Disclaimer : l'univers appartient à J.K. Rowling et l'histoire ainsi que tous ses OCs appartiennent à l'auteure (Ebenbild) - ceci est une traduction. Tous autres univers mentionnés appartiennent à leurs créateurs.

Informations : l'histoire débute juste avant l'entrée en cinquième année, après ça, elle devient UA, bien que le canon soit plus ou moins suivi pendant un temps.

Bêtas : Wrapochou & AileRouge


texte : tiré du texte original de JK. Rowling


death

Harry restait parfaitement immobile, tournant ses yeux aveugles à droite et à gauche.

Le froid était si intense qu'il tremblait de tous ses membres. Il avait la chair de poule et ses cheveux s'étaient hérissés sur sa nuque. Il écarquilla les yeux au maximum et scruta l'obscurité sans rien voir.

C'était impossible… Ils ne pouvaient pas être là… Pas à Little Whinging… Il tendit l'oreille… Il les entendrait avant de les voir…

Dudley gémit et il lui indiqua de se taire. Il devait écouter… il devait tendre l'oreille pour en être sûr…

Quelque chose d'autre était présent dans l'allée, quelque chose qui poussait de longs soupirs rauques comme des râles.

Dudley se remit à gémir.

Dudley, tais…

BANG !

Le poing de Dudley entra en contact avec sa tempe, l'étourdissant assez pour qu'il perde l'équilibre et s'écroule sur le sol. La douleur pulsa dans son crâne et sa vision se brouilla.

Dudley, espèce de crétin ! s'écria-t-il, en tentant de surmonter ses vertiges. Il entendit son cousin s'enfuir en courant… dans la mauvaise direction, s'en allant vers le danger au lieu de s'en éloigner. Il tenta de l'arrêter, lui hurlant aussi fort qu'il le pouvait de stopper sa course, lui hurlant de se taire dans l'instant.

Mais il savait que cela ne serait pas suffisant. Ils avaient besoin d'aide. Ils n'arriveraient pas à s'en sortir vivants sans…

Dans l'obscurité, il tâtonna le sol à la recherche de sa baguette. Le bitume granuleux écorcha ses paumes, mais il n'eut pas le temps d'y faire attention.

Où est… baguette… viens… lumos !

Dans sa quête désespérée d'un peu de lumière, il avait prononcé la formule machinalement. Avec un soulagement mêlé d'incrédulité, il vit une lueur jaillir à quelques centimètres de sa main : l'extrémité de la baguette magique s'était allumée. Harry l'attrapa, se releva précipitamment et fit volte-face.

Son estomac se révulsa.

Une haute silhouette encapuchonnée glissait doucement vers lui, comme suspendue au-dessus du sol, sans qu'on ne puisse voir ni pieds ni visage sous sa longue robe.

À mesure qu'elle avançait, la créature semblait aspirer la nuit.

Reculant d'un pas incertain, Harry leva sa baguette.

Spero Patronum !

Un filet de vapeur argentée jaillit à l'extrémité de la baguette magique. Le Détraqueur ralentit, mais le sortilège ne fonctionna pas. S'emmêlant les pieds, Harry recula encore tandis que la créature continuait d'avancer vers lui. La panique embrumait son cerveau… Concentre-toi

Deux mains grisâtres, visqueuses, couvertes de croûtes glissèrent entre les plis de la robe et se tendirent vers Harry. Un crépitement semblable à une chute d'eau retentit à ses oreilles.

Une fois de plus, un étourdissement menaça de le sonner. Son crâne le faisait de plus en plus souffrir et ses pensées étaient incertaines et embrouillées.

Spero Patronum !

Sa propre voix lui parut faible et lointaine. Un nouveau filet de fumée argentée, plus mince que le précédent, s'échappa de la baguette. Harry n'y arrivait plus, il ne parvenait plus à jeter le sortilège.

Un rire s'éleva dans sa tête, un rire perçant, suraigu… Il sentait le souffle froid et putride de la mort lui emplir les poumons, le noyer… « Pense à quelque chose d'heureux… »

Mais il n'y avait plus aucun bonheur en lui… Les doigts glacés du Détraqueur se refermèrent sur sa gorge - le rire aigu devenait de plus en plus sonore et une voix en lui lui disait « Incline-toi devant la mort, Harry… peut-être même que tu ne souffriras pas… Je n'en sais rien… Je ne suis jamais mort... »

Ses doigts ne réagirent plus, sa prise se relâcha. Concentre-toi.

Il n'y avait plus rien si ce n'était l'obscurité, le froid et la douleur fendant son crâne. Ses mains étaient engourdies et elles auraient pu être vides qu'il ne s'en serait pas rendu compte. Ça ne comptait plus, sa dernière chance de survivre l'avait quitté.

Un souvenir heureux… souvenir heureux… souvenir…

Son esprit se vida de toute pensée. Il n'y avait plus rien, plus rien qu'il pouvait encore tenter. Il n'y avait plus de bonheur, seulement la mort.

Incline-toi devant la mort, Harry, murmura la voix une nouvelle fois. Un trou béant se pencha sur sa bouche.

Une peau couverte de croûtes se trouvait à la place des orbites de la créature. Et son corps s'inclina devant la mort.

Sa baguette lui échappa finalement, tombant sur le sol.

À la fin, il n'y avait plus rien si ce n'était l'obscurité de ce trou béant. Le Détraqueur écrasa ses lèvres inexistantes sur sa bouche…

SPERO PATRONUM !

Aussi rapidement que l'obscurité l'avait gagné, elle s'évanouit entièrement. Incapable de faire autre chose, il s'écrasa sur le sol, attendant la mort. Il ne pouvait bouger aucun de ses membres, et cette horrible douleur dans son crâne pulsait de nouveau.

Sa vision était encore brouillée, mais cela ne l'empêcha pas d'apercevoir la silhouette embrasée d'un phénix glissant dans les airs. Il était aussi éclatant que le soleil du matin et dégageait un flamboiement chaleureux plein de vie et d'allégresse.

Les Détraqueurs hurlèrent de douleur lorsque la forme flamboyante les percuta. Ils fuirent instantanément, et le froid se retira avec eux, laissant derrière lui sa dépouille presque sans vie, mais encore chaude. L'allée était baignée de lumière, des éclats rougeoyants dansaient dans l'air, incendiant la cape des Détraqueurs et réchauffant l'espace. Des gémissements aigus s'échappaient du trou béant qui leur servait de bouche alors que leurs mains décharnées se disloquaient pour se répandre en cendres sur le sol.

Cela lui prit quelques instants avant qu'il ne comprenne que le phénix était un Patronus.

Dumbledore ?

Son cœur se gonfla de joie à cette pensée.

Dumbledore ?!

– Dumb…, commença-t-il, mais il ne put finir son appel.

Et si ce n'était pas Dumbledore ?

Ce n'était pas un phénix, mais un Patronus en prenant la forme. Il reconnaîtrait entre tous cette chaleur si caractéristique. Mais était-ce réellement celui de Dumbledore ?

La réponse lui vint l'instant d'après, lorsqu'une silhouette émergea de l'obscurité. La longue cape ébène tournoyait sous l'effet d'un vent inexistant. Elle était aussi noire que celle des Détraqueurs, ombragée de brouillard comme le Sinistros venu se jeter sur sa proie.

La silhouette mesurait au moins deux mètres de haut et ses yeux brillaient d'une lueur morbide, comme une promesse d'Avada informulé. Un sort de mort encore plus impressionnant que Voldemort ne saurait jamais en lancer. C'était la promesse véridique d'un éclair verdoyant à quiconque croisera son chemin.

Ce n'était pas Dumbledore.

Il n'était pas en sécurité.

Il devait se sauver… il devait…

Ses mains balayèrent le bitume à la recherche de sa baguette. N'abandonne pas…

Il n'y avait rien, si ce n'était le bitume sale et rugueux, et l'obscurité. Il tenta de chercher plus vivement, toujours plus. Sa respiration se coupa. Il ne pouvait pas laisser tomber, pas maintenant, pas alors qu'il avait retrouvé ses esprits.

Alors que ses mains continuaient de chercher éperdument sa baguette, ses yeux ne lâchaient pas les orbes meurtriers le scrutant, défiant la silhouette de s'approcher. La bravant afin qu'il puisse se sauver. Mais il n'y avait plus d'échappatoire à présent que le prédateur avait trouvé sa proie.

Un éclair de douleur envahit sa tête et une nouvelle fois, tout s'embruma…

Il ne pouvait pas abandonner…

.

La silhouette s'approcha, son capuchon empêchant quiconque de deviner ses traits. Seules étaient visibles deux mortelles billes verdoyantes.

Elles se posèrent sur le sol et rencontrèrent ses yeux couleur d'Avada.

– Incline-toi devant la mort, Harry.

La voix était étrangement chaleureuse, comme un vent printanier en plein automne et sonnait comme celle inhumaine des hauts-elfes.

– Ce sera indolore. Tu peux me faire confiance, je suis aussi passé par là. Incline-toi devant la mort et avance !

Une douce main encadra son visage alors que l'autre dessinait des runes sur son front et sa cicatrice.

– Dors bien, précieux enfant. Puisses-tu ne jamais vivre à nouveau.

Et soudainement, une lumière les entoura. Les mains de Harry, toujours couvertes de sang et brossant le sol sous ses doigts, se mirent à briller, tout comme les différents idéogrammes, qu'ils n'avaient jamais vus auparavant. Sa poitrine commença à le brûler, alors qu'elle se mettait à scintiller à travers son t-shirt. Ses yeux furent dévorés par le mal à leur tour, alors que son visage rayonnait de l'intérieur, juste en dessous de sa peau.

Puis le Patronus en forme de phénix revint. Il s'arrêta à quelques centimètres de son torse, entonnant une mélodie de mort et de résurrection. Le chant des phénix.

Il tenta de bouger, de fuir, mais les mains le tenaient fermement, et ses membres étaient comme engourdis. Même s'il avait véritablement essayé, il ne pouvait pas bouger un muscle…

Enfin, les doigts dessinant sur son front se retirèrent.

Il aurait soupiré de soulagement, mais ce fut à ce moment-là que le phénix se décida à agir. Avant qu'il ne puisse réagir, le Patronus ayant franchi les quelques centimètres qui les séparaient plongea vers sa poitrine et s'y enfonça.

Une fournaise.

Une sensation de brûlure bouleversa ses sens. Les membres de son corps qui avaient irradié de lumière quelques secondes plus tôt se mirent à brûler d'une douleur comme il n'en avait jamais ressenti auparavant.

Il cria de douleur.

Son corps était en train de dépérir, il pouvait le sentir.

Ce fut comme s'il avait été aspiré à travers le chas d'une aiguille, et, brusquement, il disparut.

Enfin, Harry perdit connaissance.