1999
Alors c'était ainsi que ça se finissait.
Tués dans une allée, lui tenant sa sœur jumelle, Iris, contre lui.
Tués pour ne pas avoir réussi à vaincre Voldemort plus tôt.
Tués pour avoir été choisi comme héros et ne pas avoir rempli toutes les attentes.
Tués pour avoir agi lorsque les autres se cachaient.
Tués à cause de la propagande. Parce qu'ils avaient été appelé les Sauveurs et que les gens s'étaient attendus à ce qu'ils le fassent. Aisément en plus. Cela alors qu'en dehors de Dumbledore, personne n'avait osé affronter Voldemort.
L'ironie était qu'ils resteraient comme des héros pour l'avoir au final tué, lui ainsi que les pires des mangemorts.
Harry ne put s'empêcher de rire faiblement tandis qu'il sentait ses paupières qui se fermaient. Quel ironie. Quelle stupidité. Du monde sorcier autant que la sienne d'ailleurs. Lui ainsi que celle d'Iris, sa sœur jumelle.
"Prêt pour la nouvelle aventure ?" demanda faiblement Iris.
"Je te suis." dit Harry. "Comme toujours."
"Tu le reconnais enfin." dit la sorcière fermant ses yeux émeraudes. Sa tête posée sur la poitrine de son jumeau, se moquant du sang qui coulait de leurs blessures.
On leur avait tiré dessus, ils ne connaissaient même pas le nom de leur assassin. Une femme au regard brisé, maigre, un pistolet à la main. Elle avait perdu quelqu'un, c'était clair, Harry avait pu le voir dans ses yeux avant qu'elle ne tire.
Peut-être aurait-il pu la vaincre, mais lorsqu'elle avait tiré sur Iris en premier, que sa sœur était tombée après s'être pris une balle dans le ventre, Harry avait perdu tout ses moyens. Iris avait toujours été sa plus grande faiblesse, la voir souffrir ne l'avait pas rempli de rage comme ça aurait pu être le cas quelques mois en arrière. Non, il était juste las. Et anéanti à l'idée de la perdre.
En comparaison, les propres balles qu'il avait reçu n'avaient pas fait si mal que ça. Que savoir qu'Iris était tout aussi fatiguée que lui et qu'elle n'allait pas s'en sortir.
Pourquoi voudrait-il vivre dans un monde où sa jumelle n'existait plus. Ne respirait plus ?
Tout ce qu'il ressentait à présent, tandis que sa sœur respirait de plus en plus faiblement, jusqu'à s'arrêter, c'était du soulagement. C'était fini. Et il la rejoignait.
Le noir.
Une présence.
La paix.
Le calme.
Était-ce cela la mort ?
Ce sentiment de plénitude ?
Du froid.
Pourquoi le force t'on à se réveiller ?
Il veut rester dans cet endroit calme et tranquille. Il veut rester près de sa sœur. Pourquoi veut-on les séparer ?
Pas encore. Non, Iris.
Il fait froid.
Il hurle. Il proteste. Sa sœur, il veut sa sœur. Il fait froid. Où est Iris ?
281
Robert Baratheon, premier du Nom, revenait de la chasse, il n'avait pas voulu rester là tandis que sa femme, cette maudite créature, donnait naissance à son fils ou sa fille. Cela devrait être Lyanna, pas cette Cersei, fille de Tywin, dont il avait eu besoin pour stabiliser Westeros. Il voulait que ce soit Lyanna, la femme qu'il aimait tant, qui lui donne des héritiers, mais les dieux, soient-ils maudits, n'avaient pas voulu ça. A la place il devait faire avec cette ...
Jon râlait bien sûr, son mentor n'aimait pas son attitude, mais ce n'était pas nouveau. Jon Arryn n'aimait pas les actions de Robert depuis des années, même avant qu'il ne monte sur le trône de fer. Pourquoi ça aurait changé après honnêtement ? Surtout avec la mort de Lyanna et le départ de Ned. Bien sûr il avait su que son meilleur ami, son frère même, ne resterait pas dans le Sud, il aimait trop le Nord pour ça. En plus Ned avait un grand sens des responsabilités et de l'honneur. Au point que ça pouvait être ennuyeux parfois.
Néanmoins il aurait préféré que les choses se passent mieux, Ned ne lui avait pas pardonné ses actions contre les Targaryens, ne comprenait-il donc pas qu'ils ne pouvaient pas vivre. Ou il y aurait une nouvelle guerre, pas de doute à ce sujet. Il y avait bien trop de seigneurs toujours loyaux aux Targaryens, même après ce que ce maudit Aerys avait fait. Et il ne parlait pas des actions de Rhaegar...
Cela le mettait toujours en rage. S'il cassait tout ce qui se trouvait dans cette salle, Jon allait à nouveau râler et le disputer et il n'était vraiment pas d'humeur.
Il avait réussi à se détendre un peu, en tuant un sanglier lors de la chasse, le tout sous l'œil réprobateur de son frère Stannis et accompagné d'une partie de la cour. Ils pourraient manger ce sanglier au repas qui célébrerait la naissance de son enfant. Un fils ou une fille ? Il l'ignorait, apparemment Cersei n'avait pas encore donné naissance.
Il était donc devant la chambre de sa femme, faisant des vas et viens tandis qu'elle hurlait à l'intérieur. Il n'aimait pas la blonde, ce n'était pas une surprise, néanmoins il ne pouvait pas nier qu'il était un peu inquiet. C'était une lutte dangereuse, qui emportait bien des femmes, il avait beau ne pas tenir à sa femme, il espérait néanmoins qu'elle survivrait.
Les hurlements de son épouse s'arrêtèrent brusquement, tandis que des nouveaux cris se faisaient entendre. Néanmoins Cersei ne tarda pas à recommencer à crier. Une véritable cacophonie provenait de cette pièce. Jusqu'à ce que finalement les cris de Cersei s'arrêtèrent... Était-ce une mauvaise nouvelle ? Il n'y avait plus non plus de cris d'enfants. Qu'est-ce que ça voulait dire exactement ?
"Votre Altesse, la reine et vos enfants vont bien." dit Pycelle en ouvrant la porte, s'inclinant devant Robert.
"Enfants ?" répéta Robert tout en s'avançant pour entrer.
"Oui, des jumeaux Sire." acquiesça Pycelle tandis que Robert pouvait le voir de ses propres yeux.
Cersei avait un bébé contre elle tandis que le Régicide, son frère jumeau à elle, tenait un autre enfant. Dans un état second, Robert s'approcha de son .. beau-frère et tendit les bras, Jaime Lannister lui tendit sans protester le précieux fardeau.
"Une fille Sire." dit simplement le lion avant de reporter son regard sur Cersei.
"Un prince et une princesse." acquiesça la blonde.
Robert baissa les yeux vers l'enfant qu'il tenait dans ses bras, si petite, si légère, sa fille. Voyant qu'elle allait se mettre à crier, il pouvait reconnaître les signes du peu de temps qu'il avait passé avec Renly à sa naissance, il leva les yeux, à contrecœur, cherchant une raison aux pleurs des deux enfants. Dès qu'elle s'y était mis, son frère avait reprit ses pleurs de plus belle.
Il se baissa, pensant que sa fille avait peut-être faim, qu'elle réclamait donc le sein de sa mère néanmoins dès que les nouveaux-nés furent proches l'un de l'autre, Robert s'étant assis près de Cersei, ils s'arrêtèrent.
"Ils sont parfaits." murmura Cersei, les observant avec un air doux que Robert ne lui avait jamais vu.
"C'est vrai." reconnut Robert.
"Quels sont leurs noms Sire ?" demanda Pycelle, interrompant le moment.
"Steffon et Elenei." déclara Robert sans regarder son épouse. "En l'honneur de mon père."
"Pourquoi Elenei ?" demanda Cersei, qui bien qu'un peu énervée de ne pas avoir été consulté concernant les noms de ses enfants. Elle avait pensé donner le nom de sa mère à sa princesse, clairement ce ne serait pas le cas. Néanmoins elle était surtout soulagée son imbécile de mari n'ait pas choisi d'appeler leur fille selon Lyanna Stark. Ça aurait été un terrible affront.
"Selon la légende elle était la fille du dieu de la mer et de la déesse du vent. Elle épousa le premier Durran qui fit construire Accalmie, s'assurant que la forteresse résiste aux éléments déchaînés qui étaient déterminés de récupérer Elenei." intervint Stannis qui était entré dans la pièce.
"Un bon nom pour cette petite princesse." déclara Robert, qui tenait délicatement sa fille, observant aussi son fils. Ils étaient si petits, si fragiles...
"Je vais de ce pas envoyer les messages dans tous le royaume. Vive le prince Steffon et la princesse Elenei." s'inclina Pycelle avant de partir.