Je ne possède aucun des personnages du film.

Le bruit était léger, chantant et métallique. C'était un léger tintement dut aux bracelets que Tamina portaient aux chevilles. A chacun de ses pas, les grelots tintaient joyeusement et Dastan s'amusait de cette coquetterie de princesse, fort peu discrète. Pourtant, à cet instant, il aurait tout donné pour les entendre une dernière fois.

3eme mini fic écrite dans le cadre d'une Nuit du FOF sur ce fandom

Ce texte a été écrit dans le cadre de la Nuit du FoF sur la thème "Presque"

(Pour rappel on vous propose un thème et vous avez une heure pour écrire un texte ;) )

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


EN PLEIN DÉSERT

Chapitre 3 : Une odeur d'encens

L'air était doux, tiède et il flottait une douce odeur d'encens. C'était à la fois étrange et familier. Dans un brouillard douloureux, Dastan se demanda si c'était ça de mourir : se retrouver dans un monde flou, mais vaguement familier. Parce qu'il devait bien l'admettre, il y avait quelque chose de rassurant dans ce qu'il ressentait malgré la souffrance. Le jeune homme bougea faiblement et une décharge de douleur remonta le long de sa poitrine. Mauvaise idée. Il ne fallait mieux pas qu'il bouge. Il laissa donc sa tête retomber à l'arrière, percevant la douceur d'un oreiller, le confort d'un matelas et un son qui chanta à ses oreilles. Un son qui l'avait accompagné dans l'abîme : le tintement des grelots des bracelets de cheville de Tamina.

Est-ce qu'il perdait l'esprit ? Pour toute réponse, le matelas s'enfonça à sa gauche puis, une main douce et délicate lui caressa le front avant de se glisser dans ses mèches brunes.

- Hey ! Dastan ? Tu es avec moi ?

Cette voix… Il n'y avait pas que les grelots… C'était bien sa voix, non ? Est-ce que la mort vous accordait la présence réconfortante de vos proches ? C'était sans doute peu probable… En revanche, la douleur était encore si violente. Il ne pensait pas que l'on pouvait continuer à souffrir de la sorte après la mort. Dastan se cabra donc doucement et força ses yeux à s'ouvrir. Sa vision était trouble, mais le plafond au-dessus de sa tête était familier, tout comme le visage penché sur lui.

- Dastan ?

- Tamina ? Coassa le jeune homme en sifflant de douleur.

- Je suis contente de te voir reprendre connaissance. J'ai eu si peur de te perdre.

- Peur… Je… Je ne rappelle pas…

- Des brigands t'ont attaqué sur la route de Nasaf. Tu es presque mort dans les bras de Bis.

- Bis…

Le nom de son ami, de son frère des rues, suffit à lui remettre tous les événements en mémoire. Oui, il s'était senti mourir et puis, il avait surgi au moment providentiel.

- Ils étaient trop nombreux.

- Je sais… Ils semblent être remontés en direction du Nord, répondit la jeune femme en continuant à caresser la joue et le front de son époux. Comment tu te sens ?

- Je suis épuisé. J'ai mal… mais je crois que je suis en vie.

- Oui, lui répondit Tamina en souriant, tu es en vie et tout ira bien. Je vais te préparer une potion pour lutter contre la douleur, mais est-ce que tu te sens assez en forme pour recevoir une visite ?

Dastan fronça les sourcils et son épouse se redressa. Sans un mot, elle traversa la pièce, ouvrit une porte et fit entrer Bis qui portait Nafis dans les bras. Le petit garçon était accroché au cou de son oncle de cœur et il osa à peine jeter un coup d'œil en direction du lit sur lequel reposait son père. Pendant plusieurs jours, il avait bien comprit, malgré ses quatre ans, que quelque chose de grave était en train de se passer. En se rapprochant, Bis croisa le regard bleu profond de son meilleur ami et lui sourit tout en murmurant à son fils.

- Tu vois qu'il va bien. Il est solide ton père. Va lui faire un câlin.

Doucement, il posa le petit garçon sur le sol et ce dernier se mit à courir en direction du lit. Il s'arrêta juste devant et Dastan lui sourit. Son petit garçon, lui qui avait eu si peur de ne jamais le revoir. N'écoutant pas la fatigue de son corps blessé, il parvint à se redresser en position semi-assise et lui tendit les mains.

- Viens.

Nafis ne se le fit pas dire deux fois et monta sur le lit de son père, se laissant basculer dans ses bras. Dastan laissa échapper une légère plainte de douleur qui s'accompagna d'une grimace, mais ce n'était pas important. Tenir son petit garçon dans ses bras était une telle joie qu'il en oubliait qu'il souffrait. Nafis se blottit de toutes ses forces dans ses bras, lui murmurant dans un hoquet de sanglot.

- J'ai cru que tu allais mourir pedar[1].

- Non pesar[2], je ne pouvais pas mourir tu sais.

- Pourquoi ? Demanda le petit garçon en redressant la tête.

Son père lui caressa les joues et les cheveux, lui souriant malgré sa douleur.

- Parce que j'avais ton amulette, celle que tu as gravée avec amu[3] Garsiv, elle m'a protégé.

Le petit garçon adressa un large sourire à son père et se blottit de nouveau dans ses bras. Dastan l'enserra avec tendresse, tout en redressant la tête pour sourire à Bis et Tamina. Il souffrait toujours, mais il se sentait bien. Il posa doucement sa joue sur la tête de son fils et ferma les yeux pendant qu'un léger tintement résonnait dans la chambre.


[1] Père en persan

[2] Fils en persan

[3] Oncle paternel en persan