Eh oui, c'est déjà la fin de notre défi collectif de la Saint-Valentin et nous clôturons ce recueil avec le quatrième texte d'Angelica R! Merci à tous de nous avoir lus!
Petit mot de l'auteur (Angelica R) : Au revoir là-haut ne m'appartient pas (regardez le film/lisez le livre si ce n'est pas déjà fait !) Et le contexte est tout sauf joyeux, même si je vais essayer de faire un peu de fluff quant même.
Voilà quoi…
La guerre avait absolument tout emporté, avait détruit tellement de choses, avait réduit la bouche et le visage d'Édouard en mille morceaux, avait pris tout ce qu'il avait à Albert.
Et Louise, petite fille sans famille qu'ils avaient recueillie et qui s'était attachée à eux, elle avait tant perdu également.
Pourtant...
Et pourtant, malgré tout ce qu'ils avaient vécu, ce qu'ils avaient enduré les uns et les autres, malgré tout leurs traumatismes, toutes leurs pertes, ils avaient fini par se reconstruire, ensemble.
Eux, ces trois individus qui n'avaient absolument rien à voir, ils avaient quelque chose maintenant, dans ces Années folles qui les avaient complètement oubliés, eux, les survivants que la guerre avait brisés.
Ils n'avaient pas une famille ordinaire, c'est certain.
Mais c'était la leur.
Oh que oui, ils étaient bien atypiques ses nouveaux parents, songeait la fillette en voyant Édouard peindre ses masques en écoutant Albert évoquer la prochaine étape de leur grand plan d'arnaque aux monuments aux morts.
Il s'agissait d'une bonne journée pour une fois.
Oui, certes, certains jours étaient plus compliqués que d'autres, les nuits surtout l'étaient, les hurlements de douleur d'Édouard quand il n'avait pas assez de morphine dans le sang, ou les moments où Albert faisait des cauchemars, ou des crises de panique et qu'il n'arrivait plus à respirer, jusqu'à ce qu'Édouard vienne le prendre dans ses bras pour le calmer.
Certains jours étaient pires que d'autres, mais d'une certaine manière, ils arrivaient à s'en sortir.
Et pour Louise, peu importe que l'arnaque fonctionne ou pas en fin de compte.
Elle avait trouvé une famille.
Et ça lui suffisait amplement.