Salut ! Me revoilà avec un tout nouveau chapitre !

Résumé : Les Griffin, Blake, Reyes, Woods et Green sont amis parce que leurs parents l'étaient, ils se sont éloignés avec les années. Pour la première fois depuis que les Woods ont été les premiers à déménager, tous les jeunes ont décidés de fêter Noël ensemble dans l'immense propriété secondaire des Griffin. Bien entendu, certains d'entre eux ont énormément changé. Alors ces quelques jours vont-ils les réunir définitivement ou découdre leurs liens pour toujours ?

Je remercie tout particulièrement MaraCapucin qui a accepté d'être ma bêta et de relire tous mes futurs chapitres pour que la lecture vous soit plus agréable.

Le personnages de l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas !

Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture. Je vous retrouve en bas.


Les amis ne s'embrassent pas sous la neige

POV - Clarke

Je ne me sens pas bien. Il y a trop de bruit autour de moi, mon assiette est beaucoup trop remplie. Je joue plus avec ma nourriture qu'autre chose. Quand on m'appelle, je force un sourire et répond à la question qu'on me pose avant de retourner dans mes pensées de plus en plus noir.

Depuis que Raven m'a obligé à dire tout haut ce que je ressentais, je n'arrive plus à penser à rien d'autre.

Je veux revoir Lexa. Correction, j'ai besoin de la voir. C'est insupportable d'être loin d'elle ! Je n'en peux plus…

Un fou rire un peu plus fort me fait sursauter. J'observe mes amis, sourire, discuter et s'amuser. Je suis tellement loin d'eux ce soir. C'est comme s'ils étaient dans une bulle de joie et de bonne humeur et moi, loin, très loin gaieté rayonnante. Je me redresse brusquement, faisant grincer ma chaise, attirant tous les regards vers moi. Je m'excuse mollement avant de sortir de table, laissant planer un étrange silence après ma fuite.

J'ai besoin de prendre l'air. J'ai la sensation d'étouffer. Je fouille dans le placard pour retrouver mon manteau. Je crois que mon cœur est sur le point d'exploser mais pas pour les bonnes raisons, c'est comme si quelqu'un s'amusait à le comprimer, c'est douloureux. Je trouve enfin mon manteau, je l'enfile rapidement, bataillant ridiculement avec la fermeture alors que mes mains tremblent. J'ai envie de pleurer, d'hurler, faire n'importe quoi mais surtout, ne pas rester ici.

- Clarke, je sursaute en me tournant vers ma sœur. Qu'est-ce que tu fais, demande-t-elle. Où tu vas ?

Je l'observe, désolée de la rendre si inquiète. J'esquisse un sourire d'excuse. Je cale mon bonnet noir comme mon manteau sur ma tête. Je commence à reculer, récupère un parapluie me souvenant que le temps devenait menaçant en début de soirée. Mes lèvres se décèlent, d'abord pour prononcer des excuses, qui me semble vide de sens avant que je n'ajoute :

- Je ne peux pas rester, ma voix tremble, je vais devenir folle.
- Clarke !

Madi hurle mais il est déjà trop tard, j'ai claqué la porte. J'inspire profondément mais je ne perds pas de temps pour partir en courant, le plus loin possible. Je ne veux pas que qui que ce soit puisse me rattraper. Je crois que j'entends Madi me poursuivre sur quelques mètres mais je ne me retourne pas et je crois qu'elle abandonne.

Je m'arrête complètement essoufflée dans le coin d'une rue. Je passe ma main sur mon front, remontant légèrement mon bonnet. Il faut que j'arrive à me calmer. Je suis au bord de la crise d'angoisse, je le sens. Je récupère mes écouteurs emmêlés dans la poche de mon manteau. Je m'appuie contre un mur, je me concentre sur ma respiration, espérant qu'elle ne parte pas complètement en vrille. Je glisse les embouts en plastique dans mes oreilles, la musique jaillit et je ferme les yeux.

Une inspiration, deux, trois puis quatre mais je ne parviens pas à me calmer. Je tapote mes doigts sur ma cuisse au rythme de la musique. Aller… je dois me calmer, maintenant. Ça suffit ! Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien. Peut-être que si je me le répète assez de fois, je vais finir par y croire. Je vais bien !

Mais plus je répète cette ritournelle, plus je sens les larmes se frayer un chemin sous mes paupières. Merde ! Je serre les poings, mes ongles me font un mal de chien et je les abats violemment sur les murs de briques derrière moi. Je m'accroupis, me repliant sur moi-même. Je me balance d'avant en arrière pour tenter de me calmer, mais tout ce que j'y gagne c'est encore plus de difficulté à respirer.

Puis subitement, quelque chose de froid et d'éphémère tombe sur le bout de mon nez. Je lève les yeux et il commence à neiger. Mon regard se perd dans la contemplation, les premiers flocons m'apportent enfin le calme tant attendu. Je respire.

Il me faut cinq ou six chansons complètes pour ne plus ressentir aucune oppression mais aussi retrouver des inspirations et expirations régulières. Je frissonne en me rendant compte qu'après être restée immobile aussi longtemps, je suis frigorifiée. Je frotte mes mains entre elles en me relevant prudemment. La neige qui s'est accumulée sur mes vêtements tombe à mes pieds. Je soupire en tendant le bras droit, paume vers le ciel pour réceptionner quelque flocon en souriant. C'est apaisant.

Je ne sais pas exactement quand je commence à marcher mais les illuminations de Noël, agrémentées des quelques chants que je peux deviner à travers mes écouteurs et les rues presque entièrement vides, finissent d'adoucir mon humeur. Quand les quelques flocons de neiges commencent à se transformer en véritable tempête, je déplie mon parapluie à la toile rouge. Je reste sur place un temps à observer le jeu de lumière entre ce pourpre accentué par les lumières de la ville qui se reflète sur la neige. C'est magnifique.

Je continue d'avancer. Je croise un stand qui vend du chocolat chaud et du vin chaud pour le Noël des sans-abris. Je me prends un gobelet de la boisson sucrée avant de reprendre mon excursion dans les rues de Chicago. Je n'aime pas être dans cette ville, tout me rappelle que Lexa n'est pas là. J'ai des souvenirs avec elle, presque dans chaque rue. Je n'arrive pas à croire qu'aujourd'hui, ça fait un an. Jour pour jour.

Lexa est partie il y a un an à cause de moi. Je soupire en finissant le lait chocolaté.
Puisque tout est ma faute, c'est à moi de réparer. Je dois faire quelque chose. C'est décidé, je vais aller la chercher. Pas aujourd'hui, bien entendu mais dès que je sais dans quel nouveau pays elle se cache, je prends un billet d'avion. Cette situation n'a que bien trop durée !

Je m'arrête près d'une poubelle pour jeter mon gobelet et je réalise que je suis devant l'entrée du Polis Park. Evidemment… tout, absolument tout me ramène toujours à Lexa. Je passe le portail alors que son rire et sa voix m'accompagne. Combien de fois sommes-nous venues ici ensemble ? Lexa adorait passer des heures ici, elle s'installait sur un banc pour lire alors que je prenais des photos et puis, il y avait le pont. Nous avions l'habitude de nous y accouder, pour discuter de tout et de rien alors que Lexa distribuait discrètement quelques miettes, malgré les interdits, aux canards et aux cygnes. Combien d'heure avons-nous parlé sur ce pont ?

Tous ce que je faisais avec Lexa était toujours comme figée hors du temps. Comment j'ai pu ne pas me rendre compte que je l'aimais avant ? Maintenant c'est si évident… il n'y a que Lexa. Depuis toujours, elle est mon monde.

J'arrive sous l'arche du pont. J'avance jusqu'à la rambarde. J'écarte la neige qui s'est accumulée et je m'y accoude en inspirant profondément. J'aime être là, c'est un lieu rempli de bons souvenirs. Je ferme les yeux et pendant une seconde ou deux, c'est comme si elle était là. Je sens presque sa présence. Mon dieu… comme c'est agréable. Je donnerai tout, absolument tout ce que j'ai pour qu'elle soit là, pour que cette sensation ne me quitte plus jamais.

J'ouvre doucement les paupières et me penche légèrement en avant. Lexa déteste toujours quand je fais ça. Elle dit que c'est inconscient et dangereux mais je crois seulement qu'une part d'elle à peur du vide. J'observe la glace en me demandant si je pourrai marcher dessus. Je me souviens que Lexa m'a envoyé une photo quand elle avait 16 ans où elle patinait ici, c'était une année où il faisait particulièrement froid.

Je me redresse en ajustant mon parapluie. Je soupire en sentant la présence d'une personne à côté de moi. J'ai envie de rester seule. Je n'ai aucune envie qu'un inconnu ne m'aborde, pas aujourd'hui, pas maintenant. Je garde mes yeux rivés sur l'horizon afin de bien montrer que je suis réfractaire à toute communication. J'augmente même le volume de la musique dans mes oreilles et je soupire. J'espère juste que cet individu va finir par partir.

Une chanson, deux puis trois et l'autre ne bouge toujours pas. Je commence à me sentir agacée par cette présence. Je ne comprends pas pour quelle raison il est si difficile de rester seule quand on en a le plus besoin. Je décide donc à tourner la tête vers ce trouble-fête et je me fige. J'écarquille les yeux au possible, en arrachant presque mes oreilles en même temps que mes écouteurs. Je suis en train de rêver, ce n'est pas possible autrement. Je perçois encore la musique étouffer se répandre entre nous. Lexa est là, juste à côté de moi.

- Salut, murmure-t-elle en détournant son regard de l'horizon pour le poser sur moi.
- Est-ce que je suis en train de rêver ?
- Non,
elle secoue doucement la tête de droite à gauche.
- Tu es là, je murmure. Tu es vraiment là ?
- Je suis là,
elle souffle en souriant timidement avant de détourner le regard pour se perdre une nouvelle fois dans la contemplation du paysage. Tu n'as pas été facile à trouver. Je n'ai jamais autant dépensé en une seule soirée dans un taxi. Les autres sont inquiets pour toi.
- Les autres,
je répète incertaine, tu es revenue ce soir ? Je t'ai manqué.
- Pas ce soir,
elle répond toujours sans me regarder. Hier. Je voulais attendre demain pour te voir, elle coince sa main droite sur sa nuque, j'avais un plan, elle sourit, mais Anya m'a appelé, cette fois ses yeux revienne sur moi, et elle m'a dit que tu t'étais enfuie, que tu n'allais pas bien et que nous n'avions pas besoin d'un départ précipité la veille de Noël 2.0 alors je me suis mise à te chercher dans toute la ville.
- Hier,
je répète incrédule, les larmes aux yeux.
- Je voulais être là pour Noël. Je… je voulais être là pour toi.
- Alors pourquoi tu n'es pas venue me voir ?
- Je te l'ai dit : j'avais un plan.

Un silence étrange s'installe entre nous durant lequel je l'observe sous toutes les coutures. Ses cheveux sont attachés dans un chignon complètement désordonné, qui ne ressemble à rien du tout. C'est après coup que je remarque qu'elle porte un pantalon, trop ample et un tee-shirt roi lion sous son manteau ouvert et une écharpe qui est juste poser sur son cou. Elle est en pyjama, elle va attraper la mort ! Et c'est encore à retardement que la présence de ses lunettes me saute aux yeux, sauf après les matchs, elle ne les porte jamais. Et c'est avec plusieurs coups saccadé de révélations que je constate à quel point Lexa a changée. Ce ne sont que des petits détails, mais je le vois. C'est au-delà de l'apparence mais une chose est toujours la même : sa façon de me regarder.

C'est incroyable… c'est je crois, ce qui m'a le plus manqué au cours de cette année : sa façon de me regarder. Je ne peux m'empêcher de me demander comment j'ai fait pour passer à côté. Sérieusement… maintenant, je ne vois rien d'autre que cet amour qu'elle a j'en suis certaine toujours pour moi. C'est impossible d'accorder autant d'intention en un seul regard sans qu'il y ait de l'amour derrière.

- Mince, elle souffle, c'est encore plus difficile que ce que je pensais.
- Difficile ?
Je répète incertaine en faisant un pas vers elle pour la retenir si l'idée saugrenue de partir lui venait à l'esprit.
- Je n'ai aucune chance.

Ses mots, je le les devine plus qu'autre chose et elle détourne le regard. Elle penche sa tête en arrière en fermant les yeux en fermant les pans de son manteau. À cet instant, je donnerai tout pour avoir un appareil photo sous la main, Lexa est magnifique. Elle inspire profondément alors que la neige qui semble s'être calmée de tomber sur son visage. Quand elle expire, son regard se plonge de nouveau dans le mien.

- Tu veux marcher un peu ?
- Je ne veux pas rentrer.
- Je ne vais pas te tirer de force jusque chez mes parents,
elle me rassure. Polis est assez grand, marchons seulement un peu. Je dors littéralement debout, elle me tend la main, allez, elle sourit, viens.
- D'accord,
je souffle en acceptant de prendre sa main.

Mince… j'avais oublié cette sensation, celle d'être en sécurité. Un seul contacte avec elle suffit. Il n'y a qu'avec Lexa que je ressens ce sentiment d'appartenance. Alors que nous marchons l'une à côté de l'autre, mes yeux sont vissés sur nos mains jointes. Imperceptiblement, je serre un peu plus mes doigts entre les siens, je cherche à la retenir, la garder près de moi le plus longtemps possible ou encore à comprendre comment je n'ai pas pu comprendre plus tôt à quel point cette main pouvait m'être indispensable. Mais aussi, la sentir m'ancre dans la réalité et lentement je commence à réaliser que je suis bien éveillée, que Lexa est réelle et de retour.

- Parle-moi, demande-t-elle, je veux tout savoir, le moindre petit détail.
- Et toi ?
- C'était d'un ennuie mortelle,
elle sourit amusée.
- Tu as voyagé dans 12 pays ! Je ne peux pas le croire !
- Hum… j'ai décidé ce que je voulais faire comme le basket n'est plus une option. J'ai lamentablement essayé de t'oublier. J'ai pris beaucoup de photos. J'ai découvert des traditions superbes ou complètement névrosées. Je me suis faite des amis, l'une d'elle s'appelle Luna, nous avons toujours voyagé ensemble depuis l'Australie. J'ai fait des rencontres,
beaucoup. J'ai marché, nagé, étudié, visité… rien d'exceptionnel.
- Je veux voir ces photos,
je décrète.
- Et moi les tiennes, elle sourit.
- Raven veut que je quitte le journal. Elle me fait vivre un véritable enfer. Elle dit que je suis devenue trop douée pour continuer de bosser pour ces rigolos et être aussi peu payée.
- Tu devrais l'écouter, Raven Reyes n'a jamais tort.
- Raven Reyes est une emmerdeuse !
- Aussi,
s'amuse Lexa, mais c'est sans nulle doute une des meilleures amies que l'on puisse avoir.
- Tu sais pour elle et Anya ?
- Hum.
- Elles nous l'ont cachées pendant cinq mois !
- Quoi,
s'étonne-t-elle, comment c'est possible ?
- J'en sais rien du tout ! C'est un vrai mystère ! J'avais repéré quelques changements chez Rae mais sans mettre le doigt dessus.
- Parle-moi de toi,
reprend-elle doucement.

Je me mure dans le silence. Pas par appréhension ou quelque chose du genre, simplement parce que je me rends compte qu'il n'y a rien à dire. Je ne sais pas… durant cette année, c'est comme si je n'étais pas vraiment là. Depuis le départ de Lexa, je me suis mise sur pause. J'ai continué d'évoluer, d'avancer, mais par moment c'est comme si j'étais hors de mon corps.

Je n'ai pas vécue durant cette année, j'ai observé, beaucoup appris de mes amis, sur eux aussi. La seule chose importante qui me soit arrivé, c'est… me rendre compte que je suis amoureuse de Lexa.

Je m'arrête nette, surprenant Lexa qui continue d'avancer. Nos mains se délient et je ressens immédiatement un étrange manque. Elle se retourne comme au ralentit avant de m'observer avec une certaine incompréhension. Je baisse les yeux pour éviter son regard qui a la capacité étrange de lire en moi comme dans un livre ouvert. Lexa a toujours tout su de moi. Tout. Sans faire d'effort, juste elle me voyait, en tout temps. Elle m'a toujours comprise et elle m'a laissée prendre une espèce de pouvoir sur elle que je trouve presque malsain. Je ne veux pas… il est hors de question que je puisse avoir de nouveau cet ascendant sur elle. Plus jamais !

- Je…

Il y a tellement à dire en trop peu de temps et avec un nombre restreint de mots. J'ai la sensation d'avoir sorti tout le dentifrice de son tube dans ma main et d'essayer de trouver une solution pour le remettre. C'est une situation impossible. Il n'y a pas de phrase toute faite, pas de livre «pour les nuls» pour m'aider. Je suis seule, face à moi-même, à mes erreurs passées et surtout… oui, surtout à Lexa. J'ai tellement à me faire pardonner qu'il me faudrait toute une vie pour avoir une chance d'y parvenir.

- Je sais, je reprends en serrant mon poing droit et en relevant lentement les yeux, que tu ne veux certainement pas l'entendre, mais je suis désolée. Sincèrement c'est… je… j'ai agi comme une idiote. Je n'ai pas réfléchi. Je voulais juste… j'ai été terriblement égoïste. Je sais que tu as dit que tu voulais réussir à me pardonner, peut-être que tu y es parvenue, mais… ne le fais pas. Lexa, je sens les larmes se former et s'échapper de mes yeux, n'excuse pas mon comportement, pas aussi facilement. Je n'ai rien fait pour le mériter, te mériter. Laisse-moi une chance de te montrer à quel point je suis désolée, véritablement désolée. S'il te plaît… je… c'est tout ce que j'ai fait durant cette année. J'ai travaillé sur moi-même, je me suis faite aider, je suis retournée voir ce stupide groupe et tu avais raison, ils sont efficaces. Je… j'ai appris de mes erreurs. Je crois. Je… juste… ne sois pas comme ça à nouveau. Tu ne peux pas me faire passer avant tout comme avant. D'accord ?

Cette fois, c'est Lexa qui ne dit plus rien. Je suis incertaine, peut-être que j'en ai dit trop ou pas assez. Je me suis sentie maladroite. Qu'est-ce que j'ai dit exactement ? Je ne m'en souviens plus. Les mots défilent dans ma tête dans un désordre monstre. Mon dieu ! Mais qu'est-ce que j'ai bien pu dire qui mette Lexa dans une telle léthargie ?

Je serre un peu plus les doigts de mon poing droit, faisant légèrement trembler le haut de mon corps. Je fais un pas en arrière, trop effrayée d'affronter ce qui va suivre. Je préfère fuir que de rester indéfiniment face à ce mutisme. Je clos fermement mes paupières, ma respiration se bloque et quand j'ouvre de nouveau les yeux, Lexa est toujours plantée devant moi, sans dire un mot.

Je recule encore d'un pas. Je ne peux pas supporter cette situation plus longtemps. Je me stop net quand son regard s'illumine d'une étrange manière en remarquant que je m'éloigne. En une fraction de seconde, des centaines d'émotions passent dans ses yeux. Je suis subjuguée. Et puis, en un battement de cils, c'est fini. Lexa tourne légèrement la tête sur la gauche, coupant notre lien visuel.

- J'ai essayé, prononce-t-elle tristement. Crois-moi, elle secoue la tête de droite à gauche, j'ai essayé de toute mes forces. J'ai essayé, répète-t-elle en retrouvant mes yeux comme point d'ancrage, j'ai essayé de te détester mais la vérité c'est qu'une fois que la colère est passée… une fois qu'elle s'est envolée, il ne me restait plus que cet amour destructeur. Je ne sais pas comment faire pour arrêter de t'aimer.
- Lexa, je…
- Je ne veux pas
te perdre. Je ne sais pas encore comment je vais faire, mais j'ai besoin de toi dans ma vie alors si en attendant que je trouve une solution tu pouvais… éviter de me demander de ne pas te faire passer avant tout le reste. Je ne sais pas faire ça. Je n'y arrive pas.
- Lexa…
- J'ai essayé.

Ses mots. Cette conclusion. C'est tellement percutant. C'est comme de prendre une gifle à nouveau.

- Contente-toi de ne pas me pardonner alors.
- J'ai essayé aussi.

Je peine à déglutir. J'ai la sensation qu'elle me déclare de nouveau son amour pour moi. Je jurerai que son "j'ai essayé" est un "je t'aime" camouflé. J'abaisse un peu mon parapluie, Lexa disparaît derrière la toile rouge et un petit amas de neige. Je profite de ce petit moment de répit, loin de son regard inquisiteur qui à une certaine tendance à s'égarer sur mes lèvres pour demander :

- Dans ce cas, que faisons-nous ?
- J'en sais rien du tout,
répond-elle en m'obligeant à redresser mon parapluie, entrant dans mon espace personnel, j'en sais foutrement rien.

Je me perds dans ses yeux. Je m'y noie. Je m'y égare complètement. Je m'y plonge corps et âme, jusqu'à ce que ma volonté se trouve atrophié et qu'il ne reste plus qu'une envie qui s'impose. Je suis démolie de l'intérieur alors que je tente de lui résister. Je suis de plus en plus dissipée et je fini par abdiquer. Alors mes yeux divaguent, ils s'éloignent de ce regard si addictif et tombe sur ses lèvres. Je crève d'envie de l'embrasser. Je suis complètement absorbée par ce désir silencieux. Je n'ai jamais rien convoiter de la sorte. Je suis engloutie par ce souhait un peu fou de m'emparer de ses lèvres. Cette tentation est si grande, elle dévore tout sur son passage, elle détraque complètement ma ferme décision de ne rien faire de stupide. Je ne peux pas voler un nouveau baiser à Lexa. C'est inenvisageable. Et pourtant, j'en suis là à divaguer avec la faim insatiable de goûter de nouveau à cet interdit.

- Lexa, je murmure, il y a autre chose.
- Je t'écoute.
- Je ne veux pas que tu arrêtes de m'aimer.
- Pa-pardon ?

Lexa a un léger mouvement de recul, ses doigts lâche la toile du parapluie, le vent s'y engouffre et je suis obligée de le retenir plus fermement pour éviter qu'il s'envole. Dés que je suis à nouveau stable, j'agis rapidement et je la retiens en saisissant doucement son poignet. À cet instant, elle est semblable à un animal effrayé, son regard vacille entre mon visage et ma main qui la retient. Je dois agir vite avant de la perdre à nouveau.

- J'ai été maladroite. Je… ce que j'ai voulu dire c'est que tu n'as pas besoin d'arrêter de m'aimer. Je… parce qu'il est évident que je t'aime Lexa.
- Ne dis pas
ça, répond-elle immédiatement en tirant sur son bras.
- Je ne le dirai plus si tu ne veux pas l'entendre, mais c'est la vérité et tu as le droit de savoir. Je suis désolée d'avoir mit autant de temps pour te voir. Désolée d'avoir dû te perdre pour m'en rendre compte. Mais si… si je n'ai rien à dire quand tu me demandes de parler de moi, c'est parce que… parce que sans toije n'ai fait que penser à toi.
- Arrête tout de suite,
j'entends une menace sous-jacente, tu recommences !
- Non,
je lâche son poignet, c'est différent. Je ne cherche pas à te retenir, seulement à être honnête. Je suis désolée, je souffle en me retournant.

Je ferme les yeux. J'expire et je m'éloigne. Chaque pas est une douleur mais je dois partir avant que je ne fasses encore quelque chose que je risque de regretter. Je ne dois sous aucun prétexte me retourner. Je dois continuer d'avancer. Je sais que si je m'arrête, ce sera foutue. Je serai capable de revenir en arrière et de tout gâcher et c'est hors de question.

- Clarke !

Lexa hurle et je me fige. Elle n'avait pas prononcé mon prénom jusque-là. Je l'entends courir, ses pas rapides font un bruit sourd dans la neige. Je sens sa main glisser sur mon épaule. Elle m'oblige à me retourner. Je lâche brusquement le parapluie qui s'envole. Elle s'impose un peu plus dans mon espace personnel. Je n'ai pas le temps d'esquisser le moindre geste qu'elle effleure déjà mes joues brûlantes de ses mains glacées. Elle se rapproche dangereusement. Je ferme les yeux. Et délicatement avec la légèreté d'une caresse elle dépose un baiser sur mes lèvres.


Voilà, un nouveau POV qui se termine ! Ce chapitre était normalement la fin que j'avais imaginé pour cette fanfiction mais j'ai décidé de prolonger encore un peu l'histoire. Pour moi, c'était la fin parfaite en mode noël... Clarke et Lexa se retrouve et s'embrassent sous la neige pour la seconde fois. Mais bon, cette histoire à tellement débordé avec ce confinement... autant ajouter encore quelque moment! ;)

Je suis évidemment ouverte à toute les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

En espérant vous retrouvez pour le prochain chapitre !

Durant le confinement, je me suis constituée un programme d'écriture (pour m'occuper, franchement, les journée sont bien longue...) donc après un peu plus d'un mois d'affinement, voilà à quoi va ressembler la publication le lundi 1 chapitre de When I See You Tomorrow, le mercredi et le dimanche (plus un autre jour si j'ai de l'avance) 1 chapitre de Les Amis Ne S'embrasse Pas Sous La Neige et le vendredi 1 chapitre de Ne Me Regarde Pas. Voilà, j'espère que cet aménagement vous convient et n'hésité pas à me prévenir si "j'oublie" une publication, je ne sais pas pour vous mais je commence à perdre la notion du temps. Prenez soin de vous !

GeekGirlG.