BONSOIR !

Nous y sommes les agneaux le dernier chapitre de Cupidon est enfin dans les salles…

En repostant cette histoire je la relisais en même temps que vous et très honnêtement je la pense comme une sorte de parallèle à Summertime madness. Sûrement parce que Draco y est toujours aussi fou d'Harry. J'essaie de me sortir de cette espèce de redondance ou c'est toujours notre blond favoris qui est si piteuse accro. Des fois j'ai l'impression que c'est lui qui aime le plus. Enfin c'est sûrement aussi parce que j'écris presque tout du point de vue de Draco. Je ne sais pas si la façon dont je l'écris est OOC, je me dis que non. Mais bon c'est aussi la représentation que je m'en fais X).

Tout ça pour dire que, au vu des dernières review laissé ça ne doit pas tant vous déranger, je ne pensais pas que le chapitre précédent serait aussi émouvant mais vos retours m'ont fait tellement plaisir !

Merci à vous et merci à Titou Douh, sans qui cette histoire serait illisible haha !

Hope03425 : Haha non mais tu a le droit de t'emporter XD. Dans ma tête Molly Weasley n'a jamais était très objective quand ça concerne ses enfants. Mais bon elle reste un être humain avec ses défauts et ses qualités. Je suis d'accord Harry et Draco ont droit au bonheur ;p !

Hellehaare : Ah oui un peu de tolérance sapristi XD ! Draco un amour…On est d'accord, il a fait beaucoup, beaucoup d'effort notre petit démon :p ! Il le mérite son « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant. » Hahaha ! J'espère que tu aimeras cette fin ! Koeur !

Bonne lecture les agneaux !

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CHAPITRE 19

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HARRY POTTER ORPHELIN ET VEUF

« Les familles Potter et Weasley ont le regret de vous informer du décès de Ginerva Molly Weasley-Potter…

Survenu dans la nuit du ***, Ginerva Potter a poussé son dernier soupir dans la clinique privée de Sainte-Choulome. Épouse du Célèbre Harry Potter et maman d'une petite fille, Ginerva s'était vue contrainte de quitter son poste d'attrapeuse dans l'équipe des Harpies de Holyhead suite à un incident impliquant un cognard et une mauvaise organisation des voyages par cheminette. Durant trois années, les familles Weasley et Potter ont tenu secret l'état de santé alarmant de Ginerva, laissant ses supporters dans le flou le plus total.

Mais Harry Potter est finalement sorti de son silence, expliquant les raisons qui l'avaient poussé à tenir le monde sorcier hors de sa vie.

« Ma femme et moi avons toujours tenu à protéger notre vie privée, c'était le moins que l'on pouvait demander après la guerre. Nous étions parfaitement conscients qu'elle serait sous la lumière une fois dans l'équipe officielle et nous y étions préparés. Nous n'étions pas préparés à ce qu'elle ait un accident. »

Beaucoup de mystères demeurent encore autour de cette histoire : tous les efforts ont-ils été mis en œuvre pour soigner la championne de Quidditch ? Harry Potter sera-t-il capable d'élever sa fille seul après ce drame ? Est-ce la raison pour laquelle Harry Potter a quitté son poste d'auror ?

Une chose est sûre : le monde sorcier perd une brillante sorcière, une femme forte, une amie aimante, une épouse chérie et une fille adorée. »

Avec un dégoût non dissimulé, Blaise jeta la Gazette du Sorcier dans la poubelle.

- Ne le fais, je ne l'ai pas encore lue.

- Il n'y a rien dedans que tu ne saches déjà. Ce torchon est à bannir !

Hermione récupéra le journal et le posa sur la table de cuisine. Elle était encore en train de ramener ses cheveux en arrière quand la cheminée signala une présence. Blaise se leva pour se poser devant le feu. Le visage de Ron apparut.

- Salut, Zabini.

- Bonjour, Ron.

- Vous êtes prêts ?

- Oui, nous serons là dans cinq minutes.

- D'accord.

Le feu cessa et Blaise se redressa.

- Tu peux m'aider à fermer le haut de ma robe ?

- Je croyais que Molly ne voulait pas de noir ?

Blaise fit glisser la fermeture le long du dos d'Hermione.

- Ma robe est bleue.

Le métisse haussa un sourcil mais ne fit pas plus de commentaire. Lui-même portait quelque chose proche du gris anthracite.

- Allons-y.

Blaise ne se le fit pas dire deux fois. Hermione attrapa son bras et les fit transplaner.

Il y avait un monde fou devant le Terrier. Blaise n'y avait jamais mis les pieds mais il savait que ce n'était pas la population habituelle.

- C'est une cérémonie privée, non ?

- L'effet « Gazette du Sorcier », pesta Hermione. Viens.

L'enterrement avait lieu dans le cimetière de Loutry-Sainte-Chapoule. Pour faire bonne figure, Hermione devait au moins traverser la foule. Elle avait invité Blaise en pensant qu'il refuserait mais le Serpentard avait décidé qu'il ne se cacherait pas et il soupçonnait qu'Hermione en était un peu fière.

Blaise avait beau entendre les premières critiques, (« comment osait-elle emmener un ancien Serpentard ? », « c'était une ministre et elle devait montrer l'exemple »), il lui paraissait qu'Hermione gardait la tête haute.

Si elle traversait ça, il n'imaginait pas le calvaire que cela serait pour Harry. Malgré tout, il se sentit beaucoup plus rassuré une fois entre les grilles du lieu mortuaire.

Tout autour de lui, c'était comme s'il était revenu à Poudlard : il y avait des tas d'élèves. Il trouva Cho Chang et son amie qui avait trahi les Gryffondor en cinquième année. Il y avait le fameux Crivey qui était venu à son secours sur le Chemin de Traverse. Il trouva Neville, Hannah, Finch-Fletchley et McLaren.

C'était une triste réunion d'anciens élèves. A travers la foule se détacha alors la silhouette de Ron Weasley.

Blaise n'avait jamais vraiment perdu un proche. Il n'avait jamais considéré les maris de sa mère comme des pères et leurs morts ne l'avaient jamais touché. Tout comme celle de Crabbe. Blaise pouvait paraître insensible, en vérité la mort de ceux qu'il ne connaissait pas réellement ne l'atteignait jamais. C'était la vie. Mais voir Ron Weasley, le visage plus pâle que d'habitude, marchant d'un pas mesuré dans leur direction, cela lui fit quelque chose.

Il pensa alors à Ginny Weasley. Il s'était intéressé à elle, vraiment. Il avait même cru tomber amoureux d'elle et les apparences qu'il devait maintenir à l'époque de Poudlard avaient étouffé dans l'œuf tout désir de la connaître. Blaise n'avait pas besoin de plus de regret dans sa vie, ni de refaire le tour de ses erreurs. Il savait quel genre d'homme il était. S'il était présent ici pour soutenir Hermione, il avait conscience que c'était aussi parce qu'il avait envie de faire partie de ce tout.

- Salut, fit Ron. Vous avez survécu.

Hermione rit nerveusement, ils restèrent tous les trois immobiles le temps que la jeune femme réalise réellement où ils étaient.

- Oh… Ron….

Blaise observa celle qu'il pouvait appeler sa compagne se jeter dans les bras du roux. Et Ron la serra contre lui comme si sa vie en dépendait. Ils n'avaient pas besoin de mots, pas besoin de s'écouter. Ils se connaissaient par cœur. Blaise n'était pas envieux, il n'était pas jaloux. Il était même parfaitement satisfait de les voir de nouveaux réunis. Parce qu'il avait alors l'impression que le Trio d'Or était ce qui pouvait maintenir la paix dans un monde chaotique.

Et il était presque sûr que Draco pensait la même chose.

OoooooooooooooOooooooooooooooO

S'il y eut des discours, Harry ne les entendit pas.

Il avait peut-être reconnu la voix de Neville, une plaisanterie à propos du bal de fin d'année du Tournoi. Il avait peut-être entendu le ton monocorde de Percy Weasley.

S'il y eut des gestes, Harry ne les sentit pas.

Peut-être que Charlie l'avait pris dans ses bras. Peut-être qu'Hermione n'avait pas lâché une seule fois sa main.

Si la journée s'était passée lentement ou vite, Harry ne s'en était pas rendu compte. Machinalement, il avait serré des mains, remercié des gens, il avait souri poliment, salué ceux qu'il n'avait plus vus depuis longtemps. Il avait consolé des personnes, tapoté des dos et des épaules, il avait écouté des gens lui dire combien ils avaient apprécié Ginny.

Il les avait écoutés sans les entendre.

La vérité, c'était qu'il avait hâte que cette journée se termine. Il voulait prendre Lily et rentrer chez lui.

Mais chez lui sonnait faux à ses oreilles. Harry ne savait juste plus où aller.

Il avait regardé Ron pleurer silencieusement en serrant sa mère. Il avait vu Arthur quitter la cérémonie en plein milieu, suivi de Bill. Harry était resté, jusqu'à ce que chaque invité s'en aille, jusqu'à ce que seuls les amis proches et la famille puissent se rendre au Terrier.

A présent, il se trouvait dans ce jardin plein de trous, envahi de gnomes, aux herbes folles et noueuses... Et le ciel était rouge sang.

Harry se demanda ce qu'il faisait ici. Il y avait moins d'une semaine, il regardait sa fille et Teddy rire aux éclats en jouant au bord de la mer. Il y a quatre ans encore, il s'endormait dans les bras de sa femme qui posait ses lèvres sur son front avec douceur. Il y a deux mois à peine, il faisait l'amour à Draco Malfoy.

Il avait été comme l'ange de la mort et Harry n'aurait pas trouvé meilleur personne pour lui annoncer la mauvaise nouvelle... Parce que sa vie était une ode à l'ironie du sort.

Harry écouta les murmures s'échapper du Terrier et poussa un profond soupir. Il rebroussa chemin et revint à l'intérieur. LA première chose qu'il fit fut de chercher sa fille des yeux. Lily mangeait ce qui ressemblait à énorme muffin au chocolat, dans sa robe bleu à flanelle. A coté d'elle, Molly coupait d'énormes parts d'un gâteau qui lui donnait déjà la nausée rien qu'en le voyant.

Harry s'approcha d'elles.

- Molly…

La mère de Ginny leva des yeux rouges vers lui.

- Oui, Harry, trésor ?

- Je crois que nous allons rentrer.

Les lèvres de Molly tremblèrent.

- Mais je pensais que vous dormiriez ici...

- Vous allez avoir beaucoup d'invités et ma maison est vide. Lily et moi serons là demain.

- Harry…

- Lily, ma puce, debout.

Lily avala sa dernière bouchée de muffin et descendit de la chaise.

- Harry, attends ! S'il te plaît… Pour Malfoy… Je suis…

Harry leva la main et lui offrit un bref sourire.

- J'ai fait une erreur.

- Non. Non ! C'est moi ! Est-ce que tu trouveras la force de me pardonner ?

Harry papillonna des yeux.

- Molly…. Jamais je ne pourrais vous détester. Vous êtes comme ma mère.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre ou de pleurer. Harry attrapa sa fille et se dirigea vers la cheminée.

Ron et Hermione comprendraient qu'il n'avait pas eu le cran de rester. Il ne se sentait plus l'envie de faire face.

OoooooooooooOoooooooooooO

- Maman est morte.

- Oui, trésor.

Lily serra ses mains sur sa couverture. Elle était dans son lit et son père s'était assis à coté.

- Donc… Je n'ai plus de maman ?

- Si. Elle est toujours là.

- Où ça ?

- Dans ton cœur.

Lily lança une œillade ennuyée à son père, puis ils se mirent à rire tous les deux avant que le silence ne retombe lourdement. Elle avait des tas de questions. Mais celle qui lui brûlait les lèvres n'était pas la meilleure. Elle se risqua tout de même à la poser.

- Pourquoi on ne pleure pas, alors ?

Son père la regarda, surpris.

- Grand-mère pleurait, même oncle Bill a pleuré et ne parlons pas de tante Hermione ! Pourquoi nous, on pleure pas ?

- Tu n'as pas envie de pleurer ?

- Non.

- Mais tu es triste ?

Lily essaya de réfléchir à ce qu'elle ressentait. Elle était triste de voir tout le monde triste. Elle était triste d'avoir quitté la France parce que c'était bien. Elle était triste… Peut-être.

- Des fois, j'essaie de me rappeler de sa voix et de ce qu'on faisait et ça a l'air loin. C'est grave de ne pas savoir si on est triste ? C'est grave de ne pas être triste ? Est-ce que je suis une mauvaise fille si je ne suis pas triste ?!

Lily paniquait. Elle aurait aimé faire comme tout le monde : pleurer parce que sa maman était morte. Mais elle n'osait pas dire que se rendre à l'hôpital, c'était pareil que d'aller au cimetière : elle allait juste voir une tombe fait de draps blancs et de machines.

Son père lui prit la main et la porta à ses lèvres.

- Non, Lily… Tu n'es pas une mauvaise fille. Tu es aussi forte que ta maman.

Lily ne savait pas si c'était un bon compliment mais elle n'avait pas envie de contrarier son père... Parce que lui devait être vraiment très triste.

- Dors, ma puce. Si tu veux, on reparlera de tout ça demain.

- D'accord, dit-elle d'une petite voix.

Elle laissa son père remonter les couvertures sur son menton. Elle le laissa embrasser son front et lui souhaiter bonne nuit. Elle le laissa quitter sa chambre après avoir allumer la lampe pleine d'étoiles. Lily fixa le ciel, tout en essayant de comprendre ce qu'il venait de se produire dans sa vie.

OooooooooooooooOoooooooooooooO

- J'ai cru que tu avais fermé ta cheminée.

- J'aurais du le faire.

Draco resta immobile au milieu du salon. Harry était assis sur le canapé, un verre d'il ne savait quoi entre les mains.

- Tu m'en veux ?

- De ne pas être venu à l'enterrement ? Non… Je me disais… C'était bête de ma part de te l'avoir demandé.

Draco se mordit la lèvre.

- J'étais là.

Harry leva les yeux vers lui.

- Quoi ?

- J'étais là, j'ai juste pris l'apparence de quelqu'un d'autre.

- Impossible, tu n'aurais pas pu rentrer sauf si…

- Molly Weasley peut être effrayante, parfois.

Draco observa le visage stupéfait de Harry avant de s'avancer vers lui et de s'agenouiller devant lui. D'un geste doux, il entoura les doigts de Harry de ses mains. Le brun ne bougea pas.

- Comment te sens-tu ?

- Bien… Enfin, aussi bien que quelqu'un qui vient de perdre sa femme. Ce n'est pas comme si je ne l'avais pas su.

- Non Harry, tu ne savais pas.

- Peut-être mais c'était évident qu'elle ne se réveillerait pas.

Draco tiqua.

- Tu as fait plutôt bonne figure, aujourd'hui.

Le brun rigola et se dégagea de ses mains pour boire un peu de son verre.

- Tu les a vus ? Ces charognards prêts à se jeter sur n'importe quel morceau de ma vie… Je les déteste.

Draco ferma les yeux.

- Tu sais pourquoi je suis venu ?

- Pour me dire que tu veux prendre un peu de distance. Je suppose que c'est dans l'ordre des choses. Ça serait moche qu'on continue à se fréquenter… Même amicalement parlant.

- Tu n'as rien compris, n'est-ce pas ? A tout ce que j'ai dit. Est-ce qu'au moins, tu m'as un peu écouté ?

Le ton de Draco était devenu glacial, il n'avait pas voulu le dire comme ça mais ça avait été plus fort que lui. Cependant, le visage blessé du brun le ramena sur terre.

- Je suis venu parce qu'Hermione m'a dit que tu allais bien.

- Je vais bien.

- Non, Harry… Et ça n'ira pas bien dans les prochains jours, ni dans les prochains mois et peut-être bien dans les prochaines années.

- De quoi me parles-tu ?

Draco planta son regard de mercure dans les yeux baignés d'incompréhension de Harry.

- Harry… Ginny est morte.

Harry lui sourit maladroitement.

- Je sais ça, au cas où tu ne m'as pas vu, j'étais à son enterrement.

- Non, tu n'y étais pas. Tu étais là, mais tu n'y étais pas. Harry…. Est-ce qu'au moins, tu lui as dit au revoir ?

Harry pinça les lèvres et se leva pour s'éloigner de lui.

- A quoi tu joues !? Si tu m'aimais un tant soit peu, tu ne devrais pas être ici à me dire que ma femme est morte, tu devrais sauter de joie parce que je suis libre !

Draco se redressa à son tour. Il s'était préparé à ça, à ce genre de réaction. Mais l'entendre de la bouche de Harry ne rendait pas la chose moins cruelle.

- Ginny est morte, répéta Draco.

- JE SAIS, ET ALORS ?! TU VEUX QUE JE RAMENE CETTE FOUTUE PIERRE POUR QU'ON PUISSE DETERER NOS FEMMES MORTES !?

Draco serra les poings.

- Harry…

- La ferme ! Tais-toi ! Pourquoi tu me parles de ma femme ? Pourquoi tu ne peux juste pas m'embrasser ou me sauter sur ce putain de canapé !? On peut le faire maintenant ! Tu as dit que tu prendrais ce que je peux te donner ! Je te donne ma foutue vie !

Draco inspira profondément et s'avança vers Harry mais le brun recula. Draco ne le laissa pas aller plus loin et le prit dans ses bras.

- Ginny est morte, Harry. Ta femme… La mère de Lily.

Harry se figea dans ses bras.

- Ginny est partie, continua Draco.

Un premier tremblement.

- Tais-toi, souffla Harry.

- Non. Non, je ne me tairai pas. Je vais te le répéter encore et encore. Parce que tu ne comprends pas. Tu penses que je fais ça pour te blesser. Tu penses que je vais sauter de joie ! Je ne sauterai pas de joie, Harry. Je sais exactement ce que tu ressens et je ne te laisserai pas agir comme si c'était la chose à laquelle il fallait s'attendre ! Ginny est morte, Harry, et je suis tellement, tellement désolé !

Il y eut un deuxième tremblement et enfin... Des larmes.

D'abord silencieuses.

Et enfin…

- Ginny… Ginny… Ma Ginny… Draco… Qu'est ce que je vais faire…. Qu'est ce que…

Harry sanglotait contre son épaule et Draco le serra encore plus fortement.

- Je sais, Harry.

- Non, tu ne sais pas. C'était la femme de ma vie… Elle savait tout de moi, elle savait tout ce que je ne savais pas. Elle ne méritait pas ça ! Pas Ginny !

Draco sentit Harry s'écrouler et l'accompagna vers le sol. Son cou était humide des larmes de Harry mais le brun ne releva pas la tête.

- Je… L'aimais… Tellement…

- Je sais.

- Ginny, pleura Harry. Gin'…

Bientôt, les sanglots devinrent plus bruyants.

Draco n'avait jamais entendu un homme pleurer avec autant de désespoir. Il ne s'était pas attendu à ce que Harry pleure avec autant de désespoir. Mais lui plus que quiconque savait à quel point c'était nécessaire.

- J'aurais aimé t'avoir avec moi, dit-il, à la mort d'Astoria. J'aurais aimé que quelqu'un me serre et me donne l'impression que je pouvais juste mourir écraser. J'aurais aimé que ça soit toi… Je ne te laisse pas, Harry…

Draco continua de bercer Harry contre lui. Il avait l'impression que l'homme ne cesserait jamais de pleurer. Mais ce n'était pas grave : il savait que la suite serait plus difficile.

Harry pouvait ne jamais s'en remettre. Harry pouvait lui échapper. Harry pouvait disparaître.

Draco voulait savourer chaque minute, chaque larme, chaque sel de la peau de Harry. Draco voulait cet homme. Imparfait, têtu, impétueux, colérique, misérable, triste, souriant, idiot, amoureux... Mais il ne pouvait pas dire à Harry Potter que tout irait bien. Parce que ce n'était pas l'entière vérité.

Et Draco Malfoy n'avait plus envie de mentir à qui que ce soit.

OooooooooooooOoooooooooooooO

- Et ça, c'était ta femme ? Elle était jolie ?

- Pas aussi jolie que toi.

Lily leva les yeux au ciel dans une parfaite réplique de sa propre expression sans pour autant cesser de serrer sa main. Draco appréciait la chaleur de ses petits doigts entre les siens même s'il n'aimait pas beaucoup l'endroit où ils se trouvaient.

Mais c'était un mal pour un bien.

- Maintenant que j'y pense, c'est ici qu'on s'est rencontrés, plaisanta Draco.

- Oui, c'est fou, pourtant ! On ne rencontre pas l'amour dans un cimetière, fit sombrement la petite fille.

- Bien sûr que non, rigola Draco.

- Ah, ça y est ! Tante 'Meda et ta maman reviennent.

Lily lâcha sa main et courut vers Andromeda Black, Teddy Lupin et Narcissa Malfoy. Draco resta immobile, observant de loin ce drôle de tableau.

Des Black, des Malfoy et des Potter.

Un pâle sourire étendit ses lèvres au moment où sa mère s'approcha de lui.

- On peut quitter cet endroit, dit-elle.

- Ravi de l'entendre.

- Hey, Draco ! s'enthousiasma Teddy. C'est vrai que tu viens avec nous voir le match des Canons ?

- C'est vrai, oui.

- Trop bien !

- Trop bien, répéta Lily.

Tout en sortant du cimetière, sa mère enlaça son bras.

- Comment ça se passe à la boutique ? demanda Andromeda. Antoine se débrouille comment ?

- Comme un apprenti, mais il me soulage de beaucoup de travail. Au point de pouvoir lui laisser le magasin durant les jours creux.

Narcissa renifla avec amusement.

- Comme si tu avais des jours creux...

Draco ne répondit rien parce que c'était vrai. Il avait de moins en moins de jours où il pouvait se tourner les pouces dans son atelier. Embaucher Antoine avait été une bénédiction, gracieusement envoyé par Ariane. Le garçon venait à peine de sortir d'Ilvermony qu'Ariane le lui avait envoyé. C'est le fils d'une de mes amies et il est vraiment doué de ses mains. Draco l'avait crue et les choses se passaient réellement bien.

Il n'avait réellement aucune raison de se plaindre de son activité. Le Magyar Vert marchait du feu de dragon et Draco était exalté à chaque nouvelle commande qui sortait de l'ordinaire. Et il l'était d'autant plus face au nouveau partenariat qui s'était profilé.

Le plus étonnant restait son contrat avec la boutique de Farces pour Sorciers Facétieux : George Weasley était sorti de nulle part, fouinant sans ménagement dans ses affaires et s'imposant à lui durant des semaines avec des idées toutes les plus farfelues les unes que les autres... Et Draco avait finit par céder. George et Ron avaient besoin de conquérir le marché français et Draco était le mieux placé pour les conseiller et les aider. Alors il avait signé un contrat de création avec eux et les choses fonctionnaient bien. Très bien, même. Il n'aurait jamais cru créer un lien quelconque avec Ron et depuis quatre mois, il se retrouvait à échanger lettres et appels par cheminette pour parler des divers projets qui naissaient dans la tête de George.

En somme, Draco ne s'était jamais senti aussi bien sur le plan professionnel.

- Vous rentrez avec nous ?

Draco jeta un regard furtif à sa mère.

- Je suis épuisée mais tu n'es pas obligé de me ramener au Manoir.

- Tu es sûre ?

Sa mère lâcha son bras.

- Je ne suis plus toute jeune mais je sais encore transplaner.

- Je veux bien te croire.

Narcissa posa ses lèvres sur le coin de son menton avant de se tourner vers sa sœur et de l'enlacer.

Draco avait encore du mal à croire à quel point les choses avaient changé depuis la mort de Ginerva Weasley. Cela faisait plus de six mois maintenant.

Il fréquentait des Weasley, retournait voir des matches de Quidditch. Sa mère et sa tante s'étaient réconciliées. Dans de douloureux échanges, bien sûr, mais le résultat valait toutes les larmes et les mots durs prononcés par les deux femmes.

Et tout ça, encore une fois, il ne le devait qu'à une seule personne.

Draco sentit Lily glisser sa main dans la sienne et Teddy s'accrocher à son bras.

- Je suppose que c'est moi qui conduis, alors ?

- Je ne suis plus toute jeune et j'aime quand on transplane à ma place, s'amusa Andromeda.

Draco leva les yeux au ciel mais emporta ses trois passagers sans rechigner.

OooooooooooOooooooooooO

La première fois qu'il avait mis les pieds au Square Grimmauld, il n'avait pas pu s'empêcher de noter toutes les similarités qu'il y avait avec son Manoir. De l'argenterie aux lustres, en passant par les lourdes tapisseries et les fresques murales au goût douteux.

Deux mois plus tard, il n'y avait presque plus rien de la triste décoration des Black : Harry avait fait un travail remarquable et l'endroit ressemblait presque à un habitat classique et purement moldu. Le plus dur avait été de se débarrasser des portraits, bien sûr, mais Bill Weasley, aidé de sa femme, avait fini par briser les sorts qui retenaient les cadres insultant.

Harry avait cependant tenu à conserver toutes les protections magiques, même les plus sombres. Il avait plaisanté en disant que ce qu'il ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal. Draco était resté septique mais il comprenait le besoin de Harry de rester protégé. Et il était, de toute manière, bien trop heureux de faire partie de ceux qui pouvaient voir apparaître le numéro 12.

Draco et Andromeda n'eurent même pas le temps de faire un pas dans le vestibule que déjà, Teddy et Lily se précipitaient dans le salon.

- Les canapés ! Les canapés sont arrivés.

- Enfin..., souffla Andromeda.

Draco rangea sa cape et le manteau de sa tante avant de la suivre dans le salon. Effectivement, les canapés étaient arrivés mais ce que Draco apprécia le plus fut de voir deux fauteuils en cuir bordeaux installés devant la cheminée, séparés par une petite table basse ronde.

C'était deux meubles que lui et Harry avaient trouvés dans une brocante et Draco les avait immédiatement aimés. A ce moment-là, il n'avait pas imaginé que Harry déménagerait et les achèterait.

Harry...

Draco quitta des yeux le salon pour s'intéresser à la cuisine.

Il était là, un napperon autour des hanches, les cheveux, qui même coupés courts étaient toujours aussi indisciplinés, son visage couvert d'une barbe et d'une moustache parfaitement taillée, ses yeux verts protégés par d'éternelles lunettes rondes.

- Hep, jeune fille, ne mets pas tes pieds dessus si tu portes tes chaussures !

- Oui, papa !

Draco s'avança dans la cuisine et Harry l'accueillit avec un sourire tendre.

- Les fauteuils ?

- Tu aimes ?

- Je n'imaginais pas meilleur endroit...

- Tu sais qu'à la base, je voulais les monter dans ta chambre ?

Draco s'appuya sur le rebord du plan de travail. Harry avait déjà commencé à découper tomates et oignon. Le blond ne savait pas ce qu'il préparait mais il avait hâte d'y goûter.

- Ils sont très bien ici.

- Comment c'était ?

Draco haussa les épaules.

- Comme une promenade dans un cimetière.

Draco capta le regard inquiet que Harry eut en observant sa fille. Lily venait de jeter ses chaussures et babillait à propos de « l'incroyable confort » des canapés.

- Elle va bien, le rassura Draco.

- Ce n'est pas toi qui disais que ça n'irait pas mieux ?

Draco fronça les sourcils et Harry plissa les yeux, moqueur.

- Tu n'es pas drôle, Potter.

Harry rit avant de le pousser.

- Si tu n'as rien à faire, je te laisse mettre la table et forcer les monstres à se laver les mains.

- Des ordres ? Je ne suis pas un elfe de maison !

- Non, c'est sûr : tu es bien mieux habillé.

Draco secoua la tête mais il souriait. Il s'exécuta cependant et tout le long de la douloureuse épreuve de répondre à des questions sans queue ni tête sortant de la bouche de Teddy et Lily, il repensa au changement opéré ces derniers mois.

Harry et lui ne s'étaient pas remis ensemble.

Dans le dur processus du deuil de Harry et Lily, Draco ne s'était pas imposé au brun. Il l'avait laissé se faire entouré de tous ses amis les plus proches, suivant de loin l'évolution de Harry, écoutant les nouvelles données par Hermione.

C'était Harry qui était revenu vers lui, une mappemonde stellaire cassée entre les mains et un pauvre sourire sur le visage.

Lily avait traversé une période affreuse, pleine de cauchemars et Harry l'avait veillée nuit et jour jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à ce que Draco lui dise que ce n'était pas possible. S'en était suivi sûrement la plus horrible de leur dispute.

Harry n'avait pas mâché ses mots, lui disant qu'il ne savait pas ce que c'était que de s'inquiéter en permanence pour son enfant. Draco savait que ses mots avaient dépassé sa pensée mais il n'avait pas réussi à le comprendre sur le coup. Furieux, il avait frappé le brun tellement fort qu'il lui avait cassé le nez. Mais Harry ne lui avait pas hurlé de se tirer de chez lui. A la place, il s'était confondu en excuse et l'avait supplié de le pardonner. Alors seulement, Draco avait réalisé combien il devait compter pour Harry.

Leur relation avait évolué. D'une manière que Draco préférait largement : Harry s'était ouvert peu à peu. Ils avaient discuté, longtemps. En fait, ils ne faisaient que ça : discuter.

Harry lui avait finalement parlé de Poudlard. Ensemble, ils avaient comparé leur septième année. Ensemble, ils étaient revenus sur leurs regrets, sur les mauvaises choses mais aussi sur les bonnes.

Harry lui avait parlé de Ginny, de ses parents, de Sirius Black et de Remus Lupin. Harry lui avait parlé de Dumbledore et de Voldemort.

Draco lui avait parlé d'Astoria, de Scorpius, de son père, de Bellatrix. Et de Voldemort.

Une fois le sujet de Poudlard épuisé, ils s'étaient mis à parler d'autres choses. De la façon dont ils envisageaient la suite. Harry lui avait fait part de son envie de remonter sur un balai, de la frustration d'en être incapable. Il lui avait expliqué que le Quidditch lui manquait, qu'il voulait revenir à son premier amour. Draco s'était entendu dire qu'il était toujours tiraillé par la proposition d'Ariane à propos des balais et qu'il regrettait de ne pas s'être penché un peu plus sur la question.

Les sujets avaient fini par être aussi variés que divers. Mais ils ne faisaient que ça : parler. Et Draco trouvait que c'était mieux. Ils n'avaient peut-être plus aucun lien physique mais jamais Harry et lui n'avaient été aussi proches intimement. Au point que Harry avait dégagé une chambre pour lui à Square Grimmauld et Draco avait remarqué qu'il y passait plus de quatre jours par semaine sans que cela ne le dérange vraiment.

Il aimait sa relation avec Harry. Il aimait la sensation d'être important au point que le brun lui parle de ses craintes, de ses idées noires mais aussi de ses rêves et de ce qu'il aimait.

Malgré ça, il avait aussi pleinement réalisé que cette situation ne faisait que faire grandir son amour pour Harry. Loin de calmer ses ardeurs, chaque mot prononcé par le brun était une raison de plus de l'aimer encore et toujours. Mais Draco savait se tenir droit et il avait réussi à le rester. Il était un ami à l'écoute et cette place lui convenait.

Il s'était fait à l'idée que Harry avait peut-être agi sur un coup de tête, qu'il n'avait pas bien réfléchi à ce que leur relation aurait pu impliquer mais Draco ne lui en voulait pas. Même si Harry et lui restaient tard le soir devant le feu de cheminée, jamais Harry ne lui avait proposé de monter dans sa chambre, jamais il ne s'était penché pour frôler ses lèvres avec les siennes. Jamais leurs doigts ne s'étaient emmêlés. Draco vivait les pires et les meilleurs moments de sa vie, le tout en même temps.

Pourtant, il était incapable de s'éloigner de cette souffrance : pour lui, c'était une bénédiction.

- Une noise pour tes pensées ?

Draco sourit et quitta le feu du regard. Le dîner avait été excellent, les enfants avaient été bruyants et Andromeda pleine de remarques acerbes tout au long du repas. Et la soirée se terminait sur une note parfaite : lui et Harry assis dans les deux fauteuils, buvant un dernier verre.

- Weasley et Janet seront là ? Pour le match.

- Ce n'est pas un magasin à faire tourner qui l'empêchera de faire le voyage jusqu'ici.

Draco cala sa tête dans le cuir et ferma les yeux.

- Tu sais que tu as une chambre ? fit la voix d'Harry.

- Je sais… Mais c'est une pièce où tu n'es pas.

Draco ne se rendit compte de ses paroles que quand il comprit que le silence s'éternisait. Il rouvrit les yeux et se tourna vers Harry. Le brun avait son poing sur sa bouche.

- Je suis désolé, s'empressa de dire Draco, c'était déplacé.

Harry rit sèchement et Draco regretta immédiatement de s'être laissé emporter par la quiétude du moment.

- Ce qui est déplacé, commença Harry, c'est de te laisser dormir ici.

Draco écarquilla les yeux.

- C'est acheter deux fauteuils pour te convaincre de rester dans cette maison plus longtemps. Ce qui est déplacé, c'est te proposer d'emmener ma fille partout où elle veut aller, seule avec toi. Ce qui est déplacé, c'est penser à toi, quand tu es là à coté de moi et même quand tu n'y es pas.

Draco ouvrit la bouche stupéfait.

- Harry… Tu viens de perdre ta femme et… Ce qu'on a vécu était…

- Parfaitement réfléchi, le coupa Harry. Ce n'était pas une lubie ou un caprice. Tu essaies de te convaincre de ça, c'est pour ça que tu ne fais aucun geste dans ma direction ?

Harry s'était tourné vers lui et le regardait douloureusement. Draco posa son verre et s'étonna de voir que sa main ne tremblait pas.

- Je n'ai fait aucun geste dans ta direction parce que… Parce que si je le fais, je serais incapable de m'arrêter.

- Personne ne te demande d'arrêter, lui répondit Harry. Si moi, je suis incapable de le faire, pourquoi toi, tu le pourrais ? Tu as dit que tu prendrais ce que je te donnerais. Même la plus petite parcelle de moi.

- Harry…

- Qu'est ce qui t'empêches de le faire ?

La voix du brun était basse et grave et Draco fut parcouru d'un frisson de désir incontrôlable.

- Je ne veux pas de la plus petite parcelle, je veux tout ce que tu as. Je te veux toi, entièrement, gémit Draco, et je ne supporterai pas que ça ne fonctionne pas. Que tu te réveilles un matin en te disant qu'il faut une mère pour Lily. Je ne veux pas que tu te réveilles et que tu te dises « bon sang, c'est Malfoy à coté de moi ». Je ne veux pas que tu m'abandonnes. Je t'ai dit que j'étais pitoyablement obsédé par toi. Je ne supporterai pas que tu sortes de ma vie.

Harry le fixa avec un regard brûlant.

- Lily a une mère. Elle n'en aura pas d'autre. Je veux me réveiller en me disant « bon sang, c'est Malfoy à coté de moi. Je n'ai pas l'intention de t'abandonner, tu ne vois pas à quel point je suis pitoyablement obsédé par toi. Je ne supporte pas que tu restes dans ma vie et que je me contente du peu.

Harry se pencha vers lui et avança une main hésitante mais Draco n'avait plus ni la force ni l'envie de faire marche arrière. D'un geste vif, il attrapa la main de Harry et la porta à ses lèvres.

- Draco, souffla Harry.

- Ta chambre, gronda Draco. Maintenant.

Harry n'objecta pas. Sur le chemin difficile qui menait à la chambre de Harry, ils furent incapable de détacher leur lèvres l'un de l'autre.

Draco avait mis les pieds plusieurs fois dans la chambre de Harry, l'ancienne chambre de Sirius Black, mais cette fois-ci, c'était comme pénétrer dans une pièce pour la première fois. Parce que pour la première fois, c'était lui qui claqua la porte derrière eux. Pour la première fois, il plaqua Harry contre un des murs, pour la première fois, il en alluma les lumières.

Pour la première fois, il se sentait chez lui.

Harry gémissait contre ses lèvres, ses mains serrées ses fesses avec force et il se frottait avec une telle intensité contre lui qu'il était à deux doigts d'éjaculer dans son pantalon.

- Harry… Harry… Attends.

Le brun se détacha de lui et fronça les sourcils et Draco le rassura d'un baiser contre sa tempe.

- Je veux qu'on fasse l'amour. Je le veux vraiment. J'ai envie de toi.

- J'ai envie de toi, répéta Harry.

- Je vais devenir fou.

Draco plongea son nez dans la nuque de Harry.

- Laisse-moi faire, laisse-moi te déshabiller, laisse-moi t'embrasser. Laisse-moi t'aimer.

Harry émit un son guttural qui l'excita copieusement.

- Fais-le, pitié Draco, fais-le !

Draco s'exécuta et sous ses doigts, Harry fut l'homme le plus docile.

Il laissa Draco retirer chaque vêtement avec une lenteur calculée, il le laissa l'allonger sur le lit. Il se laissa totalement faire quand Draco parcourut sa peau de ses lèvres, redécouvrant chaque endroit sensible du corps de Harry uniquement avec sa bouche et sa langue. De sa pomme d'Adam, ses clavicules, ses mamelons, ses côtes, les os de ses hanches, le haut de sa cuisse à la cambrure de ses mollets, ses chevilles, le creux de son poignet, l'arrondi de son épaule... Draco aurait pu passer des heures à chérir ce corps qui avait souffert, qui avait vécu, qui s'était battu contre tellement de choses.

Il aurait pu si son propre désir n'avait pas été un frein à sa délicieuse épopée sensorielle.

Harry s'était tordu, s'était agité, avait soupiré et gémi mais il avait surtout prononcé son prénom encore et encore. Alors Draco avait cessé de réfléchir et s'était laissé envahir par son terrible appétit.

- Relève les jambes, Harry.

Harry l'avait observé avec intérêt et Draco avait cherché un peu de vert dans ses pupilles dilatées. Comme Harry ne faisait aucun mouvement, Draco avait relevé ses jambes et intimé Harry de les garder contre son ventre.

- Draco, c'est vraiment… Gênant.

Harry était exposé, les jambes écartées, ses cuisses maintenues par ses bras sur son torse et son ventre. Son sexe reposant sur le pli de son estomac, ses testicules rondes lui donnaient l'eau à la bouche. Mais ce qui attirait le plus l'œil de Draco, c'était le petit trou plissé et rose qui palpitait d'anticipation.

Draco passa une main sur les fesses de Harry et le brun retint sa respiration.

- Tu n'imagines même pas toutes les choses que j'ai envie de te faire maintenant, murmura Draco. Toutes les choses que je m'apprête à te faire.

Il releva les yeux vers son amant et constata que Harry haletait presque. Alors, le blond se pencha et assouvit sa faim : le bout de sa langue titilla l'anus du brun et Draco le sentit trembler sous son muscle et bon sang, c'était divin !

Le goût de Harry explosa sur ses papilles, après le silencieux sort de nettoyage, il avait l'impression que toutes les saveurs de ce corps s'éparpillaient sur sa langue. Draco laissa sa langue glisser le long du sillon de Harry pour remonter jusqu'à ses bourses. Harry gémit, d'un gémissement rauque et Draco le vit serrer un peu plus l'arrière de ses cuisses de ses mains. Enhardi, il lécha son trou avec plus d'insistance, plus d'ardeur, sa langue passant et repassant entre ses fesses, titillant avec passion l'anus d'Harry, jusqu'à ce qu'il le sente s'ouvrir tout contre sa bouche.

- Oh Draco, Draco ! C'est bon ! Continue…

Draco préféra économiser sa salive au lieu de répondre. Ça aussi, il aurait pu le faire une éternité mais les suppliques de Harry se firent plus vicieuses.

- Des doigts ! Mets-moi tes doigts et ta langue et... Oh, Draco ! Prends-moi !

- Tu n'as aucune patience…

- Tu plaisantes ! s'amusa Harry.

Draco avait senti tout son corps tressauter et il sourit avec douceur. Puis lentement, il remplaça les mains de Harry sur ses cuisses par les siennes et se pencha sur lui.

- Embrasse-moi, quémanda-t-il.

Harry lui décocha un sourire alarmant de bonheur avant de lécher ses lèvres avec dévotion, geste qui se transforma en un baiser vorace et humide. Draco attrapa son propre sexe et glissa son gland contre son petit trou trempé de salive et Harry avala de l'air. Un murmure pour un sort lubrifiant et la suite fut comme un feu d'artifice dans ses reins.

Draco aurait aimé titiller Harry du bout de son sexe mais la brusque bouffée d'excitation au contact de leur peau lui fit perdre la tête. Avec une lenteur mesurée mais sans s'arrêter, il s'enfonça en Harry entièrement. Ils gémirent de concert, du moins Draco tenta de se convaincre que ce n'était qu'un gémissement mais il se sentait aux bords des larmes.

- Harry… Putain ! Tu es tellement… Étroit.

Un rire de la part du brun et ce fut tout son corps qui en subit les décharges de plaisir.

- Redis-le-moi en me... Pilonnant... Tu ne sais pas à... Quel point ça m'excite…

Draco se redressa et attrapa de nouveau les cuisses de Harry pour le maintenir les jambes écartées. Le brun, lui, avait jeté ses bras en arrière pour se tenir aux montants du lit.

- Ton cul, Potter, est le meilleur endroit du monde. Là tout de suite, j'ai juste envie de… Bordel !

Draco avait l'impression que Harry se resserrait chaque fois un peu plus autour de lui. Il avait terriblement envie de lui dire tout ce qu'il lui passait par la tête mais sa voix se mua en grognements rauques entrecoupés des « han » de Harry.

Draco s'était fait une image précise de lui allant et venant en Harry avec volupté mais il fallait croire qu'il était incapable de se contrôler vraiment. Le bruit de leur peau s'entrechoquant, ses mains moites glissant sur les cuisses de Harry, leurs bouches entrouvertes, leurs mouvements saccadés... Et la vison hypnotisante de son sexe, entrant et sortant du cul d'Harry.

- Mmm, Draco… Ta queue… Haaa… Haaaa.

La sueur perlait le long de son front, ses coups de reins étaient plus puissants, plus féroces et Draco n'avait même plus envie de s'excuser de la force avec laquelle il pénétrait Harry. Mais ce dernier donnait de la voix pour l'encourager.

Il le voulait plus loin, plus profond, plus vite, plus fort. Harry lui demandait de le remplir. Entièrement. Draco obéit dans un râle exalté.

Il était perdu. Il ne pourrait pas se passer de ça. Il ne pourrait plus goûter quelqu'un d'autre, respirer l'odeur de quelqu'un d'autre. Aimer quelqu'un d'autre.

Le souffle court, il observa son œuvre avec délectation : le trou de Harry béant, expulsant son sperme. C'était l'indécence même et il savait qu'il ne se lasserait jamais de ce spectacle. Tout d'un coup, sous son regard vorace, Harry entreprit de se branler. Draco frappa sa main.

- Tout doux, Harry, je n'ai pas fini.

- Tu te…

Draco le coupa dans sa phrase d'un baiser. Et tout en suçant la langue de Harry, il enfonça deux doigts en lui. Le brun hoqueta dans sa bouche et Draco approfondit le baiser avec intensité. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver la prostate de Harry et dans un adroit doigté, il caressa cette petite masse qui faisait feuler Harry. Draco étouffa ses cris de plaisir avec ses lèvres, doigtant Harry avec un plaisir non feint et ce jusqu'à ce que l'anus de ce dernier se contracte autour de ses doigts, jusqu'à ce que Harry se détache de sa bouche pour gémir de plaisir, jusqu'à ce qu'il comprenne que l'orgasme de Harry venait d'atteindre son apogée.

Il retira lentement ses doigts et chercha sa baguette des yeux mais Harry en décida autrement et l'attira contre lui, le faisant tomber sur son corps.

- J'ai mal aux jambes, grogna le brun.

- Uniquement aux jambes ?

Harry ferma les yeux et sourit avec insolence.

- Mhh… Tout le reste… Tout le reste est bon.

Draco attrapa une main de Harry et leurs doigts s'entremêlèrent. La vision de sa propre semence sur la main de Harry lui fit penser qu'il était définitivement prêt pour un deuxième round. Mais Harry s'était calé confortablement contre lui et Draco n'avait, tout d'un coup, plus envie de bouger.

La tête reposant sur le torse de Harry, Draco se mit à écouter les battements de son cœur. Avec acuité, il commença à se dire qu'il n'avait jamais fait attention à ça. Aux bruits, aux tremblements, aux mouvements de ce muscle qui prouvaient que l'homme était en vie.

Jamais de sa vie il ne s'était senti aussi conscient de sa propre existence ni de celle de Harry. La peur soudaine que ce bruit si commun, cette sensation si normale et apaisante ne cessent se matérialisa.

- Draco ?

- Je ne rêve pas ?

- On en parlera demain. Quand tu te réveilleras seul dans ce lit.

Draco serra avec force les doigts de Harry et le brun soupira.

- Tu ne rêves pas. Draco Malfoy, tu viens de me faire l'amour et je t'assure que la douleur que je ressens dans mes jambes est bien réelle.

Draco se redressa, juste pour s'assurer que son fantasme n'allait pas s'évaporer.

- Harry…

Harry se releva légèrement et passa une main sur son visage, sur sa joue et enfin dans ses cheveux.

- Reste avec moi Draco. J'ai besoin de toi.

- Je ne vois pas où je peux aller.

- Tant mieux, susurra Harry.

Ils s'embrassèrent.

Encore et encore. Durant des nuits et des journées entières.

Durant des semaines. Des mois. Des années.

Draco ne cessa jamais d'embrasser Harry. Harry ne cessa jamais d'embrasser Draco.

La vie avait eu le goût du sang. Elle avait eu le goût des larmes et de la pluie. La vie avait eu l'odeur de la mort et du feu. La vie leur avait pris beaucoup...

… Mais elle leur avait donné encore plus.

OooooooooooooOoooooooooooooO

16 ans plus tard.

Lily Potter ajusta son masque puis resserra les lacets de ses gants. D'un geste sûr, elle tapota le bout de ses bottes sur le sol. Enfin, elle leva les bras au ciel et s'étira pour s'assurer de la liberté de ses mouvements.

- Alors ?

- Mieux, beaucoup mieux.

- Il fallait juste la travailler un peu plus.

Draco passa une main sur sa hanche et s'assura du maintien de sa ceinture. A chaque fois qu'il la touchait avec des gestes doux et précis, Lily ne pouvait s'empêcher de se rappeler de toute ces fois où Draco Malfoy avait noué ses cheveux.

Il avait toujours été celui qui mettait un point final à s'assurer que tout était parfait. De sa combinaison à son balai, en passant par son état de santé et son appétit.

Lily avait compris au fil des ans que Draco faisait ce que son père avait du mal à faire : s'assurer de sa sécurité avant chaque course.

Draco lui avait dit un jour : si ton père s'occupait de ça, trésor, tu ne t'envolerais jamais. Elle l'avait cru : malgré la passion de Harry pour le balai, malgré son amour pour le Quidditch et les courses de balai, Harry Potter n'avait jamais réussi à monter de nouveau sur un balai.

Malgré ses pleures et ses supplications, Harry Potter n'avait jamais fait vivre à sa fille son premier vol. C'était quelque chose que ni elle, ni lui ne pouvait contrôler.

Mais son père avait brillé dans d'autres domaines : celui de laisser sa fille voler de ses propres ailes et créer autour d'elle un monde ou elle pouvait le faire sans contrainte.

Le cœur battant, elle leva les yeux sur la tente de son écurie et son blason : une tête de cerfs sur deux balais croisés. L'écurie Cornedrue allait fêter ses huit ans et pour ça, Lily Potter allait participer à sa première course du Solare, en tant que championne de course de balais.

- Tout va bien se passer, dit-elle plus pour elle-même que pour Draco.

- Bien sûr, lui répondit l'homme.

Lily se tourna vers lui et releva sa visière, juste pour le regarder.

Draco était beau. Il avait toujours été beau. C'était pour cette raison qu'elle l'avait pris pour Cupidon. C'était pour cette raison aussi qu'elle l'avait un peu aimé. Mais les fines rides qui s'étaient creusées au coin de ses yeux et celle qui naissait sur son front lui avait fait comprendre que Draco n'était pas un dieu, tout comme son père n'en était pas un.

Lily avait grandi. Elle avait compris que les histoires n'étaient souvent que des histoires, sauf celle de la vie.

Les histoires bien réelles qui faisaient vivre des épreuves, comme la mort de sa mère.

Il y en avait des mauvaises, bien sûr... Mais il y en avait aussi de très bonnes.

Comme celle de son père et de Draco. Comme celle de Cupidon, tombant amoureux. Comme celle de Cupidon exauçant le souhait d'une petite fille.

Lily rabaissa sa visière et Draco fit un geste en direction de la tente, apportant le premier balai de la nouvelle gamme de l'entreprise Malfoy. Lily l'avait gentiment surnommé la bête, mais Draco y avait gravé comme nom « La Flèche ».

- Ramène donc cette Coupe à ton père.

- Ramène donc ce sourire à mon père.

Draco lui sourit avec éclat.

Lily prit le balai entre ses mains et marcha vers la piste. Dans les gradins, elle savait que sa famille était là. Au niveau de la rambarde, elle imaginait son père fixer le terrain de ses intense yeux verts. Bientôt, Draco irait le rejoindre et ensemble ils la regarderaient.

Elle, la Flèche de Cupidon, voler à travers leurs cœurs.

Parce que la vie c'était ça aussi : de l'Amour.

FIN

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Et voilà !

C'est finis u_u.

Je vous laisse imaginer le match qu'ils sont allé voir avec Ron, Janette, Hermione et Blaise. Je vous laisse imaginer les repas de famille chez les Weasley. La première course de Lily. La maison dans laquelle elle est entrée à Poudlard. Je vous laisse imaginer Harry accompagnant Teddy et Narcissa sur la tombe d'Andromeda et se souvenir d'elle avec beaucoup de bonheur. Je vous laisse imaginer la façon dont Harry à demander à Draco de l'épouser et la nuit qu'ils ont passé après ça.

Et toutes les autres. Ça serait long d'écrire toute une vie mais le début est prometteur n'est-ce pas ?

Pour toutes les personnes qui se posent des questions sur ce que je compte faire. Comme je l'ai dis à certaines personnes j'ai deux histoires en préparation (dans ma tête) mais ce sont celles qui me force à écrire Retour un peu plus intensément. Sauf que vous n'en verrez sûrement pas le début avant longtemps. J'ai toujours envie d'écrire sur le fandom drarry, j'ai peur que certaines personnes passent à autre chose mais je me dirais que c'est la vie. Qui sait j'écrirais peut-être quelque chose qui sort vraiment de ma tête et pas de fanfiction XD.

Quoiqu'il en soit Retour sera mon dernier projet avec Harry et Draco en adolescent et la dernière fois que je poste une histoire sans en avoir écris la fin.

Enfin…MERCI, d'avoir suivis cette histoire, merci aux lectrices fidèles qui en ont commentées chaque chapitre et a ceux qui ont juste commentés tout court. Merci à ceux qui l'ont mises en favoris et aux lecteurs anonymes aussi ^^.

Ce fut un plaisir de partager cette histoire avec vous.

KOEUR !