Cette fic a été inspirée par le thème « Cou » donné pendant la nuit d'écriture d'avril du FoF (ou Forum Francophone. Voir mes auteurs favoris sur mon profil). Le principe des nuits, on a une heure pour écrire sur un thème donné.
Cet OS n'a pas été écrit au cours de la nuit mais après plusieurs tentatives infructueuses de rédaction, il a bien été rédigé en une heure. Bon, ok, là aussi, je triche un peu. Le premier jet a été fait en moins d'une heure. La relecture et la reprise à l'ordi, j'ai pas regardé XD
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Geste
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Mari et femme ne devaient faire qu'un de corps et d'esprit. C'était une chose qu'elle comprenait. C'était une chose qu'elle savait nécessaire à la bonne tenue d'une maison et à son calme. C'était une chose qu'elle avait compris dès sa tendre enfance, dans la maison de son père. Si mari et femme n'appliquaient pas ce précepte, il n'y avait aucune harmonie. Il n'y avait que peine, haine et colère. Elle le savait bien. Elle en avait été le témoin et la victime.
Ce n'était donc pas quelque chose qu'elle voulait voir dans sa propre maison et elle faisait de son mieux pour éviter que cela ne se produise mais…
Mais elle ne comprenait pas son mari.
Elle pensait pourtant bien le connaître. Elle l'avait rencontré quand elle était enfant et elle n'avait jamais oublié son aide. Elle avait continué d'entendre parler de lui puis l'avait vu souvent parce qu'il était le meilleur ami de l'aîné de ses frères. Elle était donc généralement capable de prédire ses réactions et elle pensait comprendre ses souhaits et ses désirs mais…
Il la touchait. Tout le temps. Pas seulement quand ils étaient seuls au creux de leur lit ou dans le secret de leur pavillon. Il la touchait en permanence.
C'était une main qui se posait sur son bras ou sur la sienne pour l'aider à franchir une porte, descendre quelques marches ou traverser un pont. C'était son épaule, à elle, qui effleurait le haut de son torse quand il était derrière elle, ou son bras quand il était à côté d'elle. C'était en fait n'importe quelle partie de leurs corps qui se frôlaient trop naturellement et trop souvent parce qu'il se tenait toujours tout proche d'elle, à une distance toujours beaucoup plus faible que ne le dictaient les convenances.
Elle avait rapidement appris à anticiper ces gestes-là. Elle bougeait sa main ou son bras et il s'en saisissait rapidement, parfois même sans avoir besoin de la regarder, comme s'il savait parfaitement qu'elle allait faire une chose pareille.
Petit à petit, mais plus vite qu'elle ne l'aurait pensé, cette présence constante dans son dos ou à ses côtés, cette main qui prenait son bras ou la sienne avaient cessé de la déranger.
Mais il y avait aussi ces autres gestes, ceux que tout le monde remarquait, ceux pour lesquels on les fixait lourdement comme si un impair venait d'être commis. C'était sans doute ces mêmes gestes et attentions qui faisaient dire à la capitale entière que le général Gu et sa femme était l'un des couples les plus amoureux de la ville. Ces gestes, il les faisait tout le temps chez eux et sans aucune retenue devant leurs serviteurs et sa fille. Ces gestes qu'il faisait toujours et partout dans leur maison qu'ils soient seuls ou non.
Il y avait les baisers soudains. Sur sa main. Son cou. Sa joue. Ses lèvres. Abruptes. Toujours courts. Généralement pendant qu'elle faisait les comptes de leur maison ou toutes autres activités qu'elle considérait des plus importantes. Il y avait les baisers qui étaient plus doux, plus longs et plus tendres. Il y avait ses bras qui l'entouraient soudain sans aucune raison. Parce qu'il avait envie, disait-il parfois avec un haussement d'épaule. Parce qu'il voulait qu'elle cesse de travailler et qu'elle s'occupe de lui, disait-il aussi d'un petit ton plaintif.
Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il la touchait tout le temps comme ça mais elle ne lui avait pas demandé non plus d'arrêter de le faire. Elle le touchait elle aussi après tout, moins sans aucun doute, mais elle le touchait également.
Elle l'aidait à s'habiller et à se déshabiller, par exemple, et quand elle trouvait parfois quelques tâches de sang sur ses vêtements, elle se précipitait vers lui en écartant fébrilement ce qu'il restait de ses vêtements pour chercher la blessure qu'il devait avoir reçu.
Ce sang n'était pas le sien le plus souvent mais celui d'un de ses soldats qui s'était blessé en manœuvre ou à l'entraînement.
Elle le touchait. Moins que lui et différemment. Ces gestes à elle avaient toujours ou presque un objectif. L'aider à s'habiller et à se déshabiller... Vérifier qu'il n'était pas blessé… Le consoler… Lui montrer qu'elle était là, avec lui. Mari et femme. Un de corps et d'esprit.
…
Et j'ai presque pas perdu le thème dans l'affaire hein ?