Oh Hey ! Comme j'ai vu la question de savoir si je reprendrai le travail, la réponse est oui. Mais quand ? Mmmh le onze si tout va bien.

Avez-vous des inquiétudes pour les jours de post ? Rassurez vous à part ma mauvaise habitude de confondre le lundi et le mardi, je serais régulière et ce jusqu'à la fin.

Je ne vous embêtte pas plus voici la suite corrigez par Titou Douh. Gloire à elle !

Guest : Haha à croire qu'ils sont tous fait pour travailler ensemble main dans la main XD. Oh hum je vais essayer de faire quelque chose comme ça mais bon sang, c'est dur de gérer autant de perso et d'évènement u_u. Enfin j'espère que je serais à la hauteur de tes attentes !

Aniar : Voici la suite :p

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DUEL

« Je m'approche de ton cou et tu sens (tu aimes ça)
Je me cambre sur ta cuisse et d'office
Je sens que tu te contractes dans ton Levi's »

Dans ta vraie vie. YELLE

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Susan Bones et Luna Lovegood furent les premières à signer.

Et Susan constata sans surprise la présence des noms de Nolan, Draco, Neville et Hermione avant de lui demander où était celui de Théodore. Harry lui avoua alors qu'aucun Serpentard n'avait signé par peur de freiner le désir d'autres élèves de faire partie de l'Armée. Susan avait alors pris la liste avec elle et s'était dirigé avec discrétion vers Théodore. La suite appartenait à l'histoire.

Harry retrouva une liste avec beaucoup plus de noms que ce qu'il aurait pu croire. En dehors des anciens membres, il comptait à présent : Blaise Zabini, Théodore Nott, Astoria Greengrass, Vincent Crabbe, Gregory Goyle, Pansy Parkinson, Millicent Bulstrode, Ludmila Rosier, Berthe Yaxley et Dorothy.

Harry avait d'abord cru que Astoria Greengrass s'était jointe à eux pour espionner Draco sous les ordres de sa sœur mais il s'avéra que la jeune fille avait un réel sens de la justice. Draco s'était montré dubitatif en la voyant arriver mais la Serpentarde avait fait entendre sa voix. Ils n'avaient aucune raison de la refuser.

Hermione, Nolan, Neville, Draco et lui avaient longuement réfléchi ; devaient-ils montrer la Salle sur Demande ? Après mûre réflexion, ils décidèrent que oui. Hermione s'autorisa même à ne pas poser de sort vengeur sur la liste. Il n'était plus question de secret. Les gallions étaient, eux, cela dit toujours d'actualité.

Même si l'intendante du ministère Eliksa Furenebre hantait les murs de Poudlard, tout le monde savait que seul Regulus Black était dans son collimateur.

Il leur fallut du temps pour mettre en place la première réunion, ainsi le dernier jour de janvier. Harry put observer de nouveau la Salle sur Demande dans la plus grande représentation de sa salle d'entraînement.

Et il y avait foule.

OooooooooooOooooooooO

Les cheveux de sa nuque se hérissèrent au moment où Harry prit la parole.

- Bonjour, enfin bonsoir… Si vous êtes ici, tous, c'est parce que vous avez signé pour faire partie de l'Armée de Poudlard. J'ai peut-être été élève à Durmstrang mais croyez-moi quand je vous dis que je sais très bien pour quelles raisons la plupart d'entre vous a signé.

Draco l'observa marcher et observer tous ceux qui se trouvaient dans la Salle sur Demande. Des Serdaigle, des Gryffondor, des Serpentard et des Poufsouffle ; tous côte à côte, écoutant Harry Potter.

- L'article de Skeeter est sorti, certains d'entre vous sont révoltés de savoir que Gardner a le beau rôle et n'ont donc plus confiance en ceux qui sont sensés nous protéger. D'autres ont vu leurs familles souffrir de la perte de plusieurs membres à cause d'une guerre engendrée par les parents de ceux qui se trouvent juste à côté d'eux.

Draco remarqua les regards en biais mais Harry ne leur laissa pas plus de temps.

- D'autres encore sont ici parce qu'ils ont des questions... Parce qu'ils veulent démêler le vrai du faux. Et d'autres sont là par conviction.

- Et qu'en est-il de ceux qui sont juste là pour apprendre à te mettre une raclée ? Aouch !

Harry ignora la remarque de Blaise et Draco remercia silencieusement Ginerva du coup de coude mais grogna en voyant la main de Ronald Weasley se lever.

- Est-ce qu'on pourra commencer par la partie questions ?

- Nous allons évidement commencer par la partie questions. Qui en a ?

Toutes les mains se levèrent. Draco se pinça l'arrête du nez mais Harry avait l'air parfaitement immunisé. Il pointa du doigt Ronald.

- Est-ce que tu vas vraiment nous enseigner des sorts ?

- Pas uniquement moi. Hermione, Draco et Nolan le feront aussi.

- Est-ce que c'est vrai ce qu'on dit sur les Mangemorts ? demanda Dorothy.

- Je ne sais pas mais je ne vais pas attendre d'être devant eux pour me préparer. En dehors du fait que c'est une menace et je crois que c'est une menace, ce groupe que nous formons ce n'est pas uniquement une Armée.

- Qu'est ce que c'est, alors ? questionna Anthony Goldstein.

Draco ouvrit légèrement la bouche en se laissant submerger par le sérieux soudain de Harry.

- C'est un groupe d'élèves d'une école. Une école importante constituée de personnes importantes. Pourquoi est-ce qu'il y a eu une guerre en premier lieu ? Pourquoi y a-t-il eu des divergences d'opinion ? Parce que des sorciers ont été incapables de regarder à côté d'eux. Regardez à côté de vous ! Regardez des personne de votre âge qui ne portent pas la même couleur de cravate que vous et pourtant… Ils participent aux mêmes cours, apprennent les mêmes choses. Et certains n'ont pas la chance de pouvoir partager ça avec leurs parents. Soit parce qu'ils sont en prison, soit parce qu'ils sont moldus. Ce groupe, cette Armée, c'est pour que vous puissiez vous dire que plus tard dans votre vie que vous pourrez compter sur eux. Parce que même si vous ne venez pas du même endroit, vous désirez la même chose ! Et si un jour, vous choisissez un métier et vous retrouvez avec l'un des membres de ce groupe, vous saurez que vous pourrez lui faire confiance. Voilà ce que c'est : ce n'est pas une Armée, ce sont des élèves de Poudlard qui vont apprendre ensemble.

Le ton ferme de Harry musela presque tout le monde, même Draco se retrouva pantelant face à son discours.

- Pourtant rien ne nous dit que l'un deux n'est pas lui-même un Mangemort.

Draco vit Boot pointer du doigt Millicent.

- Non, en effet.

L'intervention d'Hermione étonna tout le monde mais la jeune fille s'avança vers Millicent.

- Rien ne nous le dit, il va falloir apprendre à faire confiance.

- C'est facile à dire, grogna Boot.

Hermione claqua des doigts.

- On se fiche de savoir qui est le fils de qui, ici. Harry est mon ami et il a confiance en eux alors je ferai de même. Ravale tes préjugés dans cette salle, Boot, tu n'imagines pas ce que c'est de faire partie de ceux dont les parents ont gâché ta vie sans le vouloir vraiment. Vous ne pouvez pas vous mettre à leur place, très bien, mais les Serpentard ont assez prouvé ces derniers temps qu'ils étaient autre chose que des sangs-purs sans cœur ! Parce que tu ne sais rien d'eux, tu ne peux pas te permettre de tirer des conclusions idiotes ! Faites un effort : pourquoi prendre le risque de s'exposer ainsi, contre leurs familles ? Uniquement pour t'entendre geindre ?

Boot devint livide.

- Je ne…

- Tais-toi et écoute ! siffla Hermione.

Harry reprit sans même se soucier de cette prise de bec.

- Je crois que nous sommes encore un peu jeunes pour parler de trahison, non ? Dans tous les cas, je vous demanderais tout de même de faire l'effort d'être courtois les uns envers les autres. Après tout, nous sommes là uniquement pour nous entraider. Donc je ne vous demanderais qu'une seule chose : lorsque nous nous réunissons, laissez la couleur de votre Maison à la porte. Considérez-vous comme des élèves égaux. Si vous ne pouvez pas être d'accord avec ça, je ne vous retiens pas.

Harry laissa le silence lui montrer combien quitteront la pièce mais personne ne bougea.

- Puisque nous sommes d'accord… Voici ce que vous apprendrez ici. D'abord, nous reprendrons les cours de duels. Encore et encore, jusqu'à ce que désarmer un adversaire soit un réflexe. Nous reverrons les sorts de protection jusqu'à ce que cela soit une seconde peau. Nous apprendrons des sorts offensifs, uniquement parce que la meilleure défense est l'attaque. S'il y a un sort que vous voulez partager avec tout le monde, vous êtes les bienvenus. S'il y a sort que vous voulez apprendre et que vous avez vu être exécuté, vous êtes libres de demander.

- Comme le sort que Draco a lancé dans la Chambre des Secrets ? osa Dorothy.

Harry lui sourit avec tendresse.

- Qu'en pense le principal intéressé ?

Draco croisa les bras et lui rendit son sourire.

- Uniquement si monsieur daigne partager son sort de pourrissement.

- Un sort de pourrissement ? s'étonna George Weasley. Qu'est-ce donc ?

- Un sort de magie noire que Harry ne devrait pas partager de cette manière ! s'interposa Nolan.

- De la magie noire ? On va apprendre de la magie noire ?

Harry leva la main.

- Oui. Je ne vais pas vous mentir : à Durmstrang, la magie noire n'est pas considérée comme telle et oui… Je connais certains sorts, que je vous apprendrais si et seulement si je juge qu'ils ne seront pas utilisés stupidement. Mais j'entends aussi vous apprendre à vous défendre.

Draco s'attendit à de vives protestations mais seuls des murmures d'excitation parcoururent le groupe d'élèves.

- Comme vous l'avez deviné, le gallion qu'Hermione vous a distribué vous montrera les jours et l'heure des réunions. Il se peut que beaucoup d'entre elles aient lieu en pleine nuit. Si cela joue sur vous études durant la journée, ne vous faites pas plus de mal que nécessaire. Je sais qu'il y a les ASPICs, de même que les cours de transplanage, le Quidditch et d'autres activités extra-scolaires. Nous serons là pour ceux qui peuvent être présents. Hum, je pense avoir tout dit pour une première réunion… Je crois.

Harry fit une pause et Draco attendit que d'autres questions fusent. Mais personne n'éleva la voix. Le blond supposa que puisque personne ne savait comment cela allait se profiler, ils préféraient économiser leur salive.

La suite fut simple : Neville expliqua comment fonctionnait la salle. Il montra les mannequins contre lesquels ils se battraient et Hermione ajouta que des livres seraient ajoutés pour en savoir plus sur la théorie.

Au fil des jours qui suivirent, Draco se rendit compte que la plupart des élèves de sa classe et de son année étaient bien plus assidus sur les cours qu'avant. Il n'avait pas pensé que son tour de main avec le journal fonctionnerait autant mais il pouvait entendre les murmures, les questions, les demandes silencieuses.

Il n'était pas le centre de l'attention, Harry l'était. Draco aurait pu se mettre plus en avant mais il se sentait comme un observateur anthropologique. La manière dont Harry ignorait les regards et les rumeurs mais répondait positivement aux questions qui lui étaient posées... Même Regulus fut le sujet des curieux. Il semblait que l'histoire des Mangemorts intriguait de plus en plus et ce dernier était un témoin direct de ce qui s'était passé. Regulus ne broncha pas, il prit le temps durant un cours d'éclairer tout le monde sur son expérience et Draco capta le regard horrifié d'Eliksa Furenebre. Plus tard, Harry lui expliqua qu'elle avait été furieuse que ce dernier parle de la guerre aussi ouvertement mais le sentiment des élèves ce jour-là avait été du soulagement mêlé à de la crainte et à autre chose : le fait que Regulus décide de ne pas faire de langue de bois l'avait placé haut dans l'estime des élèves.

Il n'était pas le seul, Sirius Black et Severus Rogue étaient eux aussi au centre des attentions. C'était comme s'ils s'étaient tous réveillés d'un sommeil profond et qu'ils étaient avides de connaissance, que les élèves essayaient de comprendre leurs passé. Un passé qui revenait sous la forme d'un nuage épais qui ne se décidait pas à faire tomber toute l'eau qu'il contenait.

Les premiers rassemblements de l'Armée de Poudlard se passèrent exactement comme Harry l'avait prévu. Il s'avéra que beaucoup d'entre eux n'étaient pas si performants dans un duel. Harry désarma presque tout le monde immédiatement. Les jumeaux et Ginny Weasley lui tinrent tête, de même que Cho Chang et Ludmila Rosier mais il expédia la baguette de chacun de ses adversaires, y compris Draco. Ce n'était pas une surprise, au final : Harry Potter avait beaucoup plus d'expérience en combat que n'importe qui. Mais beaucoup d'élèves furent touchés dans leur ego et les cours suivant se montrèrent plus ardus.

Draco avait surpris certains membres du groupe s'entraîner en secret. Que ce soit pour des sorts de protection, des charmes qu'ils avaient tous vus et revus les années précédentes ou des sorts qui n'avaient jamais même été exécutés. Aussi, quand Harry décida de montrer un vrai duel, un matin de mars, Draco sentit la pression et l'excitation dans tout son corps.

- Neville, si tu veux bien être mon adversaire ?

Draco fronça les sourcils : il aurait pensé qu'il serait celui que Harry choisirait mais laissa de coté son mécontentement et rejoignit tous les autres contre un mur.

Neville s'avança au milieu de la pièce et se mit en garde de la façon la plus sang-pur possible : bras légèrement relevé, baguette le long de son corps, tandis que Harry tenait sa baguette devant lui comme un épéiste. Ils tournèrent l'un en face de l'autre comme deux lions se faisant face.

Draco ne vit pas le feu de départ. Ce qu'il vit, en revanche, dépassa ce à quoi il s'attendait : Neville tenta de désarmer Harry avec un Expelliarmus parfaitement prononcé mais Harry le renvoya d'un Protego avec une puissance qu'il ne lui connaissait pas.

Draco écarquilla les yeux en se rendant compte de la manière dont Harry agissait. De tous les sorts que le brun lança, seulement deux furent prononcés à voix haute. Le reste était des informulés. Harry avait décidé de ne pas cacher son talent. Il ne laissa aucun répit à Neville, ce dernier se protégeant du mieux qu'il pouvait sans avoir ne serait-ce qu'une fois la possibilité de contre-attaquer.

Dans un mouvement ample et gracieux, Harry évita un sort de découpe qui trancha un mannequin derrière lui et le blond siffla entre ses dents : Neville avait repris le dessus et semblait ne plus rire du tout. Jamais il n'avait vu le blond aussi concentré, jamais il n'avait vu Neville haletant et le regard si noir.

- ICARUS !

Le sort de vent chaud que le Gryffondor lança faucha les jambes de Harry et le brun usa du sort de passe-muraille de sa mère pour atterrir derrière lui et l'immobiliser d'un Petrificus Totalus. Neville tomba au sol et Harry lança rapidement un Enervatum. Le blond grogna et Draco remarqua alors la jambe de Harry en voyant son brun aider Neville à se remettre debout. Le bas du pantalon de Harry avait brûlé et sa peau était rouge.

- Ce n'est pas juste, tu n'as utilisé que des informulés !

Harry sourit mais se tourna vers le reste des élèves.

- Même si je vous ai pris la tête avec le sort de désarmement, vous pouvez voir qu'il n'est pas celui qui peut immédiatement fonctionner. Si cela arrive, votre combat peut durer plus longtemps. J'ai utilisé les informulés parce qu'ils ne laissent pas le temps à l'adversaire de réellement réfléchir à son prochain sort et voilà ce qui arrive : durant les cinq premières minutes, Neville s'est concentré sur sa défense et a finalement décidé d'être plus offensif et ça a payé. Dans un combat, vous ne pouvez pas uniquement vous concentrer sur votre protection. Si vous devez aider quelqu'un, il faut savoir attaquer. A partir de maintenant, Blaise Zabini et Draco Malfoy seront vos adversaires à abattre. Ce sont ceux qui en savent le plus là-dessus. Vous n'userez que de sorts offensifs.

- Mais ce n'est pas dangereux ?

Harry croisa les bras.

- Bien sur que si. Quelques un d'entre vous se retrouveront peut-être à l'infirmerie. Mais c'est aussi pour ça qu'Hermione a mis des livres de soin à disposition. Choisissez-vous un adversaire ; l'un défend, l'autre attaque et ensuite, vous échangerez.

Draco avança vers Harry et observa le brun s'asseoir et fixer sa jambe.

- Le sort Icarus... Je ne pensais pas Neville se décider à s'en servir.

Le blond s'agenouilla devant Harry et soigna rapidement sa blessure.

- On donne l'impression d'être sur tout les fronts, des sorts de soin ; des sorts de magie noire et des informulés. Les professeurs trouvent ça étrange que les élèves viennent plus entraînés qu'avant.

Draco caressa le mollet de Harry où les poils avaient malheureusement grillés puis releva les yeux vers le brun qui le fixait, sourire aux lèvres.

- Tu t'amuses, Draco.

- C'est vrai mais ce n'est pas sensé être drôle. J'ai reçu une lettre de Cassius Corgan qui ne trouve pas très drôle que j'aie utilisé son nom mais qui me remercie tout de même parce que la ministre Amélia Bones lui laisse le champ libre pour mettre en place une cellule de crise anti-Voldemort.

- Cassius Corgan te parle de politique ?

- Ne le dis pas à leurs fils.

Harry et Draco se tournèrent brièvement vers Septimus Corgan qui avait signé presque aussi vite que Luna Lovegood mais avait interdit à son frère de le faire. Harry n'avait jamais vraiment été proche des cousins de Nolan mais ils devaient se rendre à l'évidence : Septimus était fier de se battre aussi pour des choses qui le dépassaient. Nolan avait accepté cet état de fait avec amertume.

- Vas-tu m'offrir des leçons privées ?

- Pardon ? s'étonna Harry.

Draco se redressa pour s'asseoir à côté de lui. En face d'eux, Fred et Ron Weasley faisaient fuser des sorts avec force et, sourire aux lèvres, n'avaient pas l'air de se soucier qu'ils prenaient beaucoup de place. De l'autre coté de la pièce, Hermione, Katie Bell et Angelina Johnson soignaient Gregory Goyle et Lee Jordan qui s'étaient bien amochés.

- Tu ne m'as jamais proposé de duel.

Harry haussa un sourcil.

- Jamais ?

- Absolument jamais.

Harry rigola doucement.

- Alors il faut remédier à ça.

Ils durent attendre la fin officielle du cours secret. Ils passèrent de longues minutes à saluer et insistèrent lourdement auprès de Neville pour le convaincre que non, ils n'avaient pas besoin d'aide pour ranger la Salle sur Demande, elle se rangerait très bien toute seule. Ce fut Hannah Abbot qui parvint à tirer le blond vers l'extérieur, ce dernier montrant un visage rouge pivoine à Draco et Harry.

Hermione, qui avait bien compris leur petit manège, ne fit aucun commentaire mais leur rappela qu'ils avaient cours dans une heure et qu'ils n'avaient pas intérêt à être absents. Une fois la salle vide, Draco se débarrassa de sa robe de sorcier et remonta les manches de sa chemise.

- Tant de préparation uniquement pour mordre la poussière, se moqua Harry.

Draco se sentit sourire narquoisement.

- Je te laisse savourer ma classe avant de ne voir que le sol de cette salle.

L'anticipation du duel le fit se contracter entièrement. Il n'y eut aucun compte à rebours ni aucun mot de Harry pour le prévenir.

Le premier sort fusa, un éclair jaune vif qui frôla son visage. Draco riposta avec force, son bras formant un arc de cercle pour projeter une lame horizontale. Harry se jeta sur le côté et sa baguette laissa échapper une myriade d'étoiles blanches qui laissa la chemise de Draco en lambeaux et coupa sa peau. Il grogna. La vague pensée que Harry l'avait blessé aurait du le mettre dans une rage folle mais son sort suivant lui rendit la monnaie de sa pièce.

Il se détesta cependant de penser à Harry comme un ennemi : c'était un entraînement. C'était un duel que n'importe quel sorcier pouvait faire mais l'estafilade sur la joue du brun lui fit regretter son choix.

Pourtant, Harry ne s'arrêta pas. Chaque sort jeté poussait Draco à en faire autant. Chaque piqûre, balafre, choc, projection le poussait à se battre avec plus d'ardeur. Il avait la très nette conscience de ce qui pouvait bouillir dans le cerveau de Harry. Si Draco était trop tendre avec lui, il le serait avec n'importe qui. Et Draco ne pouvait pas se permettre d'être celui qui pouvait finir allonger en sang dans des toilettes.

La compréhension de ce qui coûtait à Harry d'exécuter ses souhaits le frappa avec la même force que l'expulso de Harry. A quel point le garçon en face de lui l'aimait et le considérait pour accepter ce duel... A quel point Harry avait évolué dans un sens où le blesser n'était pas la première source de ses inquiétudes... Et a quel point il estimait Draco être capable de lui faire face...

Draco perdit le combat. Harry avait usé du sort de fouet de Natasha pour attraper sa baguette et la jeter au loin et le fit tomber sans ménagement au sol. Draco resta au sol, le souffle court, la respiration difficile. Quelques secondes de plus et Harry était au-dessus de lui, la mine contrariée.

- Mes sorts de soins sont au point mort.

Il aida Draco à se relever et étudia les coupures sur ses bras. Draco attrapa sa baguette quand Harry la ramena avec un accio et se soigna rapidement.

- Tu aurais du faire un effort ! pesta Draco. Je ne serais pas toujours là pour te guérir.

- Toi et Hermione avez beaucoup plus en commun que ce que vous pensez...

- Bien, alors c'est avec elle que tu aurais du sortir.

Harry fit une grimace éloquente, comme si Draco avait émis l'hypothèse qu'il aurait du sortir avec sa propre mère. Ce n'était pas une nouvelle qu'il partageait des traits de personnalité similaires avec Hermione. Peut-être était-ce ça qui avait motivé des années de querelles entre eux dans l'autre vie de Potter mais Draco espérait qu'il y avait plus que ça... Parce qu'ils restaient tout de même radicalement différents.

Draco se fit pardonner en embrassant rapidement les lèvres de Harry.

- Je ne suis pas à cheval sur les révisions, mon sens de l'humour est nettement plus élaboré et jamais, Ô ! grand jamais, je n'aurais demandé à McGonagall de te confisquer ton balai pour vérifier qu'il n'était pas piégé.

- Non, tu l'aurais caché et fait mine que quelqu'un l'avait volé.

Draco mit sa main sur son cœur et prit un air choqué.

- Potter… Tu me connais trop bien.

Harry étouffa son rire dans son cou et Draco le serra contre lui avec une impatience dévorante. Ses lèvres se posèrent sur sa tempe et ses mains cherchèrent immédiatement le contact avec sa peau. Il ne fut même pas étonné de se sentir dur, l'adrénaline jouant avec force avec ses nerfs et son excitation.

- Draco, souffla Harry. On va être en retard.

- Je sais.

Harry n'eut même pas besoin de se laisser convaincre entièrement.

Deux heures plus tard, Hermione les foudroyait du regard à travers la Grande Salle.

OooooooooooOoooooooooO

Pour commencer, Funambule tourna sur lui-même, agita sa queue, exécuta la demande d'Hermione de faire trois bonds sur la droite et finit par s'asseoir en levant la patte comme un chien. De l'autre coté du cercle se tenait le corps de Neville, les yeux dans le vague, immobile, jambes croisées comme un prêtre bouddhiste. Sur son front, le sort de sang d'expulsion de Harry et à son poignet, le bracelet de jade. Rien ne semblait indiquer que quelque chose allait prendre possession du corps de Neville. En revanche, la docilité de Funambule prouvait que l'âme de Neville avait pris le contrôle de l'animal.

Et cela dura bien plus que deux misérables minutes. Leurs efforts payaient enfin.

Hermione claqua dans ses mains et l'instant, d'après le visage de Neville reprenait des couleurs.

- Comment était-ce ?

- Moins fatiguant, mais…

- Mais ?

- Est-ce que je dois encore faire subir ça à Funambule ?

Neville caressa la tête de son animal qui ronronna de plaisir.

- Neville, commença Hermione avec douleur.

Le blond leva la main.

- Je sais. Je sais pourquoi on le fait, mais… Ça me tue de l'utiliser comme ça.

Neville plaida silencieusement sa cause envers le groupe. Harry resta silencieux. Il avait proposé Cavalier, il avait acheté une chouette pour cette unique occasion, il avait aussi amené Apophis. Ils avaient même retrouvé le chat dont il s'était servi pour qu'Hermione descende aux Enfers.

Jamais Neville n'avait établi de connexion assez forte avec ces animaux. La conclusion s'était imposée à eux, durement : Funambule avait accueilli Neville durant longtemps et un lien s'était formé. Aucun n'en comprenait la nature, ils n'avaient que des théories et des suppositions. Mais les faits étaient là : Funambule ne rejetait pas l'âme de Neville.

Harry n'aimait pas cette idée non plus. Il avait vainement tenté de fabriquer un cercle où seule l'âme de Neville pourrait entrer et rester protégée. Comme une bulle protectrice dans laquelle flotterait l'âme du Gryffondor le temps de la difficile épreuve du détraqueur. Mais il avait finalement décidé de faire marche arrière.

Son ancienne directrice avait été formelle, rien de ce qu'il avait en tête n'avait déjà été tenté et elle ne pouvait garantir de la sécurité de l'âme de Neville et des effets que le cercle aurait sur lui, de l'effet que la magie aurait sur une âme nue. Ils savaient que l'échange avec Funambule fonctionnait, que c'était une garantie suffisante et Harry avait aussi été refroidi par ce qui s'était passé avec le livre d'Ezkridis.

Échouer n'était plus une option. Même s'il savait ce qui se passait avec le fléreur de Neville. En fait, c'était Nolan qui s'en était rendu compte en premier. Funambule boitait quand il marchait, le poil de son museau avait viré au gris et blanc. Il dormait de plus en plus et plus longtemps.

Chaque fois que Neville le possédait, sa force, sa vie diminuait. Ils en étaient tous conscients. Mais ils n'avaient pas la possibilité de faire marche arrière.

- Combien de temps vous pensez que ça prend pour un détraqueur d'aspirer l'âme de quelqu'un ? demanda Nolan pour faire diversion.

- Peu de temps. Selon Regulus, moins d'une minute si on le laisse pleinement faire, répondit Harry.

- Alors, dit-il incertain, c'est la dernière étape.

Ils s'observèrent tous à la dérobée, sans savoir comment commencer. Mais il fallait bien un début à tout. Les vacances de Pâques n'allaient pas tarder et ça serait leur meilleure chance.

- Bien, reprit Harry. Jai dessiné un cercle et Anterra l'a validé.

Il sortit son petit carnet et rompit le sort de protection qu'il y avait dessus pour en montrer le dessin. Draco et Hermione, qui étaient les premiers concernés, se penchèrent dessus immédiatement.

- C'est un sort de patronus, pointa Hermione. Et ça… Les runes Thurisaz, Kenaz pour la création magique, Algiz et Isa… Pourquoi Isa ?

- L'immobilité, compléta Draco. Ce n'est pas un cercle que tu veux former, c'est une prison. Tu as ajouté des sorts d'enfermement et la poudre que tu veux utiliser... Qu'est ce que c'est ?

- J'ai demandé à Louve de me trouver une chaîne d'argent. Elle m'a répondu qu'elle était en Irlande mais que Vermck arriverait à lui en fabriquer une avant les vacances. Je veux l'utiliser pour le premier cercle. Quant au reste, les runes, les sorts et les sceaux de charbon de chêne mélangé à du gros sel... Je pense que ça pourrait faire l'affaire. Nous ferons ça dans la cabane hurlante, bien sûr, mais…

- Mais ?

Harry se massa les tempes.

- Harry ?

- Je ne suis pas sûr que les souvenirs d'Adams suffisent.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Ezkridis parle des souvenirs et du corps de la victime. Je crois qu'il faut un esprit et un corps.

Il leva les yeux sur une Hermione horrifiée et un Nolan livide.

- Tu veux… Tu penses qu'il faut… Un cadavre !? Harry, ça dépasse… Ça dépasse…

Il secoua la tête, dépité. Harry jeta un rapide coup d'œil à Draco pour le découvrir blanc comme un linge.

- Tu te rends compte de ce que tu dis !? s'indigna Hermione. D'abord la bibliothèque, puis le démon, un détraqueur et maintenant ça ! Un cadavre !?

Harry n'osa pas contredire Hermione. Ils avaient mis un pied dans ce que la magie avait de plus sombre et ils en sortiraient sûrement plus tachés que n'importe qui à leur âge.

Lui-même ne se reconnaissait plus. Draco avait beau dire qu'il faisait ça pour le bien de tous, il savait que son manque d'appréhension était du à une partie du Harry qui avait été élève à Durmstrang. Il aurait proposé ce genre de solution à Dimitri et Natasha que ces deux amis auraient déjà choisi un cimetière et le cadavre d'un homme sans se soucier du reste... Ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas de morale. Harry comprenait que son ancien lui n'aurait jamais imaginé en arriver là mais celui qu'il était aujourd'hui en savait plus. Beaucoup plus.

- Dans ce cas, ne vous inquiétez pas pour ça.

- Comment ça !? s'exclama Nolan. Qu'est ce que tu comptes faire, exactement ?

- Je ne sais pas encore, je vais trouver.

- Et ça ne vous fait rien ?

Nolan s'était tourné vers Neville et Draco.

Harry savait pourquoi Draco ne disait rien. Son petit-ami avait depuis longtemps accepté les travers de Harry. Mais Neville, son silence ne s'expliquait pas. Jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche.

- Nous sommes en train d'utiliser mon animal de compagnie. Chaque jour qui passe le rapproche de la mort, pourtant c'est un animal qui aurait du vivre plus de quinze ans et il n'en fera que six ou moins. Voldemort ne s'embarrasse pas de savoir ce qu'il est juste de faire pour parvenir à ses fins mais ça ne veut pas dire que je le compare à Harry. Je ne serais pas capable de tuer quelqu'un mais c'est ce que je fais avec Funambule, sans le vouloir. Déterrer un cadavre me semble moins pire que d'être en partie responsable de la mort de Gardner. Même si je sais que ce n'est pas de notre faute, il est trop tard pour faire marche arrière.

- Je suis désolé, Harry, murmura Nolan. Je ne peux pas faire ça.

- Je ne le pourrais pas non plus, gémit Hermione.

Harry acquiesça.

- Je comprends. Vous n'aurez rien à faire.

Il avait déjà fouillé dans une tombe. Il avait déjà touché le corps froid d'un cadavre. Il avait presque senti sa vie s'échapper sous l'assaut des détraqueurs.

Il n'y avait rien ici qu'il ne connaissait pas.

OooooooooooOoooooooooO

Harry pouvait sentir le regard de Draco sur sa nuque. Après avoir quitté la Salle sur Demande sur des « bonnes nuits » plus que houleux, le blond était resté irrémédiablement silencieux mais Harry n'était pas dupe : cela ne durerait pas.

Draco le prouva en attrapant son bras et l'emmenant ailleurs, loin du donjon. Harry le laissa l'entraîner à travers le terrain de Quidditch et ne broncha pas quand ils entrèrent dans la tour de l'horloge. Il fut cependant le garçon le plus surpris quand le blond, une fois la porte fermée, se tourna vers lui et ravagea sa bouche dans un baiser avide et violent. Harry fut emporté dans un maelstrom de sentiments tous contradictoires mais ce qui prédomina fut la réception de ce baiser. Ses doigts agrippèrent les hanches de Draco et le blond approfondit son baiser en capturant sa nuque d'une main et le col de sa chemise de l'autre.

Harry était sur le point de fondre au sol et d'attirer Draco dans sa chute mais son petit-ami détacha ses lèvres des siennes, plongeant un regard glacé dans le sien.

- Je devrais être profondément horrifié de ce que tu proposes. Même si tu as déjà voulu déterrer le cadavre d'Adams, jeter un corps dans un liquide dont on ne sait rien pour mettre au monde une créature… Immonde. Je devrais être en train d'essayer de te dissuader d'une telle chose et Neville aussi…

Harry ne voyait pas où Draco voulait en venir. Il érait sur le point de plaider sa cause mais le blond ne lui en laissa pas le temps.

- A la place, dit-il, je viens de tomber encore plus amoureux de toi.

- Pardon ? croassa Harry.

Draco serra le col de sa chemise de ses deux mains mais le gris de ses yeux ne quitta pas son visage.

- Putain, Potter, tout ce que tu fais, tout ce que tu entreprends, toutes les idées les plus stupides qui te traversent la tête... Ça me rend fou. A chaque fois, je me dis que je suis en couple avec le sorcier le plus dingue au monde et... J'adore ça !

Les yeux de Harry étaient ronds comme des soucoupes. Il s'était attendu à tout sauf ça : Draco Malfoy clamant son adoration pour la partie la plus sombre de son être, ou du moins la plus déterminée.

Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Draco.

- Et ça t'excite que je te dise ça.

- Pa…

Draco coupa sa phrase en appuyant de sa cuisse entre ses jambes. Harry leva les yeux au ciel.

Inutile d'expliquer à Draco que la seule et unique raison pour laquelle son corps réagissait aussi vite était du au fait que son blond l'aimait inconditionnellement, au point d'accepter tout ses travers. Alors Harry se contenta du plus simple. Il enlaça la nuque de Draco et posa ses lèvres contre les siennes dans le baiser le plus tendre possible, étouffant le hoquet de surprise de Draco. Surprise qui se mua en acceptation. Les mains du blond dévalèrent son dos rapidement et d'un mouvement d'une souplesse que Harry ne lui connaissait pas, Draco agrippa l'arrière de ses cuisses pour le porter, forçant Harry à nouer ses jambes autour de lui.

Le contact de leur membres durcis à travers les vêtements électrisa Harry. Il avait l'impression qu'il n'y avait pas de fin à tout ce qu'il ressentait pour lui sur le moment. Il repensa vaguement à l'époque où Draco Malfoy ne signifiait rien d'autre que des ennuis. Aujourd'hui, il savait que le perdre serait tout bonnement insupportable.

Harry chassa rapidement la vague d'angoisse qui l'inonda et se concentra sur la langue de Draco qui fouillait sa bouche de manière affolante, comme si chaque courbe de ses dents, chaque creux de son palais, la pointe de ses canines ou le goût de sa salive ne devaient plus avoir aucun secret pour sa langue. Harry était ravi de lui donner le champ libre pour l'apprendre par cœur.

Quand enfin ils finirent sur le lit, Harry se redressa pour se débarrasser de sa chemise et de celle de Draco, faisant de son mieux pour ignorer le sourire niais et satisfait du blond.

- Insatiable, n'est-ce pas ? se moqua Draco.

- La ferme, beau blond, rigola Harry.

Très vite, ses doigts eurent raison du reste de ses vêtements et Draco ne fut pas en reste. Ses mains avaient de nouveau repris leurs droits sur ses cuisses et Harry feula de plaisir quand la bouche de Draco attaqua son sexe, l'enveloppant dans la plus douce des chaleurs.

La bouche de Draco était douce et humide et sa langue s'activait avec une décadence affolante sur son gland, l'entièreté de sa verge pour terminer sa route sur ses testicules. Encore aujourd'hui, il réalisait avec incrédulité que c'était Malfoy. Son Malfoy. Draco était ce qu'il y avait de plus extraordinaire et le plaisir qu'il ressentait à chaque fois que ce dernier le touchait l'emmenait loin. Très loin de toute autre considération que leur propre corps.

Harry gémit, la course des doigts de Draco sur son ventre et ses cuisses lui faisait tourner la tête. Les lèvres de Draco avaient élu domicile sur chaque partie de sa queue, déposant des baisers désordonnés, dardant sa langue là où il pouvait. Draco termina sa torture entre les fesses de Harry, repoussant son bassin plus loin sur le lit de façon à s'agenouiller devant le sommier. Il sentit sans étonnement un sort de nettoyage et ferma les yeux avec expectation.

- Je crois que je ne me lasserais jamais de ça...

Harry laissa sa tête retomber sur l'oreiller et ouvrit les yeux sur le commentaire de Draco.

- C'est un anus, Draco, ne le fixe pas comme ça.

- Je fixe ce que je veux. Je lèche ce que je veux et globalement, Harry… Je fais ce que je veux de toi.

Un son étranglé s'échappa de la gorge du brun au moment où il sentit les pouces de Draco jouer sur son petit trou, étirant doucement son muscle, caressant sa peau sensible, soufflant une respiration chaude.

Harry était si près d'exiger de Draco de faire quelque chose mais le blond avait déjà son idée. De la pointe de la langue seulement, il s'enfonça en lui.

- Oh putain, oui !

Draco réitéra son geste, encore et encore, le baisant uniquement avec sa langue, l'écartant seulement de ses doigts et de ce muscle chaud, bouillant et salivant.

- Stop, stop…, gémit Harry.

Il se redressa et tomba sur le sourire satisfait de Draco. Ce type jouait avec ses nerfs et il en avait parfaitement conscience. Harry attrapa ses cheveux et le força à posséder sa bouche. Draco s'y soumit sans rechigner, revivant un baiser similaire à celui échangé contre la porte. Bientôt, les gestes pleins de douceur furent relégués loin de leurs priorités.

- Je ne sais pas, grogna Draco entre deux baisers, si j'aurais la patience de…

- Moi non plus, interjeta Harry.

Il sentit le sourire du blond contre ses lèvres.

Deux minutes et un sort d'étirement adroitement exécuté plus tard, Draco était en lui jusqu'à la garde. Il n'y avait soudain plus de place pour les plaisanteries qu'ils avaient l'habitude de se lancer. Plus de blagues salaces dont Draco avait le secret.

Là, étendu sur les draps, Harry voyait des étoiles. Les yeux mis-clos, il distinguait quelques tours du château découper la nuit. Mais tout ça ne se réduisait à rien en comparaison de Draco. Harry avait ses cheveux entre ses doigts et les serraient avec force. Il avait sa bouche contre sa pomme d'Adam et ses lèvres bougeaient au rythme de ses vas-et-viens. Draco tenait sa cuisse fermement dans une main et au-delà du bruit rauque de leurs souffles, Harry pouvait entendre son cœur battre à ses oreilles.

Il aurait aimé que ça dure éternellement. Il souhaitait en son fort intérieur que Draco ne quitte jamais son corps, qu'il vienne vivre en lui durant une éternité. Il n'avait jamais prié pour être immortel mais la sensation qu'il expérimentait allait au-delà de tout ce qu'il connaissait.

Ce n'était pas le sexe, ce n'était pas juste deux corps.

- Tourne-toi, grogna Draco.

- Quoi ?

- Laisse-moi te prendre par derrière.

Dans les méandres de l'extase, Harry obéit, pleurant presque la perte du pénis de Draco entre ses fesses. D'une main et de la manière la moins précieuse au monde, Draco le fit mettre à quatre pattes.

Harry ne voyait plus que les draps que ses poings serraient mais il baissa brusquement la tête quand Draco attrapa ses hanches et s'enfonça d'une seule poussée en lui. Le cri qui lui échappa fut un mélange de douleur et de plaisir.

- Oohh.. Aaaahnna… Dra… Dra…

Une idée saugrenue lui traversa l'esprit. Jamais lui et Draco n'avaient envisagé ce genre de position, comme s'ils avaient mis un point d'honneur à toujours se regarder dans les yeux. Harry ne savait pas ce qui lui était passé par la tête mais il serait le dernier à s'en plaindre.

Sans ménagement et d'une manière sauvage, Draco le pilonna avec force. Harry pouvait sentir la brûlure du sexe de Draco contre sa peau. Il pouvait sentir ses ongles enfoncés dans ses hanches. Chaque fois que Draco s'introduisait en lui avec brusquerie, Harry hurlait. Et c'était par plaisir. Lui qui était déjà bruyant, il avait l'impression cette nuit-là, d'être capable de réveiller la forêt entière. Pourtant, à ses oreilles, le claquement de peau contre peau de leurs corps résonnait avec force.

Puis Draco parla. L'esprit de Harry, envahi par les ondes de jouissance, eut du mal à saisir en premier lieu les sons erratiques et hachés qui quittaient la bouche de Draco. Mais il finit par entendre.

Et comprendre.

- Oh Harry… Harry… Je t'aime tellement… Tellement…

Un son proche du pleurnichement s'échappa des lèvres de Harry. Draco n'avait pas abandonné son traitement vindicatif, exploitant le peu de place que lui offrait son petit trou ravagé par ses assauts. Mais d'une manière ou d'une autre, la bouche de Draco avait fini entre ses omoplates et l'une de ses mains tenait un pectoral avec fermeté, griffant son torse sans ménagement.

- Tu me rends fou… Fou… Laisse-moi rester avec toi ! Harry, laisse-moi être à toi…. Sois à moi… Pour toujours… Toujours… S'il te plaît…

Harry écarquilla les yeux.

Il jouit, éjacula sur les draps et ouvrit la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Même après que son corps ait rendu ce qu'il avait de sperme de façon expéditive, Draco ne lui laissa aucun répit. Sa prostate n'était plus qu'une boule de nerfs qui faisait résonner un plaisir incommensurable dans chaque partie de son corps, de ses lèvres jusqu'à ses orteils. Pourtant, les mots de Draco résonnaient avec perfection dans on esprit.

Sois à moi, s'il te plaît. C'était une demande. Draco n'exigeait pas. Draco ne le clamait pas. Il lui demandait simplement. Était-ce pour conjurer un mauvais sort ? Qu'ils ne se regardent pas mais se promettent d'être tout l'un pour l'autre ?

Draco effaçait ce qui avait été sa vie d'avant. De lui, on avait attendu, exigé, réclamé. Harry avait été pour tout le monde quelque chose d'acquis, sans que personne ne se soucie de ce qu'il désirait réellement. Et le fait que Draco prenne ce sentiment en compte réchauffa son cœur plus que son corps.

Il était trop épuisé pour répondre ; à la place, il attrapa la main de Draco qui était sur son torse et la porta à ses lèvres. Draco posa tout son visage contre son dos et la crispation de sa main sur sa hanche fut les prémices de son orgasme. Harry le sentit venir. Il le sentit à l'intérieur de lui, en jets brûlants. Il le sentit hors de lui, humide et poisseux.

Mais il ne lâcha pas sa main.

Comme deux corps sans vie, ils s'écroulèrent sur le lit. Et parce que ce qu'il s'apprêtait à dire lui donnait l'impression d'être plus intime encore qu'un simple « je t'aime », Harry resta dos à Draco.

- D'accord…

Le silence qui suivit lui fit se demander s'il l'avait dit à haute voix. Enfin, doucement, Draco le retourna vers lui pour le regarder. La vision que lui offrit le blond lui coupa le souffle : ses yeux étaient rouges, comme s'il avait retenu ses larmes. Sur sa lèvre inférieure, une petite trace de sang laissa Harry deviner qu'il l'avait maltraitée. Ses joues étaient d'un rose soutenu et ses cheveux n'avaient plus la même tenue que ce matin.

Harry avait l'impression que son cœur allait exploser tant l'amour qu'il ressentait à ce moment-là n'avait pas de barrière pour le confiner.

Il passa sa main sur le visage de Draco, son pouce sur ses lèvres.

- D'accord, répéta-t-il.

Le blond plongea sa tête contre son torse et Harry le serra contre lui.

- D'accord, fit Draco en riant.

OoooooooooooOooooooooooooO

La dernière sortie à Pré-au-Lard avant les vacances de Pâques n'offrit aucun répit aux tourments de Neville.

Il se demandait de plus en plus si ce qu'il traversait, Harry l'avait lui-même traversé. Après réflexion, c'était une pensée idiote : même si leurs états étaient similaires, ils vivaient les choses de manière radicalement différentes.

Harry avait appris sur le tard ce qui l'attendait, lui laissant une petite fenêtre de possibilité. Tandis que lui, des personnes avaient travaillé d'arrache-pied pour trouver une solution à son problème.

La réalisation d'être bien entouré ne retirait en rien l'inquiétude d'un possible échec. Et même si c'était sa propre vie qui était en jeu, Neville avait l'impression que Harry serait le plus déçu de tous. Il avait beau avoir une voix sur les conséquences possible de leurs décisions, Neville avait toujours l'impression d'être une poupée dont personne ne savait quoi faire pour le moment.

C'était pour cette raison qu'il avait décidé d'abandonner le groupe le temps d'une journée. Ignorant le reste de ses amis, il se dirigea hors du village et fit appel au magicobus. A ce stade, il n'avait même plus besoin de se justifier auprès de Stan Rocade, l'homme était presque un complice de leurs escapades.

Le bus le déposa juste en face de l'Église dans laquelle lui et Hermione s'étaient rendus pour récolter de l'eau bénite. Contrairement à la promesse qu'ils avaient faite, ils n'étaient jamais revenus pour confirmer la disparition du démon... Mais le prêtre pourrait comprendre ça. Ce n'était peut-être qu'une toute petite aventure dans la vie d'un sorcier. Du moins, c'est ce qu'il croyait encore, jusqu'à ce qu'il voit l'homme en haut des marches de l'Église au niveau de la plus petite porte d'entrée.

- Je te reconnais.

Neville en resta abasourdi. Quand l'homme l'invita à rentrer, il fut incapable de faire marche arrière.

OoooooooooooOooooooooooO

- Je vois, fit le prêtre.

- Vraiment ?

Neville reposa la tasse de thé que l'homme pieux lui avait offert, de crainte de la faire tomber au sol. A la place, il essuya ses paumes moites sur son pantalon.

Le prêtre lui adressa un sourire affable.

- Vous savez que je ne suis pas sensé… Si mon père l'apprenait, il devrait effacer votre mémoire.

- J'en ai bien conscience, et ça serait terriblement dommage mais tout à fait compréhensible. Cependant, mon jeune ami, je me dois d'être franc à mon tour : l'Église n'est pas totalement dupe.

Neville plissa le nez.

- Je m'en doutais. Et ça ne vous fait rien ?

- Tout le principe d'une croyance, c'est d'y croire. Et au fil des années, nous apprenons à reconnaître nos erreurs. De nos jours, beaucoup de membres de l'Église déplorent l'éloignement avec le monde magique. Nous avons parfois des ennemis communs, cette histoire de démon en est une preuve flagrante. Même si j'ai la sensation que cela n'a pas était une réelle délivrance.

Le blond se frotta le bras, gêné.

- En effet, mais… Ce n'est pas exactement pour ça… Enfin, c'est dans la continuité de… J'aimerais vous poser une question.

Le prêtre leva la main dans un geste rassurant.

- Je t'en prie.

- Mes amis et moi essayons d'aider quelqu'un. Quelqu'un dont l'âme a été salie. Nous avons la possibilité de le guérir, seulement ce qui est demandé en échange et moralement discutable.

- A quel point ?

Neville leva les yeux vers l'homme qui le regardait très sérieusement.

- Au point de devoir déterrer un cadavre.

- Es-tu venu ici pour me demander si vous pouviez creuser dans notre cimetière ?

- Non ! Non, pas du tout… Je voulais simplement savoir si… De votre point de vue, c'était immoral.

Le prêtre resta silencieux un petit moment avant de reprendre d'une voix que Neville supposa être la voix des sermons.

- A chaque messe… Nous buvons le sang du Christ et mangeons le corps du Christ.

Neville ouvrit la bouche en grand.

- De manière symbolique, ajouta rapidement l'homme. Nous mangeons le corps de l'homme qui, à l'image de Dieu, est venu sur Terre pour nous sauver. Au lieu d'écouter sa parole divine, nous l'avons conspué. Et pourtant, il a demandé le pardon pour nos âmes. Tuer un homme qui n'a rien fait de diabolique est immoral et beaucoup ne s'embarrassent pas de se poser la question. Des gens meurent tous les jours dans le monde, tués au nom d'idéologies bienfaitrices. Votre seule question est de savoir si déterrer un corps est immoral ? Dans certains pays, sous certaines religions, c'est un sacrilège. Pour d'autres, ce n'est qu'une broutille. Pour faire le bien, on peut se convaincre de faire le mal. La véritable question est : comment te sens-tu réellement vis-à-vis de ça ? Comment te sentiras-tu après ça ?

Neville ouvrit la bouche, la referma et l'ouvrit de nouveau. Comment se sentirait-il, lui ? Et comment Harry et Draco se sentiraient-ils ? Ils avaient sûrement l'impression de bien faire sur le moment mais ensuite…Regretteraient-ils leurs actes ?

Harry, peut-être pas. Il avait vu trop de morts, avait marché à coté de trop de cadavres.

- Quand… Quand vous disiez que vous buvez métaphoriquement du sang, qu'est ce que ça signifie ?

- Cela signifie que nous nous rappelons que Jésus s'est offert à nous pour nous sauver, qu'il a payé de son corps et de son âme et qu'il l'a partagé avec nous. Cela signifie qu'en chacun de nous, il est possible d'avoir cette même bonté d'âme, nous nous en souvenons de cette manière. Nous acceptons son offrande et nous essayons de nous en montrer dignes. Tout est affaire de signe, de représentation, de métaphore. Vous tracez une ligne dans le sol et vous décidez que cela fera un mur par conviction, par magie ou guidé par une autre force et au final, cette ligne devient un mur. Nous transformons ce qu'il y a de plus basique, ce qui se rapproche le plus de cette représentation, pour en faire une force.

Neville se leva d'un bond.

- Vous avez raison ! Pourquoi est-ce que je n'y ai pas pensé !?

Le prêtre haussa un sourcil.

- Vous êtes un génie, monsieur le… Euh… Mon père ! Merci ! Merci !

Sans attendre de réponse, Neville s'échappa du petit office où il avait accepté de boire un thé.

OooooooooooooOoooooooooooO

- Si tu continues à froncer les sourcils, tu auras des rides plus vite que tu ne le crois. Qu'est ce que tu regardes ?

Draco se redressa pour espionner par-dessus l'épaule de Harry. Le brun avait sorti la Carte du Maraudeur juste pour s'assurer que Rusard n'était pas dans le coin mais quelque chose l'avait déconcentré. Il ne tarda pas à comprendre que la Carte englobait la tour des Gryffondor mais sa mâchoire se décrocha quand il vit deux noms familiers.

- Je rêve ou Pansy se trouve dans la chambre de Weasley !?

Harry ne répondit rien, il avait l'air de digérer ça assez difficilement.

- Harry ?

- Ce n'est peut-être pas ce que tu crois...

- Oh, vraiment ? s'étonna faussement Draco.

Harry ferma brièvement les yeux et le blond comprit qu'il y avait autre chose.

- Tu es déçu...

- Quoi ? Non !

Draco prit la Carte des mains de Harry et la replia lentement.

- Si, tu l'es. Tu es déçu de l'apprendre sur un morceau de papier.

A l'expression de Harry, Draco vit qu'il avait visé juste.

- C'est juste que… C'était mon meilleur ami. Ron a été le premier à me soutenir, lui et sa famille. Il a toujours été là pour moi. Ce genre de nouvelle, j'aurais du être dans les premiers à le savoir.

Draco fronça légèrement les sourcils.

- Tu as conscience que tu aurais pu lui dire la vérité ?

Son brun le fixa, peu sûr de comprendre où Draco voulait en venir.

- Si on en croit tes souvenirs, il aurait suffit que tu fasses comme tu as fait pour Neville et Hermione. Je n'arrive pas à croire que je vais dire ça mais il n'est pas totalement stupide. Il aurait compris le sens de la pensine. Il aurait accepté que tu sois son meilleur ami et vous auriez sûrement retrouvé ce lien que vous aviez. La vérité, Harry, c'est que dès que tu as eu l'occasion de le mettre de côté, tu l'as fait.

Les lèvres de Harry tremblèrent et Draco s'en voulut l'espace d'une seconde.

- Tu as raison, avoua Harry.

- Oh…

Le brun secoua tristement la tête.

- Ron était une personne importante pour moi et quand je suis arrivé pendant le Tournoi... Le voir épanoui, jouant au Quidditch, participant au Tournoi entouré d'amis, je me suis dit que je n'avais pas ma place dans sa vie. Dans cette vie. Je suis arrivé trop tard et je ne pouvais même pas m'en vouloir. On aurait pu se rapprocher encore plus, après l'histoire de Ginny. Je connais Ron sur le bout des doigts, ça aurait été facile de le récupérer. Tu as raison, Draco : je ne le voulais pas. Ron n'est pas comme toi, il est l'avant-dernier de sept enfants et il n'avait que l'amitié du grand Harry Potter durant trois premières années. Et sans moi, il a pu se démarquer avec hargne. Parfois, certaines personnes s'en sortent mieux sans mauvaise rencontre.

Draco eut du mal à répondre quelque chose de réconfortant. Il avait vu d'un très mauvais œil le rapprochement entre Weasley et Harry. Mais ça, il le devait uniquement à sa jalousie. Il aurait pu mettre ça de côté pour le bonheur de Harry. Mais un Malfoy était aussi très égoïste.

- Tu parles, je ne crois pas que Pansy soit une réelle superbe rencontre...

Harry lui offrit un pâle sourire.

- Tu te moques mais ça te rassure que Pansy soit avec quelqu'un.

- Et ça me rassure encore plus que ce quelqu'un soit à Gryffondor. Pour tout te dire, la situation de Pansy m'inquiète et j'avais des réserves à l'idée de la faire entrer dans l'Armée de Poudlard, conclut Draco.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Harry, la mère de Pansy est la seule qui a refusé la main tendue de mon père.

- Oh, fit Harry.

Draco tapota sa joue avec douceur.

- Enfin, peut-être que fréquenter un Gryffondor de sang-pur et ami des moldus changera la donne... Maintenant, si tu veux bien, nous avons un horcruxe qui nous appelle à l'aide.

Harry leva les yeux au ciel.

- Neville ne nous a pas appelés à l'aide, il a juste dit « venez, c'est urgent, je vous attends devant la cabane hurlante. »

- C'est cela, bien après le couvre-feu… C'est louche, tout ça.

- On ne le saura qu'en y allant.

Harry prit la main de Draco. Avec beaucoup de précaution, ils s'échappèrent du château.

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Voilà pour aujourd'hui ! J'espère que ça vous a plu ! A Lundi ou mardi…haha