Petit mot de l'auteure (Almayen) : Bonjour ! Et voici la suite / fin ! J'espère qu'elle vous plaira.
Merci à Marina, Brigitte26, Prims, AnnaMerteuil et AngeLunaBlack pour leurs reveiws sur le premier chapitre ! Et c'est un peu en retard (j'ai du changer de jour de publication) mais bonne fête Prims !
La ville s'ouvrait sous ses yeux à mesure qu'ils s'enfonçaient dans le ciel étoilé. Harry n'avait jamais ressenti une telle sensation – comment aurait-il pu, alors qu'il était littéralement en train de voler dans les airs ? Il aurait pu en être terrifié, s'il n'était pas aussi enivrée de la sensation de folie libératrice qu'il ressentait en ce moment.
Il devait avoir l'air particulièrement extasié (jolie euphémisme pour dire niaisement content), parce que lorsqu'il se tourna vers lui, Drago le regardait d'une curieuse expression qui mélangeait amusement et gentille consternation.
- Quoi ? bredouilla Harry, trop heureux pour être vexé.
- Rien, répondit le blond. On dirait juste un enfant de trois ans qui découvre le monde.
- Tout le monde n'a pas une carp... tapis volant, rectifia-t-il en sentant le maudit engin faire un dangereux soubresaut à l'entente de l'insulte.
- Tu peux l'appeler Nimbus, si tu as tant de mal à dire tapis volant, proposa gentiment Drago voyant la peine du brun.
Celui-ci fit un rapide sourire pour le remercier, et retourna à sa contemplation béate. Tout autour flottaient des nuages, et lorsqu'il tendit la main pour les toucher, ceux-ci étaient aussi doux que les poils d'Hedwige, sa chouette. Alors qu'ils prenaient peu à peu de l'altitude, ils se rapprochaient littéralement des étoiles, qui scintillaient de mille feux. C'était un spectacle comme il n'en avait jamais connu et que tous les feux d'artifice du monde ne parviendraient jamais à égaler.
Mais malgré l'éclat des astres, la densité et profondeur du ciel était le plus saisissant. L'horizon entier était devenu bleu – bleu à la fois marine, azur, léger et mate suivant l'altitude ou encore l'atmosphère dans laquelle ils évoluaient. Plongé dans ce ciel aux horizons infinis, il se sentait petit, si petit qu'il en paraissait insignifiant devant cet univers qui s'offrait à lui. Et contrairement à ce dont on aurait pu s'attendre, Harry en retira un grand apaisement.
Ici il n'était pas roi, ni même humain – il n'était que poussière d'étoile.
Sous le ciel de cristal, il se sentait si léger, libre et calme qu'il en murmura :
- On dirait un rêve bleu...
- Un « rêve bleu » ? répéta Drago, qui avait entendu.
- Oui... Nous sommes en train de voler. C'est clairement un rêve devenu réalité. Et le ciel est si bleu que... c'est un rêve bleu.
- Quel poète, railla le blond.
Harry leva les yeux aux ciel (dans le ciel?) et répondit :
- Ne te moque pas. Je suis sûr que ça ferait une très bonne chanson.
Harry s'était attendu à se que Drago se moque de lui, qui lui fasse un sourire poli ou bien à dire « mais bien sûr » sarcastique, mais certainement pas à ce qu'il commence à chanter :
- Je vais t'offrir un monde, aux mille et une splendeurs. Dis moi Altesse n'as tu jamais laissé parler ton cœur ? Je vais ouvrir tes yeux aux délices et aux merveilles de ce voyage en plein ciel au pays du rêve bleu... Ce rêve bleu ! C'est un nouveau monde en couleur, où personne ne nous dit « c'est interdit de croire encore au bonheur »
Harry ne s'était pas non plus attendu à ce qu'il suive le blond et commence à chanter :
- Je n'y crois pas, c'est merveilleux. Pour moi c'est fabuleux, quand dans les cieux, nous partageons ce rêve bleu à deux...
- Faisons ce rêve bleu à deuuuux !
Les deux garçons continuèrent de chanter à cours de métaphores étoilées, jusqu'à ce que Drago murmure :
- Et vivons ce rêve merveilleux...
- Aux mille nuits...
- Qui durera...
- Pour toi et moi...
Et qu'ils terminent en murmurant ensemble :
- Toute la vie...
Et qu'Harry pose ses lèvres sur les siennes.
Il s'était attendu à ce que le blond rigole, le jette du tapis dans le lac que celui-ci survolait, voir à ce qu'il recule vivement, dégoûté par son acte. Il ne s'était en revanche pas attendu à ce qu'il l'attrape par la taille et prolonge le baiser.
En revanche, il l'avait ardemment espéré. Et à en juger par la réaction du corps de Drago, lui aussi. Il recula alors pour prendre son souffle et fixa le blond quelques instants, qui souffla en haussant un sourcil :
- Tu as peur, Potter ?
- Tu aimerai, Dra... Attend un peu. Tu connais mon nom ?
- Je suis venu te chercher dans ta chambre. Faudrait avoir un sacré coup de bol pour débarquer comme ça dans ta chambre sans connaître ton nom.
À question idiote, réponse idiote.
- Comment est-ce que tu connais mon nom ? rectifia le brun.
- Brun, lunettes rondes, cicatrice en forme d'éclair. Ça court pas les rues. Enfin, métaphoriquement parlant puisque littéralement parlant tu as...
- D'accord, d'accord, j'ai compris. Mais... pourquoi... pourquoi tu as fait semblant de suivre mon mensonge ?
Drago haussa les épaules.
- T'avais l'air un peu paumé.
Façon très raccourcie pour dire « je voulais que tu me sois redevable mais j'ai changé d'avis parce que tu es vraiment beau, que tu avais l'air d'en avoir sincèrement ras le bol de tout, et que tu m'a ému dans ta détresse ».
Harry leva les sourcils, mais sembla se contenter de l'explication hasardeuse du blond – sûrement sentait-il ce qui se cachait derrière ses propos. Il se rassit alors sur le tapis volant qui rasait un nouveau lac. Drago l'imita, et lui demanda :
- Tu veux qu'on reprenne là où on était ?
- Oui, souffla Harry.
- Et... et qu'on aille plus loin ?
- Je...
- Tout va bien, le rassura Drago en voyant son hésitation. On n'est absolument pas obligé de faire quoi que ce soit. On fait à ton rythme. Si tu veux juste m'embrasser, dis le.
- Je ne veux pas juste t'embrasser. C'est simplement que... je ne l'ai encore jamais fait.
- Oh. Ce n'est pas grave. L'important, c'est que tu ne fasses rien dont tu n'es pas envie. Dis moi simplement si tu te sens mal à l'aise ou que tu veux arrêter.
Harry hocha la tête, mais ne put pas ne pas écarquiller les yeux en voyant ce qu'avait sorti de sa poche Drago.
- Ne jamais sortir sans être couvert, expliqua-t-il un sourire en coin, deux préservatifs dans la main. Et n'oublie pas, on arrête dès que l'un d'entre nous le souhaite.
Aucun d'entre eux ne voulu arrêter, mais ils furent tout de même interrompu dans leurs activités – le tapis volant se retourna sur lui-même, les projetant dans le lac, avant d'aller flotter un peu plus loin.
- Apparemment, il n'avait aucune envie d'assister à nos ébats, remarqua placidement Drago, essayant de faire fit de l'algue qu'il avait dans ses cheveux trempés.
- Ou plutôt de les supporter, corrigea Harry.
Et puisqu'ils n'avaient plus rien d'autre à faire, ils nagèrent tout deux vers la rive, en s'éclaboussant comme des enfants.
.
Harry Potter, premier du nom, s'ennuyait ferme.
Tous ces sermons, ces discours politiques, ces défilés incessants et ces cœurs ininterrompus... Il n'en pouvait tout simplement plus. Il se retint toutefois de pousser un soupir las, tant l'instant était solennel. Et surtout, tant il l'avait ardemment attendu. Au bout d'un temps interminable, Dumbledore prononça finalement les mots tant espérés :
- En ce 31 juillet 1997, je proclame Harry James Potter, premier du nom, roi d'Angleterre. Longue vie au roi !
L'exclamation fut reprise par la foule au pied du palais, constituée par les milliers et milliers de personnes qui s'étaient déplacées pour assister au couronnement. Lorsqu'Harry sortit sur le balcon pour saluer la foule, celle-ci rugit d'avantage, criant viva, bravo et autres félicitations. Harry ne parvenait à croire qu'il était réellement en train de vivre ce moment – après toutes ces années de complots, de menaces, de tentatives d'empoisonnement, il était enfin parvenu à s'asseoir sur le trône. Il se doutait que les choses ne seraient pas faciles sous prétextes qu'il embrassait un règne personnel mais l'absence de son oncle et sa tante, exilés un mois auparavant après qu'une de leur énième tentative d'assassinat ait été dévoilée, rendrait les choses plus faciles.
Et notamment pour ce qu'il avait à faire maintenant.
- Merci à tous, commença-t-il à parler. Je vous remercie de votre présence pour cet événement, mais également pour la confiance que vous avez placé en moi. Je vous assure que je ferai tout mon possible pour ne pas la décevoir, et ce en continuant les actions déjà commencées, notamment dans l'achèvement de l'hôpital de Saint-Mangouste afin de permettre à tous les meilleurs soins, mais également de l'école de Poudlard, afin que chacun puisse avoir accès à une éducation digne de ce nom.
Les propos furent accueillis par des vivats de joie, qu'Harry accepta avec un sourire. Ce sourire cachait toutefois une inquiétude : seraient-ils toujours contents lors de sa prochaine annonce ? Sûrement que non – et Harry aurait dans ce cas connu le règne le plus court de l'histoire. Il tenta de se rassurer en se disant qu'au moins, il serait retenu dans les livres pour quelque chose. De peu glorieux certes, mais pour quelque chose.
- J'en viens maintenant à l'annonce que nombre d'entre vous doivent attendre : l'annonce de ma reine, que je vous avez promis pour le jour de mon couronnement.
La foule retint son souffle, attendant ardemment la révélation. Les hypothèses étaient allées bon train – Harry I allait-il épouser sa meilleure amie, Hermione ? Ou bien Ginny, la sœur de son meilleur ami ? Peut-être même épouserait-il une princesse dans un autre royaume, comme la très jolie Fleur Delacour ?
Mais lorsqu'Harry prononça le nom, un murmure d'incompréhension parcouru la foule.
Drago.
Drago. Qui était-ce ? Personne n'avait jamais entendu parler d'un Drago – et attendez.
Drago, c'était un prénom de garçon, ça.
L'incompréhension fit place aux rumeurs paniquées dans la foule, qui fut finalement coupée court lorsque l'objet de tous les bruits sorti de la foule sur un tapis volant, pour aller se poser près du jeune roi, qui lui prit la main. C'est le moment où tout peut basculer, pensa Harry.
- Je sais que cette annonce n'est pas vraiment orthodoxe, dit-il fermement pour faire taire la foule. Je n'épouserai pas une reine, mais un roi. Moi-même, je n'aurais jamais pensé aimer un homme. Mais j'ai rencontré Drago, et je ne pouvais plus envisager de vivre sans lui. L'amour ne s'explique pas toujours. Parfois il est si saisissant, vrai et profond, qu'il vous saute aux yeux sans que vous puissiez rien faire pour l'éviter. Alors, vous acceptez vos sentiments. En espérant que les autres les acceptent également pour ce qu'ils sont : simplement deux peaux qui se touchent, deux lèvres qui se pressent, et deux âmes qui s'aiment. Ni plus ni moins.
Comme il s'en était douté, un silence accueillit son annonce. Il fut coupé par Dumbledore :
- C'est tout à fait louable et acceptable, votre Majesté. Mais comment faire pour la succession ?
- Nous adopterons. Des miliers d'enfants ont besoin d'un foyer, et nous serons ravis d'en fournir un à quelques uns de ces pauvres malheureux.
- C'est un beau geste, mais ils ne seront pas de votre sang...
- Mais ils auront nos valeurs, notre amour. Ce qui est plus important. J'ai grandi avec mon oncle et ma tante, avec qui je partageais mon sang. Et pourtant, ceux-ci ont tenté de me tuer à plusieurs reprises. Ceux qui ont fait de moi l'homme que je suis, soucieux et protecteur de mon peuple, c'est vous, Dumbledore. C'est aussi Madame Figgs, Minerva McGonagall, et tant d'autres qui ne partageaient avec moi rien d'autre que de l'amour et des valeurs. C'est cela, une famille. De la confiance, de l'attention, du partage. Et cela, n'importe qui portant de l'amour en soi peut le donner.
Il termina son monologue pantelant de lyrisme mais de sincérité, guettant la réaction des gens l'entourant. Dumbledore le pris alors dans ses bras, lui murmurant « je suis si fier de toi ». Des applaudissements solitaires furent alors émis de la foule, rapidement repris par un plus grand nombre. Harry pouvait voir que tous ne suivaient pas cet élan, mais ce n'était pas grave – les choses ne pouvaient pas être acceptées en un claquement de doigt.
Il avait Drago et ses fidèles alliés à ses côtés, et de ce fait, il pourrait tout accomplir.
Mot de fin : je voulais partir dans un truc dramatique, mais finalement un peu de fluff et de joie de temps en temps, c'est cool non ? Merci d'avoir suivi cette histoire. J'en publierai peut-être des missing moments ou des bonus, n'hésitez pas à dire ce qui vous intéresserai.
Et comme toujours : n'hésitez pas à passer commande ! Bonne journée à vous en tout cas.