Hello !

Je vous retrouve aujourd'hui pour une petite histoire sur un de mes couples préférés : Charlie Weasley et Pansy Parkinson !

L'histoire est en deux parties, mais il y aura des suites "bonus". D'ailleurs, cette histoire est issue de mon histoire "Malfoy&Weasley Associés", mais vous n'êtes pas du tout obligé de l'avoir lu pour comprendre celle-ci ;) Elle se passe durant les six mois de coupure entre le chapitre 47 et 48 ...

Bon, cette histoire est rated M, ce n'est pas pour rien, il y aura des lemons ;)

Bonne Lecture :D


Charlie n'en pouvait plus, et c'était son self-control qui lui permettait de tenir. Cela faisait plus d'un mois qu'il résistait à la tentation. Un mois que la charmante jeune femme qui partageait sa maison vivait ici, et un mois qu'elle le hantait et le tentait. Alors bien sûr, il était là pour elle, la nuit quand elle se réveillait en criant et en pleurant à cause de ses cauchemars, et il se tenait bien. Il était même plus que correct avec elle, évitant les gestes déplacés et se retenant la plupart du temps de faire des sous-entendus douteux. Il se souvenait la première nuit, lorsqu'il avait été obligé de passer toute la nuit à la tenir dans ses bras pour qu'elle se calme. Il devait l'avouer, cette nuit-là, bien que touché par la détresse de la jeune femme, ça l'avait un peu ennuyé d'avoir à s'occuper d'elle. Mais elle avait besoin d'aide. Et Ginny lui faisait confiance pour s'en occuper. Alors il l'avait fait, pour son petit dragon.

Ce n'est qu'après quelques jours qu'il avait commencé à penser à quel point Pansy était jolie. Bien sûr, cela faisait quelques mois qu'il était revenu en Angleterre, il avait eu quelques aventures avec de charmantes demoiselles – après des années en Roumanie où les demoiselles se faisaient rares, ça faisait du bien de combler ce manque – mais avec son travail à plein temps auprès de la serpentarde, il n'avait plus vraiment le temps de sortir faire des rencontres d'une nuit. Et un matin, alors qu'ils avaient peu dormis, elle s'était levée et l'avait rejoint dans la cuisine. C'était une femme. Sa constatation était sans appel. Le t-shirt-robe qu'elle utilisait pour dormir la nuit laissait voir ses jambes fuselées, ses petits bras dépassaient des manches courtes, et même l'absence de décolleté ne cachait pas sa poitrine ronde et ferme. Charlie, aussi stupide que cela puisse être, venait de s'apercevoir qu'il n'hébergeait pas une copine de sa sœur, une criminelle, une malade ou une adolescente, mais bien une femme, avec tout ce que cela impliquait. Et ça impliquait beaucoup pour lui, qui avait vécu tellement d'années en manque de chaleur humaine, et qui se retrouvait à passer ses nuits et une bonne partie de ses journées à proximité d'une belle jeune femme. Sans avoir le droit de la toucher. Parce que Charlie n'était pas stupide : s'il couchait avec elle, non seulement Ginny le tuerait, mais en plus, il détruirait leur fragile équilibre. Et encore une fois, Ginny le tuerait. Elle avait envoyé Pansy chez lui parce que c'était l'endroit qu'elle pensait le plus sûr pour sa meilleure amie, qu'elle pourrait se remettre plus facilement des évènements de ces derniers mois, et que Charlie saurait l'aider et la soutenir dans ces épreuves.

L'ancien dragonnier sursauta lorsque sa colocataire posa sa main sur son épaule :

- Est-ce que ça va Charlie ? C'est de ma faute, tu es fatigué parce que je t'empêche de dormir … Je suis dé …

- Si tu finis cette phrase, c'est moi qui vais être désolé.

Répliqua fermement le rouquin, d'humeur maussade. Il était en manque, et la brunette ne semblait rien remarquer. Sans attendre, il se leva et lui servit du café, et il replongea dans ses pensées. Ce n'était pas la faute de Pansy, il le savait, mais il n'empêche qu'être aussi près d'elle sans rien pouvoir tenter, c'était terriblement frustrant. Si encore elle amorçait quelque chose entre eux, qu'elle lui donnait le moindre signe, il saisirait sa chance, mais malheureusement, sa jeune protégée était encore sous le choc des derniers mois pour penser à ce genre de choses.

De son côté, Pansy termina son café en vitesse et s'excusa avant de remonter dans sa chambre. Elle était infiniment reconnaissante envers Charlie de l'avoir accueilli dans sa petite maison. Elle aurait pu aller chez Drago et Ginny, ou chez Ron et Eléanore, mais les couples avaient besoin de se retrouver après tout ce temps, et elle ne connaissait pas Charlie, c'était l'occasion de repartir sur de bonnes bases. Les Weasley avaient tellement fait pour elle, alors pourquoi pas apprendre à connaître le seul Weasley qu'elle ne connaissait que depuis peu ? Allongée sur son lit, Pansy décida de finir de vider sa valise. Première erreur. Elle tomba sur son album spécial « ex », celui où elle gardait toutes ses photos avec Jack – elle l'avait rencontré grâce à Ginny et Ron, mais ça n'avait pas marché – et celle avec Tane – leur couple n'avait pas survécu aux derniers évènements. Malgré elle, elle commença à sangloter. Ces deux hommes lui avaient tellement apporté : Jack lui avait appris à avoir de nouveau confiance en elle et en les gens, et Tane n'avait pas hésité à s'accuser à sa place pour la protéger. C'est à ce moment-là, lorsque Charlie frappa à sa porte, inquiet de l'entendre sangloter, qu'elle s'aperçu que c'était un homme. Et alors qu'il passait la tête pour voir si tout allait bien, elle éclata de rire pour la première fois depuis des mois. Charlie était un mélange parfait entre Jack et Tane. Il était aussi roux, râleur mais encourageant que Jack, l'intrépide avocat, mais aussi tatoué, protecteur et sauvage que Tane, le policier moldu Néo-Zélandais. Perplexe, le jeune homme entra dans sa chambre :

- Est-ce que ça va ?

Mais sans autre réponse que le rire de la jeune femme, il haussa un sourcil et demanda :

- Est-ce que c'est moi qui te fais rire ?

Pansy se tint le ventre tellement elle avait mal aux côtes, et taquin comme tous les Weasley, Charlie sauta sur le lit et commença à la chatouiller, ce qui fit redoubler ses rires. La jeune femme finit par se calmer, et le rouquin continua de rire avec elle un moment, avant de déclarer :

- Je ne t'ai jamais vu rire ou sourire. Ça fait vraiment du bien t'entendre ton rire dans cette maison.

Elle lui avait souri et s'était blottie contre son épaule sans rien dire. Sans le savoir, ils venaient de sceller leur destin. Charlie venait de s'apercevoir que cette fille était vraiment magnifique et qu'il la voulait – même s'il ne se doutait pas qu'il la voulait pour beaucoup plus longtemps qu'une nuit. Et Pansy avait amorcé un premier pas vers sa guérison.

Guérison qui lui fit constater quelques jours plus tard, que Charlie lui plaisait. Beaucoup même. Elle n'y avait pas fait attention lorsqu'elle était arrivée ici, parce qu'elle avait d'autres choses en tête, mais maintenant qu'elle commençait à vraiment se remettre, elle ne pouvait que constater l'évidence. Si elle devait le définir, c'était sexy. Il était sexy avec ses cheveux un peu longs et tout le temps décoiffés. Il était sexy avec sa boucle d'oreille, et ses tatouages avaient un véritable effet aphrodisiaque sur elle. Elle avait déjà vu la flamme et les barbelés sur son bras gauche, ainsi que les runes protectrices sur son épaule et son avant-bras gauche, mais c'était surtout le long dragon qui partait de son bras droit, qui passait par son épaule avant de serpenter sur son dos jusqu'à sa hanche qui l'intriguait. Charlie Weasley était sexy parce qu'il était drôle, ne lui posait pas de questions dérangeantes, se promenait presque tout le temps torse nu, était capable de cuisiner quelque chose de mangeable, et était bâti comme un dieu – et même sa petite taille par rapport à ses frères ne dérangeait pas Pansy. Et pourtant, elle ne se sentait pas sûre. Evidemment, sa libido commençait à revenir, pas au point d'être en manque, mais suffisamment pour qu'elle bave discrètement plusieurs fois par jour sur le jeune homme. Et en même temps, c'était le frère de Ginny, Ron, Georges et Bill, alors elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Et d'un autre côté, elle ne se sentait pas prête à se replonger dans la construction de quelque chose – que ce soit pour une nuit ou plus. Elle soupira, et maudit le Weasley d'être aussi attirant et peu vêtu la plupart du temps, et elle de toujours se fourrer dans des situations impossibles et d'avoir toujours envie de ce qu'elle ne devait pas.

Après un mois passé chez le dresseur de dragon, Ginny et Drago proposèrent à Pansy de venir avec eux en France, pour des vacances de quelques mois. La décision ne concernait qu'elle, mais malgré tout, elle se sentit obligée d'en discuter avec Charlie. C'était un soir, il avait passé la journée à lire les dossiers des postulants pour devenir apprentis dresseurs, et ils dinaient dans le salon le poulet en sauce que Charlie avait cuisiné. Elle lui expliqua :

- Tu sais, Ginny et Drago m'ont proposés de partir avec eux en France …

- Ha, c'est ce qui était prévu, non ?

Sans vraiment toucher à son assiette, Pansy approuva :

- Oui, mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée …

Surpris, le jeune homme haussa les sourcils – elle adorait quand il faisait ça, il était tellement craquant – mais ne dit rien. Secrètement, et égoïstement, il souhaitait qu'elle reste avec lui, pour pouvoir continuer de la voir tous les jours, de l'entendre rire et parler de tout et de rien. Il essayait de se convaincre que c'était parce qu'il ne voulait pas être seul, parce qu'il aimait la protéger et la rassurer comme un grand-frère, à la rigueur parce qu'il ne voulait pas qu'elle parte tant qu'il n'aurait pas réussi à arrêter de fantasmer sur elle. Sans réponse de sa part, la jeune femme poursuivit :

- Je sais que ce n'était pas prévu, mais avec mon procès, et leurs tentatives d'avoir un bébé, et puis la mort de Luna qui a été si soudaine … je pense qu'ils ont besoin de se retrouver seuls, surtout Ginny …

Il était heureux qu'elle trouve autant de raisons de rester, mais malgré lui, il ne put s'empêcher de demander :

- Mais toi ? Je veux dire, je suis d'accord avec toi, Ginny a besoin de se retrouver seule avec son mari, mais toi, de quoi as-tu besoin ? Tu as vécu des choses difficiles toi aussi …

Pour la première fois depuis qu'elle était arrivée ici, elle prit l'initiative de le toucher la première en lui prenant la main, et elle sourit pour le rassurer :

- Moi, je vais bien en étant ici. Tu t'occupes de moi, tu as vu, je ne fais plus des cauchemars toutes les nuits, et je …

Elle rougit et retira précipitamment sa main comme si elle s'était brûlée, avant de reprendre :

- Mais je comprendrais si tu préfères que je parte. Je veux dire, on m'a un peu imposée à toi, je ne veux pas te déranger plus, tu as déjà tellement fait …

- Non, Pansy, tu ne me déranges pas. A vrai dire, j'apprécie que tu sois là. Tu sais, en Roumanie, c'était des dortoirs, je n'étais jamais tout seul, et même si niveau intimité c'était pas trop ça, je déteste être ici tout seul … Je t'assure, si tu es bien ici, je veux que tu restes …

De nouveau, la jeune femme rougit, et elle se leva pour débarrasser son assiette avant de monter s'enfermer dans sa chambre. Elle était terriblement mal à l'aise, parce qu'elle avait failli dire qu'elle avait envie de rester auprès du jeune homme. Et il lui avait tendu une perche en lui faisant bien comprendre qu'il appréciait sa présence. Du coup, elle ne pouvait s'empêcher de se faire des dizaines de films dans sa tête, certains où Charlie avait voulu dire qu'il l'appréciait comme elle, elle l'appréciait, d'autres où il aimait juste avoir quelqu'un chez lui – c'était courant chez les Weasley, entre Molly qui aimait avoir sa maison remplie et Ginny qui l'avait hébergé durant des mois – et peu importe si c'était elle ou quelqu'un d'autre. Elle se trouvait stupide de réagir comme ça, mais elle n'y pouvait rien. Charlie lui plaisait trop, et elle allait encore rester chez lui pour une durée indéterminée. Il fallait qu'elle sache. Déjà, qu'elle sache ce qu'elle, elle voulait. Ensuite, ce que lui pensait et voulait. Mais elle n'était pas une serpentarde pour rien, alors elle décida qu'elle ferait les choses à l'envers : elle découvrirait d'abord ce que Charlie pensait vraiment d'elle et de la situation, puis, elle aviserait. Et en dernier recours, elle pourrait toujours partir en courant rejoindre Ginny et Drago.

Charlie se maudit de l'avoir fait fuir. Il aurait voulu être plus clair dans ses propos, lui dire que sa présence ne le dérangeait pas et qu'il l'appréciait vraiment, pas lui faire comprendre qu'il voulait juste une colocataire pour ne pas se sentir seul. Maugréant dans sa barbe, il débarrassa la table et monta rejoindre sa chambre – il s'arrêta quand même devant celle de Pansy pour s'assurer que tout allait bien. Merlin, cette fille le rendait dingo. Elle passait ses journées chez lui, à se promener dans sa maison et à discuter avec lui, à le hanter la nuit dans ses rêves, et il n'arrivait pas à savoir si elle en était consciente. D'ailleurs, lorsqu'il la sentit se glisser dans son lit au beau milieu de la nuit, il fut heureux de ne pas avoir été réveillé en plein milieu d'un rêve érotique avec elle, sinon il aurait eu du mal à se contenir. Cela faisait plusieurs nuits qu'il faisait des rêves censurés sur elle et lui, où il imaginait lui faire l'amour dans toutes les pièces de sa petite maison, la prendre par surprise n'importe quand, et qu'elle remplissait la maison de cris autres que de peur. Ça se terminait toujours de la même façon : il se réveillait avec une belle érection, et il était obligé de se soulager sous la douche, frustré, et en priant pour qu'elle ne le voie jamais dans cet état. Alors il fut soulagé mais surprit quand elle se glissa dans son lit. Dans la pénombre, elle chuchota :

- Charlie, tu dors ?

- Non Pansy. Est-ce que ça va ?

La jeune femme se rapprocha de lui, et il crut que son cœur allait sortir de sa poitrine, mais il garda son sang-froid. Elle glissa sa petite main dans la sienne et chuchota de nouveau :

- Je sais que ça fait plusieurs nuits que je ne fais plus de cauchemars mais … je me sens plus rassurée quand tu es là … ça te dérange pas si je dors avec toi, juste pour cette nuit ?

« Pour cette nuit, et toutes les autres, beauté ! » pensa très fort Charlie, mais il parvint à contenir sa joie en l'entourant de ses bras pour la serrer contre lui :

- Pas de soucis Pansy, tu peux venir tous les soirs si ça te rassure, ça ne me dérange pas. Dors maintenant, ça te fera du bien …

La brunette fut soulagée qu'ils soient dans le noir, parce que Charlie ne pouvait pas voir à quel point elle rougissait. Elle avait l'habitude d'être dans ses bras, la nuit, quand il venait la rassurer, mais jamais elle n'avait pris l'initiative d'aller d'elle-même dans ses bras. Elle n'avait pas menti quand elle avait dit qu'elle était plus rassurée dans ses bras, mais elle avait quand même omit le fait qu'elle appréciait cette proximité pour d'autres raisons.

Malheureusement pour Charlie, si Pansy n'était pas arrivée dans son lit à un moment inopportun, lorsqu'il se réveilla, il avait clairement un problème dans son bas de jogging. Heureusement que Pansy dormait encore à poings fermés, ce qui lui permis d'aller prendre une douche avant qu'elle ne s'aperçoive de son état et qu'ils ne soient tous les deux embarrassés. Lorsqu'il sortit de la douche, uniquement vêtu de sa serviette, il regagna la chambre où son invitée commençait à peine à se réveiller. Il sourit et s'assit à côté d'elle :

- Bonjour Pansy … Tu as bien dormi ?

Elle sourit et s'étira avant de se redresser. Quand elle s'aperçu qu'il était proche, uniquement vêtu d'une serviette autour des hanches, et que des gouttes d'eau ruisselaient encore de ses cheveux le long de son torse, elle préféra détourner le regard pour ne pas rougir encore une fois :

- Oui, merci encore d'avoir accepté que je reste …

- Pas de soucis, n'hésite pas si tu te sens mal la nuit …

Il y eu un léger malaise entre eux, et le rouquin proposa d'aller préparer le petit-déjeuner pendant qu'elle prenait la salle de bain.

Sous le jet d'eau chaude, Pansy se sentait troublée et mal. Ce n'était pas honnête de faire semblant d'aller mal pour se rapprocher physiquement du rouquin. Et en même temps, elle était tellement troublée par lui, ses sourires toujours charmeurs mais rassurant, son corps qui dégageait une virilité terriblement attirante … L'ancienne serpentarde songea qu'à partir de ce moment, elle était officiellement en manque, et que c'était sa libido qui parlait pour elle. Et le combat à l'intérieur de sa tête faisait rage : ce n'était pas correcte de se servir du gentil Charlie pour assouvir son besoin d'affection, mais en même temps, elle ne voyait personne d'autre que lui depuis des semaines, et il lui plaisait vraiment, mais elle ne voulait pas s'imposer, elle et tous ses problèmes, et il avait peut-être envie de vivre sa vie sans l'avoir dans les pattes et …

La matinée s'était écoulée lentement, d'un côté, Charlie travaillait toujours sur les dossiers des futurs dresseurs qu'il formerait, et Pansy rattrapait son retard des derniers mois pour ses cours. Ils mangèrent en discutant de dragons – Charlie avait toujours pleins d'anecdotes que la brunette adorait entendre – et ils s'installèrent sur le canapé pour manger le dessert : de la tarte à la framboise envoyée par Molly. Sans savoir pourquoi, Charlie osa pour la première fois poser une question indiscrète à sa colocataire :

- Pansy ? Tu ne m'as jamais parlé de ton ex, ni de ce qu'il s'est passé il y a quelques mois …

La brunette sursauta et lui lança un regard indescriptible. Conscient qu'elle n'était peut-être pas prête pour parler de ce genre de choses, il rajouta :

- C'est Georges qui m'a conseillé de … enfin, il m'a dit que ça pouvait faire du bien de parler de … ce genre de traumatisme. ça l'a aidé quand Fred est mort. Enfin, si tu n'es pas prête, je comprendrais …

- Non, ça va. Je ne sais pas ce qu'on t'a dit avant que j'emménage ici …

- J'étais en plein déménagement quand ton procès a commencé, on m'a seulement dit qu'on t'accusait d'avoir tué un homme et que c'était de la légitime défense … C'est vrai ?

Peu fière d'elle et encore sensible à ce qu'il s'était passé quelques mois plus tôt, elle acquiesça. Après un moment, elle finit par dire :

- Je ne savais pas ce que je faisais. Cet homme s'est pointé, mon petit-ami – un auror moldu – était sorti, il m'a menacé, alors j'ai attrapé l'arme moldu et je m'en suis servie … Je …

Voyant qu'elle tremblait, il passa son bras sur ses épaules et l'attira contre lui. Il se souvenait encore parfaitement de Ron, qui était paniqué, de Georges, qui semblait beaucoup trop sérieux, de Molly qui était terriblement inquiète, et de Ginny, qui avait revêtu son armure de guerrière pour défendre son amie. Cette histoire avait bouleversé tout le monde, et il se sentit coupable de ne pas avoir été là et de ne pas avoir aidé. La jeune femme mouilla son t-shirt, et quand elle se calma, elle prit un ton résolu et ferme :

- Il faut que je te dise toute la vérité. C'est … c'est pas uniquement de cet homme que j'ai tué que j'avais … j'avais peur. En fait, c'était … c'était de son frère … Je … je crois que Ginny ne t'en a pas parlé mais, je suis restée presque sept ans fiancée à un homme, en Italie. Sept … sept longues années, jusqu'à ce que je réussisse à avoir le courage de m'enfuir et de rentrer en Angleterre pour demander l'aide de Drago …

- Tu n'es pas obligée de me raconter ça, tu sais …

- Si, je ne veux pas que tu me prennes pour une gamine qui a tué quelqu'un par accident …

Charlie voulu protester, mais elle l'en dissuada d'un regard larmoyant. Il avait entendu quelques brides de conversations sur cet « avant », quand Ginny et Drago commençaient à peine à sortir ensemble, mais il n'en savait pas grand-chose en vrai. Il essuya quelques larmes de la jeune femme, son point faible, et la supplia :

- D'accord, je t'écoute, mais sèche tes larmes, je déteste te voir pleurer …

Elle s'exécuta avec difficulté et entreprit de lui raconter : comment après deux ans de fiançailles où elle se faisait entretenir, elle avait signé un contrat sans le lire. Comment il était devenu violent avec elle, l'enfermant quelques fois dans une véritable chambre de torture, et la forçant à s'abaisser au rang d'esclave contre son grès. Comment il l'avait manipulé en maquillant ça en des pratiques sexuelles extrêmes, qu'elle avait été forcée d'accepter, et comment elle avait réussi à rentrer à Londres, à retrouver Drago et à lui réclamer de l'aide. Charlie en appris beaucoup sur Pansy, mais aussi sur sa sœur et sa belle-sœur Ellie : Pansy lui expliqua comment Ginny avait essayé de piéger cet homme pour qu'il la laisse tranquille, puisque juridiquement, elle n'avait aucun recourt. Elle raconta comment Ginny, puis Eléanore, s'étaient volontairement mises en danger jusqu'à se faire agresser par lui pour s'assurer de l'envoyer à Azkaban assez longtemps pour qu'il ne puisse plus lui faire du mal. Elle avoua même qu'elle avait été terrorisée au point de ne pas avoir été capable d'aller secourir Ginny et Eléanore, et que toujours aujourd'hui, elle n'arrivait pas à aller dans les rues voisines de son appartement, même s'il était enfermé pour de bon.

Charlie comprit. Il comprit que Pansy n'avait pas tué un homme pour sa propre défense. Il comprit qu'elle avait eu peur, elle avait paniqué, elle ne savait pas se servir d'une arme à feu et le coup était parti sans qu'elle ne comprenne quoi que ce soit. Et en même temps, il était soulagé. Soulagé parce que ces hommes méritaient ce qui leur était arrivé, parce que Ginny, et Drago, et Ron, et tous les Weasley se seraient occupés du cas de cet homme, mais si Pansy ne s'était pas défendue, ça aurait été trop tard pour elle. Elle lui expliqua ensuite comment Drago et Ginny l'avaient hébergé durant des mois – même après leur rupture -, comment Ron et Georges lui avaient trouvé du travail dans leur boutique sur le Chemin de Traverse, puis comment ils l'avaient tous aidés lorsqu'elle avait voulu reprendre ses études tout en continuant de travailler avec eux à l'agence « Malfoy&Weasley Associés ».

Doucement, voyant que Pansy s'éloignait du sujet douloureux, Charlie la poussa à continuer, et elle sourit même en évoquant sa présence au mariage de Ginny et Drago – il n'y avait eu que quatre personnes, et elle était la seule à avoir assisté à tout, de la demande, à l'échange des vœux, en passant par l'organisation, tout ça en seulement quelques heures. Charlie apprit aussi que la brunette était importante dans la vie de sa famille. Elle avait participé au procès de Georges et Ron, aidé quand Drago, Elena et Eléanore avaient été enlevés – Elena était la fille de Ron et Eléanore – et elle finit par lui avouer qu'avec ses deux derniers petits-amis, Jack et Tane, elle avait été rassurée de savoir que Ginny et Drago avaient longtemps enquêté dans son dos sur eux pour être sûrs qu'elle ne courrait aucun danger. Ginny et Drago étaient très protecteurs avec elle, et ça la rassurait parce qu'elle pouvait toujours compter sur eux, ils ne la laisseraient jamais tomber ou dans une situation dangereuse. La preuve, Ginny avait réussi à faire abandonner le procès comme ça : elle avait brillamment démontré que tous les Weasley et les Malfoy avaient la possibilité et le mobile pour être l'assassin de l'homme qu'elle avait tué. La rouquine avait été prête à se faire accuser à sa place pour la protéger, et elle avait su suffisamment semer le doute pour que la défense décide qu'il y avait trop de suspects et pas assez de preuves pour maintenir les accusations. Personne n'avait jamais fait ça pour elle, et non seulement elle était profondément reconnaissante envers les Weasley, mais elle les considérait vraiment comme sa famille.

Charlie et Pansy finirent par aller se coucher tard, et sans rien dire, le jeune homme resta à ses côtés toute la nuit. La nuit fut courte et très agitée, et ils restèrent très tard au lit pour se reposer un peu. Il y avait comme une sorte de malaise entre eux, et Pansy regretta de tout lui avoir raconté parce qu'elle avait l'impression d'avoir créé de la distance entre eux. Mais elle fut très vite rassurée lorsque Charlie la tira contre lui lorsqu'elle essaya de se lever, tout en grognant :

- Ouvre pas les rideaux …

La jeune femme rit et profita de l'étreinte pour respirer son odeur si masculine qu'elle adorait tant. C'était débile, mais elle trouvait qu'il sentait l'homme. Sa peau avait une odeur d'homme, quelque chose de musqué et épicé qui la faisait se sentir toute chose – et heureusement, il ne sentait pas la sueur sinon elle serait redevenue un animal. Elle finit par se dégager un peu de ses bras, et chuchota :

- Charlie ?

- Hum ?

- Est-ce que je peux te poser une question indiscrète ?

Le rouquin ouvrit les yeux et tourna son visage vers elle. Il s'était retenu de la regarder jusqu'à présent parce qu'il n'avait pas envie de la désirer mais c'était plus fort que lui. Il soupira et songea qu'il n'avait pas vraiment le choix aux vues des révélations de la veille. La jeune femme rougit, mais n'osa pas poser sa question, ce qui amusa le rouquin :

- Tu veux me poser ta question, ou est-ce que je suis censé la deviner ?

Pansy soupira en essayant de calmer la rougeur de ses joues. Maintenant qu'elle avait demandé, elle ne pouvait plus reculer, et elle se demandait vraiment pourquoi elle avait fait ça. Ah, oui, c'était ses résolutions, voir comment la considérait Charlie pour ensuite agir en conséquences. Bon, elle n'avait pas songé à être aussi directe, elle aurait dû être plus subtile, mais elle n'avait plus le choix maintenant. Elle détourna le regard pour ne pas croiser les yeux incroyablement bleus du rouquin :

- Hier, on a abordé des sujets très … personnels à mon sujet. Est-ce que … tu pourrais me parler de … toi ?

En temps normal, il aurait détourné la conversation sur la fille qui posait la question, éventuellement il l'aurait joué garçon mystérieux, mais Pansy était définitivement trop craquante à rougir comme une adolescente pour qu'il lui refuse. Il soupira et caressa son visage pour qu'elle le regarde :

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

C'était la première fois qu'il caressait son visage, et Pansy en frissonna de tout son corps, mais pour ne pas qu'il le remarque, elle demanda immédiatement :

- Heu, comment ça se passait avec tes ex ?

Dire que Charlie était gêné, c'était un euphémisme. La question le dérangeait, parce qu'il voulait être honnête avec elle comme elle l'avait été la veille, mais aussi parce que lui dire la vérité l'éloignerait sûrement de lui. Et maintenant, plus d'un mois et demi après son installation, il ne pouvait plus nier qu'il était très attaché à elle. Sans parler de son désir, il la voulait chaque jour un peu plus, et il devenait fou à imaginer qu'il ne pourrait sûrement pas l'avoir comme il en rêvait. Il se redressa, et avoua :

- Je … j'ai pas envie de t'en parler …

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai pas envie que tu me vois comme … un Dom Juan sans cœur et qui passe sa vie à n'avoir que des conquêtes sans intérêts …

L'ancienne serpentarde se redressa à son tour et prit sa main :

- Peu importe si tu as été un Dom Juan ou quoi que ce soit d'autre, je sais qui tu es maintenant, et je ne changerai pas d'avis, peu importe ce que tu pourras me dire …

Prise d'un doute cependant, elle retira sa main et demanda d'une voix blanche :

- Est-ce que tu me vois comme une profiteuse tueuse et victime de sales types ?

- Non ! Bien sûr que non Pansy ! Tu es beaucoup plus forte et belle que ça, ne penses pas le contraire !

Il n'aimait pas quand elle faisait ça. Mais il soupira, et il accepta de répondre à sa question :

- J'ai jamais eu d'histoires très sérieuses … en fait, j'ai jamais eu de petite-amie, ça n'a jamais duré plus d'une nuit ou deux. En Roumanie, il n'y avait pas beaucoup de filles dans la réserve, j'y suis depuis que j'ai eu mes A.S.P. , le peu de filles que j'ai rencontrées, elles venaient des villages alentours. J'ai pas grand-chose à en dire, ça va te dégoûter, mais c'était juste pour … tu sais, prendre un peu de bon temps, décompresser …

- Ça ne me dégoute pas. J'ai grandi avec Drago et Blaise, et ils passaient beaucoup de temps à « décompresser » comme tu dis. Ça n'a jamais dérangé personne, et ce n'est pas à moi de juger des personnes consentantes qui prennent du bon temps ensemble …

Il y eu un moment gênant durant lequel ils ne dirent rien et n'osèrent même pas se regarder, puis, ils se levèrent presque en synchronisation et ils quittèrent la chambre. Même si Charlie travaillait chez lui jusqu'en Septembre, il avait du travail à faire, et Pansy avait faim et bien besoin d'une douche pour se remettre les idées en place. Elle n'arrêtait pas de voir défiler des images dans sa tête, de Charlie rencontrant une jolie fille dans un bar et la ramenant dans sa garçonnière pour lui faire toutes sortes de choses délicieuses. Et la jolie fille, c'était elle à chaque fois.

Perdus dans leurs pensées, ils n'échangèrent presque plus un mot jusqu'au soir, où ils se retrouvèrent après le diner sur le canapé, comme tous les soirs. Ce fut Charlie qui ne résista pas et qui demanda :

- Est-ce que tu as une question à me poser ? Parce que depuis ce matin, j'ai l'impression que ta curiosité n'a pas été assouvie …

- Je ne veux pas te mettre mal à l'aise …

Le jeune homme haussa les sourcils – elle fondit sur le canapé – perplexe, et lui fit un sourire amusé :

- Rien ne me met mal à l'aise. Alors ?

Très gênée – non, mais qu'est-ce qui lui avait pris de poser cette question ce matin ? – elle se tortilla sur place et tortilla ses mains, avant de finalement oser :

- Qu'est-ce qui … faisait que ces filles finissaient la soirée dans ton lit, et pas dans celui d'un autre dragonnier ? Parce que je présume que vous sortiez à plusieurs, donc si c'était pour le côté dompteur de dragon, tête brûlé et aventurier, vous étiez tous sur le même pied d'égalité, non ?

Elle s'attendait à tout, sauf à ce qu'il éclate de rire. En fait, il ne savait pas vraiment comment il devait prendre ça. Demandait-elle ça parce qu'elle ne le trouvait pas assez mignon pour séduire des filles, ou au contraire parce qu'elle était jalouse ? Il finit par calmer son fou rire nerveux quand il s'aperçu qu'elle semblait contrariée par sa réaction, et il consentit à lui répondre :

- Pourquoi tu me demandes ça ? Tu ne me trouves pas séduisant ? Ou c'est parce que tu t'interroges sur ma technique de drague ?

- Tous les Weasley sont séduisants, et je ne vois pas comment tu pourrais ne pas l'être, ton travail t'oblige à avoir une bonne condition physique, tu as le célèbre humour des Weasley et les mêmes yeux incroyablement bleus que Bill et Ron. C'est la boucle d'oreille, c'est ça ? Ou les tatouages ?

Il se pencha sur elle, jusqu'à sentir son souffle chaud contre son visage, et pour la déstabiliser, il chuchota :

- Un peu de tout ça … mais surtout, la réputation …

Sa petite manœuvre fonctionna, puisque Pansy se recula précipitamment, piquant un fard, et bégaya :

- La … la … la ré … ta réputation ?

- Oui. Je suis resté là-bas une quinzaine d'années, tout le monde me connaissait et … j'avais une certaine réputation. Ça suffisait pour que les filles me préfèrent à mes collègues. C'est rare qu'un dragonnier reste plus de cinq ans dans la réserve.

Charlie la fixa intensément, attendant sa réaction. Elle ne pouvait pas cacher qu'il avait piqué sa curiosité, mais les palpitations de son cœur indiquaient qu'elle ne survivrait pas à un autre rentre-dedans si flagrant du rouquin. Elle ne savait pas s'il profitait de l'occasion pour flirter avec elle ou s'il le faisait juste à cause du sujet de leur discussion. C'était étrange, et même si elle brûlait de lui poser la question, elle se retint. Et Charlie en fut frustré. Parce qu'il avait envie de la voir encore plus rougir, qu'elle frissonne à chaque mot qu'il prononcerait pour lui répondre, au point qu'il n'aurait plus d'autre choix que de l'embrasser pour calmer leurs ardeurs mutuelles. A la place de ça, elle se leva et fila se coucher en lui souhaitant bonne nuit. Et c'est frustré que Charlie dû aller prendre une douche avant de se coucher, pour calmer l'excitation que la jeune femme avait fait naître en lui.

Pansy avait repris ses esprits une fois qu'elle s'était éloignée de lui. Déjà qu'elle était très troublée en sa présence, il était allé jusqu'à la pousser à fuir tellement elle avait eu peur de ne pas pouvoir lui résister. Merlin, elle se damnerait pour savoir quelle réputation il avait là-bas, mais en bonne serpentarde, elle savait comment faire. Il s'était amusé à la déstabilisé, elle voyait là une invitation à déclarer la guerre. Et à ce jeu, Pansy était terriblement douée. Même si ça lui manqua, Pansy bouda le lit de Charlie cette nuit-là, mettant au point sa stratégie. Elle ne perdrait pas la guerre, c'est lui qui craquerait en premier, foi de serpentarde !

Le lendemain, elle attendit d'être sûre que Charlie était descendu pour descendre à son tour. Pour l'occasion, elle avait délaissé le vieux t-shirt qu'il lui avait prêté et portait une petite nuisette noire. Elle dévoilait ses jambes et lui faisait un joli décolleté, sans pour autant dévoiler le reste de son corps. Quand elle s'installa à table en saluant brièvement Charlie, elle constata qu'elle faisait bien son petit effet : Charlie se figea durant quelques secondes, avant de la saluer en retour et de lui servir du café. Elle fit mine de ne pas lui accorder d'attention, mais elle sentait son regard la brûler, parcourir son corps, et elle était prête à parier que son imagination fonctionnait à plein régime. Il finit de préparer le petit-déjeuner, et il s'installa à table avec elle, avant d'oser enfin lui demander :

- Qu'est-ce que tu as fait de mon vieux t-shirt ?

- Ça fait des semaines que je le porte, je l'ai mis avec le linge sale … Une chance, j'ai quelques nuisettes pour la nuit dans mes valises, tu vas pouvoir récupérer les vêtements que je t'avais emprunté …

Ça lui coûtait de dire ça, parce que Charlie lui avait prêté quelques vêtements à son arrivée – elle n'avait pas encore récupéré ses affaires – et elle les adorait parce qu'ils avaient son odeur. Elle finit son café et débarrassa sa tasse, mais elle revient à table. Sans hésiter, elle se pencha sur la table, exhibant son décolleté sous le nez du jeune homme tout en faisant se frôler leurs nez, et alors que leurs lèvres allaient se frôler, elle se redressa et croqua dans le toast qu'elle avait piqué dans l'assiette du rouquin. Sans le lâcher du regard, elle repartit à l'étage pour s'habiller, laissant le dragonnier complètement sous le choc. Venait-elle vraiment de l'allumer et de le provoquer alors qu'il n'était même pas huit heures du matin ? Si c'était vraiment le cas, il n'allait pas se laisser faire et il allait répliquer très rapidement.


Alors, qu'avez-vous pensé de cette première partie ? Vous avez aimé ?

Sinon, à quoi vous attendez-vous pour la suite ? :D

Pour la suite, je la posterai sûrement dimanche ou lundi, comme ça, vous n'aurez pas trop à attendre ;)