Ce texte répond au défi 79 de la Bibliothèque de Fictions : votre personnage est en proie à un cauchemar. La personne qui partage sa chambre va essayer de le rassurer. Placez les mots « meilleur » et « lettre ».


Edward se réveilla en sursaut, il était en nage. Il regarda autour d'un air paniqué mais soupira de soulagement lorsqu'il vit une silhouette fine à côté de lui. La silhouette se redressa, c'était bien Jane, sa merveilleuse femme. La brune posa ses mains sur le dos de son époux :

-Que se passe-t-il Edward ?

-Je... un cauchemar.

-Oh, et que se passait-il ?

-Je revivais cette fois où le jour qui était censé être le meilleur de ma vie s'est révélé être le pire. Je revoyais la déception dans vos yeux quand vous avez appris que j'étais déjà marié. Puis quand vous avez quitté Thornfiled et que Bertha a mis le feu. Quand j'ai essayé de la sauver mais qu'elle a préféré se jeter dans le vide. Quand le plafond m'est tombé dessus et que j'ai perdu la vue. J'avais tout perdu : la femme de ma vie, ma demeure et ma vue. Je n'étais plus bon à rien, je n'étais même plus digne d'être un homme !

-Tout cela est passé, je suis là à présent et vous avez recouvré la vue.

-Mais j'ai eu si peur que ça n'arrive jamais ! Votre retour restait un rêve impossible, une chimère seulement bonne à me faire souffrir pour vous avoir menti sur mon mariage.

-C'est terminé à présent, je suis là, auprès de vous et notre fils dort dans la pièce à côté. Il ne faut pas ressasser le passé Edward, ça ne fera qu'attiser une vieille tristesse qui n'a plus lieu d'être.

-Mais pas une seule lettre de vous pendant tout ce temps, comment vouliez-vous que je garde espoir ?

-Edward, mon amour, je suis là maintenant, inutile de vous infliger le souvenir de ce passé douloureux. Il faut maintenant nous concentrer sur notre avenir, sur notre deuxième enfant à naître. Touchez, sentez comme il est plein de vie ! Les mauvais souvenirs doivent être enterrés, vous devez vous concentrer sur notre bonheur à présent.

Jane prit la main de son mari et la posa sur son ventre rond. Edward hocha la tête et se rallongea, attirant sa femme contre lui. Ce que Jane ne comprenait pas était qu'il avait cru la perdre pour toujours et ne jamais pouvoir la retrouver. Maintenant qu'elle était revenue auprès de lui, qu'ils s'étaient mariés, qu'ils avaient eu un fils et étaient sur le point d'avoir un autre enfant il avait toujours l'impression que c'était le fruit de son imagination. Car avant le retour de Jane il avait rêvé à une telle vie à ses côtés tant de fois qu'il doutait souvent de ne pas inventer toute cette joie. Toutefois chaque fois qu'elle l'embrassait, qu'il la prenait dans ses bras, qu'elle s'offrait à lui, ou comme là lorsqu'il touchait son ventre, cela le ramenait à la réalité et il était forcé de constater que tout était bien réel, qu'il avait enfin ce bonheur tant espéré. Jane caressait doucement le torse de son mari pour finir de chasser le cauchemar de son esprit. Edward déposa un baiser sur les cheveux bruns de sa femme :

-Jane si vous me quittez à nouveau cette fois je n'y survivrai pas.

-Je ne compte pas repartir Edward, ne vous inquiétez pas pour cela. Ma vie a commencé le jour où je suis arrivée à Thornfield, faire votre connaissance a été la meilleure chose qui me soit arrivée. Je vous ai aimé dès que je vous ai vu sur votre cheval quand je marchais en direction de la demeure. Quand vous êtes tombé de cheval et que vous vous êtes foulé la cheville. Dès que nos regards se sont croisés j'ai su que mon cœur était à jamais à vous. Certes lorsque j'ai appris que vous étiez marié j'ai souffert, mais après j'ai compris et ne suis-je pas revenue vers vous aussitôt la colère passée ?

-Si.

-Et n'ai-je pas pris soin de vous au point de vous faire recouvrer la vue, chose que tout le monde pensait impossible ?

-Si, ma douce Jane, vous avez réussi ces exploits. Je suis l'homme le plus chanceux du monde de vous avoir rencontré. Je vous aime plus que vous ne pourrez jamais l'imaginer, douce, belle, gentille Jane.

Il l'embrassa tendrement et ils se rendormirent tranquillement. Edward était souvent sujet à ce genre de cauchemars mais heureusement Jane arrivait toujours à l'apaiser. Elle avait toujours eu cet étrange pouvoir sur Edward, même avant leur mariage. Ils étaient des âmes sœurs et l'avaient réalisé dès qu'ils s'étaient rencontré mais s'étaient refusés à l'avouer car Monsieur Rochester était l'employeur de Jane, et tout le monde savait qu'un homme riche ne pouvait pas épouser la gouvernante. À présent ils étaient heureux et pouvaient vivre leur amour sans honte ni peur. Les choses s'étaient peut-être dénouées de façon tragique, mais cela avait permis à leurs sentiments de pouvoir enfin être libérés. Jane ne regrettait pas tout ce qui était arrivé car c'était aussi grâce à tout cela que leur couple était aussi solide et leur amour si fort, et elle passerait sa vie à le répéter à Edward si il le fallait. Elle voulait qu'il enterre ses regrets à jamais, car c'était son passé, aussi tumultueux fusse-t-il, qui avait de lui l'homme qu'il était et l'homme qu'elle aimait plus que tout.


Fin.