AN : Voici une traduction de l'anglais originale de l'auteur SYRAE « No ordinary love ». Version updatée.

Bonjour à tous,

Avec la crise sanitaire et sociale que traverse actuellement la France, j'ai vraiment besoin de m'évader un peu. Je n'oublie en aucun cas le travail formidable, voire même héroïque qu'accomplit le personnel médical ( médecins, infirmiers et infirmières, aides soignantes, ASH et j'en oublie sûrement) et si tout se passe comme prévu j'espère d'ici trois ans faire partie de ce corps médical que j'admire depuis de longues années.

Je pense également aux personnels qui doivent sortir et travailler en dehors de chez eux malgré la menace du virus pour récupérer nos ordures, aux chauffeurs livreurs qui permettent l'approvisionnement des magasins, aux personnes travaillant dans les grandes surfaces pour nous permettre d'acheter les produits nécessaires à la vie quotidienne, ainsi que tous les personnels des services publics ( policiers et gendarmes et j'en oublie) ainsi que tout le personnel permettant d'une certaine façon la poursuite de l'économie et qui améliore également notre quotidien par temps de crise.

Je ne vais pas m'étaler plus sur le sujet étant donné que c'est pas l'objet premier de ce site, mais je tenais quand même à écrire ces quelques mots.

Revenons donc au sujet premier qui m'amène sur ce site. Je me suis plongée dans la lecture de plusieurs histoires assez longues écrites pour la plupart en anglais.

J'avais envie de traduire ces histoires en français comme une sorte de challenge personnel et pour permettre aussi à des personnes qui n'auraient pas envie de lire en anglais de pouvoir profiter de celles ci en langue française.

Je tiens à préciser que je ne suis pas encore totalement bilingue aussi vous me pardonnerez si cette traduction n'est pas parfaite, mais si certains d'entre vous ont envie de découvrir de petites pépites dans la langue de Molière, vous trouverez peut être votre bonheur en lisant mes écrits. N'hésitez pas d'ailleurs à laisser vos commentaires.

L'histoire se passe à l'issue de l'épisode « Le septième fils » ( saison 7 si mes souvenirs sont exacts) mais ne suit pas réellement les événements de la série.

Un amour peu ordinaire.

Après quelques jours, son canapé ne lui présentait aucun attrait. Ne trouvant pas le sommeil, il prit ses clés de voiture et prit la route. Il roulait depuis ce qui lui paraissait des heures. Il cherchait des réponses. Il voulait des réponses aux interrogations qu'il se posait depuis presque toute sa vie. Il espérait se débarrasser de ce sentiment d'isolement et de solitude, un sentiment de ne jamais se sentir à sa place.

L'affaire avec le jeune Nadir l'avait quelque peu déboussolé, plus qu'il ne voulait l'admettre à quiconque. S'entendre dire qu'il était une personne de confiance, quelqu'un avec qui un enfant pouvait se sentir en sécurité l'avait vraiment affecté. Cela signifiait qu'il était une meilleure personne qu'il pensait être. En dépit de son enfance pour la moins conventionnelle, il s'était formé une attitude d'homme vraiment décent. La simple petite phrase de Nadir voulait dire qu'il avait accompli quelque chose dont il pouvait se sentir fier.

Mais aujourd'hui ce n'était pas vraiment ce qu'il ressentait. Le sentiment prédominant était cette inexorable solitude qui l'avait assailli.

Sam avait quelqu'un qui l'attendait chez lui, quelqu'un à aimer. Kensi et Deeks s'étaient trouvés l'un l'autre, et Callen était secrètement fier que ces deux-là aient réussis à faire fonctionner leur couple.

Il s'était toujours considéré comme une tribu d'un seul, un solitaire. Il était méfiant. Mais s'il devait être honnête avec lui-même cette solitude lui pesait. Joelle avait été une formidable distraction le temps qu'avait duré leur histoire, et l'espace d'un instant il s'était convaincu lui-même que cela pourrait fonctionner.

Mais leur idylle n'avait eu de toute évidence pas vocation à se poursuivre, et il se retrouvait encore une fois seul. Il ne l'avait jamais avoué à Sam, mais la raison pour laquelle il détestait le fait de meubler sa maison, était le fait qu'il ne savait pas comme acheter des meubles qui en définitive le feraient se sentir chez lui. Sa maison actuelle représentait à elle seule son état d'esprit du moment : elle semblait vide tout comme la vie du chef d'équipe.

Prenant une profonde respiration, il décida qu'il avait besoin d'une pause. Même son estomac protestait le fait de ne pas avoir été nourri depuis un certain temps.

Soupirant, il gara la voiture sur le parking d'un petit restaurant. Celui-ci était remplis de gens attablés, et il n'était jamais venu auparavant mais le restaurant avait l'air chaleureux. Il pourrait au moins observer les gens. Peut-être que cela lui occuperait l'esprit.

Quand il poussa la porte pour ouvrir une légère odeur familière vint lui chatouiller les narines. Il n'arrivait cependant pas à la positionner dans ses souvenirs. Cette odeur le fit se sentir comme chez lui et bien accueilli. L'odeur de la nourriture lui fit réaliser qu'il était bien plus affamé que ce qu'il pensait originellement. Il repéra une table vide dans le coin le plus éloigné, s'assis et commença à étudier le menu. Il n'était pas du tout habitué aux plats présents sur le menu. Son alimentation était généralement constituée de plats à emporter ou de fastfoods. De son observation des plats présentés sur la carte le menu était vraiment bon pour la santé.

De la nourriture faite maison et honnête. C'était une nouveauté.

« Qu'est-ce que je peux vous servir ? »

La voix chaleureuse et plaisante le fit sortir de ses pensées et il fixa alors une paire d'yeux noisette. Il cligna des yeux et secoua la tête.

« Hum… Je ne suis pas sûr d'avoir encore fait mon choix. Avez-vous quelque chose à me recommander ? »

La serveuse sourit : « Eh bien, la soupe de betterave est vraiment très bonne, elle est faite avec des produits du marché et servie avec du pain irlandais maison. Mais si vous avez vraiment faim, je peux vous recommander le saumon.»

Son enthousiasme à lui seul lui fit échapper un sourire « Non la soupe m'a l'air très bien » Sam se moquerait de lui de manière indéfinie s'il découvrait qu'il allait manger quelque chose de sain pour le diner ce soir.

« Ça arrive tout de suite » dit-elle avec un clin d'œil et retourna au bar tout en parlant et riant avec les autres clients.

Callen s'assit au fond de sa chaise et survola du regard les alentours. Le restaurant était décoré avec des couleurs apaisantes. Il avait l'impression d'être assis sur la plage. Les murs étaient couleur sable avec des nuances de bleu qui lui firent prendre une grande inspiration et le relaxèrent immédiatement.

Il y avait quelque chose chez cette serveuse qui attirait son attention. Son attention était focalisée sur l'endroit où elle se trouvait. C'était peut-être son visage amical ou son sourire spontané. Où qu'elle se trouve dans le café, elle parlait avec quelqu'un avec toujours un sourire chaleureux sur son visage.

Il n'eut pas longtemps à attendre pour que sa commande arrive. Sa soupe et le pain arrivèrent fumant sur sa table.

« Faites attention" l'avertit elle " Je viens de retirer le pain du four, il y a quelque secondes. »

« Merci » il la regarda et avala sa salive. Il y avait quelque chose dans les yeux de la jeune femme qui le poussait à continuer de la regarder. Il n'arrivait pas à savoir ce que c'était.

« Mais de rien. Bon appétit » elle sourit à nouveau et tourna les talons.

Prenant prudemment une cuillère de soupe, il se souvint brutalement pourquoi l'odeur lui avait paru familière à son arrivée au restaurant. Il eut un flash-back d'un souvenir d'enfance. Il était assis dans la cuisine avec sa mère et Amy, en buvant cette même soupe.

La maison entière sentait la même odeur. C'était ça ! sa mère lui avait fait du borsch, une soupe typique de l'Europe de l'est servit avec de la crème douce-amère. Il n'en avait pas mangé depuis des années. Il toussa, essayant d'avaler sa gorgée sans se mettre dans tous ses états. Mais cette soupe simple et merveilleuse lui avait fait revivre des souvenirs qu'il pensait jusque-là avoir oublié des années auparavant. En quelques secondes la serveuse se matérialisa à ses côtés « Tout va bien ? » lui demanda elle doucement.

Il hocha la tête à travers les larmes qu'il ne voulait pas montrer. « Oui... Je suis désolé... c'est juste » avant de pouvoir s'en empêcher les mots sortirent de sa bouche « ma mère me préparait cette soupe » dit-il « et cela fait des années que je n'en avais pas mangé également… » il s'éclaircit alors la gorge « Désolé, c'était juste un bon souvenir pour lequel je n'étais visiblement pas préparé »

« La nourriture à cet effet là quelque fois » reconnu elle « Il y a des souvenirs liés à la nourriture qu'on oublie. J'ai le même sentiment avec les cookies à la crème de café que faisait ma grand-mère » Elle lui mit la main sur le bras en ajoutant « Je suis contente de savoir que c'était un souvenir heureux;»

Pour la première fois depuis qu'il avait laissé Nadir avec ses parents au hangar à bateaux, un sourire sincère vint éclairer ses lèvres

« Moi aussi. »

Elle resta à ses côtés quelques secondes supplémentaires pour s'assurer qu'il allait vraiment bien avant de se lever « S'il y a quelque chose d'autre que je peux faire pour vous, n'hésitez pas. »

Il hocha la tête et elle se dirigea vers les autres clients. Précautionneusement, il rompit le pain en petits morceaux qu'il laissa tomber dans sa soupe. A chaque bouchée lui revenait un souvenir qu'il avait laissé au fin fond de son esprit qu'il pensait avoir oublié à jamais.

Mais avec chaque cuillère, sa mère devenait une image plus nette et sa sœur riait plus fort et il se sentait de plus en plus heureux.

Lorsqu'il eut fini son diner, l'ambiance dans le restaurant s'était progressivement calmée. Callen était heureux de retrouver un peu le calme. Il se sentait épuisé mais heureux en même temps. Il n'avait pas pensé à sa famille depuis vraiment longtemps, et il avait encore de nombres réponses qu'il voulait demander à son père, mais pour le moment il se voyait bien se blottir dans la chaleur des souvenirs heureux.

Quand il alla au bar pour payer la note, la serveuse lui offrit une tasse en papier « Offert par la maison.»

Ses yeux scannèrent la tasse de façon suspicieuse et elle ria « Cela ne va pas vous mordre. C'est juste du thé. »

"Je ne bois pas de thé. » murmura-il.

' Je m'en doutais." Elle ne semblait pas impressionnée. « Avec la journée que vous semblez avoir passé, ce thé fera des miracles sur vous. Si ce n'est pas le cas, revenez demain et je vous préparerais autre chose.

Sans se plaindre d'avantage il prit la tasse de café et la renifla « Qu'il y a-t-il dedans ? »

« De la camomille et de la lavande. Cela vous aidera à dormir ce soir.»

Cela serait une première. « Très bien. Merci."

Elle avait toujours ce sourire sur son visage. Un sourire sincère et pas seulement une façade et il avait l'impression qu'il lui était destiné tout particulièrement. « Mais je vous en prie. Passez une bonne nuit."

Il sorti dans l'air un peu plus frais et se retourna pour aller jusqu'à sa voiture, en sirotant doucement le breuvage offert. Il était fini avant même son arrivé chez lui. Il ne savait pas si c'était le thé, l'attention de la serveuse, le fait qu'il commençait enfin à accepter son nouveau nom, ou les souvenirs dont il n'avait plus peur désormais, mais il dormi profondément pour la première fois depuis des années.