Cette fanfic a été écrite dans le cadre de la nuit du FoF (Forum francophone) pour le thème "Idoine" lors de la nuit du 06/03/20.

(1 thème par heure de 21 h à 4h du matin)

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Un aigle parmi les dindons

Chapitre 2 : L'aigle impériale

Edelgard malgré ses efforts ne parvint pas une fois à faire chuter son professeur. Byleth lui tendait la main après chacune des défaites de son élève. Implacable, à chaque fois qu'elle relevait Edelgard elle l'appelait délibérément mon petit aigle. Si Edelgard levait les yeux au ciel dès que Byleth utilisait ces termes, l'enseignant discernait clairement un sourire sur les lèvres de sa victime.

L'aiglonne se sentit bien seule lorsque sa fauconnière disparut. Elle avait perdu ses bras qui la soutenaient sans faille, cette force qui lui permettait de s'envoler toujours plus haut, toujours plus vite. Son absence fit s'alourdir ses ailes et refroidir son cœur. L'aiglonne continuait toujours à voler, parfois elle se surprenait à chercher cette silhouette si familière à l'horizon. Malheureusement pas une seule fois, malgré sa vue aiguisée, elle ne parvint à la retrouver.

Les années passèrent, l'aiglonne devint un magnifique et impitoyable aigle impériale. Toutefois en dépit du temps passé, lorsqu'elle retrouva par miracle son professeur après cinq années d'absence elle redevint instantanément son petit aigle. Une fois encore, à ces mots que seule Byleth était autorisée à prononcer, son cœur s'emballa comme autrefois.

Le rapace avait gagné en assurance au fil des années, aussi cette fois elle n'hésita pas une seconde, lorsqu'elle revit son amie, elle atterrit en larmes dans ses bras. Le professeur essaya de minimiser son absence pour la consoler ce qui n'eut que l'effet contraire.

De rage, Edelgard monta le ton, une prise de bec commença. Jamais, elle ne s'était adressée de la sorte à Byleth. La fauconnière fut prise de court, et ne trouva pas de réponse à la mesure de la détresse de l'impératrice. Edelgard, de plus en plus véhémente fit chavirer son professeur décontenancée. L'ancienne élève fut entraînée dans la chute, mais le professeur par réflexe la serra contre elle, pour éviter qu'elle ne se blesse.

L'impératrice ferma les yeux instinctivement, lorsqu'elle les ré-ouvrit, Byleth toujours impassible était allongée sous elle sur le sol froid du monastère. Elle remettait en place l'une de ces mèches argentées. Edelgard s'écarta d'une dizaine de centimètres, son regard humide se fondit dans celui de l'ancienne disparue. L'impératrice se mordit la lèvre pour retenir un sanglot.

Elle s'était imaginée tant de fois ces retrouvailles, elle en avait tellement rêvées que cet instant paraissait irréel. Le professeur semblait toujours aussi inébranlable, c'était injuste. Les mots qu'elle avait pourtant répétés si souvent en rêve ne venaient pas.

Byleth se contenta de murmurer :

« -A présent, je ne peux plus vous appeler mon petit aigle. »

Lorsque le professeur avait disparu si longtemps, elle avait emporté avec elle ces trois termes qui avaient le don de la faire frémir. Ces quelques mots qui la hantaient toujours, s'étaient encrés dans sa tête, dans sa mémoire, dans son âme, dans son cœur. Alors que ses pensées étaient aussi ardente que chaotique, la réponse idoine lui parut comme une rare évidence :

« -Non, professeur, permettez moi d'user mon privilège impériale, je vous interdis de m'appeler autrement. »