Severus Rogue, un homme si charmant

* PREMIERE PARTIE *


Bonjour à tous,

J'ai décidé d'écrire une fic autour du non moins célèbre Severus Rogue, notre sombre et tourmenté professeur de Potions, afin de lui faire enfin honneur. Je l'ai un peu malmené dans mes autres fics XD et je pense qu'il est temps de lui redorer un peu son image.

Cette fic se passe cinq ans après la Bataille de Poudlard, elle suit le canon, sauf que notre cher Rogue n'est pas mort.

J'espère qu'elle vous plaira !

J'ai longtemps cherché un titre adéquat, je l'ai changé des milliers de fois mais je ne pouvais quand même pas écrire "Titre en cours de réflexion", donc, voilà, vous avez celui-ci… ^.^' Bien sûr, vous comprendrez que mon titre est ironique… Rogue, charmant ? XD

Bref, place à l'histoire. Bien sûr, les personnages ne m'appartiennent pas, sauf peut-être l'étourdie Sarah Turner, mais bon, qui irait la reprendre dans une fic XD ?

Bonne lecture !


Chapitre 1 - Sarah Turner ou l'art de la poisse

31 août 2003

Le Magicobus avait déposé Sarah Turner à une dizaine de mètres du grand portail en fer forgé de la célèbre école de sorcellerie, Poudlard. La belle brune aux longs cheveux qu'elle avait attaché en un chignon lâche et aux yeux noirs en amande leva la tête pour admirer le château mais ce fut une erreur car au moment où elle toucha le sol, son pied s'enfonça dans une grande flaque de boue. Elle se retrouva plongée jusqu'à mi-mollet. Fort heureusement, elle n'avait pas avancé son second pied et resta debout sur une seule jambe, comme un flamand rose, pendant que le bus magique la laissait se débrouiller avec son petit problème.

"Hé oui, forcément, c'est la seule flaque de boue sur 100 mètres, et ça doit tomber sur moi !" pensa Sarah en se maudissant.

Elle avait levé bien haut sa petite valise, posa doucement son second pied sur le sol ferme et tenta de se hisser hors de la boue. Elle entendit un gros bruit de succion qui entraînait sa bottine un peu plus vers le fond.

"Non, pas ma chaussure, pas ma chaussure… et si, ma chaussure…"

Elle se retrouva maintenant une jambe en l'air, sans soulier, et fulmina en silence afin de rester polie bien qu'elle fût seule devant la grande entrée.

"Mais quelle poisse !" s'écria-t-elle néanmoins, avec un accent très américain.

Elle déposa sa valise sur le sol et lança un accio chaussure mais le regretta presque aussitôt puisque la bottine se retrouva dans ses mains, pleine de boue, dégoulinante sur sa cape neuve.

Elle inspira trois grandes bouffées d'air pour se calmer comme l'avait appris sa grand-mère. Cela n'alla pas mieux mais elle savait que balancer sa chaussure dix mètres plus loin n'arrangerait pas ses soucis. Donc, elle se calma par dépit.

Elle nettoya sa chaussure, à l'extérieur, comme à l'intérieur, la sécha aussi car elle n'avait pas envie de se retrouver le pied mouillé. Et elle s'occupa ensuite de sa cape et de sa jambe. Quand elle fut satisfaite du résultat, elle remit son pied dans sa bottine. Au moins, le séchage avait réchauffé l'intérieur et elle n'avait plus froid.

Le froid… ce qu'elle maudissait le froid… Depuis qu'elle était arrivée en Grande-Bretagne il y a trois jours, elle ne pouvait déjà plus supporter ce temps pluvieux. Oh bien sûr, quand elle était partie, tout le monde l'avait avertie : "Il pleut toujours en Angleterre, tu vas voir", "C'est même pire en Ecosse !". Mais comme toujours, elle avait fait fi de ces paroles. Elle le regrettait aujourd'hui. Quand elle sentit un vent glacial traverser sa cape légère, elle frissonna.

Non, non, elle devait se reprendre. Le mauvais temps était loin d'être son plus gros problème. Sa grand-mère lui avait fortement conseillé de partir s'exiler quelques temps dans un pays lointain afin de faire oublier sa dernière grosse bavure.

"Oui, mais si Judith n'avait pas dit à Mike de déplacer ce seau de peinture, et que Rob ne s'était pas avancé sur la scène et que Tara avait fait son job comme à son habitude, ou encore que Michelle n'avait pas donné son go, tout cela ne serait pas arrivé !"

Elle avait essayé de se justifier avec cette excuse alambiquée mais bien sûr, personne ne l'avait comprise. Et l'erreur lui en était incombée... entièrement. Heureusement, cet "accident" n'avait pas traversé l'Atlantique et quelques jours après, sa grand-mère avait reçu un courrier salvateur de la part du professeur Slughorn, une très vieille connaissance.

Après sa dernière grosse boulette, elle avait dû démissionner d'Ilvermorny, la célèbre école américaine, et allait commencer à chercher un nouveau travail quand sa grand-mère lui avait proposé de partir enseigner à Poudlard en tant que professeur de Potions.

Sarah se rappela de sa discussion.

- Poux de lard ? demanda Sarah, d'un air incertain.

- Poudlard, idiote ! la tança sa grand-mère, exaspérée par l'ignorance de sa petite-fille. Tu sais, la fameuse école de sorciers en Grande-Bretagne ?

- Ah oui, Poudlard, dit-elle en prenant un accent anglais.

- Mon cher ami, Horace Slughorn, continua Mrs Benedicte Turner sans tenir compte de l'air ironique qu'avait pris sa petite-fille, part enfin à la retraite et il recherche un remplaçant pour le poste de professeur de Potions.

- Tu crois qu'ils me prendraient ? demanda Sarah, perplexe. Tu sais, après cette histoire, personne ne me prendra plus jamais comme professeur de Potions, malheureusement... en tout cas… pas avant longtemps !

- Oh, ne t'inquiète pas ! Horace n'a pas l'air d'être au courant ! Et puis, ce n'était pas ta faute, n'est-ce pas, ma chérie ?

Ce n'était pas la faute de Sarah, certes. Mais à force d'avoir été traîné dans la boue pendant des semaines et après avoir entendu et réentendu les versions de tout le monde, elle ne savait plus vraiment.

- C'est loin, non, Poudlard ? soupira Sarah.

- Oui, en effet, tu ne pourras plus venir me rendre visite aussi souvent que maintenant, mais c'est une chance, tu ne trouves pas ? Il paraît que Poudlard est une école magnifique ! Et elle est prestigieuse de surcroît ! Ce sera parfait pour ton CV !

- Oui, mais je n'aime pas vraiment l'accent anglais ! Il fait tellement snob !

- Tu t'y habitueras, tu verras !

Sarah soupira d'exaspération. Sa grand-mère avait raison. Et ce n'était pas comme si elle avait le choix…

Mrs Turner avait donc recommandé sa petite-fille à l'ancien professeur de Potions. Elle-même avait été une grande maîtresse de Potions reconnue en son temps mais cela faisait longtemps qu'elle était partie à la retraite. Elle avait tout appris à Sarah, et malgré ses maladresses, quand il était question de Potions, sa petite-fille était une experte. Elle avait un don. Les maîtres de Potions étaient plutôt des gens rigoureux et stricts mais Sarah avait une telle aisance qu'elle faisait souvent abstractions des règles élémentaires pour proposer une potion exceptionnelle, voire meilleure que toutes les autres.

Et six semaines plus tard, après plusieurs entretiens avec le professeur Slughorn et la directrice Minerva McGonagall, tout cela grâce à la poudre de cheminette, elle avait été prise comme nouveau professeur de Potions à Poudlard et se retrouvait maintenant devant la fameuse école.

"Je crois qu'il est temps d'y aller" se dit Sarah en se gonflant à bloc.

Elle rajusta sa cape et son chapeau, puis se dirigea vers le grand portail en fer forgé. Celui-ci était fermé et elle se demanda comment elle allait pouvoir entrer car elle ne voyait pas de sonnette. Pourtant, alors même qu'elle s'approchait, le portail s'ouvrit par magie. Sa nouvelle directrice savait qu'elle arrivait aujourd'hui, elle avait dû ensorceler le portail pour faire entrer la visiteuse.

Elle avança sur la grande allée qui menait vers le château tout en regardant autour d'elle. Malgré le temps sombre et nuageux, elle put admirer le grand parc verdoyant de l'école. Au moins, vu qu'il pleut beaucoup, la nature est luxuriante, se réjouit Sarah.

Brusquement, elle vit une ombre se diriger vers une grande forêt. Sarah était de nature très curieuse et ne put s'empêcher de se demander ce que cela pouvait être. Elle reconnut un homme. Et sa curiosité étant plus forte que sa raison, elle décida de le suivre, en oubliant totalement qu'elle était attendue car cet homme ne semblait pas vouloir être vu et cela l'intriguait fortement. Elle courut presque pour le rattraper. Il plongea dans la forêt. Sarah ne réfléchit pas une seconde supplémentaire, et entra également dans le bois dense. Elle tenta de se rapprocher de lui le plus rapidement possible. Il avait ralenti sa démarche et marchait désormais prudemment sans faire de bruit. Elle savait qu'elle pouvait être maladroite, donc, elle fit attention à ne pas marcher sur une branche afin de ne pas être découverte.

L'homme avança encore pendant dix minutes, s'enfonçant toujours plus dans la forêt. Sarah jeta un regard un arrière, elle espérait pouvoir retrouver son chemin par la suite. Mais elle mit de côtés ses craintes et continua à suivre l'homme. Elle pouvait le détailler de dos maintenant qu'elle n'était qu'à une dizaine de mètre de lui. Il portait une longue cape noire qui cachait ses vêtements mais avait une démarche assurée. Ses cheveux étaient noirs mi-longs. Mais elle n'en voyait pas beaucoup plus, à son grand désespoir.

Soudain, l'homme s'arrêta et s'accroupit. Il semblait regarder une scène devant lui. Sarah leva les yeux et fut interloquée par ce qu'elle vit. Des oiseaux-éléphants étaient en train de s'accoupler dans une grande clairière. Il devait y en avoir une dizaine. Elle fut impressionnée car elle pensait l'espèce disparue et de fait, n'en avait jamais vu. Ils étaient gigantesques, comme dans les livres, bien qu'ils n'eussent pas l'air de faire trois mètres comme ils étaient décrits, peut-être deux mètres tout au plus. Néanmoins, ils étaient très grands et quand ils couraient les uns derrière les autres, en tentant de bouger leurs petites ailes, le sol tremblait.

L'homme observait les oiseaux et ne faisait pas mine de partir. Il était certainement arrivé à destination. Sarah était subjuguée par la même scène et mit du temps à se rendre compte qu'une plante s'était accrochée à sa jambe. Au début, elle ne sentit rien, puis, la prise se serra autour de sa cheville. Elle fut surprise, baissa la tête et vit une plante tentacule qui lui avait entouré sa jambe et remontait doucement sur sa cuisse. Elle émit un cri de surprise, recula et tomba à la renverse dans un grand fracas de cri et de branches cassées. Les oiseaux avaient arrêté de piailler et dérangés dans leur parade amoureuse, s'enfuirent de la clairière.

Sarah essaya d'enlever la tentacule de son corps mais celle-ci remontait toujours et resserrait sa prise. Mais la plante ne put aller plus loin car elle reçut un éclair blanc qui lui fit lâcher prise. L'homme en noir s'était retourné et avait lancé un sort. Il s'approcha de Sarah d'un pas prudent, la baguette levée vers elle.

Sarah, qui était toujours à terre, avait lâché sa valise et tenta de la reprendre avant de se relever. Mais l'homme était déjà sur elle. Le soleil l'empêchait de voir correctement son visage qui était assombri, mais elle remarqua ses yeux noirs perçants qui l'observait avec animosité.

L'homme lui lança d'une voix grave et insistante, la baguette toujours levée.

- Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?