et ce dont elle se sentait incapable.

Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne savait pas si elle était fière de ce qu'elle avait fait ces derniers mois. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire de son futur. Elle était perdue.

Un peu plus d'un mois après la Bataille, le Terrier s'était enfermé dans un quasi autarcie et Hermione prit une décision radicale. Alors qu'elle travaillait dans le jardin en compagnie de Molly, Ron lui proposa de faire une partie d'échecs sorciers. Elle lui répondit avec une telle agressivité qu'elle se surprit elle-même. Ron repartit, penaud, tandis que Hermione reprenait son travail. Comment avait-elle pu devenir une telle personne, aussi méchante et irritable ? Elle réalisa alors que cet isolement ne l'aidait pas, et qu'il fallait qu'elle trouve quelque chose à faire pour quitter cet endroit au plus tôt. Même si elle n'avait pas de vrai projet pour le moment, il fallait qu'elle parte et puisse se retrouver seule pour faire le point sur ce qu'elle voulait faire.

Même si personne ne le lui avait dit, elle avait l'impression de ne pas être à sa place. Elle était un poids dans cette famille qui devait gérer le deuil de l'un de ses membres. Molly la considérait comme presque mariée a Ron, et donc faisant partie intégrante de la famille, mais cela ne lui plaisait pas. Elle voulait avoir un peu de liberté, de l'espace pour faire ses propres expériences sans avoir cette pression latente. Elle avait toujours agis pour les autres, mais jamais pour faire avancer ses propres projets. D'abord pour Harry, puis pour l'Ordre de façon plus large. Elle devait trouver son propre projet, sa propre volonté et faire quelque chose pour elle. C'était égoïste mais elle sentait, en son for intérieur, que c'était ce qu'il fallait faire.

Le soir même, Hermione prit la parole au cours d'un diner identique aux précédents, silencieux et morose :

"Je voudrais vous dire quelque chose. Voilà, je... J'ai décidé de partir." Bafouilla-t-elle. Ils tournèrent tous la tête vers elle.

"Que veux-tu dire ma chérie ? Partir où ?" demanda Molly.

"Je vais quitter le Terrier et partir en Australie pour retrouver mes parents. Je vais leur rendre la mémoire, ils n'ont plus besoin d'être protégés des Mangemorts.

- Et quand penses-tu y aller ? C'est un grand voyage et...

- Demain. Je préparerai mes affaires ce soir et je partirai demain matin.

- Pardon ? Mais ce n'est pas un peu précipité ? Tu n'es pas à quelques jours près, tu sais ? Il faut que tu organises beaucoup de choses et il n'y a rien qui te presse.

- Je sais, mais je sens que je dois y aller. Je n'aurai pas beaucoup de choses à rassembler. J'irai là-bas en avion, ce sera moins fatiguant que de transplaner. Ne t'inquiète as Molly, tout se passera bien. J'y ai bien réfléchi."

Pendant tout leur échange, Hermione n'avait pas osé tourner les yeux vers Ron. Celui-ci était abasourdi et la regardait avec des yeux ronds. Il ne s'était douté de rien et était visiblement vexé d'être mis au pied du mur.

Lorsqu'ils remontèrent tous les deux dans leur chambre, Ron ne perdit pas de temps et commença à lui faire part de son mécontentement.

"Pourquoi as-tu fais cela, Hermione ? Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu avant d'en parler à tout le monde ? De quoi j'avais l'air devant ma famille ?

- Ne le prends pas comme ça, Ron. J'ai pris cette décision aujourd'hui et je n'ai pas eu le temps de t'en parler.

- Aujourd'hui ? Mais pourquoi est-ce que tu pars aussi précipitamment. Tu n'es pas bien ici ?

- Si, c'est juste que... Je ne veux plus rester inactive. Je dois faire quelque chose, je n'en peux plus de rester enfermée ici sans rien faire d'utile. Je l'ai dit à tout le monde car... J'ai peur de renoncer. En vous l'annonçant et en partant immédiatement, je ne vais pas pouvoir hésiter.

- Et moi ? Tu y as pensé ? Tu me laisses là, tout seul, alors que j'ai besoin de toi. Je viens de perdre mon frère, nous avons subi des épreuves difficiles et nous pouvons enfin profiter d'un peu de temps ensemble.

- J'y ai pensé, crois-moi. Mais c'est important pour moi, je veux retrouver mes parents et annuler ce que je leur ai fait. J'ai pris cette décision pour les protéger, mais je ne supporte plus l'idée de les avoir perdus comme ça.

- Tu m'abandonnes, c'est ça ? Tu me laisses en arrière dès que tu veux faire quelque chose d'important. Il ne t'est pas venu à l'esprit que je voudrais peut être t'accompagner ? Je comprends que tu veuilles faire cela et que ce soit important, mais pourquoi tu ne m'inclus pas dans ton projet ? Nous sommes ensemble Hermione, dans les bons mais aussi dans les mauvais moments."

En entendant cela, Hermione sentit son cœur se serrer. Ron avait touché juste, il avait raison et elle se sentait mal. Même si elle ne voulait pas se l'avouer, elle n'avait même pas envisagé de lui proposer de venir. Elle s'était dit que c'était une quête personnelle, qu'elle devait y aller seule, mais Ron aurait parfaitement été légitime pour venir avec elle. Seulement...

"Tu as raison Ron. Mais je ne te l'ai pas proposé car je crois... Je crois que je ne veux pas que tu viennes. Notre relation est très récente et a débuté dans des circonstances particulières. Je crois que je veux prendre un peu de recul, réfléchir à celle que je suis et que je veux devenir. Tu comprends ? J'ai toujours été avec Harry et toi, à vivre mille aventures plus dangereuses les unes que les autres. Je veux être un peu seule, au moins quelques temps.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Prendre du recul ? Etre un peu seule ? C'est complètement idiot. En restant ici, tu peux réfléchir aussi. Pourquoi partir à l'autre bout du monde ? Tu n'es pas seule dans cette relation et tes décisions ont aussi un impact sur moi.

- Je suis désolée Ron, mais je ne changerai pas d'avis, j'espérais que tu me soutiendrais dans ce projet. Apparemment, je me trompais.

- Comprends-moi Hermione, je ne peux pas. Pas comme ça, pas après ce que tu as fait ce soir.

- Je... Je comprends. Il est peut-être préférable que nous fassions une pause alors, si nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord sur quelque chose d'aussi important." Murmura Hermione en refoulant les larmes qui lui montaient aux yeux.

Elle ne voulait pas en arriver à de telles extrémités mais elle ne voulait pas céder. Elle partirait, seule, avec ou sans le soutien de Ron. C'était non négociable.

Lorsque le lendemain matin, Hermione prit son petit sac de perle et se rendit dans le jardin pour transplaner, tous les Weasley ainsi qu'Harry étaient présents. Molly la serra longuement dans ses bras et Arthur qui n'était pas encore parti travailler lui fit quelques recommandations utiles pour son arrivée en Australie. Harry lui murmura des paroles de réconfort puis Ron l'embrassa comme si rien ne s'était passé. D'un accord tacite, ils avaient préféré garder leur conversation de la veille secrète, et seul Harry était au courant de la réalité de leur relation.

Le froid du petit matin fit frissonner Hermione tandis qu'elle se concentrait pour transplaner. La dernière image qu'elle eut d'eux avant de partir pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois, était une famille unie, aimante et soudée.

Lorsqu'elle atterrit dans un quartier moldu, quelques secondes plus tard, elle ne put empêcher les larmes de rouler sur ses joues. Elle avait décidé, avant de prendre son avion pour l'Australie, de passer par l'ancienne maison de ses parents. D'autres moldus avaient emménagé et tout était parfaitement entretenu, mais elle commençait à regretter sa décision. Devant elle, parfaitement identique à ses souvenirs se tenait la maison où elle avait grandi, le même petit jardin soigné, la même porte en bois vernie, les mêmes murs en briques. Mais quelque chose manquait. Il n'y avait pas de vie, c'était seulement des murs et des tuiles, mais ce n'était plus son foyer. Ici habitaient des gens qui n'avaient rien à voir avec ses parents, ils vivaient certainement heureux des évènements avec lesquelles elle n'avait rien à voir. C'était devenu une étrangère dans un environnement terriblement familier.

Consciente d'avoir fait une erreur, elle décida de transplaner à nouveau pour se rendre à Londres. Même s'il était beaucoup plus tôt que prévu, elle n'aurait pas pu supporter une seconde de plus de rester devant cette maison. Et si quelqu'un était sorti ? Quelqu'un qui ne soit pas l'un de ses parents se rendant au cabinet de dentiste ou sortant faire une course ?

Le chargé de la sécurité la regarda d'un œil suspicieux lorsqu'il vit sa quasi-absence de bagage pour un vol vers l'Australie. Il voyait plus souvent passer d'énormes valises que des petits sacs de perles, pouvant à peine contenir quelques bricoles. Cependant, il ne trouva rien à lui reprocher et la laissa passer au bout de quelques minutes. Il était encore tôt, et l'aéroport d'Heathrow était encore calme. Dans quelques heures, un flux ininterrompu de voyageurs défilerait dans les interminables couloirs, mais pour l'instant, seuls quelques passagers des vols matinaux étaient là, ainsi que les employés de l'aéroport qui s'assuraient que tout était prêt pour la journée. Hermione s'était assise dans l'un des cafés du duty-free et sirotait lentement une tasse d'un thé insipide contenu dans un gobelet en carton. Ce n'était pas bon, mais au moins, c'était chaud. Les minutes défilèrent lentement tandis qu'elle laissait son esprit dériver à son gré.

Elle réalisait, si besoin en était, à quel point les derniers évènements l'avaient affectée et combien ses parents lui manquaient. Pouvoir les serrer dans ses bras, entendre les mots réconfortants dans la bouche de sa mère ou le rire de son père. Elle ne pouvait plus supporter de ne plus pouvoir savourer ces bonheurs simples. Les parents de Ron lui donnaient toute l'affection qu'ils pouvaient, mais jamais ils ne pourraient remplacer ses parents.

Finalement, une voix désincarnée annonça son vol et le numéro de la porte. Elle se leva et prit place dans la petite file d'attente qui s'était formée pour la vérification des passeports. Elle était entourée de personnes partant sûrement en vacances, un couple de personnes un peu plus âgées que ses parents se tenaient la main en discutant à voix basse, des lunettes de soleil déjà sur la tête, tandis que derrière elle, des jeunes parents tentaient de calmer leurs deux enfants qui se chamaillaient, malheureusement sans grand succès. Distraitement, Hermione se mit à espérer de ne pas être trop près d'eux. Un voyage de presque vingt heures en compagnie d'enfants bruyants risquait d'être un cauchemar.

Enfin, la petite file s'ébranla et les passagers commencèrent à monter dans l'avion.

Hermione sourit, elle allait enfin retrouver ses parents !


Ce premier chapitre est maintenant terminé, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. J'espère qu'il vous a donné envie d'en savoir plus et de lire la suite. Celle-ci devrait arriver le 15 avril.

A bientôt !