Hello,
Je reviens avec la suite en quelque sorte de lettre à Angela. C'est plus un lien disons conducteur à propos de ce qui se produit cette année 2003, qui a quand même de son importance. J'ai voulu apporter ma vision sur le déroulement de ce drame quand la famille de Jane est tuée par John Le Rouge ainsi que ce qui suit ensuite. Son internement, ce qui le conduit jusqu'au C.B.I la première fois. J'ai donc repris les dialogues de la scène de la saison 1 épisode 1, quand il fait sa démonstration sur ce plateau télé et de la saison 5, un saut dans le passé. Beaucoup même.
Je complète le puzzle en additionnant des pièces manquantes à ma façon. Normalement, j'ai pensé que ce serait un OS et puis finalement ça m'a emmené loin. Je ne sais pas encore le nombre de chapitres, je me suis mise à taper à l'instant. Donc on le découvrira ensemble si vous passez par ici. J'ai fini d'écrire l'histoire hier. Elle est complète. Je vous laisse avec le premier chapitre.
Virgil Minelli, John Le Rouge, personnages secondaires en ajout.
P.S: Je ne sais pas si la nature de cette histoire a déjà été faite et c'est sans doute possible. Je tiens alors à préciser que ça serait purement fortuit.
A bientôt.
-Il dit qu'il regrette la peine qu'il vous a fait, vous et à votre mère. Du fond du cœur. Il vous conjure de lui pardonner… . Vous le ferez Jenny ? Il faut qu'il l'entende.
-Je te pardonne, papa.
-Oh, oui !
-Je te pardonne.
-Je le vois sourire. Je vois des larmes de joie. Il dit que dieu te bénisse et te protège… Il n'est plus là.
Et je me réapproprie mon état sobre, rangeant mes artifices de médium de pacotille pour qu'on y croit, face à cette femme en émoi, submergée par des larmes, qui pense que je suis bien entré en communication avec son défunt papa.
Je suis un véritable acteur grâce à l'utilisation de ma palette qui comporte diverses nuances d'émotions, m'en servant comme maintenant, comme à chaque fois. Bras levé vers le ciel, le visage lumineux, touché par une grâce divine fictive, simulant bien sûr, en bon vendeur d'espoir, maître arnaqueur dans l'art des fausses prédictions, je joue à merveille un canal controuvé qui aboutit dans un cul-de-sac de l'au-delà. Mes contacts sont en toc.
Les spectateurs présents sur le plateau m'applaudissent, convaincus par la crédibilité de mon talent. J'ai ainsi rendu heureuse cette femme dans l'assemblée. Je me dirige ensuite en direction des présentateurs stars dont une qui m'applaudit, me complimente.
-Impressionnant, impressionnant, impressionnant.
J'épate par mon don d'usurpateur qui m'assure un confort matériel très enviable. Comment ne pas en être satisfait, fier ?
-Elle est impressionnée. en rajoute l'autre présentateur très expressif, dominant l'animation de l'émission aux origines asiatiques.
Le croit-il ? Qui sait ? Plus ou moins. Mais ça fait grimper les audiences. Et l'important est de divertir également. Dites-moi merci ! Tandis que je vais m'asseoir, les applaudissements continuent de pleuvoir avant de cesser, caméras, spots qui me mettent quant à eux en lumière telle une star. Je m'empare ensuite d'une tasse noire mise à ma disposition, posée sur la table basse, celle-ci installée face au canapé sur lequel je suis assis, interrompant le présentateur qui me sollicite par la parole en prononçant mon prénom.
-Patrick.
-Une seconde.
-Laissez-lui le temps. intervient la co-présentatrice impressionnée.
Il n'y a pas que moi qui use de faire mon cinéma. Simagrées ! Mais je suis mal placé pour critiquer. Je ne cracherai pas dans la soupe. Et j'en viens alors à boire quelque gorgées pour hydrater mon gosier avant de me reprendre, oui, après cet exténuant effort psychique. Il en faut aussi quand on se concentre sur son jeu, m'en exclamant intérieurement Ha !
-Absolument ! Revenez parmi nous, s'il vous plaît.
-Je suis là. Merci. et j'arbore mon plus beau sourire charmeur.
Rires maniérés de ces deux meneurs du divertissement télévisé, le présentateur s'adressant à moi par la suite tout en faisant parler ses bras, mains, par des gestes qui vont de pair avec son introduction, avant d'en venir au plus important.
-Donc, Patrick. Je me suis laissé dire que vous êtes aussi une sorte de détective du paranormal.
La passion l'anime.
-Vous confirmez ?
-J'essaie d'aider la police comme je le peux.
-Bien. Et vous aidez la police à traquer cet effroyable tueur en série. Comment s'appelle-t-il ?
Comme s'il ne le savait pas, faisant semblant de s'en rappeler en demandant à sa co-animatrice, statut plus approprié, complice, de lui rafraîchir la mémoire.
-John…
-John Le Rouge.
-C'est ça, oui. Il a déjà tué huit femmes. le précisant, l'air concerné. Pour autant qu'on sache.
Les présentateurs se montrent attentifs, m'observant bien.
-La police m'a demandé à entrer en contact spirite avec lui pour voir si j'arrivais à saisir sa personnalité.
-Euh ? Comment vous faites pour entrer exactement en contact spirite avec un être humain ?
-Eh bien, Davis. Le mal absolu brûle comme le feu. Il brûle d'une terrible flamme sombre et glacée. Je me force à fixer le cœur de cette flamme. Alors une image de l'être malfaisant m'apparaît. Ici, c'est l'image de John Le Rouge. C'est un petit homme hideux et tourmenté. Une âme solitaire, triste. Très triste.
Dramatiques calomnies médiatiques que j'ai osées proférer par arrogance, par bêtise, provoquant la fureur d'un homme maléfique.
Plus tard, la fin de l'émission sonne, étant remercié de ma venue sur ce plateau.
-C'était un plaisir.
Je me lève, souriant une dernière fois puis m'éclipse après avoir été présenté de nouveau par Davis.
« -Monsieur Patrick Jane ! Applaudissez-le ! »
« -Merci. »
Un serrage de main pour les présentateurs et je quittai la scène, direction mon domicile de Malibu.
Je rentre directement, contrairement à il y a quelque mois, lorsque je me trouvai à San Francisco en cette fin de mois de janvier, tout début février de cette année 2003. Angela m'avait quant à elle remercié de ma lettre lors de mon retour, en échangeant un peu dans le lit, allongés face à face. Nos retrouvailles
« - C'est la plus belle déclaration que tu ne m'aies faite. Tu t'es livré sincèrement. Je n'en n'attendais pas tant, tu sais. »
« -Je me suis trouvé dans un jour propice. Soir, je devrais dire. »
J'esquissai un sourire avec amour, la regardant pareillement. Son doux visage.
« -Le passage des rayons gamma m'ont bien amusé. »
« -Ah ! Je suis content que ça t'ait amusé. Humour, amour… Ça rime. »
« -C'est vrai. Tu sais y faire pour les deux. »
Mes yeux se figèrent, l'expression comblée, à l'écoute du Tu sais y faire. Suivi de Amour. Et ce qu'elle m'avait confirmé.
« -Je ne me suis jamais sentie négligée, Patrick. Tu es un mari très aimant. Je ne crois pas avoir le souvenir que tu te sois montré égoïste. Tu as toujours veillé sur nous, être aux petits soins. Si tu en as douté, je te rassure. Tu es en grande partie un homme que je trouve merveilleux. Je n'aurais pas pu mieux tombé. Je n'ai vraiment aucun regret. »
Ma femme adressa un baiser sur ma bouche, mes craintes se dissolvant avant de passer à cette déclaration.
« -J'ai une chance magnifique de t'avoir. Ce que je souhaite est que jamais tu ne t'inquiètes. Je vais y veiller aussi.
« -Ah, Oui ? »
« -Oui. Je ferai de mon mieux. »
La gratitude, l'amour, toujours, me fixèrent, l'espérant vivement avant qu'un second baiser se dépose sur mes lèvres ainsi qu'un ajout verbal indulgent de sa part.
« -Je sais que tu n'es pas parfait. Mais le promettre me plaît beaucoup. »
« -Moi aussi. »
Pourquoi n'y ai-je pas repensé et commis cette erreur ? Une fois sous les lumières, le naturel me possède. Je suis un homme différent.
A l'extérieur, sur le parking du studio de la chaîne, je m'engouffre dans ma splendide, chic, spacieuse voiture BMW 6 cylindres de couleur blanc/beige, démarre, ayant hâte de rentrer.
Début de soirée, la maison est paisible, un peu animée avec la télé qui marche, le dîner en préparation. Charlotte joue dans sa chambre avec sa poupée, en train de la coiffer, lui changeant de vêtements ensuite. Comme la dernière fois, Angela en compagnie de sa fille, vont regarder cette émission, celle-ci à moitié pour la raison habituelle. Trop jeune pour se coucher après l'heure.
Quant à madame Jane, au moment où le sujet John Le Rouge est abordé un peu plus tard dans l'émission, après le coucher de Charlotte, son époux qui y répond librement, celle-ci éteint la télé. Entre sa démonstration de faux médium et la façon dont il commence à dresser le portrait du tueur en série, cela en vient à la déranger davantage alors, lui en voulant.
« -Un jour, tu t'attireras les foudres de gens très furieux. »
Une réflexion des plus justes, lucide qu'elle lui avait faite.
Angela monte par la suite à l'étage, préférant aller se coucher, laissant les lumières allumées pour se rassurer comme d'habitude quand toutes deux se retrouvent seules. Si Patrick rentre, il est chargé d'éteindre. Sinon, les lumières restent en veille le temps de se déplacer entre la salle de bain, les toilettes et ensuite, extinction des feux. Elle va comme chaque soir, jeter un coup d'œil dans la chambre de sa fille qui dort d'un sommeil profond, serein, puis va l'embrasser sans la réveiller, la bordant légèrement.
Elle en ressort quelque secondes après, se dirige ensuite vers la salle de bain d'où madame en sort, là, quelques minutes plus tard et au lit. Avant de dormir, Angela décide de lire un peu comme certains soirs, confortablement assise, oreiller placé contre son dos, se disant que de remettre en garde son mari une nouvelle fois ne serait pas de trop. Indécrottable ! Une pensée qui s'additionne sans lui en tenir sévèrement rigueur. Après quinze, dix-sept minutes de lecture, le livre est refermé, posé sur la table de chevet, l'envie de continuer modéré, contrariée par l'audace de son mari néanmoins.
Jugeant qu'il a franchi la limite, la contrariété ressentie a pris plus d'ampleur que d'habitude. Comment l'inquiétude peut-elle s'atténuer, espérant qu'un jour, celle-ci se déloge ? Cela paraît bien impossible à son grand dam. Il faut vivre avec pour l'instant. Sage mais pas résignée. Angela est l'équilibre de Patrick. Madame Jane éteint par la suite la lampe, se glisse dans le lit où la chaleur réside, le moelleux, s'endormant par chance après quelques minutes quand même. La maison est à présent endormie, le bruit de la mer au loin en continuel mouvement tandis que Jane roule sans encombre, trafic fluide, écoutant du jazz. La lune est belle, haute et pleine, ciel de nuit clair, celui-ci un tantinet ombragé vers l'astre lunaire. Mais si beau.
Par ailleurs sa prestation n'a pas fait l'unanimité sur l'écran d'une certaine personne qui a déjà vu à l'œuvre le médium précédemment, suffisamment pour se forger une opinion définitive et ferme. Être attaqué devant des milliers voire millions de téléspectateurs par une lecture à froid, analyse offensante, humiliante, attise la colère, la motivation de vengeance. Quelqu'un au tempérament extrêmement rancunier, dangereux ne peut qu'avoir une idée en tête. Sauver son honneur qu'on a bafoué. Un tueur ne pardonne jamais et sait où trouver ses prochaines victimes. Le pouvoir illimité d'être informé de tout ainsi que de pénétrer où bon lui semble.
L'ombre démoniaque qui se faufile sans que l'on s'en rende compte, vicieusement. Un reptile. Silencieux, sournois, pervers tel un serpent, s'apprêtant à infliger une morsure à deux crocs venimeux. Les tueurs en série ont pour légende, ce qui a été confirmé, de regarder la télévision, spécialement les émissions dans lesquelles on parle d'eux dans des termes peu élogieux dans ce cas-ci. Dresser un portrait psychologique même sobrement, déplaît toujours de toute façon. Il faut alors craindre des représailles. Effroyable sadisme de l'être sanglant à l'âme hideuse surtout. Le monstre dans toute sa splendeur, impitoyable. L'immondice personnifiée.
La route devient étrangement tranquille durant le trajet ce qui ravit le jeune prodige qui roule l'esprit calme, satisfait, le jazz l'accompagnant encore ainsi que la dominante lune pleine. Un peu de chemin à parcourir. La musique anime chaque fois le chemin qu'il soit long, moyen ou court. Lorsque le silence règne, celui-ci peut être angoissant voire très.
Des pas intrus qui montent lentement les escaliers, n'étant du tout pressés.
J'ai le temps, l'expérience pour accomplir ce que je maîtrise depuis un moment. Mon art qui m'est très personnel, unique, inimitable, inégalable. Le parfum de mon acte flotte déjà.
Arrivé à l'étage, le tueur de ces dames jette un coup d'œil à son tour en direction des deux portes à moitié fermées, sachant qu'un enfant dort dans l'une d'elles. Le choix est pris rapidement. Rien d'un débutant. Quand on est méticuleux, ordonné. L'art n'est jamais réalisé dans l'urgence. Ce serait une grave faute. Sans bruit alors, il se dirige vers la première chambre, s'arrête, pousse doucement la porte non grinçante, son regard qui s'attarde furtivement sur madame Angela Ruskin Jane. Si paisible.
Comme je les aime.
Les pas se remettent à avancer, toujours silencieusement comme si les semelles avaient été étudiées pour. Certainement. Une fois près de la cible, la main gantée du tueur caresse brièvement celle d'Angela afin de la réveiller, la surprendre et voir la terreur dans les yeux de sa victime avant de l'exécuter. Aucune notion de l'heure vu la durée du sommeil profond. Madame Jane croit que ce geste tendre provient de son mari aimant ce qui la fait ouvrir les yeux, difficilement, en grand peu après. Quel effroi de constater que l'homme qui se tient debout face à elle ne l'est pas.