Alors oui c'était censé être un OS fini mais j'ai reçu un défi pour le calendrier de l'avent "Bibliothèques de fictions" sur FB et du coup, je l'ai fait comme une suite à Estime, sur le thème de Noël ! J'espère que ça vous plaira :)


Billy détestait Noël. Il détestait cette fête hypocrite où il fallait faire bonne figure alors qu'il n'avait qu'une envie : hurler sa souffrance et son mal-être. D'ailleurs, à cette période-là, il fuguait souvent de ses familles d'accueil. Il préférait passer les fêtes, seul, à traîner dehors plutôt que de s'asseoir des heures durant avec des étrangers qui se prenaient pour sa famille.

Souvent, c'était la goutte de trop pour ces dernières, qui, peu après, demandaient à ne plus le prendre en charge. Et ça allait très bien à Billy. Tout ce qu'il voulait, au fond de lui, c'était passer les fêtes avec sa mère. Sa vraie mère. Celle qui l'attendait sûrement quelque part et qui l'avait perdu à cette fête foraine il y avait des années de cela. Comment pouvait-il faire semblant d'être heureux avec une autre famille alors que la sienne l'attendait, sûrement triste de son absence ? Alors Billy fuyait, traquant le moindre indice sur sa mère biologique.

La plupart de ses réveillons, il les avait passés sur les bancs de police, rattrapé par cette dernière alors qu'il traînait seul dans les rues, trop tard le soir pour un jeune de son âge.

Cependant, cette année, c'était différent. Cette année, Billy n'allait pas fuir. Il ne se berçait plus d'illusions sur sa mère biologique qui l'avait abandonné et qui ne cherchait pas à le retrouver. Cette constatation lui avait fait du mal. Énormément de mal. Il apprenait à vivre avec cette souffrance et cette incompréhension, mais maintenant, il n'était plus tout seul.

"- Billy ! Billy ! Hé, tu rêves ou quoi ?"

Il papillonna des yeux, sortant de ses pensées avant de se tourner vers Freddy, son petit-ami depuis plusieurs mois maintenant. Il devait avoir un air étonné car ce dernier pouffa avant de lui demander :

"- Tu peux me passer le lait s'il te plaît ?"

Billy sourit alors que Freddy était partiellement recouvert de farine, essayant désespérément de faire des biscuits de Noël. Il posa un regard épris sur celui qui lui avait permis de se sentir mieux, celui qui était devenu son foyer. Freddy se mit à rougir doucement sous l'intensité de son regard. Le détenteur des pouvoirs de Shazam s'approcha de lui avant d'enlever délicatement la poudre blanche qu'il avait sur le front. Sa main s'abaissa pour venir caresser la joue de Freddy avant qu'il ne se penche pour venir poser ses lèvres sur les siennes. Ce dernier murmura, un peu gêné :

"- On va nous voir…"

Ils avaient choisi de garder leur relation secrète auprès de leur famille d'accueil, voulant garder pour eux cette bulle de bonheur encore quelque temps. Billy aurait aimé le crier au monde entier mais il n'était pas stupide. Tout le monde n'était pas bienveillant et il ne voulait pas presser Freddy, au risque que ce dernier ne soit blessé. Il se décolla de son vis-à-vis avant de répondre aussi doucement que le bouclé :

"- Ils ne regardent pas, ne t'inquiète pas…"

Il passa un bras dans le dos de Freddy, le rapprochant de lui avant de l'embrasser avec fougue, ému malgré lui de tout le bonheur qu'il ressentait. Il aimait Freddy avec des sentiments si puissants… Après quelques instants, il le relâcha avant de se pencher à son oreille et de murmurer à quel point il l'aimait. Comme à chaque fois, Freddy se mit à rougir violemment avant de le serrer dans ses bras. Ils partagèrent une étreinte avant de se séparer.

Ils se remirent à la préparation des biscuits de Noël, heureux. Oui, Billy n'aimait pas Noël. Mais cela, c'était avant d'intégrer la famille Vasquez. Oui, ils étaient parfois bizarres. Oui, ils portaient tous le pull avec la tête du Père Noël pour la photo de famille. Oui, ils étaient parfois étouffants. Mais ils étaient le plus beau cadeau de Noël que Billy pouvait avoir. Et quand il voyait Freddy à ses côtés, essayer de récupérer la coquille de l'œuf dans sa préparation, il ne pouvait s'empêcher de se dire que, oui, maintenant, il aimait Noël.


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