Merci beaucoup pour vos messages sur la partie 1 ! Un plaisir :)

Voici la suite et fin de cette histoire. Calez-vous bien et profitez !


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Partie 2

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Le lendemain, Derek Hale avait attendu patiemment le jeune Stilinski pour son rendez-vous de 15h, mais ce dernier ne s'était pas montré. Sans l'avertir, sans téléphoner. Rien.

Le week-end s'en était suivi et M. Hale en avait été plutôt content. Cela lui avait permis de se reposer, de penser à autre chose, de se remettre les idées au clair. Il avait été grandement perturbé par le fait que Stiles l'avait embrassé - plus qu'il ne l'avait montré. Il aurait menti en disant que ce baiser - bien que déplacé - ne l'avait pas chamboulé, jusqu'à bousculer ses émotions. Il y avait quelque chose chez cet élève qui était captivant, c'était certain, mais sa raison le poussait à ne pas s'aventurer sur cette pente dangereuse. Dès que son esprit se mettait à repenser au regard ambré du lycéen, à ses lèvres pressées contre les siennes, M. Hale faisait tout pour couper court à sa réflexion qu'il jugeait déplacée. Repoussant ses émotions, ses doutes, il essaya de considérer la situation comme elle devait l'être : avec raison, avec impartialité.

Un de ses élèves l'avait embrassé. C'était mal, néanmoins ce n'était pas la fin du monde.

Stiles était quelqu'un de farceur, de provocant et cela n'était que le reflet de sa personnalité après tout. M. Hale avait bien perçu que Stiles avait envers lui une attitude de plus en plus familière et insolente, et ce n'était pas quelque chose qui l'enchantait. Le lycéen n'était pas un mauvais élève, mais il dépassait très clairement les bornes. M. Hale se devait de remettre les points sur les i avec lui et tout rentrerait dans l'ordre - tout du moins, il l'espérait.

Le lundi, à 15h, Derek Hale attendit à nouveau le lycéen, en vain. Ce dernier ne se montra pas, lui posant ni plus ni moins qu'un quatrième lapin en deux mois. Au vu des derniers évènements, M. Hale aurait pu penser que ne plus avoir de contact avec Stiles était un mal pour un bien. Ils avaient franchi une ligne, non éthique et illégale. Seulement, M. Hale était quelqu'un qui était très rationnel et qui n'avait pas froid aux yeux. Il avait conscience que les choses avaient dérapé, mais il avait surtout conscience que Stiles était un élève ayant besoin de ses soins et qu'il se devait de les lui appliquer. Il était payé pour ça et c'était sa responsabilité. Il ne comptait pas se laisser à nouveau surprendre par un geste de travers et déplacé.

À 19h, après l'ensemble de ses rendez-vous, Derek Hale se dirigea, le pas déterminé, vers l'aile de natation. Il pénétra dans le gymnase, du côté du grand bassin où s'entraînait chaque jour l'équipe. Une bonne partie des élèves était présente, soit dans l'eau, soit aux alentours, le tout chapeauté par Finstock qui suivait les performances en cours.

M. Hale avança jusqu'au coach qui le dévisageait.

"Hale. Un souci ?" demanda ce dernier, voyant le kiné venir vers lui.

"Est-ce que Stiles est là ? On a dû décaler sa séance, donc je viens le chercher maintenant." mentit-il. Il était hors de question de mettre Finstock- ou qui que ce soit d'autre - dans la confession de ce qu'il se passait.

Le coach acquiesça rapidement et reporta son attention sur la piscine, dans le couloir numéro 5 où un élève était en train de faire du surplace. Il portait un bonnet et des lunettes, comme tous les autres nageurs. Il aurait été difficile de le reconnaître pour quelqu'un n'en ayant pas l'habitude. Finstock se mit à hurler à pleins poumons.

"STILINSKI ! DEHORS !"

Le nageur dans le couloir en question tourna sa tête vers lui, tout comme plusieurs autres élèves aux alentours. L'interpellé fixa son coach quelques instants et se figea quelque peu en voyant M. Hale à ses côtés. Il espérait que cela n'était pas synonyme de problèmes. Il souffla et cracha un peu d'eau de sa bouche et se dirigea vers le bord pour sortir du bassin.

Son corps hors de l'eau, il retira son bonnet et ses lunettes d'un geste rapide et nerveux. Scott, à ses côtés, lui lança un regard étonné et Stiles leva les yeux au ciel, montrant son agacement. Il se dirigea vers les deux adultes en claudiquant légèrement, s'appuyant visiblement plus sur son pied gauche que le droit pour essayer de ne pas solliciter sa cheville. Cette dernière était toujours bariolée des bandes de taping roses et bleues, capables de tenir plusieurs jours. M. Hale fut quelque part soulagé de voir que le lycéen ne les avait pas enlevées durant le week-end.

Le corps musclé de Stiles dégoulinait d'eau et il passa une main rapide dans ses cheveux pour les coiffer en arrière. Il regarda nerveusement M. Hale alors qu'il s'approchait de lui et du coach.

"Doc' ?" demanda-t-il nerveusement, priant pour que ce dernier n'ait rien dit à propos de ce qu'il s'était passé la semaine précédente.

Le kiné le fixa avec sérieux.

"Je suis venu te chercher pour ta séance." répondit ce dernier, impassible.

Ils se fixèrent quelques instants, comme dans une conversation muette. Stiles comprit rapidement que le soigneur était en colère de ses absences.

Le coach, à des années lumières de réaliser ce qui était en train de se passer, prit la parole.

"Hale, tu fais des miracles. Tu me le remets d'aplomb comme personne pour après-demain." déclara-t-il, enjoué. Il était ravi de voir que les performances de Stiles n'avaient pas pâti de sa blessure.

"Ouais." confirma vaguement l'adolescent alors que son regard était toujours ancré dans celui du kiné.

Ce dernier contracta sa mâchoire et croisa ses bras contre son torse face à l'attitude un peu arrogante du jeune nageur.

"La séance de vendredi était particulièrement efficace, n'est-ce pas Stiles ?" répondit-il, un peu froid. Toute son attitude semblait dire qu'il n'avait pas apprécié ce lapin.

Stiles continua de le fixer.

"Hm." répondit-il seulement, ne semblant pas spécialement exprimer de remords vis-à-vis de ça.

Le brun reprit aussitôt, un peu plus autoritaire.

"Va te changer, je t'attends."

Stiles haussa les épaules, l'air de rien.

"À vos ordres Doc'. C'est vous qui décidez." et il lui fit un petit sourire. Un petit sourire de petit con.

L'adolescent se dirigea aussitôt vers les vestiaires en vue d'aller se rincer, et se changer.

Derek Hale le fixa en train de s'éloigner, et Finstock déclara, amusé.

"Une vraie tête de mule celui-là, hein ?"

Le kiné hocha simplement la tête.

xxx

Quelques minutes plus tard, Stiles était propre, sec et avait revêtu le traditionnel survêtement du lycée. Avançant avec ses béquilles, il tomba sur M. Hale qui l'attendait à la sortie des vestiaires, les bras croisés contre son torse. L'adolescent lui lança un regard un peu las et ils partirent tous les deux dans le couloir en direction du bureau de ce dernier.

Stiles semblait fermé et ne disait plus rien.

M. Hale soupira et prit la parole.

"Est-ce que tu veux la jouer comme ça dorénavant ?" demanda-t-il, essayant de percer un peu l'abcès entre eux. Stiles n'avait jamais été un élève qui lui avait manqué de respect auparavant. OK, il ne venait pas à ses rendez-vous et il était un peu électron libre sur les bords, mais il n'y avait jamais eu de tension entre eux comme il y en avait en cet instant.

Stiles soupira bruyamment mais ne le regarda pas et ne répondit rien.

"Stiles. C'était quoi ce cirque ?" demanda Hale en fronçant les sourcils. "Tes qualifications sont dans deux jours." déclara-t-il avec sérieux. Il avait l'impression que l'élève partait en roue libre totalement.

"Je sais." répondit enfin l'adolescent en le regardant rapidement.

"Je t'ai attendu vendredi, et aujourd'hui à 15h. Tu m'as posé deux lapins." reprit-il, visiblement mécontent, mais plus calme.

Stiles haussa les sourcils et le dévisagea.

"Parce que vous m'attendiez ? Sérieusement ?" demanda-t-il, presque surpris. Après ce qu'il s'était passé durant la séance du jeudi, c'était franchement risible.

Ils se fixèrent quelques instants.

"Oui." répondit enfin M. Hale. "On a toujours eu des relations cordiales toi et moi. Maintenant si tu veux que les choses se passent mal, alors ce sera le cas, parce que j'en ai marre que tu me manques de respect."

Stiles soupira alors qu'ils arrivaient enfin dans le couloir où se trouvait le bureau du brun.

Ce dernier se dirigea jusqu'à la porte et sortit les clés de sa poche pour l'ouvrir.

"Entre." intima-t-il, se poussant pour que le lycéen puisse pénétrer dans la pièce.

Ce dernier entra dans le bureau alors que le kiné refermait la porte derrière eux.

Stiles le fixa et prit la parole.

"Vous savez, le speech 'on ne touche pas aux libertés individuelles de chacun', je peux le comprendre et ça me va. Mais dès lors que vous jouez les petits chefs, c'est pas trop ma tasse de thé." déclara-t-il un peu incisif.

M. Hale pinça ses lèvres entre elles.

"Très bien. Donc on va être très clair : je suis ton kiné scolaire et il y a des limites à ne pas dépasser."

"Je le sais !" ragea Stiles.

Ils se fixèrent quelques instants. Aucun d'eux n'osait mentionner le baiser, même s'il était très clair que tout ce qu'ils venaient de dire y était lié.

"Parfait." répondit alors M. Hale "On n'en parle plus et tu ne loupes plus un de nos rendez-vous. Assieds-toi maintenant." Il s'arrêta et reprit, plus calme "S'il te plaît."

Stiles soupira légèrement et se dirigea vers la table de massage. Il laissa tomber ses béquilles au sol avant de s'asseoir sur le banc molletonné.

M. Hale respira un bon coup, comme pour se donner de la force et de la contenance et se dirigea vers son tabouret de travail pour venir s'installer à côté du lycéen.

Ce dernier retira la chaussure et la chaussette de son pied droit et le kiné se pencha dessus pour regarder la cheville.

"OK." Il contempla un peu le pied quelques instants. "Retire les bandages." demanda-t-il, puis il se leva pour aller chercher du matériel dans son armoire et se nettoyer les mains.

Stiles s'exécuta et le kiné revint pour nettoyer sa cheville. Il la manipula plusieurs fois, faisant quelques massages à certains endroits et le tout s'exécuta dans le silence le plus total. Au bout de longues minutes, le kiné reprit la parole.

"Est-ce que ton articulation va mieux ? Quand tu nages est-ce que ça va ?" demanda-t-il calmement.

Stiles déglutit.

"Oui ça va." répondit-il simplement. Il se sentit presque obligé d'en dire un peu plus. "Ça me tire un peu sur certains mouvements quand je suis en crawl. J'essaye de faire attention mais avec les qualifications après-demain, je n'ai pas beaucoup le choix." confia-t-il.

M. Hale acquiesça.

"Très bien." répondit-il. "Je voudrais que tu refasses les exercices qu'on a faits jeudi. Tu t'en rappelles ?" demanda-t-il et il croisa cette fois le regard du châtain.

Ce dernier hocha la tête.

"Ouais. Je les ai faits ce week-end en fait, chez moi."

Les sourcils de M. Hale se levèrent doucement.

"Très bien." répondit-il à nouveau, visiblement un peu surpris que Stiles se soit appliqué à faire ses exercices de rééducation après toute l'insubordination dont il avait fait preuve.

Dès lors, Stiles entama la série de mouvements qu'il devait faire. M. Hale le reprit une fois ou deux sur ses positions et lui dicta le nombres de séries à faire. Les minutes passèrent et l'atmosphère entre eux semblait être de moins en moins lourde. Stiles ne faisait plus de zèle et M. Hale - comme le bon adulte qu'il était - ne semblait pas lui tenir rigueur de quoi que ce soit. Le kiné lui montra quelques nouveaux exercices et Stiles s'exécuta patiemment. Au bout d'une vingtaine de minutes, les exercices étant terminés, le kiné lui posa de nouvelles bandes de taping sur la cheville.

Comme les fois précédentes, Stiles ne put s'empêcher d'observer le brun qui bandait son pied, s'y appliquant avec soin mais fermeté.

Le kiné termina, se leva, puis il déclara.

"Enlève ton T-shirt, s'il te plaît. Je vais travailler sur ton épaule."

Stiles acquiesça. Il retira le vêtement lentement et le déposa à côté de lui sur la table de massage.

M. Hale posa ses mains chaudes contre la peau nue de son dos et de son bras et s'affaira à diverses manipulations. La scène ne rappelait que trop celle du jeudi précédent.

Stiles regardait droit devant lui, en silence, alors qu'il sentait les mains posées sur son corps.

"Lève le bras." intima le kiné.

Le lycéen s'exécuta. Le kiné engloba son bras et le poussa contre son torse alors qu'il appuyait sur certains points avec force.

Stiles ne put s'empêcher de tourner la tête légèrement et de l'observer. Les mains étaient contre sa peau et cela lui faisait perdre la tête. Il s'agissait de l'exacte même position que la dernière fois et Stiles ne pouvait faire autrement que de repenser à ses lèvres pressées contre celles du soignant.

Incapable d'en subir davantage, il attrapa nerveusement une des mains de M. Hale qui était posée entre son épaule et sa clavicule et la serra fortement pour arrêter son geste.

Ce dernier s'arrêta brusquement et le dévisagea alors que ses sourcils se froncèrent.

Stiles déglutit.

"J'y arrive pas." lâcha-t-il rapidement. "J'ai trop envie de vous embrasser à nouveau."

M. Hale le fixa, interdit, alors qu'il avait cessé tout mouvement. Stiles plongea ses prunelles ambrées dans les siennes, attendant une réaction qui ne venait pas. Alors, il le refit, parce que s'il l'avait déjà fait une fois, il pouvait recommencer. Ses lèvres vinrent capturer celles du kiné alors que sa main passait contre sa nuque pour l'agripper.

Le lycéen n'avait plus envie de se retenir, parce qu'il savait que cette fois, c'était probablement sa dernière chance. Sa langue passa aussitôt la barrière des lèvres pour venir caresser la bouche, s'infiltrant doucement pour venir approfondir le baiser. Il laissa échapper un son de satisfaction et sa main agrippa les cheveux bruns pour les tirer.

Dans un réflexe assez vif, M. Hale posa ses mains sur le torse du lycéen et le repoussa pour les séparer, mais le goût de cette langue restait posée sur ses lèvres.

Leurs regards oscillaient légèrement alors qu'ils se dévisageaient, leurs poitrines en proie à une certaine palpitation. Le stress, l'interdit, l'envie… Stiles humidifia sa lèvre inférieure.

"Vous me rendez dingue." lâcha-t-il, puis son regard se baissa pour observer les deux paumes qui reposaient contre ses pectoraux nus. Il posa sa main droite sur l'une d'elle, appuyant le geste.

Le kiné fixa à son tour ses deux mains posées sur le haut du torse, un de ses pouces était sur un des tétons, l'effleurant malgré lui. La poitrine de Stiles se gonfla alors qu'il respirait nerveusement et M. Hale restait les yeux rivés sur cette peau blanche, crémeuse, parsemée de grains de beauté.

"Touchez-moi." murmura Stiles et sa main droite agrippa davantage le poignet, faisant bouger lentement la main virile contre sa peau.

M. Hale déglutit et releva ses yeux vers ceux du châtain. Il effectua un mouvement de recul, et tenta de retirer ses mains, mais Stiles resserra sa prise sur celle qu'il avait encerclée, refusant qu'il le délaisse.

"Stiles." déclara l'adulte, et sa tête se tourna légèrement de droite à gauche, en un 'non' silencieux.

Stiles le supplia presque du regard et se rapprocha davantage de lui, agrippant à nouveau sa nuque.

"Dites-moi que vous en avez aussi envie." murmura-t-il.

Il avança pour venir embrasser le kiné mais ce dernier tourna légèrement la tête. Les lèvres de Stiles se posèrent contre le coin de sa bouche, mais peu importait. L'adolescent serra plus fort sa nuque et embrassa la commissure de ses lèvres, puis il déposa de doux baisers rapides contre sa joue. L'homme restait figé, immobile. Stiles frotta ses lippes contre la barbe courte, le long de la mâchoire, puis nicha son nez dans le cou du kiné pour respirer son odeur, forte, masculine. Il embrassa sa gorge et sentit l'homme réagir quelque peu, souffler légèrement,… et Stiles sut qu'il avait gagné.

Ses dents éraflèrent l'épiderme et sa bouche suçota la peau alors que M. Hale venait de fermer les yeux. Stiles fit glisser une main le long du torse recouvert d'un T-shirt et le caressa tout du long. Ce torse, combien de fois avait-il désiré le toucher ainsi ? Combien de fois avait-il souhaité pouvoir faire courir ses doigts dessus ?

Sa main glissa contre le ventre et passa sous le T-shirt pour toucher la peau chaude, rencontrant les abdominaux du kiné. La bouche de Stiles remonta vers la mâchoire, baisant rapidement la peau avant de revenir se poser sur les lèvres scellées. Malgré tout ça, malgré sa passivité, M. Hale n'avait pas encore tout abandonné. Sa bouche restait close et il tenta à nouveau de tourner la tête pour éviter une nouvelle fois le baiser de l'élève. Stiles attrapa son visage en coupe et plongea ses yeux dans les siens.

"Laissez-moi vous embrasser, s'il vous plaît…" murmura-t-il, son nez frotta celui du brun et il murmura doucement contre la peau. "J'en ai tellement envie…" ses lèvres happèrent celles fermées, doucement, à répétition, et le kiné céda enfin. Sa bouche s'entrouvrit quelque peu et Stiles laissa échapper un son de plaisir alors qu'il embrassait à nouveau l'homme, glissant sa langue entre ses lèvres. M. Hale sembla laisser tomber ses barrières face à ses caresses et à ses supplications. Il répondit timidement au baiser et Stiles redoubla d'effort, mettant toute sa passion dans ce geste, collant davantage son torse au sien, caressant avec plus de fougue sa nuque.

Et cela fonctionna… Cela sembla faire tomber les derniers remparts du kiné qui se jeta corps et âme dans le baiser à son tour. Son bras entoura la taille nue de Stiles et son autre main saisit sa nuque avec fermeté. Il l'embrassa avec ardeur, avec une passion à laquelle le lycéen ne s'était pas attendu. Leurs langues s'emmêlèrent, avides, désireuses et leurs mains caressèrent leurs corps respectifs dans des gestes brouillons et pressés.

Le bruit du baiser, humide, entrecoupé par leurs respirations saccadées était indécent. Stiles sentit la pression monter dans tout son corps. Il sentit son entrejambe s'enflammer avec force. M. Hale embrassait encore mieux que tout ce qu'il avait imaginé. Combien de fois avait-il rêvé d'un moment pareil ? D'une telle frénésie entre leurs deux corps collés ? C'était ce sur quoi Stiles fantasmait tous les soirs, dans son lit. C'était à cela qu'il pensait - et bien plus encore - lorsqu'il se touchait. Il pensait à son sexe pressé contre M. Hale, et au sexe de ce dernier… Dieu qu'il avait envie de découvrir, de voir ce sexe. C'était une obsession de longue date.

Pris dans la ferveur du moment, Stiles laissa glisser une main le long du corps musclé du kiné, la descendait jusqu'à son entrejambe pour le caresser à cet endroit.

M. Hale soupira furieusement et vint lui saisir le poignet pour l'arrêter brutalement.

Il se décolla de la bouche tentatrice. Sa voix était rauque et grave.

"Non. Non, attends -" mais Stiles le coupa aussitôt.

"Je sais." Et sa main agrippa encore plus la nuque du brun. Il lui vola un autre baiser, humide. "Je sais,... c'est une erreur." souffla-t-il, puis ses dents vinrent mordiller la lèvre inférieure de M. Hale.

Il l'embrassa à nouveau avec fougue et sa main serra un peu plus l'entrejambe bombé du kiné. La main de ce dernier se desserra légèrement et Stiles continua ses longs mouvements lascifs, caressant à travers le tissu, le sexe qu'il pouvait sentir prendre de la vigueur. Dieu qu'il en avait envie. Sa main remonta jusqu'au bord de l'élastique et il glissa à l'intérieur, plongeant contre la peau dans le survêtement du kiné, dans son boxer.

Stiles ne voulait lui laisser aucune chance de le repousser, alors il l'embrassa toujours avec fièvre pendant que sa main s'enroulait sur le sexe dont il sentait enfin la forme, la taille, le diamètre. Son excitation et son envie redoublèrent et il commença à le masturber lentement. Son fantasme le plus fou était en train de prendre vie, là, devant lui. Il était en train de faire ça avec M. Hale.

"Hmm." gémit-il dans le baiser, alors que sa main glissait le long du membre de plus en plus raide.

Tout était nébuleux et chimérique. Il n'y avait que leurs deux corps, presque collés l'un à l'autre. Stiles était toujours assis sur la table de massage et le kiné était debout, à côté de lui, et il le touchait à loisirs. L'adolescent le tira davantage à lui avec son autre main, puis il écarta les cuisses pour y accueillir le bassin contre lequel sa première main était plongée. Il faisait quelques mouvements de va-et-vient énergiques sur le sexe, alors que M. Hale soupirait faiblement contre sa bouche.

"Touchez-moi." murmura faiblement Stiles. "J'en ai tellement envie." et ses doigts se recroquevillèrent contre la nuque du brun, si bien que ses ongles coupés à ras effleurèrent l'épiderme de la nuque, le griffant avec délectation.

Comme rien de plus ne se passa, il descendit sa main le long du bras musclé, et agrippa l'avant-bras de M. Hale pour venir le poser contre son survêtement. Il voulait tellement qu'il le touche aussi. L'homme soupira et une fois que ses doigts tombèrent sur la proéminence, il cessa d'être passif.

Stiles gémit en sentant enfin l'homme s'affairer à le caresser, de la manière dont il le faisait. Il sentit les doigts solides et chauds glisser à l'intérieur de ses vêtements pour chercher sa verge dure.

Ils se masturbèrent mutuellement, ne pensant à rien d'autre qu'à l'envie de laisser leurs corps s'exprimer, qu'à la luxure du moment, qu'à cette attraction irraisonnée. Il ne fallut que quelques minutes de ces caresses sauvages, de ces baisers enflammés, pour qu'ils viennent chacun dans leurs mains respectives.

Stiles gémit alors que le kiné soupirait bruyamment. L'adolescent était pantelant et déglutit alors qu'il redescendait doucement sur terre. Leurs bouches s'étaient décollées et pour faire face aux divers spasmes qui avaient envahi son corps, Stiles avait posé son front contre la clavicule du brun, nichant son nez dans son T-shirt. La main libre du kiné était posée sur sa nuque, et avait cessé de bouger.

"Mon Dieu, putain…" murmura Stiles.

Il retira sa main de l'intérieur du pantalon de M. Hale, la laissant pendante, et s'accrocha à son bassin de l'autre. Il sentit les doigts contre sa propre intimité partir, et délaisser également son entrejambe.

Stiles ferma les yeux une dernière fois, humant l'odeur boisée de l'homme contre lequel il reposait. Il redressa la tête, frottant son nez contre le tissu avant de l'embrasser doucement, au niveau du pectoral, puis il se releva davantage.

Son regard, un peu hésitant mais heureux, croisa celui du kiné. Malgré son regard de braise et ses cheveux légèrement décoiffés, M. Hale avait toujours cet air un peu fermé et difficile à décrire. Il avait l'air bien trop sérieux au goût de Stiles.

Le lycéen se mordit la lèvre alors que son sourire s'étirait légèrement. Ses prunelles semblaient encore un peu émoustillées et amusées. L'adulte le fixa quelques instants et détourna le regard, soupirant faiblement.

Stiles sentit tout de suite le malaise et recula un peu, continuant de contempler le visage de celui qu'il avait - et qui l'avait - fait jouir quelques instants auparavant.

"Hé…" appela-t-il doucement.

Derek Hale déglutit et reposa à nouveau ses yeux vers lui. L'expression stricte sur son visage semblait maintenant belle et bien ébranlée, et il avait l'air de s'en vouloir.

Stiles tenta de lui faire un petit sourire rassurant, mais l'attitude coupable de l'homme se transforma en une mine irritée.

Il avait l'air de nouveau en colère. Sûrement contre lui-même pour ce qu'il venait faire, sûrement - un peu - contre Stiles, aussi. Il recula à une distance plus que nécessaire, coupant tout contact entre leurs deux corps.

L'adolescent soupira, tout sentiment de béatitude ayant soudainement quitté son corps.

"Eh bien…" déclara Stiles face à l'attitude froide du kiné. "Ton visage crie littéralement 'pire regret au monde'."

M. Hale le fusilla du regard. Il passa une main nerveuse sur sa nuque et regarda ses chaussures, alors que son esprit semblait à nouveau se connecter avec la réalité.

"Je n'aurais jamais dû -" marmonna-t-il d'un ton sévère. Il n'y avait aucun doute qu'il se blâmait lui-même.

"On était deux." coupa rapidement Stiles comme si ce n'était vraiment pas grave. "Et je sais que je t'y ai poussé. T'as pas à t'en vouloir." enchaîna-t-il rapidement.

Derek Hale le regarda à nouveau avec cet air bien trop sérieux. Ses sourcils se froncèrent rapidement.

"Arrête de me tutoyer." déclara-t-il simplement. Ce n'était pas méchant, mais c'était ferme.

Stiles haussa les sourcils, stupéfait. Il lui fallut quelques secondes pour avaler ces quelques mots et il se mit à rigoler, légèrement désabusé.

"OK. Comme vous voudrez." répondit-il, un peu amer.

Il attrapa son T-shirt et l'enfila avec rapidité alors que M. Hale semblait soucieux

"Merde." jura l'adulte entre ses dents. Son cerveau fusait probablement à mille à l'heure, tentant de trouver ce qu'il serait judicieux qu'il fasse maintenant qu'il s'était mis dans une situation pareille.

"Hé. Y'a pas mort d'homme." trancha Stiles rapidement, un peu fermement lui aussi.

M. Hale le regarda quelques instants et reprit, d'un ton calme mais concerné.

"Ce n'est pas une blague Stiles. On n'aurait jamais dû faire ça. Je n'aurais jamais dû faire faire ça." reprit-il, prenant aussitôt le blâme pour lui-même. Il était l'adulte. Il était la figure d'autorité et hiérarchique. C'était une catastrophe.

"Je n'ai plus douze ans." répondit aussitôt le lycéen, visiblement mécontent que son libre arbitre soit ainsi bafoué.

"Ce n'est pas le problème." jura M. Hale, fronçant davantage les sourcils.

"Personne n'en saura rien, OK ?" répondit un peu abruptement Stiles, puis il haussa les épaules rapidement. Il n'y avait pas de problème. Il n'y aurait de problème que si l'un d'entre eux en faisait un problème.

"Je pourrais être viré." déclara le kiné, avec sérieux.

Stiles fronça les sourcils à son tour, il avait l'impression de ne pas être écouté.

"J'ai dit : personne n'en saura rien." reprit-il avec sérieux. Il ne comptait en parler à personne, même pas à Scott. Il savait que c'était bien trop risqué. Il savait la boucler - et mentir aussi, ça oui, comme un pro.

Le kiné soupira et se tourna vers son bureau. Il fit quelques pas dans la pièce, réfléchissant visiblement à tout ça. Stiles l'observa en silence.

Au bout d'un certain temps, l'adolescent reprit, sérieux et un brin doux.

"Je vous apprécie vraiment vous savez. C'était pas juste comme ça."

Cela sembla achever M. Hale qui secoua la tête de droite à gauche alors que ses bras se croisaient fermement sur son torse, fermé. Il regarda ses chaussures quelques secondes et releva les yeux vers Stiles.

"Non." répondit-il. "C'est non Stiles. C'était vraiment une erreur et c'est ma responsabilité."

La réponse fit bien plus de mal à l'adolescent qu'il ne le montra, parce qu'il venait de s'ouvrir un peu sur ses sentiments. Même s'il avait eu l'air d'avoir dit cela avec facilité, ça ne l'était pas. Ce n'était pas facile pour lui non plus. Il serra ses poings légèrement et descendit de la table de massage pour se mettre debout. Une boule se nouait dans son estomac et il fit tout ce qu'il put pour cacher son amertume, sa douleur.

"OK. Bien. J'imagine que j'aurais pas mon bisou d'au revoir." répondit-il, sarcastique.

Il renifla rapidement et attrapa ses béquilles avant de se diriger vers la porte.

"Stiles, attends." reprit le kiné, un peu rapidement. Ils n'avaient clairement pas suffisamment parlé de ça pour se séparer ainsi. La situation était inédite et difficile à canaliser.

"À demain." répondit simplement Stiles rapidement, coupant court à toute envie de conversation ou de rester ici une seconde de plus. "Ou pas d'ailleurs…" continua-t-il en dévisageant le kiné. "Si jamais je vous repose un lapin, je vous laisse venir me chercher à l'entraînement." lâcha-t-il, cinglant, puis il ouvrit la porte et sortit tout aussi vite.

xxx

Le lendemain, contre toute attente - ou presque -, Stiles était allé à son rendez-vous, à 15h pile. La porte du bureau de M. Hale avait été ouverte, comme à chaque fois qu'il n'était pas en consultation avec quelqu'un. L'adolescent était entré, saluant le kiné d'un "Bonjour" assez sobre, et avait refermé la porte derrière lui sans attendre.

Ils se regardaient maintenant en chien de faïence. Le brun était assis, derrière son bureau face à son ordinateur, et l'adolescent était debout sur ses béquilles, à mi-chemin entre lui et la porte.

"Il faut qu'on parle." déclara M. Hale, d'une voix calme et grave. Il semblait fichtrement sérieux. Il ferma son laptop et le poussa sur le côté.

"J'écoute." répondit simplement Stiles, puis il se dirigea vers le bureau pour s'asseoir sur la chaise en face.

Les deux hommes se faisaient maintenant face, et Stiles rongea nerveusement sa lèvre inférieure. Derek Hale était chaque jour un peu plus beau à ses yeux et franchement, il ne pensait à rien d'autre qu'à cela.

"Ce qui s'est passé hier n'aurait pas dû arriver." déclara comme évidence M. Hale. "Ce n'était pas professionnel."

Stiles écarquilla les yeux et déclara, sarcastique.

"Oh ? Vous voulez dire que ce n'était pas un massage thérapeutique ?" lâcha-t-il, faussement surpris.

Le kiné le fusilla du regard et Stiles ne put s'empêcher de rigoler.

"Détendez-vous. C'est de l'humour." reprit Stiles en haussant les épaules, un peu désinvolte.

"Tu ne prends pas ça au sérieux." répondit le kiné, comme pour lui-même. Et cela sonnait vraiment comme quelque chose de mal.

"Si. Bien sûr que si." répondit l'adolescent se sentant un peu rabroué. "Mais j'ai pas envie d'en faire un problème."

"Et bien pourtant c'en est un. C'était immoral en plus d'être illégal." trancha M. Hale avec une forme de certitude que ne partageait pas du tout le lycéen.

"Pas besoin de faire la liste des raisons de je-ne-sais-quoi..." soupira Stiles, légèrement agacé, et il balaya l'air devant lui d'un geste rapide.

"Si justement. J'ai l'impression que c'est nécessaire." trancha M. Hale. Il posa ses avants-bras sur le bureau dans une posture un peu stricte et reprit sérieusement. "Tu es mineur et je suis un adulte, rien que pour ça, je pourrais avoir de gros problèmes. Nous sommes dans un établissement scolaire ici, même si je ne suis pas coach ou enseignant, je suis en position hiérarchique vis à-vis de toi." déclara-t-il, insistant sur la gravité de la situation.

"OK." répondit Stiles en levant les yeux au ciel. "Vous pouvez aussi rajouter que mon père est le shérif de Beacon Hills à votre belle liste." déclara-t-il, l'air de rien.

M. Hale se figea. Il devint soudainement livide.

Stiles haussa les épaules et reprit.

"Flingue, menottes,... il a tout l'attirail. Mais si vous êtes sage, je peux vous faire sauter un PV."

M. Hale resta stoïque, complètement assommé par la nouvelle. Puis, il ramena ses mains à son visage, coudes sur la table, et plongea dedans.

Stiles le regarda, et reprit son sérieux.

"Hé, calmez-vous, c'était une blague." déclara-t-il doucement. "Enfin, mon père est bien le shérif, mais peu importe, OK ?"

Le kiné ne réagit pas et Stiles fronça les sourcils.

"Hé ?" appela-t-il à nouveau, un peu stressé.

Il n'avait jamais vu M. Hale dans un état pareil.

Ce dernier secoua la tête, laquelle était toujours cachée entre ses paumes. Il inclina le menton vers son torse et passa ses mains à l'arrière de son crâne.

"J'ai vraiment merdé... putain." murmura-t-il pour lui-même.

Le visage de Stiles devint totalement sérieux. Il continua de fixer M. Hale quelques instants, avec une certaine compassion. Son regard n'arrivait pas à se détourner de l'homme qu'il voyait légèrement sombrer par sa faute. M. Hale semblait tellement regretter, et cela martela la poitrine de l'adolescent avec une force sans pareille. Il ne supportait pas l'idée de n'être réduit qu'à une stupide erreur.

Il se leva et fit le tour du bureau en boitant un peu pour venir s'accroupir près de la chaise du kiné. Il humidifia ses lèvres rapidement et parla d'une voix calme.

"Non, s'il vous plaît... Ne rendez pas ça si mal, je vous en prie. Ça ne l'était pas pour moi."

M. Hale tourna légèrement la tête vers lui. L'adolescent lui lança ce regard tellement doux, tellement plein d'affection, que le kiné se sentit un peu fondre malgré lui. Pourtant il savait que ce n'était pas bien.

"Tu ne peux pas me dire un truc comme ça Stiles." déclara-t-il, le regard douloureux. Ce gamin était en train de lui prendre son cœur, juste comme ça.

Stiles esquissa un sourire fin.

"Je vous ai toujours trouvé tellement séduisant." soupira-t-il, comme une confession. Son regard noisette était renversant. "C'est pour ça que je ne venais plus." confia-t-il enfin.

M. Hale fronça les sourcils, alors qu'il dévisageait le lycéen, tentant de déceler la vérité dans ses propos.

Les sourcils de Stiles bougèrent légèrement, et il déclara presque gêné.

"Big crush." puis il haussa les épaules, après avoir avoué l'inavouable.

Le brun ferma les yeux avec force, comme pour se soustraire au moment, à l'attraction du jeune homme. Stiles posa une main sur son genou, avec douceur. C'était un simple geste, léger, posé délicatement.

M. Hale rouvrit les yeux et fixa cette main sur sa jambe. Il secoua la tête.

"Stiles..." déclara-t-il, comme un avertissement, comme s'il souhaitait le réprimander mais qu'il n'en avait pas réellement la force.

"C'est trop tard, non ?" demanda ce dernier. Il essayait de le convaincre.

Le brun soupira.

"Une fois c'est une erreur, deux fois c'est un choix." répondit-il.

Et la perspective d'une deuxième fois donna des ailes à Stiles.

"Alors j'ai fait mon choix." répondit-il simplement, avec un sérieux sans pareil. Et sans laisser le temps au brun de répondre à cela, il se rapprocha de son visage pour venir l'embrasser. Sa main se posa sur la joue non rasée et il la caressa alors que ses lèvres charnues happaient celles du kiné.

M. Hale ne réagit pas. Il ne répondit pas, mais ne fit pas non plus de mouvement pour se défaire de la situation. Il restait simplement là, les yeux fermés, tentant de rassembler ses esprits alors que le lycéen déposait de doux baisers sur son visage.

Puis, Stiles passa sa main dans les cheveux bruns et les agrippa doucement. Sa bouche captura avec un peu plus d'envie les lèvres du kiné, s'ouvrant légèrement. Puis son autre main agrippa la chaise à roulettes et la tourna. Sans demander, sans prévenir, Stiles s'assit sur les cuisses du kiné et plaça une main sur sa gorge pour relever sa tête alors qu'il approfondissait le baiser.

L'échange se fit plus voluptueux et plus poussé. Derek Hale soupira alors que Stiles pressait son corps contre le sien et il céda, se laissant fondre par le baiser. Leurs langues se rencontrèrent et cela était doux et excitant. Les mains du kiné passèrent dans le dos du jeune homme, échouant sur le bas de ses reins, saisissant ses hanches. Le lycéen rapprocha leurs entrejambes alors que sa langue roulait contre celle du brun.

Stiles soupira de bien-être, d'envie, et laissa courir une main le long du torse musclé de M. Hale. Le baiser devenait maintenant chaud et intense.

Stiles glissa ses deux mains jusqu'au bas du T-shirt du kiné pour le soulever, le tirant avec précipitation dans le but de l'enlever. M. Hale releva légèrement les bras et le tissu passa par-dessus sa tête, atterrissant sans ménagement contre le sol un peu plus loin. Les mains de Stiles caressèrent avec avidité le torse recouvert de poils, découvrant les pectoraux nus et les abdominaux saillants.

Il se détacha légèrement, les mains toujours posées sur ce corps dénudé et chaud. L'excitation augmenta de plus belle en lui, alors qu'il découvrait enfin ce torse sur lequel il avait tant fantasmé. Tout était encore plus exaltant que dans ses rêves les plus fous. Son regard se releva et croisa celui vert pâle, totalement incendiaire du kiné. Sans réfléchir davantage - parce que Stiles ne voulait pas prendre le risque que tout se stoppe en cet instant -, il retira son propre T-shirt et embrassa à nouveau M. Hale à pleine bouche.

Les mains du plus âgé caressèrent son dos, et Stiles soupira encore plus fort, son corps ondulant contre celui sur lequel il était assis. C'était bon et pourtant tellement insuffisant… Stiles passait et repassait ses paumes sur les pectoraux, comme ne pouvant se lasser de les toucher. Son pouce effleura un des mamelons, et il n'avait qu'un seul désir, c'était de poser sa bouche à cet endroit, contre cette chair si tentante. Il se décolla des lèvres de M. Hale et vint embrasser le haut du torse. Sa bouche, avide, humidifia la peau si désirable. Mais ce n'était pas assez. Stiles recula et descendit de l'assise, s'accroupissant au sol face au corps, pour venir le dévorer avec plus de facilité. Avachi contre l'entrejambe, ses bras saisissant la taille du kiné, il déposa sa langue le long du sternum pour en lécher la peau. Il embrassa le torse, laissant sa langue rouler contre l'un des mamelons puis redescendre vers les abdominaux dessinés. Ses genoux se posèrent au sol alors qu'il se positionnait mieux entre les cuisses fermes du kiné.

M. Hale s'était enfoncé davantage dans sa chaise et fixait le lycéen en train de le déguster comme le meilleur des mets. Il respira avec force, alors que son thorax se gonflait légèrement. D'un geste mécanique, une de ses mains vint se poser dans les cheveux fins et indisciplinés de l'adolescent.

Stiles apprécia le geste, la caresse. Sentir M. Hale le toucher ainsi était d'un plaisir sans nom. Il se détacha de sa peau et releva son regard, plein d'excitation, vers l'homme. Leurs yeux entrèrent en contact, à nouveau, et il y avait tellement de passion et d'envie que Stiles sentit son cœur exploser et son sexe vibrer dans son pantalon. Instinctivement, il passa une main sur l'entrejambe de l'homme, désireux de le toucher à cet endroit, de palper à nouveau son sexe. Il caressa la légère bosse qu'il sentit et s'humidifia les lèvres. Porté par ses pulsions, il fit courir ses doigts le long de l'élastique du pantalon, au niveau du bas ventre, effleurant les abdominaux. Ses doigts commencèrent à s'insérer à l'intérieur du tissu et M. Hale attrapa sa main, comme dans une dernière tentative de l'arrêter.

Stiles releva les yeux vers lui et ils échangèrent à nouveau un regard de braise. L'adolescent continua son geste malgré tout, faisant fi des doigts qui tentaient de l'enserrer. Il passa à l'intérieur du vêtement pour venir chercher la verge dure qui s'y trouvait, ne lâchant pas du regard celui pour qui il perdait la tête. M. Hale ferma ses yeux alors que la main de Stiles avait trouvé ce qu'elle cherchait et qu'elle s'enroulait sur son sexe dur. Stiles mordit sa lèvre inférieure fortement, s'empêcher de gémir alors qu'il sortait la queue raide de son carcan, la découvrant enfin en partie. Ses yeux se fixèrent avec envie sur le bout qui dépassait, le gland humide, rosé. Il baissa aussitôt le tissu au maximum, agrippant les bords du pantalon pour le descendre le plus possible et mettre davantage à nu ce sexe qu'il voulait voir en son entièreté. Ses prunelles ne pouvaient pas lâcher une seule seconde cette queue raide, droite, dure, à quelques centimètres de son visage.

Il enroula sa main dessus et observa lentement ses doigts glisser le long de la verge, comme hypnotisé.

Il approcha sa figure de l'objet de ses désirs, puis la main de M. Hale se posa contre sa mâchoire, attrapant son menton pour stopper son avancée, si près de son but. Stiles plongea ses yeux dans ceux du brun, et la vision sembla terrasser l'esprit de M. Hale. Stiles le vit déglutir, alors qu'il le fixait, lui, à genoux et torse nu, sa bouche à quelques centimètres de son sexe découvert et tendu... La vision de Stiles n'était guère mieux à dire vrai...

L'excitation que le lycéen vit dans le regard du kiné ne fit qu'accentuer la sienne.

"Merde... Doc', j'ai toujours rêvé de vous faire ça..." déclara-t-il d'une voix légèrement grave et enrouée.

Le pouce contre son menton glissa doucement vers ses lèvres pour les effleurer et Stiles dirigea à nouveau son regard et son attention contre cette verge qui n'attendait que lui. Il s'en rapprocha et vint poser ses lèvres contre le gland, embrassant doucement le sexe. Il caressa le membre et ouvrit légèrement la bouche pour laisser sortir sa langue qui vint goûter la peau sensible et salée.

Derek Hale soupira.

Stiles ferma les yeux et lécha avec plus d'entrain le sexe, le maintenant dans sa paume. Les légères caresses buccales devinrent ensuite bien plus appliquées, plus fortes, plus précises. Bientôt, Stiles avait le sexe entier dans sa bouche et le suçait avidement, longuement. M. Hale laissa échapper une respiration rauque alors que ses yeux ne cessaient de se fermer, comme s'il était emporté par le moment, et de s'ouvrir pour observer cette scène aux allures chimériques.

Stiles avait laissé glisser son autre main contre son propre entrejambe, accédant à son sexe dur qui ne demandait qu'à être également libéré. Il se touchait pendant qu'il continuait de prendre en bouche la virilité de M. Hale.

Son désir n'avait fait que monter en flèche et n'était presque plus maîtrisable... parce qu'il en voulait toujours plus. Il se détacha finalement du sexe dur, raide et luisant de salive. Sa bouche était légèrement brillante et rougie.

"Prenez-moi." déclara-t-il, le regard en vrac, alors qu'il continuait de se toucher, ses yeux noisette plongés dans ceux verts et perçants du kiné.

Sans attendre de réponse pour autant, Stiles sortit un petit carré plastifié de sa poche de pantalon. M. Hale fronça les sourcils en voyant la capote, réalisant que le lycéen avait certainement prévu tout cela. Il se rendait compte à quel point il n'était qu'un pantin, manipulé par un adolescent déterminé… Il était prévisiblement faible, et…

Stiles ouvrit le préservatif et se pencha sur le sexe, sans hésitation. Les choses s'accéléraient dans tous les sens du terme. Ils s'enfonçaient tous les deux dangereusement dans quelque chose d'irréversible, et pourtant, le désir ne faisait que croître. M. Hale se sentit presque paralysé alors que Stiles posait le haut de la capote sur son gland. Une part de lui se disait qu'il devait stopper cela, et une autre part - bien plus difficile à canaliser - mourait d'envie que le lycéen continue. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage que Stiles s'affairait.

Il déroula le préservatif sur le sexe dur et le descendit jusqu'à la base avant de masturber lentement le pénis en érection. M. Hale ferma les yeux quelques secondes, comme pour se concentrer, mais ce fut l'effet inverse qui se produisit. Il se perdit dans l'excitation et la fièvre du moment. Il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'au plaisir charnel, qu'à la tentation qui le tiraillait de toute part.

Le lycéen se redressa, se mettant debout, et abaissa son pantalon à mi-cuisse pour exposer son sexe raide devant le kiné. Ce dernier avait rouvert les yeux, et ses pupilles s'étaient automatiquement posées sur le pénis circoncis qui lui faisait face. Il était légèrement penché et humide. La voix suave de Stiles s'éleva à nouveau, ne faisant qu'enflammer son exaltation.

"Prenez-moi." déclara Stiles à nouveau, alors qu'il se penchait en avant, plaçant ses deux mains de part et d'autres de l'assise pour venir capturer les lèvres du brun.

Le baiser se fit fougueux, désordonné et M. Hale abandonna complètement sa lutte intérieure. Il se redressa de la chaise et attrapa Stiles par les hanches pour le soulever et le déposer sur le bureau, poussant d'un bras nerveux le laptop qui s'y trouvait. Il se pencha sur le corps qui s'allongeait pour en embrasser le torse, laissant courir sa langue sur la peau blanche, dévorant cette chair qui le tentait tant depuis trop longtemps.

Stiles était étendu sur la surface dure. Il gémit et agrippa les cheveux bruns, encourageant l'homme à continuer.

Il n'était que soupirs et lamentations. M. Hale descendit son bas de jogging au maximum jusqu'à ses baskets et écarta ses jambes d'un geste un peu brusque. Il se plaça entre ses cuisses, enjambant le tissu indésirable. Ses deux mains agrippèrent les flancs de Stiles pour le tirer contre lui, les fesses au bord du bureau, lui arrachant un hoquet de surprise.

M. Hale prenait les commandes et cela rendit Stiles fou, car c'était ce qu'il aimait chez cet homme, ce côté ferme et légèrement autoritaire.

Sans que Stiles n'eut le temps de le réaliser vraiment, des doigts humides vinrent caresser l'intérieur de ses cuisses, de ses fesses, glissant jusqu'à son intimité pour s'y enfoncer.

Une plainte d'excitation se libéra de sa gorge et M. Hale revint lécher son ventre, son torse, alors que ses doigts le pénétraient précipitamment.

"Putain, oui…" gémit le lycéen alors que le brun entamait plusieurs mouvements de va-et-vient en lui.

Cela ne fit qu'exciter l'adulte encore plus, qui continua de plus belle. Ses doigts s'enfonçaient pour mieux ressortir, avec une certaine force et précision qui rendaient le lycéen fou. Puis, ce traitement ne suffisant plus pour aucun d'eux, M. Hale positionna son sexe raide devant l'entrée désirée. Il le masturba rapidement pour le rigidifier au maximum et son gland plastifié s'enfonça ensuite, lentement, comme aspiré progressivement par les chairs du lycéen.

Ce dernier bloqua sa respiration quelques secondes, avant de tout relâcher en un râle grave et intense. M. Hale se pencha sur son corps pour capturer ses lèvres, pour quémander sa langue, et il bougea lentement, pour s'enfoncer encore plus. Tout fut ensuite désordonné et confus. M. Hale embrassa son cou, lécha sa peau, alors qu'il ondulait progressivement. Stiles avait fermé ses yeux et gémissait de plaisir. Il sentait le brun en lui se mouvoir, et lui faire perdre progressivement l'esprit.

Les mains de Stiles se posèrent sur les épaules larges et musclées du kiné, et il s'y accrocha avec force, alors que son souffle se saccadait sous les pénétrations à répétition. M. Hale attrapa à nouveau ses hanches, et ses doigts s'enfoncèrent dans la chair, alors qu'il le tenait pour accélérer ses va-et-vient, avec une intensité croissante. Bientôt, on n'entendait que le bruit des deux corps claquant l'un contre l'autre, l'aine du brun qui s'écrasait contre les fesses galbées en des mouvements répétitifs.

Quelques minutes de ce traitement et Stiles se sentit jouir, se répandant dans un cri muet. Il gémit longuement alors que son corps subissait quelques spasmes libérateurs. Son esprit s'était déconnecté, s'oubliant dans un endroit inconnu.

Il gémit lentement. C'était un son doux de plaisir, un son de bien-être béat.

M. Hale vint à son tour, dans un grondement étranglé légèrement rauque.

Stiles reporta aussitôt son regard sur le visage du brun pour l'observer. Il avait les yeux clos, son front penché au-dessus de son épaule. Il soupira longuement et Stiles esquissa un sourire, tout en levant sa main pour caresser son front humide, effleurant ses cheveux bruns qui s'y collaient un peu.

Son sourire s'agrandit alors que le visage de M. Hale s'enfonçait contre son torse. Il caressa ses cheveux et le bord de sa joue, attendant quelques instants que l'adulte reprenne ses esprits.

Quand M. Hale revint à lui davantage, il se retira de Stiles et se redressa lentement. Ce dernier se pinça les lèvres pour s'empêcher de sourire ; Stiles était ravi. Stiles avait eu ce qu'il voulait et rien - ou presque - ne pouvait le faire descendre de son nuage.

Le brun ré-enjamba le survêtement pour s'éloigner. Il se retourna pour se mettre dos à Stiles et ce dernier haussa les sourcils en voyant le tatouage en forme de triskel entre ses deux omoplates. M. Hale était tatoué et c'était encore plus excitant ainsi.

Le kiné retira son préservatif et le jeta dans la poubelle sous le bureau avant de remonter rapidement son pantalon. Il attrapa son T-shirt sur le sol et le renfila.

Stiles le contemplait, un peu rêveur, et ne bougeait pas d'un poil.

Finalement, M. Hale se tourna vers lui et l'observa quelques instants. Stiles était quasiment nu, allongé sur le bureau. Son pantalon de survêtement était à ses chevilles et ses jambes pendaient dans le vide. Leurs prunelles entrèrent en contact et le regard de M. Hale était difficile à déchiffrer.

"Hm. Est-ce que vous auriez genre, un mouchoir ou quoi ?" demanda rapidement Stiles, pointant le sperme étalé sur son ventre suite à sa propre éjaculation. Son sexe était encore un peu vigoureux mais débandait lentement.

M. Hale contracta les mâchoires face à cette vue et leva les yeux au ciel avant d'acquiescer. Il se dirigea vers une armoire pour en récupérer du papier et revint le tendre à Stiles.

Ce dernier esquissa un sourire en coin et l'attrapa, se redressant pour s'asseoir sur le bureau.

"Merci."

M. Hale se frotta le front nerveusement alors que Stiles s'essuyait tranquillement.

"Tu sais que je n'aurais jamais dû faire ça." déclara-t-il, un peu dépité malgré lui. Il ne pouvait pas se dédouaner. Il ne pouvait pas jouer les hypocrites après ce qu'il venait de se passer… Mais c'était tout de même la vérité, et il se sentait obligé de le verbaliser à nouveau.

"Je n'aurais jamais dû non plus." répondit Stiles indifférent, en descendant du bureau pour remettre ses deux pieds au sol. Il jeta le papier souillé et remonta également son sous-vêtement et son pantalon puis se tourna vers le kiné. "Vous et moi on vient de faire ce choix, c'est tout. J'en avais vraiment envie et pour le reste, ça ne regarde personne." répondit-il assez clairement.

M. Hale le fixa, il paraissait un peu surpris. Probablement qu'il ne s'attendait pas à une réaction si mature ou si détachée.

Il hocha la tête doucement, comme un accord. Il n'avait pas d'autre choix que de faire confiance à Stiles sur ce point. Il avait pris ce risque au moment où il avait laissé les choses déraper.

Stiles se pencha pour récupérer son T-shirt qui était au pied de la chaise et l'enfila rapidement. Il fit le tour du bureau pour récupérer ses béquilles.

"Je vous vois demain ?" demanda-t-il l'air de rien. Ce n'était pas vraiment une question toutefois, car ils se verraient le lendemain, le jour des sélections.

M. Hale fronça les sourcils.

"Je ne t'ai pas fait ta séance de kiné." répondit-il simplement.

Stiles haussa un sourcil, légèrement amusé et incertain.

"Vraiment ?" demanda-t-il, un fin sourire étirant le coin de ses lèvres. "Je suis un peu collant et compagnie, j'aurais plutôt besoin d'une douche." répondit-il, un peu contraint.

M. Hale leva les yeux au ciel et bougea sa main rapidement devant lui.

"Ta compétition est demain." répondit-il simplement. Il était déjà un kiné absolument pourri pour avoir fait ce qu'il venait de faire… Si en plus de ça, il ne procurait pas à Stiles les soins qu'il devait avoir en temps normal, il se sentirait vraiment plus bas que terre. "Ça ne durera que quelques minutes."

Le sourire de Stiles s'élargit totalement. Il avait l'air content que le kiné ne le foute pas à la porte et lui demande de rester pour s'occuper de sa cheville. Il avait l'air heureux de voir qu'il se préoccupait de sa qualification, même s'il n'en avait jamais vraiment douté.

"OK." répondit-il et son sourire resta étiré sur son visage mutin. Il alla s'installer sur la table de massage et M. Hale vint s'asseoir à côté de lui pour lui faire une séance accélérée.

Le kiné retira sa chaussure et sa chaussette puis la bande de taping en dessous. Il manipula sa cheville avant de lui demander de faire quelques exercices puis reposa un bandage propre.

Contrairement à ce que Stiles aurait pensé, l'atmosphère était un peu plus détendue maintenant. Ils avaient passé ce cap et ils étaient résolus à juste laisser les choses être comme elles étaient. Que pouvaient-ils faire d'autre de toute façon ?

Stiles fut docile et ne cessa de sourire doucement, mais lorsque M. Hale ne le regardait pas, il le dévorait des yeux sans retenue.

M. Hale resta relativement fidèle à lui-même, même si une barrière semblait définitivement tombée entre eux. Il avait l'air plus détendu, même s'il n'était pas plus familier pour autant.

Un gros quart d'heure plus tard, la séance accélérée était terminée et Stiles s'apprêtait à partir. Il osa voler un baiser rapide au kiné qui fut surpris mais ne dit rien.

Stiles ne put s'empêcher de rire aussitôt, en voyant son regard un peu perturbé.

"À demain Doc'. Ne vous inquiétez pas, je ne vous demanderai pas de vous mettre à côté de moi dans le bus." et il rigola de plus belle en sortant de la pièce.

M. Hale esquissa un fin sourire, mais se pinça l'arête du nez avec force. Il ne savait pas dans quoi il venait de mettre les pieds et trop de sentiments contradictoires se mêlaient dans son esprit… Pourtant, son cœur qui avait flanché à maintes reprises en entendant Stiles gémir, rire, et lui susurrer toutes ces choses, était une sensation grisante qui balayait tout le reste et qu'il n'avait pas ressentie depuis bien longtemps.

xxx

"LE LANCEMENT EST DANS VINGT MINUTES." hurla la voix mélodieuse de Finstock.

Scott, qui était le plus proche de lui, grimaça alors que son tympan le lançait furieusement. Pourquoi le coach ne pouvait-il pas s'empêcher de hurler tout le temps ? Derek Hale se tenait accroupi, non loin de là, en train de masser la cuisse d'un élève, et même s'il resta impassible, on pouvait voir ses sourcils se froncer légèrement suite au désagrément auditif qu'ils venaient tous de subir.

Les nageurs se trouvaient dans un des vestiaires du complexe sportif Spitz de Phoenix, en Arizona. Ils avaient effectué plus de six heures de route en bus dans la matinée pour pouvoir arriver à bon port. C'était ici qu'avait lieu le regroupement des qualifications de natation des universitaires du sud-ouest des États-Unis. Devant l'immense gymnase - qui faisait partie de la fédération USA Swimming - une ribambelle de cars scolaires étaient parqués en ce jour spécial.

La trentaine d'élèves du lycée sportif de Beacon Hills qui participait à cette sélection s'échauffait sommairement dans le vestiaire. Le coach reprit.

"N'oubliez pas : donnez tout ce que vous avez ! On va leur montrer à ces recruteurs, qu'à Beacon-putain-de-Hills on ne fait pas dans la dentelle. C'est de votre avenir qu'il s'agit les gars ! VOTRE AVENIR !" cria-t-il avec entrain.

Scott pencha sa tête sur le côté comme dans une tentative vaine de protéger son oreille avant que Finstock ne reprenne.

"Whittemore !" aboya-t-il, puis il lui fit signe de se lever. "Un mot pour ton équipe." indiqua-t-il.

Jackson Whittemore était le capitaine, et même s'ils n'étaient pas là en tant qu'équipe, qu'il ne s'agissait pas d'une compétition sportive à proprement parler, c'était aussi son rôle d'encourager les troupes.

Ce dernier hocha la tête et se leva de son banc avant de prendre la parole.

"Comme vous le savez, on n'aura pas de deuxième chance, alors allez-y à fond. Il en va de la réputation de notre lycée. Portez fièrement le logo de Beacon Hills et donnez votre maximum pour vous qualifier. Chacun pour soi et Dieu pour tous, que le meilleur l'emporte."

Après tout, ils étaient tous rivaux et ils le savaient. Les universités allaient sélectionner les meilleurs et malgré le fait qu'ils soient une équipe, aujourd'hui, ce serait chacun pour sa pomme.

Il y eut un petit silence et la bouche de Finstock remonta le coin de sa bouche en une grimace d'inconfort.

"Ça c'est de l'esprit de compétition !" concéda-t-il tout de même, comme si ce n'était finalement pas une mauvaise chose.

Il tapa dans ses mains et reprit.

"Ceux qui sont prêts, commencez à vous bouger vers le bassin, les autres, finissez vos échauffements. Je veux tout le monde sur le pont dans CINQ MINUTES !" Et personne ne savait vraiment pourquoi il se sentit obligé de hurler les deux derniers mots.

Plusieurs élèves commencèrent à sortir du vestiaire, suivant le coach vers la piscine principale où auraient lieu les qualifications.

Derek Hale délaissa l'élève dont il venait de s'occuper et se dirigea vers Stiles, assis sur un banc.

"Je m'occupe de ton bandage." demanda-t-il et ce dernier hocha la tête rapidement.

M. Hale s'accroupit devant lui. Il manipula légèrement sa cheville, appliqua un spray dessus et reposa une bande de taping propre et neuve.

Stiles se laissa faire alors que les autres élèves restant terminaient de s'activer autour d'eux.

Au bout de quelques instants, le kiné avait terminé de coller la dernière bande colorée et releva les yeux vers le lycéen. Ils se fixèrent quelques instants et M. Hale déclara calmement.

"Je suis sûr que tu vas assurer." Et son regard semblait vouloir lui transmettre tous les encouragements du monde.

Stiles esquissa le plus beau des sourires. Il sentit le kiné effleurer légèrement le dessus de son pied avec son pouce, dans une faible caresse, avant qu'il ne le relâche.

S'ils avaient été seuls dans le vestiaire, là, maintenant, Stiles aurait très certainement embrassé M. Hale.

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Le coup d'envoi partit dans un bip électronique perçant et Stiles s'élança. Les nageurs, en ligne, plongèrent quasiment en même temps, dans une détente parfaite. Ils pourfendirent l'eau dans un crawl impeccable, mais déjà certains d'entre eux prenaient une légère avance, et Stiles faisait partie du lot.

Scott, qui était sur le bord des gradins, près du reste de l'équipe, avait les yeux rivés sur lui. Il espérait que son ami ferait sa meilleure performance. Il avait, quant à lui, déjà effectué sa course dans un timing assez honorable. Pour le reste… Il fallait attendre la fin des sélections.

Les nageurs fusaient toujours à grande vitesse, arrivant vers la fin de la longueur avant de se retourner, et de se propulser pour en faire le chemin inverse. Leurs corps ondulèrent dans l'eau puis repartirent dans un dos crawlé vif et puissant, et Stiles se démarquait déjà, au coude à coude avec un autre nageur. Quelques secondes plus tard et la course fut terminée. Stiles termina deuxième de son groupe, mais ce qui importait réellement était son temps final et ce dernier était plus qu'à la hauteur de ses espérances. Il jeta un œil nerveux aux gradins sur lesquels se trouvaient l'ensemble des recruteurs. Il croisa les doigts pour avoir fait mouche auprès de ceux de UCA.

Il sortit du bassin, le sourire aux lèvres, avec la satisfaction qu'il avait donné son maximum. Il retira son bonnet et ses lunettes et se dirigea vers le banc où son équipe était, boitant faiblement. Scott se jeta sur lui pour lui faire une accolade, le félicitant de sa performance. Quoi qu'en serait le résultat, ils étaient tous deux satisfaits de leurs prestations et ils n'auraient aucun regret.

Le regard de Stiles se posa sur Derek Hale, un peu plus loin, qui ne le lâchait pas des yeux. Ils échangèrent un sourire discret et complice et Stiles sentit son cœur se réchauffer. L'attention que lui portait M. Hale lui donna l'espoir que ce qu'il se passait entre eux pouvait être le début de quelque chose de bien et de réel.

xxx

En fin de journée, les sélections étaient terminées et les élèves avaient pu s'entretenir individuellement avec les recruteurs qui les intéressaient. Les échanges avaient duré jusque tard et ils n'avaient maintenant plus qu'à attendre. D'ici une semaine ou deux, ils recevraient chez eux ces fameux courriers ou coups de téléphone leurs annonçant si leurs candidatures étaient retenues ou non. L'équipe s'était posée ensuite dans un snack près de l'hôtel où tous passeraient la nuit. Cela avait été le moment de décompresser avec de la junk food et du soda bien caloriques.

Il était maintenant tard et tous les mineurs étaient assignés dans leur chambre d'hôtel qu'ils partageaient par groupe de deux. Le lendemain, le bus scolaire repartirait vers la Californie pour effectuer à nouveau six longues heures de trajet qui seraient probablement d'un ennui mortel.

Derek Hale était dans sa chambre lorsqu'on toqua à sa porte, à 22h passées.

Lorsqu'il ouvrit cette dernière, son regard se teinta d'un mélange d'étonnement et d'inquiétude.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda-t-il, un peu abruptement.

Le sourire mutin de Stiles lui donna une ébauche de réponse.

L'adolescent se tenait devant lui, droit, sans ses béquilles, dans le long couloir du troisième étage. Un de ses sourcils s'arqua doucement, et il n'y avait pas vraiment de doute sur la nature de sa visite.

"Qu'est-ce que tu fais ?" déclara sévèrement M. Hale alors que Stiles se faufilait tel un petit démon pour entrer dans sa chambre.

Le kiné jeta un œil dans le couloir, vérifiant que ce dernier était bien vide, et referma la porte aussi sec. Il se retourna pour faire face à l'adolescent qui se tenait au milieu de la chambre, un sourire amusé.

"Et si quelqu'un t'avais vu ?" reprit l'adulte, un peu moralisateur.

Stiles haussa les épaules.

"J'aurais dit que je venais vous saluer. Que j'avais mal à la cheville, ou que sais-je. Je ne vois pas le problème."

L'adulte soupira pour toute réponse.

"Vous êtes trop stressé." reprit Stiles, voulant le rassurer un peu.

Le kiné, croisa ses bras contre son torse fermement, faisant ressortir ses biceps musclés. Il fixa le lycéen quelques instants et reprit calmement.

"Qu'est-ce que tu veux ?"

"Je suis vraiment venu vous saluer." répondit un peu plus sérieusement Stiles. "Vous remercier en fait. Si j'ai réussi aujourd'hui, c'est vraiment grâce à vous... Je sais que ma cheville n'aurait jamais tenu sans votre aide."

M. Hale hocha la tête faiblement.

"Ta blessure était vraiment légère, tu as eu de la chance." répondit-il, un peu modeste malgré lui.

"Et un très bon kiné." enchaîna Stiles avec persistance.

M. Hale soupira, un peu embarrassé du compliment.

Stiles fronça légèrement les sourcils.

"Vous savez… je suis sérieux." déclara-t-il et le ton de sa voix allait également en ce sens.

"Merci ? J'imagine." répondit M. Hale, ne sachant pas vraiment quoi dire d'autre, et comme si cela n'avait pas vraiment d'importance.

Cette fois, ce fut Stiles qui soupira.

"Non, je veux dire…" reprit-il.

Ils se regardèrent et M. Hale fronça les sourcils davantage. Stiles ne put s'empêcher de sourire et de reprendre, un peu tendrement.

"Vous avez une ride du lion, là." déclara-t-il en pointant un point entre ses deux yeux. "Vous savez, entre vos deux sourcils broussailleux, à force de les froncer tout le temps." et il sembla amusé.

M. Hale écarquilla les yeux, surpris, et cessa immédiatement de froncer les sourcils.

Ils se regardèrent en silence et il sembla que la tension possible entre eux s'en allait doucement.

"Je vais mourir de stress cette semaine par ta faute." confia doucement l'adulte.

Stiles rigola alors que sa main venait se poser contre sa propre bouche mécaniquement. Puis, doucement, il esquissa à nouveau un petit sourire espiègle.

"Je vais vous déstresser alors." déclara-t-il, sérieux.

M. Hale le fixa et déglutit sous les paroles aguicheuses et plus que claires.

Stiles avança vers lui et lui attrapa la main doucement pour le tirer lentement. L'adulte se laissa faire jusqu'à ce que l'adolescent le pousse sur le lit vivement où il tomba sans l'avoir vu venir.

"Stiles." gronda le brun alors qu'il se mettait sur ses coudes pour se relever, mais l'adolescent grimpait à genoux sur le matelas.

"Arrêtez de vous débattre avec vous-même." dit-il, avant de reprendre. "Les kinés massent les sportifs, mais qui massent les kinés ? C'est la grande question." déclara-t-il, comme si cela était vraiment mystique.

M. Hale avait cessé de bouger et Stiles vint poser une main sur son torse, descendant lentement pour glisser ses doigts sous son T-shirt et le relever.

"Stiles…" déclara toutefois l'adulte une nouvelle fois, comme pour le réprimander.

Le lycéen se pencha sur lui et colla son corps au sien avant de susurrer à son oreille.

"S'il vous plaît… ne vous faites pas supplier." Et il sembla qu'il était celui qui réprimandait maintenant.

M. Hale se laissa faire, vaincu, alors que Stiles relevait le tissu pour le lui retirer, le passant par-dessus sa tête.

Stiles contempla le torse nu du kiné et en parut totalement satisfait.

"Hop ! À plat ventre !" indiqua-t-il très sérieusement, faisant un mouvement de la main pour lui ordonner de se tourner.

M. Hale sembla amusé de voir que Stiles pouvait être si autoritaire et si enfantin à la fois. Il se retourna lentement et Stiles s'assit sur lui à califourchon, sur le bas de ses reins. Il posa ses mains sur le dos musclé et le caressa longuement, prenant son temps et appréciant enfin de pouvoir profiter de ce corps. Il n'était pas pressé, il n'avait pas besoin de hâter ses gestes dans l'idée que tout allait s'arrêter et partir en fumée. Il pouvait enfin avoir ce moment presque normal avec l'homme qu'il désirait comme amant.

Ses doigts effleurèrent le tatouage en forme de triskel. Il avait toujours trouvé cela très sexy, un homme tatoué...

"J'adore ce tatouage." déclara-t-il doucement, alors que ses doigts passaient le long des traits noirs.

"Hm." répondit simplement M. Hale. Il était difficile de dire s'il ne savait pas quoi répondre ou s'il se délectait des douces caresses… peut-être un peu des deux.

Stiles se pencha en avant, le long du dos musclé, et murmura contre l'oreille du brun.

"Je crois que je ne vous ai pas assez vu déshabillé."

M. Hale déglutit. Il voulut répondre, mais la vérité, c'était que Stiles lui faisait totalement perdre la tête. La langue de l'adolescent passa sur une de ses omoplates et le brun se sentit fondre et frémir. Il sentit une paire de dents mordiller sa nuque alors que l'entrejambe du lycéen se pressait contre ses fesses. M. Hale ne put s'empêcher de grogner fortement.

L'appui contre ses fesses reprit de plus belle, et il sentit littéralement Stiles se presser et se frotter contre son corps, sans aucune retenue. L'excitation monta en flèche entre eux, un tourbillon puissant et délectable.

Puis, soudainement, on frappa violemment à la porte.

"HALE. C'EST FINSTOCK." hurla une voix criarde.

Stiles et M. Hale se figèrent.

Une seconde passa durant laquelle leurs cœurs, qui s'étaient suspendus, se remirent à battre frénétiquement. Stiles roula du lit, pour atterrir par terre, se planquant sur le sol entre le sommier et le mur.

M. Hale se redressa aussitôt et attrapa son T-shirt pour l'enfiler à la hâte. Un nouveau coup violent se fit entendre et le kiné se précipita sur la porte. Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui, s'assurant que Stiles n'était pas visible, puis il respira un grand coup et ouvrit la porte.

Le coach se tenait droit devant lui et lui lança un sourire décontracté alors qu'il chiquait un chewing-gum bruyamment.

"Hm. Bobby ?" demanda poliment M. Hale.

"On va boire un coup avec le staff des lycées de L.A. et de San Francisco." déclara l'homme brun, décomplexé. "Tu veux venir ?" demanda-t-il l'air de rien.

M. Hale pinça ses lèvres. Il avait un élève planqué sous son lit, bon sang. Et quand bien même, la perspective de finir sa soirée à boire comme un trou entouré de Finstock et de ses clones ne l'enchantait guère.

Il se gratta le dessus de l'arcade sourcilière avant de répondre.

"Hm. Non merci, je suis fatigué. Je vais me reposer."

Finstock lui lança un air un peu moqueur et continua de mâcher son chewing-gum, la bouche un peu ouverte.

"Bien. Tss. Vieux avant l'heure, hein ?" s'amusa-t-il. Il sembla vouloir faire demi-tour pour partir puis reprit. "Hé, Hercule, t'as ton étiquette devant." indiqua-t-il en montrant d'un geste rapide le col du kiné.

M. Hale fronça les sourcils et baissa sa tête pour regarder son encolure, voyant qu'il avait mis son T-shirt à l'envers.

Finstock haussa un sourcil, d'un air un peu dubitatif.

"Allez, dors bien." lâcha-t-il et il s'esclaffa d'un rire moqueur avant de partir.

M. Hale soupira et ferma la porte avant de mettre le verrou par automatisme.

La chambre était plongée dans le silence et soudainement, Stiles explosa de rire. Son ricanement s'éleva avec force dans toute la chambre et il dut mettre sa main sur sa bouche pour essayer de se contenir.

M. Hale avança jusqu'au bout de la pièce, atteignant le bord du lit, et fixa l'adolescent allongé sur la moquette qui se bidonnait. Il croisa ses bras et lui lança un regard accusateur de toute sa hauteur. Stiles le fixa à son tour, tentant de reprendre son souffle.

"Pas de commentaire." déclara le kiné.

Stiles avait mis une main sur son propre torse pour tenter de respirer à nouveau et de calmer son fou rire. Ses zygomatiques commençaient même à lui faire mal.

"Hercule ? Sérieusement ?" reprit-il d'un air halluciné avant de se remettre à rigoler frénétiquement, toujours allongé sur la moquette.

M. Hale esquissa un sourire en coin alors que le fou rire du plus jeune était un peu contagieux.

"Tu vas voir." répondit un peu fermement M. Hale, puis il se baissa pour lui attraper les mollets et le tira au sol avant de venir s'allonger au-dessus de lui. Stiles cria légèrement de surprise alors qu'une main ferme se posait sur sa bouche pour le bâillonner. Il continua de rire très légèrement, puis se calma vite. M. Hale posa ensuite ses mains de chaque côté de sa tête.

Leurs regards se plongèrent l'un dans l'autre et Stiles cessa définitivement de rigoler. Son souffle se reprenait petit à petit et il humidifia ses lèvres. Le kiné était allongé sur lui, son visage penché vers le sien. De légers papillons commençaient à danser dans le creux de son ventre.

Stiles déglutit et déclara sérieusement.

"Embrasse-moi."

M. Hale ne répondit pas, mais sa ride du lion se reforma légèrement.

Stiles leva une main lentement pour la poser sur le bras du kiné, et il le caressa doucement. Son regard ambré était toujours plongé dans celui vert pastel de l'adulte. Il esquissa un léger sourire, doux, confiant.

Puis, lentement, M. Hale s'abaissa et vint capturer ses lèvres, l'embrassant avec douceur.

Stiles enroula ses bras autour de sa nuque et leur baiser, à même la moquette, était lent et suave.

Rapidement, leurs gestes devinrent un peu plus pressés, et les mains larges du kiné glissèrent sous le T-shirt de l'adolescent pour venir caresser sa peau. Stiles ne cessait de sourire alors que son tissu se faisait retirer, lentement. Il enleva également celui du brun, retrouvant le torse nu qu'il avait délaissé quelques minutes auparavant. Leurs caresses continuèrent, lentes, chastes, avant de progressivement devenir plus intimes, plus sensuelles.

Les minutes passèrent et ils se retrouvèrent sur le lit et dénudés. Ils firent l'amour dans les draps, avec cette fois, le temps nécessaire pour se découvrir et apprécier leurs ébats à juste titre. M. Hale fut infiniment plus doux que la veille, et Stiles se laissa porter à découvrir pour la première fois, ce qu'était un rapport sexuel où on prenait le temps… Ce n'était pas juste du sexe d'adolescent et Stiles n'avait jamais vécu cela auparavant. Il semblait qu'il y avait une véritable connexion entre eux. Il y avait dans leurs ébats une tendresse et une attention pour l'autre qui dépassait le propre plaisir de soi. Stiles trouva cela merveilleux.

Après tout cela, après ces découvertes et ce moment qui nouait une vraie intimité - dans tous les sens du terme -, ils reposèrent nus, l'un à côté de l'autre.

Le corps de Stiles était en travers, sur la couette. Il reprenait doucement sa respiration, se laissant bercer par la quiétude du moment. Il se sentait pleinement heureux, il se sentait bien.

Son regard croisa celui du kiné qui le fixait, sans rien laisser trahir de ses pensées. Mais il n'y avait plus rien d'étrange ou d'anormal entre eux désormais.

"Ne me fous pas dehors, s'il te plaît." murmura Stiles, soupirant à l'idée qu'il allait devoir se lever et se rhabiller. Son corps voulait juste s'endormir là, totalement anéanti par la journée éreintante qu'il venait de passer. Il allait devoir retrouver la force nécessaire pour se traîner jusqu'à sa chambre, à l'étage en dessous.

M. Hale esquissa un sourire.

"Non, tu peux rester." répondit-il, amusé.

Stiles écarquilla les yeux et releva la tête légèrement pour le dévisager. Il ne s'était pas du tout attendu à cette réponse.

"Vraiment ?" demanda-t-il, incertain. Il avait l'air de ne pas savoir s'il devait prendre cela au sérieux.

Le plus âgé hocha la tête.

"Mais tu devras trouver une excuse pour expliquer à ton camarade de chambre pourquoi tu as découché." déclara-t-il seulement.

Stiles esquissa un sourire.

"Déjà fait."

M. Hale eut un léger sourire en coin… Bien sûr que c'était déjà fait.

Il leva sa main et vint la poser sur les cheveux châtains en bataille, pour les caresser doucement. Stiles sourit à n'en plus finir, totalement béat face au geste tendre qu'il recevait. Il se rapprocha du kiné et vint se coller à lui pour se lover contre son torse.

Ils restèrent ainsi de longues minutes, profitant du calme et de leur bulle. Rien d'autre n'avait vraiment d'importance. L'assurance et l'indifférence de Stiles quant à leur relation avait réussi à contaminer l'adulte, qui semblait pour la première fois détendu.

"Dans un peu plus d'un mois, j'aurais dix-huit ans." déclara finalement Stiles.

Il y eut un nouveau silence.

"Je sais." répondit M. Hale.

"Et dans trois mois, ce sera la fin des cours."

"Je sais." déclara à nouveau le brun.

Stiles releva la tête et vint le dévisager. Il le fixa quelques instants, attendant une réaction, et M. Hale vint déposer un baiser sur ses lèvres.

"Ça va passer vite." dit-il simplement, avec tout ce que cela laissait sous-entendre.

Stiles haussa un sourcil. Il sembla figé quelques instants et se mit à rigoler doucement.

"Merde. Tu viens de me foutre des papillons dans le ventre, sans déconner." dit-il, alors que ses doigts venaient caresser le front du masseur-kinésithérapeute.

Ce dernier leva les yeux au ciel et Stiles sourit. Il se repositionna contre le brun, et attrapa sa main pour venir la poser contre son torse, ne cessant de la caressant doucement.

Trois mois. Trois petits mois...

Ils s'accrocheraient.

.

Fin

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J'espère que cela vous a plu ? (oui, c'était un peu hot, je me suis enflammée en écrivant, haha, c'était pas prévu autant de coquineries !).

N'hésitez pas à me laisser un petit mot (ou un fav), comme d'habitude ça me fait super plaisir et je RAR à chaque fois :)

Des bisous !