Disclaimer : Harry Potter et son univers ne m'appartiennent pas, je ne gagne aucun argent à traduire cette fanfiction, seule la traduction est mienne, tout ça tout ça. Les passages en italique des premiers chapitres sont des extraits de Harry Potter et la Coupe de Feu, puis de Harry Potter et l'Ordre du Phénix. Ils peuvent aussi indiquer une pensée d'un personnage, le contexte vous permettra de faire la différence, quand ce ne sera pas directement explicité dans le texte. Ce sera plus évident encore quand la trame de cette histoire commencera à différer de celle des livres de JK Rowling.
Ceci est la traduction de la fanfiction de JacobApples, Easier than falling asleep ( s/12868582/1/Easier-than-Falling-Asleep ), qui lui appartient et qui m'a gentiment autorisée à publier ma version française.
Chapitre 1 : Plus rapide et plus facile que de s'endormir.
La trahison de Dumbledore n'était presque rien. Il existait un plan plus vaste, bien sûr. Harry avait simplement été trop sot pour le voir, il s'en rendait compte à présent. Il n'avait jamais mis en question sa conviction que Dumbledore voulait qu'il reste vivant. Maintenant, il voyait que son espérance de vie avait toujours été déterminée par le temps qu'il mettrait à éliminer les Horcruxes. Dumbledore lui avait passé le relais en le chargeant de les détruire et, docilement, il avait continué à rogner les liens qui unissaient non seulement Voldemort mais lui-même à la vie ! Comme il était ingénieux, élégant, d'épargner des vies supplémentaires en confiant la tâche dangereuse au garçon qui était déjà destiné au sacrifice et dont la mort ne serait pas une calamité mais un nouveau coup porté à Voldemort.
Et Dumbledore avait su que Harry ne se défilerait pas, qu'il irait jusqu'à la fin, même si c'était sa fin à lui, car il avait pris la peine de chercher à le connaître, n'est-ce pas ? Dumbledore savait, comme le savait Voldemort, que Harry ne laisserait personne mourir à sa place après avoir découvert qu'il était en son pouvoir d'en finir. L'image de Fred, Lupin et Tonks allongés morts dans la Grande Salle s'imposa dans son esprit et pendant un moment, il put à peine respirer : la mort était impatiente…
James avait exactement la même taille que Harry. Il portait les vêtements dans lesquels il était mort. Ses cheveux étaient mal peignés, ébouriffés, et ses lunettes un peu de travers, comme celles de M. Weasley.
Sirius était grand, beau, et paraissait beaucoup plus jeune que Harry ne l'avait jamais vu dans la réalité. Il marchait à grands pas, avec une grâce décontractée, les mains dans les poches, un sourire aux lèvres.
C'était Lily qui avait le plus large sourire. Elle rejeta ses longs cheveux en arrière lorsqu'elle s'approcha de lui et ses yeux verts, si semblables à ceux de Harry, scrutèrent son visage avec avidité comme si elle ne pourrait jamais le contempler suffisamment.
- Tu as été si courageux.
Il lui fut impossible de parler. Il la dévorait des yeux en pensant qu'il aurait voulu rester là à la regarder à tout jamais, que cela lui aurait suffi.
- Tu y es presque, dit James. Tout près. Nous sommes… si fiers de toi.
- Est-ce que ça fait mal ?
La question puérile s'était échappée des lèvres de Harry avant qu'il ait pu la retenir.
- Mourir ? Pas du tout, répondit Sirius. C'est plus rapide et plus facile que de tomber endormi.
88888888
- Harry Potter, dit-il très doucement.
Sa voix aurait pu se confondre avec le crépitement du feu.
- Le Survivant.
Voldemort avait levé sa baguette, la tête toujours penchée sur le côté, comme un enfant en proie à la curiosité, se demandant ce qui arriverait s'il poussait les choses plus loin. Harry soutenait le regard des yeux rouges. Il voulait que tout se passe vite, pendant qu'il pouvait encore tenir debout, avant qu'il ne perde le contrôle de lui-même, avant qu'il ne trahisse sa peur…
Il vit alors la bouche remuer, puis il y eut un éclair de lumière verte et tout disparut.
88888888
Harry se réveilla en sursaut, la cicatrice si douloureuse qu'il roula hors de son lit en hurlant. La mort n'aurait pas dû faire si mal. Soit ça, soit Sirius était un connard de lui avoir menti.
Quand la douleur reflua, il se dégagea de ses couvertures et se mit difficilement sur ses pieds.
Quelque chose n'allait pas. Non, rectification, tout un tas de choses n'allait pas. Il était dans la Tour de Gryffondor, et apparemment il venait juste de se réveiller. Il trouva ses lunettes sur sa table de nuit. Le reste des lits était vide. Était-il plus petit ? Harry alla à la salle de bain et la vue de lui-même dans le miroir l'effraya, et ce n'était pas parce que sa cicatrice suintait de sang, c'était parce que le visage de le miroir avait trois ans de moins que ce qu'il aurait dû avoir.
Et il était petit.
Harry fronça les sourcils et attrapa une serviette, la mouillant dans le lavabo pour laver le sang. Quel genre de rêve taré était-ce ? Nettoyer la plaie faisait mal, mais l'eau froide calma aussi la douleur de son front.
- Harry ?, appela une voix depuis le hall.
- Ici ! cria Harry en retour.
Il garda son regard fixé sur le miroir, il regarda la cicatrice se fermer et guérir magiquement pour ne devenir qu'une très légère ligne blanche. L'éclair était toujours visible, mais seulement si vous le cherchiez. Son rêve devenait de plus en plus bizarre.
- M. Potter ?
C'était le Professeur McGonagall.
Harry laissa la serviette ensanglantée dans le lavabo et alla la rejoindre.
- Vous devez vous habiller, M. Potter, l'informa-t-elle quand elle le vit.
- Pourquoi ?, fit Harry en clignant des yeux.
- Potter, dit-elle, les Champions doivent se réunir dans la salle du fond juste après le petit-déjeuner.
- Excusez-moi ?, Harry fronça les sourcils.
- Les familles des Champions sont invitées à assister à la Dernière Tâche. Il s'agit simplement d'aller leur dire bonjour.
Que se passait-il ? Avait-il de nouveau quatorze ans ? Ce rêve devenait beaucoup trop réaliste pour n'être qu'un rêve. Était-ce l'au-delà ? Un genre de jeu cosmique qui le ferait vivre la mort de Cédric encore une fois ? Si c'était le cas, revivre la mort de Sirius aurait été pire. Ou était-ce un genre de voyage temporel de l'âme ? Est-ce que c'était même possible ?
- Venez M. Potter, ou vous serez en retard. Vous avez déjà manqué le petit-déjeuner.
Harry enfila rapidement ses robes et rejoignit sa Directrice de Maison dans la Salle Commune, avant de la suivre silencieusement. Alors qu'ils marchaient dans les couloirs, Harry admira leur qualité, intacte, pas transformés en gravats.
Ils entrèrent dans une salle située avant la Grande Salle, et c'était comme entrer dans ses propres souvenirs.
Cédric et ses parents étaient juste derrière. Viktor Krum se trouvait à l'autre bout de la pièce et parlait en bulgare avec sa mère, une femme aux cheveux bruns, et son père dont il avait hérité les traits. De l'autre côté, Fleur bavardait avec sa mère qui tenait par la main sa petite sœur Gabrielle. Elle adressa un geste de la main à Harry qui lui fit signe à son tour. Enfin, il vit Mme Weasley et Bill, debout devant la cheminée. Le visage rayonnant, ils s'avancèrent vers lui avec un grand sourire.
- Surprise !, s'exclama Mme Weasley, l'air excité. On a pensé que ça serait une bonne idée de venir te voir, Harry !
Elle se pencha et l'embrassa sur la joue.
- Ça va ?, lui demanda Bill en lui serrant la main. Charlie aurait bien voulu venir, mais il n'a pas trouvé le temps. Il a dit que tu avais été fantastique contre le Magyar à pointes !
Harry remarqua que Fleur regardait Bill avec beaucoup d'intérêt par-dessus l'épaule de sa mère. De toute évidence, elle n'avait rien contre les longs cheveux ou les boucles d'oreilles avec des crochets de serpent.
Harry ne savait absolument pas quoi dire. Cédric était vivant. Et Fred ?
- Ça fait plaisir de revenir ici, dit Bill, en regardant autour de lui (Violette, l'amie de la Grosse Dame, lui fit un clin d'œil dans son cadre). Il y a cinq ans que je n'avais pas mis les pieds ici. Le tableau du chevalier fou est toujours là ? Le Chevalier du Catogan ?
Harry acquiesça.
- Et la Grosse Dame ? demanda Bill.
- Elle était déjà là à mon époque, dit Mme Weasley. Elle m'a passé un sacré savon une nuit quand j'étais rentrée au dortoir à quatre heures du matin…
- Et qu'est-ce que tu faisais hors du dortoir à quatre heure du matin ? s'exclama Bill en contemplant sa mère avec stupéfaction.
Mme Weasley sourit, le regard brillant.
- Ton père et moi, nous étions allés faire une promenade au clair de lune, répondit-elle. Il s'était fait prendre par Apollon Picott – c'était le concierge à l'époque. Ton père en porte encore les marques.
- Tu nous fais faire un tour Harry ?, dit Bill.
- Oui, bien sûr.
Ils se dirigèrent vers la Grande Salle et passèrent devant Amos Diggory qui se tourna vers eux.
- Ah, te voilà, toi ? dit-il en toisant Harry. J'imagine que tu dois te sentir un peu moins fier maintenant que Cédric a le même nombre de points que toi, hein ?
- Comment ?, s'étonna Harry.
- Ne fais pas attention, dit Cédric à voix basse en regardant son père les sourcils froncés. Il est en colère depuis l'article de Rita Skeeter sur le Tournoi - tu sais, quand elle a laissé entendre que tu étais le seul Champion de Poudlard.
- Il n'a pas jugé utile de démentir, n'est-ce pas ?, dit Amos Diggory suffisamment fort pour que Harry entende tandis qu'il s'avançait vers la porte en compagnie de Mme Weasley et de Bill. Enfin, ça ne t'empêchera pas de lui montrer de quoi tu es capable, Ced. Tu l'as déjà battu une fois, non ?
- Rita Skeeter fait toujours ce qu'elle peut pour causer des ennuis à tout le monde, dit Mme Weasley avec colère. Je croyais que vous saviez ça, vous qui travaillez au Ministère !
M. Diggory sembla sur le point de lui lancer une réplique cinglante mais sa femme posa une main sur son bras et il se contenta de hausser des épaules.
Harry passa une matinée très agréable dans le parc ensoleillé en compagnie de Bill et Mme Weasley à qui il montra le carrosse de Beauxbâtons et le vaisseau de Durmstrang. Mme Weasley fut intriguée par le Saule Cogneur, qui avait été planté après qu'elle eut terminé ses études et raconta diverses anecdotes sur le garde-chasse qui avait précédé Hagrid, un certain Ogg.
Harry parcourait son rêve. Souriant, discutant, le traitant comme si c'était la même ligne temporelle que dans son souvenir, comme si rien de terrible n'allait arriver. Comme s'il ne venait pas juste de mourir et se réveiller presque quatre ans dans le passé, le jour où le Seigneur des Ténèbres était revenu au pouvoir. Comme si Albus Dumbledore ne l'avait pas guidé vers sa mort.
Ils retournèrent au château pour le déjeuner.
- Maman ! Bill !, s'écria Ron, abasourdi, lorsqu'il eut rejoint la table des Gryffondors. Qu'est-ce que vous faites ici ?
- On est venu Harry pour la Dernière Tâche !, répondit Mme Weasley d'un ton joyeux. Je dois dire que c'est bien agréable pour une fois de ne pas avoir à faire la cuisine. Comment s'est passés ton examen ?
- Oh… bien, répondit Ron. Je ne me souvenais pas de tous les noms des gobelins révoltés, alors j'en ai inventé quelques-uns. Mais ça ne fait rien.
Il se servit un pâté de viande avec des légumes sous le regard sévère de Mme Weasley.
- Ce n'était pas difficile, ils ont tous des noms du style Borbog le Barbu et Eûrk le Crasseux.
Fred, George et Ginny vinrent également s'asseoir à côté d'eux, et Harry passa un si bon moment qu'il eut l'impression d'être de retour au Terrier.
- Bonjour Hermione, dit Mme Weasley, d'une façon beaucoup moins chaleureux que d'habitude.
- Bonjour, dit Hermione.
Son sourire s'évanouit en voyant l'expression glaciale de Mme Weasley.
Harry les regarda l'une après l'autre, puis décida d'intervenir :
- Mme Weasley, dit-il, j'espère que vous n'avez pas cru les bêtises de Rita Skeeter dans Sorcière-Hebdo ? Hermione n'a jamais été ma petite amie.
- Ah ?, dit Mme Weasley. Heu… Non, bien sûr, je n'en ai pas cru un mot !
Mais, à partir de cet instant, elle devint beaucoup plus cordiale avec Hermione.
Harry, Bill et Mme Weasley passèrent l'après-midi à faire une grande marche dans le parc autour du château, puis retournèrent dans la Grande Salle pour le grand banquet qui avait lieu ce soir-là. Ludo Verpey et Cornelius Fudge avaient pris place à la table des professeurs. Verpey semblait d'excellente humeur, mais Cornelius Fudge, assis à côté de Madame Maxime, avait l'air grave et ne parlait à personne. Madame Maxime se concentrait sur son assiette et Harry eut l'impression qu'elle avait les yeux rouges. À l'autre bout de la table, Hagrid ne cessait de la regarder.
Il y avait plus de plats que d'habitude mais Harry, qui commençait à se sentir de plus en plus nerveux, ne mangea pas grand-chose. Lorsque le ciel bleu qui s'étendait sous la voûte du plafond magique s'empourpra à l'arrivée du crépuscule, Dumbledore se leva et la Grande Salle plongea dans le silence.
- Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, dans cinq minutes, je vous demanderai de vous rendre au terrain de Quidditch pour assister à la troisième et dernière Tâche du Tournoi des Trois Sorciers. Les Champions sont priés de suivre M. Verpey qui les accompagnera sur place.
Harry se leva. Ses camarades de Gryffondor l'applaudirent, la famille Weasley et Hermione lui souhaitèrent bonne chance et il sortit de la Grande Salle en compagnie de Cédric, Fleur et Krum
- Ça va, Harry, en forme ?, demanda Verpey tandis qu'ils descendaient les marches de pierre. Tu te sens d'attaque ?
- Je pense que nous allons tous mourir, déclara Harry d'un ton neutre.
Après tout, son rêve se rapprochait vite du cauchemar. Il espérait qu'il allait vite se réveiller.
Verpey rigola, pensant qu'Harry plaisantait.
Ils pénétrèrent bientôt sur le terrain de Quidditch qui était à présent méconnaissable. Une haie de six mètres de hauteur l'entourait entièrement avec, face à eux, une unique ouverture qui donnait accès au vaste labyrinthe. Le chemin qui s'y enfonçait paraissait sombre et effrayant.
Cinq minutes plus tard, les tribunes avaient commencé à se remplir. On entendait des exclamations enthousiastes et le martèlement des pas le long des travées. Les premières étoiles étaient apparues dans le ciel d'une couleur bleu foncé. Accompagnés de Hagrid, les professeurs Maugrey, McGonagall et Flitwick firent leur entrée et s'approchèrent de Verpey et des Champions. Ils arboraient de grandes étoiles rouges et lumineuses sur leurs chapeaux, sauf Hagrid, qui les portait au dos de son gilet en peau de taupe.
- Nous allons patrouiller autour du labyrinthe, dit le Professeur McGonagall aux Champions. Si vous vous trouvez en difficulté et que vous souhaitiez être secourus, envoyez des étincelles rouges en l'air et l'un d'entre nous viendra vous chercher. Compris ?
Les Champions approuvèrent d'un signe de tête.
Harry ne hocha pas la tête, il essaya de se réveiller. Ça ne marcha pas.
- Alors, allez-y, dit Verpey d'un ton joyeux aux quatre patrouilleurs.
- Bonne chance, Harry, murmura Hagrid, et tous les quatre partirent dans différentes directions pour prendre position autour du labyrinthe.
Verpey pointa sa baguette sur sa gorge et marmonna :
- Sonorus.
Aussitôt, sa voix magiquement amplifiée résonna dans tout le stade.
- Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, la troisième et dernière Tâche du Tournoi des Trois Sorciers est sur le point de commencer ! Permettez-moi vous rappeler le classement actuel ! À la première place ex æquo, avec quatre-vingt-cinq points : M. Cédric Diggory et M. Harry Potter, de l'école Poudlard !
Affolés par les applaudissements et les cris de joie, des oiseaux s'envolèrent de la Forêt Interdite et disparurent dans le ciel assombri.
- A la troisième place, avec quatre-vingts points : M. Viktor Krum, de l'institut Durmstrang !
Nouveaux applaudissements.
- Et à la quatrième place : Mlle Fleur Delacour, de l'académie Beauxbâtons !
Harry aperçut Mme Weasley, Bill, Ron et Hermione qui applaudissaient Fleur poliment. Il leur adressa un signe de la main et ils lui firent signe à leur tour, le visage rayonnant.
- Attention… à mon signal, Harry et Cédric !, reprit Verpey. Trois… deux… un…
Et tout se produisit comme la première fois. Harry ne parla pas autant, mais, au bout du compte, c'était juste lui et le Poufsouffle devant la coupe.
- Tu devrais la prendre, dit Cédric.
- C'est un piège, répondit Harry en haussant les épaules.
- Que veux-tu dire, c'est un piège ? fit l'autre, en fronçant les sourcils.
- Quiconque se saisit de cette coupe va mourir.
Cédric fixa Harry.
- Ce n'est pas drôle.
- Cette coupe est un piège et le Professeur Maugrey est un imposteur, expliqua Harry.
Il soupira et tendit la main vers la coupe.
- Mais je suis déjà mort, alors qu'est-ce que ça change ?
- Harry… commença Cédric, mais il n'eut pas le temps d'arrêter Harry ou de le rejoindre.
Alors qu'il sentit le tiraillement dans son nombril, Harry espéra vivement qu'il était toujours en train de rêver.
88888888
Cédric envoya des étincelles rouges dans le ciel et commença à appeler à l'aide. Cela prit dix minutes pour qu'elle arrive, mais ils ne furent pas d'un plus grand secours que Cédric ne l'avait été. Le faux Maugrey reçut le Baiser du Détraqueur et le vrai Maugrey fut sauvé. Mais personne n'avait la moindre idée de l'endroit où Harry était partit.
88888888
Harry atterrit avec un bruit sourd sur le sol. Il détestait les Portoloins, qu'est-ce qui lui avait prit d'attraper cette maudite coupe ? Il devait vraiment arrêter de traiter tout ça comme un rêve parce que la douleur était un facteur très réel, là, et les événements pouvaient être changés.
Par exemple, il n'y avait pas d' « autre ».
Harry lança un Réducto dans l'obscurité, éclatant une pierre tombale.
Quelqu'un glapit, et la voix de Jedusor hurla : « Soumets-le, imbécile ! »
Mais Harry avait dressé un charme du bouclier qui renvoya le sort de Queudver. Harry commença à lancer sortilèges et charmes les uns à la suite des autres sans un mot et sans pause.
Marre de la mort, il voulait vivre, et il ne marcherait plus jamais vers sa mort, Plus Grand Bien ou pas.
Queudver était un pitoyable duelliste.
- Ne fuis pas ! ordonna Voldemort.
Mais Queudver était en train de perdre. Trois ans, trois ans de souffrance et de misère à apprendre à se battre pour survivre, y parvenant à peine à l'école en fuyant pour sauver sa vie, braquer des banques, et être sur la liste des personnes les plus recherchées. Harry arrivait tout juste du champ de bataille, alors que Queudver… Queudver était plus faible que les vers qui mangeait la poussière.
Harry se battit, et avec un « pop » Queudver transplana avec son maître. Abandonnant quelqu'un derrière, dans l'herbe.
Harry lévita une pierre tombale et écrasa Nagini avec à plusieurs reprises, alors qu'elle allait se jeter sur lui tous crocs dehors.
- Tu sais, admit-t-il, la baguette toujours pointée sur le corps du dernier Horcruxe, je ne déteste pas les serpents. Je déteste juste ceux de Voldemort, vous êtes tous flippants et tordus.
Nagini ne répondit pas, étant bel et bien morte.
Harry supposa qu'il pourrait reprendre la coupe, retourner à Poudlard. Il hésita. Rien en lui ne le poussait à retourner à Poudlard, vers Dumbledore, vers les étudiants ou vers les médias. Mais il devrait le faire parce que ce n'était pas un rêve. D'une quelconque façon, mourir lui avait fait remonter le temps. 1995 n'était pas une bonne année pour lui.
Il s'approcha de la tombe de Jedusor Senior et attira d'un sort tous les os. Macabre ? Absolument. Mais Voldemort en avait eu besoin des os de son père pour retrouver son corps. Harry pointa sa baguette et les os desséchés volèrent en éclats et disparurent dans un souffle de vent.
Il sortit du cimetière et suivit un chemin vaguement familier qui s'éloignait de la ville et du manoir Jedusor. Après une heure de marche, il trouva la cabane des Gaunt, que Dumbledore lui avait montré dans la Pensine, ou du moins ce qu'il en restait.
Il trouva la Bague, et métamorphosa un bout de bois en une balle de porcelaine suffisamment grande pour la contenir. Il la ramassa avec ce contenant improvisé, finissant la métamorphose pour refermer la balle, isolant le poison du morceau d'âme imprégné dans l'anneau, et l'empocha, après avoir vérifié qu'il n'avait pas de trou dans sa poche.
Harry avait pensé à énormément de choses pendant sa marche, et plus encore pendant son retour au cimetière.
Premièrement : si une deuxième chance vous est donnée, ne la gâchez pas.
Deuxièmement : Snape était plus digne de confiance que Dumbledore, et McGonagall ou Flitwick étaient plus dignes de confiance que Snape. Il allait devoir bien choisir à qui il allait raconter toute son histoire pour être sûr que Dumbledore n'allait pas essayer de le contrôler une nouvelle fois.
Troisièmement : les Horcruxes. Avec sa tête saignant douloureusement le matin même, il était prêt à parier que c'était dû à la mort de son Horcruxe. Le Journal était éliminé, il avait la Bague, Nagini était morte, ce qui laissait seulement la Coupe, toujours à Gringotts, le Diadème, toujours à Poudlard, le Médaillon, toujours au Square Grimmaurd, et, bien sûr, Voldemort, dans sa forme de bébé alien.
Quatrièmement : Hedwige, Sirius, Fred, Cédric, Lupin, Nymphadora et tant d'autres étaient toujours vivants et Harry voulait qu'ils le restent.
- Alors, à qui faire confiance ?, se demanda Harry à voix haute alors qu'il se tenait devant la coupe gisant, inerte, sur le sol.
Il faisait nuit noire mais ses yeux s'étaient depuis longtemps adaptés à la lumière de la lune.
- A qui faire confiance ?
Pas Dumbledore.
Ce n'était pas une voix dans sa tête. C'était une réaction viscérale après avoir aimé et fait confiance à un homme qui avait planifié sa mort.
- Alors, à qui je fais confiance qui n'est pas Dumbledore ?, interrogea Harry toujours à voix haute.
Pas Snape, pas McGonagall, pas même Sirius.
Alors qui ?
Pourtant la pensée avait déjà traversé son esprit. Filius Flitwick. Il ne faisait pas partie de l'Ordre mais c'était un homme bon, un champion de Duel, et le Directeur de la Maison de Serdaigle. Harry aurait bien besoin d'un peu de sagesse à ce moment de sa vie.
Bien sûr, tout ceci pouvait encore être un rêve. Merlin, faites que ce ne soit qu'un rêve.
88888888
- Harry !
Hermione fut la première à le rejoindre. Elle pleurait. Mme Weasley n'était pas loin derrière.
« Qu'est-ce qui s'est passé? », « Qu'est-ce qui s'est passé ? ». C'était tout ce que les gens avaient à lui demander une fois qu'ils réalisèrent qu'en fait, il allait bien.
- Cimetière, Voldemort, Pettigrow, ils se sont enfuis, résuma Harry.
- Tu es un idiot !, cria Cédric. Tu savais que c'était un piège, pourquoi diable l'as-tu attrapée ?
- Parce que si l'un d'entre nous devait mourir, je préférais que ce soit moi, établit Harry en le regardant droit dans les yeux.
Il n'y avait que la vérité sur le visage du Gryffondor, et personne qui entendit ses mots ne pensa qu'il plaisantait.
Après ça, entre McGonagall et Mme Weasley, Harry retourna au château sans être intercepté et fut envoyé à l'infirmerie pour se faire examiner par Mme Poppy Pomfresh. Laquelle renvoya tout le monde, même le Directeur.
- Je peux rester jusqu'à la fin du semestre ?, demanda Harry.
Poppy, qui était plus qu'habituée à avoir le jeune homme comme pensionnaire, fut prise de court par sa question. Jamais, au grand jamais il n'avait demandé à rester plus longtemps. Elle accepta. Il restait moins d'une semaine de toutes façons, et elle serait soulagée de garder un œil sur lui.
Sa question suivante fut encore plus surprenante que la première.
- Est-ce que vous pouvez regarder à ma cicatrice s'il vous plaît ? Elle saignait ce matin.
Elle obtempéra et ce qu'elle trouva l'effraya.
- Possession, souffla-t-elle.
- Qu'est-ce ce que vous voulez dire ?
- Ce… ce résidu venait d'une autre source de vie magique, comme une sangsue essayant de frayer son chemin pas seulement jusque dans votre esprit, mais aussi jusque dans votre âme.
- Est-ce que c'est parti ?
- Vous ne semblez pas surpris ?
- Dites-moi juste, s'il vous plaît ?
- Oui, c'est parti, et quels que soient les dommages causés, vous devriez être capable d'en guérir maintenant. Comment l'avez-vous enlevé ?, demanda-t-elle.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, tenta-t-il.
Elle tomba pas dans le piège et le réprimanda.
- M. Potter !
- Le sort de mort, répondit Harry brièvement.
- Vous avez dirigé le sort de mort sur votre cicatrice ?, s'inquiéta-t-elle.
- Non, j'ai rêvé que Voldemort le faisait, je me suis réveillé en ayant mal à la tête et je saignais.
Poppy fronça les sourcils et sortit une fiole de sa blouse.
- Potion de Sommeil Sans Rêve. Buvez-la et essayez de ne vous soucier de rien.
- Je ne veux pas parler à Dumbledore, lâcha Harry.
- Je vais voir ce que je peux faire, mais reposez-vous, M. Potter.
Il fit ce qu'il était lui demandé, content d'avoir du répit.
88888888
Dumbledore se débrouilla pour voir Harry, qui lança une regard noir à Pomfresh, qui lui rendit un regard désolé avant de se replier dans son bureau.
Harry n'octroya qu'un seul regard au vieux sorcier aux yeux scintillants avant de fixer ses mains. Cet homme, ce pilier dans sa vie, avait fait en sorte de le conduire à sa chute. Chuter. C'était le dernier souvenir qu'avait Harry de cet homme en vie, Albus chutant de la tour parce qu'il avait forcé, il avait forcé Snape à le tuer.
- Harry, regarde-moi, dit Dumbledore gentiment.
- Laissez-moi tranquille, rétorqua Harry.
- Comment savais-tu que la coupe était un piège ?
- Parce que c'était la dernière chose à faire au cours de la Tâche, il devait forcément y avoir un but, une raison pour laquelle mon nom a été mis dans la Coupe de Feu.
- Logique.
Logique ? Quand est-ce que la logique avait été un facteur majeur dans la vie de Harry ?
- Je suis allé dans le cimetière, il a l'air d'y avoir eu une bataille là-bas. J'ai trouvé le serpent.
- Queudver s'est enfui avec Voldemort, déclara Harry sans lever la tête.
- Il est de retour ?
- Seulement de la même manière où il n'est jamais vraiment parti, répondit Harry en secouant négativement la tête.
- C'est bien, soupira Dumbledore.
Harry fronça les sourcils.
- Harry, quelque chose ne va pas ?
Ce qui ne va pas, c'est que vous voulez ma mort, pensa le jeune homme. Mais peut-être que ce n'était pas juste. Albus voulait que Voldemort meure, Harry était juste un moyen d'accomplir cette fin.
- Harry…
- Pouvez-vous partir s'il vous plaît ? Je suis fatigué.
- Bien sûr, si tu m'as dit tout ce qu'il y avait d'important, je peux partir.
Harry établit un contact visuel direct, ses protections mentales aussi solides qu'elles pouvaient l'être. Peut-être que, sans un bout de l'âme d'une autre personne attaché à son esprit, il pourrait devenir bon à cette magie de l'esprit.
- Vous savez tout ce qu'il y a d'important, Monsieur.
C'était le même ton qu'Harry avait utilisé avec Snape. Albus eut l'air médusé.
- Harry, tu sais que je ne te ferai jamais de mal ?
Le regard du jeune homme devint distant et colérique.
- Jamais directement.
Seulement par votre inaction.
- Je vais te laisser te reposer. Si tu penses à quelque chose, dis-le-moi.
Harry se rallongea, fermant la conversation, et tourna le dos au vieil homme.
88888888
Harry passa son dernier jour à Poudlard à détruire les Horcruxes. Il descendit dans la Chambre des Secrets en premier, avec la Bague, et la poignarda directement à travers son contenant en porcelaine. L'anneau hurla et la fumée noire mourut. Il ramassa la pierre avec un bout de robe déchirée et l'enfonça dans la bouche ouverte de Serpentard, là d'où le basilique était sorti.
Il enveloppa le croc dans un morceau de cuir et utilisa son balais pour remonter le passage qu'il avait nettoyé. Il alla directement dans la Salle sur Demande, trouva et détruisit le Diadème. Il regarda les pièces de la couronne et les rangea dans une sacoche.
Comment Harry était-il supposé pénétrer dans Gringotts maintenant ? Bellatrix Lestrange était toujours en prison, donc la première façon complètement tarée qu'ils avaient utilisée ne fonctionnerait pas.
Il regarda autour de lui en cherchant l'inspiration dans la salle, et c'est la salle elle-même qui lui donna une idée.
- Dobby ? appela Harry.
Dobby apparu avec son accueil habituel.
- Dobby, est-ce que tu sais comment braquer Gringotts ?
- De quoi Harry Potter a-t-il besoin ?, demanda l'elfe en clignant des yeux.
- J'ai besoin de la Coupe de Poufsouffle qui se trouve dans le coffre Bellatrix Lestrange.
Dobby frissonna mais claqua des doigts et la Coupe apparu devant eux, le son du métal tintinnabulant alors qu'elle atterrissait sur le sol.
- Ça ne peut pas être si facile, s'ébahit Harry, bouche bée.
- Si Harry Potter monsieur avait demandé à Dobby de lui procurer de l'argent de n'importe quel coffre à part le sien, Dobby n'aurait pas pu le faire. Mais c'est un objet de Poudlard, et il appartient à l'école.
Alors que Dobby parlait, Harry sortit le croc du basilique et frappa la Coupe. Ça hurla et la Coupe fut marquée d'une énorme entaille et une tâche noire, mais il n'y avait plus d'âme.
- Harry Potter monsieur, c'était de la Magie Noire, murmura l'elfe.
- Ouaip, et il y en a un dernier.
- Où ça monsieur ? s'enquit Dobby, prêt à relever le défi.
- Square Grimmaurd, le Médaillon de Serpentard.
Dobby claqua de nouveau des doigts, mais le Médaillon n'apparut pas tout seul.
Un elfe grommelant était attaché au pendentif,un elfe prêt à en découdre.
- Attends Kreatur ! intima Harry. Kreatur attends ! Nous essayons de le détruire, comme Maître Régulus te l'a demandé !
Kreatur fit une pause dans sa tentative d'étrangler Dobby, et se tourna lentement vers l'humain.
- Que savez-vous à propos de Maître Régulus ?
- Sirius Black est mon parrain, et ce Médaillon doit être ouvert par un Fourchelangue, puis détruit par quelque chose qui est efficace contre la plus noire des magies.
Kreatur lâcha Dobby, qui toussa et lança un regard sombre au vieil elfe.
Le jeune homme fit signe à l'elfe de poser le pendentif, Kreatur obtempéra avec réluctance.
- Ouvre-toi, siffla Harry.
Il sentit une pointe de joie, qu'il tua dans l'œuf dès que les gonds s'activèrent. Un autre nuage de fumée noire hurlante, et c'était fini. Le Journal, le serpent, la Bague, le Diadème, la Coupe, le Médaillon, et lui-même avaient tous été détruits.
Harry ramassa le Médaillon, qui était quasiment intact, et lui ordonna de se fermer. Il le tendit à Kreatur en le remerciant, lequel le regarda avec admiration.
- Merci à vous Maître Potter, lui retourna-t-il avant de disparaître dans un « pop ».
- Avez-vous besoin d'autre chose, Harry Potter monsieur ? demanda Dobby.
- Non, Dobby, merci beaucoup.
- Dobby doit retourner à la préparation du festin, mais vous pouvez appeler Dobby dès que vous avez besoin de lui !
Harry acquiesça et Dobby disparut également.
Parcourant les couloirs, le jeune homme essaya de ne pas se souvenir ce à quoi ils avaient été réduits. Mais c'était dur. Il fit son chemin jusqu'au bureau de Flitwick, et frappa à sa porte.
- Entrez, invita une voix joyeuse. Oh, M. Potter, entrez donc.
Harry s'approcha de la table, fermant le battant derrière lui. Il était content de voir qu'il n'y avait aucun portait dans le bureau du professeur.
- Que puis-je pour vous, M. Potter ? J'espère que ce n'est pas à propos de devoirs ou des examens. Vous avez été excusé de ceux-ci pour l'année.
- Professeur, commença le jeune homme, j'ai besoin de parler à quelqu'un qui n'est pas un membre de l'Ordre du Phénix, quelqu'un à qui je peux faire confiance.
Flitwick se rencogna dans son fauteuil.
- Vous voulez dire, l'Ordre de Dumbledore ?
- Oui.
- Pourquoi n'iriez-vous pas voir Dumbledore lui-même ?, demanda l'enseignant en fronçant des sourcils.
- Parce que j'en ai assez de me prendre des sorts de mort par un psychopathe fou.
Flitwick cligna des yeux.
- Expliquez-vous.
C'est ce que fit Harry. Commençant avec la prophétie, le rôle de Snape, Quirrel, la Chambre des Secrets, Sirius, Queudver, la Coupe de Feu, le retour de Voldemort, les Horcruxes, la mort de Dumbledore, l'école dirigée par des Mangemorts, la Bataille de Poudlard, la mort de Harry, lui se réveillant le matin de la dernière Tâche, et lui chassant de nouveau les Horcruxes.
Harry eut l'impression de parler pendant des heures, et quand il eut fini, Flitwick invoqua un verre d'eau. Il enleva ses lunettes et frotta ses yeux pendant que le jeune homme vidait avidement son verre.
- Albus… je ne peux pas y croire, déclara finalement le professeur.
- Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ?, demanda Harry.
- Qu'est-ce que vous êtes censé faire ?, se récria Flitwick, outré. Rien, rien ! Vous n'auriez dû être responsable de rien de tout ceci ! Ce sont nous, les adultes, qui aurions dû faire quelque ch…
- J'ai dix-sept ans, interrompit Harry.
- Peut-être, soupira Flitwick, mais vous êtes dans le corps de vos quatorze ans.
- Une guerre se prépare. Je ne peux pas rester assis et ne rien faire. Je ne vais pas attendre que ce qui s'est produit la première fois se produise de nouveau !
- Je ne le laisserai pas se produire non plus. Je vais garder un œil sur M. Malfoy, Narcissa était une de mes élèves favorites, avec votre mère. Je ne permettrai à aucun de vous deux de marcher à votre ruine. Severus en est trop proche.
- Mais alors qu'est-ce que je fais ?, relança Harry.
- Vous avez détruit tous les Horcruxes ?
- Tous, répondit le jeune homme en sortant les restes du Diadème de Serdaigle et de la Coupe de Poufsouffle.
- Puis-je ?, demanda Flitwick en tendant la main.
- Je ne suis pas sûr qu'il soit sûr de les toucher, mais je sais qu'il n'y a plus d'Horcruxe dedans. Vous pouvez les garder.
L'enseignant acquiesça, ouvrit un tiroir et y glissa la Coupe et le Diadème en les tirant par le tissu dans lequel ils étaient enveloppés.
- Je vais songer à ce que je dirai à Minerva, Pomona et Poppy quand le temps sera venu, mais laissez-moi vous demander ceci, Harry. Que pouvez-vous faire de plus à cet instant précis ? Vous avez détruit tous les points d'ancrage qu'il avait dans ce monde, et vous avez détruit les restes du père de Jedusor.
- Je ne sais pas, mais je dois faire quelque chose ! Nous devons trouver Queudver et Voldemort !
- Avec la Trace sur votre baguette et l'interdiction de pratiquer la magie, où comptez-vous commencer ?, soupira Flitwick. Vivre dans les bois pour le restant de votre vie ? Toujours en fuite ? Savez-vous même où commencer à le chercher ?
Le regard de Harry se perdit à travers la fenêtre.
- Je ne peux… ça ne peut pas avoir été pour rien, je ne peux pas les laisser tous mourir encore une fois.
- Vous avez empêché le Seigneur des Ténèbres de revenir à son plein pouvoir. Vous avez détruit tous ses Horcruxes en une semaine, c'est bien plus que n'importe qui d'autre aurait pu faire. Et vous n'auriez pas été à même de le faire si vous ne l'aviez pas déjà vécu. Alors voici ce que vous allez faire. Vous allez retourner chez les Dursley pour un seul été supplémentaire, vous allez étudier, vous allez revenir à l'école et travailler à votre propre futur, et en faire ce que vous voulez qu'il soit. Et si Voldemort revient jamais près de vous, il devra s'attendre à batailler, s'enflamma Flitwick avant de reprendre son souffle. Je vais faire appel à mes contacts au Ministère. Vous et moi allons échanger des lettres tout au long de l'été afin que je sache si vous allez bien et si vous arrivez à gérer psychologiquement ce... ce qui s'est passé. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à l'arrêter.
- Mais pour le moment vous voulez que je retourne à la maison comme un bon petit garçon, marmonna Harry, trop fatigué pour mettre de la force derrière ses mots.
- Voulez-vous raconter à tout le monde que vous avez voyagé dans le temps ? Parce que cela vient avec son propre lot de problèmes.
- Non, répondit Harry brièvement. Mais je peux le dire à mes amis, pas vrai ?
- Bien sûr ! Honnêtement, c'est le genre d'histoire que personne ne voudra croire, même si c'est vous qui la racontez.
- Vous ne devez rien dire à Dumbledore, ordonna le jeune homme, même si cela sonna presque comme une question.
Les narines de Flitwick frémirent de colère.
- Non. Non, je ne crois pas que je vais dire grand-chose à Albus dorénavant. Ses intentions étaient bonnes, ses actions sont inexcusables.
Harry acquiesça et se leva.
- Merci pour m'avoir écouté, Professeur Flitwick.
- L'honneur est pour moi, M. Potter. Sentez-vous libre de me contacter à tout moment, même si cela vous semble insignifiant, ou si vous avez besoin de quelqu'un pour parler de vos problèmes personnels. Vous pouvez venir vers moi à propos de n'importe quel sujet.
- Merci, répéta Harry avant de partir, fermant la porte doucement derrière lui.
88888888
Harry remonta d'un pas lourd les escaliers jusqu'à la Tour de Gryffondor.
- Harry ?
Il se tourna vers la voix.
- Luna ?
Merlin, il était épuisé. Il avait dormi toute la semaine, et il était éreinté.
- Oui, c'est Luna. Tu as l'air vieilli, commenta-t-elle.
Elle se tenait sur la marche au-dessus de lui, ses cheveux blonds scintillant, sa valise dans la main.
- Je me sens comme un ancêtre, essaya de plaisanter Harry, mais sa voix était morne.
- Je te souhaite de te sentir plus jeune bientôt, sourit-elle avant de poursuivre son chemin.
Harry avait le plus léger des sourires quand il atteignit sa Tour. Tout le monde était parti. Il trouva ses bagages faits au pied de son lit, Ron ou Hermione avait dû les faire pour lui. Il prit lentement le chemin de Pré-au-Lard. Quelle importance si le train partait sans lui ? Il avait vu bien pire.
Ron et Hermione le coincèrent dans le train, et le questionnèrent. Et pourtant, après avoir relaté toute l'histoire à Flitwick, Harry était vidé.
- Queudver était là et j'ai commencé à lancer des sorts et j'ai tué le serpent de Voldemort et Queudver s'est enfui avec Voldemort, dit-il sans la moindre intonation.
- Oh, fit Hermione en se rasseyant. Est-ce que tu vas bien ? Pourquoi as-tu passé une semaine à l'infirmerie ? Pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas te voir ?
- Quelque chose s'est passé avec ma cicatrice, expliqua Harry en remontant sa frange. Elle saignait.
- Mec, on ne peut presque plus la voir maintenant, s'exclama Ron.
- Je sais.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'a dit Mme Pomfresh ? le pressa Hermione.
- C'est en train de guérir.
Ils n'échangèrent plus grand-chose après ça. Harry se sentait mal de ne rien leur raconter, mais il n'avait pas les mots pour leur dire comment il allait, comment il se sentait. Il ne savait pas lui-même. Il n'avait pas d'explication quant à sa survie et, alors qu'il sombrait dans le sommeil dans le Poudlard Express, il ne pouvait s'empêcher de penser que s'endormir était bien plus facile de marcher vers sa mort.
Peut-être qu'il devrait frapper Sirius la prochaine fois qu'il le verrait. Ses parents n'auraient pas dû être fiers de lui, ils auraient dû être outrés qu'il ait ainsi gâché sa vie.