Roi des Neiges

Arc de l'Exil

Chapitre 1 : Guerre d'usure

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Le ciel nocturne était orangé. Les nuages bas reflétaient la lumières des flammes qui dévoraient la vieille maison qui semblait faite de bric et de brocs. La végétation autour d'elle avait également pris feu et l'incendie se rapprochait dangereusement des autres habitations dans lesquels les habitants du petits villages dormaient, inconscients du danger. Rien, ni l'incendie, ni les bruits de la bataille qui l'avaient provoqués ne les avaient réveillés ce qui était pour le moins étrange. En vérité, aucun des deux camps qui se battaient ne voulaient les mêler à cela. Les uns se fichaient qu'ils périssent et même trouverait cela amusant qu'ils y restent. Les autres cependant avaient déjà mis en place des mesures pour les évacuer si cela devenait nécessaire.

Mais on n'en était pas encore là. Pour le moment, chacun des deux camps se concentrait sur l'autre. Ce n'était pas bien difficile, ils étaient éminemment reconnaissable. Les uns étaient vêtus de lourdes robes noires et portaient des masques d'argent tendit que les autres portaient des armures de cuirs avec, par-dessus, un grand manteau blanc dont la capuche dissimulait leurs visages.

Cependant tous avaient en commun de brandir des bâtons de bois desquels sortaient des rayons de couleurs.

« Maintenez la ligne de front jusqu'à ce que tous le monde ait pu évacuer ! » cria l'une des silhouettes en blanc.

Rien ne la distinguait des autres. Tous les combattants en blanc semblaient avoir la même taille et la même corpulence. Pourtant, à son ordre, tous redoublèrent d'effort pour repousser ceux en noir. Celui qui semblait être le chef des blancs n'était pas en reste et parcourait le front front en jetant des sorts à ses adversaires quand ceux-ci s'avançaient trop. Au bout d'un moment, il recula et se dirigea vers l'un de ses camarades qui restait en arrière, le visage pointé au loin.

« On en est où ? » lui demanda-t-il.

« On a pas encore réussit à atteindre les limites de la seconde zone anti-transport. Elle est plus étendue que l'autre. »

« C'était donc un piège. »

« Il faut croire. Une première juste suffisante pour que les renforts arrivent puis une seconde plus étendue pour que les renforts n'arrivent pas trop vite. »

« On a pas le choix, il va falloir commencer à faire avancer le groupe de réfugiés dès maintenant pendant qu'on retiendra les Mangemorts ici. »

« Ils vont être à découvert avec même pas la moitié de nos effectifs pour les protéger. Si ils se rendent comptent de ça, ils… »

« C'est pour ça qu'il faut continuer de les occuper ici. Il ne faut pas qu'ils se doutes que les réfugiés ne sont plus avec nous. »

L'autre combattant en blanc hésita quelques instants puis hocha la tête. Le deux s'éloignèrent encore plus du combat et rejoignirent le flanc opposé de la colline. Malgré la couleur blanche de leurs habits, ils ne se détachaient pas dans la nuit, sûrement grâce à la magie qui les imprégnait.

« C'est étrange que les Mangemorts aient su où trouver les réfugiés de Loutery St Chaspoule juste au moment où on allait les évacuer » dit le chef.

« Tu penses à un espion ? »

Le chef ne répondit pas. Les deux silhouettes blanches arrivèrent devant un bosquet d'arbres touffues d'apparence impénétrable. Une troisième silhouette blanche apparut alors à côtés d'eux et ouvrit un passage dans la végétation d'un simple geste de la main. Les trois empruntèrent alors le chemin à présent dégagé et émergèrent dans une clairière qui n'avait rien de naturel. Les arbres avaient semble-t-il été repoussés sur les côtés pour dégager cet espace tout en rendant le bosquet impénétrable sauf pour les quelques initiés. Leur apparition provoqua une réaction de crainte parmi le groupe qui se cachait là mais la peur fit rapidement place au soulagement quand ils reconnurent leurs sauveurs.

« Nous allons commencer l'évacuation » dit le chef. « Formez une groupe uni. Les enfants à l'intérieur et les adultes autour avec leur baguettes prêtes. »

« Vous venez avec nous ? » demanda quelqu'un.

« Moi non. Seulement ces deux là » dit le chef en posant ses mains sur mes épaules de ses deux camarades.

« Mais si… »

« Nous retiendrons les Mangemorts ici pendant que vous fuirez. Ne vous inquiétez pas. »

« Attendez ! » s'exclama une voix. « Molly ? Ou est Molly ? Je croyais qu'elle devait nous rejoindre ! On ne peut pas partir sans elle ! »

L'homme qui venait de parler avait émergé de la foule pour se rapprocher des trois silhouettes blanches. Particulièrement débraillé, il portait une simple chemise de nuit à rayures rentrée dans un pantalon élimé. Ses cheveux roux étaient ébouriffés et il avait les yeux légèrement bouffies et rouges. Mais il n'était pas le seul dans ce cas, tous ces sorciers avaient été réveillés en sursaut quand les Mangemorts avaient mit le feu au Terrier, l'endroit où ils résidaient en attendant leur transfert vers un lieu plus sécurisé.

Le chef regarda les autres puis avança vers l'homme pour poser sa main sur son épaule.

« Ne vous inquiétez pas Arthur, partez avec les autres, je vais la retrouver. »

Arthur Weasley hocha la tête et suivit le groupe quand ils s'engagèrent hors du bosquet. Les trois combattants blancs les aidèrent à se mettre en position puis donnèrent le signal du départ. Le chef resta quelques instants pour veiller à ce qu'il ne leur arrive rien, puis remonta la colline. Il avait quelqu'un à trouver.

De nouveau sur le champs de bataille, il vit que la situation n'avait pas beaucoup évolué. Les deux camps se battaient toujours avec acharnement. L'un des combattants en blanc s'écroula alors sur le sol. Le chef se dirigea vers lui, l'ausculta sommairement puis le transporta à l'écart avant de poser des protections sur lui. Enfin, il posa une balise magique pour que leur camps puisse le retrouver après la bataille et il retourna vers le front où il accosta le plus proche combattant en lui touchant l'épaule.

« Où en sont les renforts ? »

« Aucune nouvelle. Ils ne doivent pas encore être prêts. »

« Mais par Saint Eustache, qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire ? »

« Et c'est à moi que… »

Un sort arriva sur les deux. Le chef brandit sa baguette et le sort s'écrasa sur un bouclier luminescent.

« Molly Weasley doit être dans le coin. Fait passer le mot. Je vais la chercher mais si l'un de vous la trouve avant, faites lui rattraper le groupe. »

« Ok »

Le chef remonta la ligne de front jusqu'à la maison en feu et trouva enfin la personne qu'il cherchait. La petite femme rousse énergique se battait furieusement contre deux Mangemorts et, si elle ne semblait pas gagner, au moins leur résistait-elle avec acharnement.

« Bombarda ! » incanta le chef en faisant exploser le sol devant les Mangemorts. « Molly ! Qu'est-ce que vous faites encore là ? Il faut partir ! »

« Je ne peux pas abandonner ma maison ! » cria la femme en montrant la bâtisse en flammes.

« C'est trop tard, venez ! »

« Non ! » cria obstinément la femme.

« Molly » s'écria le chef en prenant ses bras pour la forcer à le regarder. « Votre maison, c'est là où se trouve votre famille. Arthur est avec les autres réfugiés et vos enfants sont à Poudlard, sauf Percy qui est au Ministère. Ils ont besoins de vous. »

La femme le regarda longuement puis hocha la tête.

« Attention ! » cria-t-elle soudain.

Le chef se retourna et vit que les Mangemorts s'étaient relevés et pointaient leur baguette sur eux. Un sort d'une couleur assez écœurante fusa mais le combattant réussit à l'éviter en se jeta au sol en entraînant Molly avec lui.

« Courrez vers les autres, ils ont pour consigne de vous mettre à l'abri ! » cria l'homme.

Molly hocha la tête et se releva. Mais à ce moment là d'autres Mangemorts arrivèrent dans leur dos. Ils étaient trop loin du front principal, ici, rien n'avait empêché les Mangemorts d'avancer. De plus ils étaient très isolés.

« Et merde ! » jura le combattant en dressant un bouclier autour de lui et de la femme.

Une pluie de sorts s'écrasa dessus mais il tint bon. Cependant il ne pouvait pas rester comme ça indéfiniment, il devait se ménager une porte de sortie. Peut-être que s'il…

Priant pour que ça fonctionne, il surchargea son bouclier. La structure du sort, rendue instable, explosa, propulsant les Mangemorts au loin.

« Courrez ! » s'exclama l'homme a une Molly terrifié.

La femme voulut obéir mais elle n'arrivait pas à se relever. Le combattant voulu l'aider mais un sort explosa à côté de lui, le propulsant en arrière. Sous le choc, sa capuche tomba en arrière révélant un flot de cheveux noirs et blancs.

« Oh ! Tu me gâche mon plaisir ! » dit alors une voix aiguë de femme.

« Et qu'auriez vous fait s'il était mort ? Vous auriez dit au Maître que vous n'aviez pas fait exprès ? »

Au son de cette voix, Erik releva la tête pour regarder le Mangemort qui venait de parler. Son masque et sa capuche étaient lui aussi tombé, révélant l'éclat de ses cheveux blonds argentés. Son front était ouvert et du sang coulait le long de sa tempe mais cela n'enlevait rien à la morgue et au dédain qui transpirait de son expression.

« Draco ! » s'exclama le jeune Prince d'Arendelle.

« Potter » répondit celui-ci sur un ton sarcastique.

« Allons mon Draco chérie » dit la Mangemorte en enlevant son masque, « finissons-en. »

« Le Maître à dit que Potter lui appartenait » rappela un autre Mangemort près de Draco à Bellatrix Lestrange.

« Théo a raison, ma Tante. Nous, nous pouvons nous amuser avec les autres jusqu'à ce que…ah ! Jusqu'à maintenant. »

Au loin, on entendit les bruits caractéristiques de personne qui transplannaient. Enfin. Les renforts. Ils avaient dû briser le zone anti-transport pour arriver plus vite sur les lieux.

« Et c'est maintenant que nous partons » dit Draco.

« Je pense leur laisser un petit cadeau avant » dit Bellatrix en pointant sa baguette sur Molly Weasley. « Avada Kedavra. »

« Non ! » cria Erik alors que le rayon vert percutait la femme.

Ses yeux se voilèrent et elle s'effondra sur le sol. En deux bonds, Erik était près d'elle mais il n'osait pas la toucher.

« Molly… » murmura-t-il, des sanglots dans la voix.

« Oh ? Bébé Potter va pleurer ? » s'esclaffa Bellatrix.

Mais ce ne fut pas le cas. Erik se releva et, faisant apparaître son épée dans sa main par l'intermédiaire de son anneau, fonça sur la femme. Mais Draco se posta devant elle et lui envoya un expeliarmus. Erik passa la lame devant son visage et le tranchant enchanté dispersa le sort. Cependant, les autres Mangemorts ne restèrent pas inactif et Erik finit par succomber sous le nombre de sorts de désarmement simultanés. Son épée vola au loin avec sa baguette et il s'effondra au sol en tenant son poignée que l'expulsion de son arme avait foulée.

« Pourquoi, Draco ? » s'exclama Erik en jetant un regard furieux à l'autre garçon.

« Si tu veux que je réponde à ta question, il va te falloir être plus précis, Potter. »

« Pourquoi nous as-tu trahis ? Je croyais que tu étais mon ami ! »

Draco laissa échapper un petit rire.

« Alors c'est que tu es bien naïf. Ce n'est pas à Serpentard que tu aurais du être repartie, mais à Gryffondor ou mieux, à Poufsouffle. Il n'y a que ces idiots qui croient à des choses comme l'amitié ou la loyauté. »

« L'amitié nous rendait plus fort. Je t'en prie Draco, rappelle-toi tout ce qu'on a vécu ensemble ! »

« L'amitié n'existe pas Potter. Il n'y a que l'obéissance et la réciprocité. Rien d'autre. »

« Je t'en prie ! Ton père te manipule ! Voldemort te manipule ! Tu n'es pas comme ça ! »

« Comment oses-tu prononcer le nom de notre Seigneur ! » cria un Mangemort en pointant sa baguette vers Erik.

« Paix, Selwyn. Rien de ce que dit Potter n'a de l'importance. »

« C'est Potter-Elsasson ! »

« Un nom bien trop long pour un mort en sursis » dit Draco en haussant les épaules. « Allons-y ! »

Un à un, les Mangemorts disparurent dans un tourbillon flou jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Draco.

« Je t'en prie… » dit Erik en se relevant doucement.

Mais Draco ne dit rien. Il disparut comme les autres.

0o0o0

« Mais qu'est-ce que vous faisiez ! » s'exclama Erik aux combattants en blanc qui venaient de les rejoindre.

L'un des hommes s'avança et baissa sa capuche. C'était Kingsley Shaklebolt.

« La zone anti-transport à été plus difficile à abattre que prévue. »

« Il fallait venir en balais »

« Impossible, cette nouvelle barrière est plus puissante que le les précédentes. Peut ont réussis à faire fonctionner leur balais et ceux qui ont réussis n'ont pas volés longtemps. »

Erik remarqua alors les éraflures et les salissures présentes sur l'uniforme de Kingsley. Il avait du être de ceux qui avaient réussit à s'envoler et qui s'étaient crashés.

« Je suis désolé » dit Erik. « Ça va ? »

« Les blessures les plus importantes son celles de mon ego » dit le noir.

Erik renifla et tapota l'épaule de Kingsley. Pour le moment elle était à son niveau donc il en profitait.

« Des nouvelles des Aurors ? » demanda-t-il ensuite.

« Le Ministère est toujours barricadé jusqu'à la réunion d'après-demain. Personne n'entre et personne ne sort, et encore moins les Aurors. »

« Qu'est-ce qu'ils ont dit à propos de l'attaque ? »

« Aucune idée, les communications sont coupés. Mesure de sécurité à ce qu'il paraît. »

« Pour les cheminées je comprends mais ils ne peuvent pas avoir au moins un ou deux miroirs ? Ils ont peur de quoi ? De se prendre un Avada par reflet interposé ? »

« Avec eux, il faut s'attendre à tout. »

Erik soupira et se gratta les cheveux d'énervement. Ces enfoirés de bureaucrates commençaient vraiment à l'agacer.

« De toute façon, rien ne dit qu'ils auraient agis. Tu sais bien ce qu'ils pensent des Dé…Défenseurs » dit Kingsley dont la phrase avait été entrecoupé d'un énorme bâillement.

« Tu es réveillé depuis longtemps ? »

« L'alarme m'a tiré du lit mais j'étais déjà prêt à agir. »

« L'influence de Maugrey je suppose. Vigilance constante. »

« Je me demande comment tu fais. Tu n'as pas dormi, toi, tu étais de quart. »

En effet, Erik n'avait pas fermé l'œil de la nuit puisque lui et son groupe devait rester éveiller pour pouvoir réagir en cas d'attaque ou que ce soit en Angleterre. Normalement ils auraient dû être relevé vers une heure du matin mais l'attaque c'était produite juste avant minuit. A croire que les Mangemorts avaient comprit le fonctionnement des Défenseurs.

Après le retour de Voldemort, Dumbledore avait remis en activité l'Ordre du Phoenix, une organisation secrète créé lors de la première guerre. Devant l'inaptitude du Ministère et des Aurors à défendre la population, le vieux directeur avait rassemblé autour de lui des sorciers qui lui étaient fidèles afin qu'ils reprennent les choses en main. Ils agissaient en secret et heureusement car le Magenmagot de l'époque les avait déclaré hors la loi puisqu'ils ne faisaient pas partie des forces de l'ordre.

Les parents d'Erik en avaient fait partie. De même que ceux de Neville. C'était la raison pour laquelle ces deux familles avaient été ciblés par Voldemort quand il avait appris au sujet de la prophétie. Tant Alice et France que James et Lily avaient été des épines dans son pied. Bien sûr, ils n'avaient pas été les seuls dans ce cas mais seuls ces deux couples avaient eut un enfant à la fin du mois de juillet.

Ce détail avait son importance si on prenait en compte le fait qu'une prophétie avait été faite des années auparavant, une prophétie qui annonçait la fin de Voldemort des mains d'un enfant né fin juillet de parents ayant été ses opposants. Erik avait été pour le moins en colère quand le directeur lui avait avoué ce « détail ». Savoir que si Voldemort le ciblait lui particulièrement à cause d'une prophétie était une information qui lui aurait été utile. Ou auquel il avait au moins le droit d'avoir accès.

Cependant il avait du ravaler sa colère car l'heure n'était pas aux veines mesquineries mais au combat. Cependant, quand Dumbledore lui avait proposé de rejoindre son Ordre, Erik avait refusé. Croyant que c'était une sorte de vengeance pour ses cachotteries, Dumbledore avait bien tenté de lui faire la leçon mais les raisons étaient toutes autres. L'Ordre du Phoenix était secret. A raison bien sûr, mais secret tout de même. Il avait te condamné par le Magenmagot lui-même. Ce n'était donc pas une très bonne idée de le ressusciter maintenant alors que les gens avaient besoin d'espoir.

Selon Erik, il fallait créer un nouveau groupe plus officiel avec un leader connu à sa tête. Bien évidemment, Erik pensait à Dumbledore. Cependant le directeur avait prit le jeune prince au mot et à nouveau groupe, il avait choisis un nouveau leader : Erik lui-même. Aujourd'hui encore, le jeune garçon maudissant son mentor pour avoir fait cela. Franchement, à l'époque il n'avait que quinze ans…et il avait pas beaucoup plus aujourd'hui.

Selon lui, c'était une folie de placer quelqu'un d'aussi jeune que lui a la tête d'un groupe de défense mais c'était sans compter le caractère de moutons des sorciers. Erik était et demeurait un héros à leurs yeux. Quel que soit son âge, ils s'attendaient à ce qu'il les débarrasse de Voldemort une fois de plus. Et cette fois le Magenmagot était avec eux puisque la majorité formé par Sirius et ses partisans rejetait toutes contestations.

C'est comme ça qu'étaient nés les Défenseurs et l'une des premières choses qu'avait fait Erik avait été de leur choisir un uniforme. Beaucoup avaient objectés sur la frivolité d'une telle décision mais le jeune prince avait balayés tout cela. Ce qu'il recherchait c'était avant tout un atout psychologique. Il fallait que leur groupe puisse être reconnut au premier regard, que les gens sachent tout de suite qu'ils venaient les aider. Dans un certain sens, il voulait appliquer la même tactique que Voldemort avec ses Mangemorts. Les robes noir et les masques inspiraient la peur, leurs uniformes à eux devaient inspirer l'espoir et la confiance.

De plus, des armures enchantées étaient des protections nécessaires en cas de combat magique. Les matériaux étaient ensorcelés pour protéger leurs utilisateurs de la plupart des attaques et leur permettre aussi une meilleur autonomie de mouvements tout en préservant leur corps des différences de températures.

La forme avait bien sûr posée problème. Les puristes exigeaient une robe mais Erik ne voulait pas en entendre parler. Les robes de sorciers étaient trop encombrantes pour le combat. Un compromis avait finalement était fait. Les Défenseurs porteraient une armure de cuir avec par-dessus un manteau semblable à celui des Aurors mais plus court.

Bien sûr, cette milice spéciale était composée de volontaires qui étaient entraînés sur le tas. La limite d'âge était de quinze ans (il aurait été hypocrite qu'elle soit plus haute au vue de l'âge de son leader) mais seulement avec l'accord des parents.

A part les vétérans de la première guerre, aucun n'avait jamais participé à de vrais combats ce qui au final n'était pas un problème. Loin de se lancer dans une bataille rangée, Voldemort avait lancé une sorte de guérilla contre les sorciers britanniques. C'était souvent de petites attaques courtes sur des lieux isolés. De temps en temps il attaquait de grands centre comme le Chemin de Traverse mais ses actions étaient vraiment imprévisibles. C'est la raison pour laquelle Erik avait créé le système de quart. Pour être toujours en alerte. Le groupe de quart partait en premier sur les lieux pour faire évacuer les civils et repousser les Mangemorts tandis que les autres se préparaient à les rejoindre.

Cependant, avec les zones anti-transport qui se perfectionnaient, ils avaient de plus en plus de mal à se retrouver. Déjà que ça interdisait le transplannage, la cheminette, les portoloins et même les portails, voilà que ça perturbait aussi les balais. Erik savait qui était responsable de ça et il lui ferait payer…non, ça quelqu'un d'autre s'en chargerait.

Erik baillait quand il referma le portail que lui et les autres avaient empruntés pour revenir à Poudlard. Lui non plus n'avait pas beaucoup dormi. En fait, il avait manqué son quart obligatoire de sommeil la veille (prérogative du chef) et il ne comptait pas s'arrêter là.

« Vas te coucher » dit une voix près de lui.

Il leva les yeux et vit un Défenseur debout près de lui, capuche mise ce qui empêchait de voire son visage et même de reconnaître sa voix. Mais Erik savait parfaitement qui s'était.

« Plus tard, Ingrid » lui répondit-il. « Comment vont les réfugiés ? »

« Bien, on a retrouvé Hans peut avant que la barrière soit brisée et on les a ramenés ici. »

« Il fait que j'aille les voir. Il faut préparer leur ébergement et… »

« Arrête ! Hans et Hotun sont restés avec eux pour les conduire à la Grande Salle. Ils sont pris en charge. »

« Mais… »

« Pas de « mais » ! Il faut que tu dormes ! Je sais que tu es réveillé depuis près de vingt-quatre heure. Ne le nie pas. Je te rappelle que c'est toi qui a insisté pour établir des tour de sommeils obligatoires. »

« Oui, je sais. Pas plus de dix-huit heures d'affilée. Mais j'ai une dérogation, je suis le chef. »

« Et ben le chef va se faire botter les fesses s'il ne va pas se coucher tout de suite.

Erik allait répliquer mais un autre Défenseur posa sa main sur son épaule. Il enleva sa capuche, révélant le visage de Wolf. C'était toujours assez étrange car à cause du manteau des Défenseurs, il faisait la même taille qu'Erik. En fait, son but premier était de dissimuler l'identité de ceux qui le portaient, leur donnant la même corpulence. De même, une fois la capuche mise, il était impossible de reconnaître le visage ou la voix.

Devant le regard de son compagnon, Erik soupira et capitula. En rentrant dans le château, le jeune Prince jeta un coup d'œil dans la Grande Salle. Plusieurs personnes dont la directrice adjointe McGonagall avaient pris en charge les réfugiés. Ils les rassuraient et prenaient leur nom pour le registre (Erik avait insisté pour qu'ils aient un minimum de rigueur). Mme Pomfresh et d'autres médicomages provenant de Sainte Mangouste passaient de l'un à l'autre pour les examiner de façon succincte. La plupart ne nécessitaient que des soins mineurs qui leur furent administrés tandis que d'autres étaient conduit à l'infirmerie pour des examens ou des soins plus poussés. Mais dans l'ensemble, tout le monde allait bien. Déjà certains partaient de la Grande Salle, guidés par des résidents qui les conduisaient vers leurs appartements.

Quand la guerre avait commencé, mes attaques Mangemort étaient quotidiennes. Ils arrivaient, tuaient et torturaient puis repartaient. Les sorciers eux, restaient là. Ils pleuraient leurs morts, attendaient les blessés mais après recommençaient comme avant. Quand la même communauté avait été attaqué deux fois de suite, Erik en avait eu assez. Ce n'était pas la solution. C'était pour cette raison qu'il avait ouvert Poudlard aux sorciers. Quand un village se faisait attaquer, il proposait aux gens de venir se réfugier au château. Après tout, les protection de Poudlard étaient connus pour faire partie des meilleurs. Ce fait était si connu que bientôt certaines familles venaient d'elles même se réfugier dans l'école pour ne pas subir d'attaques.

Bien sûr, il avait fallu faire des aménagements importants mais la magie de Poudlard avait fait des merveilles et tout le monde pouvait trouver de quoi être logé.

Alors qu'il allait repartir, Erik remarqua Arthur assis, ou plutôt prostré dans un coin. Un médicomage arriva et Arthur s'anima quelques instants pour lui parler mais le médicomage secoua la tête et Arthur retomba dans son mutisme.

Il faudra lui dire. Pour Molly, dit Erik dans sa tête.

On a prévenu McGonagall, elle va lui en parler, répondit Ingrid.

Erik hocha la tête mentalement et repris sa route vers les appartements qu'il partageait avec Wolf au 7ème étage. Ce n'est qu'en ouvrant le portrait et en se retrouvant dans sa chambre qu'il comprit à quel point il était fatigué. Il s'effondra sur le lit.

« Déshabille toi au moins » lui dit Wolf.

Erik répondit par un grognement mais e bougea pas. Wolf enleva son manteau et son corps sembla reprendre sa taille normale. Ce n'était cependant qu'une illusion car si quelqu'un d'aussi grand que lui se retrouvait soudain avec une carrure aussi petite, il aurait des problèmes de coordination et d'équilibre qui ne feraient pas de lui un bon combattant. Il suspendit son manteau à une patère puis détacha ensuite les sangles de son plastron de cuir et l'enleva en le passant par-dessus sa tête.

C'était un simple plastron en cuir blanchi avec des attaches sur les côtés. Sa particularité était que des runes avaient été creusés dans l'épaisseur du matériau à l'intérieur. Loin d'affaiblir l'armure, elles se nourrissaient de la magie du sorcier pour le protéger au mieux. Le plastron était complété par des brassards qui recouvraient aussi le dessus des mains et des jambières qui remontaient jusqu'aux genoux, le tout en cuir blanc renforcé par des runes. En dessous, Wolf portait, comme tout les combattant, une culotte et une tunique épaisse toutes d'ex blanches sur laquelle reposait l'armure. Il y avait également des runes sur ceux-ci qui régulaient la température du corps porte éviter la transpiration et les écarts de températures.

Entre les vêtements du dessous qui rendait le combat confortable, l'armure qui protégeait des attaques physiques et le manteau qui protégeait des attaques magiques, les Défenseurs étaient bien équipés pour agir.

Wolf posa les pièces de son armure sur une table puis s'approcha du lit. Il posa un genou sur le matelas et s'étendit pour secouer l'épaule d'Erik.

« Allez, il fait enlever ton armure. Tu vas avoir des courbatures demains si tu dors dedans. »

Erik grogna mais dû concéder se fait à son petit ami. La magie avait ses limites. Il se releva et s'assit abord du lit. Comme il ne bougeait pas, Wolf se mit dans son dos et prit les pans de son manteau pour le lui enlever. Erik se laissa faire et bientôt son plastron suivit aussi le même chemin. Wolf alla ranger les deux puis alla se mettre à genou devant Erik pour lui enlever les brassards et les jambières.

« Allez, lève les bras » dit Wolf en prenant le bas de la tunique.

Erik obéit et la tunique passa par-dessus ses épaules. La culotte suivit bientôt le même chemin après quelques contorsions. En sous vêtements, Erik s'allongea à nouveau, sur le dos cette fois. Calé contre les coussins, il regarda Wolf finir de se déshabiller à son tour. Il prit le bas de son habit et le passa par-dessus sa tête, dévoilant son torse ciselé. Wolf avait toujours été musclé mais les années et les entraînements intensifs pour la guerre lui avait donné un corps de colosse, solide, ferme…et désirable.

Une fois qu'il fut en sous-vêtement, il voulut se glisser dans le lit mais Erik avait une autre idée. Il enjamba ses cuisses musclés et se posa à califourchon sur elles.

« Finalement, je ne me sens plus si fatigué. »

Il passa ses bras autour du cou de l'autre garçon puis avança son visage vers le sien pour l'embrasser. Loin de leurs baisers enfantins du début, c'était un vrai baiser d'amant. Erik dévorait les lèvres de son petit ami, poussant sa langue aussi moins qu'il le pouvait dans sa bouche alors que Wolf, loin d'être inactif, répondait à son baiser tout en caressant le dos de l'autre garçon et descendait même plus bas, là où le dos cessait de porter ce nom. Finalement, Erik mit fin au baiser et se recula légèrement. Il sourit quand il sentit quelque chose de dur contre sa cuisse.

« Je vois que toi non plus tu n'es pas trop fatigué »

0o0o0

La forteresse de Voldemort n'avait pas changé en deux ans. Pas du tout. L'île rocheuse était toujours balayée par les vagues qui creusaient peu à peu la roche, créant des failles dans lesquels le vent s'engouffrent en un bruit lugubre. De jour comme de nuit, le ciel était toujours sombre et orageux et souvent des flots de pluie noyaient tout autour d'elle, transformant le peu de terre existante en bouillasse immonde.

Voldemort, malgré les demandes pressantes de ses disciples de lui trouver un endroit digne de lui, avait toujours refusé. C'était le fief de Serpentard, son illustre ancêtre, le plus grand de tous les sorciers ayant existés jusqu'à lui-même. Il n'y avait donc pas de meilleur lieu pour être le siège de son pouvoir. De plus, le fait que l'île soit en dehors de l'espace-temps, coupé du monde dans une poche accessible seulement à celui qui possède l'anneau de Serpentard et ceux à qui il donne la grâce était un avantage non négligeable.

Draco se tenait à genoux devant le maître comme tous les Mangemorts qui avaient participés au raid sur la maison Weasley ce soir là. Voldemort avait envoyé trois unités, une de vétérans, une de nouveaux disciples adultes et un groupe de jeunes Mangemorts.

« Et bien » dit Voldemort du haut de son trône. « J'attends votre rapport. »

Lui cependant avait bien changé. C'est comme s'il avait trouvé une nouvelle énergie ces dernières années. Physiquement il était toujours aussi squelettique, pâle et avec un visage de serpent mais il émanait de lui autre chose. Une sorte d'aura de noblesse, voire même de royauté. Ses serviteurs mettait cela sur le compte notamment de son accession à son titre légitime. Il était maintenant le vrai Prince de Serpentard, siégeant sur le trône de Serpentard en son château. C'était là toute la différence par rapport à la dernière fois.

Enfin, ce n'était pas la seul différence avec la première guerre. Dès son retour, Voldemort avait restructuré ses troupes. Ou plutôt il les avait structuré car c'est ce qui manquait la dernière fois : de la structure, de l'ordre. Afin d'être plus efficace, Voldemort avait créé une hiérarchie stricte au sein de Mangemort. Auparavant, tous étaient plus ou moins égaux sauf quand Voldemort désignait un favori. Cette fois, Voldemort avait mit en place un système de « cercles », des cercles dont il était le centre bien entendu. Le premier cercle était composé de la majorité des vétérans, ses généraux en quelques sortes. Ensuite les cercles allaient croissants et chacun avait plus de Mangemorts. Le dernier, le neuvième, était cependant celui où il y avait le moins de membres, il était constitué des jeunes dont Draco avait prit la tête depuis peu ce qui lui avait valu de monter d'un cercle.

Toujours à genoux, Lucius relata l'attaque avec soins alors que tous les autres se taisait et gardaient la tête baissé. Voldemort écoutait avec attention en caressant distraitement la tête de son serpent qui, enroulé autour du dossier du trône, avait descendu son museau au niveau de l'accoudoir droit du trône. De l'autre côté, debout, se tenait une silhouette fine cachée dans l'ombre. Elle était vêtue d'une robe noir de très bonne qualité et brodée d'argent comme celle de Voldemort.

« Et comment s'est comporté ton fils, Lucius ? » demanda ensuite Voldemort avec de légers sifflements dans la voix.

Bien sûr Draco avait déjà participé à des raid auparavant. En fait, la condition sine qua non à son initiation en tant que Mangemort était d'avoir participé à son premier raid et d'avoir tué quelqu'un. Draco avait été le premier et, aux yeux de tous, le plus enthousiaste. C'était cependant la première fois qu'il était chef de son propre groupe.

« Il n'y a eut aucun problème lors de l'attaque donc je suppose qu'il a été correct, Mon Seigneur. Le personne qui serait la plus à même de vous répondre serait Bellatrix. »

En effet celle-ci n'avait été à la tête d'aucun groupe mais avait été placé là par Lucius (nommé chef pour l'attaque de cette nuit) pour encadrer l'équipe des jeunes. Une autre personne, Evan Rosier, avait été nommé pour encadrer le troisième groupe, celui des recrues adultes.

« Bella ? »

« Bébé Draco s'est bien débrouillé mais j'ai dû l'empêcher de faire du mal à Potter. »

« Donc Potter était là ? Raconte-moi jeune Draco. »

« Je ne l'ai pas reconnu tout de suite à cause de sa capuche. Deux de mes subordonnées essayaient de s'occuper de la traîtresse à son sang Molly Weasley quand… »

« Deux de mes farouches Mangemorts tenus en respect par une ménagère ? Tu me donnera leur nom. »

« Comme il plaira à Mon Seigneur »

« Continue »

« Potter est venu aider la traîtresse mais nous avons réussis à les encercler. J'ai envoyé un bombarda qui a fait tomber sa capuche et c'est là que j'ai reconnu Potter. Comme leur renforts arrivaient, j'ai obéit à votre plan et ai sonné la retraite pour notre groupe. Tante Bellatrix a tué la traîtresse et Potter m'a attaqué. Je me suis défendu. Quand nous sommes partis Potter allait bien. »

« Bien j'accepte ton explication » dit Voldemort.

Puis il pointa sa baguette sur Draco et lui lança un sort. Le rayon rouge pulsations comme un éclair fonça sur Draco et le percuta. Celui-ci poussa un cri et tomba sur le sol. Il se roula sur le grand tapis en proie à une douleur inimaginable jusqu'à ce que Voldemort fasse cesser me sortilège.

« J'avais spécifiquement donné comme consigne que chaque groupe fasse au moins un mort. Votre compte à vous est de zéro. »

« M…Molly Weasley… » commença Draco en tentant de se relever.

« C'est Bellatrix qui l'a tué et elle ne fait pas partie de ton groupe. De plus, deux de tes subordonnés ont échoués à abattre une vulgaire petite sorcière. Les fautes des subordonnés sont les fautes du chef, voilà pourquoi je t'ai puni. »

« Dans ce cas… » haleta Draco en se remettant finalement à genoux. « Dans ce cas je ne vivrai plus que pour racheter mon erreur et d'être à nouveau digne vous servir. »

« Ton fils parle bien Lucius. Tu l'as bien éduqué. Cependant j'attends une plus grande rigueur dans son entraînement et dans celui de nos plus jeune recrues. Ils sont l'avenir, ils sont ceux qui me serviront après nous. »

« Oui, Maître » répondit Lucius.

« Ce sera tout pour le moment. Je vous annonce que dans deux jour au soir aura lieu une nouvelle attaque, cette fois plus importante. Je donnerai des instructions plus précises aux membres du cercle intérieur dès demain matin. Pendant ce temps là, préparez-vous. »

Voldemort se leva et quitta la salle du trône suivit par son serpent et la personne qui se trouvait à côté de lui. Juste avant de sortir, il regarda en direction de Draco. Celui-ci croisa son regard et hocha la tête. Haldus se retint de soupirer avec soulagement et suivit son père.

Quand Voldemort fut sortit. Les Mangemorts se relevèrent et chacun retourna dans ses appartements pour prendre du repos. Draco suivit son père non sans d'abord jeter un coup d'œil au Mangemort qui s'était trouvé juste derrière lui pendant toute la séance. C'était Théo. Voyant le regard de son chef, il hocha la tête et suivit son propre père. Les Nott et les Malefoy avaient des appartements assez éloignés les uns des autres. Draco se retourna vers Lucius qui l'attendait le regard courroucé. Draco savait ce qui allait se passer mais ce qui devait être fait avait été fait.

0o0o0

Quand Erik ouvrit les yeux, il vit le jour passer par sa fenêtre. Le soleil semblait déjà haut dans le ciel. Il se retourna pour voir qu'il se trouvait dans un lit vide. Foutu Wolf. Il était partie et l'avait laissé dormir. En grognant, l'esprit encore un peu embrumé, il tendit la main vers sa table de nuit et chercha ses lunettes. Sauf quelles n'étaient pas là. Normal, il n'en avait plus besoin. Au début de la guerre, il s'était rendu compte que sa myopie pouvait être un handicape pendant les combats. Si jamais il les perdait, il aurait du mal à ne pas se faire tuer. Après quelques recherches, il avait découvert qu'il existait une procédure magique qui lui rendrait une vue parfaite. Depuis, il n'avait plus besoin de lunettes mais il était difficile de perdre ses vieilles habitudes. Après tout, pendant plus de dix ans, chercher ses lunettes sur sa table de nuit avait été son premier geste de la journée, normal qu'il en garde des traces.

Il réussit finalement, malgré les courbatures, à s'assoir sur le lit et jeta le sort tempus pour faire apparaître des chiffres dans le creux de sa main. Il était onze heure passé. Erik grogna à nouveau puis se releva avant de se diriger vers la porte qui menait à leur salle de bain à lui et Wolf. Généralement, les salles de bains étaient partagés entre deux chambres ou alors il y avait des salle de bains communes mais Erik faisait partie des rare à avoir une salle de bain pour lui tout seul (enfin lui et Wolf). Il avait bien tenté de rejeter cette discussion mais on ne lui avait pas vraiment donné le choix. Devant la pression, il avait cédé.

L'eau chaude détendit ses muscles douloureux éprouvés par le combat et pas ses autres activités nocturnes et détendirent aussi son esprit en ébullition. Il avait l'impression qu'on esprit aussi était purifié par l'eau, comme si elle lui faisait oublier ses problèmes. Se sentant déjà mieux, il se sécha puis s'habilla rapidement avec la tunique et la culotte propre qui lui avait été apporté. Il ne portait jamais rien d'autre en fait, comme la majorité des Défenseurs. Après tout, il fallait pouvoir être prêt à tout moment.

Une fois sortit, il se pressa de descendre à la Grande Salle pour se sustenter avant de pouvoir faire autre chose. Se nourrir et dormir à heure fixe étaient devenu des luxes et Erik voulait manger avant que quelque-chose d'urgent ou de catastrophique (voire les deux) n'arrive pour l'occuper. Cependant en chemin, il passa dans une coursive ouverte et s'arrêta quelques instants pour goûter aux rayons du soleil de juin.

Sans vraiment savoir pourquoi. Il se mit à penser à Arendelle. Son pays lui manquait. Il n'y était pas revenu depuis deux ans en dehors de quelques visites périodiques entre deux attaques. Il avait pu ainsi assister à la naissance de son filleul, Lyall, le second enfant de ses parrains. Remus avait été obligé de rester en Arendelle jusqu'à la fin de sa grossesse et si cela n'avait tenu qu'à Sirius, il y serait encore avec leur fille, pour leur protection. Mais Remus avait été clair. L'Angleterre était son pays aussi et il resterait pour la défendre. Sirius s'était incliné.

De plus Remus avait une mission : apprendre aux loup-garous comment maîtriser leurs transformation comme lui l'avait fait. Il s'y était attelé depuis déjà des années et ses leçons portaient ses fruits. Grâce à cela, peu de loups-garous avaient accepté de suivre Fenrir Grayback auprès de Voldemort, conservant ainsi un statut neutre. Cependant ils étaient loin d'être dupes. Pour le moment ils étaient laissés tranquille mais tôt ou tard, Voldemort s'en prendrait aussi à eux. C'était la raison pour laquelle ils se préparaient aussi au combat. Erik savait que ce serait plus logique de s'allier avec les sorciers mais aucune des deux races ne faisait confiance à l'autre. Les sorciers étaient trop pleins de préjugés et les loups avaient trop soufferts à cause de ces mêmes préjugés. Si seulement ils pouvaient entendre raisons…

Alors qu'Erik était arrivé au niveau du premier étage, une clameur retentit dans les couloirs adjacents. Il se retourna et vit débouler plusieurs bandes d'enfants qui courraient jusqu'aux escaliers en criant. Il devait y avoir à peu près une cinquantaine de gamins ce qui faisait un bruit assourdissant. Parmi eux, Erik reconnut sa première filleule, Agnès, qui se précipitait avec les autres pour aller jusqu'à la Grande Salle. Les cours du matin venaient de se terminer et tout ce joyeux petit monde se dépêchait d'aller déjeuner.

« On ne court pas dans les escaliers ! » criait une jeune sorcière qui se précipitait à la suite des enfants.

Arrivé au niveau d'Erik, elle s'arrêta pour reprendre son souffle.

« Et dire qu'il manque encore les plus grands » dit-elle entre deux respirations. « On ne m'y reprendra plus à les accompagner seuls pour le déjeuner. Attention à ne pas tomber ! »

Erik sourit en regardant la pauvre fille courir après les enfants mais se décida à se dépêcher lui aussi. S'il manquait encore les grands, c'est-à-dire les enfants entre sept et onze ans, alors il préférait être dans la Grande Salle avant qu'ils n'arrivent. Et puis il y avait les autres aussi.

Malgré la guerre, et malgré mes changements importants que le château avait subit, Poudlard restait ce qu'elle avait toujours été : une école. Bien sûr, elle n'enseignait plus qu'aux adolescents présents dans ses murs en permanence, hors de question d'en faire venir de l'extérieur. Et puis pourquoi faire ? Les sorciers qui n'étaient pas à Poudlard ou au Ministère, le second endroit à accueillir des réfugiés, essayaient de se faire le plus discret possible quand ils ne se terraient pas carrément chez eux.

Bien sûr, cela avait donné lieu à des changements. Devant le peu d'effectif, le système des maisons avait été annulé. Ceux qui avaient entre onze et quinze ans avaient classe tous ensemble tandis que les autres se divisant en deux groupes : les Défenseurs et ceux qui ne l'étaient pas. En effet, entre les quart de surveillance, les entraînements et les batailles, les Défenseurs n'avaient pas assez de temps pour suivre les cours de façon conventionnels (ils n'avaient même pas parfois celui de dormir ou de manger). C'est la raison pour laquelle ils disposaient d'un emploi du temps spécial et flexible qui leur permettait de tout de même suivre les cours et de les reporter au besoin.

De plus, pour éviter le désœuvrement des plus jeunes enfants, ceux en-dessous de l'âge de normalement être à Poudlard, il avait été décidé de leur donner des cours à eux aussi. Cela évitait les bruits intempestifs quand élèves et combattants devaient se concentrer et aussi bien sûr les nombreuses mauvaises idées et bêtises qui avaient tendances à fleurir dans l'esprit des enfants quand ils n'avaient rien à faire. L'école primaire était un concept peu connu voir même inconnu chez les sorciers. Bien sûr, les nés-de-non-sorciers et la majorité des demi-sang l'avaient fréquenté mais pour les autres l'instruction des connaissances de bases (lecture, écriture et calcul) se faisait à la maison par les parents ou, dans le cas des riches Sang-Pur, par un ou des tuteurs. Ce concept en particulier avait donc été une nouveauté et accueilli avec circonspection par certains…jusqu'à ce qu'ils voient que ça marche.

Bien entendu, avec l'abandon (temporaire comme Dumbledore le rappelait souvent) du système des maisons, les différentes salles communes et dortoir restaient vides car tous les élèves, petits comme grands, vivaient avec leurs parents. Enfin non, ce n'était pas tout à fait vrai, certains dortoirs étaient occupés. C'est là qu'on avait mit les orphelins, ceux qui avaient tout perdus à cause des Mangemorts et il y en avait…de plus en plus.

Enfin arrivé à destination, Erik parcouru l'assemblé du regard et vit Wolf qui lui avait gardé une place à l'une des tables. Il voulu lui reprocher de l'avoir laisser trop dormir mais son ventre émit un bruit assez sonore alors que son nez sentait les premiers effluves de nourriture. C'est à ce moment là qu'il se rendit compte qu'il avait faim. Décidant d'abandonner sa diatribe, il s'assit devant une grande assiette de ragoût qu'il entama presque aussitôt. Gémissant de plaisir à la première bouchée, il en prit rapidement une deuxième. Il dévora le ragoût et le riz qui l'accompagnait puis se servit une seconde assiette. Comme il avait déjà moins faim, il mangea cette fois plus lentement tout en détaillant la salle autour de lui.

Ici aussi ça avait bien changé. Fini les quatre longues tables en plus de celle des professeurs, la surface de la Grande Salle (qui avait été doublé par magie) était recouverte de dizaines de tables rectangulaires avec des chaises. Elles avaient toutes la même taille mais il arrivait parfois que certaines familles, plus grandes que les autres, ou alors des bandes d'amis, les rapprochent pour être ensemble. Mais c'était surtout des familles.

Il y en avait tant. Alors qu'auparavant Poudlard semblait bien trop grand à Erik au regard de ses effectifs, elle lui semblait maintenant bien exiguë. Il faut dire que l'école accueillait maintenant près de deux mille personne. Presque dix fois plus qu'avant. Heureusement, Poudlard n'était pas un château magique pour rien. Alors que personne (pas même Dumbledore) savait qu'elle pouvait faire ça, l'école s'était tout de suite aménagé pour remplir ses nouvelles fonctions. Si la majorité de l'aile Est était resté inchangé et accueillait toujours les cours, ce n'était pas le cas de l'aile ouest. Les salles de classes avaient disparus remplacés par des appartements pour chacune des familles. De nouveaux apparaissaient à chaque nouvelle arrivage et certains couloir n'étaient que des succession de portes menant à des espaces impossible sans magie. Certaines portes avaient même commencés à apparaître dans les escaliers.

Peu de temps après le premier arrivage de réfugiés, Erik et les autres avaient trouvés dans le Journal des Fondateurs une texte de la Poufsouffle disant que Poudlard avait aussi été créé comme un refuge et que donc sa magie s'adaptait à sa nouvelle fonction. Enfin, il y avait quand même quelques limites. Après tout, on commençait tout de même un peu à se sentir à l'étroit dans cette école.

Un autre regard sur la nouvelle population du château en train de manger fit soupirer Erik. Parfaitement visible pour qui savait regarder, un schisme important était présent à l'école. C'était tout particulièrement visible ici où tout le monde était rassemblé.

Au fil des ans, les sorciers n'avaient pas été les seuls à venir se réfugier à l'école. Il y avait aussi des non-sorciers. Il s'agissait bien sûr des familles de sorciers nés-de-non-sorciers et qu'ils avaient mit à l'abri par peur que les Mangemort s'en prennent à eux. C'était déjà arrivé. Les premiers à en faire les frais avaient été les Granger. Hermione étant proche d'Erik, Voldemort avait du vouloir faire d'une pierre deux coup en blessant Erik au travers de son ami et en se débarrassant d'une « engeance moldus ». Maud et Benjamin en avaient réchappé mais c'était limite. Les suivants n'avaient pas eu cette chance. A cause de cela, Dean Thomas était à présent soutien de famille pour ses petits frères et sœurs puisque ses parents avaient été tués.

« On a cours cette après midi, non ? » demanda soudain Erik. »

« Oui, mais inutile de te presser » dit Wolf en lui posant une main sur le bras. « On ne commence que dans une heure. »

Erik souffla de soulagement et se remit à manger. Ils avaient réussis à caser un cours de métamorphose et un autre de potion dans l'après-midi. Normalement l'après repas devait être un temps pour l'entraînement mais Erik voulait faire le point sur l'intervention de cette nuit. Il fallait ajuster les entraînements pour chacun afin qu'ils puissent travailler plus ce qui leur faisait défaut que le reste. Ça, il l'avait appris de Manning.

« Au fait, Erik… » commença Wolf. « j'ai reçu un message de…tu vois. »

Erik fronça les sourcils, anxieux.

« Quand ? » demanda simplement le jeune prince.

« Ce soir, après le dîner »

Autant pour le point avec les troupes. Peut-être qu'Ingrid accepterait de s'en occuper. Soupirant, Erik se remit à observer la salle. Au moment où il regardait vers la porte, quelqu'un entra. Il le vit fouiller la salle des yeux et son regard croisa le sien.

Oh non, pensa Erik en voyant le sourire sur le visage de l'homme puis son avancée vers lui. Non, non, non, non, non, je mange.

Mais ça n'empêcha pas l'homme de le rejoindre et de se pencher vers lui pour lui parler à l'oreille.

« Votre Altesse, Lady Parkinson voudrait vous voir. »

« À la bibliothèque je suppose »

« C'est cela »

« Très bien, j'arrive » soupira Erik en commençant à se lever.

Mais Wolf le retint.

« finit d'abord de manger »

« Mais… »

« Ce n'est pas négociable. »

« Oui maman » grogna Erik en se rasseyant.

Il finit son plat en quatrième vitesse et se leva pour suivre l'homme non sans avant avoir prit la pomme que lui tendit son petit ami en guise de dessert. Quand ils arrivèrent devant les portes de la bibliothèque, Erik l'avait finit et il fit disparaître magiquement le trognon. La bibliothèque était toujours le territoire de Madame Pince et Altesse ou pas, il ne voulait pas savoir ce qui lui arriverait si jamais il entrait dans son saint des saint avec de la nourriture et encore plus s'il l'y laissait.

« Milady ? » dit l'homme en amenant Hariel devant une table où une femme travaillait, dos à eux. « Je vous ai ramené son Altesse. »

« Et tu crois que je l'ai pas vus ? » demanda-t-elle d'une voix acide sans se retourner. « Vas donc me chercher du thé au lieu de souligner les évidences. »

« Tu as l'art de parler à tes subordonnés. Mais ce n'est pas très digne d'une Lady. »

« Rien à faire. Il est nul en recherche mais très bon pour les commissions…quand on le pousse un peu. »

« Je vois, tu voulais me voire ? »

« Oui, moi et mon équipe on a bossé toute la matinée et… »

« Dit Pansy, je sais que toi tu me vois mais personnellement, je préfère regarder les gens dans les yeux quand je leur parle. »

« Oups, pardon » dit Lady Pansy Parkinson en se retournant et en braquant sur son ami ses deux yeux de couleur différente.

L'un d'eux, le gauche, était de la couleur vert-marron que la jeune fille avait depuis sa naissance tandis que l'autre était d'une couleur violette vibrante et tournait dans tous les sens dans son orbite. C'était un œil magique.

Cet artefact, ainsi que le titre de Lady Parkinson faisait partie de sa panoplie depuis la mort de sa mère, Anthea, plus d'un an auparavant. Erik, comme ses amis, avaient toujours été au courent des penchants Mangemort de Lord Parkinson, son père, la jeune fille ne leur avait jamais caché et elle comme sa mère s'en moquaient joyeusement. Les femmes Parkinson étaient toujours fortes. Issue d'une lignée féminine, elles se transmettaient de mère en fille non seulement un titre mais un caractère bien trempé et indépendant. Dans une société à tendances patriarcalistes comme l'Angleterre magique, ce genre de lignée énervait les plus puritains. Pourtant c'était comme ça. La magie avait décidé que la lignée serait féminine et personne n'y pouvait rien.

Cependant, ce n'était pas pour plaire à Lord Parkinson. Relégué au même rang que les épouses de ses amis Mangemorts, il n'arrivait pas à supporter la honte de cette situation. Sauf qu'il avait peur de sa femme. Elle le terrifiait littéralement et elle le savait. Cependant, elle l'avait aussi cru stupide, juste une belle gueule avec un titre et des biens. Elle s'était trompée et cette erreur lui avait coûté la vie.

Quand à Pansy, et bien Pansy était la fille de sa mère. Malgré la douleur de la perte, elle s'était défendue bec et ongles quand son père avait essayé de la mettre sous imperium afin de contrôler la maison Parkinson par son intermédiaire et la faire rejoindre le Seigneur des Ténèbres. Pansy l'avait emporté malgré tout mais le combat l'avait laissée épuisée et blessée. Elle avait notamment perdu son œil. Son père, lui, s'était enfui.

Il lui avait fallu du temps pour se remettre. Mais ce n'était pas tant les blessures physiques que psychologiques qui avaient été longues à guérir. La douleur de la perte de sa mère avait été encore amplifiée par la trahison de son père. Même si elle m'avait toujours considéré comme un petit crétin arrogant, c'était son père. Elle était resté pendant plus d'un mois dans un état de prostration mutique et puis un jour, elle avait disparut. Malgré la panique, ses amis savaient qu'elle allait bien et qu'elle allait revenir. Et ce fut le cas. Tel le phœnix renaissant de ses cendres, Pansy était revenue plus forte. Son orbite vide était à présent pourvu d'un nouvel œil, un œil magique semblable à celui de Maugrey Fol'œil mais avec quelques améliorations de son cru, un œil du même violet que celui de l'anneau qu'elle portait au doigt, le violet des Parkinson.

« Moi et les autres Chercheurs on a réussit à décortiquer le nouveau sort de zone anti-transport » dit Pansy en désignant plus de deux douzaines de personnes installés à différentes tables de la bibliothèque. « C'est du sacré boulot. Ça me tue de l'admettre mais il est plus doué que je ne le pensais. »

Carver Parkinson n'avait pas seulement prit l'œil de sa fille quand il s'était enfui. Il avait aussi emporté une partie importante de la bibliothèque privée de la famille. Celle-ci contenait notamment les travaux de certains de ses membres en matière de magie. Les Parkinson (hommes comme femmes) avaient toujours été très intelligents. Anthea n'avait pas été la seule à se diriger vers le droit mais la plupart avaient été des chercheurs en magie. La fondatrice de la la lignée, Lisbeth Parkinson, avait fait de nombreuses recherches sur les protections magiques. La légende familiale disait qu'elle avait travaillé avec Rowena Serdaigle et que c'était ensemble quelles avaient conçu les barrières de Poudlard. Personne ne savait si c'était vrai ou pas. Toujours est-il que Lisbeth avait laissé des notes reprises au fil des siècles par d'autres membres de la famille qui les avaient perfectionnés.

C'était ces recherches qu'avaient emporté Carver Parkinson. Dissimulant son intelligence comme un vrai Serpentard, il avait trouvé et étudiés les barrières magiques des Parkinson et les avaient encore développés, cette fois pour le compte de Voldemort. Alors qu'auparavant, il était nécessaire aux Mangemorts de lancer deux barrière différentes pour empêcher l'utilisation du transplannage et des portoloins, il leur était maintenant possible de créer une barrière qui empêchait ces deux moyens de transports en plus des cheminettes, des portails, et maintenant les balais si on comptait l'amélioration qui lui avait été donné.

Bien qu'elle ne l'ait jamais dit, ses amis étaient sûr que c'était ce fait qui l'avait aidé à se reprendre. La preuve en était son œil magique. En plus de voir à travers les choses comme le faisait celui de Maugrey, le sien permettait une lecture plus rapide et une aide à la recherche. Elle s'était mise aussitôt au travail et avait planché sur des centaines de livres pour reprendre les recherches des Parkinson et ainsi bloquer son père.

D'abord seule, elle avait été rejoint par d'autres personnes, des gens qui, bien que ne combattant pas, voulaient aider (et ça comprenait les élèves de plus de quinze ans dont les parents avaient refusés qu'ils participent aux combats). Petit à petit, c'était un vrais groupe de recherche qui s'était formé. Ils s'étaient diversifiés et maintenant étaient devenus un groupe officiel et reconnus des Défenseurs. Quelqu'un, pour rire, les avaient appelés les Chercheurs. C'était resté.

« Et alors ? Tu pense pouvoir faire quelque chose ? »

« Bien sûr ! » s'indigna Pansy. « Le problème c'est que le nouveau rituel risque de prendre un peu plus de temps moins que cette nuit mais quand même plus que le rituel habituel. »

« Et pendant ce temps là nos unités sont cloués au sol » soupira Erik.

« Pas forcément. Quand on a comprit pour le nouveau rituel, on a commencé à chercher des solutions alternatives. Euh…Darius ? »

« Oui » répondit un jeune sorcier d'une vingtaine d'année en s'approchant.

Il était maigre, voire dégingandé, et avait des cheveux auburn ébouriffé et une barbiche.

« Je te présente Darius Whitehorn, il va t'exposer son idée. »

« Merci, Milady. En fait, c'est simple Votre Altesse. Si on ne peut pas agir plus vite sur la barrière, on peut agir sur les balais. »

« Comme en les protégeant des effets de la barrière vous voulez dire ? »

« C'est cela » exulta le jeune homme. « Nous sommes en train de créer un jeu de runes assez simple qui devrait protéger les balais. Il suffit de les graver sur le manche et le tour est joué. »

« Mais d'après ce que je sais, les balais fonctionnent déjà avec des runes qui fixent les sorts, n'est-ce pas ? Les nouvelles ne risquent elles pas de…court-circuiter les autres ? »

« Non, non, elles seront étudiés pour cela. »

« Cela veut donc dire que vous vous y connaissez en balais magique ? »

« Erik, tu t'adresse à Darius Whitehorn, le petit fils de Devin Whitehorn » dit Pansy.

« Ça me dit quelque chose… »

« Mon grand-père à fondé la Société des Balais de Course Nimbus » dit Darius. « Je m'y intéresse depuis tout petit. J'espère pouvoir reprendre la société de mon grand-père quand…enfin, quand ce sera fini. »

« Je vois » répondit Erik.

« Ne fais pas le modeste ! » s'exclama Pansy en lui donnant des petits coup de coudes dans les côtes. « Son but est de faire un balais qui pourra concurrencer le produit phare de la Compagnie Ellerby et Spudmore, l'Éclair de Feu. »

« Randolph Spudmore l'a créé seul en un temps records et son œuvre est novatrice » s'enthousiasma Darius. « Mais ce n'est pas tout. C'est aussi lui qui a incorporé des accessoires en métal forgés par les gobelins. Personnes n'avait eu l'idée avant lui et… »

« Désolé de vous interrompre Darius, mais il faut que je sache quand est-ce que votre nouveau jeu de rune sera prêt » interrompit Erik.

« Hein ? Oh ! Euh… » balbutia Darius. « Ça dépends… »

« Il faudrait que ce soit fait le plus rapidement possible. On…on a reçue un appel » rajouta Erik devant le regard inquisiteur de Pansy.

« Oh » répondit simplement la jeune fille.

« Tu veux venir ? »

La jeune fille hésita puis se retourna.

« Non » dit-elle simplement.

« Tu es sûr ? »

Voyant que la discussion devenait personnelle, Darius préféra s'éclipser.

« Oui, je suis sûr » soupira Pansy.

Erik allait insister mais referma la bouche. Ce n'était pas la peine. De route façon, elle s'était remise à travailler.

« Tu viens en cours cette après-midi ? » demanda-t-il alors.

Il n'y eu aucune réponse. Erik regarda l'heure et se dépêcha de sortir de la bibliothèque. Il allait être en retard.

0o0o0

La statue de gargouille s'écarta à l'approche d'Erik. Plus besoin de mit de passe, elle lui ouvrait le passage sans discuter (autant qu'une gargouille de pierre puisse discuter). Il monta l'escalier en colimaçon et ouvrit directement la porte du bureau du directeur. Il avait arrêté de frapper depuis longtemps puisque de toute façon Dumbledore savait toujours quand quelqu'un venait.

« Bonsoir Erik » dit celui-ci avec un sourire.

« Bonsoir M…Albus »

Le vieux directeur avait finit par insister pour qu'Erik l'appelle par son prénom mais ce dernier avait abrogé du mal à s'habituer.

« J'y vais »

Dumbledore prit alors un air sérieux.

« Bien. Tu y vas seul ? »

« Non, j'emmène Neville avec moi »

« C'est tout ? »

« C'est suffisant »

« Très bien » soupira le directeur.

Il paraissait plus vieux et plus fatigué qu'auparavant et Erik savait que c'était le cas. Tout le monde voyait en lui le puissant sorcier mais c'était un vieil homme, un très vieil homme épuisé par la vie. Bien sûr, il le cachait à tout le monde, restant le rempart imprenable qui faisait de l'école un endroit aussi sûr mais Erik était parfaitement conscient que c'était une façade et que s'il advenait qu'il doive se battre contre Voldemort, alors il perdrait sans doute.

Fumseck s'envola de son perchoir et se posa sur l'épaule de son sorcier. Il faisait cela souvent ces temps-ci. Erik soupçonnait qu'il donnait de la force à Dumbledore pour que celui-ci puisse tenir en alerte. Erik se promit que si…non, plutôt quand ils auront gagné la guerre alors il ferait en sorte que le veux directeur se repose. Il faudrait en parler à Minerva, histoire que la transition se fasse sans heurt car il était sûr que ce serait elle qui prendrait sa suite.

« Vous voulez me dire autre chose Albus ? »

« Non, non, ça ira » dit Dumbledore en agitant la main.

« D'accord. Il faudrait faire organiser une réunion des chefs de groupes pour quand je rentrerais. Il est probable que nous devrons nous lettre sur le qui vive. »

« Très bien » dit Dumbledore en hochant la tête.

Erik lui jeta un dernier coup d'œil et sortit. Il traversa le château jusqu'à la sortie nord où l'attendait déjà Neville. Ils avaient mit leurs armures de Défenseurs mais ils l'avaient obscurs pour paraître plus inaperçus dans la nuit qui tombait. Les deux garçons marchèrent jusqu'au portail de l'école et, une fois qu'ils furent en dehors des barrières et contrairement à leur habitude, ils transplannèrent.

0o0o0

Erik regarda autour de lui, nostalgique. La troisième Cachette était vraiment semblable aux autres. Ils n'avaient pas vraiment fait d'effort d'originalité. Cependant, alors que d'habitude la disposition des lieux répondaient à un besoin, là, c'était purement dans le but de leur rappeler les jours d'avant la guerre. Cette Cachette était un lieu de rencontre. Ils n'avaient pas besoins de sièges, de bureaux, de coussins et de bibliothèque. C'était surtout un lieu de rendez-vous.

Une lumière s'alluma. Quelqu'un venait de pénétrer dans la grotte. C'était le seul moyen de l'attendre, enfin, sauf à la nage. Erik regarda Neville puis s'approcha du mur d'entrée et bougea la main devant. Celui-ci devint alors transparent. Bien entendu, ce n'était pas visible de l'autre côté. Erik avait choisis une grotte avec plusieurs salles en enfilade sur l'une des côtes d'Angleterre. On lui avait demandé pourquoi mais en dehors des aspects stratégiques évidents, il n'était pas sûr. Il y avait beaucoup de grottes dans le coins et d'autres avaient plusieurs salles mais il avait choisis celle-là. La première de ces salles était très grande mais ses parois s'affinaient en un goulot étroit sur lequel ils avaient posé une illusion qui faisait croire que la grotte n'avait qu'une salle unique.

La personne qui venait d'apparaître se dirigea sans hésitation vers le faux mur et Erik s'écarte pour le laisser traverser.

« Draco » dit Erik avec un sourire en reconnaissant son ami.

Neville se détendit. Il avait été prêt à l'action à cas où. C'est vrai que la magie du mur ne laissait passer que certaines personnes mais il fallait quand même être prudent.

« Est-ce que ça va ? » demanda Draco, inquiet, en se rapprochant d'Erik. « J'ai pas pu faire autrement pour le bombarda. Bellatrix avait commencé à lever sa baguette et…tu sais comme elle est ? Je voulais pas que tu… »

« Calme toi. Calme toi ! Je vais bien » dit Erik en prenant le visage de Draco entre ses mains. « C'est pour toi que je m'inquiète. Quand j'ai vu le sang, j'ai faillit tout faire rater. C'est moi qui ai fait ça ? Quand j'ai surchargé mon bouclier ? »

« Oui mais ne t'inquiète pas, j'ai été soigné » dit Draco alors que son amis caressait du pouce sa tempe, là où il avait été blessé. « Il y a plus important. Comment ça Molly ? »

« Elle va bien » dit Erik avec un sourire. « Théo et toi vous avez été parfait, comme d'habitude.

« Je n'étais pas sûr que ça ait marché, elle nous a prit au dépourvus. »

« Non, non, tes illusions sont vraiment convaincantes. »

Draco soupira, soulagé. Lui et Théo s'étaient entraînés avec acharnement pour perfectionner leurs pouvoirs, le tout en secret. Cela faisait maintenant un peu plus de six mois que leur technique était au point et qu'ils parvenaient à sauver des vies. En fait, quand un Mangemort lançait l'Avada Kedavra sur quelqu'un, Théo utilisait son pouvoir sur l'air pour manipuler la pression et dévier le sort alors que Draco utilisait ses illusions pour faire croire que le sort était efficace. Pour cela, il fallait qu'il fasse un effet de mirage sur le sort de mort porte faire croire qu'il allait bien sûr sa cible tout en lançant lui-même un stupefix rendu invisible sur la victime pour qu'elle s'effondre effectivement. Après il fallait juste ajouter quelques détails comme les yeux qui devenaient vides, la pâleur de la mort...

C'était un travail harassant mais qui avait déjà permis à de nombreuses personnes de survivre dont Molly Weasley.

« Elle a encore un peu de mal à se dire qu'elle est considéré comme morte aux yeux des autres mais Arthur est avec elle. »

Les gens sauvés par Draco ne pouvaient pas, bien sûr, réapparaître, ce serait ridicule…et dangereux aussi puisque les Mangemorts finiraient par se douter de quelque chose. Ils étaient donc isolés dans une partie secrète su château où seul leur famille pouvait les voir. Jusque là ça avait marché et le secret avait tenu mais cela faisait de plus en plus de monde.

« C'est bien qu'elle s'en soit sortit » dit Draco d'un ton amer.

« Arrête. Ne fait pas ça ! » s'exclama Erik.

« Quoi ? »

« Tu me l'a déjà dit il y a longtemps. Cette fois c'est moi qui le fait : Arrête de te sentir responsable. Tu fais déjà tout ce que tu peux. Tu ne peux pas surveiller tous les Mangemorts en permanence. Je sais que tu essai de faire partie de tous les raids mais je t'en prie, repose-toi un peu. »

« Je sais. Je sais » soupira Draco. « J'ai réussis à ne pas avoir de sang sur les mains. J'ai réussis à ce que mes amis n'aient pas de sang sur les mains. Tu sais que ça a faillis pour moi. Le soit où ils m'ont obligés, je ne l'avais encore jamais réussis. »

« Mais tu y es arrivé et tu les as sauvé tous les deux. »

« Au fait, comment va Luna ? Et son père ? »

« Ils vont bien tous les deux. Et je te le redis encore une fois, Luna ne t'en veux pas. Ça fait longtemps qu'elle t'as pardonné. »

« Je crois qu'elle m'avait déjà pardonné quand je pointait ma baguette sur elle » soupira Draco.

« Au fait » dit Neville en s'approchant.

Il n'avait pas voulu interrompre les retrouvait les mais ils avaient à faire.

« Le message n'était pas très…clair d'après ce qu'a dit Wolf. »

« La transmission était encore plus mauvaise que d'habitude » s'excusa Draco.

Il est vrai que discuter par télépathie depuis une île hors de l'espace-temps était assez difficile. Il fallait toute la force de Vincent, Gregory et Théo pour permettre à Draco, par transfert, de communiquer avec les autres. Se rencontrer était plus facile pour échanger des informations.

« Ha…Haldus n'a pas pu vous aider ? » demanda nerveusement Neville.

« Il va bien » me rassura Draco. « C'est juste que Voldemort le laisse rarement loin de lui. »

« Il doit se sentir tellement seul » dit Neville d'une voix triste.

« Il sait que tu penses à lui »

Neville hocha la tête puis respira un grand coup.

« Alors ? Les informations ? »

« Voldy a parlé d'une nouvelle attaque pour demain soir. »

« Si tôt ? » s'étonna Erik.

« Et en plus il veut qu'elle soit plus importante. »

« À moins qu'il compte s'attaquer à des non-sorciers, il n'y a plus beaucoup de cibles magiques importante à part… »

« Le Ministère et Poudlard » acheva Erik.

« Oui » acquiesça Neville. « Sainte Mangouste à été évacué depuis longtemps quand au Chemin de Traverse, il est désert. »

« Et Gringotts ? » demanda Draco. « Théo à entendu parler de couloirs, de salles et d'autres choses. Pas une cible extérieur. »

La maîtrise élémentaire de Théo était parfaite pour l'espionnage. Vu que les sons étaient portés par l'air, il lui suffisait de le faire voyager d'une pièce jusqu'à lui pour entendre les discussions qui s'y trouvaient. Malheureusement, il y avait presque toujours une protection magique contre l'espionnage lors des réunions et Théo ne parvenait pas toujours à entendre la totalité de ce qui se disait.

« J'ai des doutes pour Poudlard » dit Erik. « Je pense qu'il veut la garder pour la fin. »

« Et Gringotts ? »

« Vide aussi. Les Gobelins ne se trouvent plus là-bas. »

Des le début de la guerre, les gobelins avaient disparus et Gringotts, scellée. Cela avait créé une paniqué général à cause de l'impossibilité d'accéder aux comptes mais il y avait d'autres choses plus problématiques que l'argent : les Mangemorts. La question économiques était donc passé au second plan…pour l'instant.

« Donc le Ministère » conclut Neville.

« Ça reste une hypothèse » dit Erik. « Le mieux serait de leur en parler. Nous avons une réunions demain matin. »

« Tu sais quoi, Erik ? Je vais aller leur dire à tous. Je crois que tu as du temps à rattraper avec Draco alors je vais vous laisser. »

« Mais la réunion… »

« On peut la faire sans toi, ne t'inquiète pas. »

« Oh, attends ! » s'exclama Draco alors que Neville s'apprêtait à passer la barrière.

Il était impossible de transplanner directement dans ou depuis la cachette. Au moins le sort de Carver Parkinson servait à quelque chose.

« Severus m'a donné ça pour Dumbledore » dit Draco en sortant une lettre et un papier de sa poche et en les tendant à Neville.

« Qu'est ce que c'est ? »

« La lettre j'ai déjà vu » remarqua Erik. « Tu m'en a fait passé d'autre, n'est-ce pas ? »

« Oui, ce sont des lettres personnels que Dumbledore à pour tâche d'envoyer. »

« Les envoyer ? A qui ? » demanda Neville.

« Il ne me l'a pas dit » dit Draco légèrement frustré.

Il avait eut beau demandé, Severus était tout simplement resté de marbre.

« Et le papier ? »

« Voldemort lui a encore demandé des ingrédients. »

« Encore ? » demanda Erik en prenant le papier pour le lire.

Severus avait marqué une série d'ingrédients qui lui étaient inconnus et il avait ajouté des notes, des suppositions quand à leur utilisation. Dumbledore s'aiderait sûrement des chercheurs pour savoir ce que Voldemort mijotait.

Cela faisait la troisième fois qu'il demandait à Severus de lui trouver des ingrédients sans lui demander également de les utiliser pour brasser une potion. La confiance de Voldemort en Severus était assez limité et il préférait le cantonner à la préparation des potions, notamment de soin, faisant de lui une sorte de médicomage de fortune pour les Mangemorts.

« Ça devient inquiétant » dit Neville, les sourcils froncés en reprenant le papier. « Cette fois j'y vais. »

« À tout à l'heure » dit Erik.

Il regarda Neville sortir de la Cachette et soupira. Il se sentait tellement sous pression. Il n'avait que 16 ans enfin ! Et voilà qu'il était déjà héros, sauveur, chef de guerre, c'était trop.

Draco, sentant sa tension se rapprocha de lui et se mit à lui masser les épaules. Erik grogna sous la sensation. Ce lieu n'était peut-être qu'un lieu de rencontre avec Draco, leur espion, mais ici, il se sentait bien, en sécurité, loin de la guerre. C'est pour ça qu'il avait fait ressembler ce lieu à la Cachette de Poudlard, abandonné depuis qu'ils avaient transféré toute leur bibliothèque dans celle de l'école. Cette grotte ressemblait à un lieu familier et il s'y sentait un peu mieux.

« Dis, tu fais attention là-bas, hein ? » dit-il alors que l'inquiétude le tenaillait.

« Ne t'inquiète pas » répondit Draco dont le massage se faisait plus sensuel.

« Et dit à Vincent, Gregory, Théo et…et Haldus de faire attentions à eux au…aussi » haleta Erik sous la caresse.

« Ils…le…savent » dit Draco en embrassant la peau sensible de la nique d'Erik entre chaque mots.

« J'aimerai tellement que vous n'ayez pas à faire ça. Qu'on puisse rentrer tous ensemble à Poudlard. »

Draco s'arrêta et devint plus sérieux.

« Tu sais que ça ne peut pas arriver. Il faut des gens dans les rangs de Voldemort pour espionner, nous n'avons pas le choix. »

« Je sais ! » s'exclama Erik en se retournant.

Ses yeux étaient pleins de larmes. Il prit la tête de Draco entre ses mains et l'embrassa furieusement. Draco répondit immédiatement au baiser et posa ses mains sur les hanches d'Erik. Alors que le baiser continuait, il glissa ses mains sous la tunique sombre du Défenseur et caressa sa peau douce.

Emporté par leur passion, les deux garçons tombèrent au sol, sur les coussins et les fourrures qui le garnissait.

A suivre…


Alors ? Vous en avez pensé quoi de ce premier chapitre ? Ça valait le coup d'attendre ?

Et oui, Erik et les autres ont 16 ans, presque 17. C'est l'âge où les hormones bouillonnent et où les corps se mêlent…bref, l'âge du sexe !

Je suis sûr que j'en ai fait flippé quelques uns au début quand Draco fait le méchant, allez, avouez !

En tout les cas, c'est fini pour cette semaine. J'espère que vous continuerais à suivre mon histoire. A bientôt !