En voyant Nagini attaquer son professeur de potions, Harry avait sursauté horrifié, et il avait fallu la poigne de Hermione et de Ron pour le retenir de se précipiter à son secours. Toute la haine qu'il avait ressenti envers l'homme s'était envolée, et il ne pouvait pas oublier que son professeur l'avait sauvé et protégé année après année.

Severus Rogue n'avait jamais été un homme gentil avec lui, mais il était un homme bien. Il avait risqué sa vie, il s'était lui-même placé en première ligne, et il n'avait jamais failli.

Harry n'avait pas oublié le comportement révoltant de son père et de son parrain tel qu'il les avait vu dans sa pensine. Rogue lui en avait voulu, peut être parce qu'il pensait qu'il se moquerait de lui, ou qu'il en parlerait à tout le monde. Mais il avait gardé le silence, essayant juste de se faire pardonner de sa curiosité auprès de son professeur.

Il avait cru un instant que Rogue les avait tous trahi après la mort de Dumbledore, mais après du temps à digérer la mort du vieil homme, il avait compris que l'homme avait juste répondu aux souhaits du Directeur. Dumbledore l'avait obligé à assister à la scène, pour le lui montrer après tout… Dès lors, il s'était juré qu'une fois toute cette histoire terminée, il irait voir son professeur et s'excuserait auprès de lui.

Il s'excuserait de l'avoir mal jugé, de l'avoir défié encore et encore. Il lui demanderait pardon de ne pas lui avoir fait confiance, et d'avoir plongé dans sa pensine alors qu'il aurait dû respecter sa vie privée. Il avait été trop curieux, une fois de plus, mais ça lui avait ouvert les yeux.

Harry avait compris que son père n'avait pas été un saint. Avant d'être l'Auror héroïque que tout le monde décrivait, il avait été un adolescent prétentieux et idiot, visiblement trop gâté.

De la même manière, Rogue n'était pas le salopard sadique qu'il semblait être : avant de faire peur à des générations d'élèves, il avait été ce garçon effacé martyrisé par un groupe de stupides Gryffondor.

Même si sa mère n'avait rien fait de mal, Harry lui en voulait un peu d'avoir tourné le dos à son meilleur ami pour une insulte aussi grave soit-elle. Lui avait réussi à pardonner à Ron et à ses trahisons. Pourquoi Lily Evans n'avait elle pas pu faire un geste envers Severus Rogue alors qu'ils avaient été si proches ?

Finalement, Voldemort laissa le corps du Maître des potions effondré sur le sol crasseux, perdant son sang au travers de ses doigts tremblants. A peine le monstre parti, Harry se dégagea de la prise de ses amis pour se jeter sur son professeur, les larmes lui brouillant la vue.

- Professeur ?

Les mains tremblants, Harry dégagea le col de Severus pour voir la blessure, et il lança les sorts de soins qu'il avait appris pendant sa chasse aux horcruxes. L'homme l'observait, les yeux vitreux, sans protester.

- Monsieur, s'il vous plaît ! Accrochez-vous. Vous ne pouvez pas mourir… Pas vous.

Derrière lui, il entendait Hermione sangloter, mais il l'ignorait. Il fixait Severus Rogue, essayant de lui donner sa force, ou l'envie de s'en sortir.

L'homme leva une main tremblante vers lui pour la passer sur sa joue.

- Vos yeux… Lily…

Une larme coula sur la joue du professeur, et il soupira avec une grimace de souffrance.

- Potter vous devez… Savoir… souvenirs…

Harry ne comprit pas, mais Hermione lui donna une fiole, sans cacher ses larmes. Sans quitter Harry des yeux, Severus Rogue lui offrit ses souvenirs.

Voyant les yeux de son professeur se voiler, Harry hurla, refusant d'abandonner l'homme. Mais Hermione le tira à elle, pour l'entraîner à l'écart et Ron lui prêta main forte sans un mot. Avant de quitter les yeux, Harry lui cria de tenir bon, qu'il reviendrait le chercher.

Voir les souvenirs de son professeur ne fit que renforcer son envie de le sauver. Il vit son amitié avec Lily Evans, puis son amour pour elle. Il vit le comportement indigne des Maraudeurs, et il en voulut à son père, à son parrain et à Remus. Il vit Severus prendre la marque, et il eut mal avec le sombre jeune homme malheureux. Il vit son professeur tomber amoureux de sa mère, désespérément. Et il vit son amour continuer même après sa mort.

Severus Rogue aimait encore Lily Evans, après tout ce temps, après toutes ces épreuves. Ses sentiments n'avaient pas changé, ne s'étaient pas fanés avec le temps.

Il vit ensuite Dumbledore qui annonçait son sacrifice, et il détesta le vieil homme. Il avait apprécié le vieux sorcier, mais il n'avait jamais été dupe. Il savait qu'il était manipulateur : pourquoi sinon aurait il dû retourner encore et encore chez les Dursley ? Pourquoi tout avait toujours mal tourné autour de lui ?

Les raisons de l'ancien Directeur de Poudlard étaient peut être bonnes, mais c'était lui qui avait souffert. Et maintenant il allait mourir.

Il lui restait à trouver l'horcruxe contenu dans le diadème de Serdaigle. Heureusement Luna lui avait parlé de la dame grise et il avait mis peu de temps à comprendre que l'objet était dans la salle sur demande.

En sortant de la pensine, il récupéra les souvenirs de Rogue avec soin. Il ne dit pas un mot à Ron et Hermione. Il ne pouvait pas prendre le risque qu'ils essaient de l'empêcher de faire ce qu'il avait à faire. Il avait parfaitement compris qu'il devait se sacrifier et il ne reculerait devant rien pour mettre fin à toute cette folie.

Dans la salle sur demande, ils furent rejoints par Drago Malefoy. Il nota les cernes sous les yeux de son rival de toujours, et ses tremblements. Lui non plus n'avait pas choisi…

Face au Feudeymon, l'horcruxe en main, Harry saisit un balai suivi de près par Ron et Hermione.

Avant de quitter la salle en flammes, Harry se retourna pour voir Malefoy tirant Goyle en haut d'une pile d'objets en équilibre pour échapper au monstre de feu. Il n'eut pas la moindre hésitation, il ne pouvait pas le laisser mourir.

Il fit demi tour, et tendit la main au Serpentard. Avec un soulagement difficilement dissimulable, Drago accepta la main tendu, et Harry le propulsa derrière lui. Drago se colla contre lui, et s'accrocha, encore tremblant. Il murmura le nom de son ami, et Harry hurla à Hermione de récupérer l'autre Serpentard.

Ron protesta pour la forme, mais il aida sans hésiter son amie à sauver le jeune homme avec qui il s'était si souvent battu.

Harry fut le plus rapide et avant l'arrivée de Hermione et Ron, il retint Drago par le bras, le fixant avec intensité.

- Rogue. Il est blessé. Voldemort a lancé son fichu serpent sur lui.

Drago hoqueta et blêmit, il eut un mouvement de recul, mais Harry le maintenait, le dévisageant. Le Gryffondor inspira brusquement.

- Malefoy. Je viens de te sauver la vie. Je te demande une seul chose : va le sauver.

Le blond resta silencieux si longtemps que Harry crut qu'il allait refuser. Cependant, Drago accepta, regardant son rival autrement.

- C'est mon parrain. Dis moi où le trouver et je ferais ce que je peux pour lui.

Le sauveur eut un mince sourire, mais ne répondit pas coupé par l'arrivée de Ron et Hermione. Juste avant de refermer la porte de la salle sur demande en feu, Harry jeta le diadème de Serdaigle dans le brasier, espérant que ça serait suffisant.

Au moment où la porte se refermait, il sentit l'horcruxe être détruit, et il eut l'impression qu'une ombre se précipitait sur eux. Il sentit sa cicatrice s'enflammer alors que Voldemort explosait de rage. Quelque part sa colère lui fit du bien…

Il échangea un dernier regard avec Malefoy et le blond hocha discrètement la tête, visiblement décidé. Harry eut l'impression qu'un poids lui était ôté des épaules, et il partit vers son destin.

Arrivé dans le hall de Poudlard, il soupira. Il se tourna vers ses amis, décidé à les éloigner de lui.

- J'ai une mission vitale pour vous deux.

Hermione plissa les yeux, suspicieuse, mais Harry continua, espérant qu'il ne serait pas percé à jour.

- Il faut que vous alliez chercher des crocs de Basilic dans la chambre des secrets. Ron… je t'ai montré comment y accéder, tu pourras ?

Le rouquin hocha la tête, l'air décidé. Harry souffla doucement, et continua.

- J'ai besoin de vous pour tuer son serpent. Il ne peut pas mourir tant que son fichu reptile est en vie.

- Ok mon pote. Compte sur nous.

Harry leur sourit et les attira contre lui dans un câlin collectif. Alors qu'il allait partir, Hermione le retint, les yeux pleins de larmes, comme si elle avait déjà compris.

- Et toi Harry ?

Le brun eut un sourire triste, et il haussa les épaules.

- Je dois y aller seul.

En partant en direction de la forêt interdite, Harry s'autorisa une dernier pensée pour son professeur de potions, espérant que Malefoy pourrait le sauver. L'homme méritait un nouveau départ, une nouvelle vie après tous les sacrifices qu'il avait consenti.

Puis, il vida son esprit, focalisé sur sa mission à venir, décidé à faire ce qu'il fallait pour que la guerre se termine. Y compris à se sacrifier.

Face à Voldemort, il fit face courageusement. Sans hésitation. Pour adoucir sa mort prochaine, il s'accrochait à la pensée que ses amis seraient heureux. Ron et Hermione étaient destinés l'un à l'autre, il était certain qu'ils s'apercevraient tous les deux qu'ils étaient des âmes sœurs malgré leurs disputes. Il y avait tous les autres également. Neville, Luna, les Weasley. Remus et Tonks. Tous ses camarades, y compris cet abruti de Malefoy.

Lorsque le sort de la mort fusa en sa direction, il ne bougea pas, fixant Voldemort d'un air décidé. Puis il s'écroula.

Face à Dumbledore dans la version onirique de King's cross, il n'eut pas la force de lui reprocher tout ce qu'il avait fait. Il apprit que l'horcruxe en lui était mort, et que désormais, l'immortalité de Voldemort tenait à son serpent. Il avait la possibilité d'abandonner le combat ou de retourner se battre, au risque de continuer de souffrir.

Harry hésita longuement. Il était tentant de baisser les bras, de quitter le monde des mortels pour rejoindre ses parents. Il avait beaucoup sacrifié pour le monde magique, et il avait perdu plus encore. Cependant, s'il avait la possibilité de retourner près de ses amis, il ne pouvait que la saisir.

Le Sauveur resta immobile, yeux fermés, en reprenant ses esprits dans la forêt interdite. Il entendait les Mangemorts rire grassement, autour de son corps étendu sur le sol de la clairière…

Quelqu'un se pencha au dessus de lui, et une main fraîche passa sur son front. Il entrouvrit les yeux pour voir Narcissa Malefoy qui le fixait sans haine. La femme chuchota doucement.

- Est-ce que Drago est en vie ? Est-ce que mon fils va bien ?

Harry souffla la réponse le plus discrètement possible.

- Il va bien.

Narcissa se redressa, la main toujours posée sur le front de Harry.

- Il est mort Maître.

Elle pressa son épaule comme pour lui donner du courage, et se redressa avant de s'éloigner et de rejoindre son époux.

Harry resta immobile lorsqu'il fut soulevé de terre et s'obligea à ne pas bouger même s'il brûlait de consoler Hagrid qui pleurait sans retenue en le portant. Il n'aurait qu'une seule et unique chance de réussir ce qu'on attendait de lui, et il allait faire de son mieux.

Le suite fut un peu floue pour lui. Il entendit le discours de Voldemort qui exigeait que les élèves lui portent allégeance pour avoir la vie sauve. Il entendit les réponses de Neville, fier et courageux. Il entendit aussi les sanglots de ses camarades, alors qu'ils pensaient que tout était perdu.

Il entrouvrit les yeux pour voir Neville se tenir fièrement devant les Mangemorts, l'épée de Gryffondor à la main. Avec un ricanement sinistre, Voldemort envoya son serpent. Un bref instant, leurs regards se croisèrent, et Neville ne sembla pas surpris de voir que Harry n'était pas mort. Son camarade hocha doucement la tête, comme pour lui faire passer un message.

Lorsque le serpent fut près de lui, Neville lança un hurlement, véritable cri de guerre et leva l'épée scintillante. Puis il l'abattit de toutes ses forces sur l'animal, lui tranchant net la tête.

Il y eut un silence de mort autour d'eux, juste avant que Voldemort ne tombe à genoux en hurlant, à la fois de rage et de douleur. C'était le moment que Harry attendait, et il glissa souplement des bras de Hagrid pour rejoindre Neville et se dresser à ses côtés.

Il vit les Malefoy s'éloigner de leurs camarades Mangemorts pour se mettre à l'écart, comme si cette guerre ne les concernait plus. Narcissa lui adressa juste un signe de tête, comme pour l'encourager.

Il y eut des cris de stupeur, de colère et d'un peu de peur. Il était le Survivant après tout, celui-qui-ne-pouvait-pas-être-tué. Une fois de plus, il se relevait après avoir reçu un Avada.

Face au cri de rage de Voldemort, il eut un sourire narquois. Puis il engagea le duel, rendant coup pour coup, infatigable. Il ne pensa pas à sa propre survie, essayant juste de se focaliser sur le moment présent. Il avait une mission à accomplir, et il allait faire le nécessaire.

Il ne pourrait pas décrire le combat. Il agissait comme un automate.

Puis, Voldemort se figea, une expression de surprise sur ses traits reptiliens. Et il s'effondra, tombant en poussière à l'instant même où le sort de Harry le tua.

C'était terminé.

La guerre était enfin finie, le mage noir n'était plus.

Harry échangea un regard soulagé avec ses amis, et il ne put s'empêcher de rire en voyant Ron embrasser Hermione. Puis il leur fit un petit signe et il partit en courant en direction de la cabane hurlante. Il voulait retrouver Rogue, en espérant que Malefoy ait fait ce qu'il lui avait demandé.

Lorsqu'il entra, Malefoy était penché au-dessus de leur professeur. Harry s'immobilisa, craignant qu'il ait échoué. Qu'il soit arrivé trop tard.

Le blond se redressa en entendant du bruit, et croisa le regard de Harry. Mais rapidement Harry reporta son attention sur Severus Rogue et il eut l'impression qu'il respirait mieux en le voyant yeux grands ouverts, visiblement conscient.

Drago souffla.

- Il est tiré d'affaire je pense.

Severus grogna.

- Il vous entend. Que faites-vous ici, Potter ?

- C'est fini, Monsieur. Il est mort.

Le Maître des potions sembla soulagé, et un bref instant, il se laissa aller, ses traits s'adoucissant. Mais il se reprit rapidement, se redressant avec une grimace.

- Pourquoi avoir fait ça, Potter ? Pour que je termine mes jours à Azkaban ?

Harry ouvrit la bouche, stupéfait, avant de la refermer.

- Quoi ? Non ! Pourquoi iriez-vous à Azkaban professeur ?

L'homme agrippa sa manche et la tira vers le haut, exposant la marque des ténèbres.

- Pour cette raison simplement.

Harry ne répondit pas, mais il serra les mâchoires. Son professeur pouvait dire ce qu'il voulait, il ne le laisserait certainement être arrêté. Au contraire, il ferait le nécessaire pour qu'il soit traité comme le héros qu'il était.

Le Sauveur échangea un bref regard avec Drago et ils se concertèrent pour aider leur professeur à se redresser. Lentement, ils l'aidèrent à avancer en direction de Poudlard, pour le conduire à l'infirmerie, ignorant les marmonnements agacés de l'homme.

S'il y eut des regards noirs en direction de Severus lorsqu'ils arrivèrent dans le hall du château, Pomfresh prit le relais avec efficacité comme toujours. Elle s'assura que le professeur était hors de danger, lançant des sorts de diagnostic à toute vitesse, en se réjouissant de le voir vivant. Si Drago quitta immédiatement les lieux - probablement pour retrouver ses parents - Harry resta près de l'homme, ignorant son regard noir, et les coups d'œils curieux de l'infirmière.

Lorsque Pomfresh eut une exclamation étouffée, Harry se rapprocha légèrement, curieux.

- Madame ? Il va bien ?

Visiblement surprise par ce qu'elle venait de découvrir, l'infirmière répondit d'un ton absent.

- Oui oui. Vous êtes hors de danger Severus mais… Merlin. Si j'avais… Je ne comprends pas…

Comme Rogue semblait aussi perplexe que Harry, le jeune homme insista pour avoir des réponses.

- Qu'est-ce que vous ne comprenez pas ?

- Severus… Vous… Vous avez été drogué au philtre d'amour et ça ne date pas d'aujourd'hui !

Le Maître des potions écarquilla les yeux tandis que Harry se laissait tomber sur le bord du lit, choqué.

- Ma mère…

Poppy sembla reprendre ses esprits, puisqu'elle lança un regard sévère au jeune homme.

- Que faites-vous encore ici, Monsieur Potter ?

Harry ne sembla pas impressionné et il se contenta de lui sourire avec un air d'excuse, en haussant les épaules.

- Je m'assure que personne ne vienne arrêter le professeur Rogue à cause de la marque sur son bras.

L'infirmière secoua la tête en marmonnant, mais un fantôme de sourire jouait sur ses lèvres. Quand au professeur de potions, il semblait tellement choqué qu'il avait perdu tout son mordant.

Harry veilla son professeur une semaine entière. Ron et Hermione passaient régulièrement, prenaient de ses nouvelles et l'informaient de ce qui se passait en dehors des murs de Poudlard. Ils lui apportaient des livres également pour passer le temps.

Severus Rogue restait silencieux, bien loin de ses sarcasmes habituels. Il fixait le plafond de l'infirmerie, et avalait les potions données par Pomfresh sans même chercher à protester.

Personne ne faisait le moindre commentaire, mais Harry voyait bien l'air soucieux de l'infirmière, puisque le maître des potions semblait avoir perdu toute combativité, toute envie de vivre.

Les Aurors vinrent à plusieurs reprises, à chaque fois stoppés par Harry. Il refusa que le professeur soit arrêté, et sa puissance magique dissuadait quiconque de forcer le passage. Le Ministre Scrimgeour en personne se déplaça, mais Harry lui fit comprendre de ne pas s'attaquer à Severus Rogue. Si le sorcier pensait manipuler le jeune homme, il se rendit vite compte qu'il n'aurait pas gain de cause face au Sauveur.

Certain que la population protesterait de la grâce d'un Mangemort, le Ministre fit un discours pompeux en déclarant qu'il offrait l'absolution à Severus Rogue à la demande de Harry Potter en personne. Cependant… Il eut la surprise de découvrir que tous les élèves de Poudlard soutenaient l'homme. Pendant l'occupation de l'école par les Mangemorts, il avait protégé beaucoup d'élèves, veillant à ce que personne ne soit blessé gravement. Et pour beaucoup, la confiance de Harry Potter était suffisante.

Lorsque Severus fut totalement remis, près d'un mois après la dernière bataille, Harry l'escorta gentiment en dehors des murs blancs de l'infirmerie. Il le conduisit dans le parc de Poudlard, au bord du lac Noir. Harry resta silencieux un long moment, observant du coin de l'œil son professeur profiter de l'air frais après de longs jours de confinement.

Doucement, il prit la parole.

- Monsieur ? Comment allez-vous ?

Le professeur haussa les épaules.

- Aussi bien que possible je suppose.

Le jeune homme se mordilla la lèvre, indécis. Il aurait préféré des insultes de son professeur, ou même l'ancienne haine que l'homme lui portait à cause de son père.

L'homme soupira, et lui jeta un regard fatigué.

- Pourquoi vouloir me sauver à ce point, Monsieur Potter ? Je n'avais pas besoin de votre… héroïsme.

- Vous m'avez toujours protégé. C'était à moi de vous aider Monsieur.

Rogue émit un son entre le ricanement et le gémissement.

- Foutu complexe du héros…

Harry se tendit, comprenant que son professeur avait souhaité mourir. Il avait probablement prévu de se sacrifier, et il n'avait jamais envisagé survivre à la guerre…

- Monsieur…

- Vous savez Potter, je comprends peut être certaines actions de Dumbledore maintenant. Je l'ai maudit de vous cacher certaines… vérités. Mais je prends conscience désormais que l'ignorance peut être une bénédiction…

Le jeune homme ferma les yeux, devinant le sujet abordé par l'homme brisé à ses côtés. Dans un souffle, il laissa échapper un mot.

- Ma mère…

Rogue se tendit, comme s'il attendait une moquerie ou un commentaire désobligeant. Mais Harry n'avait rien de plus à dire. Il se sentait juste triste pour l'homme qui avait sacrifié sa vie entière au nom d'un amour fictif, provoqué par une potion qu'il avait ingéré sans le savoir…

Dans l'esprit du professeur de potions, c'était le chaos. Il avait pris la marque après avoir perdu Lily. Il avait cru l'aimer au point de mettre sa vie et son avenir en jeu… Il était devenu espion par amour pour Lily, pour lui sauver la vie. Et il avait pris tous les risques en souvenir de Lily et de l'amour qu'il lui portait.

Il avait haï James Potter pour lui avoir pris l'amour de sa vie. Il avait détesté le gamin à ses côtés parce qu'il avait le visage de son père et les yeux de Lily.

Severus aurait préféré ne pas survivre. Il aurait préféré mourir avec le joli souvenir de son amour éternel pour Lily, au lieu de se réveiller perclus de douleur en se rendant compte qu'il n'y avait rien eu de plus réel qu'une amitié profonde entre lui et la jeune fille de l'époque. Que tout le reste n'était qu'artificiel, produit par une potion qu'une main malveillante lui avait fait ingérer.

Il n'avait jamais regardé aucune autre femme, parce que Lily était la seule qu'il voyait. Et tout ça n'était qu'une cruelle illusion.

A ses côtés, le gamin insupportable qui l'avait sauvé soupira, visiblement mal à l'aise. Mais Severus pouvait toujours l'insulter, au fond de lui il en était venu à l'admirer et à l'apprécier. Ce gosse était une calamité sur pattes, à se jeter au devant du danger, à agir sans réfléchir. Mais… Mais ses actes étaient pleins de bonne volonté. Il semblait dénué de tout esprit revanchard, puisqu'il l'avait fait innocenter, après sept longues années à recevoir moqueries, sarcasmes et retenues…

Harry inspira brusquement.

- Ce qui vous est arrivé… Ce philtre… C'était une… une idée de mon père.

Severus se crispa immédiatement à la mention de James Potter. Harry, les yeux fixés sur le lac devant lui, tendu comme s'il s'attendait à recevoir un sort, continua.

- Lui et Sirius pensaient vous humilier, ils croyaient que vous auriez déclaré votre amour éternel à ma mère. Mais… Mais vous n'avez rien dit, et ils ont pensé que leur philtre n'avait pas fonctionné. Sauf que… Sauf que vous avez pris la marque par leur faute.

Severus grogna.

- Comment le savez-vous ?

Harry laissa échapper un rire sans joie qui ressemblait plus à un sanglot qu'autre chose.

- J'ai trouvé un journal que tenait Sirius au Square Grimmaurd. Après sa mort. Je ne l'avais jamais lu… Pas avant que vous soyez coincé à l'infirmerie. Hermione me l'a amené et j'ai découvert ça. Ils avaient l'air si fiers d'eux…

- Potter…

- Monsieur. Avant que vous me demandiez de partir loin de vous, ce que je peux comprendre, je voudrais… Je voudrais vous dire à quel point je suis désolé. Ce qu'ils ont fait est inexcusable. C'était stupide et cruel. Ils ont…

- Potter !

Harry s'interrompit, les joues rouges, refusant toujours de regarder l'homme. Severus nota les yeux verts un peu trop brillants et il soupira.

- Vous n'étiez pas né. Je pourrais vouloir me venger sur vous, mais… maintenant que je ne suis plus aveuglé par cette potion stupide, je n'en vois pas l'intérêt. Vous n'êtes pas votre père, vous me l'avez bien souvent répété. Il faut croire que j'ai fini par m'en rendre compte.

Harry soupira et haussa les épaules.

- J'aimerais pouvoir réparer ce qu'ils ont fait.

Severus fut tenté de répondre que c'était irréparable. Mais le gamin à ses côtés l'avait sauvé. Il l'avait ramené à la vie et lui avait offert la liberté.

Mais il connaissait le jeune homme près de lui, désormais, et il savait que la culpabilité le dévorerait s'il lui disait ça. Alors il resta silencieux, immobile, un peu perdu. Maintenant que Lily n'envahissait plus chacune de ses pensées, il y avait un grand vide en lui. Il prenait conscience de ce que les Maradeurs lui avaient volé.

Severus refusa de reprendre son poste de professeur de potions. Il ne savait pas ce qu'il ferait d'autre - il était loin d'être un lord fortuné, alors il devrait vite trouver un travail - mais il ne pouvait plus rester à Poudlard, siège de trop nombreux souvenirs. Avec un sourire désolé, Minerva lui annonça qu'il ne pouvait plus rester non plus à l'école, puisqu'il n'en faisait plus partie.

Évidemment, Harry Potter était présent, ombre silencieuse qui le veillait. Il sauta sur l'occasion pour l'inviter à vivre à ses côtés. Square Grimmaurd était à lui maintenant, et il avoua qu'il ne voulait pas rester seul.

Severus s'empêcha de lui suggérer d'appeler ses amis, ses deux âmes damnées, mais il se mordit la langue. Le gosse lui offrait un toit, et prétendait qu'il avait besoin de lui.

Presque malgré lui, Severus accepta. Il se dit qu'il pourrait toujours partir si la situation était inconfortable.

Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, mais il n'aurait jamais pu imaginer que les choses se passeraient bien. Harry vaquait à ses occupations, lisait en sa compagnie au coin du feu le soir, préparait le plus souvent les repas. Si Severus craignait d'être envahi d'une bande de Gryffondor, il constata avec surprise que personne ne venait voir le jeune homme. Lorsqu'il s'était étonné de l'absence de ses deux meilleurs amis, Harry avait haussé les épaules et informé son professeur qu'Hermione et Ron étaient partis en Australie pour aller voir les parents de la jeune fille.

Il s'attendait à ce que le Sauveur aille de fête en fête, acclamé et célébré comme il se devait. Mais il fut surpris de découvrir que Harry ne bougeait pas du Square. Le jeune homme semblait se contenter de sa présence, sans pour autant engager la conversation.

Parfois, la nuit, Severus se réveillait en sursaut, le cœur battant, alors qu'il revoyait Nagini lui sauter dessus crocs découverts. Il se levait alors pour errer dans la bâtisse sinistre, et parfois, il croisait Harry. Il devinait alors qu'il n'était pas le seul à souffrir de cauchemars, et que le jeune homme avait ses propres fantômes à combattre.

Le jour venu, ils n'en parlaient jamais. De temps à autres, quand les cernes de Harry commençaient à s'assombrir dangereusement, Severus brassait une potion de sommeil sans rêves et la posait devant lui en silence. Harry souriait doucement et hochait la tête en signe de remerciement avant de faire disparaître la fiole dans sa poche.

Alors que la fin de l'été approchait, Severus profita d'un moment où ils étaient installés côte à côte dans le salon pour poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Qu'allez vous faire à la rentrée ?

Harry avait relevé la tête, sourcils froncés, puis il avait haussé les épaules.

- Je l'ignore. Tout le monde me pousse à intégrer le cursus des Aurors.

- Mais ce n'est pas ce que vous voulez.

Le jeune homme leva ses yeux verts sur lui, se mordillant la lèvre, étonné par l'affirmation tranquille. Severus se fit la réflexion qu'il avait l'air encore plus jeune qu'habituellement, avec cette indécision au fond de regard. Personne ne pourrait se douter de sa puissance ou des exploits qu'il avait accompli…

Finalement, Harry sembla décider qu'il pouvait parler en toute franchise à son ancien professeur.

- C'est quelque chose que je croyais vouloir, avant. Je… Je pensais que c'était juste vous savez, de faire ce métier. Protéger les gens, tout ça. Mais…

- Mais vous êtes las de vous battre.

Harry cligna des yeux, surpris d'être aussi bien compris par l'homme.

- Oui. Je suis fatigué de tout ça.

Severus ne sembla ni choqué, ni surpris. Il haussa juste les épaules.

- Dans ce cas, trouvez quelque chose que vous aimez. Vous n'avez peut être pas reçu les meilleures notes qui soit à Poudlard, mais vos… exploits parleront en votre faveur.

Les yeux verts brillèrent un instant de malice et un petit sourire passa sur les lèvres du jeune homme.

- Donc vous pensez que je pourrais être potionniste ?

Severus le fixa de ses yeux noirs, puis un léger sourire étira ses lèvres.

- Ne demandez pas l'impossible non plus Potter. Votre célébrité ne pourra pas masquer votre incompétence dans l'art délicat des potions.

Harry gloussa. Lorsqu'il reprit son sérieux, il fixa l'homme à ses côtés, l'air reconnaissant.

- Vous êtes le premier à ne pas tenter de me pousser à entrer chez les Aurors.

- Quelques soient mes sentiments à votre égard Potter, je suis fermement convaincu que vous avez gagné le droit de choisir votre propre avenir. Je sais trop bien ce que ça fait de ne plus avoir aucun choix…

Le jeune homme se rembrunit et baissa les yeux vers le sol, mal à l'aise.

- Est-ce-que vous me détestez ?

Le Maître des potions ne répondit pas immédiatement, se perdant dans ses pensées. Il avait détesté Harry Potter à l'instant même de sa naissance, parce qu'il était le fils de la femme qu'il croyait aimer. Mais débarrassé de ce philtre maudit qui lui embrouillait les sens, il devait avouer qu'il n'avait rien contre le gamin.

Durant sa scolarité, il avait été impertinent, mais Severus avait attaqué le premier. Impossible de dire quelles auraient été leurs relations s'il l'avait accueilli comme tous les autres élèves qui défilaient dans ses classes.

Il s'était mis en danger, encore et encore. Mais avec le recul, le garçon avait voulu aider les autres. Il n'avait pas cherché la gloire comme il avait pu le penser, il faisait juste ce qu'il pouvait. C'était quelque chose qu'il avait compris en voyant dans les souvenirs du garçon Harry proposer à Cédric Diggory de partager la victoire dans le labyrinthe pendant le tournoi des trois sorciers.

Il se passa une main lasse sur le front, avant de répondre, un peu hésitant.

- Non. Non je ne vous déteste pas.

Harry se détendit, et ferma un instant les yeux, se perdant à son tour dans ses pensées. Severus en profita pour l'observer, et il lui trouva l'air d'un petit garçon perdu. Il maudit Dumbledore pour ne pas l'avoir mieux préservé, le plaçant encore et toujours en première ligne alors qu'il n'était qu'un enfant…

Sans rouvrir les yeux, Harry reprit la parole, un peu hésitant.

- Je n'ai pas la moindre idée de ce que je pourrais faire. Je n'ai jamais… Tout le monde m'encourageait à être Auror, et je n'étais pas certain de… vous savez, survivre à tout ça. Alors, je me suis dit que ce n'était pas vraiment important.

- Dans ce cas prenez le temps, Potter. Ne soyez pas idiot et réfléchissez avant de vous précipiter ! Voyagez. Profitez un peu de votre jeunesse.

Harry ouvrit lentement les yeux.

- Voyager ?

- Il n'y a pas qu'en Angleterre qu'il existe un monde magique…

- C'est… Viendriez-vous avec moi professeur ?

Severus se ferma, redevenant immédiatement maussade.

- Qu'attendez vous de moi Potter ?

Le jeune homme s'empourpra brusquement, et haussa les épaules en détournant le regard.

- C'est…

- Si c'est une plaisanterie, elle est particulièrement malvenue.

- Non ! Non je suis sérieux. Juste… Vous avez toujours été là pour me protéger et… Vous êtes le seul à vou préoccuper de ce que je veux moi. Pas juste de ce que… Je vous fais confiance Monsieur. Vraiment.

- Je croyais que les Weasley étaient votre famille d'adoption.

- Oui. Oui bien sûr. Ils sont… Ils se préoccupent de moi, mais ils veulent me pousser vers ce que je devrais faire. Molly espère me voir épouser Ginny, et Arthur me parle sans arrêt des Aurors. Ron espère que nous apprendrons ensemble, et que nous serons coéquipiers. Je sais qu'ils veulent mon bien mais…

- Mais ils ne vous connaissent pas si bien que ça.

- Non.

- Leur avez vous dit Potter ? Avez vous une seule fois parlé de vos doutes ?

- Non ! Je… Je ne voulais pas les froisser. Ils m'ont accueilli et nourri et…

Voyant le malaise du plus jeune, Severus ramena la conversation sur le sujet du voyage.

- Pourquoi voudriez-vous voyager avec votre vieux professeur si détesté de tous ?

- Je m'en moque que tout le monde vous déteste. J'ai réellement confiance en vous Monsieur.

- Si c'est une façon de réparer les fautes de votre père, ne vous donnez pas cette peine. Je n'ai pas besoin de ça.

Harry eut un léger sourire triste, et il fixa son professeur dans les yeux. Ses joues rouges prouvaient sa gêne, mais il avait le courage Gryffondor qui le poussait à aller jusqu'au bout de son idée.

- Je n'ai pas connu mon père Monsieur. Mais je vous connais vous. Quoi que vous en pensiez, vous avez été la personne la plus courageuse que je connaisse pour tout ce que vous avez fait. Vous avez toujours été là pour moi, à chaque instant depuis mon entrée à Poudlard.

- Stupide Gryffondor sentimental…

Harry gloussa. Le ton de Severus avait été inhabituellement tendre.

- Alors Monsieur ? Vous viendrez ?

- Nous en reparlerons Potter. Je persiste à penser que ce n'est pas une idée brillante.

Ils en avaient reparlé bien évidemment. Encore et encore.

Harry ne changeait pas d'avis, demandant à son professeur de l'accompagner. Severus refusait d'un ton brusque, mais avec de moins en moins de conviction. Le gamin lui faisait miroiter des destinations où il pourrait rencontrer d'autres maîtres des potions, et où il pourrait trouver des ingrédients exotiques…

A bout de nerfs, et près d'accepter, Severus avait donné son dernier argument.

- Mais enfin, Potter ! Partez avec votre petite amie et profitez-en !

Harry s'était aussitôt renfermé et Severus avait pensé que la conversation était close. Mais c'était mal connaître le Gryffondor borné, puisqu'il revint à la charge pendant le dîner.

- Je n'ai pas de petite amie. J'ai rompu avec Ginny.

Severus s'était presque mordu la langue pour ne pas demander plus d'explications. Il aurait pu s'épargner cette peine puisque Harry continua de lui-même.

- Ginny voulait que je sois Auror. Elle voulait qu'on se marie très vite, avant même sa dernière année à Poudlard. Elle ne voit que…

- Que le Sauveur ?

Harry hocha sèchement la tête.

- Oui. Que le Sauveur. Comme la plupart des gens. Si vous refusez de venir avec moi, j'irais seul.

C'était probablement cette conversation qui avait décidé Severus. Le lendemain matin, il avait tendu une tasse de thé à Harry et lui avait annoncé qu'il viendrait avec lui. Le sourire lumineux du gosse lui avait réchauffé le cœur.

Ils étaient partis rapidement une fois la décision prise. Severus avait suggéré d'attendre le retour de ses deux amis, mais Harry avait grimacé et refusé.

- Si j'attends, ils me feront changer d'avis. Hermione me sermonnera sur l'importance d'avoir un avenir, et Ron… Ron me rappellera que nous devions aller ensemble à l'école d'Aurors. Je préfère encore partir et leur laisser une lettre pour leur expliquer.

Severus avait ricané, mais n'avait pas commenté.

Ils avaient commencé par la France. C'était assez proche et pourtant, une fois sur place, personne ne reconnaissait le Sauveur britannique dans la rue. Harry découvrait le plaisir d'être anonyme… Le jeune homme était plus souriant, plus détendu. Mais pour autant, il ne chercha pas à s'éloigner de son professeur.

Lorsque Severus commença à se détendre lui aussi, à être moins méfiant, ils cherchèrent une nouvelle destination.

L'étape suivante de leur épopée fut les États-Unis.

Dès leur arrivée, ils furent interrogés par le Macusa sur les raisons de leur présence. Visiblement les échos de la guerre avaient traversé l'Atlantique et les Aurors américains s'inquiétaient de ce que voulaient deux anglais visiblement puissants. Avec son air innocent que Severus connaissait bien désormais, Harry répondit tranquillement.

- Je voyage avec mon père.

Les mots statufièrent Severus, et il sourit doucement, le premier choc passé. Peut être que les Maraudeurs avaient gâché sa vie avec leur stupide plaisanterie, peut être qu'il avait souffert plus que de raison, mais désormais il était libre, il avait un avenir, et Harry venait de lui offrir une famille par ses mots. Parce qu'il était convaincu que le fichu gosse sentimental qui s'était accroché à lui le pensait réellement.

Lorsqu'ils furent tous les deux seuls, Severus grogna un "Stupide Gryffondor" qui aurait dû sonner agacé. Mais son sourire et ses yeux brillants montraient à Harry à quel point il était heureux de leur nouvelle relation.

L'avenir leur tendait les bras.