Défi Maître des potions : "Suite à une potion votre personnage est changé en animal"


Me revoici avec un petit OS qui traînait dans ma boîte à idées. Alors je sais. Vous allez me dire "Et la suite ?".
Et bien... il n'y a pas de suite, ni maintenant, ni prévue plus tard.

Bien sûr, je pourrais. Mais ce n'est pas l'objet de l'histoire. Mon but était ici de parler du personnage changé en animal et pas des relations entre les personnages (je reste vague pour ne pas spoiler ^^). Donc... je m'arrête lorsque je révèle tout ce qu'i savoir.

La suite, la décision prise, l'après, c'est à votre libre imagination.

J'espère que vous aimerez...
A bientôt !

Lili


31 octobre 1981

En sentant son bras le brûler, Severus s'était raidi. Lorsque la douleur l'avait paralysé, le rendant aussi faible qu'un nouveau-né, sanglotant sur le sol, priant pour que cette torture cesse, il avait imaginé le pire.

Il avait cru qu'il avait été démasqué, lui l'apprenti espion, qui avait accepté de sacrifier sa vie pour sauver la femme qu'il aimait. Qu'il avait toujours aimée. Il avait pensé que le Monstre qu'il appelait "Maître" allait le consumer au travers de l'immonde marque.

Puis, tout avait été terminé. Plus de douleur, plus cette sensation d'être lié à Voldemort.

Incrédule, Severus avait presque arraché sa manche pour regarder la marque noire, et avait hoqueté de stupeur en découvrant une trace grisâtre. Le dessin du tatouage initiale, l'horrible crâne et son serpent, ne ressemblait plus qu'à une vague tâche sombre. Peut être que si sa peau avait été plus bronzée, le vestige de la marque aurait été complètement invisible.

Il resta un long moment immobile, essayant de comprendre ce qui se passait. Il jouait l'espion depuis peu, mais il pouvait se vanter de savoir ce que Dumbledore préparait. Le sorcier était ridiculement confiant, n'hésitant pas à révéler ses plans.

Bien évidemment, Severus était parfaitement conscient que Dumbledore avait un côté manipulateur. Il n'était pas stupide et avait bien compris qu'il avait été piégé : après tout, le vieil homme avait exigé qu'il ne devienne un espion pour protéger Lily Potter…

Le maître des potions pouvait donc affirmer avec certitude que la Lumière n'avait aucune action de prévue pour contrer Voldemort ou ses Mangemorts. Depuis peu, la guerre s'était calmée, depuis que Severus avait transmis la prophétie au Seigneur des Ténèbres. Puis il avait découvert que la femme qu'il aimait était la cible de cette prophétie, au travers de son fils.

D'un coup, un sentiment de crainte le saisit, l'oppressa jusqu'à lui couper le souffle.

Lily.

Il ne pouvait penser qu'à elle, au danger qu'elle courait. Avec un hoquet étranglé, il attrapa sa baguette, et répara d'un sort sa manche déchirée. Il s'assura qu'il avait l'air aussi sérieux et austère qu'à son habitude - pas besoin de risquer de se révéler si son pressentiment n'était pas fondé. Puis, à grands pas il quitta Poudlard.

S'il n'avait pas une réputation à tenir, il aurait couru aussi rapidement que possible. Il se serait précipité, pour arriver le plus rapidement sur place.

Severus ne prit pas le temps de se poser plus de questions. A peine les grilles de Poudlard franchies, il transplana, en direction de Godric's Hollow.

Il savait que la maison où s'étaient retranché les Potter était dans ce petit village, le village d'origine de Dumbledore lui-même. Il savait également que la maison était sous fidelitas. Cependant, si tout allait bien, ce fichu James Potter n'hésiterait pas à venir le frapper - il devait être au courant maintenant que c'était lui qui avait mis en danger sa famille. Et à cet instant, prendre un coup de cet arroguant Potter serait la meilleure des nouvelles qui soit.

En arrivant sur place, Severus n'eut qu'un pas à faire avant de sentir son coeur se serrer douloureusement. Il voyait une maison éventrée, face à lui. Et il savait au fond de lui, que c'était la maison des Potter. Celle-là même qui était soit-disant parfaitement protégée.

Il s'entendit vaguement grogner, en pensant que le gardien du secret - probablement Black - était un traître. Puis en avançant presque malgré lui, il gémit en constatant l'état de la maison.

La porte d'entrée était enfoncée, ne tenant plus qu'à un gond. Le reste du rez-de-chaussée semblait relativement épargné. Par contre… L'étage était visiblement en ruines. Une partie du toit était effondré, comme si une explosion avait eu lieu.

Severus entra prudemment, sa baguette tendue devant lui, prêt à se défendre au moindre mouvement. Un vague sentiment de jalousie le saisit en jetant un oeil au salon, lumineux et chaleureux. Il n'avait jamais eu un foyer comme ça, et il se rendit compte que James Potter avait eu beaucoup de chances de connaître le bonheur de vivre près de Lily.

Lorsqu'il arriva près de l'escalier qui conduisait à l'étage, sa jalousie disparut. A ses pieds gisait le corps de James Potter, baguette en main. Visiblement le jeune homme avait lutté jusqu'au bout pour protéger sa famille.

Severus observa longuement la dépouille, le coeur serré. Toutes les querelles d'antan semblaient bien dérisoires désormais. Avec un soupir, le maître des potions enjamba le corps de son ancien rival pour monter à l'étage, lentement, effrayé de ce qu'il pourrait trouver.

La maison était silencieuse. Terriblement silencieuse. Pas le moindre bruit, aucun signe de vie. Et la plus grande peur de Severus était de découvrir que la maison de Godric's Hollow était devenue un tombeau pour ses habitants.

Sur le palier, il entra immédiatement dans la première chambre, colorée et décorée d'animaux joyeux. C'était coloré, enfantin. C'était la chambre d'un enfant aimé par ses parents, un enfant désiré et choyé.

Pourtant, à cet instant, toute cette décoration amusante semblait sinistre puisque le gros des dégâts semblait avoir eu lieu dans cette pièce. Le plafond s'était effondré, parsemant les jouets colorés de gravats.

Avec un cri étranglé, Severus se jeta sur le corps étendu au sol. Le corps de Lily. Il la redressa dans ses bras, lissant ses longs cheveux roux en arrière pour dégager son visage et il la berça contre lui. Il se rendit compte qu'il pleurait, les larmes roulant sur ses joues pour goutter sur le corps de son amie. De son amour.

Il ne savait pas ce qui s'était passé ici, mais le couple Potter n'était plus. Sa marque avait disparu. Pratiquement disparu.

Il caressa tendrement la joue de Lily, murmurant des excuses, regrettant ses erreurs qui avaient conduit à ce drame. Si à cet instant la mort elle-même était apparue, il aurait échangé sans aucune hésitation sa vie contre celle de la femme de sa vie.

La jeune femme avait sa baguette dans une main, mais son visage était calme. Elle ne semblait pas avoir souffert, elle était juste… morte. Conscient qu'il ne devait pas être trouvé à cet endroit, Severus reposa Lily au sol, doucement. Il déposa un tendre baiser sur son front, et se redressa pour jeter un dernier coup d'oeil autour de lui.

La chambre était vide de toute autre présente. Le Seigneur des Ténèbres - mort ou vif - n'était pas présent, hormis une cape qu'il portait souvent. Et surtout, l'enfant Potter, celui que Dumbledore appelait l'Élu avec des étoiles dans les yeux, n'était pas présent. Le lit d'enfant était vide de toute présence.

Alors qu'il allait sortir de la chambre, Severus buta sur une fiole de potion vide. Il fronça les sourcils, et la ramassa, l'empochant presque machinalement. C'était probablement une potion pour la fièvre que Lily avait donné à son enfant, les bébés étaient souvent fièvreux après tout.

Il trébucha presque sur un chaton. La bestiole minuscule - un chaton noir comme la nuit - semblait terrorisée et Severus sourit en pensant que c'était tout à fait le genre de Lily que d'adopter ce genre d'animal. Probablement un chaton qu'elle avait trouvé dehors, et elle l'avait ramené pour le soigner. Lily avait été comme ça, prête à prendre soin des bestioles abandonnées, même les plus misérables. Tout comme elle l'avait pris sous son aile lorsqu'ils étaient enfants.

Parce le chaton était le dernier lien avec Lily, il le ramassa et l'observa, secouant doucement la tête. Puis il soupira et le dissimula dans sa poche avant de sortir à grands pas de la maison en ruines. Il avait un rapport à faire à Dumbledore avant de pouvoir laisser éclater son chagrin.

Lorsque Severus était entré dans le bureau du Directeur de Poudlard, quelques minutes plus tard, il avait un visage impassible, comme si ce qui venait de se produire ne le touchait pas. Il résuma la situation en quelques mots et Dumbledore hocha la tête gravement.

- Je vois. J'espèrais que les Potter puissent s'en sortir mais…

Severus ne répondit pas, serrant les poings en comprenant que le vieil homme s'attendait à l'attaque. Après un silence lourd, Dumbledore releva la tête, en se lissant la barbe d'un air absent.

- Et comment va l'enfant ? Le petit Harry ?

Le Maître des potions grimaça et haussa les épaules.

- Il n'y avait pas d'enfant dans cette maison. Peut être sous les ruines de ce qui a été sa chambre mais je n'y crois pas vraiment.

Cette fois, Dumbledore eut l'air surpris et contrarié.

- Mais…

Épuisé nerveusement, Severus leva la main pour le faire taire.

- Je n'ai trouvé que les corps des Potter. Rien de plus. Débrouillez-vous avec vos… amis pour le reste.

Le Maître des potions avait pris soin de mettre toute l'aversion possible dans ses paroles, pour bien faire comprendre au Directeur de Poudlard qu'il ne voulait pas être associé avec la bande de stupides Gryffondor qui le suivait aveuglément.

Dumbledore se contenta de le fixer longuement, sans lui faire le moindre reproche. Puis il soupira et se frotta les yeux, en soulevant ses lunettes en demi-lune.

- Allez Severus. Ne quittez pas vos quartiers, je ne tiens pas à devoir aller vous sortir d'Azkaban. Tant que vous êtes à Poudlard vous êtes en sécurité…

L'homme en noir grogna, et se retint de répliquer qu'il n'avait de toutes façon nulle part ailleurs ou aller. Puis il quitta le bureau et rejoignit ses appartements.

Avant de se laisser tomber dans son fauteuil, il récupéra le chaton de sa poche, et il eut un petit sourire en constatant qu'il dormait, roulé en boule. Puis, il l'installa sur ses genoux, caressa la tête minuscule, perdu dans ses pensées et son chagrin.

Les jours passant, Severus continuait à vivre alors même que son coeur saignait. Lily était morte. Elle était morte, et ce par sa faute.

Il avait révélé la prophétie, et Voldemort dans sa folie, avait décidé que son fils était celui destiné à le tuer. Et le monstre avait attaqué un jeune enfant, pour se débarrasser de la menace.

Quoi qu'il se soit passé, il avait perdu. Il avait disparu. Mais l'élu aussi avait disparu.

De Lily, il ne restait rien. Ou presque rien.

Chaque soir en rentrant dans ses appartements, Severus était accueilli par le chaton qu'il avait ramené de Godric's Hollow. L'animal s'était attaché à lui, et il grimpait sur ses genoux en ronronnant, lui donnant de l'affection.

Severus le nourrissait, le câlinait. Il s'en occupait avec soin, parce que c'était la dernière chose que Lily avait faite. Secourir le minuscule animal.

Au fil du temps, Severus s'attachait, appréciant la présence discrète et silencieuse de l'animal. Ce fut le premier Noël qu'il passa avec un autre être vivant, et il apprécia câliner l'animal devant un bon feu de cheminée.

Lui, le professeur froid et exigeant, avait même joué avec l'animal, l'agaçant avec une plume. Il s'était surpris à sourire, en voyant les bonds maladroit du jeune chat.

Cependant, il n'avait révélé à personne d'où venait son chat. Il refusait que Dumbledore ne se l'approprie, ou ne décide qu'il devrait le confier à Lupin par exemple. Ou pire aux Weasley. Heureusement Black était hors course après son petit coup de folie, enfermé à double tour à Azkaban.

Puis, ce fut la fin de l'année scolaire. A peine les élèves dans le Poudlard express, Dumbledore l'avait traîné au Ministère pour son procès. Résigné, Severus avait suivi, après avoir longuement câliné son chaton. Il avait hésité à le remettre à Dumbledore puisqu'il allait inévitablement passer des années en prison, mais en voyant les yeux verts brillants fixés sur lui, il avait juste demandé à un elfe de Poudlard de prendre soin de son animal jusqu'à son retour. Si vraiment il était condamné, il veillerait à faire ce qu'il fallait pour son animal.

Le procès fut long et pénible. Dumbledore révéla son enfance miséreuse sans pitié, parla des Mauraudeurs. Alors qu'il révélait ce qu'il avait subi, Severus le détesta de toute son âme. L'homme savait, et il n'avait rien fait. Il savait le harcèlement constant qu'il avait subi, et pourtant… il l'avait laissé s'enfoncer dans les ténèbres.

Puis, le vieil homme révéla que Severus avait pris la marque sur un coup de colère, après un méfait de plus des Maraudeurs. Mais il demanda sa libération puisqu'il avait aussitôt proposé d'être espion, donnant un avantage certain au camp de la lumière.

La délibération dura longtemps. Si longtemps que Severus se raidait, persuadé que c'était le baiser du Détraqueur qui l'attendait.

Contre toute attente, Amélia Bones se leva et déclara les charges contre lui abandonnées. Il avait pris des risques pour aider à la lutte contre Voldemort, et visiblement aux yeux de la justice sorcière, ça effaçait ses crimes précédents.

Bien évidemment, Dumbledore demanda à ce que son procès reste secret : il voulait pouvoir garder un espion en place si jamais un jour la guerre devait reprendre.

Ainsi, Severus n'irait pas à Azkaban. Cependant, il n'était pas vraiment réhabilité : personne ne saurait qu'il avait été déclaré innocent, que sa dette était payée. De cette façon, il devait rester à Poudlard, puisqu'il ne trouverait jamais d'autre emploi, pas après un passé aussi lourd.

De retour à Poudlard, Severus s'éloigna de Dumbledore sans un mot. Il se refusait à le remercier, pas après la façon dont il l'avait enchaîné à lui. Et une fois dans ses appartements, il fit sa valise pour aller passer l'été chez lui, Impasse du Tisseur, sans oublier son précieux chat.

Il quitta Poudlard sans un regard en arrière, sans même saluer ses collègues. Il était peut être obligé d'enseigner pour les années à venir, mais personne ne l'obligeait à être agréable ou gentil.

Maintenant qu'il avait l'été pour vaquer à ses occupations, sans aucune obligation - ni en tant que professeur, ni en tant que Mangemort ou espion - Severus se décida à reprendre ses recherches en potions. Ce fut tout à fait par hasard qu'il retrouva au fond d'une poche une fiole de potion vide.

Il la saisit les sourcils froncés, en la tournant entre ses doigts, cherchant dans sa mémoire d'où provenait l'objet.

Severus était quelqu'un de soigneux, et lorsqu'il utilisait une potion, il lavait aussitôt la fiole pour pouvoir la réutiliser. Jamais il n'aurait gardé sur lui un récipient souillé sans une bonne raison.

Son chaton passa devant lui, avant de venir se frotter contre ses jambes, et l'homme se figea.

C'était la fiole qu'il avait trouvé près du corps de Lily, la nuit où il s'était rendu chez elle. Il avait oublié, probablement parce que l'objet avait au final peu d'importance. C'était juste le reste des derniers gestes de son amour perdu, quand elle avait probablement donné une potion à son fils.

Il y avait beaucoup de raisons pour que cette fioles se soit trouvée à terre dans la chambre d'enfant.

Sauf que Severus était curieux. Et c'était également la dernière chose que Lily avait faite.

Alors, le coeur un peu serré, il ouvrit la fiole pour examiner le résidu de potion qui restait à l'intérieur, déterminé à retracer un peu du quotidien de Lily.

Il élimina rapidement les potions les plus communes. Ce n'était pas quelque chose contre la fièvre ou contre les maladies infantiles les plus répandues.

Ce n'était d'ailleurs même pas une potion de soin.

Pris dans ses recherches, Severus fronça les sourcils, de plus en plus intrigué. La potion était inhabituelle. Rare même. Mais Lily avait été une bonne potionniste du temps de leurs études à Poudlard. Presque aussi douée que lui. La jeune femme aurait pu devenir une excellente Maîtresse en potions si elle n'avait pas suivi Potter.

Lorsqu'il trouva la réponse à ses questions, Severus eut un hoquet stupéfait et la fiole lui échappa, tournoyant indéfiniment avant de se briser au sol. Il recula jusqu'au siège le plus proche avant de s'y laisser tomber, secouant la tête. Il ne comprenait pas.

Lorsque son chaton sauta souplement sur ses genoux, il sursauta, et le saisit pour le détailler avec attention. Puis il soupira.

- Évidemment.

Il saisit sa baguette et marmonna quelques mots en direction de l'animal. Une lueur violette nimba le petit corps, et l'instant d'après, il tenait un petit garçon.

Le gamin gazouilla, et tendit la main vers lui, le fixant de ses grands yeux verts - les yeux de Lily. Il ne semblait pas impressionné par le visage ingrat de l'homme, ni par ses sourcils froncés. Il lui sourit, et se lova dans ses bras, se sentant visiblement en sécurité.

Severus ferma les yeux, et marmonna, avant de se détendre, appréciant la présence du petit corps chaud contre lui. S'il n'avait jamais aimé les gamins auxquels il enseignait, il découvrait qu'un bébé - presque un petit garçon puisque d'après ses calculs le petit devait avoir un an et demi - était bien moins désagréable à supporter.

Lily avait fait boire à son fils une potion qui l'avait changé en animal. En chaton. C'était une potion souvent utilisée pour révéler la forme animagus d'un sorcier - pour ceux qui ne voulaient pas prendre la peine de méditer pour y parvenir. Il fallait être doué en potions, et connaître le sort pour rompre les effets du breuvage.

Elle avait probablement préparé la potion à l'instant où elle avait su que son fils était en danger, et à l'instant même où Voldemort était entré dans sa maison, elle l'avait fait boire à son fils.

Lorsque Voldemort était monté à l'étage après avoir tué James, elle avait résisté, en bonne Gryffondor. Elle avait probablement refusé de révéler l'endroit où se trouvait son fils, et avait préféré mourir plutôt que de révéler son dernier secret au monstre devant lui.

Dumbledore avait dit à l'Ordre que le sacrifice de Lily avait donné une certaine protection à Harry Potter. Que lorsque Voldemort l'avait tué, il avait été touché en retour par une ancienne magie. La magie du sang.

Cependant, Severus était bien placé pour savoir que le vieux fou s'était trompé sur toute la ligne.

C'était Lily qui avait renvoyé le sort à Voldemort en se sacrifiant.

Harry Potter était indemne dans ses bras. Et il n'avait rien à voir avec la mort du Seigneur des Ténèbres.

Un bref instant, Severus fut tenté de remettre le gosse à Dumbledore. Il ferait de l'enfant un héros, son héros. Harry serait adulé, admiré.

Mais Dumbledore se servirait de lui comme d'une arme, il se servirait de l'enfant, de son élu.

Severus baissa les yeux sur le petit corps endormi contre lui, et machinalement il passa les doigts dans ses cheveux noirs. Qui sait ce que le vieux fou avait prévu pour l'enfant. Il avait probablement eu un plan à l'instant même où la prophétie était révélée. Et Severus était bien placé pour savoir que Dumbledore - même s'il était représentant de la lumière - ne s'embarrassait pas de sentiments quand au bien être de ses petites marionnettes.

Il détailla le petit garçon blottit contre lui, totalement abandonné dans son sommeil. Pleinement confiant.

Severus n'était pas doué en relations sociales. Il n'avait pas eu une enfance heureuse et ne savait même pas comment s'occuper d'un enfant. Mais il était un potionniste doué. Il savait brasser des potions de soin pour les enfants, il pourrait… le mettre en sûreté.

Peut être que le gosse n'aurait pas une enfance parfaite, mais il pourrait faire en sorte qu'il ne soit pas maheureux. Il ne lèverait jamais la main sur lui, et il veillerait à ce qu'il ne manque de rien.

C'était tentant.

Il pourrait quitter l'Angleterre. Le Ministère l'avait innocenté, et personne ne lui poserait de questions. Il lui suffisait de redonner un peu de potion à Harry pour lui redonner sa forme de chaton, et le faire passer pour son familier.

Une fois à l'écart, ils pourraient vivre. L'un et l'autre seraient anonymes. Un homme et un enfant.

Un père et… son fils ?