Titre : L'antre des Maraudeurs

Résumé : Harry se retrouve dans le passé, un passé alternatif ou les Maraudeurs n'existent pas. Son père, Sirius et Remus ne sont pas amis. Harry se met en tête de changer ça.

Disclaimer :

Pairing : Slash, Het, Yaoi

Rating : T

Nbr de chapitres : 19

Auteure : EpsilonSnape

Beta : Pauu-Aya

NdA :

.oOo.

Chapitre 19

Le moment

.oOo.

« C'est le moment. »

Ces mots résonnaient dans le silence impérieux. Ce fut l'un de ces instants intemporels qui ne durait pas assez longtemps et pourtant bien trop. Harry se sentit tomber, comme s'il était dans une sorte de gouffre interminable. C'était comme si son monde venait d'exploser en dizaines de milliers de petites étoiles et qu'elles dansaient actuellement devant ses yeux.

Il était certain que sans le corps de Remus, incroyablement tendu contre lui, il serait tombé à la renverse.

« C'est le moment. »

Encore et encore, ces mots se heurtaient à Harry plus violemment que le Poudlard Express à pleine vitesse.

Il sentit ses entrailles se tordre, sa poitrine se vider, son coeur sombrer. Il avait l'impression de mourir. Comme si sa vie, celle de cette dimension était en train de le quitter. Car c'était ce qui allait se passer. Il allait quitter cette vie, mourir, laisser Remus.

Autour de lui, ses amis bougeaient, parlaient, faisaient du bruit, mais il ne les entendait pas, ne les voyait pas. C'était un peu comme regarder un film en accéléré. Étrangement détaché de la scène, il observait sans voir ses amis s'inquiéter, questionner, saluer le professeur. Mais la seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer, c'était le battement de coeur erratique qui cognait contre son dos, les mains sur ses hanches qui s'étaient resserrées de façon douloureuse.

Il allait retrouver Ron et Hermione, Ginny, Luna et Neville. Il allait quitter son jeune, beau et amoureux Remus, pour en retrouver un plus vieux, cassé, amer. Il allait quitter un Sirius espiègle et malicieux, pour revoir un Sirius sarcastique et hanté. Il allait abandonner un Severus souriant pour sa pâle copie maussade et triste, sans une once de joie de vivre, brisé par la vie.

Il allait les retrouver.

Il allait les retrouver.

Les retrouver.

« Je vais rompre le pacte… » dit-il d'une voix sanglotante, semblant arrêter le temps autour de lui.

Le monde s'était figé après cette brusque accélération et tout à coup tout semblait calme. De nouveau hors du temps, mais d'une façon différente.

« Quoi ? » demanda Sirius agacé.

Il essayait apparemment de comprendre depuis plusieurs secondes - minutes ? - mais n'obtenait pas de réponse. Il semblait ressentir l'urgence et l'importance du moment sans pour autant en saisir le sens. Severus restait en retrait, comme d'habitude, observant comme un faucon pour obtenir le moindre indice. Il savait. Il le sentait.

« On ne pourra pas s'allonger dans l'herbe pour regarder les étoiles… Ou peut-être que vous le ferez. Sans moi... »

« Dis-nous ce qu'il se passe Harry, » dit Lily d'une voix douce.

Évidemment, elle voulait savoir. C'était elle qui était allée saluer le professeur alors que James était resté en retrait, ignorant complètement ce qui avait lieu, mais sentant la charge d'émotions.

« Je dois partir, » dit simplement Harry, tremblant de tous ses membres. « Mais c'est trop dur… »

« Mais de quoi tu parles Reverse ? » s'énerva Sirius. « Viens à table avec nous, j'ai acheté du vin de fée ! »

« Monsieur Black, » dit poliment Dumbledore. « Monsieur Taylor doit venir avec moi maintenant et croyez bien que je le regrette. »

Avant que Sirius ne puisse répliquer vertement, Harry l'avait serré dans l'étreinte étroite et avait emporté Severus dans son sillon. Il les relâcha pourtant bien vite les laissant dépouillés de sa chaleur, mais pourvus de quelques gouttes d'eau salée sur leurs vêtements.

Harry essuya ses larmes avec rage alors qu'il se dirigeait d'un pas déterminé vers Lily et la prenait fermement par les épaules.

« Vie ! Tu m'entends ?! Vie par n'importe quel moyen. »

Il tourna son visage vers James qui avait les yeux écarquillés.

« Et toi, protège-la. De ta vie s'il le faut. Comme tu es sensé le faire. Aie les deux enfants que tu souhaites, et même plus ! Construis ta famille. »

Alors qu'il relâchait les épaules de Lily, il était certain d'avoir enfoncé ses doigts si fort dans sa peau qu'elle aurait des bleus le lendemain. Il ne s'en souciait pas. C'était la dernière fois qu'il voyait sa mère, qui pourrait le lui reprocher ?

Il se tournait vers Remus lorsqu'il reçut un corps puissant contre lui. Il se sentit transplaner de force, la sensation de tourner, la légère nausée, l'équilibre précaire… Quand il reprit conscience de son environnement, il avait le souffle coupé. Pas à cause du transplanage, mais à cause des deux bras puissants qui encerclaient sa poitrine, bloquant complètement cet apport d'air.

Ils étaient tous deux enlacés dans le dernier endroit où Harry s'attendait à atterrir : au milieu de la chambre miteuse de la cabane hurlante. Remus était partout autour de lui, comme un koala agrippé à un tronc, et il se mit à murmurer. C'était si bas que ça en devenait presque imperceptible.

« C'est ici, » chuchota-t-il à son oreille. « C'est ici que j'ai compris que j'étais subitement et irrévocablement amoureux de toi, » dit-il si doucement.

Il regarda en direction du lit et continua.

« Tu étais assis juste là. La lune était en train de monter et les tous premiers rayons ont frappé ta peau. J'ai lutté quelques secondes contre ma transformation et pour une fois, mon loup était d'accord. Il voulait bien rester un peu à l'intérieur de moi si c'était pour continuer de t'admirer. Et puis tu m'as souris. Comme si tu me faisais confiance, comme si je n'étais pas sur le point de me transformer en monstre sanguinaire. Comme s'il n'y avait que nous sur cette putain de planète. »

Le silence s'installa alors que les larmes roulaient doucement le long des joues de Harry. Il pouvait sentir celles de Remus s'écraser librement sur son tee-shirt à intervalles réguliers.

« Je sais ce qu'on s'est dit au début de tout ça, » continua le loup-garou. « Pas de mots d'amour, pas de déclarations, pas de promesses. Mais te voir partir revient à m'arracher un membre et si je ne peux pas te retenir, et par Merlin, j'aimerais pouvoir le faire, je ne peux pas te laisser faire sans te dire ces stupides mots d'amour, ces déclarations et ces promesses. »

Il s'éloigna d'Harry. De quelques centimètres seulement et prit son visage en coupe pour le regarder dans les yeux. Ses billes d'ambres transpercèrentl'âme du Serpentard de part en part pour se refléter dans chacune des versions de Harry, dans tous les univers, dans toutes les dimensions.

« Harry James Taylor Potter, qui que tu sois, quelque soit ton nom, ici ou ailleurs, je suis fou de toi, » dit-il d'une voix presque solennelle. « Je t'aime et je t'aimerai toujours. Même si je dois trouver quelqu'un d'autre, même si je parviens à aimer quelqu'un d'autre, tu seras toujours mon premier amour. Je souhaiterais tellement pouvoir ordonner à chacun des moi qui existent ailleurs de te retrouver où que tu sois, car j'ai la conviction qu'il n'y que toi qui puisse me rendre heureux. »

Après ses mots touchants, il entraîna Harry dans un baiser qu'ils avaient rarement partagé. Un baiser doux mais plein de passion, déchaîné mais regorgeant d'émotions, triste mais heureux.

Ensemble, ils avaient découvert la tendresse d'un amant, l'amour, la passion, le sexe. Si Harry n'avait pas mis un cadenas sur son coeur pour éviter de souffrir, il aurait certainement déclaré que Remus était son âme soeur.

Après ce qui leur sembla être un temps trop court et trop long à la fois, ils se séparèrent et sortirent de la cabane. Devant le saule cogneur, Dumbledore les attendait, comme s'il était évident qu'ils étaient ici. Il ne dit rien, ne souriait pas et ils marchèrent en silence jusqu'au bureau du directeur, Remus tenant fermement la main de Harry. Pour l'empêcher de partir ? Pour s'empêcher de sombrer ? Peu importe finalement.

Dans le bureau circulaire qu'Harry connaissait trop bien, il fit face à ce grand cristal violet qui paraissait maintenant revivre, celui qu'il avait malencontreusement heurté il y a si longtemps. Il était beau et pourtant terrifiant.

« Je t'aime, » murmura Harry sans regarder Remus.

Pourtant, chacun savait que ses paroles lui étaient destinées. Si Harry ne lui avait jamais dit auparavant, c'était pour ne pas souffrir, pour ne pas le faire souffrir mais face à son futur si effrayant, Harry préférait avoir des remords que des regrets.

Il s'avança lentement et sentit la main de Remus tenter de le retenir. Il voulait tellement être retenu et être ramené de force dans son Antre. Il n'avait même pas dit aurevoir à Merline… N'avait donné de consigne à personne pour s'en occuper. Il était un piètre ami, un piètre maître, un piètre amant…

« Comment… » demanda-t-il, tremblant, sans même pouvoir finir sa phrase.

Albus le regarda, les yeux brillants d'une faible lueur.

« Il te suffit d'appuyer ta main sur la pierre, » dit-il d'une voix douce. « La vie que tu as menée dans ta dimension d'origine te sera alors révélée. »

« Comment ça ? » demanda Harry.

« Le temps ne s'écoule pas de la même façon dans chacune des dimensions. Peut-être que quelques secondes sont passés, quelques semaines, quelques années… tous les évènements marquants de ta vie dans ta dimension originelle vont apparaître sur cette brume, » dit le directeur en désignant la légère fumée qui flottait autour du cristal. « Tu pourras suivre ta vie et l'observer comme à travers un hublot. Si après tout ce que tu vois, tu décides de repartir dans cette dimension, tu diras le mot de passe et tu réintègras ton corps, comme si tu ne l'avais jamais laissé, à l'exception près que tu te souviendras de tout ce que tu as vécu ici. »

« Très bien… » souffla Harry.

Il entendit le sanglot étouffé de Remus derrière lui et refusa de se retourner.

Remus serait heureux ici. Il avait des amis, un travail, continuait ses études et avait accepté son loup… Harry devrait se servir de ses connaissances pour aider le Remus de sa dimension. Même si c'était de loin, même s'il ne pouvait plus l'embrasser, le toucher, l'aimer…

Alors, avec une détermination retrouvée, Harry plaqua sa main contre le cristal et aussitôt, la fumée se fit plus dense, plus opaque et une scène se joua devant les yeux des trois hommes, comme une télé réalité macabre.

Il se vit courir dans le Département des Mystères, poursuivi par les Mangemorts. Il vit l'Ordre les rejoindre et les combats faire rage. Ce fut avec un sanglot, campé sur ses jambes mais tremblant, qu'il vit Sirius mourir, son image se superposant avec celle du jeune Sirius qu'il venait de laisser.

Il se vit en larme, combattre l'étreinte d'un Remus plus vieux, plus usé, plus cassé. Il entendit un gémissement et ne sut pas s'il venait de lui ou du loup-garou derrière lui.

Harry était tellement ancré dans le sol que ses jambes étaient contractées à l'extrême. Sa respiration était saccadée, la sueur dégoulinait le long de sa tempe. Il regarda Dumbledore combattre Voldemort et écouta l'horrible prophétie qui entacherait certainement toute sa vie. Il se vit retourner chez les Dursley et pleurer la perte de son parrain. La sixième année défila avec les cours particuliers sur Tom Jedusor, la descente aux enfers de Draco Malfoy et à la fin, le comble de l'horreur, le meurtre de Dumbledore par nul autre que Severus Snape.

La mort d'Hedwige, de Maugrey, ses sentiments pour Ginny, le mariage de Bill écourté, la traque, le tabou, les horcruxes, Remus aimant quelqu'un d'autre que lui, la torture d'Hermione, la mort de Dobby, l'enfant de Remus, la Grande Bataille…

Il assista à toutes ses terribles épreuves, les larmes coulant le long de ses joues.

Mais ce ne fut pas le pire.

Le pire arriva lorsqu'il vit la flamme quitter les yeux de Severus, allongé dans le creux de ses bras. Lorsqu'il vit les souvenirs tristes et douloureux de son ami. Lorsqu'il réalisa le décès de Remus.

Ses yeux étaient si embrumés de larmes qu'il ne voyait plus l'écran de fumée, mais il savait. Il pouvait imaginer les corps de Remus et Nymphadora si proches qu'ils pouvaient se toucher, si proches qu'ils étaient ensemble, même dans la mort.

Il entendait les grognements de Remus derrière lui et ne savait pas si c'était de la peine ou de la colère. Probablement les deux…

Lorsque Harry essuya les larmes de ses yeux à l'aide de son bras il put voir son image souriante dans la brume. Il était devant un autel, entouré de fleurs de lys. Hermione et Ron étaient à ses côté alors qu'il regardait sa fiancée descendre l'allée. Ginny était belle, mais tout ce que Harry pouvait voir, c'était les chaises vides derrière eux.

Ses parents n'assistaient pas à son mariage. Sirius n'était pas présent non plus. Remus n'était pas là mais son fils Teddy, inconscient de la perte des personnes qui auraient dû être les plus importantes de sa vie, gloussait doucement dans les bras de sa grand-mère.

Ces sièges vides, ces vies manquantes, comment le Harry devant lui pouvait les supporter ? Comment pouvait-il ne pas penser que sa vie était finie ?

Peut-être que la guerre l'avait changé. Peut-être qu'il était tombé si bas que la vie sans Voldemort lui paraissait idyllique, malgré les pertes. C'était inimaginable pour lui.

Harry vit son arrivée chez les Aurors, ses promotions jusqu'à en devenir le directeur. Il vit la naissance de James, celle d'Albus et celle de Lily.

Et l'image de figea.

Il était sur le quai d'une gare et regardait son fils monter dans le Poudlard Express aux côtés de celui de Draco Malfoy, Scorpius.

En quelques minutes, la vie d'un total étranger lui a été révélée. Un étranger car il était parfaitement conscient que lui n'aurait jamais pris de telles décisions. Il se serait jeté entre Severus et Nagini. Il serait resté auprès de Remus durant le combat, quitte à le forcer à partir.

Harry observait son propre visage, heureux, plus âgé, regardant tendrement son épouse, une femme, Ginny, sa peau trop douce, ses formes trop ronde, ses cheveux trop long.

« Je ne peux pas partir, » souffla-t-il.

Cette réalisation enleva un poids immense sur ses épaules, un poids qu'il portait depuis plus de deux ans. Et cela faisait tellement de bien !

Dumbledore fut le premier à prendre la parole :

« En revenant dans ta dimension, tu reviendras exactement à cet instant. »

« Je ne peux pas les aider… » murmura-t-il. « La guerre est finie et je serai inutile… Et je serai… Coincé avec la vie d'un autre, les proches d'un autre. Je ne peux pas... »

Aussitôt, pour la deuxième fois de cette journée, un corps lourd se plaqua contre lui, dans son dos. Remus sanglotait doucement, les larmes coulant dans son cou.

« Tu peux lâcher la pierre Harry, » dit Dumbledore d'une voix douce, voyant son indécision.

Il rit lorsque Harry hésita encore un instant, luttant contre la conviction qu'il s'était forgée depuis plus de deux ans.

« Tu pourras revenir et changé d'avis jusqu'à ce que quelqu'un traverse à nouveau un cristal de ce type pour arriver dans notre dimension. Alors la pierre se mettra à nouveau en sommeil et se réactivera seulement pour le dernier voyageur. »

Harry laissa lentement tomber sa main, perdu dans ses propres sentiments. Il sentait derrière lui le coeur de Remus battre à tout rompre, il sentait l'humidité sur son tee-shirt, son souffle dans son cou.

« Je reste, » souffla Harry.

Il ne savait pas si c'était une affirmation ou une question, tout ce qu'il savait, c'était que cela semblait irréel.

« Tu es sûr ? » demanda Remus dans un murmure. « Tant que ce machin ne sera pas éteint, je me demanderai toujours si tu ne vas pas changer d'avis. Si tu ne vas pas me quitter du jour au lendemain pour les retrouver, pour la retrouver, » grogna-t-il en désignant le visage de Ginny qui se dissipait lentement dans la brume.

Le silence tomba et Harry, confus, ne savait pas quoi répondre, ne savait pas quoi penser.

« Je suis sûr, » répondit-il d'une voix plus confiante qu'il n'aurait pu l'espérer.

Au moment où il prononça ses mots, la pierre siffla brièvement et sous leur yeux, laissa apparaître une colombe blanche qui s'envola aussitôt par la fenêtre à grands cris de panique. La pierre scintilla lentement avant de s'éteindre à nouveau.

« Par Merlin… » souffla Harry. « Je ne peux pas rentrer… »

Au lieu du désespoir qu'il pensait ressentir, ce fut une libération, une joie intense qui le parcourut des pieds à la tête.

« Je reste ! » s'exclama-t-il, les yeux humides et un sourire éblouissant sur le visage.

Il se retourna dans l'étreinte serrée de Remus et l'embrassa à pleine bouche, faisant fi de la troisième personne présente dans la pièce.

« Hum hum, » fit celui-ci avec amusement après quelques secondes.

Harry gloussa et se retourna pour regarder son ancien directeur d'école. Celui-ci lui fit un sourire bienveillant.

« Je pense qu'il est temps de rentrer chez vous pour votre petite fête. Je suis certain que vos amis vous attendent avec impatience. »

Harry bondit presque, heureux comme il ne l'avait jamais été.

« Oui ! Je veux les serrer dans mes bras ! Les embrasser ! Même si Severus voudra prendre un bain d'acide après ça. »

Il sautilla vers la sortie, traînant un Remus légèrement hébété derrière lui. Alors qu'ils allaient refermer la porte et laisser le vieil homme seul dans son bureau, Harry passa la tête dans l'interstice et le regarda.

« Quel était le mot de passe pour revenir dans ma dimension ? »

« Quelle question ? » rit Albus. « Le mot infaillible pour inverser ce qui a été fait. Reverse bien sûr ! »

.oOo.

Harry était revenu à l'Antre des Maraudeurs et avait évidemment de nouveau étreint ses amis sous leurs protestations.

Ils avaient crié, lui avait demandé des explications qu'il ne leur avait pas données. Voyant son sourire distrait et son manque de réponse, ils avaient finalement abandonné et repris la soirée comme si la dernière heure n'avait pas existé.

Sirius avait engagé une discussion avec James sur l'utilité de posséder une carte qui révélerait la présence de n'importe qui dans un lieu précis. Ils s'étaient mis en tête de la créer lorsqu'ils seraient en formation d'Auror au Ministère, ainsi, ils pourraient voir les allées et venues de n'importe qui et peut-être s'octroyer quelques pauses supplémentaires lorsque les chefs seraient partis… Apprendre quelques informations sur les liaisons secrètes au sein du cercle politique…

« Mais pour faire une telle carte, il faudra un charme pour la garder secrète, accessible que par mot de passe, » déclara Sirius, pensif. « Je crois que Remus s'y connait bien en charme. Moony ?! » appela-t-il.

Le loup-garou fronça les sourcils, regardant les deux hommes avec curiosité. Harry pouvait voir qu'il était intrigué et voulait connaître le plan, mais qu'il était aussi réticent à le lâcher, comme s'il allait s'envoler.

« Vas-y, » dit doucement Harry en le repoussant légèrement. « Je reste ici avec Severus. Je te jure que je ne partirai pas. »

Remus sembla mener un combat intérieur avant de s'éloigner. Harry l'approcha de nouveau et l'embrassa avant de souffler un "je t'aime" timide, comme il ne s'était jamais autorisé à le faire.

Il entendit Severus grogner à côté de lui mais n'y prit pas garde, continuant de regarder Remus dans les yeux pour le rassurer du mieux qu'il le pouvait.

Son compagnon s'éloigna finalement après un dernier baiser plein de tendresse et s'approcha de Sirius et James, tous deux attablés au dessus de plusieurs livres. Lily était debout, pas loin derrière, les observant avec un sourire doux.

Harry était donc dans le jardin, un verre à la main, à côté de Severus qui sirotait du cidre. Il regardait Remus, Sirius et James en train de comploter, le tout sous la surveillance stricte de Lily, devant l'Antre des Maraudeurs.

« J'ai réussi, » murmura-t-il avec un sourire resplendissant.

« Réussi quoi Reverse ? » demanda Severus en se tournant vers lui.

Harry le regarda. Regarda le premier ami qu'il s'était fait dans cette dimension et ressentit une sorte d'achèvement, une conclusion. Il soupira et sourit plus encore si c'était possible.

« Un objectif que je m'étais fixé en arrivant ici. Tu m'aides à m'en trouver d'autres ? »

FIN


Wow. Ca me fait vraiment bizarre de mettre un point final à cette histoire que j'ai pris énormément de plaisir à écrire. Elle est si légère, douce, après une série d'histoires un peu difficiles, ça a été vraiment bénéfique pour moi.

Un immense merci à la généralissime Pauu-Aya qui a corrigé l'intégralité de cette fic !

J'espère que vous l'avez aimé autant que j'ai aimé l'écrire. Une belle vie s'annonce pour Harry, Remus, Severus et Sirius. J'aime le fait que l'histoire soit bien plus douce que celle que l'on connaît, même si celle-ci n'aurait pas fait un best-seller ;)

A bientôt pour une nouvelle histoire !

Epsi