Ce texte a été écrit en décalé pour les 24 heures du FoF sur le sujet : "Demain n'arrivera jamais". Si vous voulez plus d'infos, demandez-moi par MP !


Note de l'auteur : ATTENTION, comme son résumé l'indique, ce texte se base sur l'épisode Timetagger, qu'il vaut donc mieux avoir vu pour ne pas être spoilé. Cet épisode, aussi chouette soit-il, comportait à mon sens beaucoup trop de points qui m'ont dérangée, tant sur le scénario de l'histoire que d'un point de vue externe sur "Comment les scénaristes vont-ils faire une fin crédible et digne de ce nom qui ne soit pas complètement contredite par cet épisode ?". S'en est suivie une assez grosse crise de déni de ma part en mode "C'est pas possible, cet épisode n'a jamais existé", et, si je commence à m'en remettre, j'avais besoin de poser ce déni sur papier une fois pour toutes. J'espère que ça vous plaira !


Ce n'était pas censé finir comme ça. Qu'avait-elle raté ? Où avait-elle échoué ? Que s'était-il passé depuis cette attaque, depuis l'arrivée du futur de Timetagger et de Bunnix ? Depuis cette attaque, depuis qu'une Alix de 25 ans porteuse d'un Miraculous lui avait raconté le futur, elle s'était accrochée à cette idée. Elle avait ce témoignage venu du futur, ça ne pouvait donc que finir comme ça, évoluer vers cet univers promis par Alix. Un univers où Chat Noir et elle auraient suffisamment grandi et mûri pour devenir le duo de super-héros le plus efficace, invaincu et invincible de tous les temps. Un univers où ils auraient atteint l'apogée de leurs pouvoirs, où ils ne seraient plus des adolescents alternant coups de chance et idées de génie pour s'en sortir, où ils seraient des adultes réfléchis et les meilleurs protecteurs que Paris aurait pu espérer avoir. Ce n'était pas une envie de voir ce futur se réaliser, ni même une conviction. C'était un témoignage venu de cette autre époque. Ça ne pouvait pas en être différemment. Alors… Qu'avait-elle raté ? Quelle erreur avait-elle commise alors que la Ladybug du futur avait réussi à l'éviter ?

- Détache-la !

La voix de Chat Noir la tira de ses pensées. Comment s'étaient-ils retrouvés tous les deux ici, enchaînés à un mur devant le Papillon ? Pas le Papillon qu'ils avaient affronté lors du Jour des Héros, bien sûr. Cela faisait quelques temps que les attaques étaient devenues plus violentes, plus meurtrières, plus destructrices et, au fil des mois, ils avaient fini par admettre qu'il y avait eu un changement majeur. Que, qui qu'il soit, le Papillon qu'ils avaient toujours connu s'était fait voler son Miraculous et qu'un autre vilain, plus puissant, plus enragé, plus avide de destruction et de pouvoir, l'avait remplacé. Ils en avaient à présent la confirmation. Face à cette décharge de folie meurtrière, ils avaient toujours joué la prudence. Ils avaient eu du mal à avoir cette conversation, mais ils avaient fini par se promettre l'un l'autre que, s'ils devaient choisir entre leur propre vie ou celle d'un parisien, ils choisiraient la leur – pour avoir une chance d'en sauver d'autres par la suite. Jusqu'à maintenant, ils n'étaient jamais arrivés à cette éventualité, à ce choix impossible. Est-ce que c'était cette promesse que les Ladybug et Chat Noir du futur avaient tenue ? Car, quand les petites sœurs d'Alya avaient été emmenées par un super-vilain en direction du repère du Papillon, aucun d'eux n'avait réfléchi une seule seconde. Ils avaient foncé. Chat Noir était arrivé le premier et, quand Ladybug l'avait rejoint, elle avait à peine eu le temps de l'entendre lui hurler de foutre le camp. Les chaînes s'étaient refermées sur ses poignets avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit. Et maintenant elle était là, enchaînée à ce mur à côté de Chat Noir dans la même situation, devant un Papillon plus petit, à la voix plus féminine et aux cheveux bruns plus longs que celui qu'ils avaient alors connu.

L'éclat de rire victorieux de Papillon résonna :

- C'est fini, Ladybug et Chat Noir ! J'ai gagné ! Vos Miraculous sont à moi !

- Et qu'est-ce qu'ils vont t'apporter ? lança Chat Noir. Tu vas faire quoi, comme vœu, avoir une coupe de cheveux un peu moins ridicule ?

Papillon ne tiqua pas sur l'insulte.

- Si tu tiens à le savoir, je me contenterai du vœu de dominer le monde en étant adorée par l'ensemble de la population !

- Tu manques un peu d'ambition, je trouve ! répondit Chat Noir.

- Fanfaronne tant que tu veux. Tu ne repousseras pas ta défaite. Si tu permets Ladybug, j'attends le moment de te détruire depuis trop longtemps pour ne pas te faire passer en première.

Papillon se rapprocha d'elle et tendit la main vers ses boucles d'oreilles. Elle était toujours enchaînée, sans son yoyo, sans autre super-héros capable de lui venir en aide. Impuissante. Trop petite, trop jeune, trop inexpérimentée pour savoir comment se sortir de là. Elle ferma les yeux, et ses pensées revinrent vers ce futur qu'Alix lui avait raconté. Un futur dix ans plus tard où ils auraient encore et toujours tenu tête à ce Papillon, un futur dix ans plus tard où elle aurait été la super-héroïne la plus aguerrie, la meneuse de groupe la plus sensationnelle, la partenaire la plus exceptionnelle que Paris n'aurait jamais connu. Un futur dix ans plus tard où leur équipe de super-héros aurait été complétée mais toujours aussi soudée, où elle aurait grandi et se serait pleinement accomplie dans son rôle de protectrice de Paris. Papillon arracha ses boucles d'oreilles, et un flash rose illumina brièvement la pièce pendant qu'une larme roulait sur sa joue. Peu importait maintenant de se demander où est-ce qu'elle avait merdé. Ce demain n'arrivera jamais.


En vérifiant l'heure sur son écran d'ordinateur, Marinette ne put empêcher son regard de glisser sur la date. Le 15 juillet 2024. Cela faisait cinq ans et, peut-être pour la première fois, cette date était un peu moins douloureuse que d'habitude. La date de leur défaite contre le Papillon, la date qui lui brisait le cœur et faisait incessamment revenir la question qu'elle s'était alors posée : Où avait-elle merdé ?

Au début, elle avait espéré que ce n'était que temporaire. Alix était revenue du futur pour leur raconter qu'ils étaient devenus des super-héros adultes, il ne pouvait pas en être autrement, non ? Alors, après que Papillon soit restée stupéfaite devant leurs identités réelles, après qu'elle se soit faite à l'idée que son partenaire de combat était bel et bien Adrien Agreste, après que Papillon ait décrété que seuls leurs Miraculous l'intéressait et qu'elle n'avait plus rien à faire d'eux, Marinette avait cherché des moyens de changer les choses. De lui faire regretter de les avoir libérés sous leur forme civile après leur défaite et de reprendre leurs Miraculous. Mais Papillon avait disparu. Les attaques ne servaient à rien d'autre qu'à attirer les porteurs de Miraculous et sans eux, Papillon n'avait plus aucune raison de se faire remarquer. S'était-elle servi de leurs pouvoirs ? Aucune idée. Il n'y avait plus eu d'attaque, ni aucun changement majeur, à Paris ou dans le monde, depuis leur défaite. Aucun moyen de savoir ce qu'elle était devenue ou ce qu'elle avait fait de leurs Miraculous. Maître Fû avait été aussi effondré qu'eux par leur défaite, mais dans un sens, il avait été celui qui avait le plus aidé Marinette à se pardonner à elle-même. Il avait été celui qui avait écouté ses sanglots entrecoupés d'excuses pendant des heures en continuant à lui assurer que seule son erreur à lui était responsable de tout ça. Il avait été celui qui lui avait assuré qu'elle avait été la Ladybug la plus prodigieuse de tous les temps et que, si elle avait échoué, personne d'autre n'aurait pu réussir à sa place. Elle savait que c'était faux – il y avait bien eu une Ladybug dans un autre futur qui avait réussi – mais elle avait quand même accepté cet argument juste parce que ça lui faisait du bien de l'entendre. Quelques mois après, la santé de Maître Fû avait commencé à décliner. Il n'en avait plus que pour quelques semaines et il avait tenu à en profiter pour ramener la Miraculous Box à l'endroit qu'elle n'aurait jamais dû quitter, dans les ruines du dernier temple des gardiens détruit par sa faute. Quand elle y réfléchissait, c'était peut-être dans cet aéroport, alors qu'elle le regardait s'éloigner derrière des barrières de sécurité, qu'elle avait commencé à faire son deuil de ce futur de super-héroïne qu'elle ne connaîtrait jamais.

Ça n'avait pas été facile, bien sûr. Combien de fois avait-elle pensé remonter la pente avant de s'effondrer à nouveau ? Combien de journées avait-elle passé à savourer sa vie et sa tranquillité avant de passer sa nuit à pleurer toutes les larmes de son corps en étant assaillie par des flash-backs de leur défaite ou de leur futur promis par Alix ? Mais, dans tous ces moments où ses regrets et ses espoirs perdus l'attaquaient de nouveau, Adrien avait été là. Le choc de leur défaite avait été tellement violent qu'il avait un peu atténué le choc de la découverte de leurs identités. Après que Papillon les ait relâchés, ils étaient spontanément restés ensemble, plus proches et unis que jamais. Deux amis, deux partenaires, deux super-héros déchus qui s'étaient instinctivement raccrochés de toutes leurs forces l'un à l'autre dans l'espoir de parvenir un jour à se relever. Adrien avait été le premier à trouver le moyen d'avancer. Quelques mois après le départ de Maître Fû, il avait convaincu son père de le laisser passer les tests pour devenir jeune-sapeur-pompier. Marinette comprenait d'où venait cette envie, elle-même avait eu du mal à concevoir une vie où elle ne se consacrerait pas à sauver les autres et venir en aide aux gens qui en ont besoin. Son père avait été réticent, mais Nathalie avait aidé à le convaincre d'accepter. Un peu avant leur défaite contre Papillon, Gabriel avait semblé commencer à faire son deuil d'Émilie et, deux ans plus tard, il avait officialisé ses fiançailles avec celle qui avait toujours été là pour le soutenir dans les pires moments. Marinette était forcée d'admettre qu'il avait changé, qu'il n'était plus le chef d'entreprise froid et distant qui brisait continuellement le cœur d'Adrien. Est-ce que c'était cette considération de la part de son père qui avait aidé Adrien à faire son deuil de leur vie de super-héros ? Probablement un peu.

Pendant qu'Adrien passait tout son temps libre en formation pour devenir pompier, Marinette, elle, s'était raccrochée à la seule chose qu'elle avait toujours aimé faire : le stylisme. Lorsqu'elle était épuisée d'alterner les crises de sanglots avec les cauchemars où elle voyait s'échapper ce futur promis, elle rallumait la lumière de sa chambre et terminait toutes les pièces qu'elle avait un jour commencées sans que sa vie de Ladybug ne lui permette de les finir. Elle s'était noyée dedans, avait passé chaque seconde de sa vie à coudre ou à dessiner et, un jour où elle avait été faire ses devoirs chez Adrien, son père était tombé sur son carnet de croquis. Depuis, à chaque vacances scolaires, elle rejoignait les ateliers de la maison de stylisme Agreste. D'abord comme stagiaire pour découvrir tous les aspects du métier, et maintenant, depuis qu'elle avait entamé son BTS Métiers de la Mode, comme apprentie. Elle aimait ça, elle aimait travailler pour un homme qui avait le même sens du détail et de la perfection qu'elle, et Gabriel avait plusieurs fois sous-entendu qu'il était hors de question pour lui de ne pas l'embaucher au terme de ses études.

- C'est toi qui fait la fermeture ce soir ?

La voix de Gabriel l'avait tirée de ses pensées. Elle était seule dans l'atelier de design, tous les autres employés étaient déjà rentrés chez eux, mais elle tenait à finir le croquis de la robe qu'il lui avait demandée pour la prochaine Fashion Week. Elle se retourna vers lui et esquissa un sourire :

- Je voulais juste finir ça…

- Nous ne sommes pas à un jour près. Tu auras tout le temps de finir demain.

Marinette haussa imperceptiblement les sourcils. Même s'il n'avait plus rien à voir avec le Gabriel qu'elle avait connu à l'époque de Ladybug, il n'était pourtant pas du genre à inciter ses employés à rentrer chez eux.

- Si je ne me trompe pas, tu as une soirée de prévue, non ? reprit Gabriel. C'est aussi important que ce croquis. File, je te dis.

L'invitation d'Adrien. Bien sûr, ils n'avaient pas besoin d'invitation officielle pour se voir. Ils étaient ensemble tout le temps depuis leur défaite. D'abord dans les cours de récré où ils s'isolaient tous les deux car seul l'autre pouvait comprendre pourquoi ils étaient abattus et donnaient l'impression que leur vie n'avait plus aucun sens. Puis le soir pour faire leurs devoirs chez l'un ou chez l'autre et travailler jusqu'à oublier leur échec et leurs rêves perdus. Puis de plus en plus souvent, pour une sortie, un cinéma, ou n'importe quel autre prétexte pour se voir. Puis, depuis un an, tous les matins et tous les soirs, quand ils rentraient dans leur chez eux où ils avaient emménagé ensemble. Ils n'avaient pas besoin d'invitation pour se voir, mais ce matin-là, Adrien lui avait demandé si elle pouvait ne pas finir trop tard pour qu'ils puissent aller se faire un restaurant ensemble. A l'évidence, il en avait également touché un mot à son père pour s'assurer qu'il ne retiendrait pas Marinette jusqu'à une heure impossible.

Marinette acquiesça, remercia Gabriel et ramassa ses affaires avant de s'éclipser. Elle arriva chez eux pendant qu'Adrien sortait de la douche, ses cheveux encore humides, et elle l'embrassa tendrement avant que celui-ci ne souffle :

- Prête ?

En ressortant de la maison, Marinette nota qu'Adrien avait volontairement laissé son bipper d'astreinte sur un buffet. Qu'avait-il prévu pour aller jusqu'à se déclarer en indisponibilité totale à la caserne pour cette soirée ? Ils marchèrent rapidement jusqu'aux bords de Seine et, alors qu'ils les atteignaient, le regard de Marinette fut attiré par les pancartes électorales. Elle ne connaissait que trop bien l'un des visages dessus. Peu de temps après leur défaite, les résultats scolaires de Lila avaient explosé et elle avait sauté une classe pour rejoindre tout de suite le lycée. Si Marinette avait alors tenté de se raccrocher à sa haine de la jeune fille pour prouver qu'elle avait triché ou manipulé des gens, elle n'avait pas pu en avoir la moindre certitude – et le traumatisme de sa défaite était alors encore trop présent pour qu'elle parvienne à se consacrer pleinement à autre chose. Lila était réapparue dans les journaux un an auparavant. La petite prodige de Sciences Politiques, majore de sa promotion, qui avait des idées révolutionnaires pour solutionner tous les grands problèmes de la société. Celle qui était parvenue à faire tenir dans un programme ambitieux mais parfaitement réalisable la réponse à tous les enjeux économiques, écologiques et sociaux qui déchiraient le monde depuis trop longtemps. Malgré la haine qu'elle avait pour elle à l'époque du collège, Marinette avait été forcée d'admettre que Lila avait changé, qu'il était impossible d'écouter un de ses meetings sans être d'accord avec tout ce qu'elle disait et sans considérer qu'elle était véritablement la solution à tous les problèmes de la société. Dans quelques jours, selon tous les sondages, les élections municipales lui offriraient la mairie de Paris, et tout le monde tenait déjà pour acquis qu'elle accéderait bientôt à des postes beaucoup plus haut placés. Après tout, Marinette elle-même avait énormément changé depuis l'époque où elle était une super-héroïne qui se croyait invincible. Lila aussi avait dû changer, et visiblement en bien. Tant mieux.

Adrien paraissait plus nerveux que d'habitude et Marinette passa le repas à l'interroger sur sa journée, intriguée par ce qui pouvait le travailler à ce point. La conversation dériva sur les préparatifs de la Fashion Week, sur la montée de Lila sur la scène politique, sur les préparatifs du mariage de Gabriel et Nathalie, sur l'article qu'Alya venait de publier dans son journal d'investigation et qui avait fait s'effondrer l'une des plus grandes multinationales au monde. Après le repas, ils marchèrent sur le bord de la Seine mais Marinette eut à nouveau l'impression qu'Adrien savait où il allait. Elle en eut la confirmation lorsqu'il bifurqua vers le stand du meilleur glacier de Paris. Celui à qui ils avaient fait croire qu'ils étaient un couple quand il avait été akumatisé. Combien de glaces avaient-ils mangé chez lui depuis ? Combien de fois l'un d'entre eux avait-il été en acheter pour les remonter sur l'un des toits de Paris et les manger en contemplant les lumières de la ville endormie ? Adrien paraissait avoir lu dans ses pensées.

- Je sais bien qu'on ne remontera pas sur un toit pour la manger, mais est-ce que ce banc serait un bon compromis ?

Un simple banc. Le long de la Seine, devant les lumières de la rive opposée qui s'allument une à une, à observer les derniers bateaux de touristes passer. Un bon compromis, oui, c'était bien le terme approprié. Contrairement au repas, ils mangèrent leur glace en silence, hasardant juste parfois une remarque sur un bateau qui passait ou une ombre à la forme un peu spéciale derrière une fenêtre. Quand ils eurent fini de manger, Adrien soupira imperceptiblement et Marinette devina qu'il s'apprêtait à faire quelque chose qu'il préparait depuis le début de la soirée. Lentement, il demanda :

- Si tu permets... J'aurais une question à te poser.

Marinette fronça les sourcils, mais ses yeux s'écarquillèrent en voyant Adrien glisser un genou par terre devant elle et sortir un étui dans lequel une bague brillait.

- Est-ce que tu accepterais de m'épouser, ma Lady ?

Ma Lady. Cela faisait cinq ans que personne ne l'avait appelée comme ça. Elle se doutait pourtant qu'il n'avait pas choisi d'utiliser ce surnom à la légère. Qu'il savait qu'avant, ce terme aurait fait remonter à la surface tous ses regrets, toute sa culpabilité, et toute sa détresse d'avoir échoué. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, ce terme lui évoquait avant tout de la nostalgie, une époque révolue, où elle avait été heureuse, mais qui avait cédé la place à une autre époque ni mieux, ni moins bien, juste différente et qu'elle ne regrettait pas une seule seconde de vivre pleinement. Avait-il attendu d'être sûr qu'elle avait entièrement fait son deuil de cette période avant d'oser utiliser à nouveau ce surnom ? Probablement.

Ses yeux se reposèrent sur la bague et elle acquiesça d'un hochement de tête ému. D'un geste, elle attira Adrien vers elle pour l'inciter à se rasseoir à ses côtés et l'enlaça. Une seconde avant que leurs lèvres ne se touchent, son esprit s'échappa, probablement pour la dernière fois, vers ce futur promis par Alix. Ce futur où une Ladybug et un Chat Noir de 25 ans se seraient encore et toujours battus contre le Papillon. Ce futur où ils seraient restés des super-héros et où ce rôle les aurait forcés à négliger ou renoncer à toutes les autres possibilités que leur vie normale leur aurait offertes. Ce futur où Ladybug et Chat Noir ne s'étaient jamais rapprochés et avaient continué à se disputer jusqu'à atteindre le point où rien ne serait jamais possible entre eux. Ce futur où cette demande et ce baiser n'auraient jamais eu lieu. Leurs lèvres se touchèrent et, si elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait embrassé Adrien, ce baiser-là eut tout de même une sensation unique, la sensation de quelque chose de précieux auquel elle n'aurait voulu renoncer pour rien au monde. Lentement, son esprit revint vers le présent et délaissa l'image de ce futur décrit par Alix. Ce demain n'arrivera jamais. Tant pis.


J'espère que ça vous aura plu !

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