Nuances
Harry
Pour Harry, le professeur Lupin n'était pas qu'un enseignant.
Bien sûr, le fait qu'il était son professeur n'était pas étranger au respect qu'il avait pour lui.
Remus Lupin était respecté car respectable à la base.
Là où Harry ne donnait qu'un respect de façade au professeur Rogue, le professeur Lupin avait le respect réel du jeune garçon. Parce que, contrairement à son collègue, Remus Lupin respectait ses élèves, il les aidait à se relever face à l'échec plutôt que de les enfoncer un peu plus dans la boue. Il était un professeur passionné, patient, à l'écoute, qui aimait sincèrement ses élèves. Après un professeur qui avait deux visages, au sens propre comme au sens figuré, et un autre qui n'était ni plus ni moins qu'une blague, la venue d'un tel instituteur était presque miraculeux à ses yeux.
Mais au-delà d'être le meilleur professeur de Défense Contre Les Forces du Mal qu'il n'avait jamais eu, il était un ensemble de personnalités auxquelles le jeune garçon se raccrochait.
Il avait été l'ami de ses parents.
Bien sûr, depuis son arrivée dans le monde des sorciers, Remus Lupin n'avait pas été le premier à lui parler de ses parents en lui peignant un tableau bien plus agréable que les piques acerbes et mensongères de sa tante et de son oncle. Hagrid lui avait donné des photos. Tous étaient unanimes : Lily et James Potter avaient été des gens formidables. Mais Lupin était différent. Lui, il avait été un ami proche, un intime, un frère de cœur pour son père. Lupin pouvait lui dire tous les détails insignifiants pour d'autres mais qui étaient une mine d'or pour lui, lui qui n'avait aucun souvenir de ses parents :
Sa mère jouant avec une mèche de cheveux tout en réfléchissant.
Son père qui jouait avec ses mains sous ses manches pour cacher son stress.
A travers Remus Lupin, c'était un peu de cette famille volée qu'il retrouvait, l'un des derniers morceaux de ses parents existants en ce monde, un morceau biaisé, sans aucun doute, mais un qui ne niait pas non plus les défauts de ses amis. L'entendre parler de ses parents, c'était se retrouver dans une espèce de bulle, un monde parallèle où il avait vécu avec eux, grandissait avec eux, une chimère basée sur des faits et non pas sur la magie, comme le miroir du Rised. Remus Lupin était peut-être la personne qui se rapprochait le plus de la figure paternelle à ses yeux. Il était aisé de se confier à lui. On se sentait écouté, compris et non pas pris pour un idiot, parce qu'on n'avait que treize ans et que nos hormones devaient commencer à nous chatouiller, comme si la valeur d'une personne n'était basée que sur les années qu'elle avait au compteur. Les joies de l'homme à chacune de ses réussites, il s'imaginait son père avec la même expression heureuse sur le visage. Harry ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine excitation à l'idée de le rendre fier, recherchant même son approbation.
Enfin, même en mettant de côté tout cela, Remus Lupin avait le respect de Harry pour la personne qu'il était à la base :
Un homme bon, honnête, intègre, joyeux, intelligent.
Un modèle en somme.
Un homme dont on avait envie d'être l'ami.
FIN