Bonsoir à tous et toutes ! Retour pour un petit défi sans prétention sur la mort d'Arwen. J'espère qu'il vous plaira.
Bonne lecture et à bientôt :-)
Arwen se tenait, près de la large fenêtre. Elle semblait regarder vers l'extérieur, mais son esprit était ailleurs. Éteint. Depuis la mort de son époux l'année précédente, la reine-mère avait perdu toute étincelle de vie dans les yeux. Elle avait passé son après-midi dans son grand fauteuil, couvert de velours, son favori lorsqu'elle aimait encore se plonger dans un livre. Mais ce jour là, elle était restée inactive, les mains sagement posées sur les genoux, le dos et la tête droits. Mais rien ne signalait qu'elle était consciente des présences à ses côtés.
L'une de ses petites filles était assise à ses pieds, sur un gros coussin, et elle faisait la lecture à son aïeule, déchiffrant de son mieux un poème alors qu'elle commençait à peine l'apprentissage des lettres. Une dame de compagnie se tenait un peu en retrait, accaparée par sa broderie.
Ces deux dernières étaient chaudement couvertes, car malgré un feu ronflant et crépitant dans la grande cheminée, la température du petit salon était glaciale. La reine avait ouvert la fenêtre et les bourrasques du vent d'hiver s'engouffraient dans la pièce sans qu'Arwen ne semble s'en apercevoir. Sa peau était pâle, trop pâle, son corps tellement frêle était parcouru de frissons mais elle n'en avait cure.
Pieds nus et en robe légère, rien ne l'atteignait plus.
Ce n'était plus la tendre mélancolie ou les douces rêveries d'une Elfe. C'était la terrible absence d'une Humaine. Elle n'était plus qu'une simple coquille vide.
La dame de compagnie et la petite fille sursautèrent de concert lorsque soudain, la reine-mère se leva et ouvrit en grand la fenêtre. En plus du vent, c'était maintenant des flocons gros comme le poing qui entraient. Il faisait tellement froid qu'une fois tombée au sol, la neige ne fondait pas mais commença à tapisser le fragile parquet en bois de rose. Arwen resta tout un moment immobile dans l'embrasure, face à son petit balcon qui donnait sur la cité blanche.
Puis elle fit un pas et pour la première fois depuis bien longtemps, son visage fit apparaître une expression de surprise. Son pied s'était enfoncé, sans la moindre difficulté, dans la neige. Il était enfin temps.