48Note : Tenez, un mouchoir.
La valeur d'une Promesse : WATER SEVEN (10)
[Kokoro]
Jeune sirène, Kokoro avait rêvé de la surface et du soleil sur sa peau.
- Je t'emmènerais avec moi, avait promis Tom, alors âgé de dix ans.
Il était plus vieux qu'elle, plein de charme et d'audace dans sa fascination pour les navires humains, assez solides pour plonger dix milles kilomètres sous la mer et visiter leur île sous-marine. Malgré les rumeurs, Kokoro n'avait jamais été amoureuse de lui. Tom était son meilleur ami, le frère qui lui manquait.
Elle s'était accrochée à son amitié, à sa promesse de l'emmener là-haut, un jour.
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[Kokoro]
L'alcool a un goût amer dans sa bouche.
Des années qu'elle n'a plus goûté au vin. Kokoro a laissé ses vieux démons sur l'île des hommes-poissons, lorsqu'elle a suivi Tom à la surface pour commencer une nouvelle vie. Water Seven était son nouveau départ.
La mort de Tom a réveillé ses anciens vices. Après deux décennies d'abstinence, la vieille sirène replonge dans l'alcool et ses vaines promesses. Boire ne ramènera pas son ami. Se saouler ne réveillera pas les temps heureux. Mais l'ivresse lui apporte l'oubli, aussi apaisant que temporaire.
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[Iceburg]
L'adolescent se sentait ployer sous le poids des responsabilités.
L'entreprise s'était dissoute. Tom et Franky étaient morts. Kokoro se noyait dans ses bouteilles. Et il avait, lui, hérité de ces plans maudits. Des croquis malfaisants, dont les pages suintaient le malheur. Des idées néfastes, mais nécessaires tant que vivrait l'enfant-démon capable de lire les Ponéglyphes.
Tom était mort pour ces plans, mais Iceburg doutait d'avoir la carrure d'un héros.
Et il restait encore tant de choses à faire, pour achever la renaissance de Water Seven.
Je dois réussir... se promit-il, pour Tom.
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[Franky]
Franky avait commis l'impardonnable. De ses mains, étaient venues la mort et la destruction. Des mains maudites, sales, à jamais condamnées à défaire, désosser, démonter. Il n'était plus bon qu'à détruire.
Mais Tom était mort pour rendre à Water Seven sa gloire passée. Son travail était inachevé.
Alors Franky chercha dans les bas-fonds, les brigands et les malfrats, les marginaux et les racailles, les sans-le-sou et les laissé-pour-comptes... Il les embarqua de force dans son sillage, fit d'eux une famille, et œuvra dans l'ombre pour perpétuer la promesse de Tom.
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[Kaku]
Il aimait voler.
Bondir de toit en toit et voir sous ses pieds voltigeurs, Water Seven dans toute sa splendeur. Volter dans les airs avec pour seule compagnie le vent rieur, le ciel danseur. Il y avait dans les nuages comme une promesse.
Plus de jeune charpentier enjoué et travailleur, qui dans le travail met tant d'ardeur. Plus d'ami sincère et loyal, tout autant que rieur. Plus d'espion dévoué à sa mission, visage factice et comédie malice. Plus de collègue aux noirs desseins, œuvrant dans l'ombre et le mensonge.
Juste un homme dans les cieux.
Libre.
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[Nico Robin]
'Toutes les organisations dont elle a fait un jour partie ont fini par être entièrement décimées, à l'exception d'elle-même, qui survit toujours.'
Les paroles d'Aokiji la hantent, souffle glacial sur sa peau.
Plus que la menace de l'Amiral sur l'équipage, c'est la vérité cachée dans ces mots qui la terrorise.
Alors, dans l'ombre sournoise de la haute silhouette au masque d'ours, qui se dresse devant elle en séraphin funèbre, Robin fait une promesse : les Mugiwara ne seront pas décimés.
Dût-elle périr à leur place, emportant le monde dans son sillage.
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[Mugiwara]
Il existe une règle tacite entre pirates, voleurs et autres criminels. Une promesse muette. Des mots jamais prononcés qui ont valeur de loi au sein de la pègre.
Au milieu de la fumée et de la poudre, ni suppliques ni prières, ni compromis ni marchés ne sauraient endiguer la froide fureur de ceux qui ont trouvé l'un des leurs, à terre et presque mort.
Les poings détruiront la puissante armure, les lames trancheront jusqu'aux boulets de canon, les pieds valseront un tango mortel, les bois-cornes chargeront sans répit.
Et la Franky House sera poussière.
Œil pour œil.
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[Usopp]
Les trois cents millions de berrys étaient promis à Merry.
Ce valeureux navire, compagnon de leurs incroyables aventures, souvenir cher à son cœur de ce qu'il avait laissé derrière lui en prenant la mer.
Il avait tout fichu par terre. Encore une fois.
Et plus que sa chair meurtrie et ses os brisés, preuves de sa faiblesse ; plus que la honte viscérale de ne pas être à la hauteur, face au regard des autres ; plus que la certitude ancrée d'être un minable, un incapable ; c'était cette promesse à Merry brisée, qui tuait Usopp de l'intérieur.
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[Luffy]
Dans l'air, flotte l'écho des rires passés.
Le sol est couvert d'étoiles tranchantes, une odeur d'œuf pourri imprègne les lieux et ça fait mal. Sa peau est couverte d'écorchures, ses plaies brûlent dans la poussière et ça fait mal. Les souvenirs heureux se disloquent, sa mémoire se voile de chagrin, et ça fait mal. Usopp se tient face à lui, et ça fait mal.
Plus encore, ce sont les coups portés à son nakama blessé, qui font mal.
Luffy ne peut être à la fois frère et capitaine.
Une promesse brisée pour une promesse tenue.
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[Vogue Merry]
La lune brille, les vagues chuchotent contre sa coque, la musique du vent fait danser ses cordages et Merry pleure.
Il a senti les voix éclater à l'intérieur de lui comme des échardes, la rancœur puruler comme un poison mortel, la dispute effroyable grossir comme une tumeur dans sa charpente.
Un s'est mutiné. Deux se sont battus. Et tous sont partis. Rien ne sera plus pareil.
Merry les aime, au point de prendre forme humaine. Merry les hait, de faire de lui la cause de leur déchirure.
Alors Merry pleure, sur les amitiés brisées et les promesses bafouées.
