Bonjour à tous !

Je m'excuse du retard mais il était malheureusement nécessaire. Ce chapitre fut très difficile à écrire parce qu'assez personnel. Je vous annonce de suite, il est très noir. Pourtant, il y a quand même une touche d'espoir.

Edas44 : Je t'avoue que ce serait mon rêve ce type de rencard ! Tu n'es pas loin, je te laisse découvrir.

Skippy1701 : Il en aura fallu du temps ! Mais avec autant de bagage, ça ne pouvait être si simple, heureusement, la patience a été récompensée

DroDrov : Clarke se sent coupable de ses mots, elle a un peu de mal à remarquer que les deux souhaitent la même chose. Alors elle laisse une porte de sortie à Lexa.

Guest : Merci à toi !

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Chapitre 13 :

Les deux jeunes filles avaient simplement profiter du reste de la balade avant de rendre les chevaux. Pourtant, le poids des non-dits se faisait sentir. Bien que Clarke ait essayé de mettre de côté cette discussion à venir pour profiter de sa brune, elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender ce que Lexa allait lui raconter. Et apparemment, la brune était également prise dans ses pensées.

Enfin, jusqu'à ce que le cheval de la brune se fasse surprendre et parte au galop, profitant de l'inattention de sa cavalière. Clarke talonna sa propre monture pour se mettre à la poursuite du fuyard. Ce dernier ne semblait pas vouloir ralentir malgré les essais de sa cavalière pour le faire s'arrêter. Le cheval de la blonde sembla se prendre au jeu puisqu'il accéléra, refusant de perdre la course, ce qui permis à Clarke de se porter aux côtés de la brune et de saisir les rennes. Entre Lexa, Clarke et la monture de la blonde, les deux jeunes filles arrivèrent enfin à stopper le fuyard.

Lexa : Habituellement, ce n'est pas la princesse qui se porte au secours des autres.

Clarke : Je t'avoue que pour le coup, j'ai plus réagis que réfléchis.

Lexa : En tout cas merci, je n'arrivais pas à le stopper toute seule, je ne sais pas ce qu'il a vu, mais ça l'a vraiment perturbé.

Clarke : Je suis désolée, moi qui voulais que cette journée soit parfaite, je fais tout de travers.

La blonde avait baissé le regard à cette remarque. La vérité, c'est qu'elle n'avait jamais osé le présenter à Lexa comme tel, mais c'était bel et bien un rencard. Clarke espérait la séduire. Si la journée avait bien commencé, la suite s'était révélée une catastrophe. D'abord elle avait plombé l'ambiance en obligeant la brune à vouloir parler de son passé. Et maintenant, sa monture prenait la fuite, manquant de la faire tomber.

La jeune fille sentit une main lui saisir le menton pour la forcer à regarder Lexa. Le regard de cette dernière n'exprimait aucun regret, aucune douleur. Juste de la douceur. Et une petite étincelle en plus, qu'elle n'arrivait pas à saisir. Ou qu'elle refusait de comprendre, par peur d'être déçue si elle se trompait. Sur ce sujet, elle n'aurait pu supporter la moindre désillusion. Ça aurait fait trop mal.

Lexa : Cette journée était parfaite. Je suis vraiment heureuse de l'avoir passé en ta compagnie. Tu ne peux pas maîtriser les instincts d'un animal, ça fait partie de l'aventure. Rentrons maintenant, elle n'est pas encore terminée.

Les deux jeunes filles se retrouvèrent à l'appartement de Clarke. Après leur discussion, elles n'avaient eu aucun mal à rentrer et rendre les chevaux. Une fois rentrées, elles s'étaient juste installées avec une tasse de thé sur le canapé.

Lexa semblait perdue dans ses pensées, ne sachant comment débuter son histoire, appréhendant sans doute la réaction de Clarke. Cette dernière lui offrit un sourire rassurant avant de saisir sa main et de la caresser avec son pouce pour lui apporter son soutien.

Flash-back

Je ferme les yeux et les ténèbres m'envahissent. Je me retiens de crier. Je crois qu'au fond, moi aussi j'ai peur de disparaître. Peur de ne jamais avoir existé. Je souhaite ces ténèbres. De tout mon cœur. De toute mon âme. Mais qu'arrivera-t-il le jour où je franchirai le pas ? Je crois que j'ai arrêté de vivre il y a des années. Je survis. Attendant je ne sais trop quoi. Le pire étant que je ne connais pas la cause à tout ça. Ce mal être qui m'étouffe. Bien sûr, il y a beaucoup de causes que je connais. Je n'arrive pas à accepter qui je suis et encore moins comment je suis.

Il y a quelque chose au fond de moi qui me détruit. Au-delà de tout ça, il y a quelque chose qui me ronge, ne me laisse pas en paix. Et j'ignore ce que c'est. J'ignore même si je l'ai oublié. Peut-être que je ne l'ai jamais su. Mais qu'Est-ce qui a fait de moi ce que je suis ? Qu'Est-ce qui a créé cette personne que je hais tant ? Que je mutile chaque jour dans l'espoir de la voir disparaître.

Je voudrais tant que tout cesse, revenir en arrière, il y a bien longtemps, quand j'étais encore capable de sourire au monde et de croire en lui. Aujourd'hui, je crois bien que j'ai perdu toutes mes illusions. Il n'y a que le désespoir qui m'habite. J'essaie de me dire que quoi qu'il arrive, il ne faut pas perdre espoir, la lumière reviendra. Ça fait déjà si longtemps que je marche dans le noir. Et pourquoi ? Ça ne m'a rien apporté. Juste des larmes. Alors peut-être que savoir me permettrait de trouver cette lumière.

L'espoir est une denrée rare. A une époque, j'en possédais plus que de raison. Désormais plus rien ne subsiste. Comment savoir ce qu'on a oublié ? Ou même si on l'a déjà su ? Beaucoup pense que le destin existe. Alors peut-être que c'était mon destin de me battre en vain. Ce n'est pas un film ou un livre. Il n'y aura aucune réponse à la fin. Juste rien. Les ténèbres. Le néant. Et une fois qu'il nous a englouti, le passé n'a plus aucune importance. Ni les questions, ni les réponses.

Alors pourquoi attendre ? Pourquoi continuer à se battre en vain ? Je crois que je connais la réponse. Ce n'est pas pour quoi on se bat, mais pour qui. Quel genre de lâche serais-je si j'abandonnais ceux à qui j'ai promis d'être toujours là ? A dire vrai, je l'ai déjà fait. Ma vie n'est que mensonge et trahison. Parfois je me dis que si je n'existais pas, ils seraient bien plus heureux. Costia serait en vie et en bonne santé. Quant à Clarke, elle serait au bras de son petit ami qu'elle aime tant. Mais j'ai tout gâché, je leur ai tout pris et j'ai tout perdu. Désormais je suis seule. J'ai tué Costia et Finn. J'ai forcé Clarke à sortir de ma vie, je l'ai faite tellement souffrir alors que je l'aimais à en mourir.

J'aimerai tellement mettre un terme à ma souffrance. Tant pis si je n'en profite pas. Du moment que ça s'arrête enfin. Que plus rien ne subsiste. Oui mais voilà, qui suis-je pour décider si je dois ou non quitter leur vie ? Si je leur suis ou non inutile ? Je voudrais juste comprendre. Est-ce vraiment trop demander de savoir pourquoi on se hait autant ? Pourquoi chaque jour est une nouvelle bataille contre l'envie de se mutiler ? Je voudrais juste me souvenir. Je voudrais juste savoir pour tourner la page. Comprendre comment j'ai pu devenir ce que je haïssais au plus au point. Une menteuse, une lâche, quelqu'un qui trahie ceux qu'elle aime et surtout ça. Je me dégoûte tellement. Quand suis-je devenue ce monstre ? Je comprends pourquoi je suis si seule et pourquoi je le resterai en grande partie. Je ne sais pas aimer. Je ne sais pas vivre. Je sais juste mourir.

Alors aujourd'hui, je vais réellement y mettre un terme. Cela fait des années que j'attrape ma lame quand la douleur devient trop forte. Je ne compte plus les cicatrices sur mon bras. Je suis devenue habile dans l'art de les dissimuler. Personne s'en doute. Personne n'a jamais rien remarqué. Suis-je donc si douée pour masquer mes émotions ? Ou ai-je réussi à éloigner tout ceux qui tenaient vraiment à moi ?

Ce soir sera le dernière. J'attrape une bouteille, du rhum au vu de l'odeur. Mais en vrai, je m'en fiche. Plus rien n'a d'importance ce soir. Le goût me pique la gorge. L'alcool se mêle à mes larmes. Je n'ai pas écrit de lettre. Pour quoi faire ? A qui aurais-je pu laisser mes derniers mots ? Ils se rendront compte que j'ai raison. Que c'était pour le mieux. Ils oublieront, ils continueront leur vie. Ils ne souffriront plus par ma faute.

Je sens que l'alcool commence à faire son effet. Les larmes ne coulent plus. Mes sensations se sont endormies. Je n'ai plus l'esprit clair, plus aucune pensée cohérente. Sauf une. Elle concerne la lame que je tiens dans ma main. Je me glisse dans le bain que j'avais préparé. Je n'ai pas pris le temps de quitter mes vêtements. A quoi bon ? De toute façon, ce soir est mon dernier soir. Ils ne me serviront plus. Et je doute qu'après ce que je m'apprête à faire, quelqu'un soit intéressé pour les récupérer.

Je fixe la lame longuement, je la pose contre mon poignet. Quelque chose me retient, j'hésite. Mon esprit est complètement embrouillé. Je sais que c'est pour le mieux. J'ai été assez lâche. Il est temps que je pense aux autres. Ce soir est le dernier de ma vie, mais le premier de la leur. Ils vont enfin être libéré de mon emprise. Ils vont enfin pouvoir vivre.

J'appuie fortement la lame et trace une première ligne. Le sang s'écoule. Il me fascine. Quelques secondes, j'en oublie ma tâche, perdue dans ce flot de vie qui s'enfuit de mon corps. Mais je reprendre. Encore et encore. Très vite je ne distingue plus mon poignet. Alors je passe à l'autre. Quand le deuxième ressemble au premier, je lâche la lame et laisse mes bras retombés contre mon corps. L'eau se colore de rouge. Mes paupières deviennent si lourde. Je n'arrive plus à les garder ouvertes. Alors je ferme les yeux et je m'abandonne.

Fin du flash-back

En racontant ce souvenir, le visage de Lexa s'étaient couverts de larmes. Des larmes de hontes mais des larmes libératrices. Dans son regard subsistait une question, une crainte. Est-ce que Clarke allait se détourner d'elle ? La fragilité qu'elle laissait paraître était si évidente. Si Clarke avait été choquée de ce qu'elle avait entendu, ce n'est plus ça qui prédominait dans son esprit. Elle avait honte. Ses mots avaient déclenchés ça. Elle était responsable. Lexa était la jeune femme la plus forte qu'elle ait connue. Et pourtant, elle l'avait détruite.

Lexa : La mutilation était devenue ma raison de vivre avant ce soir-là. Mes propres démons. Je les fuyais autant que je les désirais. J'en avais besoin et pourtant j'en avais peur. Ce combat me tuait. C'est pour ça que j'en suis arrivée là. J'avais commencé un jeu qui n'avait qu'une seule issue, ma mort. Parce que je ne pouvais pas gagner. Je voulais arrêter mais je ne savais juste pas comment. Je ne savais plus vivre sans ça, alors j'ai souhaité mourir pour y mettre un terme.

Flash-back

Emmène moi, ils me font si peur. Ne me laisse plus seule. Je sais que je ne tiendrai plus très longtemps. Ils ont gagné. Je ne les contrôle plus. Tu sais, j'ai longtemps pensé que je serai différente, qu'après tout ce n'était qu'une question de mental. Au final, je n'ai pas fait mieux. Pire, je ne m'en suis même pas rendu compte.

Et maintenant ils me hantent, me harcèlent jusqu'à ce que je craque. Et je me perds. Je sombre. Je crie à l'aide mais plus personne ne m'entend. La solitude m'oppresse. Le désespoir me tue. Viens me chercher. J'en ai assez des combats. J'en ai assez des jugements. Ils ne comprennent pas. Ils ne le pourront jamais. Ils pensent que c'est facile, qu'il suffit de vouloir. Vouloir ce n'est pas forcément pouvoir. Ils jugent sans connaître. J'y suis accro.

Si j'y résiste, je me détruis. Si j'y cède, je me perds. De deux maux choisir le moindre. Mais si aucun des deux n'est envisageable, on fait comment ? On en invente un troisième ? J'ai peur qu'il n'y ait aucune solution. Parfois je regrette ce temps où je me croyais invulnérable. Ça me permettait de tenir, de survivre. Je pensais être au-dessus. J'ai fait un pacte avec le diable. J'ai juste oubliée que dans ce genre de pacte, c'est toujours le même qui gagne. Et en règle général, ce n'est pas toi.

Je ne contrôle plus rien. Je crois que je n'ai jamais rien contrôlé. Je suis perdue. Reviens. Je t'en supplie reviens. Les ombres sont dangereuses. C'est là qu'ils ont le plus de pouvoir. Tu t'accroches. Tu essayes de tenir jusqu'au lendemain. Encore une victoire. Ils ne t'ont pas eu cette nuit, tu as été plus forte. Mais que se passera-t-il demain ? Et après-demain ? Combien de temps peux-tu tenir ?

Ils profitent de tes moindres faiblesses pour t'abattre. Comment ai-je pu croire avoir la moindre chance ? Comment ai-je pu croire que je pourrai un jour revoir la lumière ? Il n'existe plus que les ténèbres. Et le jour lui-même devient une nuit sans fin. Plus aucun répit. Ils te traquent, t'usent jusqu'à ce que tu n'aies plus de force pour résister. Alors tu as perdu.

Une nouvelle partie va commencer. Mais cette fois ce sera encore plus dur. Désormais ils savent que tu finiras par craquer. Tout n'est qu'une question de temps. Eux ils ont l'éternité. Toi, il t'est compté depuis le moment où tu as commencé le jeu. La nuit est tombée. Définitivement. Game over.

Fin du flash-back

Clarke : Je te demande pardon. C'est moi qui t'ai conduit à cette extrémité. Je souhaiterai tellement revenir en arrière et me coller une bonne claque avant de l'ouvrir. Ce que j'ai dit et ce que tu as vécu, je ne peux les retirer. Mais je veux que tu saches à quel point je suis horrifiée de mon comportement.

Lexa : De ton comportement ? C'est moi qui ai tenté de mettre fin à mes jours, qui me suis mutilée !

Clarke : Ton geste ne me fera pas t'aimer moins. Je sais que tu as peur que je sois horrifiée par ça et que je fuis. Mais ce n'est pas ça qui m'horrifie. Je sais que tu es quelqu'un d'extrêmement forte. Tu n'aurais jamais pu arriver à ça si je n'avais pas été là. Je t'ai détruite. Et ça, je ne peux pas me le pardonner.S'il y a quelqu'un que tu dois haïr, c'est moi. Je ne t'ai pas laissé le choix. Tu n'as fait que subir. Mais si pour te pardonner ton passé je dois commencer par te dire que moi je te pardonne. Alors je le fais. Je sais que c'est stupide, pourtant, si ça peut t'aider à faire la paix avec ton passé pour enfin être heureuse, je n'hésite pas.

Lexa : Je crois que j'avais juste besoin de lâcher tout ça. Je ne l'ai jamais dit, pas même à Anya. Alors que c'est elle qui m'a trouvé. Par chance, elle est venue à l'appartement ce soir-là. Elle m'a sauvée. Elle ne m'a plus lâché après ça. Elle a fait son maximum pour que je remonte la pente. Pourtant, je n'ai pas pu lui dire. Mais ce soir, j'avais besoin de me confier à toi, j'avais besoin que tu saches. Et maintenant que tu le dis, je crois que j'avais besoin que tu me pardonnes mes erreurs pour pouvoir le faire moi-même.

Clarke : Alors c'est tout ce qui compte, on va avancer. Mais ensemble. Parce que maintenant, il y a un nous. C'est plus juste toi ou moi. C'est ensemble.

Lexa : Je ne suis pas la seule qui ait besoin du pardon pour avancer.

Clarke : Comment ça ?

Lexa : Tu ne cesses de t'accuser pour les mots que tu as sorti. Oui ils ont été dur à entendre. Oui ça m'a conduit au bord du précipice, j'ai failli sombrer et basculer. Et sans Anya, je l'aurai fait.

Le visage de Clarke se décomposa au fur et à mesure de la tirade. Elle savait déjà tout ça. Pourtant, entendre Lexa l'affirmer faisait si mal. Comment pouvait-elle croire qu'elles avaient un avenir après ça ? Comment pouvaient-elles passer au-dessus ?

Lexa : Pourtant, je te pardonne. Je m'en suis sortie. Je suis aujourd'hui plus forte que jamais. Si on devait revenir en arrière, je ne te dis pas que je souhaiterai que ça se passe à nouveau comme ça. Mais on ne peut pas. Ce qui est fait, est fait. Nous n'avons pas le choix du passé, mais nous avons le choix de l'avenir. Je fais le choix de nous. Je fais le choix d'enterrer une bonne fois pour toute ces fantômes du passé. Je te pardonne. Je nous pardonne. Je veux juste qu'on avance ensemble désormais.

Clarke : Je ne peux pas te dire que de mon côté, je vais me pardonner aussi facilement. Maintenant qu'on est deux, je sais qu'ensemble, on peut tout surmonter. Alors j'essaierai. Je ferai mon maximum. Je ne te promets pas que ce sera rapide, je ferai tout pour en revanche.

La soirée était riche en émotions. Les non-dits avaient volé en éclat. Ce n'était pas encore derrière elles mais pour la première fois, elles pouvaient avancer. Le premier pas était fait. Un jour, ça ne serait qu'un lointain souvenir et plus une plaie béante dans leur cœur.

Pour la première fois, elles parlèrent à cœur ouvert. Il n'y avait plus de paraître. Les sentiments avaient été mis à nu. Les paroles échangées étaient dures mais nécessaire. Parce que désormais, un « nous » pouvait exister.

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Alors ? Je ne vous ai pas trop déprimé j'espère ? En tout cas, je tenais à vous remercier pour tout vos messages et vos encouragements ! Malheureusement, ce chapitre est le dernier. On se retrouve la semaine prochaine pour l'épilogue !

Elwee