Hello tout le monde !

Voici un projet qui a pris vie en 2017 et qui était à la base une commande pour un calendrier avec des illustrations et tout, mais comme je n'ai plus aucune nouvelle et que je n'ai pas été payé...

Ce serait dommage de gâcher :D

Disclaimer : L'univers d'Hetalia appartient à Hidekaz Himaruya.

Bonne lecture !

Corrigé par le Mongol

Bonne année ;)


Dehors, des décorations oscillant entre le mauvais goût et le kitsch rappelaient à chacun l'imminence de la nouvelle année.

Les Père Noël avaient presque disparu dans leurs boîtes ou les sacs poubelles et les chants vieillots ne passaient plus depuis presque deux jours, déjà.

Accoudé à la fenêtre, Arthur soupira.

Ces festivités lui donnaient mal au crâne et l'alourdissaient toujours de mélancolie. Combien d'hivers avait-il passés dehors ou seul ?

- Si tu continues de ruminer, je brûle ta collection de mouchoirs !

La menace était très sérieuse.

Glapissant, Arthur se redressa et se tourna vivement en direction de son hôte.

- Je ne rumine pas, râla-t-il. Je guettais le beau temps.

- Tu risques de le guetter longtemps, la météo annonce de l'orage.

Francis repoussa son catogan et leur versa un verre de vin, sans quitter son fauteuil, pelotonné auprès de la cheminée ronflante.

- Heureusement que les garçons ont pris l'avion hier, ils auraient dû passer la nuit à l'aéroport, sinon !

Par habitude, Alfred et Matthew rejoignaient leurs anciens tuteurs pour Noël et leur Nouvel An se déroulait où ils le souhaitaient. Généralement avec de l'alcool, de la musique et beaucoup de gens. Beaucoup trop.

- Tu recommences à réfléchir, se plaignit France. Donne un congé à tes sourcils et rejoins-moi, par pitié !

Si on lui demandait, l'autre nation n'avait obéi que pour épargner ses oreilles du ton aigu que prenait cette satanée grenouille. C'était un son très désagréable, alors autant le faire cesser, ça ne lui demandait rien en terme d'efforts.

- J'ai acheté de nouvelles épices pour le vin chaud, reprit l'objet de ses pensées. Tu m'en diras des nouvelles !

- Ou c'est ton affreux tapis qui s'en chargera, marmonna-t-il en buvant une gorgée.

Une explosion de saveur troubla ses papilles mais il serra les mâchoires. Hors de question de lui donner ce plaisir !

- Je savais que ça allait te plaire, chantonna-t-il.

Débattre sur l'absence de fondation de cette allégation serait aussi futile que vain, alors Arthur garda son attention sur le feu, dégustant sa boisson et ignorant son vis-à-vis qui racontait les démarches entreprises pour la réalisation de ce vin chaud.

La chaleur, la sécurité, le babillement, le confort… Arthur s'endormit lentement mais sûrement.

Il baissait rarement la garde et seule sa famille pouvait se vanter d'en avoir été témoin. Sa fratrie, ses anciennes colonies restées proches et… France.

Ce dernier se tut en apercevant le visage paisible lui faisant face. Il sourit tendrement et se leva, retirant le verre et recouvrant le corps sans défense d'un plaid tricoté à la main.

Le front lisse, les sourcils détendus, un semblant d'innocence ayant fait fuir l'air perpétuellement morose, un petit sourire étirant ses lèvres…

Le cœur de Francis fit un bond à cette vision.

C'est celle-là qui l'avait fait tomber pour lui, le fauchant plus sûrement que n'importe quelle jolie paire de gambettes ou des muscles saillants.

Du bout des doigts, il remit une mèche en place et embrassa le bout du nez.

Il n'osa rien faire de plus, de peur de gâcher cet émouvant tableau.

Non, à la place, il vola l'instant d'un « clic » d'appareil photo qu'il s'empressa de cacher.

Les humeurs imprévisibles de son compagnon pouvaient revenir cher.

Retournant se caler au coin du feu, il le contempla encore quelques instants, incapable de se concentrer sur sa lecture. Mais quelques grimaces prévenant du réveil proche le renvoyèrent aussitôt à son ouvrage. Son air d'ange n'était qu'une façade, après tout.

- Tu me regardais ? Maugréa Arthur.

- Qu'imagines-tu, voyons ? Répliqua-t-il sans lever les yeux.

Ils eurent le même sourire mais aucun ne bougea, légère trêve dans leurs taquineries habituelles.

Un silence confortable s'installa finalement, à peine troublé par les craquements du feu.

- Cette année, je me suis remis au talent d'un traiteur de ma connaissance. Ça ne te dérange pas ? Je suis assez content de ses derniers services.

- Tu fais comme tu veux.

Arthur n'avait pas bougé de sous son plaid, reniflant discrètement le parfum des fleurs qui l'avait imprégné. Il avait refermé les yeux.

Ils étaient dans leur petite bulle, coupés du monde… Ne manquait plus que de la neige, mais ça faisait dix bonnes années qu'elle ne tombait plus.

Une scène intemporelle qui se répétait chaque année, avec plus ou moins de différence bien sûr. Mais, généralement, un air doux et apaisé. Un léger sourire partagé. Un petit secret.

- Faut que j'aille pisser.


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