Cette fic a été écrite dans le cadre de la nuit du FoF (Forum Francophone) pour le thème « Crépuscule ». Le principe, on a une heure pour écrire sur un thème donné. Cet OS a été écrit en partie pendant la nuit puis j'y suis revenue plus tard. Que voulez-vous à partir d'un moment on a plus les yeux en face de trous et on écrit n'importe quoi…
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Jour de pluie
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Sheng Ming Lan s'occupait des livres du compte du Manoir. De temps en temps, elle levait la tête pour observer Rongjie qui s'entraînait au touhu. Elle lui donnait de temps à autres des conseils et se levait même parfois pour l'aider à adopter une position qui lui permettrait de mieux tirer les flèches dans le pot qui se trouvait à quelques mètres d'elle. C'est ainsi que son époux les surprit. Gu Ting Ye avait son air des jours malicieux et un sourire étira ses lèvres à la vue de sa fille et de sa femme ensemble. Il s'approcha prestement d'elles tout en donnant ses propres conseils pour gagner. Sheng Ming Lan décida de laisser père et fille se débrouiller au touhu pour retourner à ses livres de compte. Un long silence s'installa qui ne fut troubler que par les bruits du boulier et des flèches cognant contre un pot mais même ce dernier bruit finit par cesser. Sheng Ming Lan releva la tête. La pièce était déserte. Ses servantes et Rongjie avaient disparu et il ne restait…
« Tu ne sais toujours pas comment t'occuper de ton mari les jours de pluie. » lui glissa-t-il à l'oreille avant de l'embrasser dans le creux de son cou.
Un petit sourire étira ses lèvres mais il disparut bien vite et elle fronça les sourcils.
« La pluie a commencé après votre retour de la cour. » lui rappela-t-elle.
Il n'y avait donc rien eu à faire ou à prévoir. Pas de parapluie ou de carriole à lui envoyer pour éviter qu'il ne rentre trempé…
Gu Ting Ye se colla un peu plus contre son épouse, l'embrassa une nouvelle fois, puis jeta un rapide coup d'œil au livre de compte qui se trouvait devant elle.
« Mon épouse si vertueuse et diligente… » dit-il en se relevant.
Il avait une flèche à la main et il la lança. Sans surprise, elle atterrit dans le pot avec un petit claquement. Il s'éloigna pour s'emparer d'une nouvelle flèche. Elle garda les sourcils froncés.
« Mais vous venez de dire…
-Veux-tu jouer ? » l'interrompit-il.
Elle regarda son livre de compte puis le pot et les flèches. Pourquoi pas…
Elle se leva et le rejoignit.
« Nous n'avons pas d'oie à parier en revanche… » dit-elle en s'arrêtant à ses côtés.
Ce rappel de leur première et seule partie de touhu le fit rire
« Même si nous en avions une, nous n'aurions pas pu parier. J'ai promis à ton frère sur l'honneur de ma mère de ne plus jamais joué au touhu en pariant. »
Elle l'ignorait.
« Mais… »
Il l'observa pendant un long moment. Son visage. Sa gorge… Il releva la tête pour la regarder dans les yeux puis il leva le bras mais il ne la toucha pas. Il laissa les plumes de la flèche qu'il avait dans la main le faire. Sa joue… Son cou… Sa gorge… Son ventre… Son regard suivit le même chemin. Elle l'observa simplement au début puis elle finit aussi par lever le bras…
« Sais-tu que les bordels ont leur propre version du touhu… » dit-il avant qu'elle ne le touche à son tour.
Il avait cessé de bouger.
« Etiez-vous doué ?
-Qu'en penses-tu…
-Vous avez dit avoir appris à appliquer le rouge et le fard dans les bordels. Nous en savons les résultats. »
Il éclata de rire et se détourna pour envoyer la flèche qu'il avait à la main dans le pot. Un tir parfait. Il se tourna vers elle avec un air fier.
« Je ne perds jamais au touhu, affirma-t-il.
-Vous avez perdu contre moi. »
Un nouveau rire et il se colla à nouveau contre elle. Une main se posa sur sa joue tandis que son bras entourait sa taille. Les siennes allèrent se perdre dans le dos de son époux.
« C'est vrai, murmura-t-il, mais à ma décharge, je pensais avoir affaire à une jolie petite poupée. Personne ne m'avait prévenu que je faisais face à un rusé petit renard. »
Il ne lui laissa pas le temps de répliquer et préféra l'embrasser. Une seconde plus tard, tandis qu'elle retenait son souffle, sa bouche était contre son oreille.
« Tu as vérifié le sens du vent, murmura-t-il.
-Toi aussi.
-Pas comme ça. Tu savais que cette vague de vent allait arriver et tu t'es dépêché de tirer n'est-ce pas ? »
Elle sourit.
« Un général doit parfaitement connaitre le terrain avant d'attaquer. »
Un petit rire secoua ses épaules et il l'embrassa à nouveau, plus longuement cette fois, avant de s'éloigner et la prendre dans ses bras.
« Vous ne voulez plus jouer…
-Veux-tu ?
-Non. » répondit-elle sans hésiter.
La réponse eut l'air de le satisfaire. Il la transporta jusqu'à leur lit.
« Le soleil n'est pas encore couché… »
Elle ne le disait que pour la forme en vérité.
« Il pleut et j'ai une leçon à te donner. » lui répondt-il en s'allongeant à ses côtés.
…