Rating : K+

Genre : Introspection.

Disclaimer : L'univers et les personnages de One Piece appartiennent à Eiichiro Oda.

Note : Ce texte a été écrit à l'occasion des 24h du Fof, marathon d'écriture d'une journée, sur le thème "Parle-moi de moi" donné par Milou-sarcastic-yaoiste.


Parle-moi de moi

Ce que les autres disent de moi en révèle-t-il plus que ce que je sais de moi-même ? Mais savons-nous jamais qui nous sommes ? Enclavés dans le cadre hétéro-normé de la société, ne sommes-nous pas en fin de compte étrangers à nous-mêmes ? Tellement occupés à paraître, à se donner une forme décidée par d'autres, que nous oublions ce qu'il y a au plus profond de nous. Pire que cela, nous l'occultons, volontairement.

Tout ça pour être dans la norme, pour rentrer dans le rang.

On vit une vie qui n'est pas la nôtre, à une place qui ne nous appartient pas, entourés de gens qui ne nous correspondent pas, et c'est là l'identité que tout le monde perçoit, y compris nous-même. Mais qu'en est-il de la vérité nue, des images cachées sous les codes et les dictats ? Que sommes-nous réellement derrière les masques et les mensonges ? Qu'il est difficile de le savoir, surtout lorsque l'on n'ose pas regarder dans le miroir, au delà des fards et des cosmétiques. Cela demande du courage, de dépasser cette image construite depuis l'enfance et entretenue tout au long de notre vie, de repousser la figure vue par les autres, appréciée par les autres.

Il n'y a rien de plus effrayant que l'inconnu et se découvrir étranger à soi-même est ce qu'il y a de plus terrible. Que ce soit à douze ans ou soixante-douze ans, faire tomber le masque est toujours une épreuve.

Mais le plus difficile n'est pas la chute en elle-même.

Passé l'instant de vertige devant la vérité dévoilée, demeure une question : que faire ? Récupérer les morceaux brisés du masque et les recoller tant bien que mal en espérant que tout soit comme avant et que personne ne remarque jamais rien ? Ou bien laisser derrière soi ces vestiges d'histoires, et affronter en face ce nouveau visage qui s'offre à nous, pour la première fois depuis longtemps, ou pour la première fois, tout court ?

C'est comme une deuxième naissance.

On se retrouve mis à nu, exposé et vulnérable.

Il n'est de juge plus sévère que le regard que nous posons sur nous-même. Apprendre à faire preuve de clémence est difficile, dans ce monde où l'on n'a pas le droit à l'erreur, et c'est d'autant plus difficile de s'accorder sa propre indulgence quand tout le monde attend de nous une perfection qui n'est pas la nôtre.

Certains pensent que la perfection en elle-même n'existe pas, qu'il ne s'agit que d'un concept, d'une utopie vers laquelle nous devons tendre tout en sachant que nous ne pourrons jamais complètement l'atteindre.

Je ne suis pas d'accord.

La perfection existe. Mais je pense que nous avons chacun notre propre perfection à saisir.

Car n'est-il de plus belle perfection qu'une personne en accord avec elle-même ?

Je pense que c'est une idée essentielle pour parvenir à se comprendre et à s'accepter. Ce fut tout du moins le cas pour moi. Cette étape de vie est compliquée, et malheureusement personne ne peut l'accomplir à votre place mais cela ne signifie pas pour autant que vous êtes condamnés à la solitude. Les dictateurs de l'esprit seront toujours de ce monde, mais il existe, et il a existé de tous temps et de toutes cultures, des âmes libres qui brillent comme le soleil.

Ne perdez pas espoir, et songez toujours que vous avez le droit d'exister, d'être qui vous êtes sans vous soucier de ce que pensent les autres.

Il est vrai que s'afficher différemment devant l'entourage que l'on connaît, et qui nous connaît, est effrayant, mais du moment que vous vous révélez avec sincérité et honnêteté... Le plus dur n'est pas d'être accepté par les autres, mais de s'accepter soi-même. Une fois que l'on est en accord avec ce que l'on est vraiment, l'avis des autres importe peu, les insultes et blagues glissent sur nous sans plus qu'on les entende.

Je ne dis pas pour autant que ce sera facile tous les jours.

Se confronter à l'intolérance n'est jamais facile. Parfois, on a la force de l'ignorer, voire même d'en rire pour en faire autre chose et peut-être changer les choses, faire avancer le monde. Et parfois, c'est trop dur. Les mots peuvent blesser plus que n'importe quelle arme, et le seul moyen de les contrer, c'est de leur opposer d'autres mots. Encore faut-il les trouver, me direz-vous, choisir les bons, et les agencer correctement.

Je n'ai pas la prétention de maîtriser à la perfection les mots, mais j'ai vécu bien des choses, alors je vous offre aujourd'hui mes mots. Ce ne sont peut-être pas les meilleurs, peut-être vous aideront-ils, peut-être pas.

J'espère qu'ils le feront, parce qu'ils sont sincères.

Ils sont vrais.

Je suis un homme, et je suis une femme.

Je suis un fier guerrier, et un fin gourmet.

Je suis une navigatrice avertie, et une délicate romantique.

Je suis pirate. Je suis révolutionnaire.

Je suis moi, sans contraintes ni concessions.

Je suis Inazuma.