Salut ! Bienvenue dans ce nouveau chapitre.

Résumé : Une lettre pour réparer un cœur, voilà le genre de chose qui ne se produit que dans les films ou les livres, du moins c'est ce que pensait Regina Mills jusqu'à ce qu'elle rencontre Emma Swan. Une maladresse, un sourire et tout avait commencé à dégénérer, les barrières de la brune s'effondraient une à une et toute cette pagaille à cause de cette blonde beaucoup trop déterminer à prendre un café avec elle.

Aucun des personnages de l'univers de Once Upon A Time, ne m'appartiennent !

Je remercie MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire cette fanfiction pour que la lecture vous soit plus agréable.

Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture. Je vous retrouve en bas.


When I See You Tomorrow

My head is still in the clouds Mon esprit était encore dans les nuages
I dream with open eyes Je rêvais les yeux ouverts
Suddenly out of nowhere Soudain, venue de nulle part
She came into my life Elle apparut dans mon existence
Like we know each other De la même manière que si nous nous connaissons
For quite a while Depuis un bon moment

Scorpions – Are You The One ?

Chapitre 7 : Un mot pour t'apprendre

Maman. Emma fronça les sourcils en regardant le petit garçon s'approcher de Regina. Maman. Venait-il vraiment de prononcer ce mot ? Le rire de la brune s'était évanouie en entendant ce mot, même son sourire changea. Son regard avait basculé, passant de joyeux à inquiet en un éclair. Elle tendit doucement sa main vers le petit brun, l'appela son petit prince et il courut jusqu'à elle pour la prendre dans ses bras. Il la serra très fort en observant la blonde prudemment.

Emma recula de quelques pas, mal à l'aise. Elle n'aurait jamais imaginé que Regina puisse être mère. Depuis quelques semaines, elles discutaient quotidiennement, nouant des liens, mais jamais la brune n'avait parlé d'un fils, d'une famille et potentiellement d'une personne qui partage sa vie. Evidemment elle aurait dû y penser, une femme aussi sublime, incroyable et douce comme Regina n'était plus un cœur à prendre.

- Qui c'est ? Demanda timidement Henry en continuant d'épier la blonde.
- C'est Emma, répondit tendrement Regina en caressant les cheveux du garçon et en l'invitant à s'éloigner doucement, tu te souviens que je t'ai parlé d'elle ?
- L'amie du parc,
acquiesce Henry avant de réaliser vraiment et de pointer la blonde du doigt, c'est toi qui chasses le dragon !
- Le,
prononça Emma incertaine, le quoi ?
- C'est rien,
Regina sourit en se tournant vers Emma, mon petit prince à une imagination débordante. Henry, elle le prit doucement par les épaules, le plaçant devant la blonde, je te présente Emma Swan, mon amie.
- Je l'aime déjà,
assura-t-il en tendant sa main vers cette dernière, bonjour !
- Salut,
Emma était hésitante et sa poignée de main fut très maladroite ce qui fit rire doucement Regina.
- Emma, reprit cette dernière, je te présente, mon petit prince, Henry.
- J'ignorais… j'ignorais que tu avais un fils.
- Et bien, j'ai un merveilleux petit garçon,
elle passa de nouveau une main dans ses cheveux, qui je l'espère n'a pas obligé sa cousine à changer son petit corps en véritable fabrique Willy Wonka. Tout c'est bien passé Margot ? Demanda Regina en se tournant vers sa nièce, il n'a pas trop abusé de son regard de chien battu ?
- Il a été très sage,
sourit nerveusement l'adolescente.
- Margot n'a même pas voulu m'acheter une barbe à papa en sortant du musée. Elle a dit que j'allais me goinfrer en arrivant au restaurant… et elle m'a appelé petit monstre, il fit une moue boudeuse, qui fit rire doucement Regina.
- Et elle a eu entièrement raison, va voir Remy. Il te préparera tout ce que tu veux.
- Chouette ! Oh,
il pila en ouvrant la porte, au revoir Emma, il agita sa petite main, à bientôt j'espère. Tu viens Margot ?
- Je… j'arrive.

La porte claqua. Emma sursauta, elle était perdue dans ses réflexions. Elle se racla la gorge essayant encore d'assimiler toutes ces nouvelles informations. C'était sa deuxième erreur depuis qu'elle essayait de connaître Regina, d'abord le numéro de téléphone et maintenant ça. Pourquoi n'avait-elle pas pensé que la jolie brune puisse être inaccessible ?

- Donc, reprit-elle incertaine, vous… tu es mère.
- Oui,
sourit fièrement Regina.
- Je l'ignorais. C'est… il a l'air génial.
- Il l'est, c'est un petit garçon exceptionnel. Il a perdu sa mère,
laissa glisser Regina, mais il arrive à gérer cette épreuve bien mieux que moi.
- Tu n'es pas…
- … sa mère biologique, non. J'ai fini les démarches pour l'adopter il y a seulement quelque mois.
- Tu… sa mère c'était… c'est… enfin…
- Ma femme,
confirma Regina difficilement. Je suis… veuve. C'est difficile mais je suis bien obligée de tenir le coup, pour lui. Son père n'est pas une option.
- C'est la première fois que tu t'étends sur un sujet aussi personnel. Alors,
Emma passa nerveusement sa main derrière sa nuque, nous sommes vraiment amies ? Parce que c'est comme ça que tu m'as présentée à ton fils et l'idée me plaît.
- L'idée me plaît aussi,
assura Regina avec un sourire renversant.
- Cool, les lèvres d'Emma s'étiraient à leur paroxysme, je ne suis plus une inconnue. Mission accomplie ! C'est génial ! Je vais trouver un thé noir exceptionnelle, genre grand cru, pour fêter cette grande nouvelle parce qu'il faut fêter ça ! Je reviens te voir demain ?
- Tu dois partir,
s'étonna Regina un peu déçue.
- Ouais, j'enchaîne les heures en ce moment. Je fais parti des malheureux qui gardent le fort ce soir. Une montagne de paperasses m'attend, les boissons imbuvables du distributeur et un sandwich à la dinde, ça va être génial ! Et puis, je t'accapare depuis déjà plus d'une demi-heure. Tu as sûrement beaucoup à faire !
- C'est vrai, ne pas hurler sur mon personnel me manque, si tu restes je vais finir par faire un transfert.
- Houla ! Evitons, je viens seulement d'atteindre le stade d'amie, je ne veux pas régresser. Bonne soirée Regina et la prochaine fois, j'aimerai bien que tu me parles plus longuement d'Henry.
- Avec plaisir, bonne soirée.

Emma recula lentement pour s'éloigner de la jolie brune. Il lui fallut une volonté de fer pour se décider à se retourner. Elle effectua les premiers pas en s'habituant doucement aux nouvelles confidences de Regina. Rien, absolument rien jusque là n'aurait pu la préparer au fait que la brune soit mère. Il n'y avait rien dans son comportement qui l'avait alerté. Elle se tourna juste à temps pour voir Regina passer la porte de son restaurant.

Un sourire triste étira ses lèvres, le deuil. C'était donc cette intolérable douleur qui rendait parfois la brune si insaisissable. Une peine qu'Emma connaissait bien, malheureusement. Elle ne savait pas si elles auraient à nouveau l'occasion de parler de ce sujet dans un avenir proche, mais si c'était le cas, elle espérait avoir les mots pour soulager un peu le cœur de la brune.

Amie. Emma reprit son avancée vers le commissariat. Amie. Oui, elle pourrait s'y habituer, s'en contenter. Amie. Définitivement, cette idée lui plaisait.

Quand elle s'installa à son bureau, elle souriait toujours. Elle prit son premier dossier et le remplit sans ressentir la lassitude habituelle. Le temps passa sans qu'elle n'y fasse attention son activité oscillant entre l'écriture de ses rapports et les innombrables fois elle décrocha son téléphone de bureau. Il était un peu plus de minuit quand elle sentit les premiers signes de fatigue. Elle se leva donc pour aller se chercher un chocolat chaud en regrettant déjà de devoir tremper ses lèvres dans un breuvage aussi imbuvable.

Elle discuta un peu avec un de ses collègues qu'elle avait peu l'occasion de voir près de la machine à café avant de revenir à son bureau où elle eut la surprise de découvrir un paquet, emballé dans un tissu bleu clair. Elle s'avança prudemment, observant autour d'elle, essayant de comprendre comment ce truc était arrivé sur son bureau. Elle se promit que si un des idiots qui était de service lui faisait encore une mauvaise blague, cette fois elle allait le prendre très mal. Le coup de la dernière fois lui restait encore en travers de la gorge, quand elle était revenue de la salle d'entraînement son écran d'ordinateur avait disparu, à sa place le vieux micro-onde hors service y trônait. Il avait fallu plus de deux heures à Emma pour retrouver son bien. Elle se jura que si c'était encore quelque chose dans le genre, cette fois, elle réagirait. Elle ne savait pas encore comment mais elle trouverait !

Emma se laissa tomber sur sa chaise, plissa les yeux, méfiante avant de dénouer prudemment le tissu. Elle eut alors la surprise de découvrir une lunch boxe au packaging du Queen's Heart avec un post-it collé sur le système d'ouverture.

"Je n'arrivais pas à me faire à l'idée que tu allais manger un simple sandwich, ce sont des ravioles aux légumes. J'espère que tu aimeras. C'est Henry qui a choisi.

Bonne soirée.

Regina."

Emma éclata de rire ce qui surprit ses collègues présents autour d'elle. La jolie blonde décrocha le post-it joyeusement et le colla sur le haut de son écran. Elle ouvrit ensuite la boîte avec appétit, l'odeur lui donna tout de suite envie de manger alors que jusque là elle n'avait pas faim. Elle prit en main le plat principal versa le bouillon et donna son premier coup de fourchette.

- Mince alors, sourit-elle, c'est super bon.

Elle se saisit de son portable pour remercier Regina en ajoutant une note d'humour, lui recommandant la prudence en lui assurant qu'elle pourrait s'habituer à ce genre de traitement. Elle n'attendit pas une réponse immédiatement, se doutant que la jeune femme était sur la route pour rentrer chez elle. Emma se régala et quand elle eut fini, elle remarqua qu'il y avait en plus un dessert et un thermos. Regina avait pensé à tout. Il fallait qu'elle trouve un moyen de la remercier comme il se doit.

Quand Regina arriva devant chez elle, elle se figea, puis retira doucement ses mains de son volant. Elle était incertaine voir même perplexe. Que venait-elle de faire exactement ? Ce genre de comportement ne lui ressemblait vraiment pas. Est-ce qu'elle venait vraiment de faire quelque chose d'aussi spontané ? C'était… elle était habitée par une étrange sensation. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, elle avait la peau moite et des centaines de scénario s'animait dans son esprit alors qu'elle imaginait Emma découvrir le repas sur son bureau.

Est-ce qu'elle aurait dû rester et attendre qu'Emma revienne avant de disparaître ? Non. Elle n'aurait jamais pu. Qu'aurait-elle dit à la blonde ? Elle ne savait elle-même pas ce qui lui était passé par la tête, alors devoir trouver une explication devant Emma était inenvisageable. De toute façon, elle avait laissé un mot. C'était suffisant. Du moins, elle l'espérait.

Mince… est-ce que ce n'était pas trop ? Trop intrusif, trop tôt, juste trop… elles venaient juste de décréter qu'elles étaient amies et Regina s'imposait déjà dans l'environnement d'Emma, sans autorisation, juste par un acte impulsif qui lui avait échappé. Ce qui l'effrayait c'est que même avec Danielle elle n'avait jamais agi de la sorte, quand sa femme travaillait, elle était dans son monde et rien ni personne ne pouvait l'atteindre alors qu'Emma… mince Emma était si différente, que lui apporter un vrai repas lui avait paru seulement naturel.

Regina secoua la tête, se forçant à se recentrer sur l'instant. Ce qui était fait, était fait, il ne serait à rien de ressasser le passé. Si elle avait véritablement fait une erreur, elle affronterait les conséquences. Mais elle espérait que ce ne serait pas le cas, parce qu'elle appréciait de plus en plus passer du temps avec Emma. Cette jeune femme pétillante avait une bonne influence sur elle. C'était des petits détails, mais Regina se sentait bien plus apaisée depuis que son inconnue, son amie, était entrée dans sa vie.

Elle entra chez elle, déposant manteau et sac avant de se diriger vers le salon où elle entendait la télévision. Elle trouva Margot assise sur le canapé, les yeux dans le vide à jouer nerveusement avec son téléphone. L'émission défilait sans que l'adolescente n'y fasse attention, elle jetait par moment un rapide regard à l'écran quand les rires pré-enregistrés résonnaient. Depuis qu'elle était revenue avec Henry et qu'elle l'avait couché, elle ne parvenait pas à décrocher des moments qu'elle avait passé avec Tilly. Tout, absolument tout la ramenait à ces quelques heures incroyables qu'elle avait eu la chance de passer avec la jolie blonde et il y avait eu ce presque baiser. Margot en était certaine, si la voix d'Henry ne les avait pas brusquement ramenée à la réalité, elle aurait embrassé Tilly.

Margot espérait simplement avoir de nouveau cette chance. La façon d'être de Tilly lui faisait oublier tout le reste et par deux fois, la jeune femme avait su quoi dire pour éloigner ses peurs qui dirigeaient sa vie depuis trop longtemps. Tilly avait une façon bien à elle de voir le monde et Margot espérait de tout son cœur être un jour capable de le voir avec le même prisme. Tout semblait plus beau à travers ses yeux à elle.

- Hey, l'intervention de Regina la fit sursauter, je peux, demanda-t-elle en pointant la place vacante à côté de Margot.
- Bien sûr.
- Parfait,
la brune se laissa tomber, j'en avais besoin. C'était une longue journée. Comment tu vas Margot, demanda-t-elle en étouffant un bâillement. Je t'ai trouvé particulièrement silencieuse ce soir. Tu es certaine que tout s'est bien passé avec Henry ? Parce que s'il a dit ou fait quelque chose par accident, tu peux m'en parler et je lui dirais de faire plus attention.
- Je vais bien. Henry est parfait. Tu ne sais que trop bien comment il peut être attentif,
Margot sourit, ce petit bonhomme est une vraie bouffé d'oxygène.
- Alors… qu'est-ce que c'est ? Je dois m'inquiéter ?
- C'est rien du tout, je t'assure. J'ai simplement…
- … tu as simplement quoi ?
L'encouragea doucement Regina en lui souriant.
- J'ai revu Tilly par hasard, le regard de l'adolescente s'illumina, elle est incroyable, un sourire gigantesque étira ses lèvres, je… je crois que je l'aime bien.
- J'ignorais que tu étais attirée par la gente féminine.
- Je ne le suis pas,
répondit aussitôt Margot, je ne l'étais pas, je… je ne sais pas c'est juste qu'elle est différente.
- Tu peux parfaitement être attirée par les deux,
la rassura Regina.
- Mon Dieu… on peut changer de conversation, genre littéralement.
- Comme tu veux, mais je m'y connais plutôt bien en matière de questionnements de ce genre, n'hésite pas à revenir vers moi si tu le souhaite et ta mère est plutôt géniale pour aborder ce sujet, elle m'a énormément aidé.
- D'accord. Merci Gina. Je… je peux te poser une question ?
- Évidemment, tout ce que tu veux.
- C'est à propos d'Emma.
- Je t'écoute.
- Tink a parlé de coup de cœur c'est… vrai ou c'est encore, tu sais du grand Tink ?
- Elle exagère clairement, elle me fait vivre un véritable enfer en ce moment. Elle m'épuise,
rit doucement Regina. J'apprécie Emma, nous sommes amies. C'est tout.
- Tu as dit à Henry que c'était ton amie du parc. Tu l'as rencontré
au parc ? Le parc ?
- Oui,
de nouveau ce sourire, c'était absolument hasardeux et clairement ceci aurait dû rester éphémère mais Emma avait décidé de m'offrir un café et elle est plutôt… déterminée. Acharnée, serait même bien plus adéquat comme terme pour la définir. Je crois qu'à partir du moment où cette femme a décidé de faire quelque chose, rien ne peut l'arrêter.
- Et qu'est-ce qu'elle a décidé pour toi ?
- Que nous serions amies… elle est arrivée à ses fins.
- Mince alors…
- Quoi ?
- Emma… cette inconnue à réussi là où
nous échouons depuis presque un an. Elle t'a sortie de ta zone de confort. Tu… tu te sens bien par rapport à ça ?
- Honnêtement,
Regina soupira, par moment, je panique complètement, mais j'aime comment je me sens quand je suis avec elle. Par moment c'est… Emma est tellement… je ne saurai pas l'expliquer mais c'est… agréable d'échanger avec elle.
- Pourquoi tu n'en parles pas à Tink ?
- Pour qu'elle continue d'insinuer que je tombe amoureuse, hors de question ! Quand elle est lancée, elle est insupportable ! Je suis juste… tu comprends ?

Margot sourit devant cette intervention maladroite. En effet, elle comprenait mais elle ne dirait rien de plus pour le moment. Regina n'était peut-être pas amoureuse, mais Emma était beaucoup plus importante qu'elle voulait bien se l'avouer et elle n'était pas non plus prête à l'entendre. Margot éviterait aussi d'en parler à sa mère, ce serait mieux pour sa tante, le temps qu'elle puisse mieux assimiler ce qui était en train de se dérouler dans sa vie.

L'adolescente se leva affirmant qu'elle était fatiguée, en rejoignant la chambre d'Henry, elle se demanda tout de même si cette Emma était en mesure d'être l'amie de Regina. Le cœur de sa tante était déjà tellement abimé, il ne pourrait pas survivre à de nouveaux maux. Il fallait qu'elle en apprenne plus sur cette nouvelle amie afin d'être certaine de pouvoir lui faire confiance. Elle pourrait peut-être interroger Tilly après tout, elles se connaissaient toutes les deux. Oui, elle ferait ça, afin d'être rassurée.

Regina ne tarda pas à suivre sa nièce et après une douche rapide, elle s'installa dans son lit. Elle prit d'abord un livre pour essayer de se changer les idées avant d'abandonner l'idée et de se saisir de son portable. Ce fut sans surprise qu'elle découvrit deux nouveaux messages d'Emma, elle s'était attendue à une réponse.

De mon inconnue à 0h40 :

Merci beaucoup pour le repas ! Franchement c'est bien plus appétissant que mon pauvre sandwich. Très bon choix d'Henry, enfin je suppose, je ne connais pas mais je ne suis pas difficile. Attention, je pourrai m'y habituer… vraiment !

De mon inconnue à 1h02 :

Ça y est, je m'y suis habituée ! C'était délicieux ! On fait comment, je t'envoie toutes mes dates où je travaille de nuit ? Plus sérieusement… encore merci, je me suis régalée.

De Regina à 1h47 :

Je suis heureuse que le repas t'ai plu et par pitié arrête de te nourrir de sandwich et de plats tout préparés. Dans le cas contraire, je serai dans l'obligation de te demander ces fameuses dates pour m'assurer que ces choses que tu ingurgites ne te tuent pas.

De mon inconnue à 1h49 :

De temps en temps, je me fais livrer… ça compte. Je suis sûre que ça compte !

De Regina à 1h50 :

Si ce sont des pizzas, des burgers, du chinois ou de l'indien, ça ne compte pas.

De mon inconnue à 1h50 :

Ah…

De mon inconnue à 1h50 :

Et les pasta box ?

De Regina à 1h51 :

Ne m'insulte pas s'il te plaît !

De mon inconnue à 1h53 :

Bon… je suis à court d'option.

De mon inconnue à 1h53 :

Ah si ! Il reste le distributeur ! Les paquets de chips sont top et la viande séché pas trop mal et à l'occasion, il y a des pommes.

De Regina à 1h55 :

Je préfère éviter de répondre à… cette suite de mots sans aucune suite logique.

De mon inconnue à 1h56 :

Je t'avais prévenue… je suis une vraie calamité en cuisine et il faut bien que je me nourrisse, question de survie, tout ça, tout ça…

De Regina à 1h57 :

Ce n'est pas parce qu'on place quelque chose dans sa bouche et que par un miracle inexplicable, on parvient à le digérer qu'on se nourrit.

De mon inconnue à 1h57 :

Ok, j'abandonne ! Je n'aurai pas gain de cause.

De Regina à 1h58 :

Aucune chance !

De mon inconnue à 2h01 :

J'aurai d'autre occasion d'avoir le dernier mot. Je vais aller m'entrainer un peu. Je te souhaite une bonne nuit.

De Regina à 2h02 :

Bonne nuit Emma.

En s'endormant, Regina avait le sourire aux lèvres, ses petites discussions avec Emma étaient de plus en plus agréables. La jeune femme parvenait toujours à lui changer les idées, elle ne lui faisait pas seulement oublier la tristesse durant de court instant, c'était plus, bien plus. Parler avec Emma, c'était comme prendre une bouffée d'oxygène après avoir retenu sa respiration un peu trop longtemps.

Emma arriva dans la salle d'entraînement déserte, elle prépara sa radio pour que tous les transferts téléphoniques urgents puissent s'effectuer et elle commença à bander ses mains. Elle réfléchissait beaucoup depuis qu'elle avait quitté Regina. C'était la première fois depuis qu'elles apprenaient à se connaître qu'une information intriguait Emma au point qu'elle avait eu envie de vérifier le fichier de la police ou même d'aller faire un tour sur internet pour en apprendre plus.

Elle enfila ses gants de boxe, en soupirant. Elle ne devait pas céder à la tentation, ce n'était pas bien. Elle-même, elle n'apprécierait pas que Regina fouille dans son passé. Elle frappa doucement ses poings entre eux, vérifiant que les gants étaient bien fixés en s'avançant vers le sac de sable.

- Il n'y a pas moyen que tu regardes ce qui est arrivée à sa femme Swan, et elle frappa. Oublie cette idée ridicule tout de suite, un jeu de jambe et elle assène un nouveau coup, elle t'en parlera quand elle sera prête, elle cogne encore, aller !

Les successions de télescopage entre le plastique de ses gants et la toile du punching ball s'accélèrent et durent pendant de longues minutes avant que la respiration d'Emma devienne difficile et ses mouvements moins adroits. Elle marche alors de long en large dans la salle, cherchant à se calmer. Elle comprit rapidement que son idée foireuse n'avait toujours pas disparue alors elle retira ses gants et commença à faire du renforcement musculaire. Cette fois, elle ne s'arrêta que lorsque sa radio grésilla, lui demandant de revenir à l'étage pour gérer un suspect violent, certainement sous emprise.

Le reste de la nuit, se déroula à une vitesse folle, Emma n'eut pas une seconde à elle. Elle prit une douche rapide avant de sortir du poste. En sortant, elle frissonna bien qu'il faisait plutôt doux. Il était presque six heures du matin, elle observait autour d'elle la ville prendre vie. Elle dû lutter en passant devant les cafés pour ne pas se prendre une boisson, si elle avalait quelque chose maintenant, elle ne parviendrait jamais à dormir en rentrant. Et comme chaque jours depuis qu'elle avait commencé à laisser des anecdotes dans la boîte pour Regina, elle passa par le parc pour rentrer chez elle.

Emma n'avait rien préparer contrairement à d'habitude. Elle sortit donc un bout de papier, s'installa sur le banc et le fixa un long moment avant d'écrire rapidement :

Anecdote n°38,

J'ai hâte de te voir aujourd'hui. Je suis de repos pour la journée. Je te rejoins ici ? Préviens-moi pour l'heure. Ou je peux venir au restaurant… comme tu préfères. Je m'occupe des boissons !

P.s. : Désolée pour l'insulte des pasta boxe… je ne veux pas me mettre à dos ma nouvelle amie.

Emma ne perdit pas une seconde et glissa le mot dans la boîte avant de changer d'avis. Elle souffla sur la longueur et rentra chez elle, épuisée. Elle s'effondra dans son lit, en retirant ses chaussures négligemment sans même se redresser. Il ne lui fallut pas plus d'une minute ou deux avant de s'endormir.

C'est un bruit strident, insupportable qui la tira de son sommeil. Emma grogna en tâtonnant pour trouver son portable, ne le trouvant ni sur sa table de nuit, ni sur son matelas, elle se décida à allumer sa lampe de chevet. Des noms d'oiseaux sortir sans le moindre contrôle alors qu'elle finit par trouver son téléphone dans l'une de ses chaussures. Elle manqua de le balancer en découvrant qui était tout juste dix heures et en réalisant que ce n'était pas ce truc qui sonnait mais certainement la porte d'entrée.

Peut-être que si elle attendait assez longtemps, la personne qui s'acharnait sur sa sonnette finirait par se lasser et partir. Après une bonne minute d'attente, et surtout d'acharnement, Emma abdiqua et se leva. Elle traîna des pieds jusqu'à son entrée, déverrouilla sa porte et l'ouvrit avec rage en grognant un acerbe :

- Quoi ?
- Salut Emma,
Tilly se glissa dans l'appartement, il faut absolument que je te parle, je n'ai pas dormi de la nuit. Toutes mes pensées sont en ébullitions ! J'ai besoin de conseil et il est hors de question que je demande à mon père, Emma claqua la porte en comprenant que la tornade ne faisait que commencer, il ferait une syncope, pire une crise cardiaque, pire une mort cérébrale ! Tu as des céréales ? Je meurs de faim ! Pourquoi tes placards sont toujours aussi désespérément vides, demanda l'adolescente en les ouvrant un à un, oh de la brioche, c'est mieux que rien. Je me fais un café, tu veux un chocolat chaud ?
- Tilly…
- Evidement que je te fais un chocolat chaud, question stupide. Ah-ah,
elle saisit une boîte de Cheerios en la secouant, enfin ! Tu en veux, elle se retourne déjà deux bols en mains, oui, tu en veux. J'imagine que tu n'as rien mangé comme tu étais de nuit.
- Elle savait que j'étais de nuit,
grogne Emma, je vais la tuer.
- Bref,
elle fait tomber les céréales dans les bols, venons-en aux faits, elle tartine plusieurs tranches de brioche avec de la pâte à tartiner noisette et spéculoos, hier, je suis allée au musée d'histoire naturelle et oui, j'ai encore volé un badge mais je ne me suis pas fait prendre donc il n'y a pas de problème. Non, ce qui est important, c'est : je l'ai revue !

Un petit silence s'attarda où Emma soupira de soulagement, en frottant ses tempes pour atténuer le mal de crâne qui pointait son nez. Pendant ce temps, Tilly la fixait attendant une réaction qui n'arriva pas assez vite à son goût puisqu'elle reprend :

- Tu n'as rien à dire ? C'est énorme ! Je ne pensais pas la revoir. Et tu sais quoi, j'ai adoré passer du temps avec elle. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Je ne me suis pas ennuyée, moi !
- Je peux savoir de qui on parle,
soupira Emma, parce que là, je suis larguée.
- Mais d'
elle enfin !
- Tilly, je n'ai que quatre heures de sommeil, il va falloir être beaucoup plus précise.
- Margot,
reprend Tilly en coupant une pomme, la fille que j'ai rencontré à cette soirée où tu es venue me chercher, où la pluie dansait, que tu as eu rendez-vous avec Regina qui nous a prêté un super parapluie jaune, et à qui j'ai donné un de mes livres préféré. Je l'ai revue ! Je ne pensais pas que c'était possible, elle continue et Emma commence à s'inquiéter du fait que l'adolescente ne semble pas respirer entre ses phrases, parce qu'elle a quitté Hyperion Height en plein milieu de semestre l'année dernière et j'ai demandé à London si elle était à New-York. Parce que j'aurai bien aimé la revoir, au moins pour savoir si elle avait aimé le livre. D'ailleurs, elle met le fruit dans le bol avec les céréales, je ne lui ai même pas parler du livre… non, ça ce n'est pas important. Là où je veux en venir c'est qu'il… London, je parle de London, précise-t-elle en agitant un couteau, il a dit qu'elle vivait à Shandaken. Alors, je me suis dit : c'est quoi ça Shandaken ? Et bien figure toi que ça fait partie de l'Etat de New-York mais c'est loin, elle dispose toutes ses préparations sur un plateau et le pose sur la table basse, très loin de la ville, beaucoup trop loin pour la revoir mais tiens-toi bien, elle était au musée en même temps que moi et j'ai passé tout mon après midi avec elle et c'était génial ! Genre vraiment plus que génial, elle se laisse tomber dans le canapé, comme de lire La Planète des Singes ou La Machine à Explorer le Temps pour la première fois, un soupire d'aise lui échappe, c'était incroyable, sensationnelle. Je suis encore plus… mince, je n'ai même pas le mot, plus… tu imagines, je ne trouve pas mes mots ! C'est encore plus époustouflant que ce que j'ai ressenti en lisant La Cartographie des Nuage, je suis BOUM subjuguée, mise à terre, complètement retournée. Tu ne manges pas, s'inquiète-t-elle en fourrant une cuillère pleine dans sa bouche, t'es malade ?
- Tu ne respires pas,
ironisa Emma en s'installant près de Tilly. Je suis sûre que tu viens de battre un record de débit de mots à la minute, soupire-t-elle. Il y avait une question au milieu de tout ce grand discours ou il fallait simplement que tu extériorises ?
- La plupart des gens m'ennuient Emma, pourquoi pas
elle ? Elle semble si, elle plisse le nez, normale.
- On t'a déjà dit,
Emma étouffa un bâillement, que dans ta bouche le mot : normal, avait tout d'une insulte ?
- Ouais et alors ? La normalité c'est l'ennuie ! L'ennuie c'est l'assoupissement de l'âme, l'hibernation du cœur et la léthargie de l'esprit. Je veux rester éveillée
- Tilly…
- Je sais pourquoi je la trouve intéressante,
décrète l'adolescente subitement, il y a des petits instants, elle pince son pouce contre son indexe, ils sont furtifs et infimes mais ils sont bien là. Par moment, elle oublie d'être normale, elle regarde mieux et j'aime bien ce qu'elle voit. Et elle est capable de citer Dracula, c'est cool.
- Je pense que personne n'est
normal, nous avons tous nos frasques, nos joies et nos peurs. Ce qui t'ennuie ou ce qui te garde éveillée, ça peut être l'amitié, l'amour ou la mort. Nous sommes tous différents.
- Elle a un portable,
grogne Tilly, et je reprends ses mots exacts : «toute sa vie est dedans». C'est… affligeant.
- Il est peut-être temps que
tu aies un portable.
- Je préfère encore être condamnée à regarder en boucle la mort désastreuse de la Clinique Sanglante jusqu'à assèchement totale de toutes mes connexions nerveuses.
- J'aurai essayé,
s'amuse Emma en hochant les
- Okay, je n'essaierai plus, s'amuse Emma en commençant à manger. Donc, qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu as envie de la revoir, pour voir si cette Margot chasse de nouveau l'ennuie ?
- Je lui ai en quelque sort dit où elle pouvait me trouver. Je ne sais pas si elle va venir. Je suis partie un peu brusquement mais…

Tilly s'arrêta net dans sa phrase, elle fronça les sourcils avant de se saisir de son bol et de donner de grands coups de cuillères, le vidant en un éclair. Emma profita de ce silence salvateur même si elle devait bien constater qu'il n'était pas habituel. De son côté, elle grignotait essayant de faire passer le mal de tête et la sensation étrange de ne pas être dans son propre corps. Elle était épuisée.

L'adolescente avait à peine fini ses céréales qu'elle s'attaqua aux tartines, elle les avala beaucoup trop rapidement, mais il fallait qu'elle s'occupe l'esprit parce que ça recommençait. Tilly n'était pas du genre à construire sa vie sur des possibilité. Elle se posait rarement voire jamais la question : «Et si…». Non, elle assumait ses choix, quoi qu'il advienne et pourtant depuis la veille au soir, une ritournelle d'interrogations tournait dans sa tête.

Et si le petit Henry n'avait pas utilisé le talkie-walkie à cet instant précis ? Et si Margot ne venait pas au carrousel ? Et si elle ne croisait plus jamais le chemin de Margot ? Et si en se revoyant, l'ennuie réapparaissait ? Et si elle arrêtait de la trouver magnifique ? Et si Margot faisait une nouvelle crise d'angoisse et que personne n'était là pour l'aider ? Et si elle ne voyait plus jamais la pluie et les boissons gazeuses de la même manière à partir d'aujourd'hui ? Et si…

Il y en avait des centaines comme celle-ci et c'était… déstabilisant pour Tilly. Elle n'était pas habituée à agir de la sorte. Elle n'aimait pas que les choses restent flous et incertaine. Elle n'avait pas de problème avec l'inconnue parce qu'il permettait d'apprendre, toujours plus mais là, il y avait trop de variables obscures et c'était…

- Argh ! C'est pire que les maths ! Je déteste !
- Ne cris pas comme ça,
sursaute Emma en manquant de renverser son chocolat chaud, tu m'as fait peur !
- Désolée,
soupire Tilly.
- Qu'est-ce qui est pire que les maths, s'informe tout de même la plus âgée.
- Absolument tout ce qui concerne Margot !
- Oh… je vois. Tu veux mon avis ?
- Hum…
- Je pense que parfois, il ne faut pas se poser de question, tu t'en fiche que 1+1 soit égale à 2 ou à 8, juste tu fonces et si tu te plante royalement… tant pis, le tout c'est d'essayer !
- Tu dis toujours qu'il faut vérifier son résultat deux fois.
- Pour les maths oui, mais pour la vie hors de question, tu perds trop de temps.
- Il faut que je trouve un moyen de communiquer avec
elle.
- La communication c'est l'étape 1,
rit Emma. A quoi tu penses ?
- Il me faut…
- Ouais ce n'est pas facile, prend le temps d'y réfléchir, il m'a fallu…
- Je sais,
explose subitement Tilly, j'ai trouvé ! C'est tellement évident !
- Tu es désespérante,
soupire Emma, prends le temps de réfléchir.
- C'est tout réfléchi ! Je sais que ça sera génial ! Je… il faut que j'ailles au lycée,
maintenant.
- Tu es en vacances Tilly… le lycée est fermé.
- Mais non, certains clubs sont ouverts !

La jeune adolescente se lève brusquement en prenant les affaires de son petit déjeuner pour les placer dans l'évier et les laver. Ses pensées étaient en fusions et elle souriait plus que de raison. Elle prit le temps de ranger tout le bazar qu'elle avait décimé dans l'appartement d'Emma. Elle fonça vers l'amie de son père, embrassa sa joue en riant, la remerciant pour ses précieux conseils et sortie en un éclair.

Emma resta interdite quelques secondes avant de lâcher un long et profond soupire. De toute évidence, la tempête Tilly était passée. Elle se laissa tomber sur le canapé. Elle n'était pas certaine que de la voir partir de cette manière était une bonne chose, elle plaignait sincèrement la personne qui allait devoir l'affronter. Mais ce n'était plus son problème, elle voulait simplement dormir encore un peu avant de rejoindre Regina.

Regina était son seul objectif de la journée.


Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Que pensez-vous de cette suite ? Le chapitre était plus centré entre le Madarcher et le Swanqueen. Emma et Regina sont (enfin) amies et la blonde compte bien marquer le coup ! Leur relation a bien évoluée en plus d'un mois. Que pensez-vous des interrogations de Regina, son petit geste pour Emma ? Est-ce qu'Emma va se laisser ronger par la curiosité et faire des recherches sur Danielle ? Et pour les deux ados… Margot va-t-elle se rendre au Carrousel et quelle est le plan de Tilly pour communiquer ?

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

Durant le confinement, je me suis constituée un programme d'écriture (pour m'occuper, franchement, les journée sont bien longue...) donc après un peu plus d'un mois d'affinement, voilà à quoi va ressembler la publication le lundi 1 chapitre de When I See You Tomorrow, le mercredi et le dimanche (plus un autre jour si j'ai de l'avance) 1 chapitre de Les Amis Ne S'embrasse Pas Sous La Neige et le vendredi 1 chapitre de Ne Me Regarde Pas. Voilà, j'espère que cet aménagement vous convient et n'hésité pas à me prévenir si "j'oublie" une publication, je ne sais pas pour vous mais je commence à perdre la notion du temps. Prenez soin de vous !

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

GeekGirlG.