Salut ! Pour ceux qui aurait suivi le Sur Votre 31 Braime, le résumé de cette histoire vous dira peut-être quelque chose... En effet, dans un texte du dit recueil, Bronn faisait tout pour mettre Jaime et Brienne ensemble. Dans le texte en question, il en était à son 36e plan. Je me suis alors dit "tient, et si je racontais les 35 premiers plans?" Et donc voilà. Je préviens que l'histoire n'est pas destinée à être mise à jour régulièrement, je pense qu'elle sera écrite en grande partie durant les nuits du FoF (et en plus je veux terminer l'Endroit avant de me lancer à fond dans un nouveau truc)
Ce prologue a été écrit en une heure pour la 120e nuit du FoF sur le thème "unanime".
Bronn de la Néra, Tyrion Lannister et Sansa Stark n'avaient pas grand chose en commun.
S'ils partageaient tout trois un certain nombre de centres d'intérêts (principalement le vin, l'argent et les femmes), nombreuses étaient leurs divergences d'opinion. Ainsi, si quelqu'un s'aventurait dans le quartier de la Néra et franchissait les portes du bar à bière nommé « Le Mercenaire », il avait de grandes chances de trouver le trio en train de se disputer vivement à propos de tel ou tel événement ou fait divers – disputes toujours remportées par Bronn, ce dernier présentant l'avantage décisif d'être le patron du dit bar, et donc d'avoir le pouvoir absolu de mettre dehors ceux qui contestaient trop longtemps ses dires.
Il y avait cependant un fait sur lequel les trois amis étaient unanimes : Jaime Lannister et Brienne de Torth. Et plus précisément, le fait que Jaime Lannister et Brienne de Torth étaient amoureux.
Cela ne faisait aucun doute pour eux. Tyrion s'était aperçu que son frère aimait sa collègue le jour où Jaime lui avait fait pendant trente minutes la liste des choses qu'il détestait chez celle-ci – liste qui ressemblait étrangement à « liste des choses que j'admire chez Brienne de Torth ». Parmi cet étrange amas d'insultes tournées en compliments, on trouvait « elle est horriblement têtue et franche ; tu l'aurais vu tenir tête à Robert, c'était magistral ! », « elle n'a aucune grâce... juste une quantitié de muscles plus qu'il n'en faut ! Je suis sûr qu'en duel contre moi elle pourrait se défendre », « elle a des tâches de rousseurs vraiment trop imposantes - dès qu'il y a du soleil, elle prennent une adorable teinte rouge, c'est trop mignon ».
Ou encore, celui qui revenait le plus souvent : elle est laide, mais laide ! qui se terminait irrémédiablement par une description enflammée sur la magnificence de ses yeux bleus, ses hautes jambes terriblement sexy, ses longs cils blonds... Et Tyrion décrochait généralement à ce moment là, acquiesçant vaguement aux propos de Jaime.
Sansa Stark, elle, s'était aperçue que sa meilleure amie était amoureuse de son collègue lorsqu'elle l'avait défendu vertement alors qu'elle disait du mal de lui. Sansa n'avait pas un très bon passé avec les Lannister : Joffrey Baratheon, son ancien petit-ami, était pour dire poliment une véritable ordure. La mère de ce dernier, Cersei Lannister, était une perverse narcissique qui s'amusait à brimer et moquer la jeune fille. Bien sûr, elle ne le faisait jamais ouvertement, mais sussurait nombres méchancetés dès qu'elles se retrouvaient hors de portée de tierces personnes. Encore aujourd'hui, le surnom qu'elle lui avait donné, moqueuse, de « colombe » la mettait mal à l'aise. Tywin Lannister n'était guère mieux, si bien que seul Tyrion Lannister, le cadet de la famille, lui avait témoigné de la sympathie. C'est lui qui avait ouvert les yeux de Sansa sur le fait que non, la relation qu'elle partageait avec Joffrey n'était pas saine, et qu'elle devrait rompre avec lui. Sansa estimait qu'ainsi, il lui avait sauvé la vie. Ils s'étaient revus plusieurs fois ensuite, et étaient devenus sincèrement amis – ce qui était parfois mal compris par son entourage, étant donné leurs quinze ans d'écart.
Malgré cette amitié envers Tyrion, Sansa restait assez méfiante avec le reste de la famille Lannister. Son passé, ainsi que les tensions qu'il existait entre son père et Jaime, expliquait la phrase qu'avait eu une fois Sansa, alors que Brienne lui parlait de son nouveau collègue et lui demandait si elle le connaissait : « non je ne le connais pas, et j'en suis ravie. Il doit être un parfait mélange entre sa sœur et son père ». Brienne avait acquiescé à ses propos et c'était lancée sur un long monologue comme quoi oui, elle faisait bien de ne pas le connaître parce qu'il était horrible, agaçant, moqueur, hautain, insupportable... Sansa, elle, avait surtout retenu le nombre conséquent de fois où Brienne avait vanté son courage, sa soif de justice, son honnêteté, le fait qu'il osait toujours dire à ses supérieurs si ce qu'ils faisaient été mal – et elle avait arrêté d'écouter à ce moment-là, ayant tout les éléments sous la main pour comprendre le fin mot de l'histoire.
Bronn, lui, avait compris que son meilleur ami était amoureux de Brienne de Tarth la première fois qu'il les avaient vu ensemble. Il ne lui avait fallu que cinq minutes pour glisser à l'oreille de Tyrion qu'ils feraient bien de se trouver une chambre afin de régler leurs affaire, ce à quoi le Lannister avait acquiescé.
Mais voilà, cela faisait maintenant huit mois que les deux se tournaient autour, et il n'y avait toujours aucun changement. Jaime continuait de se moquer de Brienne, Brienne continuait d'insulter Jaime, et tous les deux continuaient à se disputer, se tourner autour, se provoquer.
Et c'était tout bonnement insupportable. Sansa, Tyrion et Bronn avaient ainsi décrété l'état d'urgence. Mais si le fait qu'il était urgent d'agir faisait l'unanimité, le comment faisait débat.
- Non, Bronn, on ne peut pas les enfermer dans une pièce, expliqua calmement Tyrion.
- Mais pourquoi pas ? Ça réglerait le problème !
- Pas du tout. Ils se taperaient simplement dessus avant de défoncer la porte et de finalement te taper toi, le raisonna Sansa. Non, il faut trouver quelque chose de plus subtile.
Ils restèrent chacun silencieux, jusqu'à ce que Bronn ne s'exclame joyeusement :
- J'ai trouvé !
Élan vite coupé par Tyrion, une fois qu'il eu expliqué son plan :
- C'est une idée à la con.
- Mais pas du tout ! Je suis sûr que ça peut marcher.
- Je reconnaît que ce n'est pas tout à fait idiot, alla dans son sens Sansa.
Se voyant en minorité, Tyrion soupira :
- Très bien, vas-y, teste.
Malheureusement pour Bronn, Tyrion avait raison. Son plan ne fonctionnerait pas.
Tout comme les 35 autres plans qui allaient suivre.
Parce qu'après tout on parlait de Brienne de Tarth et Jaime Lannister – deux êtres terriblement têtus et suffisamment aveugles pour être les seuls à ne pas se rendre compte qu'ils s'aimaient.