Chapitre 1: Qu'as-tu fait, Potter ?
"Dans le monde, vous allez souffrir. Mais soyez courageux: j'ai vaincu le monde" Jean 16:33
Potter sert son poignet gauche à s'en faire mal, comme pour retenir un coup qui ne partirait pas. Trop pacifique Harry Potter, trop faible Harry Potter. Humilié et faible.
Ça faisait un temps qui lui semblait des heures que Marge Dursley, la soeur de son oncle, disait des horreurs sur lui et sur sa famille défunte. Des heures qu'elle salissait impunément sa vraie, la seule famille de sang qui l'ai un jour aimé. À cet instant précis, il détestait cette femme plus que Malfoy, plus que les autres Dursley, peut-être même plus que Voldemort. Il détestait une pathétique moldue, immense, gonflée de graisse et d'orgueil. Une pathétique moldue qui ne devrait pas être capable de lui faire du mal, à lui. Depuis quand les lions courbaient l'échine devant un petit chien qui aboie ?
Heureusement que les Malfoy ne pouvaient le voir, ils se moqueraient bien de lui, le seul sorcier qui avait pu résister au sortilège de la mort alors qu'il était un bébé, lui, enfant qui avait déjà affronté trois fois le seigneur des ténèbres et en était ressorti vivant.
Ce n'était pas elle, c'était lui qui était pathétique à en pleurer.
Derrière lui, les Dursley continuaient à s'empiffrer du repas qu'il leur avait préparé tout en se moquant de lui. Seule Pétunia ne disait rien, comme toujours lorsque sa belle-soeur était là, indifférente. Potter l'enviait tant. Chez lui, la colère bouillait. Sa main gauche agrippait le rebord de la table de travail à s'en faire mal et la droite serrait un peu trop fort le couteau avec lequel il avait tranché des fraises un peu avant. Il restait encore sur la lame un peu du jus de ce fruit. Rouge.
Marjorie Dursley continuait de parler, faisant comme si il n'était pas là tout en le visant tout particulièrement. Ses mains tremblaient lorsqu'il prit la salade de fruits pour l'amener à table.
- Quand le sang est mauvais, ça ressort toujours. Je ne veux rien dire contre ta famille, Pétunia, mais ta sœur avait une tare. Ce sont des choses qui arrivent dans les meilleures familles. Ensuite, elle s'est acoquinée avec un bon à rien et on a le résultat devant nous.
Il se retourna brusquement vers elle. Elle arborait un sourire satisfait en se régalant de son indignation. Soudain, le saladier lui échappe des mains et son contenu se déverse sur le sol parfaitement récuré de la maison des Dursley. Elle avait tourné vers lui son visage gonflé... de graisse... et... de méchanceté. De... plus en... plus... gonflé. Dudley arrête subitement de manger. Signe alarmant. Elle ne s'en rend pas encore compte, elle entend juste le bruit assourdissant des verres et des fenêtres qui explosent dans toute la pièce. Harry Potter lui crie quelque chose qu'elle n'entend pas. Tous ses vêtements se déchirent, son collier de perles l'étrangle.
- MONSTRE ! ARRÊTE ÇA DE SUITE !
Le jeune sorcier tourna dos au spectacle pour faire face à la voix qui lui donnait des ordre d'un ton suppliant. C'était la première fois que le neveu voyait de la Vraie Peur dans les yeux de son oncle. Pas celle qui pousse à attaquer de peur d'être attaqué, non, mais celle qui poussait l'homme le plus robuste à s'agenouiller et supplier.
- ARRÊTE ! Je t'en prie ! GAMIN !
La première panique passée, Potter ne put empêcher un sourire satisfait d'apparaître sur ses lèvres en regardant Oncle Vernon droit dans les yeux. Quitte à choisir, il préférait cela. La Marge gonflée de toute part flottait dans la pièce et continuait de gonfler, inexorablement.
Jusqu'à exploser.
Du sang sous leur pieds.
Sur leurs corps.
Et dans le dos de Potter qui souriait encore.
Qu'as-tu fait, Harry Potter ?
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