Titre : Téléphone maison
Auteur : Sigognac
Genre : Amitié
Rating : K
Résumé : Et si, finalement, Tony s'était servi du téléphone que Steve lui avait envoyé ? Échange de textos entre deux têtes de mule. Suite alternative de Civil War.
Disclaimer : Les personnages et l'univers des Avengers appartiennent à Marvel.
Note : Cette fic a été écrite dans le cadre d'une nuit du Fof. Le concept ? Un thème est donné, et on a une heure pour écrire un OS dessus. Le thème qui a inspiré ce texte était... "simplicité".
Note (2) : Le projet est de faire de cet OS le début d'une petite fic à chapitres. Je voulais m'inspirer d'autres thèmes de la nuit du FOF mais je n'ai eu le temps que pour un chapitre… Affaire à suivre.
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Chapitre 1 : En toute simplicité
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Pour sa défense, il était ivre.
Après les événements de la Civil War, les révélations sur la mort de ses parents et la dissolution des Avengers, Tony avait connu une mauvaise passe.
Pepper avait senti sa détresse et était revenue vers lui. Rhodey, même s'il devait gérer sa rééducation et le handicap qui était maintenant le sien, avait également été d'un soutien sans faille. Mais malgré leurs présences, un arrière-goût de gâchis ne quittait jamais la bouche de Tony.
Tout était de la faute de Rogers. Cet irresponsable qui n'en avait fait qu'à sa tête, qui avait préféré son psychopathe de meilleur ami à tout le reste, qui n'avait laissé que de la désolation derrière lui.
Rogers l'avait trahi. En ne lui révélant pas la vérité sur la mort de ses parents, d'abord, mais en le laissant seul, aussi. Avec le temps, Tony réalisa que c'était surtout cette seconde trahison qui le rendait furieux.
Ils avaient toujours dirigé l'équipe à deux. Du moins, c'est ainsi qu'ils avaient trouvé leur équilibre. L'un fournissait le support financier, technologique et matériel l'autre formait les recrues et donnait les ordres sur le terrain. Ça fonctionnait. Cela ne signifiait pas que c'était facile, ils avaient des caractères tellement opposés que ça ne l'était en réalité jamais mais une sorte d'entente existait. Après les échanges d'amabilités, de piques et autres disputes, ils arrivaient à trouver un compromis qui ne convenait souvent ni à l'un ni à l'autre mais qui s'avérait finalement être la bonne décision à prendre pour l'équipe.
Maintenant, Tony était seul pour tenir le fort. On attendait beaucoup de lui, comme s'il était la réponse à tous les problèmes. Il se souvenait de ses débuts de super-héros quand il refusait obstinément les propositions de Fury, il avait fonctionné seul longtemps mais une fois qu'on avait connu le confort d'une équipe, c'était difficile de retourner en arrière.
Avec Rogers, tout semblait simple. Cet imbécile voyait toujours les choses avec un manichéisme qui laissait Tony pantois. Évidemment, son esprit de contradiction le poussait à argumenter contre le point de vue du Capitaine. Et de cette dispute longue et mouvementée émergeait la solution. Et le pire, c'était que Rogers n'en paraissait jamais troublé.
Vivre au côté d'un homme d'une telle droiture était insupportable. C'était comme s'il ne doutait jamais. Mais c'était rassurant, aussi, parfois. Les discours que Rogers faisait avant chaque bataille était dégoulinant de bons sentiments. Mais c'était réconfortant, aussi, parfois. Et son intolérance pour les gros mots… Non, ça, c'était juste amusant.
Asticoter Steve avait été une de ces occupations favorites. Voir ce roc de perfection secouer la tête à chacune de ses brimades pour finir par les accepter avec le sourire et une pointe de sarcasme, c'était quelque chose. Steve était loin de manquer d'humour, Tony pouvait bien le lui concéder. Et il était tolérant, évidemment, cela faisait partie de la panoplie du personnage…
Souvent, depuis son départ, à chaque moment de crise en fait, Tony se posait la question : qu'aurait fait Steve à sa place ? Et il se retrouvait à imaginer le visage crispé et désapprobateur du Capitaine – car Steve le désapprouvait toujours – et les arguments qu'il lui aurait retournés. Mais Tony ne possédait pas assez de cette rigueur ringarde et de ce patriotisme exacerbé pour entrer correctement dans les bottes de Steve. En plus, sa mâchoire n'était pas suffisamment carrée… Clairement, le point de vue de Rogers lui restait inaccessible.
Alors, quand il était épuisé et à bout de nerfs, il arrivait à Tony de sortir le téléphone d'une autre époque que Steve lui avait fait parvenir. La lettre condescendante qui l'avait accompagné était confinée au fond d'un tiroir mais le téléphone, lui, restait toujours à portée de main. Depuis des mois qu'il le possédait, l'appareil n'avait jamais sonné. Tony soupçonnait qu'il ne sonnerait jamais. Ce petit con de Rogers devait considérer qu'il avait fait le premier pas en lui envoyant ce téléphone.
Tony se remémorait souvent certaines lignes de la lettre de Steve. Une phrase, en particulier, l'irritait, celle où Steve promettait d'être présent en cas de besoin. Comme s'il fallait attendre un cas extrême pour avoir besoin de Steve Rogers. Comme si sa présence n'était pas requise et utile au quotidien. C'était quasiment tous les jours que Tony aurait eu besoin de son avis !
Et Rogers lui avait donné un moyen si simple de le contacter…
Mais quoi ? Appeler le premier ? C'était céder, peut-être même pardonner. Et Tony était toujours en colère. Il ne faisait aucun doute que c'était Rogers le fautif de la Civil War, il n'était plus digne de confiance. Et c'était un peu facile d'attendre d'être contacté pour jouer les héros de service.
Alors, Tony refermait le clapet du téléphone dans sa main. Puis le rouvrait. Puis le refermait. Parfois, l'appareil volait à travers la pièce pour que Tony arrête d'y penser et, la seconde d'après, il se précipitait pour vérifier qu'il était toujours en état de marche.
Et un soir, Tony avait bu et il regardait le nom de Steve Rogers affiché sur l'écran du téléphone. Il était hors de question qu'il l'appelle parce que rien qu'à sa voix, Steve aurait deviné tout de suite qu'il était ivre et Tony aurait senti sa déception à distance. Et là, une idée farfelue lui était passée par la tête : il pouvait lui écrire. Steve lui avait bien envoyé une lettre pleine de grandes phrases pompeuses. Il pouvait bien en faire autant.
Tony se concentra pour appuyer sur les bonnes touches, se battant avec ce vieux système de messagerie et, avant d'avoir pu vraiment réaliser ce qu'il était en train de faire, il avait envoyé un SMS.
Voilà. Un SMS. A Steve Rogers. Un des criminels les plus recherchés du pays. Tout allait bien.
Après coup, Tony douta quelque peu de sa décision et encore plus du contenu de son message qu'il relut pour être sûr :
Tony – Hey Steve ! Quoi de neuf ?
A sa décharge, il était ivre.
Mais c'était le message le plus stupide du monde et il ne voyait vraiment ce que Rogers aurait pu répondre à ça. De fait, le téléphone, qui ne quittait plus sa poche, resta silencieux pendant trois jours. Et puis, un bip retentit et une réponse s'afficha. En toute simplicité.
Steve – Vous me manquez aussi, Tony.