Disclaimer : Once Upon A Time est l'oeuvre d'Edward Kistis et d'Adam Horowitz. Game of Thrones est l'oeuvre de George R.R Martin, de DB Weiss et de David Benioff, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.
Résumé : La méchante sorcière de l'Ouest rencontre un lionceau de l'Ouest. Et alors que Lancel est pourtant un être relativement insignifiant, Zelena ne peut s'empêcher de s'intéresser à lui.
Note de l'auteur : Ceci est une réponse au défi d'écriture n°70 de la page Facebook « Bibliothèque de fictions ». Les conditions étaient : Cent mots minimum, votre personnage s'égare dans une forêt et après avoir erré des heures, il tombe sur une maison abandonnée, qu'il fouille en quête de nourriture. Un rire sinistre se fait entendre et une sorcière apparaît devant lui. Ce chapitre 1 est la réponse au défi mais je trouvais mon idée trop "riche" pour n'en faire qu'un OS. Un grand merci à Mana2702 et à Almayen pour leur aide précieuse!
Marraine Bonne Fée malgré elle
Chapitre 1
- Décidément, tu n'es qu'un bon à rien! Pas de cerveau et une seule couille! Rentre au château, je ne veux plus te voir!
Tout ça, parce qu'il avait eu du mal à soulever la lance de Robert qui, du propre aveu de Barristan Selmy, était déjà difficile à soulever pour lui comme pour Jaime. Alors lui, Lancel, du haut de ses presque dix-huit ans, taillé comme une brindille, quelle chance avait-il de la soulever sans efforts? Il n'avait pas demandé son reste. Il s'était incliné avec respect, parce que contrairement au roi, on lui avait appris les bonnes manières, et il était parti. Sauf que cela faisait peu de temps que Lancel était à Port-Réal et il ne connaissait pas la forêt. Ainsi, au bout de trois heures de déambulation, il devait admettre qu'il était complètement perdu. Cependant, il ne céda pas à la panique. Le roi ne l'aimait pas mais il ne pouvait pas se permettre de le laisser perdu dans les entrailles vertes qui entouraient la capitale. C'était risquer l'ire de Cersei, de Tywin.
- Parce que je suis un bon à rien uniquement protégé par son patronyme... Pensa-t-il avec dépit
Il faisait particulièrement chaud ce jour-là et avec son uniforme d'écuyer, Lancel avait l'impression d'être dans un four. De plus, sa gorge était sèche, il avait soif. Il avait bien une flasque de vin sauf qu'il n'avait pas l'habitude de boire, le vin devait être chaud donc ignoble et en plus de cela, rien que l'odeur le rendait malade. Cela lui rappelait trop Robert et ses piques, ses colères, ses poings sur contre sa mâchoire.
- Si au moins je trouvais une rivière ! Un lac !
Les Sept semblaient l'avoir entendu car après quelques minutes d'errance supplémentaires, ses pas le menèrent à une vieille cabane décrépie. Et avec un peu de chance, elle serait habitée ! On l'aiderait ! Surtout qu'il avait toujours sur lui une pièce d'or, pour une aumône ou bien une urgence. Il frappa mais n'entendit rien. Après un énième coup, la porte s'ouvrit d'elle-même, dans un grincement. L'endroit était en mauvais état mais avait un potentiel. Bien entendu, il n'y vivrait jamais mais l'espace d'un instant, son cerveau lui intima comment rendre l'endroit habitable, sans doute une manière de faire retomber son angoisse naissante. Il entra doucement, le cœur battant si fort qu'il aurait pu jurer qu'on l'entendrait jusqu'au Donjon Rouge. Il fouilla les cabinets, tentant de trouver une cruche. Il découvrit une espèce de bol. Ne restait plus que l'eau. Avec un peu de chance, il y avait un système de pompe ou un puits dans l'ersatz de jardin de la « demeure ». Il sentit soudain le vent se lever et siffler avant d'entendre un ricanement qui lui glaça le sang.
- Eh bien, voilà un charmant petit Munchkin.
Lancel sursauta et se retourna pour faire face à une jeune femme. Elle avait l'air d'avoir l'âge de Cersei, ou peut-être un peu moins. Sa peau était diaphane, elle avait des superbes yeux d'un bleu si clair qu'on les aurait dits de glace. De longs cheveux roux et bouclés encadraient un visage ovale avec des pommettes affirmées. Elle avait presque l'air normale, si ce n'était cette étrange tâche d'un vert mousse qui semblait lui grimper depuis la poitrine jusqu'à la joue droite, tel du lierre entourant une boiserie.
- Je te vois à peine, attends un peu...
Elle tendit la main, une vieille bougie qui traînait là s'embrasa . Elle s'approcha, un sourire doucereux sur les lèvres.
- Mais c'est qu'il serait presque charmant, cet enfant !
Elle lui caressa la joue, le regard mauvais. Lancel se sentait pris au piège, un moineau face à une lionne. Il ne pouvait s'empêcher de trembler, ce qui le rendait honteux. Mais c'était plus fort que lui, il avait clairement affaire à une sorcière et il était là, impuissant, sans autre arme qu'un poignard dont elle se débarrasserait aisément.
- Je... Parvint-il à bégayer. Je suis désolé d'être entré sans votre permission... Je suis perdu. Et assoiffé. Je voulais juste boire un peu et repartir...
Elle le regarda, interloquée, avant de partir d'un rire clair, toujours teinté de folie mais sa dangerosité semblait s'atténuer.
- Crois-tu donc qu'une femme de mon calibre vivrait dans un tel taudis ?
- Alors... Pourquoi...
- Pourquoi j'agis ainsi ? C'est juste qui je suis. Faisons un deal.
- Qu'est-ce qu'un deal ?
Elle le regarda à nouveau, confuse.
- Ah, problème de linguistique, je crains. Faisons un marché ? Un accord ?
Il acquiesça.
- Tu réponds à quelques questions et je ferai apparaître de l'eau et un repas. Qu'en dis-tu ?
Lancel pesa vite fait le pour et le contre. Cela semblait trop beau mais il était épuisé. De plus, il n'était pas en position d'argumenter.
- Marché conclu.
- Bien, asseyons-nous, avant tout. Cet endroit est une poubelle !
D'un geste de la main, elle fit apparaître des fauteuils dans une fumée verte.
- Bien ! Tout d'abord, où suis-je ? Commença-t-elle
Il haussa un sourcil. Elle soupira.
- Je t'explique ! Regarde mes pieds.
Il obéit. Elle portait des souliers d'argent.
- Ils sont magiques. Quand je les tape trois fois l'un contre l'autre, ils peuvent m'emmener dans n'importe quel royaume ou monde. Je suis à la recherche d'ingrédients pour une potion particulièrement retorse et il semblerait que, d'après ces magnifiques chaussures, certains soient ici. Sauf que je n'ai aucune idée d'où je suis.
Il ne chercha pas à comprendre.
- Vous êtes dans la forêt qui jouxte Port-Réal, la capitale de Westeros. Répondit-il
- Westeros ?
- Un conglomérat des sept royaumes qui régentaient autrefois le territoire. Expliqua-t-il. Mais il y a bientôt trois cent ans, Aegon le Conquérant et ses soeurs-épouses, Visenya et Rhaenys, ont conquis les royaumes et les ont unifiés sous une même bannière, à l'exception de Dorne. Désormais, il y a un seul roi mais le pays est divisé en régions, gouvernées par des gardiens, les descendants des anciens rois déchus par les Targaryen. Le roi actuel est Robert Baratheon. Il a renversé les Targaryen lors d'une rébellion.
- Des soeurs-épouses ?! S'exclama-t-elle avec une mine dégoûtée
- Les Targaryens se mariaient souvent entre frères et sœurs, pour garder la pureté du sang. Désormais, c'est aboli. On peut épouser un cousin mais pas un frère.
- Dieu merci ! Merci pour la leçon d'histoire en tout cas, ça me confirme mes craintes, je ne suis jamais venue ici. M'enfin, moi au moins, j'ai ma magie et mes souliers, je peux m'en sortir. Comment tu t'appelles ?
- Lancel... Lancel Lannister. Je... je suis l'écuyer du roi et le cousin germain de la reine consort.
Les yeux de la sorcière brillèrent d'un éclat malicieux.
- Mais c'est magnifique ! Si je te ramène auprès de ta cousine, elle me devra un service et je pourrai lui demander mes plantes !
Lancel eut un rire amer.
- On ne vous donnera rien, si ce n'est un merci ou quelques dragons d'or. Le roi me déteste, la reine m'ignore, le roi frappe la reine, la reine crache sur le roi. Quant à moi, je suis parfaitement insignifiant à la cour.
- Le roi te déteste ?
- J'ai le malheur de porter le patronyme et le sang d'une femme qu'il a été forcé d'épouser pour maintenir la paix après la rébellion. Ca, plus une belle dot. Après tout, le père de la reine, mon oncle, est l'homme le plus riche du royaume.
- Et tes parents ?
- Ce sont les seuls à m'aimer, je pense.
- Tu es défaitiste.
- Réaliste. Je sors de l'enfance. Je suis d'une branche cadette, je n'ai rien de spécial hormis ma figure. Et on sait tous que ça ne dure pas, une figure.
- Laisse-moi deviner, on te préfère un frère ou une sœur soi-disant plus brillant que toi ?
Elle avait presque craché ses mots et la tâche verte semblait grandir.
- Oh non ! S'exclama-t-il. Mes frères et ma sœur sont encore trop jeunes pour qu'on puisse encore les juger comme je le suis ! Les garçons commencent à peine à servir comme écuyers et ma sœur va avoir cinq ans !
- Mais on préfère un parent à toi ? Persista-t-elle
- Mes cousins. Mais c'est bien normal. Ils sont les enfants du chef de notre maison. Ils sont adultes. Sur les trois enfants que mon oncle a, sa seule fille est reine et mère du futur roi, son aîné est un chevalier émérite qui a prouvé sa valeur il y a longtemps et le cadet, malgré le fait qu'il est un nain, il est connu pour son intelligence.
- Mais tu es intelligent, toi aussi, sans doute ? Tu as des talents. Et on t'empêche de briller pour une raison idiote. Oh, comme je te comprends, mon pauvre petit !
Lancel réalisa qu'il s'ouvrait auprès d'une sorcière dont il ignorait le nom mais qui avait le verbe facile. C'était si étrange ! Il se pinça discrètement. La douleur lui intima qu'il ne rêvait pas, alors qu'il observait son interlocutrice. Elle sembla s'apaiser puis, d'un mouvement désinvolte du poignet, elle fit apparaître des cruches d'eau et des fruits.
- Merci !
- Tu as rempli ta part du contrat, je remplis le mien. Bon, eh bien, je vais te laisser, Lancel.
- Mais je ne sais pas comment rentrer !
- Ce n'est pas mon problème ! Je suis une sorcière, pas une marraine bonne fée ! De plus, tu crois que je vais savoir te renvoyer à Port-Réal alors que j'ignore tout de ton pays ? Je ne te dois plus rien.
- Et si je vous proposais un... deal ?
- Fais-moi rire.
- Vos chaussures peuvent vous emmener où vous le désirez non ? Je pourrais les utiliser et nous renvoyer là-bas, si vous m'expliquiez comment. Une fois là-bas, je vous rends votre bien.
Elle haussa un sourcil.
- Et j'y gagne quoi, en échange ? A part ta gratitude éternelle ?
- Je... j'ai bien un dragon d'or sur moi. Vous... Vous pourriez le faire fondre. Ca vous ferait de l'or liquide pour une potion. Tenta-t-il
Elle l'observa un instant. Oh, ce gamin avait du potentiel ! Et du cran ! Elle aimait cela ! De plus, l'idée des souliers n'était pas bête. S'il essayait ensuite de la rouler, elle pourrait aisément lui arracher le cœur et le réduire en poussière.
- Pourquoi veux-tu rentrer auprès d'un roi qui te maltraite et de cousins qui t'ignorent ?
- Ma situation ne durera pas éternellement. Un jour, je serai chevalier, alors je ne serai plus houspillé. Bien sûr, je lui devrai toujours obéissance mais au moins, les insultes cesseront. Quant à mes cousins, eh bien... Ils sont adultes.
- Quel âge as-tu ?
- Presque dix-huit ans.
- Tu es un adulte en devenir. Ils t'ignorent parce qu'ils sont stupides. Si on part du principe qu'ils te snobent à cause de ton âge, ils le feront toujours. Tu seras toujours le petit cousin qu'ils ont connu au berceau pendant que ta cousine la reine se faisait déjà mettre des princes dans l'utérus.
- Peut-être... Mais ils restent ma famille.
Elle le regarda. Ce garçon était bien étrange, avec ses airs innocents et cette sagesse qui arrivait de temps en temps, comme une bulle de champagne qui remontait le long de la courbe d'une flûte. Elle l'enviait sans pourtant ressentir de haine envers lui. Il avait dit cela comme si cela avait été d'une évidence folle.
- J'aurais peut-être été comme lui, moi aussi, si j'avais eu sa chance... Pensa-t-elle.
Elle tendit la main.
- Ta pièce. Tu payes d'abord. Ordonna-t-elle.
Il la lui donna.
- Retire tes bottes et enfile les souliers. Je me tiendrai à toi.
Le jeune homme eut un peu de mal à les enfiler car elles étaient assez serrées. Elles étaient clairement trop petites pour lui, il avait l'impression d'avoir les orteils écrasés. La sorcière s'agrippa à son bras.
- Pense à l'endroit où tu veux aller et frappe les talons contre eux trois fois de suite.
Elle le vit fermer les yeux, sans doute par appréhension et aussi pour se concentrer. Quelques secondes après, ils se retrouvèrent non loin de l'entrée de la ville, un peu à l'écart de la foule. Encore une fois, la finesse du garçon l'impressionnait. Penser à se téléporter mais de manière à ne pas attirer l'attention des gardes ou causer de remous, c'était bien joué. Il ôta les chaussures avec délicatesse avant de se rechausser proprement.
- Merci, ma Lady.
- Lady ? Tu me plais de plus en plus, petit !
- C'est que je ne connais pas votre nom.
- Zelena.
- C'est joli.
- La méchante sorcière de l'Ouest.
Lancel ne put retenir un petit rire avant de lui expliquer que sa maison était originaire de l'ouest de son pays. Cependant, il se garda de dire qu'il ne la trouvait pas méchante à proprement parler. Elle avait été cordiale parce qu'elle avait eu besoin de son aide et lui de la sienne. C'était une entente commerciale pour ainsi dire, la politesse de surface des diplomates.
- Je.. Je vais vous laisser. Je ne veux pas qu'on envoie des soldats à ma recherche.
- Soit. Eh bien, adieu, Lancel.
- Adieu ma Lady.
Il la salua respectueusement et Zelena l'observa courir en direction de la ville. Ce garçon l'intriguait. Pourtant, il n'avait rien de bien particulier, mis à part son joli minois, ses manières et ses épiphanies bienvenues. Mais elle devait être honnête avec elle-même, elle avait apprécié cette intelligence pas encore parfaitement teintée par l'amertume de la vie. Ce gamin avait du potentiel. Il savait s'adapter, réagir. Elle frappa ses talons pour disparaître, non sans se jurer une chose :
Lancel Lannister était un jeune homme qu'elle garderait à l'oeil.
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